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 Because...because...she came here with me ϟ O&G

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E. Billie-Jean Milington

E. Billie-Jean Milington

Féminin ◭ messages : 477
◭ arrivé(e) le : 28/01/2012
◭ âge : vingt ans
◭ statut : en couple
◭ études/métier : étudiante


MessageSujet: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeDim 8 Avr - 13:52

Because...because...she came here with me ϟ O&G Orig-14101941

J'm'étale sur le bitume, le nez en sang, une entaille au dessus de l'arcade sourcilière. J'pisse le sang mais j'ai même pas le réflexe d'arrêter le flot d'hémoglobine. J'porte une main à mon front, comme pour vérifier que le haut de mon visage est toujours en place. J'la ramène devant mes yeux, j'regarde d'un air hébété la tache rougeâtre sur mes doigts, poisseuse et chaude. Bon cette fois c'est sûr, les gros bras de la boîte m'ont pas loupée. Rien à foutre que j'sois une nana, que j'ai pas l'air de peser la moitié d'un de leur bras. Tout ce qu'ils ont vu, c'était une pauvre fille bourrée, en train de quicher sur le bar, à la limite du coma. Et ils m'ont virée. Ils ont eu raison, en fait. Dehors, l'air est frais et me ramène peu à peu sur Terre. Même si c'est pas ce que j'étais venue chercher en me traînant jusqu'à la boîte miteuse que je viens de "quitter". J'avais besoin d'oublier, de me noyer dans la vodka. Faire le vide, laisser s'écouler de mon esprit les dernières heures. J'refusais de croire que ma grand-mère soit plus là. Ma jolie grand-mère, toujours très digne malgré son âge, toujours tirée à quatre épingles. Vaguement, je m'étais demandé pourquoi ma mère ne m'avait pas prévenu. Ensuite, je m'étais dis que je n'avais qu'à lui poser la question à 100 000 dollars : "elle est toujours à Phoenix, mamie ?". A la place, j'avais préféré faire mon sac et me casser sans un mot. Enfin, l'idée que ma mère n'était tout simplement pas au courant de la mort de sa mère m'avait traversé l'esprit. Elles ne se parlaient presque plus depuis que ma mère avait quitté Phoenix, sa ville natale, pour s'installer à Detroit avec mon père. En tout et pour tout, je n'avais dû voir ma grand-mère que cinq ou six fois, depuis ma naissance. Même pas sûr qu'elle me reconnaisse. Maintenant, la question se posait plus. Elle était clamsée, la vieille, et moi j'avais plus nul part où aller. Hormis mon aïeule, j'connaissais personne dans cette putain de ville. Et bien sûr, hors de question de repartir à Detroit. J'en pouvais plus de cette vie, qui n'étais même plus une vie, en fait. Réveillée en pleine nuit par une fusillade dans la rue, découvrir que Johnny n'était plus à côté de moi, dans le lit. Enchaîné crise de nerfs sur crise de tétanie. J'pouvais plus rester là-bas. Alors j'avais choisi de partir dans une longue fuite en avant à travers le pays. Pour échouer dans un endroit où j'connaissais personne et où personne me connaissait. Enfin si, peut-être une personne... Johnny m'avait dit qu'Orion avait quitté Detroit, lui aussi. Mais quand à savoir où il était... Phoenix était immense et j'me voyais mal le chercher dans toutes les baraques de la ville. Disons que ça prendrait du temps. Et les gens, en voyant ma gueule, finirait par appeler les flics. Remarque, au moins j'dormirais quelque part. Pas sûr que ça me plaise, les cellules du poulailler, mais ça serait toujours mieux que rien. D'autant qu'avec ce qui s'est passé à Detroit, les flics auraient largement de quoi me boucler et m'envoyer en taule pour un siècle ou deux, au moins. Et puis l'idée, lumineuse. L'homme a inventé un truc absolument fantastique qu'on appelle un annulaire. Ou quelque chose du genre. Un annuaire, voilà. J'vais chercher le nom d'Orion dans le pavé et me ramener chez lui. Tant pis pour lui s'il imaginait pas me revoir ici. J'préfère encore me rendre chez l'ancien Dolphin Bull que d'aller me faire soigner à l'hôpital. Johnson à l'habitude des blessures, j'imagine. Une main pressant la plaie de mon arcade, je m'approche à nouveau de la porte du bar et pénètre à l'intérieur. Je me fais timide et repentante face au videur qui m'a arrachée de ma flaque de vomi tout à l'heure. Vu la tête qu'il tire, c'est sûrement lui qui a dû nettoyer derrière moi. Je lui demande du bout des lèvres s'il peut me filer l'annuaire. Il s'exécute avec la délicatesse d'un bulldozer et je m'empresse de chercher le nom d'Orion. Au bout de quelques minutes, je rends le bouquin au type et lui demande quelle direction je dois prendre pour trouver le 44 Monroe. Je retiens l'essentiel : marcher droit devant moi, sans perdre de vue l'un des plus hauts immeubles de la ville. Facile. De fait, j'appelle un taxi, en prévoyant de sortir en courant au feu rouge le plus proche du gratte-ciel. Ce que je ne manque pas de faire, une fois proche de notre destination. Des cris me parviennent mais je cours comme une dératée jusqu'à l'entrée de l'immeuble. Frénétiquement, j'appuie sur la sonnette qui correspond à l'appartement d'Orion. Je ne m'arrête pas jusqu'à entendre le craquement caractéristique d'un interphone qu'on décroche. « Quoi, bordel de merde ! QUOI ?! » Une pointe de soulagement me traverse. J'me suis pas plantée, il est bien là. Malgré que je haïsse Orion, le savoir là, à l'autre bout du fil, ça me rassure. J'suis plus toute seule. « C'est Georgia. J'ai besoin de toi... » Un marmonnement incompréhensible me parvient et l'interphone est reposé sur son socle. Pendant un instant, je me dis qu'il n'en à rien à foutre de me laisser mariner dans mon jus dehors. Qu'il va me laisser là, retourner se coucher. Mais non, un déclic monte de la porte et je m'engouffre comme une furie dans le hall d'entrée. Je n'ai pas la patience de prendre l'ascenseur et grimpe quatre à quatre les étages qui me séparent d'Orion. Essoufflée, je m'écroule contre sa porte, sans même frapper. Je suis à peu près sûre qu'il m'attendais, qu'il était derrière la porte à guetter le bruit de mes pas. Et pour cause, la porte s'ouvre sur le grand tatoué, qui me surplombe de toute sa hauteur. Dans une grimace, avec la tête qui tourne, je me redresse et lui fait face. Bien sûr, le sang qui dégouline sur mon visage et qui a commencé à coaguler à certain endroit ruine un peu l'impression que force que j'ai voulu renvoyer en me mettant debout mais tant pis. « J'ai besoin de toi... » je répète. Et c'est vrai. Bien qu'Orion me déteste et haïsse encore plus John, j'ai besoin de m'effondrer sur quelqu'un, de pleurer sur ma grand-mère disparue et sur ma vie qui s'en va à la dérive. Orion pourrait bien sortir un flingue et le braquer sur mon front ensanglanté, j'aurais toujours besoin de lui.
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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeDim 8 Avr - 14:22

Because...because...she came here with me ϟ O&G Kristen003 Because...because...she came here with me ϟ O&G Beech110
GEORGIA & ORION
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    Soirée banale. Pourrie. Classique. Un reste de whisky, deux paquets de cigarettes, trois ou quatre joints et une bonne émission de merde à la télé. J'faisais de mon mieux. J'avais pas envie de sortir. J'avais pas envie de voir toutes ces tronches de cul. J'avais même éteint mon portable parce que je savais que les quelques personnes que je connaissais étaient capable de m'appeler pour me casser les couilles. Nan, ce soir, j'avais envie qu'on me foute la paix. De veiller tard, de me coucher bourré et défoncé; de me faire chier en solitaire. J'crois que je serai capable de péter la gueule à quiconque osera venir me saouler ce soir. Ouais, qu'ils osent. Juste qu'ils osent. J'ai toujours mon magnum sous mon matelas, j'hésiterai pas à m'en servir. Tiens, d'ailleurs, ça fait longtemps que j'l'ai pas eu entre les mains. J'vais aller le chercher. Il me manque, presque. Ca a un peu été mon meilleur pote pendant de longues et douloureuses années. Bon ok, il est pas chargé parce que j'ai pas de thunes pour me procurer des balles, mais il sert surtout à intimider.

    Y a cette émission que j'aime bien, à la télé. Elle passe souvent tard sur la 3, mais elle est plutôt cool. Des reportages sur différents états, où ils montrent généralement les tares propres à chaque régions. Des bandes, des problèmes économiques, des clochards ou des mères au chômage. C'est cool d'observer le malheur des gens, j'me sens moins pauvre en les regardant. Ils sont là à chialer leur manque, à envier les riches et à analyser la larme à l'oeil les dessins sombres de leurs mômes qui finiront névrosés une fois arrivés à l'âge adulte. C'est cool. Ce soir c'est sur l'état de Washington, sur les gamines qui tombent enceinte. Paraît que c'est devenu une mode, là-bas. J'imagine les pauvres mecs de 16 piges qui pensaient faire les coqs devant leurs potes à se vanter d'avoir baisé la salope du lycée; haha. Pauvres gars. C'est sûrement la seule connerie que j'aie jamais fait, ça, mettre une poule enceinte. Enfin... pas à ma connaissance, hein. Merde. J'ai peut-être un gamin cach...

    Dring ? J'ai rêvé ou l'interphone vient de sonner ? Putain, mais qui, QUI ? Qui ose me casser les couilles à une heure pareille ? Bordel, personne connaît mon adresse, qui est le putain d'enculé de sa mère qui ose ?!

    _Quoi bordel de merde ? QUOI ?

    _C'est Georgia. J'ai besoin de toi...

    Georgia ?! La pute de John ? La meuf de Détroit ? L'espèce de sac d'os drogué jusqu'à la moelle qui pompait les couilles du baisé qui a flingué ma soeur ? Celle-là ?! J'raccroche, j'prends même pas la peine de lui répondre ou de lui ouvrir. Mais qu'est-ce qu'elle vient foutre la, bordel ? Merde, mais merde. Bon vas y, j'lui ouvre. Putain mais qu'est-ce qu'elle vient foutre là ?! J'entends ses pas. On dirait qu'elle a couru comme une furie. Putain, encore une couille quoi. J'en ai ras-le-cul, où que je sois on viendra me faire chier. Elle venait de s'effondrer sur ma porte. Le bruit l'a trahie. J'ouvre, découvrant son visage squelettique à moitié en sang. Elle puait l'alcool. Je l'attrape par le bras, rien à foutre de la délicatesse, et je la traîne à l'intérieur, claquant la porte.

    _J'ai besoin de toi...

    _Ferme ta gueule.

    Y avait encore le magnum sur la table, accompagné de tout ce qui a composé ma soirée. Fond de Jack, Marlboro et pocheton d'herbe. Je l'observe, chancelante, ailleurs, le regard vide et l'arcade noyée dans le sang. Putain, quelle loque cette meuf. Franchement. J'la fous sur le canapé et j'vais chercher un linge mouillé, que j'lui tend froidement. Elle pensait quand même pas que j'allais lui éponger le front, j'espère ? J'm'assois sur la table, face à elle, et j'observe sa déchéance. Elle était encore plus maigre qu'avant. Elle paraissait perdue, comme s'il s'était passé un truc. Mais qu'est-ce qu'elle vient foutre là, sérieusement ? Passivement, je reprends la moitié de joint restée dans le cendrier et je l'allume. Je la fixe toujours. Qu'est-ce qu'elle vient foutre là ?
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E. Billie-Jean Milington

E. Billie-Jean Milington

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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeDim 8 Avr - 15:50

Orion tend une main et m'enserre le bras, m'attirant à l'intérieur. La force et la puissance me font presque décoller du sol mais je parvient à garder une certaine stabilité, ce qui est un exploit au vu de mon état. « Ferme ta gueule » Ça tombe bien, pour une fois j'ai rien à dire, de toutes façons. Même pas un merci pour pas m'avoir laissée me vider de mon sang dans la rue. J'me laisse faire, j'me tais, le regard vague et complètement déconnectée. Je me fous pas mal du regard qu'Orion porte sur moi, sur l'impression que j'dois lui faire, là, dans mes fringues dépenaillées, avec mon air de camée folle à liée. Brutalement, il me traîne jusqu'au canapé et me fait assoir dessus d'une pression sur l'épaule. J'grimace et relève les yeux pour le fusiller du regard. Il est déjà parti, j'entends l'eau couler quelque part. Mes yeux s'arrêtent sur le magnum posé sur la table. J'ai un léger frisson, tandis qu'Orion revient devant moi. Il me tend un gant de toilette humide, que j'attrape en tremblant. C'est pas le flingue en lui-même qui me fait peur. Non, c'est l'addition Orion+magnum. Il sait parfaitement qui je suis, qui était mon entourage, et plus particulièrement qui était Johnny. Enfin, il sait mieux que quiconque ce qui s'est passé entre mon mec et sa petite soeur, Jessie. Un bref instant, j'me dis que j'aurais pas le temps de pleurer sur ma vie, qu'il m'aura tuée avant. Et puis j'me dis que j'm'en fous, de mourir là, maintenant. C'est pas comme si j'allais manquer à quelqu'un, de toutes façons. J'm'attends à tout moment à ce qu'Orion attrape son flingue et le pose sur ma tempe, déterminé à venger sa soeur. Mais il ne fait rien, se contentant de poser son cul sur la table basse, me faisant face. De ses yeux bleus, il me fixe, détaille mon corps, mon visage, tout en récupérant entre ses doigts un joint dans le cendrier. La flamme d'un briquet jaillit et me fait sursauter. Trop nerveuse, beaucoup trop. Détournant le regard, je finis par porter à mon front le linge apporté par Orion. Je tamponne doucement le gant sur la plaie, le faisant s'imbiber de sang au fur et à mesure. Au bout d'un moment, c'est nettoyé. En passant mes doigts fins dessus, je peux sentir que si la coupure suinte encore, elle ne saigne plus aussi abondamment qu'avant. Je garde le gant pressé contre l'incision tout en relevant les yeux vers Orion. Derrière lui, le canon du flingue dépasse. J'ai envie de gerber mais je me retiens. Sûr qu'il me balancerait par la fenêtre sans se préoccuper de savoir si oui ou non j'ai appris à voler depuis son départ. Je sais pas par où commencer pour lui expliquer ma présence ici. A la fois à Phoenix et dans son appartement. A priori, j'ai aucune raison de me tourner vers lui. Il ne vit que pour atteindre Johnny et moi je me jette dans la gueule du loup. « J'suis partie... » J'détourne le regard et me mords les lèvres, réprimant à la fois la bile qui me brûle la gorge et le sanglot que je sens monter. C'est pas le moment de craquer devant lui, même si je suis au bord de la rupture. Attention, alerte pour cause de rupture de barrage émotionnel. « J'en pouvais plus, j'suis partie, j'ai tout plaqué, tout... » Il y a un double sens dans mes paroles. Quand je dis que j'ai tout plaqué, j'inclus John dedans. Pour lui montrer que j'ai plus rien à voir avec ce type, qu'il peut me faire tout ce qu'il veut, mon ex petit amine bougera même pas le petit doigt pour récupéré mon cadavre. Encore que, pas si sûr. J'lui fournirais peut-être une bonne excuse pour étendre sa guérilla jusqu'à Phoenix. Je ferme les yeux et baisse la tête, mes cheveux venant cacher les larmes qui se sont mises à couler sur mes joues. Rageusement, je les essuie d'un revers de main. J'devrais même pas être là, à pleurer devant Orion. J'aurais jamais dû suivre John depuis le lycée. Mais bien sûr, les remords, c'est après qu'on les a, une fois que la vie nous a bien broyé le coeur et l'esprit, une fois qu'il n'y a plus rien de bon en nous. Alors les remords arrivent et achèvent de nous piétiner. Voilà en j'en étais. Une loque humaine, bonne à jeter.
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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeDim 8 Avr - 16:46

    Le sang ne coulait plus. C'est dommage, j'adore voir cette pute saigner. Un peu de souffrance. J'ai quand même face à moi l'une des complices du meurtre de ma petite soeur. Qu'est-ce qui m'empêcherait de l'assommer, là, sur ma moquette pourrie, hein ? Qu'est-ce qui me retiendrait de la buter d'un coup sec dans le bide et de la laisser moisir dans cet appart' miteux ? J'ai besoin de toi, gnagnagnagna. Misérable ver. Ca grouille, ça fouine, ça rentre chez vous et ça vous prend tout ce que vous avez, jusqu'à vos entrailles. Elle fixe mon flingue. Elle est nerveuse, ça se voit. Elle doit flipper et même peut-être regretter d'être venue là. Tant mieux. Elle a intérêt à avoir une très bonne raison d'avoir tapé à ma porte et de m'avoir dérangé dans un moment aussi intime (ouais, les reportages sont un moment d'intimité très important).

    _J'suis partie...

    J'm'en branle.

    _J'en pouvais plus, j'suis partie, j'ai tout plaqué, tout...

    Tout ? T'as pris tes bagages, comme une grande, et t'as quitté cette ville maudite ? Bravo ma cocotte, attend, laisse moi juste deux secondes le temps de te faire une belle médaille en papier mâché. J'applaudis, faisant résonner mon indifférence dans la pièce. Le regard toujours impassible, le joint dans la bouche, je la toise de mon insensibilité. Je n'arrête pas d'applaudir, de plus en plus brutalement, j'me contrôle plus. C'est tout ce que j'arrive à faire. Cette fille m'énerve.

    _Bravo ma grande, j'suis fier de toi. Laisse-moi récapituler : tu as fait ton sac, t'es partie de Détroit, t'as pris un gros car vers Phoenix et tu t'es dis "tiens ! et si j'allais voir ce bon vieil Orion Johnson ? je suis si triste, il va me remonter le moral en me mettant une bonne bite dans le cul !" Bah nan ma beauté, tu t'attendais à quoi ? A ce que je t'accueille à bras ouverts, l'oeil compatissant, prêt à t'héberger et à t'aider, à te sauver de cette détresse romanesque ? Mais je m'en contre carre les couilles de ta souffrance. T'es une merde, une loque, un mouchoir plein de merde. T'es un rat, qui sème son poison partout où il passe.

    Les articulations de mon poings craquent tellement je le serre. Je n'ai pas été aussi énervé depuis que j'ai appris que c'était John et sa bande de putes qui avaient touché à ma soeur. Je comprends vraiment pas ce qu'elle vient foutre là. Putain, ouais, qu'est-ce qui me retient de la buter ? Aussi froidement qu'ils ont tué Jessie ? Et vas y qu'elle pleure. Tu crois que t'es cachée derrière tes cheveux gras ? Putain dans quelle merde est-ce que je me fourre sérieusement... sérieusement quoi. Putain de merde. Je me lève, tire sur mon joint et attrape ma bouteille, finissant les quelques gorgées qu'il y reste. J'suis dans la merde. Je sais même pas pourquoi, mais j'me sens dans la merde. Dans une merde noire. Je sens que l'arrivée de cette hyène va réellement me faire chier. Encore plus que là. Parce qu'évidemment, j'ai cette putain d'intuition qui me dit qu'on va pas en rester là. Qu'elle va continuer à s'immiscer dans mon quotidien, et qu'elle va me rendre fou d'une manière ou d'une autre. Je le sens, bordel, je le sens. Je le sens comme une merde collée à un mur.

    _Je sais pas ce que t'es venue foutre ici, Georgia. J'ai rien à t'offrir, rien à t'apporter, aucun service à te rendre.
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E. Billie-Jean Milington

E. Billie-Jean Milington

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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeDim 8 Avr - 18:02

Il se met à applaudir comme un taré et je relève la tête, incrédule. J'en ai connu, des réactions bizarres, à commencer par les miennes, mais là, ça dépasse tout ce que j'ai déjà vu. Ce mec n'a aucun coeur, aucune compassion. Bon, d'un autre côté, c'est pas ce que je venais chercher chez lui. Néanmoins, il me semblait quand même que c'était dans la nature humaine d'être -au moins une fois de temps en temps- un peu altruiste. Manifestement, Orion, l'altruisme, c'était pas son truc, loin de là. Il semblait plutôt porter sur la connerie dégueulasse. Ses battements de main s'intensifiait avec le temps, jusqu'à me donner mal à la tête. Ses yeux froids restent posés sur moi, m’écrasant du poids de l’insensibilité incarnée. « Bravo ma grande, j'suis fier de toi. Laisse-moi récapituler : tu as fait ton sac, t'es partie de Détroit, t'as pris un gros car vers Phoenix et tu t'es dis "tiens ! et si j'allais voir ce bon vieil Orion Johnson ? je suis si triste, il va me remonter le moral en me mettant une bonne bite dans le cul !" Bah nan ma beauté, tu t'attendais à quoi ? A ce que je t'accueille à bras ouverts, l'oeil compatissant, prêt à t'héberger et à t'aider, à te sauver de cette détresse romanesque ? Mais je m'en contre carre les couilles de ta souffrance. T'es une merde, une loque, un mouchoir plein de merde. T'es un rat, qui sème son poison partout où il passe. » Evidemment, dit comme ça, ça a tout de suite plus de charme. Ca ressemble beaucoup moins à ce qui s’est passé en vérité. Tout de suite après qu’il ai commencé à gueuler tout son bordel, j’me lève, chancelant encore sur mes jambes. Forcément, l’alcool qui court encore dans mes veines et le sang que j’ai perdu me font tourner la tête et me rendent encore moins crédible quand je m’énerve à mon tour. « C’est pas vraiment à ça que j’pensais en v’nant ici, tu vois ? T’es juste le seul putain d’abruti que je connaisse dans cette ville et j’avais nul part où aller. J’te demande juste une nuit, bordel. Juste une putain de nuit, Orion, et t’es vraiment un putain de gros connard de merde si t’es même pas foutu d’faire ça. » J’serais pas étonnée de me retrouver face contre terre dans les secondes qui suivent, éjectée par le poing serré d’Orion. Mais non, rien ne se passe. Il reste interdit, sans rien répondre. Alors j’enchaîne. Maintenant que j’suis partie, qu’il m’a énervée, j’vais pas m’arrêter en si bon chemin. « T’es aussi lâche que moi, si tu t’es cassé de Detroit sans rien dire à personne. Tu sais quoi ? Là-bas, t’étais trop écrasé par ta douleur, après Jessie, et t’as préféré fuir ! Parce que c’est moins douloureux de venir ici, de plus entendre tout le temps les coups de feux, entendre les flics qui débarquent, entendre les toubib t’apprendre que tel ou tel personne à qui tu tiens est morte. T’avais trop mal, alors t’as pris tes affaires et t’es parti, comme j’l’ai fait ! C’était l’overdose là-bas, tu comprends ? Quand tu commence à voir des fantômes à chaque coin de rue, il est temps de partir, c’est tout. Alors tu peux m’gueuler dessus autant qu’tu veux, Orion, ça change rien, on est pareil. On sait pas vivre avec la douleur, on la fuit, tout les jours, tout le temps. Et tant pis si on en emporte une partie avec nous, un petit morceau, c’est toujours plus facile à supporter qu’une montagne de souffrance ! Et tant pis aussi si l’endroit où on se pose amène de nouvelles souffrances. C’est jamais pire que là-bas… » Je sais plus si je parle de moi ou de lui, à force. Au fur et à mesure que mes paroles sortent, je repense à ceux qui sont restés à Detroit, ceux que je reverrais plus jamais. J’pense aussi à ceux qui sont morts et enterrés, pour des conneries. Alors oui, même si j’suis tombé sur le pire d’entre eux, j’préfère encore être venue ici plutôt que d’être resté là-bas. Tout mais plus Detroit, plus jamais. « Je sais pas ce que t'es venue foutre ici, Georgia. J'ai rien à t'offrir, rien à t'apporter, aucun service à te rendre. » Sa voix s’est un peu adoucie, même si elle reste chargée de colère. Et ça se comprend. Oui, j’peux comprendre que se retrouver face à moi, ça soit pas la meilleure des choses. Mais la réciproque est vraie. J’aurais préféré me retrouver devant à peu près n’importe qui mais pas devant lui. « J’suis venue récupéré une vie et une raison. J’les ai laissées là-bas, comme toi. J’te demande juste une nuit, Orion. J’t’emprunte ton canapé pour une nuit, et demain matin je serais repartie. Et c’est moi qui te serait redevable, tu pourras me demander tout ce qui te passe par la tête. »
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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeDim 8 Avr - 19:11

    _C’est pas vraiment à ça que j’pensais en v’nant ici, tu vois ? T’es juste le seul putain d’abruti que je connaisse dans cette ville et j’avais nul part où aller. J’te demande juste une nuit, bordel. Juste une putain de nuit, Orion, et t’es vraiment un putain de gros connard de merde si t’es même pas foutu d’faire ça.

    Elle est sérieuse de me parler comme ça ? Nan mais elle est vraiment sérieuse ?

    _ T’es aussi lâche que moi, si tu t’es cassé de Detroit sans rien dire à personne. Tu sais quoi ? Là-bas, t’étais trop écrasé par ta douleur, après Jessie, et t’as préféré fuir ! Parce que c’est moins douloureux de venir ici, de plus entendre tout le temps les coups de feux, entendre les flics qui débarquent, entendre les toubib t’apprendre que tel ou tel personne à qui tu tiens est morte. T’avais trop mal, alors t’as pris tes affaires et t’es parti, comme j’l’ai fait ! C’était l’overdose là-bas, tu comprends ? Quand tu commence à voir des fantômes à chaque coin de rue, il est temps de partir, c’est tout. Alors tu peux m’gueuler dessus autant qu’tu veux, Orion, ça change rien, on est pareil. On sait pas vivre avec la douleur, on la fuit, tout les jours, tout le temps. Et tant pis si on en emporte une partie avec nous, un petit morceau, c’est toujours plus facile à supporter qu’une montagne de souffrance ! Et tant pis aussi si l’endroit où on se pose amène de nouvelles souffrances. C’est jamais pire que là-bas… J’suis venue récupérer une vie et une raison. J’les ai laissées là-bas, comme toi. J’te demande juste une nuit, Orion. J’t’emprunte ton canapé pour une nuit, et demain matin je serais repartie. Et c’est moi qui te serait redevable, tu pourras me demander tout ce qui te passe par la tête.

    Ok, là c'était le truc de trop. Jetant ma bouteille qui s'explose au sol, je l'empoigne par la gorge comme prête à la tuer. La plaquant contre le canapé, presque à califourchon au-dessus d'elle, j'imagine des flammes dans mes yeux tellement je suis énervé. Non, elle n'avait pas le droit de dire ça.

    _Je refuse d'entendre le nom de ma soeur sortir de ta bouche de petite suceuse. Putain, j'te l'interdis. Tu fais partie de la bande d'enculés qui l'ont flinguée gratuitement alors putain, PUTAIN GEORGIA, si j'entends encore une seule fois le nom de Jessie je te jure que je te casse les dents et que j'te les fous dans le cul. J'ai pas quitté Détroit parce que j'avais mal, j'ai quitté Détroit parce que je devenais fou, avide, j'étais plus qu'une bête et tout ce à quoi j'aspirais était la mort et la destruction. J'avais envie de vous aligner tous, un par un contre un mur, et de vous mitrailler jusqu'à pouvoir me faire de nouvelles boucles d'oreille avec vos poumons. Ne compare pas ta souffrance de petite camée mal baisée à la mienne parce que moi, j'ai pas perdu ma jeunesse, moi, j'ai perdu la moitié de ma vie, j'ai perdu mes entrailles, j'ai perdu ma chair. On parle de ma soeur putain, pas de ton égocentrisme mal nourri ni de la bite trop molle de John. Putain Georgia, putain, que je t'entende pas comparer nos souffrances, putain, sinon j'te jure de te faire mal comme moi j'ai mal, histoire que tu comprennes la différence qui nous oppose.

    Je la lâche, je pense avoir été trop loin. J'ai jamais aimé lever la main sur des femmes. Je l'ai fait, mille fois, mais j'ai jamais aimé ça. Ma putain de mère m'aura au moins enseigné une valeur. La violence morale, ça, ouais, j'm'en branle, mais la souffrance physique ça m'a jamais ravit. Mais là, putain, ça a été trop loin. Elle avait pas le droit de parler de Jessie ni même de nous comparer tous les deux. Personne a le droit de faire ça. Putain, j'suis énervé. J'suis vraiment énervé. Me relevant brutalement, tremblant de rage, je reprends le joint tombé dans l'action. Je me pose devant la fenêtre, généralement ça me calme de regarder un truc neutre. Je peux pas la fixer, j'aurais trop envie de l'égorger. Putain mais qu'est-ce qui lui a pris de venir jusque chez moi ? Elle aurait eu plus intérêt à dormir dans la rue, elle aurait été mieux traitée. Bordel. Quelle soirée de merde.

    _Je sais vraiment pas ce que t'es venue foutre là, Georgia. Tu es après John l'une des personnes que je méprise le plus sur cette planète, et Dieu sait que j'aime pas les gens.

    J'observe passivement la fumée qui sort de mes narines. En fait, j'fume le carton depuis tout à l'heure. Putain. J'peux pas rester sobre dans ce genre de moment. Sans lui accorder un seul regard, je m'assois dos à elle sur la table basse et j'commence à rouler. Evidemment, j'lui en proposerai pas. Elle est déjà rongée par la drogue, cette nana. Tout ça me fait penser à Jessie. J'me sens comme une merde. J'ai pas su la protéger, j'ai pas été assez là pour elle. Elle était douce, gentille, intelligente, c'était l'exception, un espèce d'ange qui a toujours été insensible à toutes les mauvaises influences de cette ville de merde. Elle était la seule fille avec qui je pouvais être moi-même. La relation frère-soeur dont tout le monde pouvait rêver. Ma mère étant aussi immature qu'un chimpanzé, elle s'occupait de moi, même si elle était plus jeune. Elle s'inquiétait, me rassurait, me parlait, me réprimandait... putain, elle me manque.

    Un dernier coup de langue sur ma feuille à rouler et j'attrape le briquet. Un silence pesant flottait dans la pièce. Je transpire. J'ai chaud, je tremble, j'suis énervé. Il est tard. Y a Georgia chez moi. Putain.

    _Met-toi à ma place juste trente secondes. Fais marcher ton cerveau, imagine ce que je ressens.
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E. Billie-Jean Milington

E. Billie-Jean Milington

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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeDim 8 Avr - 22:33

Orion jette sa bouteille sur le sol et elle vole en éclat. Ses mains vont trop vite pour moi et avant que je puisse les voir bouger, elles se retrouvent enserrées autour de mon cou. Il me maintient fermement contre le canapé, sans que je puisse bouger comme je le voudrais. J'attrape ses poignets et plante mes ongles dans sa peau. J'espère que ça va l'obliger à lâcher prise, mais c'est peine perdu. En même temps, c'est d'Orion dont on parle. Le mec qui s'est pris tout un chargeur et plus encore. Alors c'est pas les ongles rongés d'une pauvre fille qui vont lui faire mal. D'autant qu'avec la rage qui brille dans ses yeux, ça risque d'être difficile de l'arrêter avant qu'il ne me tue. « Je refuse d'entendre le nom de ma soeur sortir de ta bouche de petite suceuse. Putain, j'te l'interdis. Tu fais partie de la bande d'enculés qui l'ont flinguée gratuitement alors putain, PUTAIN GEORGIA, si j'entends encore une seule fois le nom de Jessie je te jure que je te casse les dents et que j'te les fous dans le cul. J'ai pas quitté Détroit parce que j'avais mal, j'ai quitté Détroit parce que je devenais fou, avide, j'étais plus qu'une bête et tout ce à quoi j'aspirais était la mort et la destruction. J'avais envie de vous aligner tous, un par un contre un mur, et de vous mitrailler jusqu'à pouvoir me faire de nouvelles boucles d'oreille avec vos poumons. Ne compare pas ta souffrance de petite camée mal baisée à la mienne parce que moi, j'ai pas perdu ma jeunesse, moi, j'ai perdu la moitié de ma vie, j'ai perdu mes entrailles, j'ai perdu ma chair. On parle de ma soeur putain, pas de ton égocentrisme mal nourri ni de la bite trop molle de John. Putain Georgia, putain, que je t'entende pas comparer nos souffrances, putain, sinon j'te jure de te faire mal comme moi j'ai mal, histoire que tu comprennes la différence qui nous oppose. » La pression sur ma gorge se desserre et il se redresse brutalement, avant d'aller faire face à la fenêtre, son joint -qu'il a dû récupéré- coincé entre les lèvres. J'crache mes poumons tout en essayant de reprendre ma respiration. Putain d'enfoiré, qu'est-ce qui lui a pris ? Je porte une main à ma gorge, persuadée que la force d'Orion a imprimé la forme de ses mains. « Je sais vraiment pas ce que t'es venue foutre là, Georgia. Tu es après John l'une des personnes que je méprise le plus sur cette planète, et Dieu sait que j'aime pas les gens. » J'reste silencieuse, à l'observer. Il a l'air au bord du gouffre, près à craquer. Et au bout d'un moment, il revient s'assoir sur la table basse, me tournant le dos. J'm'en vexe même pas. J'comprends qu'il veuille pas me voir. Il a raison. J'ai pas réfléchi en venant ici, mais il a raison. Quoi qu'on en dise, que je le veuille ou non, j'ai un lien avec John, l'assassin de Jessie. Et ça on pourra jamais le changer. On pourra jamais effacé le passé, c'est pour ça qu'il est si douloureux. On vit avec le poids de nos actions passées. J'renifle en même temps qu'Orion enflamme le joint qu'il vient de se rouler. Les mains tremblantes, je sors de ma poche mon paquet de clopes. J'en coince une entre mes lèvres et saisis le briquet toujours dans le paquet. Nerveusement, je recrache une première colonne de fumée. « Met-toi à ma place juste trente secondes. Fais marcher ton cerveau, imagine ce que je ressens. » Non, j'peux pas imaginer ce que tu ressens, Orion. Et personne le pourra jamais. Je me tais quelques instants, le temps de fumer la moitié de ma cigarette. Et puis j'prends la parole, d'une voix érayée. « J'étais pas là, Orion. Si j'avais su ce qu'avais prévu John, je l'en aurais dissuadé. J'aurais même pas hésité à me mettre entre elle et Johnny. J'aurais mille fois préféré être morte à sa place. C'était mon amie. » Ma voix déraille sur les derniers mots et je baisse la tête. J'ai l'impression de minimiser la souffrance d'Orion. Mais il n'est pas le seul à avoir eu mal après la disparition de Jessie. « Tu peux pas me punir pour un crime que j'ai pas commis... C'est pas moi qui ai pressé la détente... » Au mieux pour un crime que j'ai pas su empêcher, mais pas pour quelque chose dont je suis responsable. J'achève ma cigarette à grosse taffe et écrase le mégot dans le cendrier de la table basse. Orion me tourne toujours le dos, tête baissée, fumant son joint lentement. « Tu veux que je m'en aille ? » je souffle d'une toute petite voix. S'il veut que je parte, je le ferais. J'hésite à me lever et à m'approcher de lui. J'oublie pas la présence du flingue juste à côté d'Orion. Chargé ou non, ça reste une arme. En fait, Orion tout entier est une arme. Il pourrait me brisée en deux uniquement avec ses mains. C'est à se demander ce qu'il fout avec un magnum. Finalement, j'fais lentement le tour de la table et, tout en me tenant à une distance raisonnable du tatoué, j'pose une main sur son épaule. Un contact léger, qu'il ne rejettera pas, j'espère.
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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeDim 8 Avr - 23:01

    _J'étais pas là, Orion. Si j'avais su ce qu'avais prévu John, je l'en aurais dissuadé. J'aurais même pas hésité à me mettre entre elle et Johnny. J'aurais mille fois préféré être morte à sa place. C'était mon amie. Tu peux pas me punir pour un crime que j'ai pas commis... C'est pas moi qui ai pressé la détente...

    Ton amie... pfff. Tu parles. Je recrache brutalement ma fumée, mais je ne dis rien. Vaut mieux pas. J'ai trop parlé, ce soir. Je pense même que j'ai trop usé de ma salive pour cette fille. Elle en vaut pas la peine. Elle a réussi à me refaire plonger dans les choses les plus sombres qui cohabitent en moi. Je crois que j'ai pas fait mon deuil. Pas encore. Elle me manque. Quand je ferme les yeux, je la vois, qui me toise de son regard angélique. Cette aura me manque. Elle me manque. Ouais, elle me manque comme rien ni personne ne m'a manqué auparavant. J'aurais pas développé cette insensibilité, j'suis sûr que j'en aurais chialé, là, tout de suite.

    Le joint commence à faire ses effets. Je sens tout mon corps se détendre et mon esprit se vider. J'ai les yeux tout petits. J'me sens lourd mais à la fois léger. C'est cool. J'suis free. J'ai l'impression que plus rien ne peut m'atteindre. Rien, rien ni personne. J'me sens fort tout en me sentant comme une merde. Putain, la drogue, c'est génial. Surtout celle-là. J'ai déjà touché à toutes les autres merdes, coke, héro, crack, ecsta... mais nan, j'sais pas, ça m'a pas franchement amusé. C'pas ce que je recherche dans la défonce. Moi j'veux être conscient sans vraiment l'être. Et toutes ces merdes chimiques ça me procure pas ce que je recherche.

    _Tu veux que je m'en aille ?

    Elle avait dit ça d'une voix faiblarde, comme si elle était prête à crever. J'ai pas envie de lui répondre, parce que je sais pas si j'ai envie qu'elle parte. Ouais, c'est con. Je la déteste, j'ai envie de lui péter dessus et de la traîner dans la boue, mais j'sais pas. Elle me fait pitié, en fait. Ce n'est qu'en sentant sa main timide sur mon épaule que je réalise vraiment ce qu'il est en train de se passer. J'suis en train d'avoir une discussion posée avec la petite amie de mon pire ennemi. C'est chelou. C'est vraiment chelou ce qu'il se passe. J'suis trop défoncé pour m'énerver à nouveau comme je viens de le faire. J'crois que j'me suis plus défoulé sur elle qu'autre chose. Quand j'ai appris la mort de Jessie, j'ai pété tout ce qu'il y avait dans la baraque, j'ai tiré sur un chien et j'suis aller frapper un mec que je connaissais pas. Mais j'm'étais jamais défoulé verbalement. J'ai toujours tout gardé. Bien sûr, j'en aurais encore des choses à dire, putain, ouais, j'en aurais même pas mal. Mais... j'me sens étrangement plus léger. C'est sûrement la beuh, aussi, qui fait ça. M'enfin.

    _Non, c'est bon. Reste. J'préfère que ça soit moi qui te flingue qu'un malade dehors.

    Hm. Je réalise juste un truc, là. J'ai un deux pièces, c'est cool. Sauf que la deuxième pièce est vide. J'vais devoir dormir avec elle, dans ce clic clac de merde. Drôôôôle. Elle va tirer une sacré tronche la Georgie. En fait j'crois que j'suis vraiment bien défoncé pour en avoir autant rien à foutre. Y a deux secondes j'allais l'étrangler et là j'prends conscience que j'vais devoir dormir avec elle. Bon ok, elle m'horripile toujours mais bon. Au pire j'dors pas. Ouais, aussi. J'peux tenir jusqu'à demain matin j'pense. On verra. Ouais, on verra. Putain, rien à voir, mais j'ai la dalle. J'ai la dalle grave. J'sais même pas ce que j'ai dans mes placards. J'me lève, quittant la pression de sa main, avançant d'un pas mal assuré vers la cuisine. Ouvrant l'un des placards, je tombe nez à nez avec un paquet ouvert de cacahuètes. Mmmmh, des cacahuètes... parfait. Je l'attrape, enfonce une poignée dans ma bouche et revient dans le salon, lui tendant le paquet d'un air froid. Un genre de drapeau blanc - temporaire.
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E. Billie-Jean Milington

E. Billie-Jean Milington

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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeLun 9 Avr - 20:05

« Non, c'est bon. Reste. J'préfère que ça soit moi qui te flingue qu'un malade dehors. » Au moins ça a le mérite d'être clair. Mais il a raison. J'préfère encore que ce soit lui qui me bute plutôt qu'un clochard pour une poignée de billets. Au moins j'aurais la satisfaction de crever au chaud, dans un endroit à peu près propre, et pas dans la rue, où il fait froid et où c'est dégueulasse. « Merci... J'me ferais toute petite, t'inquiètes... » Et c'est vrai. Comme j'lui ai dit, j'ai pas l'intention de m'éterniser chez lui. J'vais rester pour la nuit et demain matin, quand il se réveillera, je serais déjà partie. J'ai pas envie de l'emmerder plus que nécessaire. J'peux être chiante quand je l'ai décidé, mais là je vois bien que même s'il est maintenant complètement détendu par sa beuh, je veux pas risquer ma peau plus qu'il ne faudrait. Tout d'un coup, il se lève, sans prévenir ni rien et se dirige vers sa cuisine, titubant à moitié. Allez, c'est moi qui ai bu et c'est lui qui tangue. Y a plus aucune logique nul part, visiblement. Il se met à ouvrir un placard et plonge une main dedans, pour en ressortir un paquet de cacahuètes. Il enfourne une énorme poignée de fruits secs et retourne au salon tout en me tendant son paquet de cacahuètes. J'repense à toutes les vodka que j'ai avalé tout à l'heure, tandis que l'odeur des cacahuètes me chatouille le nez. J'me sens nauséeuse et secoue vivement la tête en signe de refus. « J'préfère éviter, pas envie de te décorer ton canapé. » Façon plus ou moins subtil de lui dire que j'ai envie de vomir et que j'suis pas spécialement motivée pour quicher sur son tapis. Dommage que les cacahuètes ai une tête de cessez le feu entre nous et que je doive les refuser. J'me mords les lèvres et baisse les yeux sous le regard froid et inquisiteur d'Orion. Il va quand même pas me forcer à les bouffer, ses putains de cacahuètes, si ? Peut-être qu'il a l'intention de me les faire avaler par le nez, ou alors en intraveineuse... Réduite en poudre, à sniffer... Ouais, j'suis sûre que d'une manière ou d'une autre il arrivera à me faire manger ses cacahuètes. 'Tain mais pourquoi je focalise comme ça sur des cacahuètes, bordel ? J'relève la tête et fixe Orion, avant de détourner les yeux. Putain, ses yeux me font peur, j'ose plus parler. « Tu veux pas que j'regarde si je trouve de quoi cuisiner ? Si t'as faim ça sera toujours mieux qu'un paquet de cacahuètes... » J'sais pas si c'est très malin de ma part de dire ça, mais si on doit passer une nuit -enfin une partie de nuit, vu l'heure-, j'préfère me montrer la plus aimable possible avec Orion. Pour éviter de me faire défoncer la gueule, quoi. J'oublie pas le magnum posé sur la table, bien sûr. Sans attendre de réponse de la part d'Orion, j'me dirige vers sa cuisine en miniature et entrepris de lui cuisiner un truc pas trop dégueulasse, en espérant qu'il se mettrait pas en colère...

désolée, c'est super court =/
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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeMar 10 Avr - 15:07

t'inquiète pas, la quantité et la qualité, ça va pas forcément ensemble <3

    Elle a l'air gênée. C'est compréhensible. Elle doit pas être plus ravie que moi d'être là, mais j'peux comprendre que ouais, elle préfère être avoir que dans la rue. J'me demande comment est-ce qu'elle va se demmerder après. Quand tu vois que moi j'ai pas réussi à trouver un seul emploi et que j'aie du faire du chantage à un connard pour loger gratis... et encore, moi, j'suis tatoué et intimidant. Donc ça allait pour le logement. Mais elle elle va dormir sous un carton quoi. Pfff. Bien fait pour sa gueule. Et en plus elle veut pas de mes cacahuètes. Bah tant pis pour elle, y en aura plus pour moi. Un joint dans la main, des cacahuètes dans l'autre, la vie est pas si mal, même avec une salope dans la pièce. Même pas rassis qu'elle se lève. Elle veut quoi ?

    _Tu veux pas que j'regarde si je trouve de quoi cuisiner ? Si t'as faim ça sera toujours mieux qu'un paquet de cacahuètes...

    Elle est sérieuse ? Etonné, je m'affale dans le canapé et l'observe. Elle est chelou. Elle s'imagine vraiment trouver quelque chose dans mes placards ? J'mange pas des cacahuètes pour rien. Doit y avoir une boîte de sardines et un fond de pâtes dans mes placards. P'tetre du riz, j'sais pas. J'sais plus. Y a rien de concret à bouffer en tout cas. Mais si ça lui fait plaisir de me faire la popotte, j'dis pas non. Qu'elle vive sa vie tant que ça m'arrange, hein. Posant mes pieds sur la table basse, je ne la quitte pas du regard. Elle est vraiment spéciale, cette nana. Vraiment spéciale. J'l'imaginais passer sa vie à Détroit, avec tous les autres. Les jeunes sont tous bloqués dans cette ville de merde. Ils ont leurs potes, leurs bandes, aucune perspective d'avenir, rien devant eux, aucun projet. Et puis ils deviennent vieux. Trop vieux. Jamais travaillé, pas fait d'études, ils sont terminés avant d'avoir réalisés que la vie avait commencé. J'la pensais terminée, elle, destinée à crever d'une overdose avant d'avoir 30 ans. J'comprends même pas pourquoi est-ce qu'elle s'est obstinée à rester avec John autant de temps. Outre le fait que ce mec soit une salope finie, il est moche, puant, a des tatouages mal fait et se trimbale des mexicains au cul toute la journée. Et puis elle, un peu plus épaisse, si mes souvenirs sont bons, elle était pas si moche. Là, c'est un sac d'os. Un truc maigrelet, avec des cheveux. J'suis sûre qu'elle pourrait vraiment être bonne. C'est du gâchis, quand même. Toutes les nanas camées sont du gâchis. Les mecs, bas les couilles, mais les nanas, c'est du gâchis.

    _Franchement, tu lui trouvais quoi, à John ? Parce que je saisis pas, à bien y réfléchir.

    Autant demander clairement. J'ai pas spécialement envie de discuter avec elle, surtout après tout ce qu'il venait de se passer, mais j'sais pas. L'herbe, certainement. Ouais, ça doit être ça. Si j'en arrive à chercher à faire la conversation, c'est qu'une influence extérieure a posé son sac quelque part dans mon cerveau. Et bon, entre elle, la fin de whisky et la beuh, j'suis plutôt servi aujourd'hui. Cette journée aura vraiment été bizarre. J'me suis réveillé super tôt, j'me suis endormi toute l'après-midi, j'me suis réveillé la nuit était déjà là, et j'ai à peine eu le temps d'émerger qu'elle était là, l'arcade en sang, affalée sur mon paillasson. Hmpf. Tu me diras, je pense que je préfère ça qu'une journée classique à Détroit. Ouais, nan, j'ai même pas envie d'y penser en fait. Je suis plus la même personne. J'essaie, du moins.
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E. Billie-Jean Milington

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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeMar 10 Avr - 21:16

Youhou, c'est mon jour de chance, y a des pâtes dans un placard et un paquet de lardons dans le frigo. De quoi faire des carbo', ou en tout cas un truc s'en approchant. J'me mets aussitôt à faire chauffer de l'eau d'un côté, sur la gazinière toute pourrie, et de l'autre coté une poêle. Après avoir fait chauffer de l'huile, je vide le paquet de lardons dans la poêle tandis que les pâtes cuisent dans la casserole. J'me concentre le plus possible sur la bouffe pour éviter de sentir le regard d'Orion poser sur moi. Au bout d'un moment, l'eau qui bouille dans la casserole me fait penser un peu trop à la came et j'finis par détourner le regard, m'efforçant tant bien que mal d'ignorer le bruit qui me parvient malgré tout. Et puis ce regard, ces yeux qui suivent le moindre de mes mouvements, le moindre de mes gestes, qui détaillent mon corps maigre et mon visage émacié... 'Me rend dingue, putain... J'lui marmonne tout bas d'me lâcher, sans savoir si j'parle à Orion, à John ou à moi-même. J'veux juste avoir la paix, être débarrassée de mes souvenirs de cette ville maudite, de cette putain de vie qu'étais la mienne hier encore. J'veux recommencer quelque chose, oublier les cris, les coups d'feu et le sang des gosses qui tapissent les murs de Detroit. Tout mais plus ça, plus jamais. J'ai besoin de me reconstruire, de reconstruire une autre Georgia. J'arriverais jamais à redevenir celle que j'étais avant John, parce qu'il y a sept putain d'années qui sont passées par là. Mais mon but ça sera ça, m'en approcher le plus possible, de cette fille pas trop squelettique, clean et tout. J'veux plus croiser mon spectre dans mon miroir, l'ombre de moi-même. J'en ai ma claque de ma gueule de fantôme et du regard lourd de pitié et de jugement que les gens portent sur moi. J'veux faire peau neuve. J'en ai un besoin maladif. La minuterie des pâtes me ramène sur terre et j'les égouttent comme je peux, avant de les faire dorer dans la poêle, avec les lardons qui achèvent de rissoler. Ça commence à sentir bon et j'esquisse un sourire. C'est con à dire mais j'aime bien cuisiner, en plus de ça j'm'en sors assez bien. Sel, poivre et j'attrape l'unique assiette dans l'évier, me dépêchant de la laver pour la remplir ensuite de pâtes fumantes. Même topo avec la fourchette et le couteau. J'attrape le tout et m'approche d'Orion, affalé dans son canapé, les pieds posés sur la table basse. Une autre image me revient en tête, comme une photographie ressurgit de nulle part. La réalité et la vision se superposent et la gueule de Johnny vient se foutre sur le corps d'Orion. J'me fige, le sourire suspendu, tandis qu'Orion s'met à me parler. « Franchement, tu lui trouvais quoi, à John ? Parce que je saisis pas, à bien y réfléchir. » J'me mords violemment la lèvre pour pas lui hurler de la fermer et pose devant lui l'assiette de pâtes. J'reste silencieuse, le temps de m'assoir à l'autre bout du canapé, d'ôter mes chaussures d'un coup de pied et de ramener mes genoux contre moi. Et de réfléchir, en même temps. C'est vrai ça, qu'est-ce qui m'attirait chez John ? Du coin de l'oeil, je vois Orion attaquer avec appétit le plat que j'lui ai préparé. C'est déjà ça, au moins il l'envoie pas valser. « Tu dis ça parce que tu le compare à toi... » Léger sourire, pas sûre qu'il relève le compliment mais mon but était pas là, de toutes façons. « Le goût de l'interdit, j'crois. C'était déplaire à mes parents, les faire chier au moins autant qu'ils m'avaient emmerder pour que je sois la p'tite fille parfaite dont ils avaient rêvés. Après, j'étais accro. A tout. Lui, la came, la rue... J'dis pas que j'aimais ça, mais pas savoir si t'allais te réveiller ou pas le lendemain, c'était stimulant, ça donnait un sens à toute cette merde. J'arrivais plus à m'en défaire. Puis ça s'est étioler. J'ai commencé à avoir peur, tout le temps, à sursauter au moindre bruit, jour et nuit, à m'taper une crise d'angoisse ou de tétanie dès qu'un coup de feu résonnait dans la rue. Et j'pouvais plus supporter les mains poisseuses de John, pleines de sang, tout le temps... J'me suis cassée, j'voulais voir ma grand-mère... C'est con, tu vas m'dire, on s'en fout d'nos grands-parents. Mais j'savais même pas qu'elle était morte... » J'achève d'une toute petite voix. Nerveuse, j'passe une main dans mes cheveux, sors mon paquet de clopes pour m'en griller une. J'aimerais sortir dehors, la nuit est fraîche, y a rien de plus agréable, mais j'ai trop peur d'entendre chanter les flingues. Même si j'sais que j'suis partie, au fond de moi j'crève trop de trouille pour oser ouvrir une fenêtre.
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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeMer 11 Avr - 17:45

    J'arrivais pas à détourner les yeux de cette fille. Déjà, avoir quelqu'un chez moi, c'était troublant. J'suis pas habitué à ce qu'il y ait une deuxième présence ici, excepté quelques cafards en pleine migration. Elle était concentrée dans sa patouille, j'ai entendu le frigo se refermer. Qu'est-ce que j'ai au frigo ? Il doit rester une bière, un vieux morceau de fromage et des lardons. Ah ouais, des lardons. Elle doit me faire une pseudo carbo. Cool. Si elle fait ça tous les soirs, elle peut rester. Enfin... ouais. Si elle a la thune pour en racheter, ouais, elle peut rester. Bon, avec pas mal de conditions quand même. Fermer sa gueule après 21h, ne pas faire de bruit quand elle chie (oui, j'aime pas le bruit de plouf), ne pas se droguer ici et ne pas boire dans la même bouteille que moi. Ah, et si elle pouvait me faire une pipe avant de dormir... haha. Tu me diras, est-ce que j'ai vraiment envie que la langue qui a pompé John pendant des années passe sur ma queue.. va savoir. En fumant encore un ou deux pets, ça peut le faire. A reconsidérer plus tard.

    Gênée, elle pose l'assiette devant moi et va s'asseoir à côté de moi, visiblement dérangée par ma question. Bah quoi, elle préfère un silence pesant ? Un viol ? Mes doigts autour de son cou ? Ma bite dans son cul ? Je pose les questions qui m'intéressent, et je récolte les informations qui pourraient me servir. Va savoir, John serait capable de débarquer sur Phoenix. Mine de rien, il avait l'air d'y tenir à sa poule camée. La gueule qu'il tirerait si il savait qu'elle venait d'me faire à bouffer et qu'elle dormait dans mon lit ce soir... ahaha, dans ton cul fils de pute.

    _Le goût de l'interdit, j'crois. C'était déplaire à mes parents, les faire chier au moins autant qu'ils m'avaient emmerdés pour que je sois la p'tite fille parfaite dont ils avaient rêvé. Après, j'étais accro. A tout. Lui, la came, la rue... J'dis pas que j'aimais ça, mais pas savoir si t'allais te réveiller ou pas le lendemain, c'était stimulant, ça donnait un sens à toute cette merde. J'arrivais plus à m'en défaire. Puis ça s'est étiolé. J'ai commencé à avoir peur, tout le temps, à sursauter au moindre bruit, jour et nuit, à m'taper une crise d'angoisse ou de tétanie dès qu'un coup de feu résonnait dans la rue. Et j'pouvais plus supporter les mains poisseuses de John, pleines de sang, tout le temps... J'me suis cassée, j'voulais voir ma grand-mère... C'est con, tu vas m'dire, on s'en fout d'nos grands-parents. Mais j'savais même pas qu'elle était morte...

    Cohérent. Bon, l'histoire de sa vie sur Détroit, j'm'en doutais un peu. Elle a du faire une overdose de ce gros pédé. Des pâtes plein la bouche, je réalise que ce sont un peu les mêmes raisons qui nous ont ramené à Phoenix. Moi j'en ai rien à foutre des coups de feu, j'ai pas peur, j'ai peur de rien; mais c'est un genre d'overdose. Overdose de cette ville de merde. Overdose de tous ces connards. Overdose de ce mode de vie. Alors, ouais. J'comprends. J'compatis pas, hein, faut pas déconner, j'suis toujours Orion, ces lardons m'ont pas fait muter, mais j'comprends.

    _Ouais, d'accord, ok.

    Il m'aura fallu une minute vingt-quatre (nan j'déconne, j'ai pas compté) pour engloutir les pâtes. J'ai pensé à la remercier pendant un quart de seconde (nan j'déconne, j'ai pas compté), mais finalement nan. La flemme. Encore de la salive inutilement dépensée. Déjà que j'en ai pas beaucoup à cause de la beuh, autant économiser mes réserves. Reposant mollement l'assiette sur la table, je me tourne vers elle et la fixe. Je sais pas, cette nana est vraiment spéciale. Ouais, j'l'ai déjà dit, mais elle a un truc. Elle a l'air nerveuse. Elle fume avec ce regard vide mais à la fois concentré qu'ont tous les gens préoccupés par leurs pensées. Je check rapidement ma montre : 4h17. Ouais. Faut pas déconner.

    _Lève-toi.

    A peine avait-elle eu le temps de réagir, je posais mon joint et commençais à ouvrir le canapé. Hop, hop, un lit. J'attrape l'unique oreille caché en dessous et le pose au bout du lit. Qu'elle le garde, je peux dormir sans. La couverture était en boule à côté, par terre. Ca, par contre, va falloir partager. C'est con, mais je peux pas dormir sans me couvrir. Pas très viril, mais déjà, avoir la bite toute petite à cause du froid, ça me fait chier, et en plus j'aime pas avoir les orteils glacés. Alors elle partagera. Et si elle est pas contente, mon plancher fera l'affaire. Je pense pas qu'elle ait réalisé qu'on allait dormir ensemble, elle et moi. Elle doit penser que derrière cette porte, là-bas, y a une petite chambre confortable avec un lit individuel et tout le nécessaire pour passer une belle nuit étoilée. Nan, nan. Y a rien, c'une pièce vide. J'ai pas franchement les moyens de la remplir.

    Sans la regarder, j'enlevais mon tee-shirt et mon froc. Ouais, j'peux pas dormir habillé et j'suis pas franchement du genre pyjama. J'attrape la couette, le cendrier, récupère mon joint, et je m'installe.

    _Ouais. T'as voulu dormir chez moi, t'assumes, maintenant.

    J'attends la réaction. Hoho, sa gueule s'annonce épique.
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E. Billie-Jean Milington

E. Billie-Jean Milington

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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeMer 11 Avr - 21:21

J'le regarde engouffrer les pâtes comme si c'était le meilleur plat du monde. Faut pas déconner, j'suis pas si bonne cuisinière que ça, quoi. Il hoche vaguement la tête tout au long de mon récit et j'hésite entre l'indifférence la plus complète ou la connerie totale. « Ouais, d'accord, ok. » Putain mais si tu pose une question, écoute la réponse quoi. Ou fait semblant de t'y intéresser un minimum quoi. J'tire encore plus sur ma clope, agacée par son attitude. Heureusement que demain matin j'serais plus qu'un mauvais souvenir dans sa tête et que j'reste pas avec lui toute ma putain de vie. Il fini par reposer l'assiette vide sur la table basse, silencieux, avant de se tourner vers moi et de me dévisager, encore et encore. J'me mets à mon tour à le fixer, attendant de voir si ça le met aussi mal à l'aise que je le suis lorsqu'il pose son regard sur moi. J'ai toujours l'impression qui détaille mon corps, le passe au crible, me déshabille des yeux. On dirait John. A la fin, au delà des sentiments, il restait plus que le cul. Tout ce qu'il attendait de moi, à défaut d'être à ses côtés dans la rue, c'était d'être présente à l'appart', cuisse ouverte à attendre son retour. Mentalement je crache à la gueule de John. Putain d'enfoiré. « Lève-toi. » J'relève la tête vers lui, le dévisageant sans comprendre. « Quoi ? » Je m'exécute tout de même, sans attendre de réponse d'Orion. A peine levée, il pose son joint et attrape le canapé à pleine mains, en faisant jaillir un lit. Ah ouais, quand même. Ce mec a de la ressource, en fait. J'esquisse un sourire, retenant un rire, tout en écrasant mon mégot dans le cendrier. Je le regarde préparer le lit, placé le seul oreiller à l'opposé de là où il se trouve, un sourire narquois aux lèvres. Et je réalise enfin ce qui le rend hilare. Il n'y a que ça comme lit. Pour nous deux. D'accord... J'me mords la lèvre, essayant au maximum de retenir mon rire, provoqué par ma propre stupidité. J'aurais dû m'en douter, non ? Rien ne change vraiment, entre Phoenix et Detroit. Quand t'as pas de fric, t'as qu'un seul lit dans ton appart', c'est tout. Il baisse les yeux et enlève en deux secondes futal et t-shirt. Je détourne vaguement les yeux, pas assez toutefois pour ne pas continuer à l'observer. Je détaille les tatouages qui couvrent ses bras, colorés, inextricablement liés. Bon, j'avoue, je regarde pas que les tatouages. Mais quand même. J'le regarde attraper la couette, prendre cendrier et joint avant de s'installer dans le lit. « Ouais. T'as voulu dormir chez moi, t'assumes, maintenant. » J'ai un léger moment d'hésitation, me demandant vaguement si je vais pas préféré dormir par terre avec pour seule couverture ma veste. Et puis non. « Pas de souci. » J'affiche à mon tour un sourire moqueur, tout en ôtant ma veste et mon écharpe, que je laisse tomber au sol. Sans me préoccuper de son regard darder sur moi, j'enlève mon t-shirt puis mon pantalon, ne gardant que mes chaussettes, juste pour cette fois. J'ai constamment les pieds gelés, la faute à une maladie bénigne des vaisseaux sanguins. Je saisis mon paquet de clopes et me glisse sous la couette, à ses côtés, en sous-vêtements. Je m'allonge sur le ventre et glisse une cigarette entre mes lèvres. Je l'allume et lui souffle la fumée à la gueule. Ah, j'adore sa tête surprise, c'est juste excellent de le voir complètement désarçonné par ma réaction. « Me dis pas que c'est la première fois que tu vois une nana quand même ! » Je sais bien que c'est pas vrai, ou alors ce mec est un véritable vantard. C'était limite de notoriété publique, Orion était toujours près à sortir sa queue pour le bon plaisir de ces dames, mais avant tout du sien. J'étais curieuse de voir comment la nuit allait se passer, tient.
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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeJeu 12 Avr - 16:40

    Je la vois. Il lui faut quelques secondes pour comprendre. Ses traits se figent, ses yeux se perdent; elle réalise. HAHA. C'est dr.. merde. Elle me sourit. D'un air moqueur, en plus, la salope. Pas de souci, gnagnagna. Elle retire sa veste. Son écharpe. Elle va dormir habillée ? Ah non. Son tee-shirt, puis son pantalon. Je l'observe, je redessine ses courbes de mes yeux. Elle est mal gaulée. Enfin, non, elle pourrait être super bien gaulée, mais sa maigreur fait mal à voir. Je la pensais pas si fine. Bon, ouais, j'avoue, fallait pas s'attendre au corps d'une bombasse, c'est qu'une loque rongée par la drogue, mais quand même. Quitte à ce qu'elle dorme dans mon lit, autant qu'elle soit réellement bonne. C'est dommage, j'suis un peu déçu. J'sais même pas si je pourrais la baiser, là, comme ça. J'aurais trop peur de la casser. Elle s'allonge sur le ventre et allume une cigarette. Elle trouve ça drôle de me recracher sa fumée dans la gueule ?

    _Casse-toi, fais pas ça !

    Agitant la main pour évacuer la fumée, elle semble jubiler de sa blague de gamine.

    _Me dis pas que c'est la première fois que tu vois une nana quand même !

    _Non, j'ai croisé ta mère avant ça.

    Phrase enfantine, réponse enfantine. J'écrase mon joint dans le cendrier et attrape la télécommande pour éteindre la télé. Y a des clips de merde, là. Bas les couilles de la dernière chanson de Beyoncé, c'est qu'une pute milliardaire avec un gros boule. Les gros boules, y en a partout. Evidemment, pas dans mon lit. Pas ce soir, du moins. J'crois que j'suis trop foncedé pour bander, en plus. Me grattant les couilles, j'imagine comment ça se passera, demain matin. Elle a dit qu'elle ne serait plus là et que je ne l'entendrai même pas partir. J'crois pas, non. J'ai jamais eu le sommeil lourd, si elle bouge un orteil je me réveillerai. Et sachant qu'elle va forcément se lever, s'habiller (bah ouais, elle va pas sortir à poil, normal), sûrement vouloir prendre une douche, blablabla, ben je l'entendrai. Et ça va me réveiller. Et j'suis un chien au réveil. Ok, j'suis toujours un chien. Mais surtout au réveil.

    _T'es trop maigre. C'est moche.

    Ben ouais. Ben ouais, ouais, c'est moche. J'ai pas dit qu'elle était moche (même si elle est à la limite), non, j'ai juste dit que sa maigreur était moche. Y a rien de mal à ça. Qu'elle s'en vexe si elle veut. J'm'en branle. Enfin non, j'me branle pas, même si j'aimerais bien. J'me branle tous les soirs, quand j'suis seul, normalement. Et sa présence m'en empêche. J'pourrais me branler dans son cul, ça pourrait être cool. Hm. J'imagine la scène. J'sais pas, ça serait glauque. John a du passer par là aussi. Quand même. La gueule qu'il ferait si il savait que j'pouvais baiser sa copine en trente secondes. Nan, j'suis pas précoce, putain, j'dis ça dans le sens qu'il me suffit de retirer mon calbut' et de lui monter dessus. J'ai même pas besoin de son consentement. J'm'en fous de son consentement. Techniquement, si je veux la baiser, je peux. Point. Putain. Qu'est-ce que je raconte, sérieux.

    Attrapant une cigarette dans mon paquet (il me faut toujours une clope après un bédo), je la porte à ma bouche et observe silencieusement le mur en face de moi. Il est humide. Y a une grosse trace grise, comme si on avait étalé de la merde dessus. Appart' de merde. J'vais pas me plaindre, je paie pas de loyer et j'ai un toit. Eau, électricité, j'suis tranquille. Mais quand même. Hm, tu me diras, ma baraque à Détroit puait tout autant la merde. Ma mère faisait office de meuble : affalée sur le canapé, des canettes et des bouteilles vides sur la table, la télé qui hurle. La chambre de Jessie vide, la mienne rongée par le désordre : cette baraque sentait la mort. J'suis bien, ici, finalement. Très bien. Super bien, même.

    Sortant de mes pensées, je réalise qu'elle est à côté de moi. Tirant sur ma clope, je l'observe à nouveau. Elle paraît pensive, elle aussi. J'ai même pas vu son cul. Tu me diras, c'pas trop tard. De ma main gauche, je tire la couverture, dévoilant son corps à moitié nu. Je regarde, j'me renseigne, y a rien de mal. Elle a les fesses un peu plates, mais ça passe, quand même. C'pas si mal. Tout ce qu'elle doit bouffer doit descendre dans le cul en premier chez elle. Tant mieux. Finalement, j'ai quand même un boule correct dans mon lit ce soir.
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E. Billie-Jean Milington

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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeJeu 12 Avr - 20:45

« Non, j'ai croisé ta mère avant ça. » J'ai un p'tit sourire moqueur en l'entendant parler de ma mère. Ma réponse fuse, cinglante. « Je savais bien qu'elle n'aimait que les vieux cons ! » Il m'ignore royalement et préfère s'emparer de la télécommande et éteindre la télévision plutôt que de me répondre. D'un autre côté, quoi qu'il dise, je trouverais toujours quelque chose à répondre. De la même façon que lui aura toujours une réplique blessante à me sortir. Le silence s'installe dans la pièce, un peu lourd, un peu pesant. Je tape ma cendre dans le cendrier et enfouis mon visage dans l'oreiller. Qui sait, je vais peut-être m'étouffer et mourir là, dans le canapé-lit miteux d'Orion, dans son appart' moisi, avec une pièce qu'il garde vide. Ça fait un peu miséreux tout ça, mais d'un autre côté, ça a un côté vie de bohème plutôt sympa. Genre j'ai pas d'attache, juste un pieu foireux qui n'attends pas mon retour, j'peux me casser quand j'en ai envie. Un goût de liberté qui me déplaît pas. Peut-être que j'ai trouver ma voie... « T'es trop maigre. C'est moche. » J'ai un soupir et je relève la tête, portant ma clope à mes lèvres. « Je sais. » Et c'est vrai. J'le constate chaque fois que j'me croise dans un miroir. J'aime pas cette image, elle me plaît pas, elle me donne envie de gerber et de lui cracher à la gueule. J'suis le stéréotype de la fille camée, maigre à faire peur, souffreteuse, pâle, sans consistance, comme un fantôme. « Qu'est-ce que tu veux que j'te dise ? J'vais pas bouffer quinze hamburgers par jour pour ton bon plaisir, quand même... » Encore une fois, je sais pas à qui je parle, à Orion ou à mon reflet dégueulasse dans le miroir. J'aimerais bien avoir quelques kilos en plus. C'est paradoxale, dans un sens, quand tu vois que la majorité des américains est obèse... Je tire lentement sur ma clope, presque trop à mon goût. J'ai l'impression d'être au ralenti, de flotter en apesanteur. Peut-être à cause de l'heure tardive. La fatigue m'a toujours rendue comateuse, un peu déconnectée -okay, totalement déconnectée-. Si bien que je mets deux secondes à réagir lorsqu'un gros coup de froid me fait violemment frissonner. Encore deux autres secondes et je comprends qu'Orion a tiré la couette vers lui. J'lui expédie mon pied dans le tibia, furieuse. « PUTAIN ORION !! ENFOIRÉ ! » J'ignore le regard qu'il pose sur le squelette qui me sert de corps et ramène la couette sur moi, m'y enroulant façon sushi. Seule ma tête dépasse et j'lui tire la langue, comme une gamine. Il mérite pas mieux, il agit comme un gosse. Et puis j'pense à un truc. Un truc qui est en train de me cramer les côtes, en fait. Ma clope, putain ! Je me déroule le plus rapidement possible et jette dans le cendrier la cigarette, qui a légèrement roussie la couette d'Orion et m'a méchamment brûlée la peau. C'est officielle, j'suis une véritable conne, maladroite à en crever. J'lance un regard désolé à Orion, penaude. « 'Scuse moi... » J'me relève en soupirant, récupère sur la table basse le gant de toilette qu'on avait laissé là et me dirige vers la cuisine, ouvrant le robinet d'eau au plus froid avant de l'appliqué sur la brûlure. C'est pas la première de mes blessures, ni la dernière. Mon corps entier est déjà usé jusqu'à la corde. Les os saillants ont élimée la peau, les balles ont laissé des cicatrices blanchâtres, nacrées, un peu partout. Mais ce qui choque, c'est l'aspect violacé du creux de mes coudes quand j'ai froid. Les petits trous ressortent mieux que jamais, offrant un contraste saisissant entre ma pâleur habituelle et le violet foncé des stigmates. Il me faudrait une nouvelle peau pour bien faire. Enfin... Je repose le gant sur l'évier et retourne m'allonger dans le lit, décidée à dormir, cette fois. Avec une petite moue, je jette mon paquet de clopes en dehors du lit et me couche sur le côté intact, faisant face à Orion. Il me regarde avec un air perplexe, me prenant sûrement pour une idiote finie.
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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeVen 13 Avr - 22:36

    Connasse. Le prochain coup qu'elle me fout, j'lui rend dans la gueule. Va falloir arrêter de penser qu'on va demeurer les meilleurs amis du monde jusqu'à la fin des temps. Elle tire sur la couverture, se cachant à nouveau, et s'y enroule complètement. Il ne lui fallut pas plus de trois secondes (nan j'déconne, j'ai toujours pas compté) pour se dérouler et sauter hors du lit : cette petite conne s'était brûlé la cuisse avec sa cigarette, tombée dans l'agitation. Elle est mignonne, à sautiller partout. Si seulement elle avait des seins, ça aurait fait de l'animation, j'aurais pu les observer bouger. Même pas. Elle est maigre comme une bite. C'est triste. La pauvre. Je sais que si j'avais été une meuf, j'aurais surkiffé ne pas voir mes pieds, avoir de tellement gros nibards que je pourrais caler une bouteille de bière (ou accessoirement un pénis) entre les deux. Putain, ça serait tellement cool.

    Je l'observe courir vers la cuisine armée du gant de toilette, s'épongeant la cuisse comme une blaireautte. Ouais, elle est putain de maigre. Dieu ce que c'est laid. Franchement, quoi, comment est-ce que je pourrais bander sur un tas d'os comme ça ? Déjà que la beuh ralentit tout mon système sanguin (et surtout mon cerveau), je vois vraiment, mais alors VRAIMENT pas comment est-ce que je peux ne serait-ce qu'imaginer que ma queue se durcisse sur un truc pareil. Un lémurien ou un chinchilla aurait fait plus d'effet, je crois. Nan. Nan, nan. Quand même pas. Merde. C'est sale. Merde. Un chinchilla, quoi. Merde. Putain. Putain. Un lémurien, même. C'est crade un lémurien. Putain, ma gueule, ma gueule, chut. Cul. Pense à du cul. Aaaah. Ah ouais. Ouaaaais.

    _'Scuse moi...

    Pourquoi elle s'excuse ? Ah mais la salope ! Putain ! Elle a cramé ma couette ! Petite pute d'Australie. Bordel. Ouais, pour dire combien sa putasserie vient de loin. Enculé, elle a cru j'avais les moyens de me payer une nouvelle couverture tous les mois ou quoi ? J'lui enfilerai par les fesses la couverture. Salope. Pute. Putain. J'dis rien, franchement, j'dis rien, sinon j'sais que j'lui fais avaler ses dents. Vaut mieux que je dise rien. Voilà, c'est bien, tu soupires, tu fermes les yeux, tu éteins ta clope et tu l'ignores. Voilà. Parfait. Parfait. Calme.

    _CONNASSE !

    Hm. C'est ce qu'on appelle garder son calme. Tu me diras, ça vaut mieux qu'un doigt dans son cul. Quoique, hein. Mais ça ferait bizarre de l'enculer parce qu'elle a cramé ma couette, quoi. Ben ouais, j'sais pas, imagine. Sinon tout serait un pretexte à enculer des gens. "Hé, salut ! Oh tu as de beaux lacets, on s'enfile ? Hoho." Non. Non. Mais bon. Voilà. Hein.

    _Tu casses les couilles Georgia, putain, tu casses les couilles. Et putain, elles ont pas besoin d'être plus brisées que ça, tu les as déjà suffisamment moulues pour en faire du café demain. Maintenant couche toi, ferme ta gueule, et me les brise pas plus. Bonne nuit.

    Putain, ce qu'elle peut me faire chier. J'pense avoir été suffisamment clair, je ne veux plus entendre le son de sa voix. Qu'elle se taise, qu'elle s'étouffe, qu'elle meurt; je m'en branle. Je veux juste pas l'entendre. J'suis pas son pote, son père, son frère ou sa pute, j'ai fait ma BA du siècle (oui, une tous les cent ans, ça me paraît être raisonnable), ça ira. Qu'elle se contente d'être reconnaissante, et tout le monde sera heureux.

    *ELLIPSE*

    Putain. Quelle heure il est ? Il fait jour. J'ai cet enculé de merde de soleil à la con dans les yeux. Elle est toujours là. J'serai pas là à ton réveil, gnagnagna. J'suis réveillé, salope, et t'es toujours là, un bout de cul qui dépasse de la couette, un sein rebelle qui s'échappe et une main sur mon bras. Cette vision a quand même quelque chose de touchant. On dirait une pub d'appel à dons pour le sida. Genre : "vous ne voulez pas que ces personnes continuent à souffrir ? envoyez-nous de l'argent, on arrangera tout." Ouais. J'devrais prendre une photo. La foutre sur internet. Hm. J'ai pas d'ordinateur. Hm.

    Enervé pour je ne sais quoi, je me lève. J'ai envie d'un café. Je bois pas de café. J'ai jamais eu de café chez moi, parce que c'est cher. Mais là, là, putain, j'ai envie d'un café. J'ai des voisins. Ils doivent en avoir, eux. Sortant de l'appart', encore à moitié à poil (oui, en fait j'ai surtout une voisine), je toque à la porte d'à côté. Ouais, mais ça se trouve il est six heures du mat. Boh, on s'en branle. Qui peut résister à mon charme fou ? Elle ouvre la porte. Elle doit avoir dans les cent cinquante ans, au moins, mais elle est mignonne. Elle me regarde avec de gros yeux ronds, et je lui explique mon souci. Avec son sourire pervers d'une femme qui n'a pas vu une queue depuis la première guerre mondiale, elle m'offre tout un paquet de café soluble. Hé ouais, prenez en de la graine, je fais même effet sur des cadavres. La classe, n'est-ce pas. Retournant chez moi, je jette un rapide coup d'oeil à Georgia, toujours affalée, comme morte.

    _Réveille-toi !

    Bah quoi. J'allais pas lui faire un bisou sur le front et lui apporter le café au lit, quand même. Elle va se lever et me le faire. Faut pas déconner.
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E. Billie-Jean Milington

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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeSam 14 Avr - 18:26

J'regarde Orion éteindre sa clope d'un air à peu près calme, respirer un bon coup, m'ignorant royalement. C'est tout ? J'm'attendais à plus de la part du tatoué mais apparemment non, il a l'intention d'en rester là, de rien ajouter pour la couette que j'ai un peu roussi. Y a rien de grave, en même temps, c'est juste le drap qui a pris, surtout. La couette en elle-même, elle a rien. J'lui rachèterais des draps, pas de panique. « CONNASSE ! » J'me disais aussi, c'était trop beau pour être vrai. Ce mec est beaucoup trop barré pour rester calme face à un truc aussi insignifiant. J'reste figée deux secondes par la surprise, un peu effrayée aussi. J'vois déjà mon cadavre dans une mare de sang pour un drap brûlé. « Tu casses les couilles Georgia, putain, tu casses les couilles. Et putain, elles ont pas besoin d'être plus brisées que ça, tu les as déjà suffisamment moulues pour en faire du café demain. Maintenant couche toi, ferme ta gueule, et me les brise pas plus. Bonne nuit. » Au moins c'est dit. Vexée, je m'exécute et m'allonge dans un silence religieux, tournant le dos à Orion, m'appuyant au passage sur la petite brûlure qui me vrille les côtes. Bah, tant pis, j'suis encore capable d'endurer ça pour pas avoir a supporter sa gueule de con. J'm'endors en quelques minutes, littéralement épuisée. [...] « Réveille-toi ! » Mh ? J'roule sur le côté et m'allonge sur le dos, posant un bras en travers de mon visage, sur mes yeux. Déjà, y a un truc qui cloche. Hier soir, je m'étais pas endormie sur l'autre côté, celui qui avait été blessé ? Mais qu'est-ce que je foutais dans cette position ? Et l'autre qui gueule dès le matin... Laborieusement, j'enlève mon bras et découvre un Orion à moitié à poil, comme hier soir. Il tient à la main un paquet de café soluble et je repense à ce qu'il m'a dit hier soir. Je lève un sourcil perplexe, un sourire moqueur aux lèvres. « Putain mais c'était pas qu'une expression, t'es vraiment aller te faire moudre les couilles pour le café ce matin ? Bravo pour l'effort, connard. » D'attaque dès le matin. J'suis à peu près aussi aimable qu'une porte de prison au réveil, à plus forte raison si j'suis tirée du lit par un enfoiré comme Orion. J'envoie voler la couette loin de moi et me lève, attrapant ma veste avant de l'enfiler et de la fermer pour me protéger du froid. J'me retrouve debout face à Orion, son paquet de couilles -café, pardon- moulu à la main. J'lui ôte des mains et me dirige vers la cuisine. « J'm'en occupe, t'es pas foutu de faire cuire des pâtes, ça m'étonnerait que tu sache faire du café. » J'm'attaque donc à la préparation d'un café buvable. Bon, pas de machine, va falloir le faire à l'ancienne. Je récupère la casserole d'eau que j'ai utilisé hier soir, la remplie d'eau que je mets à bouillir. Pendant ce temps, je cherche dans ses placards deux tasses et des filtres à café. Heureusement, j'en trouve un paquet, dans lequel je pioche un filtre en papier. Je sais pas encore comment je vais me démerder, mais je vais lui faire, son café. Je regarde autour de moi et avise une cruche qui pourrait faire l'affaire. Dans mon dos, l'eau s'est mis à bouillir et je place mon filtre sur la cruche. Je verse un peu de café dans le filtre et tout en maintenant en place le papier, je fais couler précautionneusement l'eau bouillante sur le filtre. J'entends le café couler dans la cruche, satisfaite de moi. Comme quoi, j'suis encore foutue de préparer quelque chose à grailler. Une fois le café prêt, je le verse dans les deux tasses et les apporte au salon, en tendant une à Orion avec un petit sourire. « Bonjour, au fait. » Nouveau petit sourire, pendant que je sirote mon café en soufflant de temps en temps dessus. Pas mauvais, quand même. Orion me jette de drôle de regards, qui commencent à m'échauffer. « Panique pas, j'vais bientôt partir... Merci pour la nuit. »

c'est d'la maaaarde
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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeSam 14 Avr - 20:23

    Les yeux petits, je l'observe émerger lentement. Elle regarde le paquet de café.

    _Putain mais c'était pas qu'une expression, t'es vraiment aller te faire moudre les couilles pour le café ce matin ? Bravo pour l'effort, connard.

    A ce moment-là, je n'ai qu'une scène en tête : moi l'attrapant par les cheveux et lui explosant la gueule contre la table basse, pile sur son front, creuser son visage, voir le sang couler, et lui chier dessus après. Salope, putain, salope, putain, salope. Putain, Orion, retiens-toi, une baffe de bon matin n'est jamais synonyme de bonne journée. Putain ce que je la déteste, putain, je lui foutrais mon poing dans la gueule. Connasse, petite pute. Je t'offre mon lit le temps d'une nuit, j'te nettoie l'arcade, j'accepte que t'écrases tes clopes dans mon cendrier et j'accepte même tes pieds miteux sur ma moquette alors putain, putain petite pute, ferme ta grande gueule. Elle se lève et m'attrape le paquet de café des mains.

    _J'm'en occupe, t'es pas foutu de faire cuire des pâtes, ça m'étonnerait que tu sache faire du café.

    Reste calme, reste calme, reste calme. Respire. Putain, faut que je me calme. Encore un mot dans le genre et je lui scie le cul. Ok, faut que je fasse un truc. Replier le lit. Voilà, je vais replier le lit. Ca va me détendre. Je jette l'oreille et la couverture par terre et en deux temps trois mouvements, le canapé refait surface. Je m'assois, attrape une cigarette et l'allume, poings serrés et mâchoires crispées. Qu'est-ce qu'elle farfouille dans mes placards encore ? Des filtres à café. Putain, j'ai des filtres à café moi ? J'savais même pas. Ils devaient être aux anciens locataires, parce que j'ai jamais acheté de filtres à café, ça coûte la peau du cul. Cinq minutes plus tard, elle pose le café devant moi.

    _Bonjour, au fait.

    Ta gueule, putain, ferme ta gueule. Je la fixe souffler comme une cruche sur son café. Enfin, sur MON café. J'attrape ma tasse en ne manquant pas d'en reverser sur la moquette et je porte la boisson à mes lèvres. Putain, ça fait du bien.

    _Panique pas, j'vais bientôt partir... Merci pour la nuit.

    Tant mieux, enfin une décision intelligente. J'commence à plus la supporter. J'suis déjà accoutumé à sa démarche, à ses hanches saillantes et à ses doigts aussi fins que des brindilles. Son maquillage avait coulé et ses cheveux étaient ébouriffés, ça lui donnait un petit air sauvageon. Bon, elle avait toujours cette expression de salope accroché au visage, mais ça ça lui était propre, j'm'y étais presque fait. Bon, hein, ouais, j'avais toujours envie de la tarter à chaque fois qu'elle ouvrait sa petite bouche de pute, mais bon. Trois gorgées et ma tasse est vide. J'avais vraiment envie d'un café. J'en bois jamais, faut pas m'en vouloir. Je tire sur ma cigarette, toujours silencieusement, et j'observe le sol, pensif. Cette nuit a vraiment été trop bizarre. Dans un moment d'inconscience, j'attrape la télécommande et allume la télé. Flash info. Ah, tiens, des images de Détroit. Je reconnais tout de suite ce qui s'apparente au centre ville. Quelqu'un s'était fait flinguer, encore. Drôle qu'ils en parlent, avec le nombre de meurtre qu'il y a quotidiennement... Une bande défile en bas de l'écran, des choses y sont écrites. Je sais pas lire. Je sais pas qui c'est.

    _Y a écrit quoi, en bas ?

    J'ai même plus honte de montrer que je sais pas lire. Ca arrive, même en 2012 des gens sont parfaitement analphabète. Une seule moquerie et je la traîne au sol.
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E. Billie-Jean Milington

E. Billie-Jean Milington

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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeDim 15 Avr - 16:48

Orion reste silencieux tandis que je m'active dans son appartement, tout en luttant manifestement contre une envie violente de m'exploser la gueule. Ça se comprends. Moi aussi, je m'énerverais, si je m'avais en face de moi. J'suis à peu près aussi chiante qu'une nuée de mouches, bruyante, hyperactive quand je suis mal à l'aise. Normal que j'agace Orion. Si on ajoute à ça mon statut particulier d'ex de John, c'est foutu, il a toutes les raisons du monde de me haïr, de crever d'envie de m'éclater contre un mur. Sauf que ça serait désordre. Donc il se retient, tirant comme un fou sur sa cigarette. Il a avalé son café en trois gorgées sans un commentaire. Je me tais également, debout derrière Orion, buvant mon café à petites gorgées. Il fini par briser le silence en allumant la télévision. Detroit apparaît à l'écran. La ville est reconnaissable entre mille : grise, triste, puant la mort même à travers le reportage. Des noms défilent en bas de l'image. David Cupperman, Nathan Everleight, Kevin Jones, des Dolphins Bulls. Cameron McGuiness, Jody Sutherland, Eddy Fitzgerald, Mike Hemerson, de notre gang. Tous morts. La voix monocorde de la présentatrice parle d'un règlement de comptes entre bandes rivales. Pauvre conne, si tu savais... C'est au-delà de ça. « Y a écrit quoi, en bas ?
» La voix d'Orion me fait sursauter. Nerveuse, je me mords la lèvre et hésite un moment avant de lui répondre. J'ai même pas la présence d'esprit de me moquer de lui. « David Cupperman, Nathan Everleight, Kevin Jones. Cameron McGuiness, Jody Sutherland, Eddy Fitzgerald, Mike Hemerson. Ils sont morts. » Les larmes me piquent les yeux et je cligne des yeux comme une malade pour les retenir. J'avale d'une traite le café qu'il me reste et vais m'assoir sur le canapé, attrapant mon paquet de clopes sur la table basse, à côté du magnum. Putain mais il a pas bougé de là, lui ?! Agacée, je l'envoie valser d'un revers de main. Il tombe sur le sol dans un bruit sourd et je me mords à nouveau la lèvre tout en sortant une clope. Je la porte à ma bouche, l'enflamme et tire nerveusement dessus. Le reportage continu, terne, à priori sans grand intérêt, hormis la liste de nom qui continu de défiler. Et soudain, le visage de John s'affiche à l'écran, en grand. J'ai un violent frisson et me renfonce dans le canapé en découvrant ses yeux bleus, inquisiteurs. J'ai beau me dire qu'il ne s'agit que d'une photo neutre, visiblement prise lors d'une de ses gardes à vues, j'ai l'impression horrible qu'il me fixe, qu'il voit ce que je pense de lui. Et qu'il va jaillir de l'écran pour m'étrangler. J'ai envie de gerber, de rendre le café que je viens d'avaler. La voix de la présentatrice explique qu'il est soupçonné des meurtres de David, Nathan et Kevin, et que Cam', Jody et Eddy sont morts pendant l'attaque de la planque des Dolphins. Elle achève en détaillant les crimes de John, multirécidiviste, meurtrier, dealer, ect. Les chefs d'accusations se suivent et ne se ressemble pas. A les entendre, John est l'ennemi public n°1, le type à abattre. Déglutissant difficilement, je me tourne vers Orion, guettant une réaction, une parole. Rendue nerveuse par son mutisme, je fini par rompre la chape de silence qui s'est abattue sur l'appartement. « Qu'est-ce que t'en dis ? »
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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeDim 15 Avr - 23:01

    _David Cupperman, Nathan Everleight, Kevin Jones. Cameron McGuiness, Jody Sutherland, Eddy Fitzgerald, Mike Hemerson. Ils sont morts.

    Je reste figé devant l'écran. Impassible, neutre, choqué. Perdu. David, Nathan, Kevin, putain, je les connaissais. C'était Nathan, le chef. David et Kevin, deux de mes meilleurs potes. Je sais pas comment réagir. J'crois que je vais rester là, assis, à rien faire. Jusqu'à ma mort. Encore trois, putain, encore trois. Cameron, Jody, Eddy et Mike, je m'en branle, je les connaissais pas, c'était quatre des chiens de John. Putain, mais qui a osé ? Putain, mais qui a osé ? J'espère franchement que c'est pas John, sinon je retourne à Phoenix uniquement pour le buter d'une balle dans le cul. Et je le ferai, putain, je le ferai. Il a jamais quitté Détroit, ce petit connard, il y est forcément. Putain, si c'est lui, je le déboîte.

    La présentatrice télé annonce enfin le suspect. Putain, c'est John. Sa photo est affichée, avec toutes les informations qui vont avec. Taille, âge, poids, couleurs des yeux, des cheveux, dernière tenue vestimentaire aperçue. Il est annoncé comme étant l'ennemi public numéro un, comme quoi il faudrait s'en méfier, que c'est quelqu'un de très dangereux, tout ça tout ça. Mon cul, putain, mon cul. Avoir buté ma soeur ne lui a pas suffit ? Fallait en plus qu'il s'occupe de Nathan, David et Kevin ? Enculé de ta race, petite bite, salope. Putain, pourquoi, mais pourquoi ? J'aurais jamais du partir. Si j'étais resté, y aurait sûrement pas eu autant de sang. Y a eu trop de sang. Y a toujours trop de sang. Putain.

    _Qu'est-ce que t'en dis ?

    Sans même la regarder, je reste fixé sur la télé. Le flash info se termine sur une information non négligeable : John aurait fait ça car il recherchait quelqu'un. Je suis sûr que ce quelqu'un est devant moi. Je tourne la tête, comme un fou, je la fixe, putain, et si je la tuais, là, maintenant ? Comme ça tout est terminé. Plus de souci. Me levant brutalement, j'envoie la table valser à l'autre bout de la pièce, faisant chuter tasse, assiette, cigarettes et cendrier au sol. J'suis comme une bête en cage. Je fais les cent pas, je réfléchis, putain, putain, je sais que j'suis dans la merde, je savais que cette nana ne m'attirerait que des problèmes. J'vais la frapper, putain, faut que je la bute. Explosant mon poing contre le mur afin de ne pas lui exploser la gueule tout de suite, j'hésite à me flinguer aussi. Ca aussi ça résoudrait pas mal de problèmes. Nan, en fait nan. Ca serait trop facile.

    _C'que j'en pense ? C'que j'en pense, petite pute, c'est que tout ça c'est de ta faute. Tiens, ramasse-le le flingue, tire toi une balle, t'as six personnes qui sont mortes parce que l'autre enculé te cherche. Ah t'es fière, hein ? T'as voulu reprendre ta vie en main, t'en as piétiné six en partant.

    Le flingue est même pas chargé, de toute façon. Et je sais que c'est pas de sa faute, que tout ce qu'elle a voulu, c'est se barrer de toute cette merde, je peux que la comprendre, j'ai fait pareil. Elle a pas eu de chance, elle s'est accroché à un enculé pendant trop longtemps qui maintenant sait plus quoi faire de sa bite. Me calmant, je retourne m'asseoir sur le canapé, la tête dans les mains. Me faut de l'alcool. Je me relève illico et me dirige vers la cuisine, m'emparant de la dernière bière dans le frigo. Un coup de dent pour l'ouvrir et j'en avale trois grosses gorgées. Ouais, je viens de boire un café, ça fait une demie heure que je suis levée, mais là j'ai besoin de picoler. Putain, si seulement j'avais du whisky, de la vodka, un truc plus sec. Même pas. Pas de thunes. Me faut vraiment un boulot.

    _Ecoute, tu restes chez moi tant que la police l'a pas arrêté. Dieu sait que j'ai qu'une idée en tête, c'est t'exploser la gueule, t'incinérer et jeter tes cendres dans une fosse commune, mais trop de sang a coulé. Je t'accompagne dans la journée chercher tes bagages là où tu les as laissés, si tu en as du moins, et j'arpenterai les rues tout à l'heure pour trouver un deuxième matelas, parce que je passerai pas une nuit de plus à côté d'un cadavre pareil. Compris ?

    Ouais, pour une fois dans ma putain de vie d'enculé, je prends les choses en main. Va falloir trouver un moyen de s'entendre, on a pas le choix. D'ailleurs, première chose que je vais faire, c'est emprunter le téléphone de la voisine et demander à me faire retirer de l'annuaire. Il serait capable de débarquer à Phoenix. Et ça, c'est no way.
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E. Billie-Jean Milington

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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeMer 18 Avr - 14:53

J'aurais dû la fermer. Ou plutôt, j'aurais jamais dû venir chez Orion. J'aurais jamais dû quitter Detroit, j'aurais jamais dû me laisser entraînée dans ce combat merdique, j'aurais jamais dû rencontrer John. Parce que s'il n'y avait pas eu tout ça, alors les sept disparus seraient toujours vivants. Ou en tout cas ils ne seraient pas morts par ma faute. Et Orion ne serait pas là, à me regarder comme un dément, hésitant sur la façon dont il fallait me tuer. Parce qu'il le fallait. John ne s'arrêterait pas tant qu'il n'aurait pas mis la main sur moi, et pour cela, il n'hésitera pas une seconde à mettre le pays à feu et à sang. Le tatoué se lève d'un bond et soulève la table, expédiant tout ce qu'elle porte à terre, dans un grand bruit effrayant. Je sursaute violemment, surprise et effrayée. Pourtant je sais à quel point Orion peut être violent, excessif dans ses réactions. Mais j'suis quand même stupéfaite de le voir ainsi. Je me mords la lèvre comme une malade en le voyant envoyer son poing serré dans le mur. C'était le mur ou ma gueule, à voir celle d'Orion. Il se retourne vers moi, fou de rage. « C'que j'en pense ? C'que j'en pense, petite pute, c'est que tout ça c'est de ta faute. Tiens, ramasse-le le flingue, tire toi une balle, t'as six personnes qui sont mortes parce que l'autre enculé te cherche. Ah t'es fière, hein ? T'as voulu reprendre ta vie en main, t'en as piétiné six en partant. » Je me glace. Il a raison. Totalement raison, tout est de ma faute, absolument tout. « Au moins on est d'accord sur un point... » Sans répondre il revient près du canapé et s'y laisse tomber, la tête dans les mains, pour se relever aussitôt et se diriger vers la cuisine, où je l'entends ouvrir le frigo. Y a quoi dans le frigo... Je sais plus, c'est pas la question, on s'en branle de ce qu'il y a dans son putain de frigo. « Ecoute, tu restes chez moi tant que la police l'a pas arrêté. Dieu sait que j'ai qu'une idée en tête, c'est t'exploser la gueule, t'incinérer et jeter tes cendres dans une fosse commune, mais trop de sang a coulé. Je t'accompagne dans la journée chercher tes bagages là où tu les as laissés, si tu en as du moins, et j'arpenterai les rues tout à l'heure pour trouver un deuxième matelas, parce que je passerai pas une nuit de plus à côté d'un cadavre pareil. Compris ? » Je hoche la tête sans me retourner vers lui. Je me vexe pas pour la remarque à propos de notre nuit, m'efforçant de me souvenir où j'ai laissé mes affaires. Ah oui, le bar d'hier soir... Mon sac de couchage et un mince matelas de camping sont dedans. Ils m'avaient été particulièrement utiles entre deux trains, pendant mon voyage. Je déglutis et me retourne vers Orion, évitant de le regarder dans les yeux. Il m'en veut à mort et c'est compréhensible. Je m'en veux moi-même. « J'avais amené un sac de couchage et un matelas de camping, ça ira très bien... J'irais les chercher tout à l'heure. » Et mécaniquement, je me lève et entreprends de ramasser tout ce qu'Orion à envoyer valser tout à l'heure. A genoux au milieu des débris de tasses et des clopes éparpillées, je me concentre sur mes mains pour ne pas penser à autre chose. Mais la vision de John sur l'écran de télévision et les informations me forcent à envisager une possibilité pour le moins déplaisante. Frissonnante, je relève la tête vers Orion, une boule au ventre et l'envie de gerber ma peur grandissante. « Tu crois qu'il va débarquer ici ? » Non...
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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeMer 18 Avr - 19:30

Because...because...she came here with me ϟ O&G Tumblr_lxn4i7PArC1qkyhyzo1_500_large

    Bière à la main, je l'observe s'abaisser et ramasser mes conneries. Des verres se sont pétés dans l'action. Je bois vite, parce que je suis énervé. En fait, je sais pas. Si, ouais, j'ai la rage, parce que j'ai encore perdu ce qui aurait pu s'apparenter à des proches. Je suis sûr qu'eux m'en voulaient pas d'avoir tout lâché et d'être parti. J'en avais déjà parlé avec Kevin, qui était le seul à peu près humain parmi tous. Lui aussi rêvait de partir de Détroit. Lui visait Seattle. J'ai jamais su pourquoi Seattle. Cette ville l'attirait. Il sera jamais allé à Seattle. Il n'aura connu que Détroit et sa merde. J'espère que son paradis ressemblera à Seattle. C'est vrai qu'il avait une gueule à vivre à Seattle ce mec. Ouais. Quel bordel, putain, quel bordel.

    _J'avais amené un sac de couchage et un matelas de camping, ça ira très bien... J'irais les chercher tout à l'heure.

    Silencieux, j'allume une cigarette. J'irais avec elle. Je refuse qu'elle sorte seule. Même si je l'aime pas, je veux pas la voir mourir. Pas si ce ne sont pas mes mains qui lui accordent son dernier souffle. J'ai l'impression que j'ai pas envie de reproduire la même erreur qu'avec Jessie. J'l'ai pas assez protégée, j'aurais voulu rester à ses côtés plus souvent. La suivre partout, avoir toujours un oeil sur elle. Disons que je ne laisserai pas une connerie pareille se reproduire. Je vais sûrement vivre un certain temps aux côtés de Georgia, et même si j'me voile la face, c'est sûr et certain que des liens vont se créer. Nan, pas des liens genre on va devenir les meilleurs amis du monde ou elle sera la femme de ma vie, nan, rien de tout ça. Mais y aura sûrement un truc. Y a même déjà un truc. Elle est chez moi, elle va aller chercher ses affaires. Y a déjà un truc, ouais.

    _Tu crois qu'il va débarquer ici ?

    Sa voix me sort de mes pensées. Je la fixe. Elle a l'air tellement vulnérable. Ses yeux trahissent son effroi; accroupie par terre parmi les déchets, elle me fait pitié. T'as limite envie de la relever, de lui foutre deux baffes. Elle a aucune raison d'avoir peur. J'suis là. Elle est avec moi. Avec toute la haine que j'ai vis-à-vis de John, elle a aucune peur à avoir. J'lui trancherai la gorge avant même qu'il n'ait le temps de sortir son flingue. Elle a pas à avoir peur. Moi j'ai pas peur. Et si moi j'ai pas peur, elle non plus. Putain, nan, j'ai pas peur. J'ai même hâte qu'il ramène sa gueule d'enculé sur Phoenix. J'ai pas mal de choses à lui dire. Et à lui faire, aussi. Putain, ouais, qu'il se ramène. J'attends que ça.

    _Ouais, j'pense qu'il finira par te retrouver. Mais j'serai là. J'lui foutrai mon magnum au fond de la gorge et j'lui accorderai aucun pour parler. Il crèvera, crois-moi.

    Je sais même pas si je cherche à la rassurer en disant ça. Finissant ma bière et écrasant ma cigarette je me lève et m'approche d'elle. Attrapant son bras, je la lève d'un coup et la plaque contre le mur. Je plonge mon regard dans le sien, froidement. Nos souffles s'entremêlent. Nos visages sont tellement proches que je distingue le détail de ses iris. Je sais pas trop ce que je suis en train de faire. Je passe une main sur sa hanche tandis que l'autre agrippe toujours son bras. Je la serre fort. Je sais pas pourquoi. Je dois sûrement lui faire mal. Je m'en fous. Nerveusement, je serre les mâchoires. J'ai toujours les yeux bloqués dans les siens. J'crois que j'ai plus conscience de ce que je fais. Mon haleine pue sûrement la bière. J'm'en fous. Je sais pas ce que je fais. Mais j'le fais. Un silence pesant régnait dans la pièce tandis que que je cherchais à comprendre ce que je lisais dans son regard. De la peur. De la hantise. Du néant, pas mal de néant. Cette fille est complètement perdue. J'm'en fous. Elle est bloquée, là, entre mes muscles et ce mur moisi. Brusquement je l'attire vers moi, resserrant mon étreinte. Seulement quelques millimètres séparent nos deux visages.

    _T'es sûrement la fille la plus conne que j'ai jamais rencontré.

    Lâchant son bras je passe ma main dans ses cheveux, derrière sa tête, les empoignant d'une main ferme. Impassible, je continue à la fixer, putain, je sais pas ce que je suis en train de faire. J'hésite entre l'égorger, là, maintenant, ou bien la baiser comme on l'a rarement baisée. J'pense que ça me détendrait pas mal. D'un coup de rein sec je la repositionne contre le mur, le dos parfaitement aligné à la cloison. Le silence s'était réinstallé. J'arrivais pas à savoir si elle était intriguée ou bien effrayée. Je réalise que nous sommes tous les deux toujours presque nus. Je sens la chaleur de sa peau contre la mienne et là, j'ai vraiment envie de la baiser. Sans rien lui dire, je lâche ses cheveux et sa hanche et je la porte jusqu'au canapé. Elle est tellement légère, je la sens même pas. J'ai toujours son visage aussi proche du mien, j'arrive pas à détacher mon regard du sien. Je l'allonge sur le canapé, fermement par automatisme et me positionne au-dessus d'elle. Putain, ouais, j'vais la baiser. Qu'elle le veuille ou non. Je sais même pas pourquoi j'fais ça. Mais j'ai putain d'envie de le faire. Et j'vais le faire.
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E. Billie-Jean Milington

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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeMer 18 Avr - 21:42

« Ouais, j'pense qu'il finira par te retrouver. Mais j'serai là. J'lui foutrai mon magnum au fond de la gorge et j'lui accorderai aucun pour parler. Il crèvera, crois-moi. » Je frissonne en l'entendant déclarer qu'il va tuer John. J'ignore si c'est de la peur ou de l'excitation, toutefois. Faut être barrée pour souhaiter la mort de son ex, non ? Et si l'ex en question est un psychopathe qui vient de tuer six personnes pour mettre la main sur une fugitive ? Il y a prescription, non ? En attendant, je n'ai qu'une envie; voir John étendu à mes pieds dans une mare de sang. Je suis moins expansive qu'Orion mais la mort inutile de Cameron, Jody, Eddy et Mike me rend tout aussi furieuse qu'il ne l'est. Au moins, moi, je ne casse pas les tasses, quoi... Mais je n'arrive pas à comprendre ce qui a bien pu lui passer par la tête. Il a dû croire que j'avais fini par me rallier aux Dolphins. Mais il faut être complètement con pour croire à ça. Les Dolphins sont à peu près tous calqués sur Orion, caractère de merde inclus, et la simple vue d'un chien de John les fait sortir leur flingue. La preuve, à peine quelques minutes après mon arrivée, Orion avait essayé de m'étrangler. J'ai un soupir et me tourne pour poser sur la table basse les débris que j'ai ramassés. Le plus gros est enlevé. Il faudrait passer un coup de balai pour chasser les plus petits bouts, mais on verra plus tard. Je ne prête pas attention à Orion, que j'entends approcher. Et je sens sa main aggripé violemment mon bras, m'obligeant à me relever et me plaquant contre le mur. Tétanisée, je suis incapable du moindre geste de résistance. Ses yeux cherchent les miens et finissent par accrocher mon regard. Ses yeux bleus me figent sur place. Muette, je sens sa main sur ma hanche, l'autre sur mon bras, le tenant toujours aussi fortement. Je me mords la joue pour ne pas gémir. Il va me casser le bras, putain... Je sens mon souffle s'accélérer sous la nervosité. Je suis morte de trouille, je dois dire. Malgré sa main sur ma hanche, je ne peux pas m'ôter de la tête la soirée d'hier soir, les mains d'Orion serrées autour de mon cou. Et ce matin, les informations... Il a toutes les raisons du monde de me tuer, et je lui en serais presque reconnaissante. Brusquement, il m'attire contre lui et nous nous retrouvons serrés l'un contre l'autre. « T'es sûrement la fille la plus conne que j'ai jamais rencontré. » Son souffle balaye mon visage et je frissonne. Non. Non, j'ai plus le droit d'éprouver ça, ce désir, cette excitation... J'avais abandonné tout ça en quittant John et Detroit, c'était pas pour tout récupéré ici ! A plus forte raison maintenant que sept personnes n'y auraient plus droit non plus. Sa main quitte mon bras et vient se loger dans ma nuque, agrippant mes cheveux. Cette fois, je gémis et serre les dents aussitôt après. Hors de question de lui montrer qu'il me fait mal. Il scrute mon visage, à la recherche de quoi ? D'une émotion ? J'en ai plus, j'ai tout jeté. Une fêlure dans le masque de froideur que je m'impose ? Jamais. Jamais je ne lui ferais le plaisir de laisser tomber le masque. D'un coup de rein, il me replace contre le mur, me maintenans bien droite dans ses bras. Le silence est pesant dans l'appartement, uniquement rompu par les pubs qui passent à la télévision, qu'on a oublié d'éteindre. Toujours silencieux, il lâche ma hanche et mes cheveux, avant de me porter jusqu'au canapé. Je le laisse m'allonger dessus et se foutre au-dessus de moi, me surplombant de toute sa hauteur. Je suis incapable de le quitter des yeux. J'ai trop peur qu'il fasse un geste contre moi si je le lâche un instant du regard. Je me mords un moment la lèvre avant de déglutir. Je me redresse sur les coudes comme je peux, autant que le corps d'Orion au-dessus de moi me le permet. « Qu'est-ce que tu fous, Orion ? » Avec un effort, je jette un coup d'oeil à la pub pour du produit wc qui passe et je tends la main pour attraper la télécommande sur la table et éteindre la TV. Je la remets à sa place et me reconcentre sur Orion, toujours bien présent. En appui sur mes coudes, je me retrouve plus proche du visage d'Orion que je ne le croyais. Je détourne le regard un instant, avant de revenir vers ses yeux. Lentement, j'approche mes lèvres du tatoué et l'embrasse doucement, avec précaution, comme si j'avais peur de réveiller une bête féroce. Après quelques instants, je me recule pour observer sa réaction, tout en réfléchissant à ce que je ressens. J'ai pas l'impression de trahir John, ni son gang. Même si j'ai été fidèle à l'un comme à l'autre, en quittant Detroit, je les ai tout les deux abandonnés au profit de ma liberté. Je ne suis redevable ni à l'un ni à l'autre. Alors non, je n'ai vraiment pas le sentiment d'être une traîtresse. Au mieux une idiote qui se laisse faire comme une poupée de chiffon... Et encore. Une poupée aurait plus de volonté. Là, j'me laisse totalement aller avec Orion, parce que j'en ai ras le cul de vivre sous pression, sous contrôle permanent. J'me suis pas enfuie de la prison qu'était devenu Detroit pour qu'on me coupe les ailes sitôt arrivée à Phoenix.

ça fini en grosse merdasse x_x mais j'fatigue
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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeMer 18 Avr - 22:20

    _Qu'est-ce que tu fous, Orion ?

    C'est vrai ça, qu'est-ce que je fous ? Va savoir. Elle est nerveuse. Ça se voit. Tous ses traits la trahissent. Elle attrape la télécommande, éteint la télé (quelle merveilleuse idée au passage) et, timidement, replonge ses yeux dans les miens. Je sais toujours pas pourquoi je fais ça. Mais là, j'ai terriblement envie de la baiser. Pas de lui faire l'amour, pas de douceur, de précaution, juste du sexe. Oublier le temps d'une demie heure toute cette merde, baiser cette nana, et retrouver la réalité un peu plus tard. En appui sur ses coudes, elle est si proche de mon visage que je la sens; son odeur valse dans mes narines et j'ai l'impression de m'imprégner complètement d'elle. Ça ne me dégoûte même pas. Je suis trop obnubilé par l'idée de la pénétrer pour ressentir une quelconque répulsion. Soudainement, elle s'approche encore un peu et m'embrasse avec la douceur d'un agneau, comme si elle me craignait, pas sûre d'elle même, de ses intentions ou des miennes. Je me laisse faire, parce que c'est ce que j'attendais. Je sens ses lèvres chaudes contre les miennes, ses petits seins contre ma poitrine; le baiser n'aura duré qu'une seconde ou deux. Elle me regarde, neutre; j'ai du mal à comprendre ce qu'elle ressent. Elle a l'air pensive. Pas hésitante ni rien, juste pensive.

    J'réalise aussi que je suis sur le point d'avoir en ma possession le bien le plus cher de mon pire ennemi, et ça ne fait qu'accroître ma rage. Passant ma main dans sa nuque, j'approche son visage du mien et l'embrasse à nouveau. Mais plus fougueusement, histoire de lancer les choses. Je serre nos corps, cale mes jambes entre les siennes et redessine ses courbes de ma main libre. Putain, si seulement j'avais un téléphone plus performant, j'aurais filmé tout ça et j'l'aurais envoyé à John, histoire qu'il se tape la kékétte la plus rageuse de sa vie. Ma main sur ses fesses, je libère ses lèvres et la regarde, d'un de ces regards perçants et impassibles.

    _J'sais que j'suis en train de faire une grosse connerie. J'ai rarement été aussi sur d'un truc.

    Pourquoi j'lui dis ça ? J'sais pas. J'dois être complètement stupide. Je suis complètement stupide. Je l'embrasse à nouveau, comme pour l'empêcher de répondre et je fous ma main dans sa culotte. Ca fait longtemps que j'ai pas baisé, n'empêche. Trois bonnes semaines. J'me suis tapé que deux nanas depuis mon arrivée à Phoenix. Une meuf inconnue rencontrée dans un bar et Luna, que j'ai pas vu depuis.. bah... trois semaines. Mais là, c'est différent. Avec les autres, c'est de la baise pure, du sexe sans arrières pensées, ayant pour unique intérêt de se vider les couilles. Avec Georgia, même si y a aucun sentiments, y a un putain de contexte. On est sûrement, après les clochards, les deux plus grosses merdes qui existent sur cette planète. On a pas une thune, on sort d'une vie misérable rythmée par le sang et la poudre, reclus dans des caches moisies remplies de chiens cherchant un peu de moelle à sucer. Et on en est là. A avoir fuit dans l'espoir de se reconstruire, se retrouvant finalement à réunir le peu de merde qu'il nous reste l'un dans l'autre. Lâchant sa nuque et prenant appui, je retire mon caleçon et arrête d'agiter ma main dans ses sous-vêtements. Je la regarde. Histoire de réaliser une dernière fois ce que je suis sur le point de faire.

    Et puis merde. Complètement emporté par mon inconscience, je la pénètre, sans aucune délicatesse. J'ai jamais été délicat, au pieu. Aucune nana n'a jamais réussi à faire en sorte que je le sois. J'pense que la plupart couchent avec moi justement pour ça; pour ce côté bestial, rien à foutre des précautions. Je laisse échapper un râle satisfait; putain, ça fait du bien. Non, ça me dégoûte absolument pas. La sentir contre moi, la sentir tout court, j'pensais pas que ça me ferait autant de bien. Fermant les yeux une fraction de seconde, savourant ce moment, je les rouvre et l'observe. Je ne la quitte pas des yeux, je veux voir ses réactions cadencées par mes coups de reins, j'attends d'observer ce plaisir que j'aurais volé à cet enculé. Je passe ma main dans ses cheveux et l'agrippe à nouveau, mais moins violemment, juste histoire de tenir quelque chose. Mon autre main se tient au canapé, histoire d'avoir un meilleur appui. Je sens son souffle dans mon cou qui s'excite, qui s'emballe, mon corps se tend et mes muscles se raidissent; dans la pièce ne résonne plus que le frottement de nos peaux et les soupirs saccadés de Georgia.
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E. Billie-Jean Milington

E. Billie-Jean Milington

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MessageSujet: Re: Because...because...she came here with me ϟ O&G   Because...because...she came here with me ϟ O&G Icon_minitimeJeu 19 Avr - 22:37

C'est le flou dans ma tête, pendant qu'Orion m'embrasse à nouveau, avec plus de rage que je ne l'avais fait. J'ai l'impression qu'il prend sa revanche sur John en couchant avec moi -parce que je ne doute pas une seule seconde de ce qui va arriver. Il ne s'arrêtera pas en cours de route avec un grand sourire, du genre "eh bah noon !". Bien au contraire. Il va se faire un plaisir d'aller jusqu'au bout. Peut-être même qu'il s'arrangera pour avoir une preuve de notre partie de jambe en l'air et l'apportera à John, sur un petit nuage. Sûr que John le flinguera sur le champ. Mais au moins Orion crèvera heureux, sûr d'avoir porté un coup à son pire ennemi. Dans le baiser, je sens les jambes du tatoué écarter les miennes et se loger entre elles. Sa main libre parcourt mon corps, légère. C'est curieux venant d'Orion. On s'attendrait presque à ce qu'il soit égal à lui même au pieu, bestial, insensible. Mais non. C'est presque délicat. Presque, j'ai dis. Il rompt le baiser et relève légèrement la tête, juste assez pour me contempler. « J'sais que j'suis en train de faire une grosse connerie. J'ai rarement été aussi sur d'un truc. » Quoi ? Nan mais si tu crois que c'est une connerie, arrête toi là, c'est pas la peine de continuer plus loin ! Je m'apprête à ouvrir la bouche quand il se penche pour m'embrasser encore une fois, tout en glissant une main dans mon boxer. Je me cambre légèrement, espérant le faire dégager de là. Mais il reste bien en place, commençant même à agiter sa main. J'hésite à le mordre dans le baiser. Ça servirait à rien, sinon à le rendre encore plus enragé qu'il ne l'est déjà. Je lâche un petit gémissement, malgré moi. Merde... Sa main quitte ma nuque pour venir enlever son boxer et je sens avec soulagement qu'il retire son autre main de mon boxer. Pas que je n'aime pas ça, mais faut pas déconné, on a pas gardé les moutons ensemble, on se connaît pas depuis l'enfance ni rien. Mais lui n'en a rien à foutre, quand il me pénètre brutalement. Un autre gémissement m'échappe, de douleur et de plaisir mêlés. Au-dessus de moi, je sens ses muscles puissants se mettre en mouvement, s'installant dans ce va et vient qu'on connait si bien. Je n'ai pas envie de lui montrer qu'il me fait un putain d'effet et je m'efforce de regarder ailleurs. Mais ses yeux bleus me fixent avec tellement d'intensité qu'une nouvelle fois, je suis incapable de me détacher de lui. Sa main passe à nouveau dans mes cheveux, avant d'agripper ma nuque. Il prend appui comme il peut sur le canapé sans me lâcher du regard. Frémissante, je reviens l'embrasser, tout en observant son iris. Il a l'air à peu près aussi déterminé qu'au moment de tuer quelqu'un. Je finis par fermer les yeux pour éviter de croiser son regard, rompant de temps en temps le baiser pour reprendre mon souffle. Entre ça et le plaisir qui monte, j'ai du mal à m'y retrouver. Difficile de faire la part des choses, de réfléchir. En fait, je ne devrais même pas penser une seconde à formuler une pensée logique, clair. Je devrais me laisser totalement emportée par les sensations. Je rouvre les yeux et fixe Orion. Il a l'air complètement ailleurs. Me mordant la lèvre, je passe mes deux bras sous les siens, plantant mes ongles dans la peau luisante de ses épaules. Il a une légère grimace mais un sourire la remplace vite et éclaire son visage. Je n'ai plus l'air d'être une poupée sans fond dans son regard. L'une de mes jambes remonte le long de sa cuisse et vient enserrée sa taille, l'obligeant à accéléré ses mouvements. Il s'exécute de bonne grâce et un petit cri de plaisir m'échappe. Je me mords la joue et l'embrasse encore une fois pour cacher mon trouble. Je sens qu'il se retient de trop sourire. Il doit jubiler de m'avoir arraché ce cri de plaisir. D'avoir réussi là où John n'arrivait plus à rien depuis des mois. C'est vrai que c'est particulièrement risible, en fait. Des mois de vide, de rien, de néant, d'un lit froid, et voilà qu'en à peine 24 heures, Orion réussissait à me prendre sur son canapé-lit miteux. Je pouffais doucement, puis me mis à rire de plus en plus fort, m'obligeant à lâcher les lèvres d'Orion. Je détournais la tête pour rire à mon aise, tandis qu'il s'arrêtait quelques instants, déconcerté, n'ayant pas l'air de comprendre ce qui m'arrivait. Devant son air interrogatif, je décidais d'éclairer sa lanterne. « J'étais en train de me dire que t'étais meilleur coup que John, c'est tout... »
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