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 i ain't seen the sunshine since i don't know when → ft. isao

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MessageSujet: i ain't seen the sunshine since i don't know when → ft. isao   i ain't seen the sunshine since i don't know when → ft. isao Icon_minitimeDim 13 Mai - 20:59


i ain't seen the sunshine since i don't know when.



C'est avec un long soupir de soulagement que Raven retira la soutane qu'il avait enfilé prêt d'une heure plus tôt. L'habit - immaculé - tomba sur un cintre que l'homme accrocha négligemment aux côtés de ses pairs. Il s'était levé, deux heures plus tôt, comme tous les matins, afin de se soumettre aux obligations que sa couverture exigeait. Deux mois. Le prêtre n'était à Phoenix que depuis deux mois et, déjà, la lassitude pouvait aisément percer ses traits. Les messes basses auxquelles il se soumettait tous les matins l'ennuyait profondément, les prières murmurées des fidèles le fatiguaient et l'entretien de l'église était une tâche qui s'apparentait aisément à une séance de torture. Mais avait-il le choix ? Non. Sa situation ne lui permettait aucun faux pas. Sa couverture était parfaite et il ne pouvait en aucun cas la compromettre pour son simple plaisir. Les journées étaient longues, certes ; ces deux mois passés à Phoenix lui semblaient une pure perte de temps ; mais Raven ne pouvait omettre que cette soutane - qu'il détestait désormais - était un gilet par-balles, une ligne de survie qu'il ne pouvait lâcher sans risquer de tomber et rejoindre ses Enfers dont il vantait presque quotidiennement l'infortune. La soutane lui offrait la vie et s'il ne réussissait à apprécier le confort qu'elle lui offrait, il se soumettait pourtant au respect qui lui était dû (en partie, du moins).

La sacristie était vide, désertée par le jeune prêtre qui se tenait à ses côtés tous les dimanches et les adolescents qui, parfois, servaient la messe. Ô solitude. Raven l'exécrait. Ces quatre dernières années, il les avait passé aux côtés de criminels que les crimes - odieux - condamnaient à de longues années d'isolation dans les prisons les mieux surveillés du pays. Ces quatre dernières années, il avait joué avec sa vie et celles de ses proches. Ces quatre dernières années il n'avait connu que danger et insécurité. Certes. Mais jamais pourtant il n'avait été aussi entouré et soutenu alors qu'il se prêtait pleinement au rôle qu'il avait accepté et offrait sa vie au bon plaisir des pourris qui, avec le temps, étaient devenu ses plus proches amis. Et, maintenant que tout avait capoté, maintenant que tous savait sa trahison, il n'avait plus que pour compagnie que la lourde et détestable solitude. Ô Misère. Ô désarroi. Combien n'aurait-il pas donné pour effacer tout bonnement le lourd contrat qui pesait sur sa tête ?! Ses supérieurs, persuasifs, avaient su le convaincre que cette place à Phoenix valait bien mieux qu'une mort certaine à New-York. Déjà, il commençait à en douter.

C'est avec un nouveau soupir que le brun sortit de la sacristie. Silencieux, serrant les dents alors que le son - désormais douloureux - d'un orgue perçait méchamment ses tympans, Raven s'empara d'un cierge et offrit à toutes les bougies de l'endroit la lumière dont elles étaient privées. Lourdement, une porte de l'édifice s'ouvrit. Poussé tant par l'ennui que par la curiosité, l'homme oublia un moment ses bougies pour se retourner. Une femme - âgée - pénétrait les lieux d'un pas lent et saccadé. Courbé en deux, elle leva pourtant les yeux et adressa un sourire au prêtre qui le lui rendit. Sourire forcé. Puis, un homme s'engouffra à son tour et le demi-sourire de Kippling s'effrita pour tomber en miettes sur le sol de pierre de l'église. La dernière fois que Raven avait croisé cet homme, le contrôle de la conversation lui avait échappé, mettant douloureusement à mal sa couverture. Un pressentiment - mauvais - pénétra le cœur du brun alors qu'il retournait négligemment à ses bougies, les lèvres pincées par une rancoeur tenace.
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Isao T. Morrison

Isao T. Morrison

Masculin ◭ messages : 181
◭ arrivé(e) le : 30/04/2012
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MessageSujet: Re: i ain't seen the sunshine since i don't know when → ft. isao   i ain't seen the sunshine since i don't know when → ft. isao Icon_minitimeMar 15 Mai - 14:37


Le don de soi s'exprime dans l'absolu, dans la vie quotidienne, on devient mesquin, on se met à compter, à calculer.


Mes pas me portent vers l’église. Bien évidemment. Il est temps d’essayer d’arrondir les angles. Les mauvais départs sont faits pour être corrigé. Même si j’y allais avec réticence vers. Il ne me disait rien qui vaille. Il ne m’inspirait pas confiance. Il y a quelque chose de faux chez lui. Et quand bien même on ne doit pas se fier aux apparences, l’intérieur ne semble pas meilleur. En discutant, rien n’avait pu changer l’idée que je me faisais de lui en mettant les pieds dans cette église, la première fois. Avant mon départ, j’avais réussi à instaurer une soupe populaire, que le père Joshua se faisait un plaisir d’organiser toutes les semaines. Plus on avançait, plus le nombre de personne qui venaient nous aider augmentait. Quand il y eut assez de personne pour aider notre bon prêtre à gérer l’affaire, j’étais parti ailleurs pour une autre cause évidemment. Je ne suis pas spécialement croyant. Mais s’il existait une entité bienveillante au-dessus de nous. Un peu de charité ne lui déplairait pas. Mes idées avaient été accueillies à bras ouverts. A mon retour d’Afrique, en voulant rendre visite aux personnes qui s’occupaient de la soupe populaire, j’avais trouvé l’endroit libre et une fois informés que ces repas avaient été annulé par le nouveau prêtre, j’étais venu directement à l’Eglise. Comprendre. Après une discussion plutôt houleuse avec le père Kippling qui n’avait presqu’aucun effort pour entendre mes mots, j’étais parti sans demander mon reste. Car la tension avait grimpé à tel point que s’il n’y avait pas eu quelques fidèles dans l’église, nous nous serions tapé dessus aux pieds même de l’autel. Je ne savais pas si aujourd’hui allait être différent. Je ne suis pas devin. Mais je n’avais pas eu les réponses à toutes mes questions. J’étais allé droit au but, n’avait engagé la conversation que sur un seul sujet. Pas très malin, je sais. Voilà pourquoi je revenais. Pourquoi je faisais un effort depuis ce matin pour ne pas repenser à notre altercation de l’autre jour. Je suis devant la porte. J’hésite. Je réfléchis. Une vieille dame arrive et je lui ouvre la porte. Voilà, c’est parti. Et j’entre à mon tour, la mâchoire serrée. Je trouve le père Kippling rapidement. Son sourire semble se figé sur son visage. Bien. Je n’étais pas le seul à me souvenir de notre discussion. Je me dirigeais sans détour vers lui, essayant de mettre de côté mes griefs contre lui. J’arrive à sa hauteur. Le regard décidé, ferme. Je lui tends la main. « Je pense que nous avons pris un mauvais départ, mon père. » J’espérais qu’il m’entendrait. J’ignorais qui était le plus buté de nous deux. Il se défendait pas mal dans ce domaine. J’attendis, encore un peu. « Je n’aurais pas dû vous attaquez sur ce sujet l’autre jour. J’ai des questions, j’aimerais vous demander des réponses. » Je restais là. La main tendue. Essayant de faire preuve de bonne foi. Essayant de paraitre volontaire. Je l’étais. Volontaire. C’était juste un peu plus difficile que ça en a l’air d’être là. De reconnaitre mes torts.
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MessageSujet: Re: i ain't seen the sunshine since i don't know when → ft. isao   i ain't seen the sunshine since i don't know when → ft. isao Icon_minitimeJeu 17 Mai - 18:32


i ain't seen the sunshine since i don't know when.



Raven le savait : il manquait cruellement de crédibilité. La soutane ne seyait guère à sa personne. Ses épaules étaient trop large, son charisme trop intéressant, son parlé trop franc, ses traits trop abimés par l'anxiété d'un passé encore trop présent. Il manquait d'ouverture, de simplicité et de soumission et, bien trop, crevait de franchises, de rancœurs, de mystères et d'impatience. Homme d'action, il manquait de cœur, ne connaissait que passion, ignorait le fin mot d'un sentiment qui aurait dû gangrener son cœur depuis trop longtemps solitaire. Un cœur qui, à l'image de ces bougies qu'il s'ennuyait à raviver chaque jour, s'était éteint, abimé par la déception et, telle la mèche noyé par la cire, avait immolé la flamme de sa passion. Oh oui, la couverture de Kippling était certes excellente, mais l'immaculé s'était voilé de poussières ; la pureté, troublée, s'était effondrée ; la colombe, blessée, s'était soumise au règne sombre du corbeau : Raven. Les évidences étaient réelles et, pourtant, l'homme s'obstinait. Il lui aurait été si facile de mettre sciemment sa couverture à mal et de laisser ses supérieurs gérer la situation pour lui trouver un autre trou, une autre caverne dans laquelle il pourrait dissimuler sa trahison. Têtu, il n'en faisait rien, se soumettant au mieux à ses obligations de prêtre. Au mieux, oui... Un mieux déplorable. Il en avait conscience. Isao Morrison aussi...

Cet homme, Raven l'avait rencontré quelques jours plus tôt, avait subi ses propos dérangeants et ses doutes évidents. Un levé du pied gauche, une matinée telle une éternité, une solitude écrasante... Kippling ne se cherchait pas d'excuses, mais s'il avait perdu tout contrôle sur lui ce jour-là, la culpabilité n'incombait pas qu'à son impulsivité. Des pulsions qui avaient su libérer l'amertume du brun, avaient scellé sa rancoeur et laissé cette sombre méfiance sur ses traits. Rancune tenace. Jamais l'homme ne laissait place au moindre doute et, se fiant à son instinct, s'accrochait à la main apaisante du soupçon, ignorant celle - traîtresse - d'une confiance qui pouvait, à tout moment, mettre les bouts et vous laisser seul en compagnie d'un mystérieux personnage qui, finalement, saurait aussi bien vous prouvez sa déloyauté. Déformation professionnelle ? Oui, peut-être bien. Raven s'était sans doute trop longtemps fait passé pour quelqu'un d'autre, avait trop longtemps dissimulé ses vérités, s'était trop souvent méfier. A raison ? A tort ? Peu importait. Ses soupçons était une ligne de vie dont il ne savait plus désormais se passer.

Les lèvres pincées, Raven hésita un long moment avant de se retourner pour accorder à Isao l'attention qu'il exigeait. Cet homme, dont il ne savait rien si ce n'était son inclination prononcée pour la charité, devait rester à l'écart. Cet homme, derrière son calme apparent, pouvait percer son secret. Cet homme, si bien intentionné, installerait le danger sur sa route. Le visage de Kippling se fait glacial. Son regard s’embrume de dureté, se ferme, s'empourpre d'amertume. Leur querelle est là, trop fraîche pour que le brun ne sache seulement la mettre de côté. La main d'Isao se temps. Raven se crispe. Et tendis que le jeune homme prend la parole, tente une brèche dans l'animosité qui les sépare, son mon père réduit ses efforts à néant. Cette simple appellation, que Raven déteste, lui vrille les tympans, tend ses muscles, l'enfonce dans le regret et les erreurs. Un moment, Kippling baisse les yeux sur cette main tendue. Il semble hésiter. D'homme avenant et souriant, il devient glaçon inébranlable, stalagmite tranchant. S'il pouvait grogner et prouver sa rancoeur, il le ferait. Quelle attitude adopter ? Ignorer cette main tendue et se montrer incapable de pardon ? Pour un prêtre, cette seule idée restait inconcevable. Amer, Raven s'empare de cette main depuis trop longtemps tendue. Contact autant timide que franc. Contact bref, glacial, si peu honnête. Et le brun choisis un juste milieu. Compréhensif, mais pas trop. Prêt à quelques efforts, mais le strict minimum. Un énième regard de pierre et il répond. « Les questions, je peux les entendre. Quant aux réponses, je ne suis pas celui qui peut les donner. » Un moment, son regard se porte sur le plafond de l'édifice. Il parle en prêtre et laisse les réponses à ce Dieu dont il commence à douter. Derrière ces propos, l'agent montre très clairement qu'il ne lui fera l'honneur d'aucune réponse. C'est trop tôt. Bien trop tôt. Isao lui donnera-t-il le temps nécessaire à son infinie amertume ? Il en doute.

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Isao T. Morrison

Isao T. Morrison

Masculin ◭ messages : 181
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MessageSujet: Re: i ain't seen the sunshine since i don't know when → ft. isao   i ain't seen the sunshine since i don't know when → ft. isao Icon_minitimeLun 21 Mai - 11:36


Le don de soi s'exprime dans l'absolu, dans la vie quotidienne, on devient mesquin, on se met à compter, à calculer.


Accueil glacial. Une rancune tenace visiblement. Ça n’allait pas vraiment m’aider. Je m’attendais presqu’à une poignée de mains virile. Vous savez celle où les deux partis essayent de broyer la main de l’autre au passage. Au lieu de ça, il se contenta d’un simple effleurement. Une poignée de main timide, prudente et froide. Annonçant clairement la couleur de ce qu’allait être cet entretien. Je sens les efforts fournis s’envoler peu à peu de chez moi. Devant la réaction peu amicale du prêtre, tout mon corps se tendit, se raidit. Mimétisme. Réaction normale, instinctive. Quand deux mâles s’affrontent et que l’un semble menaçant, soit l’autre s’aplatit, soit il réagit en essayant d’être plus menaçant encore. Je ne pensais pas être le plus menaçant des deux. Mais j’affiche clairement ma décision de ne pas me laisser faire sans rien dire. Je ne m’aplatis pas. Je ne voyais pas pourquoi il y avait tant d’animosité entre nous. Parfois il n’y a pas de raison. On le sent ou on ne le sent pas. Moi je ne le sentais pas et lui le voyait bien. Finalement, c’était tout à fait normal que ni lui, ni moi n’étions capable de passer outre notre premier contact. J’allais encore essayé, un petit peu. Mais je savais bien que ma patience avait des limites. Je ne suis pas doué pour me taire et passé outre quand il s’agit de défendre mes idées. J’ai même un casier judiciaire à cause de ça. Des manifestations qui dégénèrent, sur des domaines privés, sur les domaines militaires également. Oh non, ce n’était pas la joie d’aller emmerder les militaires. Je peux vous l’assurer. Mais si c’était à refaire, je le referais, sans aucune hésitation. La réponse de l’homme confirma ce que je pensais. Il en dira le moins possible et ne fera aucun effort pour m’aider. Ma réaction fut un rire, un ricanement je l’avoue. « Ne vous en faites pas, vous avez les réponses de celles-ci » c’était des questions faciles, sans aucun doute là-dessus. Mais dans cette ambiance tendue et électrique, ça s’annonçait comme un bras de fer. Il n’y a rien à faire, il y a quelque chose qui cloche dans cette situation. Toute cette animosité… Pour tellement peu de chose. J’avais l’impression qu’il n’aimait pas son métier, qu’il n’y voyait aucun intérêt, qu’il se forçait. Ça se ressentait encore plus quand j’étais là. La colère ne sert pas l’homme, elle fait ressortir des choses que l’on préfère cacher aux yeux de tous. Quand elle domine, il est difficile de raisonner, de réfléchir. C’est à cause d’elle que l’on commet des erreurs. Et même quand on la domine, quand elle se bat contre nous, il y a des fuites, elle transparait d’une manière ou d’une autre. Ma colère me rendait impulsif. Aujourd’hui, je n’agis pas comme j’agis d’habitude. Je ne me retiens pas et en voyant le prêtre ne pas cacher son ressentiment, je n’essayais même pas de me brider. Impulsivité. Alors je reprends la parole, toujours très calme, posé même si mon corps raidi exprimait l’inverse. « Je n’ai pas pu vous demander l’autre jour, pourquoi votre prédécesseur est parti et où a-t-il été muté. Je pense que vous devriez avoir la réponse à cette question, non ? » Le père Joshua me manquait beaucoup. Son sourire, ses airs bon enfants, sa générosité. Tout l’inverse de l’homme qui se tenait devant moi. J’avais du mal à comprendre ce qui poussait certains hommes à poursuivre une voie dans laquelle ils n’étaient pas taillés. Mais peut-être avais-je une vision trop idéaliste du monde, j’espérais toujours le meilleur des gens avant de déchanter. Je pense qu’il y a toujours quelque chose à faire pour les autres et parfois, souvent, je me plante. Souvent, ces personnes ne veulent pas d’aide et sont parfois tellement buté, qu’il faut se rendre à l’évidence, tout le monde ne veut pas être sauvé. Le complexe du héros. Ce n’est pas vraiment une qualité.
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MessageSujet: Re: i ain't seen the sunshine since i don't know when → ft. isao   i ain't seen the sunshine since i don't know when → ft. isao Icon_minitimeMer 23 Mai - 9:39


i ain't seen the sunshine since i don't know when.



pas top top cette réponse, je me rattrape à la prochaine, promis i ain't seen the sunshine since i don't know when → ft. isao 945058907

Raven avait pris sur lui. Doté d'un calme olympien, il avait accordé à cet Isao le peu d'attention qu'il méritait. Désormais, il espérait que le jeune homme s'en tiendrait à ce court entretien et le laisserait en seule compagnie de sa rancoeur. Kippling retrouverait alors la tranquillité de son église... Cette tranquillité qu'il détestait tant, mais qui, à cet instant, lui paraissait bien préférable à la présence dérangeante du jeune Morrison. Bien sûr, l'espoir de cette sérénité retrouvée resta vain et Isao insista. Un rire, discret, s'échappa de la gorge de celui-ci alors que Raven retournait passivement à ses bougies. Le ricanement, cristallin, perça les tympans du prêtre. Son poing se resserra vivement sur le cierge qu'il tenait à bout de bras. Lentement, une coulée de cire blanchâtre dégringola le long du bâton, s'en détacha et termina sa course sur le sol immaculé du sanctuaire. L'homme serra les dents. Ce Morrison était une saleté ! Une poussière tenace ; un cheveux blanc au milieu d'une tignasse sombre ; un insecte incommodant un jour de pique-nique ; un nuisible capricieux... Un nuisible qui ne se méfiait pas et ne semblait pas craindre la main destructrice d'un prêtre qui ne possédait de vrai que la soutane. Un prêtre offert à tous les sacrifices dans le seul but de protéger sa propre existence. Un prêtre qui ne reculerait devant rien pour sauver son pathétique petit secret. Un prêtre baigné dans le mensonge et le pêché qui n'hésiterait pas une seule seconde avant d'écraser l'animal nauséabond qui aurait le malheur de fouiller dans ses affaires. Non, malgré tous ses doutes, Isao ne savait pas à qui il avait affaire. Et à trop fouiner, la souris terminerait le nez dans un piège.

Isao avait raison. La réponse à cette question, Raven la possédait. Il avait eu tout loisir de discuter avec le Père Joshua un mois plus tôt et, honnête, celui-ci lui avait longuement expliqué les raisons de son départ. Un départ précipité... Kippling, sur la défense, hésita un instant. Cette histoire ne concernait en rien Morrison. Pourtant, après un long soupir de résignation, le brun reprit la parole. Le silence ne ferait en rien disparaître cet inopportun. « Le Père Joshua... » Un moment, Raven se donna au mutisme tandis que, dans un souffle, il éteignait son cierge. Se retournant, il posa un regard glacial sur cet homme décidément trop curieux. Enfin, il poursuivit. « ... a quitté les ordres. » Si Kippling avait le mensonge dans la peau, ses propos ne laissait là aucune place au doute. « Il y a un mois de ça, il a mis les voiles pour Delhi au bras d'une jolie népalaise. » Et ô combien il le comprenait désormais ! Joshua était un homme jeune, tant respectable que charitable, un homme de cœur, avenant et compréhensif. Ces qualités, Raven n'avait pas mis plus d'une minute à les déceler le jour de leur rencontre. Oui, Kippling était certainement borné, rancunier et bien souvent détestable, mais il n'en savait pas moins reconnaître les qualités humaines de ceux qui le côtoyaient sans commettre l'erreur - grossière - de l'irriter. « A l'heure qu'il est, il se prélasse dans les confins les plus profonds de l'Himalaya où il a décidé de fonder une famille... Et une école, par la même occasion. » Si - à l'évidence - la charité ne lui avait pas suffit, l'ancien prêtre n'en avait pas pour autant oublier le but de sa présence sur Terre. Un homme bien ce Joshua, à n'en pas douter.

Raven n'avait plus rien à ajouter. Le Père Joshua avait quitté Phoenix de son plein gré après avoir rompu son vœu de célibat. Isao devrait se contenter de ces quelques paroles. S'emparant des quelques bougies qu'il n'avait réussi à rallumer, Kippling tourna les talons, s'adressant une dernière fois à celui qu'il rêvait de voir disparaître. « S'il vous plaît d'aller le rejoindre, je ne vous retiens pas. Grand bien vous fasse ! » Provocateur. Encore. Toujours. C'était un travers qu'on ne lui enlèverait pas.
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MessageSujet: Re: i ain't seen the sunshine since i don't know when → ft. isao   i ain't seen the sunshine since i don't know when → ft. isao Icon_minitime

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