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 Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho)

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Asphodèl Orchard

Asphodèl Orchard

◭ messages : 863
◭ arrivé(e) le : 06/06/2012
◭ âge : 17 ans
◭ statut : Prude de renom.
◭ études/métier : Joujou personifié sans utilité définie.


MessageSujet: Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho)   Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho) Icon_minitimeSam 9 Juin - 21:25


Je pensais avoir un avenir ici. Une vie différente. Une existence moins merdique. Je me croyais ou ? Au pays de Oui-Oui et ses amis ? Putain, je suis qu'une enfant, une p'tite gamine qui croit encore au Père Noël. En quoi dégager de Tucson allait changer quoi que ce soit ? Hormis le fait que je me tue à petit feu à satisfaire encore plus d'hommes pour dormir à l’hôtel et bouffer, rien n'a changé. Absolument rien.
Mes talons claquent sur le trottoir mouillé. Il a plu toute la journée. Ville du soleil, mon cul. C'est un appel qui m'a tiré hors de l’hôtel de merde où je survis depuis quelques semaines. Mardi, c'est le jour où je reçois généralement un signe d'un client particulier. Putain, je sais même pas si je dois l'appeler comme ça, ce type est trop bizarre. De un, les clients normaux, je leur donne rarement mon numéro, si ils veulent me revoir ils viennent me chercher par eux-mêmes. De toute façon je n'aime pas garder contact avec ces gens. De deux, les clients normaux veulent nous voir pour une raison logique : ils veulent baiser, point barre. Celui-là... Je ne sais pas. J'ai pas d'opinion précise, un doux-dingue qui refuse de me toucher, qui me paie pour que je cause. C'est presque plus fatiguant que de crier ou de gémir, au moins ya pas à réfléchir. Tout est qu'il a dit les fameuses paroles que je le soupçonne de prendre pour un super code secret pour me faire signe de venir. A mon avis il devait se prendre pour un agent secret, gamin, et ça lui est resté. Enfin, l'essentiel c'est que je comprends quand il me veut ou pas, quand je vais être payée ou pas. Parce que ce type, je le soupçonne d'être pété de thunes, quelque chose d'assez faramineux. Une source fiable que je ne vais pas laisser tomber, même si ça me coûte d'user ma salive pour une raison qui m'est inconnue et qui m'agace plus que tout. Les milles dollars avec lesquels je suis arrivée ? Partis, envolés. La vie est chère. C'est presque une nécessité d'aller baratiner ce gars, maintenant. Je ne pense pas même qu'il sache mon nom, du moins mon nom d'emprunt, celui que j'utilise tout le temps. Lula Stanford, petite catin privatisée de monsieur.
C'est le moment fatidique où je frappe à sa porte. Un geste devenu machinal, une petite habitude ridicule de frapper à intervalle irrégulier sur le panneau de bois. A croire que je me prends aussi pour une espionne. Agent Lula. Les pas derrière la porte ; l'instant décisif où je le l'imagine poser sa main sur la poignée, et m'ouvrir ; et enfin apparaît son visage. Un visage un peu austère, qui ne laisse rien paraître. Impossible de le cerner au premier coup d’œil. Il a l'air d'un mec gentil, mais il y a ce truc qui me dérange chez lui. Et pas seulement le fait qu'il soit si distant, et si obstiné à ne pas me toucher. Dire que je prends encore la peine de mettre des sous-vêtements aguicheurs comme aiment les hommes en temps normal. Je suis vraiment la dernière des imbéciles. Peut-être aurais-je raison de lui à un moment ou un autre...
Je lui adresse la moitié d'un sourire, fatiguée d'avance de ce rendez-vous. J'entre sans dire un mot, j'aurai tout le temps de parler plus tard.

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Mika'îl Cole

Mika'îl Cole
Maître du Je ☼ Maître du Tu

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◭ arrivé(e) le : 07/06/2012
◭ âge : 25 piges
◭ statut : Sans laisse, bague à l'annulaire, prêt à ferrer sa chose, player
◭ études/métier : J'brasse les thunes. Pas besoin de savoir comment mais, rassurez-vous, mesdames c'est légal et fructueux.


MessageSujet: Re: Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho)   Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho) Icon_minitimeDim 10 Juin - 10:27




She's got me with nothing to win & nothing left to lose


Entre quatre mûrs, je suffoque. Lion en cage, je tourne, j'ai le vertige. Je veux mordre ces mains qui me tendent des conneries. Je veux rugir, leur cracher à la gueule la frustration qui m'étire, me comprime, me réduit à l'état de cendre. Le brasier alimenté par je ne sais quel dispositif semble insatiable, réclamant toujours plus, croquemitaine cannibale qui mâche, sarcle tout ce qui est bon en moi. Poches pleines de fric, pauvre du sentiment. Je suis un superbe démuni, dépouillé d'empathie. Trou noir, je fais le vide autour de moi. J'irradie , j'éradique la brousaille merdique. Ces fots en cul parasites, coup d'Karcher, eau bouillante, eau d'javel. Je les raie, les emputes priant pour que l'infection ignoble ne réhitère guère. Je suis en guerre contre mes propres troupes, autodestruction. Le manque d'air me rend fébrile, m'agite, me fait perdre patience. Je me lève, crissement de fauteuil doublé cuir, haut de gamme, must du guindé. Quelque part, je suis estampillé : Cole synonyme merdasse. C'est moi, le grand, l'infinitésimal branleur éloquent. Fatigué, las, je sors de ce bureau, les transactions sont terminées, pour ma part. Mika'îl est claqué, baisé. Ma secrétaire baragouine, inintelligible, je la snobe. Je l'emmerde. J'en ai rien à foutre. Ma main plonge dextre dans la poche de mon veston à la recherche de ce cellulaire, je me déteste, je la déteste, je nous déteste. Pitoyable, ce doigt qui appuie sur la touche. Une, deux, trois tonalités, garce. Sa voix résonne au bout du fil, la mienne souffle quelques paroles. Je ne suis pas James Bond, pas d'code, pas d'gadget : néant. De lui je n'ai que le costume, pas de quoi casser des briques si ce n'est en plein dans vos gueules. Elle viendra, je le sais, elle pointera, la pute. Elle a tellement besoin d'oseille, tellement besoin de ce dont j'ai à foison. Putain. Catin matérialiste qui kiffe se faire niquer par des vieillards fripés grands adeptes de la petite pillule bleue oui mais voilà, belle invention quand on sait que ce ne sont pas les épouses qui en profitent le plus. Lula Stanford, délicieuse, bonbon désuet plus du tout frais. Machouillé, sucé jusqu'à la moelle. Tu as perdu de ta saveur. Vois donc le respect incommensurable que je te porte, succube avide. Mais, avec tout ce respect, j'ai tellement besoin de toi, de ta tessiture, de tes paroles quand bien même il n'y aurait pas de profondeur. On est mardi, puterelle. Trajet en voiture tellement insipide, la clé tourne dans la serrure, la clé se retrouve projettée sur le mur, tombe pile dans l'petit récipiant persan offert par la mater, il orne joliment cet espèce de meuble en bois d'acajou handmade donc cinquante fois plus cher qu'un meuble identique acheté chez un putain d'suédois. C'est ridicule, ce rituel. J'entre. Entre quatre mûrs, j'étouffe. Blême, bleu, j'erre. J'attends impatiemment sa venue, bouteille d'oxygène contaminée. Je l'attends , putain de merde. Ma veste subit l'même sort que cette foutue clé, par terre, elle n'a plus rien d'Hugo Boss, on dirait une serpillère. Où est MA serpillère ? Celle qui éponge l'hémoglobine qui afflux lorsque je suis en déprime ? Elle a deux minutes de retard. Deux, énorme. Je vais lui faire remarquer que la ponctualité est pour moi chose essentielle. Dès qu'elle sera là, j'vais lui faire comprendre qu'elle ne devra pas me refaire ce coup. Inadmissible. La sonnerie retentit, je retiens mon souffle. Mon coeur s'arrête, si nous avions été acteurs, je crois que nous aurions campé des personnages hitchcockiens. Je me précipite, le sang tambourinant contre mes tempes, ma main traitresse tourne la maudite poignée, je la vois. Debout devant cette porte qu'elle contemplait quelques instants plus tôt amorphe. Placide, un regard suffit, je me décale sur le côté, faufile-toi, Lula Stanford. Un sourire infime kidnappe mes lippes, infime, quasiment invisible. La porte claque. Pour les prochaines heures, matriochka mal aimée, tu seras à moi, rien qu'à moi, ma salope, compris ? Je passe devant : « Fais comme chez toi » oui, tape dans l'frigo, chourre tout ce qui te plaira, ce loft est froid, vétuste, prends tout si tu trouves des trucs à prendre, évidemment. Autorise-toi des incartades. La chemise immaculée que je porte se trouve nonchalement troquée contre un pull en cachemire, j'ai des goûts de luxe. C'est pour cela, gamine, pour cela que je ne te toucherai pas. Je te regarde, je nage dans l'vert insondable de tes iris tout en m'installant sur le canapé : « Rejoins-moi » impérativement, le ton est donné. « Parle » monosyllabe, ahurissant. « Dis-moi tout, Asphodèl. » La couleur de ton visage passe au cramoisie. Ne me sous hestime pas, petite. Dédaigneux, je la contemple, elle est de toute beauté. Dommage qu'elle soit fanée.
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Asphodèl Orchard

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MessageSujet: Re: Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho)   Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho) Icon_minitimeDim 10 Juin - 11:09


« Fais comme chez toi » Salopard pété de thunes. Je pourrais te voler n'importe quoi que ça ne ferait même pas frémir. Tu n'as aucun but dans la vie, du fric, tu en as plein les poches. Même vile et méprisable, j'ai un but : celui de te voler ton argent, à toi et à tous ceux qui n'ont rien d'autre que ça. Vous êtes bien plus démunis que toute la petite merdaille de ce monde dans mon genre. Vous êtes pitoyables. Tu me trouves fade et sans intérêt ? Sans doute. Inutile de te connaître pour le savoir, tout le monde me trouve fade et sans intérêt. Un joli objet dont on use et abuse. Si tu savais à quel point je m'en fous... je déambule dans le loft, un espace froid et puant qui malgré tout me fait rêver. Réalité que te dégoûte et qui à moi, me fait terriblement envie. Je voudrais pouvoir posséder toutes ces choses sans prix, inutiles mais chères. Je le regarde se changer, passer un pull à la place de sa chemise. J'entrevois l'espace d'un instant sa peau, son dos musclé. Peau richement lavée que je ne toucherai pas, je le sais. Dieu que je suis lasse, lasse de lui. Adossée à un meuble ciré, je te regarde poser ton cul hors de prix sur le canapé. Seul chose confortable de cet appartement. Tes yeux même n'ont rien de chaleureux, tes paroles encore moins. « Parle » fais-tu. Je ne suis même pas surprise. Ça va, j'ai compris. Tu me prends pour ta petite chienne, et tu sais quoi ? Ça ne me dérange même pas. Brutalisée par les paroles ou par les gestes, la différence est bien mince. Je m'avance jusqu'à toi, marque un instant avant de m'affaler sans aucune grâce sur le siège moelleux, mon espoir à présent de me sortir de cette cage est de te dégoûter de ma présence, puisque tu n'as pas l'air de te lasser de mes paroles sans intérêt. Je ne daigne pas ouvrir la bouche, comme si j'avais le droit d'en faire à ma tête. Comme si je pouvais refuser de faire ce qu'il me demande. Après tout, c'est ce que je fais toujours : j'obéis. Mais ce que tu me demandes, c'est de fournir un effort pour ton plaisir. Oui, parler, je considère cela comme un effort, bien plus que de baiser avec des inconnus. Fermer son esprit, enfermer son identité quelque part pendant quelques heures n'a rien de difficile pour qui a pris le coup de main. Te parler me coûte quelque chose. Je me sens bien plus soumise que si tu m'avais enchaînée à ton lit avec des menottes à fourrure rose. Mes yeux fixent d'un air vide le mur d'en face. « Dis-moi tout, Asphodèl. » Mon cœur qui jusqu'alors battait bien trop lentement s'arrête, pour repartir, affolé. Putain de merde. Espèce de sale con sans vergogne, comment ose-tu savoir ce secret derrière lequel je me cache ? Mon visage passe du cramoisi au blême. Tu m'as eue, tu es fier. Cet homme me donne la gerbe, c'est définitif, tout autant que j'ai l'air de le faire, puisqu'il ne veut pas me toucher. Je dois puer, je ne sais pas. Pourquoi s'obstine-t-il à me vouloir ici ? Je ne suis d'aucun intérêt quand on ne me fout pas à poil, de ça je suis certaine. Voyez comme j'ai une piètre opinion de ma propre personne. Pauvre petite chose désabusée, usée jusqu'à la trame. Je ne peux empêcher de te regarder, avec un soupçon d'effroi au fond du regard. Qui es-tu, monstre ?
« C'est ça qui te ferait plaisir ? Appelle-moi Asphodèl autant que tu veux. J'en ai connu d'autres, des hommes que ça excitaient de m'appeler par le nom de leur femme ou de leur fille. Qui est Asphodèl pour toi ? » Ton grinçant, question à double tranchant. Qui suis-je pour toi, vraiment ? Je ne peux pas croire que je suis un passe-temps amusant. Un souffre-douleur ? Non. Tu ne me blesses pas, pas intentionnellement. Ou alors es-tu d'un genre particulièrement vile auquel je n'avais jamais eu affaire, un bien plus malin que les autres, bien plus terrifiant. Mais je ne pense pas. Je ramène mes jambes contre mon torse, me foutant bien de salir ton beau canapé avec mes chaussures. Je continue de te regarder d'un air de défi, avec bien peu de conviction. L'air farouche de celle qui se tient sur ses gardes, méfiante.
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Mika'îl Cole

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MessageSujet: Re: Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho)   Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho) Icon_minitimeDim 10 Juin - 14:05




She's got me with nothing to win & nothing left to lose


Quel est ce son qui écorche mes tympans, ma pute ? Dis-moi, est-ce ton coeur qui bas le rythme, cavalcade asphyxiante qui t'arrache la vie, le souffle ? Ma pute, Luna, dis-moi pourquoi tu t'évertue décimant ce qu'il te reste d'humanité à forniquer sans relâche ? As-tu un si piètre jugement de ta personne ? Tes yeux le murmurent, ton corps me le montre. Tu ne respires pas, poupée putride, tu ne vis pas, ma Lula. Tu expires le degoût, tu survis, beauté empoisonnée, qui en prend un morceau: finit raide. Je me préserve, ma salope. Ô comme j'aimerai te sauver. Dans ton regard, je capte, je saisis à la volée cette lueur destructrice qui aimerait foudroyer ce foutremerde qui te mire avec cruauté, silencieux, je me contente de te sourire. Touché au plus profond, je suis cette cruauté, personnifiée, rien que pour toi, de chair, de sang. Tu m'écoeures, véridique. J'entraperçois sur toi les mains perverses qui ont surement dû malaxer cette peau au grain si doux,palper, frotter. Je détourne le regard quelques secondes, pris d'hauts l'coeur, j'ai envie de te frapper. Transformer en maux les mots qui aimeraient t'envelopper. Impassible, je te vois changer de couleur, je te vois me maudire, je pourrais entendre les fibres de ton corps si chétif scander à quel point tu veux ma mort. Suis-je un monstre ? Pour toi, en exclusivité : affirmatif, garde cette information pour ta satanée personne. Comment un être aussi séraphique a-t-il pu se fourvoyer de la sorte ? Je pouffe en réponse à ta question, n'ais-je pas été assez clair, matriochka déglinguée ? Ici, c'est moi qui impose les règles. Dans mes yeux, tu comprends. « As-pho-dèl » je susurre, m'emparrant d'un étui à cigare, j'aimerai te fumer, beauté frigide, j'aimerai te montrer la chaleur qu'imcombe à un moment de réelle intimité. T'offrir l'étreinte suave dépourvue de caractères malsains. Tu sais, je sais ce que je perds. Je sais ce que je vois. Je sais tout, vraiment tout de toi. Ma mal aimée. J'allume, je t'allume. Je pourrai. Consummer, consommer, te consommer. Je paie, après tout. J'aligne les billets comme on alignerait des cartes au poker. On joue, on joue, n'est-ce pas ? Arrête de me détester, cesse donc d'être effrayée. « Pour moi, tu es la victime » allure psychopathe, mis au parfum, elle n'en veut qu'à mon argent. Les liasses vertes sur lesquelles elle aimerait s'faire culbuter. Fais-tu ça que pour l'argent , ma chienne ? Ma terrible, avariée Asphodèl, Asphodèl Orchard, dix sept ans. KABOUM. L'ogive sème la plus ravageuse déflagration. Je suis né avec une cuillère en platine dans la bouche, morveuse. C'est pour cela que mes lèvres hésitent à se poser sur toi. Je te regarde, cette position quasi foetal te file un air faiblard, un air blafard. Ne te méfie pas, Lula. Peut être suis-je le seul à ne rien attendre de toi. « Combien d'homme as-tu connu, Odèl.» Tu te cabre tel un ch'val indiscipliné. Observe, je me donne tous les droits. T'affubler d'un surnom, n'est qu'un exemple du pouvoir qu'octroie la somme que tu recevras. Un mal, pour un putain de bien. Ce que tu veux, c'est l'pognon. On ne me la fait pas à moi. Précieuse. « Combien de coqs ont fourré la poule du haut de ses dix sept ans, alors ?». Une poule, c'est ce que tu es. Pire que ça, tu t'y complais. Tu acceptes sans rechigner qu'on te déshonore. Je t'offrirai un miroir, Lula. Peut être y verras-tu la disgrâce qui macule ton si joli visage ?
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Asphodèl Orchard

Asphodèl Orchard

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MessageSujet: Re: Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho)   Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho) Icon_minitimeDim 10 Juin - 20:01


« As-pho-dèl » Ta main s'empare d'un étui à cigares. Tu es dépendant à ces choses, ça se sent. Tous tes vêtements sont sûrement imprégnés de l'odeur du tabac, tes draps, tout. Intérieurement, je me moque et me réjouis de ta faiblesse face à ces petites choses. Tu n'es donc pas si invulnérable. En principe. Ton regard fauve me donne envie de me tasser au plus profond de moi-même. Ton sourire en coin, à peine perceptible, me donne envie de fuir loin de toi. Tu crois peut-être que me laisser mes fringues va me mettre en confiance ? Non. Les comportements improbables comme le tien me laissent perplexes, les hommes imprévisibles sont par principe les plus dangereux. Incompréhensible, insaisissable. Que me veux-tu ?... « Pour moi, tu es la victime » me réponds-tu alors. Une victime. Bien entendu, je suis une victime, à mes propres yeux j'en suis une aussi. Victime de l'existence, victime de ce monde si rude. Je suis ma propre proie, je m'assassine toute seule, besoin de personne, d'aucune aide extérieure pour m'achever lentement et à petit feu. Je détache mes yeux de ton odieuse face, me force à regarder mes pieds. Si tu savais comme tes paroles me rendent malade. Je préférerais que tu me frappes si tu pouvais cesser de parler. Mais non, tu n'en as pas assez. « Combien d'homme as-tu connu, Odèl.» Je me lève brusquement. Un coup de poignard dans le dos, un coup dans les tripes que je ne pense pas mériter. Tu viens d’asséner le coup fatal, pas le dernier malheureusement, mais celui-là était bien placé, il faut l'avouer. Tu joues bien, mais tu joues seul. Tu t'amuses avec moi, à la manière d'un marionnettiste manipulant sa poupée de bois. Je suis bien trop fragile pour que tu m'uses de la sorte, ne l'as-tu pas compris ? Quand tu auras trop joué avec moi, je ne couinerai plus, je serai hors service. Alors, trouveras-tu une remplaçante ? Sans doute que oui, mais curieusement, je me plais à espérer que non. Enfoiré. « Combien de coqs ont fourré la poule du haut de ses dix sept ans, alors ?» Dix-sept ans. Non, non. Je ne crois pas te l'avoir dit. Petit salopard. Mes pas m'emmènent loin de toi, à l'autre bout de la pièce, là où une baie vitrée donne sur la ville enluminée. Phœnix peut être belle, pour moi ce n'est qu'une ville de malheur parmi tant d'autres. Mes bras entourent mon torse maigre, je respire par la bouche pour empêcher ces foutues larmes de couler. Pleurer devant toi serait la pire des solutions pour t'échapper. Tu jubilerai trop. Je refuse de t'accorder ce plaisir. « De quel droit. » Ma voix n'est qu'un suintement désagréable, comme le pus d'une blessure trop longtemps ouverte, à moitié cicatrisée puis ouverte de nouveau avec un couteau sale. Je te tourne le dos, ostensiblement. Je sais déjà que tu vas parler, te délecter de ma faiblesse, en rajouter une couche. Après tout ça t'amuse, pas vrai ? C'est pour ça que tu me fais venir, encore et toujours. Habituellement tu te contente de m'écouter déblatérer des bêtises, mais quand mes paroles se sont taries et que tu as commencé à sérieusement t'ennuyer, tu as dégainé l'arme cachée. Depuis le début, tu savais. Comment, je l'ignore, et ça me file la chair de poule. Je ne te le demanderai pas, et peut-être que ça aussi tu le sais. Réellement, tu commences à me faire peur. L'envie de me barrer de ce lieu maudit me prend au corps, j'use de tout mon contrôle pour empêcher mes jambes de trembler, et de me porter vers la porte de sortie. J'inspire, longuement, profondément, le plus discrètement possible. Même si je sens ton regard vrillé dans mon dos. Je n'ose imaginer ton expression de profonde satisfaction. Allez Aspho, reprends-toi. Tu peux lui faire face, faire comme d'habitude ; oublier qui tu es, t'enfermer dans un petit coin de ta tête loin de la réalité et faire comme-si. Allez, fais-le, tu sais ce qu'il y a au bout. Oui, j'ai presque failli oublier... Mika est toujours généreux, même s'il m'en coûte d'attendre qu'il en ait fini avec moi. Je me retourne, te regarde de nouveau, le visage fermé mais les yeux grands ouverts sur cette personne que je commence à peine à entrevoir. Non, je ne peux pas rester, je ne veux pas. Pour une fois, peut-être devrais-je n'écouter que moi et non l'appel des billets verts que je sais cachés quelque part. « Que veux-tu de moi ? Pourquoi ce petit jeu, Mika'îl ? Je ne suis pas là pour ça, et tu le sais très bien. » Quelques pas en avant, qui me rapprochent de toi, à peine. « Tu ne veux pas de moi, ce que tu veux, c'est un pantin à qui faire mal. On m'en a déjà bien fait assez, maintenant... » Encore quelques pas. Qui me rapprochent involontairement de la sortie. « Je pense qu'il vaut mieux que je m'en aille. Ne rappelle plus, tout ça, c'est fini. » On dirait que le petit oiseau a décidé de se rebeller. Je sais que tu vas me le faire payer, mais je refuse ton emprise. Tant que j'en ai le courage, je te quitte, Mika.
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Mika'îl Cole

Mika'îl Cole
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MessageSujet: Re: Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho)   Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho) Icon_minitimeLun 11 Juin - 9:36




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L'as-tu senti, cette torgnole, Lula ? As-tu apprécié la gifle qui a réchauffé ton être, ma lula ? Es-tu comme moi, adepte de la torture ? N'as-tu jamais rêvé qu'un anonyme vienne te dépecer, démolir jusqu'à la plus petite part d'humanité qu'il te reste. Cette part que tu crois -à tort- préserver. Idiote, pauvre conne. Tu es si jeune, je peux observer cette jouvence agonisante, elle imprégne tes traits, tes membres, ton aura. Ca gicle, donzelle, ça gicle, ça incruste mes pores, tu saignes, geisha. Ma pute, tu es fâchée ? Tu te lèves, tu lévites avec célérité, tu te rabats. Quoi ? Est-ce la vérité qui te fait flipper, Odèl ? Surement le poids de la culpabilité qui broie tes os, ma Asphodèl. Qu'importe la distance que tu mettras entre nous, doucereuse, la crasse est là, ta plus fidèle alliée. Qu'importe les mensonges que tu proféreras, l'indélicatesse de tes gestes est là, elle reste, elle te caractérise. Elle altère ton goût, ma salope. J'ai le palais fin, Lula. C'est pour cela que je ne prendrais aucun morceau de toi. Je ne veux pas manger parce que, charognard que je suis, je te dévorerai. Tu ne ferais pas long feu, à mes côtés. Oh, je t'en prie, Lula. Tout le déplaisir est pour moi. De quel droit ? Tu t'étrangles, cri de cochon, je me délecte de ce son. De dos, tu fais ton age, Odèl. Tu as dix sept ans, de dos, j'entends. Mon regard se baisse devenu trop lourd. Insupportable, mon ignominie. Seulement, aucune trace de honte n'apparait. Je suis en paix avec moi même, en paix avec la souffrance qui me parvient. En paix avec les sanglots imperceptibles que j'entends, Lula. Pleures, ne t'en fais pas, personne d'autre ne saura. « Répond, je ne te paie pas pour que tu éludes mes questions », on en revient toujours au capital. Le bât blesse toujours, amour, davantage lorsque tu le reçois en plein visage. Qu'attends-tu donc pour déguster ? C'est un plat infecte aussi indigeste que tes actes. Qu'attends-tu alors pour les assumer ? Tu veux te tirer à l'anglaise, je n'aurai pas fait quelques recherches, j'aurai des doutes qu'en à tes origines. Un rire me prend, mon cigare se calcine, je n'ose même plus y toucher. Pourquoi ? Tu te retournes, peut être pour répondre à mes interrogations, ma main se crispe sur le cuir du canapé, puis-je te griffer, châton ? Je lève les yeux au ciel, l'aide ne viendra certainement pas de là, j'ai espoir, j'ai espoir qu'un jour ça arrivera. « Vraiment ? Et, tu es là pour quoi, Lula ? » debout, tel un félin jaugeant sa proie, je te domine de ma hauteur. Tendu, ma mâchoire se serre. Putain, petite putain, ce que tu peux être lente à la détente. Petite adolescente sans cervelle, tu es incomplète. Pas même le quart de ce que tu seras plus tard, si tu survis au train d'vie repoussant que tu t'infliges. Lamentable, petit cafard. On se fait face, lequel va planter ses crocs en premier. Toi, ma pute ? « Quel est donc ce mal que je te fais, Odèl ? Je ne pose rien sur toi si ce n'est mon regard. Je t'entretiens, généreusement. Je t'offre une oreille d'écoute. Ne mords pas la main qui te nourrit, petite sotte ». J'esquisse quelques pas, tu en fais de même. Avant, arrière, ballet d'hésitation. Je sens l'odeur pestilentielle de la peur, j'ai les sens à vif. Je suis prêt, guenon. Seulement, cette proximité inattendue me retourne l'estomac. Ton parfum s'enquit furtivement d'imprégner mon odorat. J'ai les mains qui me démangent, ta chevelure appelle aux caresses. Crève, immondice. « Asphodèl Orchard, dix sept ans, cul-terreux rêvant de gloire et de paillette. Fioriture ayant vendu son innocence au plus offrant alors que le monde est peuplé d'individus chevaleresques prêt à tout pour gagner son affection. Affligeante, c'est ce que tu es. Tu es l'exception qui confirme la règle universelle selon laquelle toutes les femmes sont des salopes » ton monocorde, récitation de poème. C'est une ôde à toi, salope de mes mardis. Ôde à tout ce que tu acceptes, à tout ce que tu me prends. Ôde à ton avidité, celle qui finira par te perdre. « Pars donc, tu ne seras pas regrettée mais, si tu restes, je ferais de ta vie ce que tu en as toujours voulu. Tu auras les strass, tu auras les paillettes, tu auras ce fric pour lequel tu niques. Tu auras tout au lieu de ne rien avoir sans avoir à écarter les cuisses ». Du regard, je te défie. Du regard, je te confie le fond de ma pensée. Acceptes ou refuses. Contrat tacite. « Si tu as assez de jugeote, tu sauras quel chemin prendre. Celui de ma cuisine pour te sustenter ou celui d'la sortie, pour t'faire baiser ». Grossier. Je la laisse en proie à ses propres démons. Je disparais, pieds nus, je sens bien assez vite le carrelage froid. Tout est froid, qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?
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Asphodèl Orchard

Asphodèl Orchard

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MessageSujet: Re: Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho)   Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho) Icon_minitimeLun 11 Juin - 15:04


« Réponds, je ne te paie pas pour que tu éludes mes questions ». Pour quoi me paies-tu ? Aurais-je éraflé la réponse du bout de l'ongle, me fais-tu seulement venir pour cela, pour le simple plaisir de me dépecer comme un macchabée ? Tu ne me déshabilles pas au sens premier, tu creuses en moi un peu plus à chaque fois, comme un ver, insidieux et répugnant. Ce que tu y gagnes dans tout ça m'échappe, ça ne rime à rien. Tu ne rimes à rien. Ton fric, j'en veux plus, il est aussi sale et répugnant que toi, que tes paroles furieusement cruelles. Tu te complais à me faire peur, inconsciemment peut-être, qu'en sais-je, de toute manière tu es un mystère. Je ne suis pas là pour ça, te dis-je, et la réponse que tu attends ne viendras pas, puisque toi seul peux me la donner. Ce que je fais là, c'est la raison pour laquelle tu me veux ; je ne sais pas, je ne saurai pas. Tu te gardes bien de me le dire. A la base, j'en voulais à ton argent. Inutile de le dire, tu le sais. Pourquoi me poser la question ? Dans tous les cas, je ne suis pas là pour parler. Je ne veux pas me vendre moi, seulement mon corps. Il y en a qui préférerait, je ne suis pas de celles-là. Mon identité me tient plus à cœur que mon corps, ustensile décharné dont j'abuse chaque jour un peu plus. Quand bien même y trouverais-tu à redire, te faire la causette me coûte bien plus que te laisser me fourrer. Je geins, tente de me retirer en m'opposant faiblement à toi. Tu en imposes, ton aura remplis la pièce toute entière et prends toute la place, plus froide encore que ton regard. Et je me replie, me recroqueville sur moi-même en tentant de te fuir. Par quel miracle me tiens-tu ainsi par la peau du cou ? Tu n'as pourtant rien fait. Oh, évidemment, tu ne comprends pas de quel mal je parle. « Tu crois me rendre service ? » je crache. Pauvre con, je ne suis pas dupe, et pour rien au monde je ne te considérerai comme mon oreille attentive. Tu n'es qu'un pervers d'une autre sorte. Je n'ai demandé l'aide d'aucun psychologue, quand bien même en aurais-je les moyens. « Asphodèl Orchard, dix-sept ans... » Je me bouche les oreilles, instinctivement, furibarde que tu te permettes encore d'user de mon précieux nom. Le seul bien que je considérais comme entièrement mien, comme une précieuse chose à protéger. Joie innocente de celle qui se croit invincible ainsi. Je n'entends pas la fin de tes viles paroles, je ne veux plus t'entendre, serpent, pourtant tes yeux appellent. Ils appellent à l'écoute. Serait-ce toi l'âme à sauver de la pièce ? Je ne veux plus te voir, je ne veux pas savoir, je ne veux pas venir à ton secours. Je pivote, m'éloigne à peine, aussi vivement que me le permet l'engourdissement désagréable de la peur qui prend le pas sur mon beau courage. Un courage lamentable, qui a déjà fui au loin dès l'instant où tu t'es levé. J'avoue avoir eu chaud, le coup de sang effrayé de l'animal déjà terrorisé qui se sent soudain encore plus vulnérable. Pitoyable petite chose, ta chose à toi. Ma main rafle le sac que j'ai jeté contre le mur en arrivant. Vide, totalement vide. Je te sens derrière moins, je te fais face comme si je craignais un coup traître dans le dos. Je ne t'écoute pas, et pourtant je t'entends. La moindre de tes volonté est un tour de force, sans aucun effort de ta part, je ne peux me soustraire à cela. Tu me laisses un choix, me tends la main comme le sauveur que tu n'es pas. Pourquoi t'évertuerais-tu à tirer de la merde dans laquelle elle nage cette salope que tu méprises ? Pourquoi me donnerais-tu ce que j'attends ? Tu me veux forcément quelque chose en retour. Quoi que ce soit je ne pense pas être prête à te le donner. Et pourtant, tu uses si bien de ton influence, de tes belles paroles pour me toucher bien plus profondément que tu ne l'as déjà fait. Droit au cœur, droit au but. Tu griffes mes rêves, les embellis. Car sur ce point, tu as raison, tu sais à quoi j'aspire : à tout ce que tu as, à tout ce que tu peux me donner. Tes mots me blessent et me donnent le tournis, tu les soutiens par un regard glacial qui t'est propre. « Si tu as assez de jugeote, tu sauras quel chemin prendre. Celui de ma cuisine pour te sustenter ou celui d'la sortie, pour t'faire baiser. » L'homme est confiant, il sait à quel point ses arguments sont imparables. Imbécile, faible idiote ; j'avais tord, tu as réussi à me mettre à nu. Je t'ai donné, je ne sais quand, comment, toutes les cartes en mains pour me manipuler à ta guise. Tu es un diamant lisse, sans prise ; aucune faille apparente. Le rapport de force est terrifiant. Tu disparais, tournes les talons loin de ton jouet. Je me redresse, baisse un regard honteux sur mes mains tremblantes. Je parcours les deux derniers mètres qui me séparent de la porte d'entrée, pose une main sur la poignée. La porte s'ouvre, docile, sur l'obscurité. J'ai envie de le frapper, lui et ses putains de vérités, cet espoir fou qu'il me donne. Je décide de prendre la tangente, je me crois assez forte pour résister à l'attrait de la vie qu'il m'a promise. Enfoiré manipulateur. Ma main glisse le long du panneau, qui coulisse sans un bruit sur son axe bien huilé. Je pénètre dans la noirceur totale, je ne suis plus tout à fait chez lui, pas encore tout à fait dehors. Allez, pars. Tire-toi, c'est ce que tu voulais non ? Partir loin et ne plus jamais avoir affaire à ce phénomène. Allez, cours, dégage. La porte claque, mais je ne suis toujours pas dehors. Je suis toujours là, dans cet appartement pauvre en chaleur humaine. Son habitant en est dépourvu, et je suis toujours là. Belle idiote naïve. Mon sac retrouve sa place le long du mur, je peste contre ce foutu espoir qu'il m'a donné. Je l'avais perdu, il s'est effiloché au contact de chaque client que j'ai fréquenté. Il me l'a redonné dans son intégralité, neuf, intact. Le salopard. Un espoir terrifiant. Je me dirige vers les bruits qui résonnent à un certain endroit de l'appartement, l'y trouve, y détecte déjà l'intense satisfaction qui suinte de chaque pore de sa peau. Bien sûr, il a gagné cette bataille. Je peste contre lui, tente de ne pas lui montrer ce qu'il vient de me faire. « Il y a toujours des conditions aux offres que l'on profère, donne-moi les tiennes. Sans détours, sans énigmes, sans faux-semblants. » Comme si j'étais en position d'exiger quoi que ce soit de lui, c'est beau de rêver. Comme si ça me donnait encore la possibilité de refuser. Si je suis là, ce n'est pas pour connaître les derniers termes du contrat, c'est parce que je suis faible et désespérée. Tu n'as aucun mérite sur ta victoire, charognard.

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Mika'îl Cole

Mika'îl Cole
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MessageSujet: Re: Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho)   Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho) Icon_minitimeLun 11 Juin - 17:49




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Ma peau se parsème de petites boursouflures, chair de poule, c'est moi qui suis polaire. Glacial, inhumain. Je suis celui dont on ne doit pas s'approcher sous peine de flancher. Ta venue, préparée, estimée à la minute près, la femme de ménage avait tout prévu, j'avais tout prévu. Toi, ça, l'ultimatum bidon. Tout calculé, machiavélique que je suis. Je t'ai laissé croire qu'un choix pouvait être fait alors qu'il n'en était rien. Rien, rien, rien de rien. Tu n'as jamais eu le choix, ma pute. Tu n'as pas choisi de naître, pas choisi de vivre, pas choisi d'atterir ici, dans mon humble iceberg. Appartement à mon image, spartiate et dépourvu, ce sont tes mots, tu les penses si fort, télépathe, je te décode. Ton faciès est éloquent. Ton faciès, ma Lula. Regarde-toi, ne vois-tu pas que je suis toi ? Tu es moi, je peux me sentir en toi. Mon fond, le tien, ils ne font qu'un. Semblables là où tu nous penses si différents, erreur monumentale, illusion collossale, revers considérable. Odèl, sais-tu que tu me tirerais presque une larme ? Mon souffle se perd dans le vide qui m'entoure tandis que ma main tire sur la poignée de ce maudit frigidaire. Ouvert, je me découvre résistant à la sensation de frilosité, je te résiste, Lula que dis-je Mademoiselle Orchard. Arrête ton char et viens donc auprès de moi. Mes yeux te cherchent quelques instants, suspendus à ta volonté, celle que tu crois désespérement avoir. Tu es dépossédée, Asphodèl. Tu es ma possession Asphodèl, la chose que j'ai de plus chère. La plus chère des prostiputes. Tu es mienne. Ma mienne, Odèl. Peut être le découvriras-tu un jour, une nuit, un matin. Peut être jamais, si je me lasse de toi. Je parierai sur le jamais. Je suis fielleux, Lula. C'est pour cela que je ne m'autoriserai jamais une seule caresse. Tu es acide. Tu es nauséabonde. Tu sens l'savon mais, tu pue l'sexe. J'attrape ces plats cuisinés par Madame K. Madame K, elle te connais. Le sais-tu ? Tous ceux qui entrent et sortent de chez moi, te connaissent. Ils savent que tu existes, je les ai préparé à ton ascension. De rien, tu vas devenir quelqu'un. De rien, tu vas enfin " être ". Les remerciements, je m'en passerai. Ce que je veux, tu ne peux me le donner, enfant. Tu apparais dans l'embrasure, du moins, ce qui devrait en être une. Tu sembles écorchée, déchirée. Ce sont tes envies qui te perdront, Lula. Ces envies extravagantes qui te caractérisent , t'octroyant tant de points faibles. Tu vas être mon point faible. La dague avec laquelle on va me planter. Tu vas être mon talon d'Achille. J'en ai décidé ainsi, c'est donc ainsi que cela se fera que tu le veuilles ou non , je m'en tape, Lula. Tout est en fonction de ce que je veux. Tu verras. Tu verras. Ma poupée fissurée. Ta procelaine reflète quelques saletés. Je suis là pour les retirer. Réfléchis bien, ma douce. Tes mots résonnent, ondes de choc, tu m'emprisonnes sans le savoir, j'aime tellement cette voix, la tienne. Est-ce la seule chose que j'aime chez toi ? Tes cheveux, peut être ? Ces lèvres à l'expression mutine ? Ton regard marécageux où il n'est point bon de se perdre, noyons-nous, beauté gâchée. « Ah , je suis si las d'avoir à toujours me justifier » je te braque de mes iris opales, je te mitraille, te tire dessus. Te mater sans avoir à échanger, but ultime. Tu feras tout ce que je dicterais, compris ? Ma parole sera celle d'évangile. Je te donnerais la vie. Tu me devras tout. Je vais tout perdre à te couver. Tu ne prends pas, tu dédaignes l'hameçon. Je te souris, sincère. Qu'en bien même tu doutes qu'il puisse exister chez moi une quelconque sincérité. Je le suis lorsque je te contemple. Je contemple le faux dans ce qui est vrai. Tu es fausse, Odèl. Aussi fausse que la fourrure qui orne ton joli manteau, aussi fausse que ces longs cils . Ne me provoque pas, catin. « D'abord, installe-toi. » Je vois la mauvaise volonté, je palpe cette mauvaise volonté. Chaque chose en son temps, ma mal aimée, ça aussi, je nettoierais. Je raclerai l'épaisse couche de boue qui te couvre, Asphodèl. Je vais te rendre ton apparence première, pale copie que tu es. Tu es la copie râtée de celle que tu aurais dû être. Ombre translucide, tu t'assois, bien, tu obéis. « J'investis, point-barre. Penses ce que tu veux mais, dans l'état dans lequel tu es, tu ne m'es d'aucun intérêt » je te blesse, je t'entaille, je te découpe. Incision chirugicale pour te façonner, oui, je l'avoue silencieusement. Je n'ai même pas besoin de le dire, tu le comprends. Tu le comprends, n'est-ce pas ? « Tu es une arriviste, ça me plait. Tu as un but dans l'existence, je le perçois. Nous partagons bien des choses, Odèl. Bien plus que tu ne le figures. Bien plus...» mon attention se porte sur l'extérieur, cette immense baie vitrée qui laisse l'astre diurne mourir au profit de sa soeur, lune. Nous sommes des sattelites, perdus au fin fond d'une galaxie merdique, Lula. Toi & moi, toi plus moi, quelque part, nous sommes symboliques. «Tu vois ce soleil ? Il fait comme toi, il s'couche dans l'espoir de voir demain.» Mes yeux la fixent à nouveau. Tu m'as en horreur, ça aussi, ça me plait. Nous serons deux à nous repentir.

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Asphodèl Orchard

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MessageSujet: Re: Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho)   Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho) Icon_minitimeMar 12 Juin - 19:42


Il est las, le pauvre enfant. Avec une vie difficile comme la sienne, rien d'étonnant à cela, n'est-ce pas ? Ce doit être si dur de vivre dans ce luxe, d'avoir le choix chaque matin entre un Macchiato ou un Frapuccino, de devoir vivre dépendant de ce précieux tabac qui roulé dans un seul cigare coûte plus cher que ma chambre d’hôtel actuelle. Le coin de mes lèvres se tordent en un sourire mauvais. Tu es désolant, Mika, mais je ne suis pas désolée pour toi. Sois donc las. Moi aussi je suis lasse, nous serons donc deux à porter ce regard désabusé sur cette vie putride. Ton regard me vrille de part en part, tu me blesses d'un sourire. C'est si séduisant, de croire en ta sincérité en ce moment, de te donner une chance d'être celui que tu n'es pas. Ce que tu es pourtant, je n'ai pas les mots pour le dire. Tu es un écran blanc, immaculé, une œuvre dont le sens échappe à la plupart de ceux qui te contemplent. Les plus grands artistes sont souvent incompris, à ce que l'on dit. Arriverai-je à tacher toute cette propreté, et de mes mains salies par mon parcours impur laisser des traces ? Arriverai-je à te marquer, en ai-je la possibilité ? Tu m'ouvres la voie pour cela, la porte toute grande, mais comme tout le reste, ce n'est qu'une mise en scène, tu as déjà tout prévu, rien ne sera négligé. Tu fais tout pour me faire croire que ma liberté est là, entre tes grandes mains lisses aux ongles soignés, que j'ai le choix. Et moi pauvre imbécile, je cavale. Je n'ose croire à tes paroles, et pourtant j'en ai tellement envie. Je les hais et les adore. Je te hais et je t'adore. « D'abord, installe-toi. » J'hésite à te retourner un oui maître sardonique ; il te plairait trop. L'heure n'est pas à la plaisanterie, tu as l'air si sérieux, comme toujours. De mauvaise grâce, je t'obéis. Ton autorité sur moi est indéniable. Ça me hérisse, ça me file les jetons. Horreur que de se sentir ainsi soumise ; et ici, aucun moyen de me laisser faire en se retirant dans un coin de ma tête. N'importe qui rirait de mon malaise, après tout, me faire soumettre, je devrais en avoir l'habitude, moi petite catin. Je vous emmerde, tous. Toi particulièrement, Cole.
Toute mon attention est tournée vers toi. Grand fou, regarde ce que tu me fais, comme tu me retournes, comme un gant. Mes sens sont exacerbés, ma peau est plus sensible qu'à l'habitude. J'ai l'impression de me découvrir soudain réceptives à des sensations dont j'ignorais l'existence. Ce froid qui n'est pas habituel en dehors de cet appartement, le contact un peu rugueux du comptoir. Je les découvres. Ton aura glaciale, je commence à m'y faire. Tu reprends. Oui, parle-donc, profite de cet auditoire inédit. « J'investis, point-barre. Penses ce que tu veux mais, dans l'état dans lequel tu es, tu ne m'es d'aucun intérêt » Il investit le malin. Où comptes-tu investir avec une épave dans mon genre ? Comptes-tu ouvrir un bordel ? Je voudrais me moquer, rire de ce type répugnant. Sa chose. Tu n'essayes même pas de t'en cacher, évidemment, je t'appartiens, maintenant que je suis là, masse de chair et d'os impure entachant ton environnement impeccable. C'est de moi que je me moque. Il assoit son autorité, encore un peu plus, écrasant le peu de volonté qu'il me reste. J'en suis réduite à t'obéir, comme une gentille chienne bien dressée. Pitoyable. Je te regarde d'en dessous, sous mes longs cils lourdement maquillés. Le soleil est las lui aussi, tu le regardes mourir derrière les tours de la ville. Entre-chien et loup, j'observe ton visage lentement happé par l'obscurité. Bientôt, tu ne seras plus qu'une voix grave dans la nuit, peut-être qu'à cet instant paraîtras-tu plus humain. J'y crois à peine, ce serait trop pour toi. « Tu es une arriviste, ça me plait. Tu as un but dans l'existence, je le perçois. Nous partageons bien des choses, Odèl. Bien plus que tu ne le figures. Bien plus... » susurres-tu dans le jour tombant. Je grimace une fois de plus à l'entente de ce patronyme dont tu m'affliges, je grince des dents, je proteste silencieusement et détourne enfin le regard. Tu m'auras toujours de cette façon, Mika. C'est vrai, j'ai un but, bien que modeste ; est-ce ça qui t'attires ? La nature de ces choses que nous partageons m'échappe, mais ça m'intéresse à peine. Vois-tu, je commence à me faire à tes paroles doucereuses, je commence à apprendre à ne plus t'entendre, à ne capter que ce qui m'intéresse. C'est dur mais pas impossible. Ta petite remarque sympa à propos de l'astre solaire passe malheureusement à la trappe ; c'est dommage, c'était joli ; récité comme un poème, petite parenthèse apaisante entre deux agressions. Lui ne couche pas dans l'espoir de voir demain. Pensée acerbe que j'aurais voulu t'adresser, mais je me contente de te regarder, l’œil vide. Tu me fixes de ton regard de glace, je les distingue à peine ces iris, confondus dans la lumière qui tourne à l'argent sous l'influence de l'ascension de l'astre lunaire. Bien, fort bien. J'aime la nuit, on s'y sent en sécurité. « Alors, que veux-tu de moi, comptes-tu garder pour toi le rôle que tu m'attribues ? Je n'aime pas parler, et j'aime encore moins te parler, sans même parler de t'écouter. Alors parle utilement et finissons-en. » Menton soudain fièrement levé, posé sur une main fine qui ne tremble plus. J'essaye, de tout mon être, d'être à la hauteur, ne vois-tu pas mes efforts ? Je pourrais te laisser parler, te laisser me coller la joue au sol et t’asseoir sur mon dos, vainqueur triomphant de son si terrifiant adversaire. Contre toute attente et un peu malgré-moi, j'essaye de ne pas te décevoir car au delà de ton faciès de démon je te vois me lâcher les billets de banque comme tu pourrais étaler du beurre sur une tartine. « Le baratin ne m'intéresse pas. Je n'ai jamais accordé la moindre importance qu'au concret, et tout cela est très fatiguant, à vrai dire. » En vérité c'est la peur qui m'a vidée. Mais de cela tu ne sauras rien.
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Mika'îl Cole

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MessageSujet: Re: Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho)   Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho) Icon_minitimeMer 13 Juin - 10:35




She's got me with nothing to win & nothing left to lose


L'obscurité avale les buildings autour, nous sommes deux témoins oculaires. Un jour, nous serons amenés à en attester, Lula. Cette nuit est toute à ton image, elle se faufile hors de ses draps prête à rêver la vie au lieu de vivre son rêve. Rêver la vie, ma salope. Je me fais génie, je me fais tien, ma mal aimée. Celui qui exaucera le plus stupide de tes souhaits à condition, Lula, que tu me donnes cette confiance que tu sembles avoir caché, enfermé à double tours dans un coin alambiqué de ton soi. Tu es, Lula. Tu es, donc tu peux. Nouvelle formulation du fameux Cogito ergo sum, retapé, remasteurisé. N'oublies pas, ma pute. N'oublies surtout pas, tu es libre. Libre de me suivre, libre de vivre uniquement à mes côtés, point. Un jour, tu me remercieras. Tôt ou tard, tu le sauras. Tôt ou tard, tu me regretteras. Tes paroles dérapent, s'échappent et se perdent à quelques centimètres de mon oreille interne, quelque part, une barrière s'est érigée, hermétique aux piques camouflées, je ne me dégonfle pas. Ô Lula, ô ma misérable petite cosette des temps modernes, quelle honte tu t'infliges. Quel mal engouffre ton énergie ? Vigueur liquidée, tes yeux m'implorent, j'arrive à déceler, je décele ce que recele ton coeur, du moins, le monticule difforme qui devrait y ressembler. Tu es hideuse, Odèl. Laide, ton intérieur est effrayant. Je lis en toi, saches que je te vois, toi. Le vrai. Seigneur, j'en convulse. Tu entends, Odèl ? Entends-tu, Lula ? Ces battements qui réclament ce qui est sale, ce qui est toi ? Chute libre, rencontre avec l'asphalte, je me débats. Mes lèvres s'entrouvrent, je ne sais que dire pris de court je me contente d'hôcher la tête. Je ne veux pas donner des traits au futur, je ne le conçois pas pourtant je ne saurais le concevoir sans toi. Je ne te veux pas, je ne le veux pas seulement le juste milieu n'existe pas. Tu es de l'autre côté. Nous sommes sur le versant de deux falaises : es-tu prête à te jeter dans l'vide ? A trois, on saute. Un, deux , ... : « Intéressant. » Parler. En quoi discuter est si difficile pour toi, Odèl ? Est-ce vrai, alors ? Tu préféres gémir, pleurer ? Un sourire revient fendre mes lèvres, tes nerfs sont à vifs. Les miens, apaisés. Je tiens le bon filon. Tu es ce bon filon. Seulement tu ne t'en donnes pas le pouvoir. Tu es comme un miroir, tu reflètes ce que les autres veulent y voir. Bien, bien, Lula unique, je te montrerai comment faire pour les embrouiller parce que, oui, tu en a la faculté. De rien, tu vas devenir tout. Tout ce a quoi tu aspires. L'argent n'apporte pas amour ni amitié mais, crois-en mes dires, catin dépravée, il achète ce qui est matériel pour le magnifier. Entre nos mains, nous donnerons une forme à ce pauvre coeur. Laisse-le moi, je saurais en faire bon usage. Juste, fais-moi confiance. Je me pince les lèvres, difficile de te cerner, Lula. Il est tellement difficile de comprendre ce que tu ressens, du moins, apprendre. J'essaie, ne vois-tu pas ? Les efforts sont là. Frêle, tu relèves le menton, tu fais mine , tu fais semblant. Comment je le sais ? Enfin, enfant, observes les mimiques qui assiègent ton visage, le mettent à feu et à sang. Tu n'as que dix sept ans, rien vu, rien connu. Tant vécu, paradoxalement. Tu es un cas d'étude. Je me dévoue, ma pute. Vois-tu, j'ai du temps & de l'argent. Tu auras les deux, ma Odèl. Mon temps & mon argent. Confiance, bordel, confiance. Tapis-toi et attends. Au bon moment, tu en jouiras. Tu aimeras, tu m'aimeras. Ma technique est infaillible. Doucement ma main s'emparre de cet objet métallique qui siège dans le fond de ma poche. Il prend l'air, tu le regardes quelques instants. Souhaites-tu savoir de quoi il s'agit ? Parfait, le dialogue de sourd peut prendre fin. « Je ne sais pas ce que je veux de toi, tu fais parti des choses classées sous le statut : indéterminé. » Je te classe comme un objet dont on ne saurait que faire, tu n'aimes pas, rassures-toi, je partage cette opinion. Je ne m'aime pas non plus. Horrifiée, tu penses avoir tout entendu, vulgaire méprise. « Tu n'aimes pas parler ? Moins tu en dis, moins j'en sais. Tu tentes de t'épargner. Je pourrai saluer ce geste mais, je n'ai aucune sympathie pour les lâches. Il semblerait que tu en fasses parti. Satut : lâche et indéterminé. Donc : Illogique.» Narquois, je te plante de mes mirettes. Inflexible. Tu me fatigues à me combattre, pas le contraire. « Qu'est-ce que le concret pour toi, Odèl ? Les phallus qui déversent leurs semences en toi en échange d'une somme dérisoire ? Tu es inestimable, Lula, Asphodèl, Odèl. Mademoiselle Orchard » je crache, balançant l'objet. Il glisse finissant sa course pile devant tes yeux. Oui, imbécile, il s'agit bien d'une clé. Ne pose aucune question, tu sais d'jà ce qu'elle ouvre, tombes le masque de garce, ma salope. Je suis ton sauveur. Cette bouée que tu dédaignes avec ardeur. « Dois-je t'expliquer comment cela fonctionne ou as-tu assez d'expérience avec ce genre de bidule ?!» Ô fausse jouvencelle, dans mes bras tu risquerais de te briser. Lula, je suis né avec un trop plein de suffisance, c'est pour cela que, jamais, je ne pourrai t'aimer. Ma fourchette s'enfonce dans la viande cuite à point. Tu sais, n'est-ce pas ? Que tout arrive à point à qui sait attendre. Toi. Manges, ma belle dégoutante. Repais-toi d'une chose dont tu n'as pas le droit. Nous serons deux dans de beaux draps.
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Asphodèl Orchard

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MessageSujet: Re: Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho)   Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho) Icon_minitimeJeu 14 Juin - 10:22


Tu hoches la tête. Je t'ai coupé dans ton élan, j'ai interrompu ton ascension. Tu daignes baisser les yeux, me regarder, vraiment, pas seulement comme une chose qui t'appartiendrait mais comme une évidence, comme si tu venais de comprendre. Je ne sais pas ce que tu as compris, et je m'en fiche. Je continues de t'observer, j'essaye de ne pas flancher. Je suis si faible, inutile de rendre cela trop évident, d'autant que tu l'as compris. Depuis longtemps, depuis que tu m'as repêchée et que tu as décidé que je t'appartiendrai. Tu es vile, tu te joues de moi et c'est pourquoi jamais ma confiance ne sera tienne. Tu la tordrais, la bousillerais. Aucun usage n'en serait fait si ce n'est pour me coucher face contre terre un pied sur ma nuque. Ton silence ne dure pas. Tu ne l'aimes pas ce silence qui m'est si cher, je me trompe ? Le silence te fait-il peur ? Intéressant, comme tu dis. Je reconsidère, réajuste mon opinion sur toi. Avec une précision chirurgicale, tu écartèles mon silence, tu distends la réalité de ta voix honnie. Diable que je te hais, toi détenteur indécis de mon avenir ; tu investis, mon cul ! Tu m'emprisonnes sans aucun scrupules et tu t'amuses, quitte à briser ton jouet.. Tu auras passé un bon moment, et c'est tout ce qui compte, pas vrai ? Sur ce point nous nous ressemblons, prêts à tout pour obtenir ce que l'on veut, quitte à se compromettre pour atteindre le but ultime. A ceci près que ce que tu souhaites n'est jamais défini, tu nages dans le flou infini ; est-ce l'effet que cela fait de trop posséder ? Ne sait-on plus que désirer ?

Je fais partie des choses indéterminées. Je fais partie des choses. Mes mâchoires se contractent, je lutte contre le flux de bile haineuse qui me remplit la bouche. Tu me donnes la gerbe, Cole. Infamie disgracieuse. « Tu n'aimes pas parler ? Moins tu en dis, moins j'en sais. » C'est là le but de ces lèvres scellées, petit homme. Je m'épargne, tant que je le peux encore, maintenant que je suis cloîtrée ici. Tes désirs régissent mon monde, ma nouvelle vie. Je suis lâche, dis-tu ? Bien sûr que non. « Pour quelle raison te laisserais-je en savoir plus ? Qu'est-ce que j'y gagne ? Je ne fais rien par plaisir, quoi que tu en penses. Je sais que tu me comprends, si je te dis que je n'agis que par intérêt, quel qu'il soit. » Tu vois, je t'en dis déjà trop, je te dévoile un pan de ma personne. Intéressé ? Es-tu satisfait de ton investissement ? Ou vas-tu finalement décider qu'il n'en vaut pas la peine et en trouver un plus rentable ? « Et détrompes-toi, je ne manque pas de logique. Dans le cas contraire je ne serais pas ici. » Quant à toi... Illogique, c'est bien le mot. Tu investis, mais tu ne sais pas dans quoi. Tu m'offres tout sans même savoir ce que je peux te donner en retour. Tu sembles tirer ta satisfaction dans mon malaise, mais il ne durera point. Ne me parle donc pas de logique Mika, quand tu en es tant dépourvu. Une once de pitié s'immisce en moi. Elle est pour toi, regarde-là comme elle rayonne. Un nouveau cadeau, qui vient s'ajouter à celui que tu m'offres. Tes faveurs sont sans prix, l'espoir et l'estime de soi font avancer. A garder à tout prix. Tu es insatiable, ce besoin de t'exprimer sans cesse semble régir ton existence. Ne peux-tu donc te taire ? je prie, pourtant tu sais comme j'ai besoin de t'entendre. Suspendue à tes lèvres, j'attends la suite, j'attends la réponse, ma récompense. Je suis comme toi, tu vois, tout ce que tu veux bien me dire est une information que je m'empresse de conserver. Plus tu en dis, plus j'en sais. Ne t'épargnes pas, mais pitié, tais-toi. Tu causes, encore, tu me jettes à la face la clef qui pendouille au bout de tes doigts. Je m'y reconnais, bien plus encore dans le tintement sonore que provoque la chute de l'objet. Oui, c'est ce que tu vas faire de moi. Voici mon avenir. Je ne suis pas si idiote que tu sembles le croire, car j'ai compris. En revanche, ma bêtise réside là où je n'agis pas. Je suis ici, n'est-ce pas, lucide sur un avenir brisé que je devrais fuir. Mais je suis là, à t'écouter parler, à te maudire, à espérer que ça va changer. Que tout va changer. Encore un tour de cette foutue espérance, c'est elle qui me soude à mon siège et qui lie mon destin au tien. « En effet. » Sec, net. Coupons court à tes élucubrations débiles, tu as saisi : c'est de ça dont je parle, exactement de ça. De ces phallus qui me rapportent une somme dérisoire. « Je ne crois qu'en ce que je peux toucher, là réside mon concret. » Aussi simple que ça. Ta clef, je la ramasse, je la serre fort à en laisser des traces dans ma chair. « Ne me juges pas, tu n'en as aucun droit, Mika'îl. Tes actions en bourse ? Tes petites magouilles sur papier ? Tes chèques, tes factures ? Du pipo. Ce n'est pas concret. L'argent salement gagné grâce à mon entrejambe l'est toujours bien plus que tout ce qui te fait vivre. Tout ce qui est matériel est concret, et tes paroles ne le sont pas, c'est tout. » J'ai des attentes, Mika. Je commence à comprendre que ton monde ne se calque pas exactement sur mes attentes, mais patience, je saurais m'en arranger. Ma main se resserre autour de la clef, la fait disparaître dans la poche de mon pantalon. J'attrape l'assiette que tu as déposé devant moi avec tant de sollicitude. Tu as raison, il serait bête de tuer l'animal qui te sers. Je me soulève et m'éloigne de toi. Manger avec ton visage en ligne de mire est impossible, tu me coupes l'appétit. Je trouve ma place un peu plus loin, sur le canapé où tu m'as demandé de te rejoindre un peu plus tôt. Ta bouffe est insipide, mais elle remplit le ventre. C'est tout ce qu'on lui demande, de toute façon je ne veux pas en sentir le goût. Vois-tu, je ne suis pas encore prête à tout accepter de toi. La confiance n'est pas là, et ne le seras sans doute jamais. Un jour, seulement, tu y croiras et l'égalité des forces sera rétablie.

J'oublie un détail cependant. « Et qu'est-ce qu'elle ouvre ta clef ? » Concrètement.
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Mika'îl Cole

Mika'îl Cole
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MessageSujet: Re: Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho)   Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho) Icon_minitimeJeu 14 Juin - 15:46




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Ne penses pas, Lula. Arrêtes donc ce massacre inaudible. Mets un terme à cette mascarade puérile, crois-tu que mes mots sont en désaccord avec ce que je dis ? Attends, tu verras avec tes deux IRIS, tu constateras et c'est ce qui te pulvérisera, déchiquetant ta peau, t'entrainant dans un tumulte désobligeant. Peut être seras-tu en mesure de porter un regard différent sur tout ce que je viens de t'énoncer. Ecoute, doucereuse saumâtre, écoute les murmures de mon noble organe. Il te susurre des paroles étourdissantes, si tu n'avais pas été aussi bornée, aussi conne, ma puterelle, peut être que tes inépties n'auraient lieu d'être. Salope, ma salope, tu creuses ta propre tombe, creuser ce qui nous servira de dernier refuge, de nos propres mains, c'est ce que je cherche à palier, Lula. Quand cesseras-tu d'être Lula pour laisser place à Asphodèl ? Tu aimes nager dans la merdasse que tu produis, c'est ce qui te rapproche des animaux, ma salope. Tu sembles apprécier ce qui te tire vers le bas, je veux t'aider à caresser la surface, oxygène mal aimé. Mon regard s'accroche à cette silhouette croquée par les ombrages , cette silhouette chétive, c'est toi. Un tas plat, un tas fade. Soudain morose, je pousse ce soupire. Je ne sais si ce sont tes mots ou bien l'impression de manquer d'air. J'éprouve le besoin impétueux de sortir, ces quatres mûrs vont me faire perdre la raison et si ce n'est pas là leur effet, peut être seras-tu celle qui me perdras. Ma respiration se fait saccadée, je suis enclin à l'angoisse, ma toute conne. Enclin à cette peur inintelligible de perdre la vie, enfermé dans un appartement vide, seul. Entends-tu, Lula, je te l'avoue, les lèvres cachetées, je crève de peur, je CREVE de peur, ma pute. La solitude, c'est ce qui me pousse à rechercher la compagnie d'immondices dans ton genre. Je ne tiens pas à regretter ma vie, Odèl. Je veux l'exploiter. Tu penses que j'investis en ne sachant dans quoi je m'implique ? Faux, femelle. Sache que je ne fais jamais rien de manière irréfléchie, chacune de mes inspirations en sont les preuves. Ta remarque ne me fait pas ciller, j'm'en tape, compris ? Crache ton venin, fais-le à outrance. Je m'en foutrais féroce. C'est toi et moi, que tu en sois heureuse ou pas : pareil, va chier. «Concrêtement, tu parles pour ne rien dire. » je souffle, espérant que tu aie capté mon propos. Parler, parler, parler, j'en ai ma claque. C'est à ton tour de t'épancher, je ne fais que te donner le change, meubler la conversation à sens unique que tu es censée être payée à faire. Meubler là où l'chaos commence à se faire une place. Cessons, je le décrète. Je ne suis pas concret, la clé que tu viens de glisser dans ta poche ne l'est pas, les billets avec lesquels tu te torcheras ne le seront pas non plus, que fais-tu ici, alors ? Pars, je te l'ai dit, n'est pas né celui qui te regrettera. Balaies le plancher si tu en es cap, ma pute. Rien, tu t'éloignes pour manger , quoi donc, Odèl, ma vue t'est donc insoutenable ? Rictus s'en prend à nouveau à mes lèvres, pauvre fille. Je te laisse remplir ce ventre tout en étant conscient que la faim que tu éprouves est d'un tout autre ordre. Bientôt, ma poupée, bientôt tu ne sauras quoi choisir, ni quoi en faire. Bientôt tu ne sauras par quoi commencer ni même qui dévorer. Je vais faire de toi un cannibal, tu te nourriras des autres, tu te nourriras de leurs attentes, à ne plus pouvoir être repu. Là, tu mesureras le poids de ton égoisme parce que oui, Lula, tu es la plus égoiste d'entre toutes et, si cette qualité de servira d'échelle, elle se transformera aussi bien en échaffaud, prends ton temps. Ce que tu ne sais pas c'est que ton évolution vient de débuter. Tu observeras les changements dans mes prunelles. Tu seras ma prunelle. Je me lève, la chaise grince, elle griffe le silence qui pousse un cri de douleur. Tes yeux se posent sur moi : « Quoi ? Tu veux savoir ce qu'ouvre cette clé, non ?» qu'est-ce que tu attends, lève-toi. Peut être devrais-tu troquer Asphodèl pour un nom type Lexie, un nom de chien, tiens. Bien, tu obéis. Surtout, ne perds pas cette " qualité ". J'avance, je te tourne le dos, tu pourrais aisement me planter un couteau entre mes omoplates, tu pourrais, je t'en remercierais, je hais cette vie. Tu as raison, Lula, cette opulence dans laquelle j'ai grandi n'a plus aucune saveur. A quoi bon avoir autant de thune lorsqu'on ne sait quoi en faire ? La porte maintenant ouverte, tu distingues ce couloir où deux autres portes identiques à la miennes nous font face. Regardes bien. « Voila ce qu'elle ouvre » je lance, sans prêter attention à mes biens, je n'en ai cure, pour vrai. C'est ça, être bourré de fric. « L'étage m'appartient. Tu peux te balader partout avec cette clé, vivre partout. Choisis celui qui te plait et emménages » je m'appuie sur le mur extérieur, prends une longue bouffée d'air. « Maintenant, fais ce pourquoi tu es venue et arrête de te comporter comme une salope, ce que, d'un certain point de vu, tu es.» J'aurai pu éviter cette précision, était-ce une tentative foireuse d'humour ? Décidement, cela ne me réussit pas.
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Asphodèl Orchard

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MessageSujet: Re: Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho)   Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho) Icon_minitimeLun 18 Juin - 17:43


Tu me fais venir pour ouvrir ma gueule, et tu te plains parce que je parle pour ne rien dire. Ta logique ne cesse de s'éloigner de mon entendement. Mystère insolvable. La chaise grince, tu te lèves. Mon cœur palpite sous l'effet de la peur toujours ancrée dans mon corps. Chaque cellule en est emprunte, je ne paye vraiment pas de mine... Tu as du le sentir, mon coup de frayeur, tu me toises et m'enjoins de te suivre avant de tourner les talons. Bien sûr que j'ai envie de savoir, là était le but de ma question... Je me lève, consciente de l'impression que je donne : un bon petit toutou obéissant. Pas d'inquiétude, si tout se passe comme je l'entends, cela ne durera pas, Mika. Mon assiette à moitié vide retrouve sa place sur la table que tu viens de quitter, je croise les bras sur ma poitrine en te suivant hors de l'appartement. La curiosité est là, c'est sûr, mais la méfiance tout autant. Elle ne me quitte jamais, tu sais, je tiens trop à la vie quand bien même ne veut-elle pas de moi. Je fais attention, toujours. Du moins j'essaye.
« Voilà ce qu'elle ouvre. » dis-tu. Nous sommes sur le pas de la porte, face à deux autres, identiques. Je commence à saisir ce que tu m'offres, ce que tu mets entre mes mains. Tes mots tracent un sillon nauséabond dans mon esprit embrumé ; tu me donnes la possibilité de posséder tout ce que tu possèdes, tous tes biens matériels sont entre mes mains. Tu me permets, moi, petite catin impie, de vivre sous ton toit. Plus tard, j'en viendrai à regretter ma décision, à me condamner pour ma cupidité. Pour l'heure cependant, je ne réfléchis pas, je ne vois que l'attrait du bien matériel. Tout ça ne rime à rien, encore. Mais je ne poserai pas de questions. Je préfère me taire, de peur que tu ne retires de sous mon nez cette carotte si alléchante. « Maintenant, fais ce pourquoi tu es venue et arrête de te comporter comme une salope, ce que, d'un certain point de vue, tu es. » Petite précision pour remettre les choses en place, histoire que l'esclave n'oublie pas qui est son maître. C'est bon, j'ai compris. Soupir las, fatigué. Je te tournes de nouveau le dos en grimaçant, ressors de ma poche la clef que tu m'as jetée comme un vulgaire bonbon empoisonné. Elle entre, tourne dans la serrure. J'ouvre la première porte. Inutile d'ouvrir la deuxième, mais je le ferai quand même, quand tu ne seras plus là. Pas de visite guidée pour aujourd'hui, tu te contentes de m'observer de l'extérieur pénétrer dans cette antre qui est désormais mienne. Pour un temps, du moins... Je n'ose encore y croire, vraiment, je ne peux m'empêcher de songer que tout ça n'est qu'une mascarade, une torture d'une nouvelle sorte issue de ton imagination fertile. Pourtant je n'entends rien, aucun mouvement derrière moi. L'appartement est semblable au tien, dans la mesure où il est aussi froid et aseptisé. La vie, toute trace de chaleur humaine, ont quitté les lieux. Je saurai m'en accommoder, sois-en sûr, je saurai l'adapter à moi, à mon image. Je n'ai pas encore décidé laquelle. Le jour viendra où je saurai qui je suis.

Je ne peux empêcher un sourire délicat fleurir sur mes lèvres. Un sourire rare, que l'on voit si peu tordre ma bouche. Car il est sincère, sincèrement touché. Par toi, salopard. Fort heureusement tu ne me vois pas. Je demeure immobile, les yeux rivées sur les baies vitrées bien en face de moi, qui dévoilent une vue imprenable sur l'autre côté de l'immeuble, sur une Phœnix désormais grise. Des traces roses zèbrent le ciel, témoins de la présence du soleil, mais sa lumière n'est plus là. Comme un vieux souvenir. J'aimerais que tu fasses de même, que tu t'effaces, que tu ne laisses que des traces de ton passage sur mon existence... Désormais, ça ne pourra jamais se réaliser : à cause de ce que tu me donnes, tu seras plus qu'une simple écorchure sur la trame de mon existence. Je grogne en silence, en mon fort intérieur. C'est de ma faute, si je refusais ton offre je pourrais t'effacer. La cupidité réfléchit à ma place, il en a toujours été ainsi et vois-tu, je n'ai même pas honte de ma condition. Sauf quand tu ouvres la bouche, sauf quand tu me méprises, moi pauvre catin sans intérêt. Pourquoi continues-tu à me garder auprès de toi ? Tu ne sembles pas disposé à me fournir une réponse. Très bien, faisons comme ça. Je peux faire sans, finalement. J'accepte tout, sans conditions. Je me retourne enfin, doucement, pour de nouveau croiser ton regard de chat sauvage qui brille dans la pénombre du couloir. Un redoutable prédateur, et je suis son jouet, la proie qu'il ne daigne pas encore tuer. J'ai préalablement effacé le sourire de mes lèvres. Se montrer distante, réservée. Trop d'effusion de joie te ferait regretter ton geste, et là n'est pas le but. J'avoue ne pas savoir quoi te dire. Te remercier ? Non. Même en mon fort intérieur je ne te remercie pas, ingrate que je suis. La reconnaissance à ton égard est trop floue, trop subite pour que j'ai envie de te gratifier d'un remerciement. Tu vois comme nous sommes fiers ? Incapables de baisser la tête lorsqu'il le faut. « Je le ferai. » C'est tout ce que je te dis, d'une voix qui siffle comme un courant d'air. Je parle pour ne rien dire selon toi, alors j'en dis le minimum. Que veux-tu de moi maintenant ? Souhaites-tu mon retour dans ton antre glacée ? Veux-tu que je te raconte une histoire pour que tu t'endormes, un lait chaud pour te rassurer ? Dis-moi. Je t'observe de sous mes cils, comme j'ai la fâcheuse habitude de le faire, comme un affront, l'air de dire « et maintenant ? » Chienne que je suis, je ne disposerai pas avant que tu m'aies congédié.
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Mika'îl Cole

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MessageSujet: Re: Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho)   Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho) Icon_minitimeMar 19 Juin - 17:08




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Lorsque tu t'éloignes, le mal empire. Lorsque tu me tournes le dos, ma trachée semble s'être scindée. L'air ne passe plus, tu emportes ce qui me fait vivre. Cet appartement sera un moyen de te garder auprès de moi, une laisse invisible qui t'obligera à rester. Cette appartement est un moyen tortueux d'imposer un lien concrêt. N'est-ce pas là le concrêt auquel tu aspirais quelques minutes auparavant ? Je me délecte de ta vue, du moins, du sentiment de tourment qui accompagne chacun de tes pas, je veux être ton centre de gravité. Le noyau irresistible autour duquel tu rêverais d'être acollée. Je veux, je souhaite, j'aimerai. Des formulations différentes pour une chose pourtant bien démarquée : toi, moi, ensemble. Rien de bien compliqué. Je veux t'offrir le monde, je veux t'offrir mon monde puis, me retirer. Peut être que finalement, je n'attendrai rien en retour. Peut être que je finirai par m'y habituer. Avoir de l'affection pour toi, je préfère ne pas envisager cette possibilité. Je me laisse glisser contre le mur, je me laisse choir tel un navire dont la coque serait grignotée par une eau acide. Je coule avec une aisance surnaturelle. Mon regard reste fixe sur ce dos d'adolescente en manque de reconnaissance. Je veux que tu sois ma pute, Lula. Ma pute à moi. Je veux être le seul à pouvoir décider de ton existence. Les gens que tu fréquentes, les gens que tu exècres. Avoir mon mot à dire parce que, j'ai besoin de contrôler. Parce que je ne peux le faire avec ma propre vie, peut être serais-je en mesure de le faire avec la tienne. Je veux aussi cette importance, ma salope. Je la recherche avec vigueur quitte à en perdre la tête. Tu es mon reflet, Odèl. Cette image de moi inaliénable que j'aimerai tant parfaire, changer. Ce regard qui se pose sur toi, Lula, je le déteste. Ses lèvres qui remuent pour t'accabler plus qu'il ne le faudrait, idem. Dans mes traits, je reconnais la répulsion que je te procure. J'avance, tu disparais, je recule, tu t'effaces. Je m'enfonce puis, tes mots viennent faire office de bouée, sauvetage in extremis, merci, ma pute. « Parler ou t'installer ?» question inutile, je le sais. Ecrasé par mon poids, je n'arrive plus à me relever, j'aime ce froid qui annexe toutes les particules de ma peau, j'aime ce sol contre lequel j'ai l'impression d'avoir constamment la joue déposée, contraint. Tu ne sais pas ce que je vis, Lula. Tu ne fais qu'émettre des préjugés. Le contraire, faux. J'ai étudié ton dossier, méticuleusement. Demandes-moi quand t'ai-je vu pour la première fois ? Quand ai-je posé le regard sur ce trésor ensevelis sous une butte de matière altérée ? Reliquat d'une union imparfaite, fruit infecte issu d'une famille disloquée. Demandes-moi ce que j'ai ressenti ? Cette explosion inexplicable, le sifflement agressif qui s'en est pris à ma tête. Plein d'une ferveur étrange, je me suis laissé prendre dans les filets des sirènes. Je veux que tu sois ma corde, à défaut d'être celle avec laquelle je me pendrai, je veux que tu sois celle qui m'aidera à sortir de ce trou cabalistique dans lequel je ne vois rien. Aveuglé, je tatônne. Et toi, petite fée, tu me montreras le chemin. Toi, ma pute, tu seras LE chemin. « Laisse-moi quelques secondes » je souffle telle une supplique. Je clos mes paupières, le noir qui me harponne, as-tu le vertige, As-pho-dèl ? Ce vertige fougueux qui t'empoigne lorsque tu penses avoir trouver cette chose précieuse qui te faisait défaut ? Non ? Moi, je suis en plein d'dans. Le sourire revient, tu vois ? Tu es cette substance hallucinogène rare, les moines bouddhistes vendraient leur statue pour t'avoir. Tu me procure cette sérenité volatile. A nouveau debout, je passe à l'intérieur, je suis le héros d'un livre fantastique. Je m'apprête à combattre mes démons. Du renfort, Lula. Sois mon renfort, salope. « Finalement, je veux seulement que tu te tiennes à côté de moi jusqu'à ce que je trouve le sommeil ». Avec célérité, je me retrouve recroquevillé sur mon lit. Drap en coton d'Egypte, évidemment. La tête sur l'oreiller, je dois préciser : « Rejoins-moi, je veux juste entendre le bruit de ta respiration » être sûr qu'il y en ait au moins un qui puisse le faire. Je ne veux pas être pris de panique. A ton avis, pourquoi j'aurai besoin d'une pute ?


Spoiler:
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Asphodèl Orchard

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MessageSujet: Re: Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho)   Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho) Icon_minitimeDim 24 Juin - 13:52


Au sol, tu affiches un air si différent que celui que tu arbores habituellement en ma présence. Je perçois un sentiment proche de la paix qui détend tes traits. Ton regard n'est plus tout a fait pareil, ni tout a fait différent. Le changement est si infime que je peine à mettre le doigt dessus. D'ailleurs, je ne le saisis réellement qu'une demi seconde avant de le laisser s'échapper, laps de temps durant lequel je perçois comme un trouble dans la configuration du monde. De mon monde, ou du tien, comment savoir, ils sont trop emmêlés à présent. Et cela ne va pas aller en s'arrangeant, impression vivace et désagréable qui me ronge. Je vais être enchaînée, enfermée dans une cage faite d'or et de diamants. Je n'y verrai que du feu, stupide animal cupide charmé par les bijoux brillants et les draps en soie. Quand j'ouvrirai les yeux, il sera trop tard pour regretter ma misérable liberté, si précieuse. Parce que cela arrivera, Mika. J'espère que tu en as conscience. Tu me demandes ce à quoi je répondais, j'esquisse un demi sourire en guise d'éclairement. Tu le sais, tu le sais très bien. Tu sens que je vais rester n'est-ce pas ? Que je serai à tes côtés, dans cette prison qui à mes yeux ne sera qu'un paradis luxueux. Tu le savais même avant que je le sache. Quand tu m'as vue passer le pas de ta porte, tu as su que je ne repartirai pas. Savoure ta victoire Mika, j'ose espérer qu'elle ne durera qu'un temps. Tu susurres une prière, une supplique. Tu veux que je te laisse une seconde, pour quoi faire ? Mes yeux ne te lâchent pas du regard. Sans en avoir conscience, nous sommes sur la même longueur d'onde. Cherches, tu me trouveras à tes côtés, au sommet de cette vertigineuse ascension que nous avons entamée au commencement de nos vies, le St-Graal entre nos mains. Il est là, le précieux butin, ce que l'on cherchait sans même en connaître la nature. D'une certaine façon nous nous sommes si bien trouvés, toi et moi. Je garde le silence que tu hais tant chez moi, tu me voudrais bavarde et exubérante. Mon dos brûle, curieuse sensation qui est celle de savoir que mon appartement est juste derrière moi. Mon appartement, le tien. Tes paupières se ferment, mes sourcils se haussent. Et puis quoi, on va dormir dans le couloir ? Non, tu te relèves. C'est vrai, tu avais juste besoin de quelques secondes... Je te suis, docile animal de compagnie, oreilles basses et queue entre les pattes. Je retrouve ton antre glacée, je prends soin de fermer la mienne. « Finalement, je veux seulement que tu te tiennes à côté de moi jusqu'à ce que je trouve le sommeil » Quand il est question d'un lit, de satisfaire un homme seul la nuit, je me sens plus sereine. Voilà des choses que je suis capable de faire, ne serait-ce que t'écouter respirer, ça, je peux. Et je le fais. Tu m'ordonnes de te rejoindre, je marque une hésitation brève avant de m'exécuter. Roulé en chien de fusil, tu as presque l'air vulnérable. Je m'affale sans délicatesse aucune à tes côtés, en poussant le soupir qui est sensé t'endormir. Je regarde le plafond, le corps lourd, le cœur voguant entre deux eaux. Je n'ai pas encore décidé si j'étais heureuse ou non. Certainement que oui, mais jusqu'à quel point ? La jubilation n'est point bonheur. Plongée dans l'obscurité, dans le silence, l'éprouvante soirée se fait d'autant plus sentir. Mes yeux viennent effleurer ton visage une dernière fois, puis je te tourne le dos. Ta respiration ralentit, je me calque dessus et sombre dans un sommeil peuplé de pie voleuses et de gnomes rieurs aux poches remplies d'or factice.

END.
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Il est gentil, mais on a du mal à se concentrer quand il est dans la pièce. (mika & aspho)

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