Le maudit papier froissé entre mes mains, les phalanges jaunies, la peau tirée. Les paupières soudainement devenues trop lourdes. Tu es une gourde, tu es la gourde, tout a été si court. Cours, cours, cours, fais de nous un lointain passé. Oublie donc l'importance que nous avions, barre-toi, emporte les sentiments fauteurs de troubles. Emporte tout, véritable égoïste, emporte mon coeur en supplément. Tu t'en fiches, pour vrai. Sinon, pourquoi aurais-tu pris mon argent ? Arroseur arrosé, arroseur imbécile, arroseur trempé. Arroseur sur le point de choper une pneumonie. Malade, je crache l'hémoglobine. Malade, j'agonise sans que tu ne saches. Malade, tu auras ma mort sur la conscience. Papier froissé finit sa vie dans la poubelle. Deux, trois, à cinq secondes je vais le récupérer. Dessus, griffonnés ces mots. Des enclumes venant s'abattre sur moi, réduisant mon pauvre corps en bouillie. Repais-toi, salope. Repais-toi des bouts de chairs autrefois chéries. Mange, qu'attends-tu pour faire de moi ton dernier repas ?

« Duchmolle, qu'est-ce que tu fous ? T'es quand même pas allé piocher l'lettre dans la belle-pou ? » Mâchoire se serre, regard fond sur lui. Trou béant dans la poitrine, j'adopte la position foetus. Je me plonge dans un univers apocalyptique où je n'ai plus aucune raison de vivre. « T'es quand même pas sérieux, Antipov ? Sois un homme, bordel, ressaisis-toi. J'te préviens, peu couillu, si tu continus comme ça, j'suis plus ton pote » menace en l'air. Menace toujours en l'air avec ce specimen. Toujours. Je ne pleurerai pas, c'est une certitude mais, ce soir, je vais souffrir atrocement. Ce soir, je vais me sentir mourrir. Ce soir, de Camille, je vais passer à Camelote. Puis, comme le dis si bien l'ami, je vais me ressaisir parce qu'après tout, c'est toujours la même rengaine : moi, une fille, du fric. Moi aimant le fric et la fille, moi avec le fric larguant la fille. Petit hic : cette-fois, la fille a pris le fric. La roue m'a foutu un revers en plein nez.





Des confettis, sérieusement ? Tu nous compares à des morceaux difformes, du papier à jeter parce , n'est-ce pas, c'est ce que je suis ? A jeter, à bruler. Le vie m'a baisé. Ce n'est pas la première fois, tu pars : bien, CE N'EST PAS LA PREMIÈRE FOIS, amour. J'ai déjà été détrui. Une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept à sept, j'ai arrêté de compter. A sept, même moi, j'suis parti. « Dude, il va falloir que tu rases ces joues en cul d'macaque, par respect envers l'espèce humaine...» Ta gueule, je souffre. Les saisons s’enchaînent déversant leur monotonie sur mes épaules, la respiration difficile redevient fluide, le sourire, mimique en " AVIS DE RECHERCHE" réapparaît, je l'emprisonne : je reprends du poil de la bête. Tout est derrière moi. La vie est belle, comme toi, amour, à la fois pleine de promesse et vengeresse.« Vieux, je te préfère comme ça » moi aussi. Moi aussi.





Salope. En confettis, la lettre finit. Brûlant dans une poubelle en plastoc. Parce que ouai, mon amour était en toc mais moi, j'ai toujours cru que c'était du vrai. Zirco façon diamant. Bronze, cuivre. Emballage pourri pour un coeur en or, tu l'aurais vu si tu t'en étais donnée la peine. RIP Maksym & J. Disney c'pour les morveux, Disney c'est un groupuscule d'menteurs. Conte de fée ? Conte de fait : fais-toi avoir. Je dis que des conneries là, alors, vite vite admin' adorées validez-moi avant que Maksym ne se transforme en tapette

que signifie le terme d'amour pour ton personnage ? → L'amour est enfant de bohème qui n'a jamais, jamais connu de lois. L'amour, sentiment réducteur, castrateur. Une femme le sait bien, une fois le coeur d'un homme acquis, elle règne en despote. L'épanouissement devient accessoire, elle vous domine. Aimer est un verbe qui a été éradiqué de mon vocabulaire.

quel est le statut amoureux de ton personnage ? → Statut paumé. Statut pauvre, je suis un amoureux refoulé des portes du Paradis des couples. Je n'ai pas trouvé mon inséparable, la partie femelle qui formerait ce " tout " auquel j'aspire.

quelles sont les préférences sexuelles de ton personnage ? → Préférences. Voyez, ce terme lui aussi me réduit. Je me sens incapable de répondre. Je suis asexué. Je n'ai pas d'attirance, contrairement à mes comparses qui ne pensent qu'à culbuter le première chatte venue, je ne suis pas actif. Je ne conçois le sexe que comme un moyen de procréer, vous y croyez vous ? Je vous baratine, sachez seulement que des deux, je capte davantage les appels vénusiens.


comment ton personnage se voit-il dans l'avenir, du point de vue amoureux ? → Une maison avec clôture, au fin fond d'une campagne recluse. Une gosse haute comme trois pommes dévalant une colline, se ramassant sur la colline. Moi et ma moitié arrivant sur une espèce de dispositif moyen ageux. Ô putain de merde, ma vision idyllique correspond à la petite maison dans la prairie. Vrai ? J'ai peur de ne pas avoir d'avenir, je ne veux pas en parler.