Your Guardian Angel.

L a pluie: une précipitation d'eau à l'état liquide tombant de nuages vers le sol. Pour moi, c'est juste un phénomène de merde qui vous pourrie la journée et vous rend triste par la même occasion. Je change d'humeur d'une manière synchronisée avec le temps. Quand ça fait beau, je suis rayonnante et joyeuse. Quand il pleut, je suis triste. La pluie tombait à torrent et j'observais lentement à travers la fenêtre de ma chambre les gouttelette d'eau se précipiter pour se fracasser par la suite sur le sol. C'était ma journée de repos. Je n'avais pas cours, pour une fois et j'avais prévu de sortir un peu, m'amuser. J'étais en troisième année Droit des Affaires et était vraiment submergée par la quantité de travail que l'on me donnait. J'avais donc espéré profiter de ces vingt-quatre heures pour être en forme le jour d'après. Malheureusement, le destin en avait décidé autrement. Dieu en avait décidé autrement. Je levai les yeux au ciel faisant un grimace avant de murmurer d'un ton las: Pourquoi ? Je n'ai pourtant rien fait de mal. Je suis très croyante. Je crois au destin, en Dieu, à l'histoire d'Adam et Ève, au paradis et à l'enfer. En gros je m'intéresse à l'être absolu, les causes de l'univers et de la nature de la matière. J'adopte en quelques sortes une manière métaphysique pour voir les choses. Cela a toujours énervé mon père - lui qui est socialiste communiste et adopte donc la philosophie marxiste afin d'analyser les causes de l'univers. Cela m'avait toujours amusé, tout de même. Le contraste entre ses croyances, sa façon de penser et ses actes. Il était l'un des principaux piliers du système capitaliste - étant donné que c'est un homme d'affaire plutôt réputé - et osait tout de même mener un discours contre le capitalisme et l'impérialisme. J'affichai un sourire amusé suite à cette réflexion et reportai mon attention à nouveau sur la pluie qui n'avait toujours pas cessé de tomber. Je ne voulais en aucun cas défier la nature ou le créateur mais j'avais absolument besoin de sortir peu importe les circonstances. Je m'étais donc rapidement dirigée vers ma chambre afin de me préparer. Je ne pris pas le temps de fixer mes cheveux étant donné qu'il pleuvait déjà. A quoi bon, se fatiguer ? Je mis un pantalon, une chemise, un longue paire de bottes et un manteau par dessus le tout. J'étais bien sûr armée de ma paire de gants en cuir et d'un bonnet pour tenir ma tête au chaud. Je pris les clés de ma voiture, fis une grimace et quittai rapidement l'appartement.

Cela ne me prit que vingt minutes pour me rendre au Phoenix Inn. Mon appartement se situe dans le quartier du Phoenix Arizona et le bar est juste à côté. Heureusement, le parking était désert étant donné que la plus part des habitants n'avaient osé quitter leur appartement en un temps aussi pluvieux. Je garai la voiture et me dirigeai à grand pas vers l'entrée du bar. A peine avais-je poussé la porte que tous les regards se tournèrent vers moi. Le bar était désert, à son tour et les quelques clients qui s'y étaient trouvés emprisonnées eurent l'air d'être ravie de voir une nouvelle tête. Je leur adressa un sourire timide avant de me diriger vers le bar. Je me débarrassai rapidement de mon manteau et demandai une tequila bien frappée. J'avais froid et savais que l'alcool allait changer cette situation. Un verre, deux, trois et je tenais toujours sur place. J'étais habituée à boire depuis bien longtemps et quelques verres ne pouvaient pas me rendre ivre, facilement. Néanmoins la solitude, si. Je ne suis pas du tout le genre de filles réservée ou solitaire. Je déteste la solitude et préfère être toujours entourée par une bande d'amis ou même des gens inconnus. Le faite de me retrouver toute seule faisait tout simplement partie d'une liste infinie de mes phobies. Les clients commençaient à quitter le bar, l'un après l'autre. Ne voulant passer la soirée toute seule, je pris mon portable et décidai d'appeler quelqu'un pour me tenir compagnie. Personne vraiment sain d'esprit n'accepterait de quitter sa demeure en un temps aussi horrible et pluvieux. J'eus donc l'idée d'envoyer un message à Noah. Il m'avait énormément manqué vu qu'on n'avait pas eu le temps de se voir en raison des préparatifs de son mariage. En plus de cela, je savais qu'il serait obligé de venir me voir. Je lui envoyai un texto rapide lui faisant croire que j'avais un peu trop bu et que j'étais incapable de conduire. Je lui indiquai rapidement l'endroit dans lequel je me trouvais et verrouillai mon portable. C'est un peu méchant, j'en suis consciente. Mais je veux vraiment le voir, lui parler un peu et je savais que son côté protecteur remporterait la partie qu'il se trouverait obligé de venir me chercher.

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Your Guardian Angel.

N oah a toujours eu le don de me calmer, me raisonner. En sa compagnie je suis quelqu'un de mature, de responsable. Je le connais depuis... Toujours. Il fait partie de la famille. Nos familles étaient extrêmement proches essentiellement grâce à l'amitié liant nos deux pères respectifs. Ils étaient meilleurs amis et aussi associés. On passait donc la plus part des week-end ensemble, les fêtes et aussi les vacances. Je vivais pratiquement avec Noah. Le grand écart d'âge qui nous séparait joua en notre faveur. Noah était le frère que je n'avais jamais eu et j'étais en contre partie sa petite soeur adorée. On ne se ressemblait guère et pendant le courant était rapidement passé entre nous. Noah avait joué un grand rôle dans ma vie. Il était à la fois mon confident, mon grand frère et mon protecteur. Etant donné que je suis quelqu'un de très innocent, enfantin et parfois naïf, Noah s'est rapidement senti obligé de me protéger. Il était là, présent, prêt à me secourir à n'importe quel moment. Certes, il s'était absenté pendant quelques années vu qu'il était à l'armée mais cela ne l'empêcha pas de prendre de mes nouvelles. Il m'envoyait une lettre régulièrement, essayai de me calmer, me demander de faire moins confiance aux gens et de ne pas émettre de jugement un peu trop rapidement, comme toujours. Je fus violemment arrachées de mes pensées au moment ou la porte s'ouvrit, brusquement. Je me retournai, le sourire aux lèvres, trop heureuse de voir Noah. Il était venu. Je le savais. Je lui fis la bise, rapidement et continuai de siroter ma tequila.

Alors, comme ça on a besoin d'aide ? J'afficha un petit sourire innocent en guise de réponse à la question de Noah. Il devait bien se douter que ce n'était qu'une comédie, rien de plus. Il me connait depuis bien longtemps et doit savoir que je résiste à l'alcool bien plus que la plus part des filles de mon âge. Il ne fit cependant pas la remarque et cela me ravit. Je devais lui manquer, aussi. On ne s'était pas vu depuis assez longtemps, je dois l'avouer. J'avais les études d'une part qui ne me laissaient guère le temps de respirer et ma situation amoureuse - d'un autre - qui ne cessait de se compliquer de jour en jour. Pour Noah, n'en parlons pas. Il était sûrement débordé avec les préparatifs du mariage, les invitations et tout le reste. Le mariage approchait à grand pas et il avait sûrement consacré tout son temps pour sa fiancée ainsi que ce grand jour. J'aurais toujours besoin de toi, tu le sais. C'est plus fort que moi. Je laissai échapper un petit rire avant de reporter mon attention sur verre qui était déjà vide. Je levai la tête à nouveau pour commander un autre verre. J n'eus même pas le temps de le faire étant donné que Noah commanda à ma place. Un soda. Bien évidemment, et comment ? Il n'arrive toujours pas à comprendre que je viens d'avoir vingt ans. Ou peut être que si. Et c'est d'ailleurs bien cela le problème. Il trouve qu'à vingt ans c'est encore tôt. Que c'est irresponsable de boire, de conduire et Dieu seul sait quoi d'autre. Je fis une grimace avant de répliquer: Justement, j'ai vingt ans. Légalement, j'ai le droit de boire ce que je veux. J'éloignai rapidement une mèche qui me tombai devant les yeux avant de reprendre: Je te rappelle que j'étudie le Droit. Tu t'adresses à une future avocate, mon cher. C'est exactement ce que j'ai toujours voulu étudier. Depuis toute petite, j'étais fascinée par les avocats, leur longues robes noires, leurs bouquins tellement lourds et poussiéreux. J'eus mon premier exemplaire de la Constitution à l'âge de six ans alors que mes amis regardaient encore Dora l'exploratrice. Oui disons que je suis vraiment une grande intellectuelle. Mon père a été au tout début déçu de mon choix, voulant que je sois chef d'entreprise pour suivre le même chemin qu'il avait tracé pour moi. Il était inquiet par rapport à l'avenir des entreprises Levy. Pour moi, c'était hors de question. Je ne m'imaginais pas faire autre chose que le Droit. C'était une passion pas seulement un domaine d'études. Mon père dut accepter mon choix ne voulant en aucun cas me forcer à faire quelque chose contre plein grès. Alors. Comment vas-tu ? Ma question est bien vague et c'est d'ailleurs le but. Noah n'est pas quelqu'un de très expressif - contrairement à moi - et il fallait absolument le coincer pour qu'il soit obligé de se confier.

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Your Guardian Angel.

J J'étais perdue, extrêmement perdue. Mes études me fatiguaient, me prenaient tout mon temps ainsi que mon énergie. Mon père - bien qu'il soit gentil et adorable commençait à me bombarder de questions concernant mon avenir, ma situation amoureuse. Il avait remarqué que mes relations n'étaient pas du tout stables - pour ne pas dire quasiment inexistantes et cela l'inquiétait. Il voulait sûrement que je sois déjà fiancée m'apprêtant à fixer la date de mon mariage comme ma cousine Andrea. Oui j'étais fille unique et mon grand-père avait établi une condition pour pouvoir hériter: il fallait que je sois mariée. Malheureusement c'était la tradition, la stupide tradition. Mon père n'était pas d'accord et aurait voulu changer cela mais mon grand-père avait refusé et tenu bon. Personnellement, je m'en foutais un peu. J'étais déjà assez riche et le fait d'avoir encore plus d'argent ne m'intéressait pas vraiment. J'entamais des études de Droit: chose que j'aimais profondément et j'allais bientôt ouvrir mon propre cabinet alors cette histoire d'entreprise de famille ne m'avait pas du tout attiré contrairement à ce que grand-père pensait. Mais en tout cas, ils allaient attendre longtemps avant que je ne sois fiancée. Ma vie sentimentale est déjà assez bordélique comme ça , il était hors de question de rajouter cette histoire de fiançailles. Oui, en effet, j'étais perdue, confuse. Pourtant je ne l'avais jamais été. Je savais toujours ce que je voulais et je l'obtenais, d'ailleurs. Mais ces jours-ci, ce n'était pas du tout le cas. Je ne savais même pas pour qui je devais me battre ou si ça en valait la peine. J'avais perdu confiance en moi et en presque toutes les personnes faisant partie de mon cercle d'amis. En même temps, il fallait bien avouer que je n'étais pas très innocente, non plus. J'étais coupable, aussi et le pire c'est que je ne culpabilise pas, du tout. Pas de regrets, ni de remords; absolument rien. Je ne me reconnais plus. Je continuais d'éprouver des sentiments pour le petit ami de ma meilleure amie et je profitais de chaque minute passé en sa compagnie. Bref, un cauchemar. J'avais donc besoin de compagnie. La solitude n'était pas du tout une bonne solution. Noah. J'avais pensé à lui en premier. Il avait toujours été là pour moi, littéralement. On avait grandi ensemble et il était le frère que je n'avais jamais eu. Avant, on passait la plus part de nos vacances ensemble étant donné que nos familles étaient très proches. Il veillait donc sur moi, me taquinant tout le temps. Cependant, ces dernières années, je remarquai qu'on devenait de moins en moins proches. C'était en même temps un peu logique; Après tout, on était devenus tous les deux adultes, chacun avait ses propres problèmes à présent et le fait de se trouver du temps pour traîner ensemble devenait presque impossible. J'avais donc profité de ce moment et lui avais envoyé un sms. Oui j'avoue que je lui avais menti et avais profité aussi de son côté protecteur envers-moi mais quand même, c'était pour une bonne cause. Je lui demandais donc comment il allait. Je voulais savoir de ces nouvelles, si ça avançait avec sa fiancée, niveau travail aussi, etc... Je vais bien, je travaille beaucoup en ce moment, tu sais avec la passation de mon père. Je me massais la nuque. Je vais bientôt être patron de l'empire Kennedy. J'explosai de rire suite au ton qu'avait employé Noah. Ce dernier avait l'air vraiment épuisé. Je sais très bien ce que c'est. Mon père voulait que je sois aussi la nouvelle patronne des compagnies Levy mais c'était hors de question. Je me rappelle avoir fait un stage là-bas alors que j'avais dix-sept ans et ô malheur comment c'était dur et fatigant. Je comprenais donc la situation dans laquelle le pauvre Noah se trouvait à présent. Après tout, nos pères se ressemblaient énormément. Il me demanda si tout allait bien de mon côté et je ne pus m'empêcher de sourire tendrement suite à sa question. Little Sunshine, que de bons souvenirs. Je résistais donc à la folle envie de plonger dans une phase spéciale "nostalgie " et répondais: Je suis fatiguée mais sinon ça va , ça peut aller. J'aurais voulu tout lui raconter pour me débarrasser de ce poids énorme qui pesait sur moi. Je voulais lui confier mes problèmes sentimentaux spécialement, l'impasse dans laquelle je me trouvais concernant Aaron et tout le reste; mais bien trop lâche pour le faire, je préférai me taire et boire une gorgée de mon verre.

hj: oh mon Dieu, j'ai complètement zappé notre sujet. HONTE à moi. Désolée, désolée, désolée.

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