AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
version n° 8 ✖ on kife les vioc's de cbl.
commenter la maj' ici.
.
-20%
Le deal à ne pas rater :
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, 144 Hz, FreeSync ...
399 € 499 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 I'm gonna put my whole world in your hands [terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage

Isao T. Morrison

Isao T. Morrison

Masculin ◭ messages : 181
◭ arrivé(e) le : 30/04/2012
◭ âge : 27 ans
◭ statut : Célibataire
◭ études/métier : Photographe humanitaire


MessageSujet: I'm gonna put my whole world in your hands [terminé]   I'm gonna put my whole world in your hands [terminé] Icon_minitimeVen 11 Mai - 11:44


Reste encore un peu. C'est si rare de se plaire.
Laisse-moi profiter de ça. Laisse-moi me défaire de toi


L’idée de venir chez moi semblait l’enchanter au plus haut point. Je la regardais s’énervée toute seule à l’envie de découvrir cette toile que je lui avais décrite, attendris. Elle avait été tellement concentrée sur mes mots et ma voix. Et quand elle me demanda si j’étais sûr de vouloir partager ça avec moi, j’eus un tendre sourire. « Bien sûr que je le veux Delaney, sinon je ne te l’aurais pas proposé » Puis je me laissais entrainer dans son élan, subissant avec plaisir ses assauts, son plaisir évidemment de mettre les pieds chez moi. Mon univers semblait la fasciner. Au moins, c’était réciproque. Je crois que j’espérais la découvrir elle, à travers mon monde. Je ne la pense pas aussi bavarde que moi quand il s’agit de soi. Je pense qu’elle a raison sur un point, les gens n’ont jamais pris la peine de fouler son sol et d’essayer de comprendre réellement ce qu’elle disait. Je le devinais parce qu’elle semblait toujours plus surprise quand je m’intéressais un peu plus à elle. On quittait le parc rapidement, je me sentais effectivement porté par le courant. Son courant, plus précisément. Delaney marchait et j’étais entrainé dans son sillage, que je le veuille ou non, je la suivais. Mais je le voulais alors le problème ne se posait pas. Je la guidais vers le quartier de Maryvale et me rapprochais un peu plus d’elle au passage des rues délicates. J’avais peut-être choisi ce lieu pour la diversité des mœurs et des cultures, mais je n’ignorais pas les risques de certaines gens aux intentions non avouées. Un couple de blanc était toujours un peu tentant, surtout quand la jeune femme était aussi bien faite que Delaney. Il est toujours possible qu’un de ces adolescents, jeunes adultes tentent leur chance et je ne voulais pas qu’il arrive quelque chose à Delaney par ici. Donc je restais sur mes gardes, parce que je n’étais pas seul et qu’il serait stupide d’ignorer la tentation que représentait Delaney et sa naïveté. Une certaine forme de naïveté. Elle ne semble pas s’inquiéter des désagréments que pourraient causer ce quartier. C’est de cela que je parle. Elle garde le nez en l’air et avance franchement sans regarder ce qui vient aux alentours. Depuis que je lui ai indiqué le bâtiment, elle ne regarde que lui, devant sans doute imaginer dans quel genre d’appartement je vis. Je me demandais moi, dans quel genre d’environnement vivait Delaney. Je ne savais pas deviner son niveau de vie, à part qu’elle ne semblait pas plus mal lotie que moi. A savoir ensuite si elle était née avec une cuillère en argent dans la bouche ou non, ça je l’ignorais. Si c’était le cas, elle ne semblait pas avoir été élevée comme une enfant pourrie gâtée, comme si elle s’était forgé une éducation toute seule. J’ignorais son histoire aujourd’hui, j’espérais que dans quelques temps, je comprendrais d’où venait son caractère insaisissable. On arrivait enfin dans mon immeuble et après avoir tapé le code de sécurité, je l’entrainais vers l’ascenseur. Mon chez-moi se situant au dernier étage, je n’avais pas envie de la faire grimper tous ces étages, mais ce fut elle-même qui me dirigea vers les escaliers en m’attirant par la taille. Je ne sais pas trop à quoi on jouait, mais en montant, ce fut toute une course pour savoir qui arriverait avant l’autre. Je me plaisais bien en sa compagnie. En arrivant à mon pallier, je sentis la nervosité me gagner, comme si lui montrer où je vivais m’intimidait. En réalité, ça m’intimidait. Encore une fois, je trouvais la situation étrange. Mais je sortis ma clé et lui ouvris la porte qu’elle entre la première. Je refermais le verrou derrière elle, non pas pour la séquestrer mais je n’étais jamais à l’abri d’une entrée par effraction. Enfin, si quelqu’un voulait vraiment entrer, mon petit verrou ne l’en empêcherait pas, mais en attendant que ma nouvelle sécurité arrive, c’était mieux que rien. Oui, j’avais besoin d’une sécurité parce que tout ce qu’il y avait chez moi m’était précieux et je refusais de tenter le diable en laissant une porte ouverte à un cambriolage. Je ne soupçonnais cependant pas mes voisins d’immeuble, on s’entendait même assez bien. « C’est beau chez toi » Je pris le compliment avec un sourire modeste. Je la rejoignis dans la pièce Salon et salle à manger, la plus grande évidemment. « Le tableau est dans la mezzanine, tu montes le petit escalier et tu le verras tout de suite au-dessus du lit » Elle ne pourrait pas le louper parce qu’il prenait toute la place. La mezzanine sous le toit n’était pas faite pour tenir des gens debout, j’y tenais à genoux quand même. Le lit était un lit sans pied reposant sur une moquette duveteuse, un peu à la japonaise si vous voulez et prenais la largueur de la pièce, j’avais réussi à caser le tableau juste centrer au-dessus, il touchait le plafond pentu mais au moins, il était correctement placé. La mezzanine était petit, juste une pièce avec mon lit, le tableau et une petite étagère sur le mur d’en face avec des livres, qui faisait office de table de nuit à certaines occasion. Moi j’allais dans la petite cuisine. « Veux-tu quelque chose à boire ? De l’eau, un sirop, un jus, un coca… ? » J’ouvrais le frigo et m’y accroupit pour trouver les boissons. « En fait, ce sera eau ou sirop de menthe ou grenadine… tentée ? » Ben oui, fin de semaine oblige, je n’avais pas encore fait mes courses. Quand je tournais la tête vers elle, je ne voyais plus que ses jambes sur le haut des escaliers. Et la première chose que je me dis, c’est que j’espère avoir refait mon lit en me levant ce matin.


Dernière édition par Isao T. Morrison le Lun 14 Mai - 14:37, édité 9 fois
Revenir en haut Aller en bas

Delaney E. Mezsaros

Delaney E. Mezsaros
Laneybroken bones always seem to mend
◭ messages : 216
◭ arrivé(e) le : 22/04/2012
◭ âge : 24
◭ statut : Célibataire
◭ études/métier : Master en architecture


MessageSujet: Re: I'm gonna put my whole world in your hands [terminé]   I'm gonna put my whole world in your hands [terminé] Icon_minitimeVen 11 Mai - 13:10


With the moon I run far from the carnage of the fiery sun.
The skies are blinking at me. I see a storm bubbling up from the sea and it's coming closer

Si la plupart du temps je me sens comme un arbre déraciné, un arbre qui n'a plus de racines, aujourd'hui, je me sens … je ne sais même pas comment le qualifier. Entre deux eaux. Entre le merveilleux et l'horrible. A la frontière, à la limite, dans un état où ces deux monstres seraient en paix. Ni trop, ni pas assez. Le merveilleux a quelque chose d'horrible quand il est mal dosé et à son contraire, l'horrible est envoutant et attirant quand on le connaît pas, quand on ne voit que l'écorce vide de la chose : on se fait avoir, berner. Mais je pense que je m'y suis un peu trop brûler les ailes auparavant. Trop et parfois j'ai un goût de trop dans la gorge. Aujourd'hui, je n'erre pas dans les rues, dans les basfonds de Maryvale, non, je suis quelqu'un, je suis Isao. Il est comme le petit poucet qui sème des cailloux couleur lumière et moi papillon de nuit qui le suit à la trace, en quête d'un refuge certainement. La vie parfois, elle réserve de bien belle surprise auquel on ne s'attend pas, mais alors pas du tout. C'est comme déballer un cadeau, un énorme cadeau et de plonger dans un océan lourd. Qui sait ce qu'on rencontrera ? Des requins ? Des sirènes ? Des poissons aussi colorés que l'arc-en-ciel ? Je ne sais pas bien sur quoi je suis tombée. Je ne sais pas et je suis douée pour ne pas savoir. Au fond, est-ce bien de toujours tout savoir ? Savoir où l'on va ? Ce qu'on doit faire ? Ce qu'on doit accomplir ? Ce qu'on doit être ? Cela me dépasse. Moi, je ne sais pas, un point c'est tout. Comme je ne sais pas d'où il vient, où il est né, pourquoi il est de retour mais l'unique chose que je sais c'est que ce n'est pas essentiel. J'ai souvent eu écho des dramas qui se déroulent à Maryvale : violences, vols, agressions mais je n'aime pas être nourrie de la peur créée par les journalistes prônant vouloir mettre au courant la population et les citoyens. Moi je dis que c'est de la propagande de peur. Effrayer pour mieux régner ! Personne ne règnera sur moi. Je suis libre de corps et d'esprit et je décide si je veux oui ou non avoir peur, je décide de ne pas avoir peur. Derrière moi, je l'entends refermer la porte ainsi que le verrou. J'ai l'impression d'être dans un coffre fort avec des trésors sauf que moi, je n'ai pas la même valeur que tous ces objets et tableaux. Je crois que je ne le veux pas de toute façon sinon on m'enfermerait comme elles. C'est peut-être pour cela que je ne refuse toute relation avec un autre humain : de peur d'être enfermée à double tour. Il me rejoint dans le salon sentant sa respiration derrière mon dos, je me tourne vers lui alors qu'il m'explique où trouver le tableau. Lit ? Donc la mezzanine est sa chambre ? Je n'ai pas le temps de le retenir qu'il s'éclipse dans la cuisine. Postée dans le salon, j'ai un moment d'absence. Je ne suis pas certaine d'avoir envie de monter dans sa chambre même si l'envie de voir le tableau est encore bien présente dans mes entrailles. Je ne comprend pas cette soudaine réaction de ma part, je n'ai eu aucun scrupule à pénétrer d'autres chambres d'hommes avant lui, pourquoi aujourd'hui ? Je ne vois pas ce qui change au jour d'aujourd'hui. J'ai l'impression d'être une inconnue en terre hostile et pourtant je ne le devrais pas, c'est bien Isao qui m'a invité ici et qui m'a ouvert les frontières de son territoire alors pourquoi cette sensation ? Qu'est ce qu'une chambre ? Un endroit où on dort oui. Alors monte, Delaney. Oui mais c'est aussi un endroit intime. Moi-même, peu de gens ont pu pénétré ma chambre quand je vivais encore dans l'hôtel de ma mère, je recevais les gens dans une autre chambre d'hôtel. Je danse d'un pied à l'autre avant de retirer mes chaussures pour me sentir plus à l'aise, j'ai toujours préféré être pieds nus. Je décide de ne pas avoir peur. Finalement, je me dirige vers le petit escalier et grimpe marche par marche, prenant le temps. Peu à peu, mon oeil commence à pouvoir parcourir le petit espace que forme la mezzanine jusqu'à la découvrir entièrement. Arrivée au sommet, je sursaute entendant la voix d'Isao comme si elle surgissait de loin me sortant d'un coup de ma contemplation « Sirop de menthe, pour moi ! Le vert, c'est beau » Je répond avant de disparaître dans l'étage supérieur. Forcée par le plafond, j'avance à quatre pattes et cela m'amuse un peu moi qui a toujours connu les grands espaces luxueux de l'hôtel de ma mère. Mes doigts caressent la reliure des livres qui reposent sur la petite étagère attelée au mur en face du lit, livres qui ont été foulés de ses yeux, de ses mains et qui ont sûrement voyagé outre tombe de par leur auteurs. Mes yeux se plantent sur le tableau qui règne sur la pièce, sur le lit. Je crois que ça me plairait de dormir ici, surveillée et gardée par ce tableau immense. Il serait le soleil des nuits obscures, c'est avoir son soleil éternel qui ne s'éteint jamais et ne périt pas. La mort est comme chassée de ce sanctuaire. Mes mains effleurent les draps de son lit, ses taies d'oreiller, sa housse. C'est donc ici que cet homme prend repos. Je regarde ce lit à deux places et une question me vient mais je préfère ne pas savoir, c'est ma spécialité, autant l'utiliser. Oubliant le ciel bas, je me redresse pour approcher de la toile mais le plafond m'assène un coup à l'arrière du crâne m'arrachant un léger cri de surprise. La charpente craque et semble rigoler de moi. J'ignore et avance reprenant ma posture bossue. Je me défais de ma veste et secoue mon jean et ma chemise d'homme trop grande pour moi pour les débarrasser des brins d'herbes encore collés à moi avant de me poser sur son lit, assise sur mes jambes repliés sous moi. Je me perd dans la contemplation, observant l'arbre gigantesque au tronc énorme. Il y a une certaine force qui s'y cache et j'en suis hypnotisée. J'aimerais bien en être un dans une autre vie et observer les gens qui viendrait trouver du repos à l'ombre de mes branches. A me voir, on jurerait voir une nonne devant un jésus crucifié qui prie pour le salut des âmes de notre monde. Je ne crois pas en dieu, je ne crois ni même en l'homme et je ne prie pas ou alors uniquement pour être aspirée par ce tableau unique et magnifique. Je me penche avec une certaine hâte vers mon sac que j'ai abandonné sur le sol doux pour me saisir de mon calepin et d'un crayon, mes doigts me picotant. L'inspiration, ça va et ça vient, j'en ai l'habitude mais là, elle est présente dans chaque parcelle de ma peau, autant la capturer sur papier. Gardant ma position de nonne en pleine récit de prière, je commence à griffonner un dessin sur mon calepin. Un bâtiment inspiré de la forme de l'arbre, mes coups de crayons vont aussi vite que mes doigts me le permettent car l'inspiration, elle va toujours trop vite de toute façon et peut disparaître d'un coup. Je veux la capturer avant qu'elle s'en aille. Des murs arrondis, des fenêtres de forme ligneuses, une charpente apparente en courbe, un bâtiment prend vie petit à petit. J'insuffle de la vie à une vulgaire feuille de papier, comme le tableau m'a insufflé quelque chose de magique et d'indescriptible. Et soudainement, j'ai envie qu'Isao soit là, maintenant, tout de suite. Je veux qu'il soit à mes côtés, qu'il soit avec moi. Comme s'il avait entendu ma prière silencieuse, il apparaît dans la pièce comme un doux mirage, comme une illusion trop belle pour être vraie. « Viens » Je lui dis sans quitter mon calepin des yeux. Alors qu'il se rapproche, je lui fais signe rapidement de se placer derrière moi. Une fois fait, je m'installe contre son torse entre ses jambes, relevant les genoux afin de caler mon calepin sur ceux-ci et continuer mon croquis. « Il y a de la vie qui coule ici. C'est beau et moi, je le transforme en béton armé. Le béton est ce qui dure le plus longtemps dans notre monde actuel mais je n'aime pas le béton parce qu'il est né de la main de l'homme. Tandis que cet arbre, il est le fruit de la main de personne, seulement de quelque chose de plus grand qui nous échappe » Je me tais alors que mes coups de crayons continuent de tracer des traits. Finalement, je m'arrête, soupirant bruyamment et je laisse mon crayon tomber sur les draps me laissant aller contre lui. « Elle est partie » L'inspiration, elle fait son chemin mais elle reviendra, je ne sais jamais quand.
Revenir en haut Aller en bas

Isao T. Morrison

Isao T. Morrison

Masculin ◭ messages : 181
◭ arrivé(e) le : 30/04/2012
◭ âge : 27 ans
◭ statut : Célibataire
◭ études/métier : Photographe humanitaire


MessageSujet: Re: I'm gonna put my whole world in your hands [terminé]   I'm gonna put my whole world in your hands [terminé] Icon_minitimeVen 11 Mai - 16:24


Reste encore un peu. C'est si rare de se plaire.
Laisse-moi profiter de ça. Laisse-moi me défaire de toi


Sa réponse me plut. Une boisson pour la couleur, pourquoi pas après tout. Vert menthe alors. Je la regardais disparaitre dans la mezzanine et mon cœur se serra quand elle disparut totalement de mon champs de vision, quand son pied déchaussé franchit la dernière marche que la menait à ma chambre. Mon cœur se serra sans que je ne sache pourquoi. J’étais nerveux de la savoir là-haut. Bon c’est vrai que c’était la première qui visitait ma chambre depuis mon retour mais cela ne me rendait pas si anxieux d’habitude, d’imaginer une femme sur mon lit. J’étais nerveux de savoir Delaney dans ma chambre, probablement sur mon lit parce que c’était plus confortable que la moquette. J’étais nerveux parce que je l’imaginais très bien sur mon lit. La menthe Isao, la menthe à l’eau. Vert menthe. Je me retournais vers les boissons, sortit l’eau et la menthe avant d’aller chercher un verre pour servir. A réfléchir, je pris un verre d’eau et le vidais d’un trait. La menthe Isao, vert menthe. Puis je pris son verre retournais dans la pièce d’à côté. Elle ne redescendait pas, on ne l’entendait même pas. Je posais le verre sur la table à manger, enlevais mes chaussures et les yeux vers la mezzanine, je pouvais voir le haut de sa silhouette à travers les barreaux. Vert menthe, Isao. Pourquoi ça devient difficile d’imaginer Delaney sur mon lit ? Parce qu’il y a une heure, je n’aurais jamais pu prévoir qu’elle viendrait si vite jusque chez moi. Je n’aurais jamais pu imaginer qu’elle grimperait jusqu’à ma chambre aussi vite. Je ne suis pas porté sur la chose. Enfin si, mais quand je rencontre une femme, je n’imagine pas comment je peux l’amener jusqu’à s’allonger sur mon lit. Ça ne se passe pas comme ça d’habitude. Vert menthe. De toute façon, elle n’y était que pour le tableau. Soupire. C’est ça, pour le tableau. Cesse de t’emballer un peu. Delaney n’est pas comme les autres. Non elle est différente. Bien mieux. Ça m’aide à changer le cours de mes pensées. Et quand je grimpe les escaliers pour la rejoindre, je suis calme et moins nerveux. En arrivant, je la découvre à genoux sur mon lit, occupée à griffonner dans un calepin, je ne devine pas ce qu’elle fait de là où je suis. Je ne vois que sa silhouette illuminée par la lumière naturelle du velux qui la plonge dans un halo de lumière, rendant la scène presque surréaliste. C’est bon Isao, tu t’en sors bien. A mon tour, je la rejoins à quatre pattes sur le lit, où elle m’indique où elle voudrait que je sois. Elle est concentrée, absorbée complètement par ce qu’elle fait et je suis fasciné par cette concentration. Sans trainer, je m’installe derrière, lui permettant de se caller contre moi, entre mes jambes. Elle ramène ses jambes contre elle, relevant son calepin en même temps. Je pus alors apercevoir son croquis de par-dessus son épaule. Mes jambes pliées autour d’elle, je pose une main sur ma cuisse et l’autre à côté de moi. Je n’ai pas envie de la distraire pendant qu’elle dessine. Je regarde son crayon parcourir le petit cahier sans jamais ralentir, ni faiblir. Elle sait ce qu’elle dessine, elle ne traine pas de peur d’oublier un détail. Ce genre d’inspiration, je connaissais aussi. C’était celle qui me poussait à sortir des sentiers battus pour photographier cette petite chose là, qui me faisait de l’œil et qui m’empêchait de me concentrer. Et je n’arrêtais qu’une fois cette impétueuse envie envolée. J’écoutais en même temps ses mots, que je trouvais justes et puissants. Le béton était un matériel solide et durable, mais froid, sans vie, terne et façonnable à l’image que l’homme désire. La nature était beaucoup plus imprévisible et nous dépassait totalement. L’homme se vante d’avoir le contrôle sur tout, mais il est encore bien loin de pouvoir concevoir l’énergie même de la nature, ce qu’elle est capable de faire et ce qu’elle fait, qu’on le veuille ou non. Je ne pense pas qu’un jour l’homme puisse contrôler la nature. Je ne l’espère pas en tous cas. Puis, comme si quelque chose en elle s’était échappée, son crayon glissa sur le lit, le calepin retomba sur ses genoux et elle s’abandonna contre moi. Gardant une main à côté de moi pour maintenir notre équilibre, j’utilisais l’autre pour aller chercher ce calepin. Je regarde ce bâtiment, cette forme qui rappelle immanquablement celle de l’arbre du tableau que nous avions en face de nous. Je prends le calepin de ses mains, elle ne rechigne pas. Je suis tenté d’aller voir aux autres pages, mais je ne le fais pas. Parce qu’elle ne m’y a pas invité. J’amène juste un instant le dessin à ma hauteur avant de le poser sur le lit à côté de nous. Puis n’ayant plus de raison de ne pas la distraire, je posais mon bras devant elle, sur le bras qui barrait son ventre. Mes doigts allèrent la caresser à hauteur du poignet. Je baissais les yeux sur mon geste. « Elle va revenir » Je venais de découvrir quelque chose de nouveau sur elle : Delaney dessine. Elle fait partie de ce monde artistique, qui se laisse mener par le bout du nez par cette inspiration, justement, qui nous prenait tous à un moment donné, qu’on le veuille ou non, sans nous prévenir. Comme en cet instant, je venais d’assister à l’inspiration qui prenait Delaney et c’était magique. Encore plus magique à voir qu’à ressentir. J’étais toujours sous le coup de la fascination. Et puis elle venait d’abattre les dernières barrières qui me retenaient de laisser sortir ce besoin de contact physique avec l’autre. J’ai toujours été quelqu’un de très tactile, je n’ai jamais eu de problèmes avec les relations humaines. Je jugeais qu’elle me considérait assez proche pour avoir droit au du contact privilégié. Le droit de la toucher plus intimement qu’une personne inconnue n’aurait le droit de le faire suivant les codes de bonnes conduites. Ça ne voulait pas dire plus que ça peut sembler dire. Je ne suis plus un inconnu qui doit tenir ses distances par politesse. Maintenant, elle était dans mes bras, contre moi. C’est ce que j’appelle le contact privilégié. Tenté, toujours sous cet envoûtement, je rapprochais mon visage du sien pour embrasser sa tempe à défaut de pouvoir atteindre son cou. J’en étais d’ailleurs assez frustré. Ma main posée sur son bras se tendit un peu contre son ventre, comme si je cherchais à l’approcher un peu plus de moi. Je voulais qu’elle se redresse, que je puisse enfin atteindre ce cou qui me tentait. Alors je me redressais, ce qui eut l’effet désiré et j’utilisais mon autre main pour dégager sa nuque pour que je puisse enfin goûter à cette peau crémeuse, m’en délectant plus que nécessaire. Je ne m’étais pas rendu compte que mon souffle s’était légèrement emballé et que j’avais changé l’atmosphère d’ondes plus tendues, plus primaires également. C’est quand je la sentis tressaillir à mon contact que je m’en rendis compte. Et comme je ne devinais pas si c’était parce qu’elle appréciait où parce qu’elle ne voulait pas de ça. J’arrêtais. J’éloignais mon visage de sa peau, allait même jusqu’à enlever mes bras de son corps qui l’entouraient pour lui permettre de se dégager, si c’était ce dont elle désirait. Ma voix fut malheureusement plus rauque que je ne le pensais : « Je suis désolé… Si tu veux il y a toujours ta menthe qui t’attend en bas sur la table… » Offrir une porte de sortir. Je ne suis pas si insistant d’habitude. J’étais un peu gêné d’avoir pu me laisser un instant aller. J’étais ravi d’avoir assez de self-control pour ne pas avoir interprété ce frisson comme ça m’arrangeait, moi. De plus, il s’agissait de Delaney. On ne peut pas prévoir Delaney. Comme Mère Nature, elles étaient toutes les deux aussi insaisissables et imprévisibles. Mais je m’excuse. La situation actuelle prêtait à confusion pour le pauvre homme que je suis. Et peut-être était-elle de ces femmes qui prennent ça au sérieux, comme un engagement. Oui, dans ce cas, j'allais en être fixé. Pardonnez mes égards. Je ne me justifie pas, ce serait misérable. J’ai faim d’elle. Il y a un gout de trop peu dans ma bouche. Mais c’est quelque chose qui se décide à deux et non tout seul.
Revenir en haut Aller en bas

Delaney E. Mezsaros

Delaney E. Mezsaros
Laneybroken bones always seem to mend
◭ messages : 216
◭ arrivé(e) le : 22/04/2012
◭ âge : 24
◭ statut : Célibataire
◭ études/métier : Master en architecture


MessageSujet: Re: I'm gonna put my whole world in your hands [terminé]   I'm gonna put my whole world in your hands [terminé] Icon_minitimeDim 13 Mai - 8:27


With the moon I run far from the carnage of the fiery sun.
The skies are blinking at me. I see a storm bubbling up from the sea and it's coming closer

L'inspiration, c'est une amie mais parfois elle peut devenir votre ennemie. Oui. Elle débarque sans crier garde alors qu'on la cherche dans les moindres recoins et sans qu'on s'y attende, elle se déboule d'un ailleurs beaucoup trop loin pour nos corps. Elle débarque comme un bulldozer renversant tout sur son passage, se glissant dans la moindre parcelle de peau. Je me sens vivante, je me sens en vie et comme le souffle invisible d'un vent glacial en plein hiver, elle disparaît sans laisser aucune trace si ce n'est qu'un goût âpre dans la bouffe, un manque. Oui. Quand elle n'est pas là, elle nous manque. On redevient que des cadavres ambulants qui errent dans cette vie à chercher un but, une raison quelconque de rester debout, de continuer d'avancer. Si quelque minutes plus tôt, j'étais habituée d'une certaine joie de vivre, j'ai la sensation de m'éteindre et de partir. La tristesse me guette et n'attend qu'un mouvement trahissant une faiblesse pour s'emparer de moi afin de me dévorer pour m'emporter dans ses abysses. L'inspiration n'est parfois pas notre ami. La solitude a toujours été le lot de mon quotidien, je me suis habituée à sa présence néfaste comme une colocation toute en politesse mais aujourd'hui, elle s'accroche à moi et tente de me renverser. Je sens presque une pointe d'angoisse grimper en moi comme à chaque fois que cette tempête s'empare de mon être car la triste vérité est telle que je ne sais pas calmer cette tempête et je me retrouve à chaque fois à me noyer sous un torrent de choses sombres que je ne sais tempérer ni reconnaître. Peut-être que c'est le faite d'avoir toujours été seule depuis petite, peut-être que c'est le faite de n'appartenir à rien, peut-être que c'est le faite de n'être rien, tout simplement. J'ai tout à coup froid et le contact de la peau du fils solaire me réchauffe un tantinet, me rappelant que je suis belle et bien encore là malgré moi, sûrement. C'est avec douleur que je passe d'un état à l'autre, de la joie à la tristesse, de la lumière à l'obscurité. La transition n'est jamais agréable et se fait toujours dans la douleur. Suis-je destinée à ressentir cette peine ? Cette lourde peine ? Pourquoi suis-je venue au monde déjà condamnée ? Pourquoi ne m'a-t-on pas donné le choix ? Dans un sens, je ressens de l'injustice, oui, ce n'est pas juste. Ce destin aléatoire, je ne l'ai pas choisi, on me l'a désigné d'office et moi, je n'avais pas mon mot à dire, je n'avais qu'à subir. Triste destin. Funeste destin. Un corps dépourvu. Et le hasard danse sur ma dépouille glaciale. La voix d'Isao semble me parvenir de loin comme une voix qu'on entend de la surface quand on sombre dans des océans profonds et lourds. Je voudrais remonter. Ses doigts dansent sur mon poignet et me picotent comme si mon corps cherchait à réagir, à m'inciter à remonter à la surface. Oui, Isao, remonte-moi à la surface. C'est peut-être comme pour l'appeler à l'aide que je me suis laissée aller dans ses bras, abandonnant toute opposition. De toute façon opposition à quoi ? Je ne sais rien. Peut-être l'opposition qui signifie que l'autre est souffrance, que l'autre est mon ennemi juré. Sa main se pose sur mes entrailles comme pour me rapprocher de lui, pour me remonter plus facilement à la surface, je suis le cours du flot, je me laisse flotter, remorquer. Je n'ai envie de rien, de plus rien. Par le courant de cet homme, je me retrouve dans ses bras, contre lui, comme un rempart protecteur, comme une digue contre les vagues sombres qui donnent l'assaut sur mon corps écorché. Isao, es-tu réparateur ? Me répareras-tu ? Je ne sais pas s'il le veut, je ne sais même pas s'il sait ce que cela implique, je ne sais pas non plus si j'ai envie qu'il me répare. Je suis peut-être une chose cassée qui n'est pas réparable, un truc sans important brisé pour toujours. Ses lèvres abandonnent ma tempe me laissant un court instant suffoquer comme si je recommençais à sombrer, finalement, il me repêche en déposant des baisers d'écumes contre ma nuque dégagée à présent. Dans l'air, les atomes et les neutrons s'affolent et se cognent dans tous les sens, des éclairs jaillissent dans mon bas ventre alors que des frissons s'emparent de mon corps disloqué. C'est comme si je sortais d'une mer et qu'un vent venait se rompre sur moi. Quelqu'un m'avait trouvé, quelqu'un m'avait repêché. Avant de me relâcher soudainement dans les eaux tumultueuses de ma solitude. Non. NON. J'avais envie d'hurler. Non. J'ai envie d'être avec toi, reviens me chercher. « Elle n'est plus là mais toi tu es là ! Reste avec moi, retiens-moi, ne t'envole pas, ne disparais pas » Souffle ma voix comme un murmure, je ne suis même pas sûre qu'il m'aie entendu. C'est la première fois que j'émet un tel souhait avec une tierce personne, la toute première fois. Mes mots se cognent dans l'air, je les vois presque s'envoler, je voudrais les rattraper pour les avaler mais ils sont déjà hors de moi, c'est déjà trop tard. Est-ce grave qu'ils se soient échappés de ma gorge ? Est-ce dangereux qu'ils soient sortis ? Qu'Isao les aie entendu ? Par réflexe, je m'accroche à lui, peut-être trop farouchement, par peur qu'il s'envole dans les airs. Je me retourne pour lui faire face, pour l'empêcher de partir. Tout me semble trop beau pour être réel. La peinture d'un paysage ensoleillé signant la fin d'une journée, le fils du Soleil face à moi et la mer sombre entre : moi. Comment un tel hiver comme moi a pu se retrouver ici ? Comment ? Quel est ce jeu auquel le destin s'amuse ? Je ne veux pas être un pion. Mes mains se posent sur son visage, caressent chaque courbes, retracent l'angle de sa mâchoire comme pour m'assurer qu'il n'est pas fait de la matière fragile d'un nuage et pourtant même si je sens sa peau sous mes mains, je ne suis pas rassurée. Je pose mon front contre le sien, doucement, juste un doux contact « Isao … Isao … Es-tu une illusion ? » Je n'ai jamais eu envie d'être avec quelqu'un. Jamais. A chaque fois que j'étais en présence d'une autre personne, c'était des circonstances atténuantes, des raisons qui me dépassaient mais qui généralement n'étaient pas miennes. J'ai choisi, je choisis d'être ici. Mes lèvres s'unissent à lui, explorant un désir grandissant et une peur qu'il disparaisse me laissant seule me noyer dans mes torrents noirs. J'ai choisi. Je choisis de me noyer mais en lui, mais avec lui. Sans réfléchir, cédant à quelque chose qui se brise en moi pour libérer un feu d'artifice fou, mes mains soulèvent son t-shirt et alors qu'il lève les bras pour m'aider à le lui ôter, mes doigts les effleurent cherchant un réconfort quelconque. Ca aussi je ne l'ai jamais fait. Chercher réconfort en l'autre. Le t-shirt me glisse des mains et sombre sur le sol alors que mes bras se nouent autour de sa nuque avant que mes lèvres aillent reconquérir les siennes, à la quête d'un Graal que je n'ai jamais eu et que peut-être je n'y accèderai pas. Je me détache de lui à regret et mes mains s'attèlent à déboutonner chaque bouton de ma chemise pour la faire glisser le long de mes épaules. Ma peau, maintenant à nue, je me cale contre la sienne, cherchant à le retenir à moi, cherchant à m'enivrer de lui. Mes lèvres embrassent sa peau, se délecte de ce contact et ancrée à sa gorge, je sens son pouls, le léger frémissement de son aorte qui s'affole sous ma bouche. J'entends presque les battements de son coeur ou à moins que ce soit le mien qui s'affole sous ma poitrine nue ou bien quelque chose de plus haut qui joue une mélodie. Le temps a juste arrêté de s'écouler. Le temps n'est plus rien. Il n'y a plus que lui et moi. Lui et moi ainsi que cette mer lourde qui menace de me dévorer à tout moment.
Revenir en haut Aller en bas

Isao T. Morrison

Isao T. Morrison

Masculin ◭ messages : 181
◭ arrivé(e) le : 30/04/2012
◭ âge : 27 ans
◭ statut : Célibataire
◭ études/métier : Photographe humanitaire


MessageSujet: Re: I'm gonna put my whole world in your hands [terminé]   I'm gonna put my whole world in your hands [terminé] Icon_minitimeLun 14 Mai - 7:14


Reste encore un peu. C'est si rare de se plaire.
Laisse-moi profiter de ça. Laisse-moi me défaire de toi


Moi gênée de m’être laissé emporter un tout petit peu. Elle, paniquée à l’idée que j’ai pu arrêter. Je ne comprends pas. Je ne comprends pas cette panique dans sa voix. Je ne comprends pas non plus ce froid qui s’est abattu sur nous au moment même où je l’ai libérée de mon étreinte. Je ne parle pas d’un froid, d’un différend, entre deux personnes, mais bien du froid, celui de l’hiver. Celui qui par son souffle glacé vous refroidis tout entier et vous incite à trouver refuge pour s’abriter. Comment une atmosphère peut-elle passer d’un extrême à l’autre ainsi ? J’ai envie de reprendre Delaney dans mes bras. Voir si la chaleur revient à son contact. J’en suis quasi persuadé. Mais je n’ose pas. Je sens que quelque chose cloche et à défaut de savoir quoi, je n’ose pas bouger, ni répondre. Je l’entends son appel à l’aide. Je l’entends haut et clair malgré le murmure. Et je ne sais pas quoi faire. Je réponds aux appels à l’aide d’habitude. Tout de suite. Mais quand il s’agit d’une femme, je m’inquiète. La peur de s’investir, de devenir responsable de son bonheur. Je ne veux pas qu’une femme s’accroche à moi et je ne veux pas être dépendant du bon-vouloir d’une femme. Ne pas appartenir à l’autre. Et pourtant, je vois Delaney. Je la regarde se tourner vers moi avec ce regard. Ce besoin impérieux qui s’y reflète. Et je suis touché. Ses mains me cherchent, me caresse, comme si elle avait peur que je lui échappe. Mon cœur se gonfle. Je ne détermine pas de quoi. Il se gonfle et ça me plait comme sensation. C’est si bon. Ses mains sont douces sur mon visage, un peu tremblantes et pressées, mais d’une douceur. Je me laisse bercé par ses gestes, ne la quittant pas des yeux un seul instant. Je cherche à comprendre. Ce n’est pas de la dépendance comme on pouvait en trouver chez certaines femmes. C’est différent. C’est forcément différent. Sinon, je ne me sentirais pas ainsi. Comment je me sens d’ailleurs ? Je ne le définis pas. C’est bon. Et puis c’est tout ce qui compte. Elle pose son front contre le mien et j’entre dans son monde. Je me sens le besoin de lui démontrer que je suis là, bel et bien là et que je ne m’en irais pas. Jamais. Je veux le lui montrer, le lui crier, jusqu’à ce qu’elle me croit et qu’elle cesse de prononcer mon prénom avec autant de peine et d’incertitude. Je passe ma main dans ses cheveux, l’arrêta à sa nuque. « Je suis là. Je reste ici, toujours » J’y mis toute ma sincérité, mon assurance dans ces quelques mots. Je voulais qu’elle me croie, qu’elle n’ait pas cette peine. Ses lèvres me cherchent, me trouvent et je me retrouve à nouveau emballé dans cette spirale infernale. Je réponds avec chaleur et passion, laissant le désir guider mes gestes. Je l’aide à me débarrasser de mon t-shirt. Tente de me remettre le temps qu’elle enlève cette chemise, mais très vite, trop vite, elle revient à moi. Elle cherche à se faufiler au plus près possible de moi. Je frissonne contre sa peau, à peine tiédie. C’est peut-être la mienne qui brûle et produit ce contraste. Ses lèvres contre ma gorge. Je soupire. Je tremble. Je m’emballe. Je gronde. C’est exactement ça. Je gronde. Puis brusquement je la renverse sur le dos, la tête dans les oreillers, j’écarte ses jambes puis me colle à elle, en faisant attention de ne pas mettre tout mon poids. Son corps semble tellement frêle sous le mien, tellement fragile. Elle est la première qui me donne cette impression. L’envie de la rassurer et de la protéger prend le pas sur le reste. Je veux être là. Je veux qu’elle le croie. Parce que je suis là et que je ne vais pas disparaitre. Non, pas cette fois. Je ne vais pas disparaitre. Il parait que je suis plus animal qu’à l’eau de rose. C’est vrai. J’ai envie de goûter ses lèvres, de goûter cette chair, de posséder ce corps, d’entrer en symbiose avec celui-ci. Il y a des pensées inconscientes qui me traversent. Mienne. Je la veux mienne. Je suis là. Je ne m’en irais pas. Compte sur moi. Je m’empare de ses lèvres, y met tout mon savoir-faire puis je les quitte pour redescendre vers son cou, la mordiller un peu au passage. Une main pour retenir mon poids au-dessus d’elle, l’autre cherchant les endroits sensibles pour les mémoriser, pour savoir par où commencer la prochaine fois. La prochaine fois. J’y réfléchirais plus tard. Elle s’éveille contre moi, cherchant elle aussi, ces endroits chez moi. Je frissonne. Je soupire. J’embrasse. Je gronde. Puis j’embrase. Je m’embrase. Mais je veux plus. Et je commence à descendre sur son ventre, ralentissant le rythme au passage. Je passe le nombril, puis m’arrête quand le jeans fait obstacle. Je relève la tête vers elle et plonge mes yeux brillants de désir dans les siens. Je lui demande. Juste avec les yeux. Et en attendant qu’elle réponde, j’effleure de mes doigts ce bas-ventre qui frémit sous la caresse. Et quand elle acquiesce, sans énormément de patience, je nous enlève ce qui reste de barrière. Il y a ce besoin impérieux qui me guide, alors même que je voudrais pouvoir être capable de faire durer ce plaisir. Je suis impatient, moins doux que ce que je veux être. Je ne comprends pas ce besoin. Il est là, je dois juste y répondre. Je veux m’attarder sur son ventre. Descendre plus bas encore. La goûter, encore. Je la veux prête, pour moi. Je n’arrive pas à prendre mon temps. Je bâcle. Je sens son besoin de me voir là, pour elle. Je sens cette envie de lui montrer que je suis là. Que j’existe bel et bien. Alors je remonte à son visage. L’embrasse avec ardeur. La caresse. La prépare. Ma main remonte sa jambe à ma taille, qu’elle enroule autour de mes hanches déclenchant un nouveau grondement. Et juste avant de m’unir à elle, je murmure à son oreille, ma voix plus rauque que toute à l’heure : « Je suis là, Delaney… Je ne disparaitrais pas. Pas sans toi » Le plaisir ne mit pas longtemps à nous submerger tous les deux. Cette ardeur nouvelle s’emparant de nous ne nous offrit aucun répit. Se contentant de nous pour assouvir sa faim, de nous rassasier par la même occasion. Je voulais Delaney, je l’avais. Elle me voulait pour elle, elle m’avait. Aujourd’hui. Rien qu’une journée ensemble, Isao. Tous les deux. Rien que nous deux. Seuls au monde. Un moment semblant être figé dans le temps. On finit par ne plus pouvoir. Besoin de répit. Elle s’écroula sur moi. Je ne sais plus quand la situation s’est inversée. Le cœur battant, le souffle court. Je referme mes bras sur son dos. Puis tente de lutter contre les affres du sommeil. C’est une fâcheuse tendance que j’ai à m’endormir avec l’amour. Mais pas maintenant, non, pas maintenant. Et même si mes paupières deviennent lourdes, je lutte. Encore un peu. Je suis un peu inquiet. Pour ce que ça pourrait impliquer, pour elle. Pour moi, aussi.
Revenir en haut Aller en bas

Delaney E. Mezsaros

Delaney E. Mezsaros
Laneybroken bones always seem to mend
◭ messages : 216
◭ arrivé(e) le : 22/04/2012
◭ âge : 24
◭ statut : Célibataire
◭ études/métier : Master en architecture


MessageSujet: Re: I'm gonna put my whole world in your hands [terminé]   I'm gonna put my whole world in your hands [terminé] Icon_minitimeLun 14 Mai - 9:27


With the moon I run far from the carnage of the fiery sun.
The skies are blinking at me. I see a storm bubbling up from the sea and it's coming closer

Je crois que j'étouffe, je crois que je m'étouffe. J'ai la sensation d'être faite de papier de verre et d'écorcher tout ce qui me touche, tout ce qui m'entoure. D'où viennent toutes ces épines qui me sortent de l'épiderme ? Et pourtant... Et pourtant, elles ne semblent pas érafler Isao, elles deviennent un voile de fumée à son contact. Mais jusqu'à quand ? Oui, quand ? Il y a des phobies dont on ne comprend pas l'origine. De toute façon, une phobie n'a jamais de logique, elle est là, vibrante mais nous ne savons jamais d'où elle vient et pourquoi elle est là. Si la peur d'un requin révèle un certain instinct de survie, d'autres sont bien absurdes. Je le sais. Alors qu'il laisse s'échapper des flots rassurant de sa gorge, je laisse mes lèvres lui répondre à ma manière. Voilà que je respire mieux, que je respire enfin. Il est là. Mais une toute autre peur s'empare de mon corps. Toujours. Toujours. Il me fait peur ce mot. Toujours qui se heurte à jamais. Je ne sais jamais lequel des deux je hais le plus. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Toujours, il résonne dans ma tête comparable à un volcan en éruption dont la lave enveloppe Isao, un désir qui nous consume. Pourtant, je reste à vibrer à ce mot. Je ne saurais dire s'il me fait plaisir ou s'il m'effraye. Je pense que j'ai ma réponse. Rester toujours. Ici ? Avec moi ? Non. Il ne faut pas. Il ne vaut mieux pas. Pour qui ? Je ne sais pas. Pour lui. Pour moi. Cela ne servirait à rien, pas vrai ? Un son rauque sort des tréfonds de sa gorge et me ramène sur terre, comme un cri déchirant un rêve à moins que ce soit un cauchemar, j'ai perdu la notion des choses, j'ai tout perdu au mot « toujours » Mon corps se renverse sur le nid que forme les draps. La lave nous brûle et nous noie dans une chaleur à peine contenue. Dans son regard, j'y vois autre chose, j'y vois la brûlure pure et folle du soleil, une fièvre qui s'échappe pour m'embraser. Pour peu, j'aurais l'impression de voir un loup qui s'apprête à satisfaire sa faim avec un animal traqué. Je suis traquée ? Non j'ai choisis. Le loup solaire s'empare de sa proie et j'abandonne, je m'abandonne. Cependant le loup me lance un regard comme s'il attendait l'autorisation de me dévorer toute entière. J'ai soudainement envie de rire mais l'écho du « toujours » me boycotte cette envie et je ferme les yeux en me cabrant légèrement donnant le feu vert pour la route de l'ivresse, l'ivresse des corps, à l'anarchie des corps et brûlons. Les barrières de tissus se défont rapidement alors que mes yeux se ferment, lui, cajolant l'origine de mes feux d'artifice jusqu'à se frayer un chemin jusqu'à mes profondeurs. Des frissons s'en échappent et parcourent toutes mes chairs. Finir en tas de cendre me paraît être une fin des plus douces alors consumons-nous, brûlons. Mon corps devient sien alors qu'il s'empare d'une de mes jambes. Instinctivement, tel un serpent, je m'enroule autour de lui comme le serpent de la bible s'enroula autour de la pomme pour insuffler quelques paroles vaines, des pensées obscures à Eve. Mes pensées deviennent occultes, révélant une magie dans mon crâne qui m'envoûte. Sa voix, son souffle chaud contre mon oreille, je m'immerge complétement dans cet océan et déjà, je me surprend à attendre, à l'attendre sans patience qu'il s'unisse à moi, qu'il me possède corps et âme. Moi, j'ai toujours attendu mais jamais une personne en chair et en os. Non. Pas du tout. Et pourtant, là, j'attend le corps en peine de pas avoir ce qu'il désire. Souhait exaucé, nos corps se mettent en harmonie, dansent ensemble un rythme de suite endiablé comme si une faim nous avait hanté depuis des années, des vies. J'ai l'impression de retrouver quelque chose mais quoi ? « Pas sans toi » Ca résonne dans mon esprit. Aujourd'hui, ne sois pas sans moi. Ne respire pas sans moi. Sois avec moi. Sois en moi. Sois moi. Juste pendant ces uniques heures. Le soleil semble rire de la perte de mon esprit, du changement radicale que prend mes pensées pourtant intransigeantes. Je lui tourne le dos et inverse les rôles. Je donne, il reçoit. Mes reins dessinent des cercles, des ronds de voluptés qui nous emportent loin mais ensemble. Ma respiration se saccade au fur et à mesure que la danse s'endiable et dans un dernier pas de danse, dans un souffle qui se meurt en un feu d'artifice de sensation décuplées, mon corps sombre pour s'étendre sur mon partenaire de danse qui m'emprisonne alors dans ses bras. « Je ne savais pas que tu existais » Je dis le regard ailleurs. Je ne savais pas qu'un tel homme existait, que quelqu'un pouvait me sauver de la noyade, que quelqu'un pouvait combattre mes océans de terreur, que quelqu'un pouvait me donner envie d'être avec lui toute une journée, d'attendre, de l'attendre. Je ne savais pas jusqu'à aujourd'hui. Mais je sais surtout que je n'ai pas envie de me sentir emprisonnée. Un nouveau sentiment me prend à la gorge. « Toujours » se cache derrière cela. J'étouffe à nouveau mais c'est un tout autre étranglement. La peur d'être menottée. De devoir rester. Ses bras, nid de douceur, semble se muer en un étau duquel il vaut mieux que je m'échappe au plus rapidement possible sinon, je ne pourrais plus partir. De loup, il passe à piège à loup. Mon coeur se serre. Je ne veux pas te voir ainsi mais « Toujours » me force. Je suis désolée. Ses yeux se ferment petit à petit avant de se clore pour un sommeil qui sera, j'espère, reposant pour lui, m'effaçant de sa mémoire. Il perd petit à petit son emprise et ses bras glissent d'autour de moi, je respire à nouveau, je suis libre. Doucement, je me redresse et pars à la recherche de ses barrières de coton en évitant de le regarder, de peur de souffrir du Syndrome de Stockholm, de vouloir rester, rester emprisonnée. Je suis désolée. Je ne voulais pas te voir ainsi. Le soleil s'est couché et la lune fait son chemin pour venir prendre son relai. J'enfile mon jean et ma chemise, attrape mon sac avant de descendre le plus doucement possible, chaussures à la main. Je ressemble à une voleuse. Ouais mais j'ai volé quoi ? Un peu de son temps ? Je ne sais pas. Arrivée au rez-de-chaussée, je lève un oeil vers la mezzanine, je peux entendre sa respiration apaisée. Je détourne la tête, il le faut. L'empathie est telle que j'ai envie de remonter mais « toujours » rôde comme un animal autour de moi. Je vois sur la table mon verre de menthe à l'eau, j'observe la table puis mes doigts plongent dans le liquide vert pour former des cercles, des lignes sur la table. Le liquide vert prend vie et suit le chemin que mes doigts lui dictent. Oeuvre terminée, je vide ce qu'il reste de ma boisson pour me désaltérer. J'observe la liane aux larges feuilles qui naît à la base de la table pour grandir vers son haut. Le vert jure avec la couleur de la table et en ressort encore mieux. Ce n'est rien mais ceci est mon cadeau. Comme je l'ai dit. Remontant mon sac sur mon épaule, je soupire longuement avant de m'élancer vers la porte, courant presque. Dans mon empressement, la porte claque derrière moi, je sursaute et continue ma course. « Toujours » me poursuit comme pour me donner des ailes. Une fois dans la rue, je continue de courir encore et encore. Et la lune montante en face de moi, elle rigole elle aussi. Allez tous au diable.
Revenir en haut Aller en bas

Isao T. Morrison

Isao T. Morrison

Masculin ◭ messages : 181
◭ arrivé(e) le : 30/04/2012
◭ âge : 27 ans
◭ statut : Célibataire
◭ études/métier : Photographe humanitaire


MessageSujet: Re: I'm gonna put my whole world in your hands [terminé]   I'm gonna put my whole world in your hands [terminé] Icon_minitimeLun 14 Mai - 14:37


Reste encore un peu. C'est si rare de se plaire.
Laisse-moi profiter de ça. Laisse-moi me défaire de toi


« Je ne savais pas que tu existais ». Je ne veux pas répondre à ça. Parce que cette phrase semblait importante. Prononcée ainsi, elle me fait peur. Presqu’à l’eau de rose. Tellement belle, sortie de sa bouche. Je la sens, blottie contre moi, soupirant d’aise. Je ne réponds pas. Je ne la regarde pas non plus. Inutile de s’engager sur ce terrain-là maintenant. Pour échapper ainsi, à toute conversation romanesque, je me laisse happer par les affres du sommeil. Pour une fois que cela m’arrangeait. S’endormir. Pour fuir une conversation trop sérieuse. Ça passe. Généralement. Mon esprit est encore tout empreint du corps de Delaney ne faisant qu’un avec le mien. Ce plaisir pur. Cette ardeur féroce. Elle donnait autant que ce qu’elle recevait. Nous avions grimpé tous les deux les marches du plaisir, de la jouissance. Ça avait été tellement bon. Je sais que je veux recommencer. Plus tard. Plus tard, je veux recommencer. Mais pas là. Elle m’avait autant comblé qu’épuisé et au vu de son abandon total contre moi, elle ne devait pas être en meilleur état que moi. Dans mon esprit, je nous voyais nous endormir tous les deux et nous réveiller au petit matin. Il serait temps à ce moment d’instaurer les limites. De parler. Sérieusement de ce que je voulais de non sérieux. Je ne voulais pas qu’elle désire du sérieux. Je ne peux pas le lui offrir. Je ne voyais pas comment je pourrais lui offrir du sérieux. Ça me fait bien trop peur. Perdre mon indépendance, tomber dans la dépendance. Appartenir à quelqu’un. Je ne peux pas donner autant sans perdre mon libre-arbitre. Je le pense vraiment. Je finis par être gagner par le sommeil et mes bras se relâchèrent autour d’elle. A partir de là, je sombrais dans le noir complet. Trop épuisé pour rêver, trop bien pour imaginer les désirs inconscients de mon esprit. Je n’entendis et ne sentis absolument rien. Peut-être au loin une porte qui claque mais sans plus. Rien d’assez bruyant pour me réveiller.

Au réveil, je m’apercevrai que Delaney ne s’est pas endormie à mes côtés. En regardant bien, je verrais que ses affaires ont disparues. J’appellerai son prénom, une fois, peut-être deux. J’enfilerais mon jeans et descendrais en bas. Je verrais le verre vide et le dessin. Vert menthe. Je le regarderai un moment avant d’aller chercher une lavette soudainement irrité et de nettoyer la table rapidement. Je ne comprendrai pas cette irritation et ça n’arrangera pas mon humeur du matin. Je me dirais que c’est mieux ainsi. Au moins, je suis fixé. Rien de sérieux. Mais je n’aime pas me sentir « coups d’un soir ». Ce n’est pas le rôle que je veux tenir. Au réveil, après avoir constaté sa désertion. Je me dirai que je ne retrouverais pas de sitôt une personne aussi unique que Delaney. Que j’aurai bien voulu que ça dure un peu plus longtemps que ça. Un goût de trop peu et de frustration en bouche, je rangerai le verre dans le lave-vaisselle et remonterai me coucher, n’ayant rien d’autre à faire à par calmer une frustration étrangère. Ce sentiment inconnu, je le traduirai comme étant mon orgueil blessé et je passerai au-dessus. En remontant dans mon lit, j’apercevrai quelque chose. Son cahier à croquis. Je le prendrai, le poserai sur l’étagère et me recoucherai, plus léger. Elle reviendra.
Revenir en haut Aller en bas


∞ Contenu sponsorisé



MessageSujet: Re: I'm gonna put my whole world in your hands [terminé]   I'm gonna put my whole world in your hands [terminé] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

I'm gonna put my whole world in your hands [terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
CARRIED BY LOVE. ™ :: chapter five ◭ when you were young. :: The way you left me. :: RPs terminés.-