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 ride with the moon in the dead of night → ft. esther

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◭ jillian - perfection has a name.
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MessageSujet: ride with the moon in the dead of night → ft. esther   ride with the moon in the dead of night → ft. esther Icon_minitimeDim 13 Mai - 13:47


ride with the moon in the dead of night.


ça vaut ce que ça vaut x)


L'homme posa sur la photo un regard neutre. Glacial, il détailla longuement le visage de l'homme présent entre ses longs doigts fins. C'était un rituel auquel il s'offrait à chaque fois . Graver les traits de l'inconnu au cœur de sa mémoire tourmentée. Surtout, ne pas l'oublier. Surtout, ne pas se tromper de cible. Sournois, le temps emprunta plusieurs minutes à la nuit - déjà bien avancée - quand Lockhart déposa enfin la photo sur le siège passager du véhicule qu'il occupait. Sur le siège, une enveloppe qui contenait les informations nécessaires à la réalisation de son contrat. Une enveloppe dont il avait épluché le contenu pendant prêt de deux semaines. Une enveloppe désormais inutile alors qu'il vidait le vide-poche de l'arme qu'il contenait pour la fourrer d'une main experte dans la poche de son manteau. Un instant, Lon oublia le revolver, l'enveloppe et la photographie pour perdre ses prunelles dans les ténèbres nocturnes. A quelques mètres, une villa brisait l'obscurité, une lueur tamisée perçant à travers une fenêtre que l'homme savait être celle du salon. Ce soir, sa cible était seule, il l'avait observé assez longtemps pour s'en assurer.

Presque silencieusement, Lon s'échappa du confort précaire de la voiture et se donna à la fraicheur de la nuit. Lentement, il marcha en direction de la bâtisse, le col relevé, la tête rentrée dans les épaules, les mains profondément enfoncées dans ses poches. Sa main - droite - effleurait délicatement le métal froid de l'arme qui s'y trouvait tandis que les battements de son cœur s'accéléraient un peu plus à chaque seconde qui s'envolait... C'était cette sensation que Lockhart recherchait. C'était pour cette exquise adrénaline qu'il privait quelques inconnus du goût âpre de la vie. Peu lui importait l'argent, le goût du sang ou les raisons qui pouvaient pousser ses employeurs à louer ses services, le principal n'était qu'un homme dangereux qui - égoïste - volait quelques longues années pour quelques courtes minutes de fébrilité.

Silencieusement, Lon escalada avec souplesse le mur de la propriété et fut accueilli par un épais tapis de feuilles. S'approchant de la demeure, il devina le murmure caractéristique d'une télévision allumée. Sa cible était là, confortablement assis dans son fauteuil, dos à la fenêtre, le seul sommet de son crâne visible par de potentiels intrus qui, comme Lon, en voudrait au propriétaire des lieux. Imbécile. Le visage fermé de Lockhart s'étira en un léger rictus tandis qu'il découvrait la fenêtre de la cuisine adjacente laissée entrouverte. Joyeusement, il s'invita à l'intérieur, referma soigneusement le vitrage derrière lui et passa la porte qui menait au salon. L'inconnu, absorbé par son match de football américain ne trouva pas utile de s'intéresser à l’intrus qui, désormais, retirait paisiblement la sécurité de son arme. Lon s'interdit sagement l'envie de siffloter et annonça sa présence d'un raclement de gorge, les bras tombant mollement le long de son corps. La cible sursauta, se retournant vivement. « Bonsoir ! » La voix de Lon était enjouée, mauvaise, un poil moqueuse. Nul besoin d'un regard sur l'arme qu'il tenait étroitement au creux de sa main, le ton annonçait explicitement la couleur de cette visite pour le moins inattendue. « Où en est le score ? » Le rictus de Lockhart s'élargit encore sur ses lèvres alors que l'inconnu se levait, bafouillait, pour enfin tenter une réponse audible. Le professeur n'écouta pas, une fois encore aidé par l'adrénaline qui - déjà - brûlait délicieusement ses veines, il ne serait pas dérangé.



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MessageSujet: Re: ride with the moon in the dead of night → ft. esther   ride with the moon in the dead of night → ft. esther Icon_minitimeDim 13 Mai - 15:19

“ lon & esther „

" ride with the moon in the dead of night. "


EPIC FAIIIL, j'suis un boulet.
réponse perdue ride with the moon in the dead of night → ft. esther 3075639981.

bon, des petits bouts cités par Lon, au moins il me restera les plus odieux ride with the moon in the dead of night → ft. esther 418230605 :

Elle ne doutait pas de passer une excellente soirée, en compagnie de l'homme qui faisait partie de sa vie depuis trois semaines maintenant. Elle avait appris non pas à l'apprécier, simplement à le jauger tel un animal de foire qu'elle avait emprisonné dans la cage dorée d'une ardeur tant fascinante que dangereuse.

Trois semaines. C'était beaucoup, beaucoup trop. La clémence d'Esther avait des limites.

Mais alors, elle perdait la jouissance de lire la peur dans ses prunelles, de sentir la panique gagner ses membres, d'admirer l'immobilité prendre le pas sur l'instinct de survie. Une immobilité désespérée.

Après tout, Tony méritait bien de mourir, pour lui avoir fait endurer tant d'ennui et de lassitude. Cet homme était assez stupide pour patienter sagement que la mort ne vienne se saisir de lui.

Un flingue. Chez Tony.

« T'es qui toi ? »

« Enfin, qui que tu sois, je suis navrée, mais ce type est à moi. Ça fait trois semaines que je me le coltine, ce serait vraiment injuste de ne pas me laisser l'achever. »




Dernière édition par Esther-J. L. Boylen le Dim 13 Mai - 21:03, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: ride with the moon in the dead of night → ft. esther   ride with the moon in the dead of night → ft. esther Icon_minitimeDim 13 Mai - 20:01


ride with the moon in the dead of night.


c'est marrant d'écrire des daubes aussi monumentales x)


Il ne serait pas dérangé. Il ne serait pas dérangé ! Conditionnel de merde !

Lon y avait cru. Jusque là, jamais quiconque ne s'était payé le luxe de l'interrompre pendant ses petites virées nocturnes. Jamais personne n'était venu se mettre entre son revolver et sa cible. Jamais personne n'avait osé bousculer cette personnalité déjà au comble de son agitation alors que, serein, l'homme menaçait un quelconque inconnu, au milieu d'un salon quelconque, adressant à ses victimes une fin qui - elle - ne serait pas quelconque. Non. Jusqu'à aujourd'hui, ses meurtres mensuelles s'étaient imprégnés de simplicité et d'une tranquillité tout à fait bienvenue. Jusque là, les regards - tous différents - que ses victimes avaient pu poser sur lui avant qu'il ne presse la détente, leur voix souvent haut-perchée, leur tentative de négociations, d'évasion ou leur simple soumission devant une mort imminente lui avait suffit. Jusque là, l'adrénaline s'était toujours montrée ponctuelle. Présente. Suffisante. Jusque là, son secret - bien gardé - s'était hissé à la hauteur de son existence, s'était contenté de médiocrité, s'était perlé d'un ennui qu'il avait prit soin d'ignorer, au même titre que bien des aspects de sa pathétique petite vie de princiapl d'université. Encore, toujours, Lon attendait patiemment qu'on vienne tirer la bobinette, qu'on lui tende la main et qu'on le hisse en-dehors de cette monotonie cancéreuse dont son existence était atteinte. Oui, pénard, ce cher monsieur Lockhart se contentait d'attendre ; de contenir sa soif de renouveau ; de l'ignorer.

Lon sursauta. Il s'était cru seul en compagnie de ce Tony qu'il se préparait à abattre aussi froidement que s'il enfournait un steak surgelé dans son micro-ondes. Il avait cru à son éternelle tranquilité, persuadé que jamais personne n'oserait venir la troubler. Impensable, évidemment. C'est ce qu'elle fit, pourtant. Elle. Cette inconnue. Cette femme qu'il avait remarqué pendant ses longues heures d'observation. Qu'est-ce qu'elle fouttait là ? Surpris, l'homme haussa un sourcil, oubliant momentanément la nature de sa visite, détaillant rapidement la nouvelle venue. Une nouvelle venue qui, loin de tout étonnement, se contenta de l'apostropher, accentuant un peu encore la stupéfaction de Lockhart. Une nouvelle venue qui - à cet instant le coeur de Lon se serra - portait l'uniforme. L'homme déglutit, son arme toujours pointé en direction de sa cible, le doigt vissé sur une détente plus que sensible. Un flic ? Ici ? Un flic qui venait de dégainer son arme. Un flic dont le comportement - saigné de nonchalance - ne seyait guère à la situation. Un flic qui parla une dernière fois pour, enfin, découvrire un nouveau rictus sur les lèvres du professeur qui, à cet instant, ne comprenait plus rien. Rapidement, il tenta de résumer la situation. a. il était apparu, une arme à la main, pour flinguer un type qu'il ne connaissait ni d'Eve, ni d'Adam et ce, dans le seul but de mettre un peu de piment dans son existence. b. une femme était arrivée ; une femme flic (les pires !) ; une femme qui aurait normalement dû le plaquer au sol et l'enfermer pour le motif précisé plus haut. c. premièrement, l'inconnue ne tenta rien pour l'empêcher de flinguer ce pauvre naze et, deuxièmement, elle prétendait s'offrir aux mêmes plaisir que lui. Non, vraiment, à cet instant Lockhart se trouvait largué. Littéralement.

Un moment, Lon pensa appuyer sur cette fichue détente. Son travail achevé, l'inconnue aurait alors tout loisir d'agir à sa guise. L'instant d'après, son esprit oublia le dénommé Tony pour hanter les prunelles perdues dans l'obscurité de la blonde dont il ne pouvait que deviner la silhouette. Et s'il la flinguait, elle ? Débarassé de l'intrus, il pourrait alors se donner entièrement au travail pour lequel on le payait. Le bras de Lon s'abaissa légérement tandis qu'il perdait un regard glacial dans les yeux invisibles de celle qui espérait le priver de son petit plaisir. Il hésita avant de se raviser. L'homme n'avait jamais tué que pour de l'argent et savait l'unique raison pour laquelle il s'était imposé cette règle. Le professeur ne pouvait le nier : il aimait tuer et le sentiment complexe qu'un corps allongé sur le sol - inerte - pouvait lui procurer. Oui, il aimait tuer et s'imposait une limite qu'il refusait de franchir. Pas de contrat, pas de meurtre. La tête de cette demoiselle ne valait rien. Strictement rien. Le rictus s'immobilisa sur les lèvres de Lon avant de s'évanouir. Un moment, une étincelle brilla au coeur de ses prunelles. « Alors, ce pauvre monde est injuste. » L'instant d'après, c'est un pan retentissant qui hanta les lieux tandis que l'homme - qui tout ce temps n'avait pas cru bon de bouger - s'effondrait sur le tapis. Le coup de feu résonna longtemps alors que Lockhart rangeait calmement son arme, une parfaite neutralité sur le visage. Une seconde fois, il s'adressa à l'inconnu, un demi-sourire moqueur au coin des lèvres. « Maintenant, il est tout à toi, je n'en ai plus usage. »

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MessageSujet: Re: ride with the moon in the dead of night → ft. esther   ride with the moon in the dead of night → ft. esther Icon_minitimeDim 13 Mai - 21:00

“ lon & esther „

" ride with the moon in the dead of night. "

Cet inconnu était décidément bien décidé à s'interposer entre Esther et sa cible. Pire encore, il avait la place privilégiée, car c'était lui qui avait l'honneur de tenir Tony en joue. Et lui, bien sur - cet être ingrat - ne comptait pas lui rendre la tâche ardue, et devait ne plus même bouger d'un centimètre, complètement tétanisé par la paralysie qui s'emparait de ses membres. Esther ne pouvait comprendre, jamais elle ne s'était trouvée dans une telle situation, et la peur ne faisait définitivement pas partie de son vocabulaire. Aussi ne ressentit-elle ni surprise, ni terreur à jauger cet inconnu, arme à la main. Pire, c'est presque de la satisfaction qui s'empara de son coeur (si tant est qu'elle en est eu un, un jour), et elle n'aspirait plus qu'à un changement délectable. Ce changement apporté par cet être étrange, bien décidé à la jauger malgré la pénombre. Un être qu'elle ne lâchait plus des yeux, désireuse de lire dans son regard cette même flamme de folie délicate qui brillait dans le sien. Elle ne sut dire si elle pouvait la contempler. Probablement, non. Selon ses pronostics et ses anciennes connaissances - pour la plupart, reposant au fond de l'océan ou dans un parc public -, il ne faisait aucun doute que cet homme était un tueur à gage. Un de ses parias qui, bien loin de rechercher l'adrénaline et la passion qui faisaient vibrer le coeur d'Esther, n'agissait et ne prenait des vies innocentes que pour le simple attrait de l'argent. Un attrait si futile face à la jouissance d'un dernier souffle contre sa nuque. Cet homme étrange ne connaissait probablement pas Tony, la belle blonde l'ayant assez fréquenté pour connaître les noms exacts de ses plus proches amis. Et il n'était pas homme à tremper dans des situations louches, susceptibles de lui apporter une mort si brusque. Ou alors, avec des hommes riches. Assez riches pour engager un tueur à gage. Qu'avait-il fait, encore, pour mériter une telle fin ? La curiosité ne tarda pas à s'emparer de l'esprit d'Esther, une curiosité qui fut vite remplacé par l'animosité lorsque l'inconnu reprit la parole, n'offrant nul doute quant à la suite des événements.

Les yeux clos quelques secondes réparatrices, la main serrée sur cette arme qu'elle pointait toujours sur l'inconnu, elle laissa échapper un soupir de frustration. Trois semaines de son existence volées par cet être ingrat qui était entré dans cette maison pour y décider du droit de vie et de mort de chacun. Un intrus de moins en moins appréciable. Pourtant, Esther n'était pas décidée à tuer cet homme, et elle ne tarda pas à ranger son arme à sa ceinture, gardant une main sécurisante sur celle-ci, au cas où.. Juste au cas où. Puis elle se retourna vers le porte-manteau, y déposant ce képi infâme, symbole de son appartenance au monde des flics, avant d'y placer presque avec une délicatesse surprenante la veste bleue foncée qu'elle était tenue de porter, découvrant un tee-shirt noir, à la couleur même de son âme. Une couleur qui s'accordait parfaitement avec l'obscurité dont elle se couvrait. Et c'est d'une voix agacée, presque rauque, qu'elle reprit la parole. « Tu sais que ça, tu me le payeras. » Évidence qui brisa le silence dans lequel cette scène - de crime - avait été plongée. Une évidence qui ne tarda pas à se faire menace. Pourtant, loin de rester dans l'obscurité, elle se découvrit enfin à cet inconnu détestable qui venait de la priver d'un plaisir qu'elle avait bien mérité. Trois pas en avant. « Je ne sais pas, j'ignore si tu as vraiment conscience qu'il y a des gens sur cette Terre qui sont dangereux. Et pas seulement qui se croient puissants parce qu'ils ont une arme entre les mains et osent s'en servir. » lança-t-elle à son encontre, un sourire ironique ayant pris place sur son visage alors qu'elle dévisageait cet homme. « Je te parle de vrais dangereux. Qui sont par exemple capables de supporter une personne pendant trois semaines dans le seul but de lire la stupéfaction et la trahison dans le regard. Tu vois de quoi je parle ? » Elle ne souhaitait pas le moins du monde attiser la peur dans son esprit, simplement lui faire prendre conscience qu'elle n'était pas une petite joueuse. Et que lui voler une si belle opportunité pouvait s'avérer .. mortel. Arme dans la main, ou non. « En fait, je crois que tu n'as pas la moindre idée de ce dont je suis capable. C'est presque mignon, tant d'inconscience ! » glissa-t-elle, presque dans un murmure, alors qu'un réel sourire satisfait s'emparait de son visage. Cet homme, indéniablement, l'intéressait. Elle se fichait bien de son job, de cette arme qu'il tenait dans la main, mais ce courage dont il se targuait si allégrement alors qu'il la jaugeait d'un air qui se voulait surement menaçant l'amusait. Vraiment. Se désintéressant subitement de cet homme, c'est vers le cadavre de Tony, allongé sur le sol, baignant dans une mare de sang qui avait commencé à se former sur le tapis, qu'elle se tourna. « Alors, qu'est-ce que je vais faire de toi, mon cher Tony ? Te faire disparaître, bien sur, mais quelle manière mérites-tu ? »


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MessageSujet: Re: ride with the moon in the dead of night → ft. esther   ride with the moon in the dead of night → ft. esther Icon_minitimeJeu 17 Mai - 17:24


ride with the moon in the dead of night.


caca prout désolé x)


Lon se trouvait sur le départ. Evidemment, son oeuvre terminé, il n'avait plus rien à faire dans cette villa austère qu'il avait longtemps observé. Mieux, ce soir-là, il n'avait pas même besoin de s'ennuyer d'un cadavre puisqu'il le laissait au bon soin de cette inconnue aux traits aussi délicats que l'étaient la dureté et la brutalité de son regard. Faire disparaître la dépouille de ses victimes avait toujours été une cruelle corvée aux yeux du professeur qui ne trouvait aucun plaisir à voir disparaître ces corps dans les eaux infidèles de la salt river dont le lit - souvent assèché - n'offrait à ces inconnus qu'une bien piètre sépulture indigne de toute confiance. Quant à peiner aussi durement que longuement sous la chaleur nocturne du désert dans lequel résidait Phoenix, le dos courbé, les muscles saillants, la respiration saccadée pour ne leur creuser qu'un tombeau précaire que le vent saurait trahir avant même que le temps n'ait terminé son oeuvre. Quant au reste... Lon devait bien avouer qu'il manquait cruellement d'imagination concernant les funérailles bidons auxquelles ses victimes avaient droit. Impitoyable, le regard avide, il n'éprouvait aucun mal à descendre de parfaits inconnus qui, vivants, savaient attiser un certain intérêt au coeur de l'esprit tourmenté de cet homme que la nature avait faite aussi passionné que dangereux. Des inconnus qui, dès leur dernier souffle envolé, n'était plus aux yeux de Lockhart que quelques vases brisés, quelques tapis troués, quelques ombres ternes et insignifiantes qui ne savaient que compromettre l'intérêt que Lon leur avait autrefois porté. Autrefois... Pendant des années, le principal s'était tué d'ennui devant cette corvée à laquelle il ne pouvait échapper, sa soumission à cette tâche - ingrate - n'offrant que disparitions, troubles et oublis derrière ce voile de mystère que l'homme étendait entre son oeuvre et les raisons, souvent inaccessibles, souvent inexistantes, de ses employeurs. Lockhart était payé pour ça et, professionnel, il s'y soumettait. Toujours.

Ce soir-là, pourtant, il laissa son ennui entre les mains - apparement expertes - de l'inconnue. Peu lui importait le trou, les remous, le recoin dans lequel elle abandonnerait les restes du dénommé Tony. Peu importait qu'elle se livre à quelques actes barbares pour venger le plaisir dont la gâchette de Lon avait pu la priver. Peu importait qu'elle le découpe en morceau, lui arrache les dents, le mette à contribution d'un feu de joie... Peu importait. Lockhart n'était ni intéressé, ni même curieux, sombrant amoureusement dans les bras protecteurs de cette éternelle indifférence qu'on lui connaissait. La blonde lui offrait une magnifique porte de sortie qu'il s'empressa d'emprunter, sans même un dernier regard sur ce corps qui désormais se vidait de sa substance. La balle avait trouvé sa cible. L'homme, étendu sur un tapis désormais imbhibé de sang, semblait somnoller. Les yeux délicatements clos, le visage serein, seul la balle que l'on devinait logée au milieu de son front crevait la tranquillité de ses traits. Tony s'était effondré, sans souffrance. Généreux, Lon l'avait délivré de la torture - cruelle - qu'avait pu lui infligé l'attente de cet épilogue plus inquiétant que douloureux ; l'avait arraché à un destin sans doute mille fois plus barbare ; lui avait épargné les paumes faussement délicates de cette belle inconnue au regard torturé de pervesité. Un regard qu'elle porta sur Lon alors qu'il faisait volte face pour s'échapper d'une suite dont il n'avait que faire. Son roman s'achevait avec la mort de Tony, sa fin était parfaite (secret window powaaa (a) ) et si la jolie inconnue se plaisait à la pulvériser pour s'offrir son propre dénouement, grand bien lui fasse ! Lockhart, lui, avait tourné la dernière page et posait désormais un oeil satisfait la quatrième de couverture d'un ouvrage dont il était tant l'auteur que l'interprête.

La porte était là, prête à accueillir son départ, quand la voix de l'inconnue perça le silence pour frapper peu délicatement à ses tympans. L'homme s'immobilisa tandis qu'un sursaut d'emportement s'emparait de ses entrailles. Dans l'ombre, la blonde s'avança, offrant ses traits à la lumière tamisée de l'endroit. Sombre, Lon s'était retourné, le coeur carressé par l'envie - soudaine - de pointer son arme sur une cible aux formes bien plus délicate. Et, alors que la demoiselle reprenait la parole, le principal s'abandonna doucement à l'amusement, enfermant son irritation à double tour au coeur même de ces tripes qui l'avait vu naître quelques courtes secondes plus tôt. Silencieusement, Lockhart passa outre la menace pour céder au sourire que les propos de l'inconnue peignaient sur son visage. D'encombrante, cette femme devenait presque attachante et, savamment, su perler l'esprit de Lon d'une certaine curiosité. Un demi-sourire discrètement scotché aux lèvres, l'homme se laissa tenter l'intérêt, coinça nonchalament une cigarette entre ses lèvres closes et s'assit confortablement au bureau qui comblait un coin de la pièce. « Tu as raison. » Le principal posa négligement ses pieds sur le bureau, se laissant passivement aller contre le dossier du fauteuil qui assurait son confort. Le briquet à la main, il offrit à sa cigarette la flamme qui lui manquait et poursuivit alors que sa silhouette s'entourait sombrement d'un fin nuage de fumée. « Je ne sais pas de quoi tu es capable. Je n'en ai aucune idée. » Loin d'offrir à ses propos la crédibilité à laquelle ils étaient en droit d'aspirer, le rictus amusé du professeur s'étira encore alors qu'il cédait moqueusement à la provocation. « Peut-être aurais-je dû te laisser à ton petit plaisir d'étriquer ce minable finalement ? Histoire d'en avoir une certaine idée ; histoire de ne plus laisser l'ombre d'un doute à mes certitudes ; histoire de prouver par a + b que ce danger dont tu parles n'est que le mot que tu utilises pour parler de ta folie. Non ? Je me trompe peut-être ? Etrange... Désaxée, dérangée, détraquée, déséquilibrée et le tout perlé d'une pointe de démence perverse sont des termes qui, je le crois, sauraient parfaitement te convenir. » Mielleux, Lockhart tira longuement sur sa cigarette, le regard ancré sur les traits sournois de cette inconnue dont il ne savait rien, mais qui - par son seul comportement - avait su se montrer victime d'une profonde aliénation.

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MessageSujet: Re: ride with the moon in the dead of night → ft. esther   ride with the moon in the dead of night → ft. esther Icon_minitimeSam 19 Mai - 11:33

“ lon & esther „

" ride with the moon in the dead of night. "
(piou.. j'ai galéré, mais c'est bien parce que c'est toi (a)).

Un souffle. Un ultime souffle arraché à la rudesse d'une existence misérable. En une seconde, Tony était passé de vie à trépas, d'homme à cadavre. Un corps gisant sur le tapis nauséabond, l'arrosant d'une flaque de sang encore liquide. Probablement toujours chaud. Tony Hamilton n'était plus qu'un visage figé pour une éternité éphémère dans la plus laide des expressions. La surprise. La surprise naïve et stupide - comble de la bêtise humaine dans toute son indicible grandeur - entachée d'une pointe de déception. En quelques secondes, il avait appris qu'il allait mourir. Soi par les mains sales d'un inconnu odieusement sarcastique, soi par celles, tellement plus délicates, de la femme qu'il avait aimé. Une femme qui, durant des semaines, n'avait pas souhaité atteindre d'autres buts que ce final grandiose et prodigieux. Elle était une magicienne. En un sens équivalant de dieu, elle ôtait la vie. Si simplement. Si aisément. Vulgaire tour de passe passe. Et cet immonde salopard venait de s'approprier son numéro... D'une façon toutefois - et heureusement pour lui - assez intéressante pour qu'elle lui fasse grâce de son pardon. Peut-être..

Tony était allongé sur le sol. Au delà de la surprise et de la terreur, il semblait étrangement apaisé. Un calme olympien sur lequel Esther jeta un ultime regard, un adieu inutile, une indifférence palpable. Sans doute avait-il vu défiler sa vie devant ses yeux. Son enfance, passée dans le Minnesota, entouré de ses deux parents qui l'aimaient éperdument. Son déménagement au Kansas, puis son adolescence à terroriser d'autres gamins plus pauvres ou plus timides que lui. Son arrivée en Arizona, enfin, et sa si fabuleuse indépendance. Celle qui avait fait de lui l'Américain moyen type, celui qui prolifère dans les grandes contrées comme Phoenix. Une existence morne et fade, inutile, inconcevable. Finalement, c'était un honneur qu'elle lui avait fait en apparaissant dans sa vie, en y amenant quelques étincelles, quelques nouveautés, quelques divertissements. Il devrait lui en être reconnaissant. Sans doute l'était-il, maintenant, enfin débarrassé de cette vie indigne qu'il trainait à son pied tel un boulet depuis des dizaines d'années passées dans la médiocrité.
Pauvre homme.

Un sourire prit place sur le visage de la jeune femme, sourire juvénile et réjoui, remplaçant sans peine le trouble qui l'avait habité, quelques secondes plus tôt. Et voilà qu'elle commençait. Nier le simple fait qu'elle n'était pas la main -mortelle- qui avait offert le repos à Tony. Cet homme.. cet homme, oui, assis sur ce bureau, la cigarette à la main. Il méritait son attention bien plus que ce cadavre.

Son regard se tourna vers la droite. Esther ne comprenait elle même pas l'attrait tout particulier qu'elle trouvait à cet inconnu. Elle venait de le rencontrer, là, elle était bien persuadée que jamais elle n'avait encore croisé son regard. Le plus commun des mortels l’assommait d'arrogance comme d'indifférence, ses bas êtres humains qu'un seul de ses mots pouvait amener à l'aimer, avant de creuser eux même leur tombeau. Et pourtant, cet être là l'intéressait, une flamme dans son regard la fascinait. Cette flamme qui brillait dans ses prunelles à l'apparence éteintes. Volonté puissante, destructrice, mais familière. Il n'était pas là par hasard, et vu sa tenue, il ne manquait pas d'argent. Pas assez pour dire adieu à une morale somptueuse, pas assez pour se trouver là, à tenir cet instrument de mort entre ses doigts sans faillir, sans trembler, et assassiner une vie humaine sans en éprouver la moindre passion. Non, il y avait plus qu'un désir de monnaie trébuchante pour cet homme là. Esther connaissait assez bien le plaisir indicible que lui procurait cette fabuleuse adrénaline pour ne pas savoir le reconnaître chez les autres. Dans ce cas là, ça ne faisait aucun doute. Ce type prenait son pied à butter les autres. De quoi raviver un sourire carnassier sur le visage de la demoiselle, qui ne tarda pas à s'assoir sur le canapé, à quelques mètres du bureau, mais à quelques centimètres du cadavre toujours chaud de ce cher Tony. Elle l'écouta sans faillir.

Avait-il tort ? Il ne la connaissait pas, et pourtant, cette maigre définition qu'il venait de faire d'elle s'approchait étrangement de la réalité. Une femme désaxée d'un monde odieux et détestable, un être dérangée par une folie morbide qui faisait battre son coeur à mesure qu'elle arrêtait ceux des autres. Tant d'éléments dans son passé pouvaient justifier cette étrangeté, elle ne s'y essaya même pas. Elle n'oserait pas nier sa différence. Elle l'aimait trop pour s'y risquer.

Le regard vrillé dans celui de cet inconnu arborant un sourire satisfait et amusé, c'est apaisé qu'elle s'entendit répondre - « Tu n'as pas tort, je n'ai jamais affirmée être normale. Quel ennui ce serait ! ». Son sourire s'intensifia, avant qu'elle ne poursuive : « Tu peux me dire folle, si cette conclusion hâtive te satisfait. Mais tu ne serais pas là si tu n'éprouvais pas - à un degré certes moindre - la même fascination que moi. » Son regard sur lui se faisait défi. Elle savait avoir raison. Experte, elle connaissait cet univers sans doute mieux que quiconque, et se proclamait seule maîtresse de son monde. Cet homme était un de ses sujets. Un simple esclave à la démence perverse dont lui même semblait parler, asservi comme elle à une folie douce provoquée par une adrénaline devenue drogue. Il pouvait s'estimer supérieur s'il le désirait, et pourtant, oh combien il se trompait !

Se relevant de ce canapé dont elle n'avait pas mis longtemps à effacer tous les souvenirs de sa mémoire, c'est vers un buffet qu'elle se dirigea, en sortant une bonne bouteille de cognac avant de s'en servir un verre. « Je doute que Tony en ai encore l'usage. Tiens d'ailleurs, en parlant de lui, je me fous pas mal du nom de ton employeur, mais ma curiosité m'oblige à te demander ce qui lui a valu cette mort. Hormis de m'avoir rencontré, bien entendu. Qu'à-t-il fait, cet abruti, pour attirer un tueur à gage jusqu'ici ? » Toute satisfaction mal placée s'était envolée de son visage pour céder la place à la plus pure des curiosités.


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MessageSujet: Re: ride with the moon in the dead of night → ft. esther   ride with the moon in the dead of night → ft. esther Icon_minitimeMar 22 Mai - 13:08


ride with the moon in the dead of night.


j'aurais aimé faire avancer les choses, mais...... non x)


Sans gêne, Lon dévisagea longuement l'inconnue alors qu'elle parcourait le salon de long en large. Un calme olympien pouvait se lire sur son visage tandis qu'elle régnait en reine sur les lieux. A l'évidence, elle était dans son élément. Seule la télévision encore allumée éclairait l'endroit. Et le cadavre paisiblement étendu sur le sol ajoutait à la scène une légère touche de macabre que la perversité présente dans les prunelles de la jolie blonde savait décupler. Atroce. Cruel. Affligeant. Monstrueux. Les termes pouvant qualifier l'acte joué étaient multiples et bien des âmes n'auraient obtenu que malaise et nausées à l'observer. C'est pourtant avec une volupté perlée d'une touche de satisfaction que Lockhart observait la jeune femme évoluer au milieu de ce décors funèbres que l'homme, à l'aide d'une seule balle et d'un figurant malchanceux, avait installé avec tant de facilité. D'abord acteur, maintenant spectateur, le professeur accordait désormais bien plus d'importance au jeu - captivant - de la nouvelle venue qu'au macchabée dont le rôle se résumait à l'inertie... éternelle. En metteur en scène apathique, Lon laissait au talent de la belle inconnue le soin de prendre les décisions, un rictus sinistre agrémentant l'humeur joviale de ses traits. A sa paresse impassible se perlait une lueur de curiosité doucereuse que Lockhart ne se priva pas d'afficher. Sans honte. Oui, cette femme l'intriguait. Jamais jusqu'alors le destin n'avait placé telle fantaisie sur sa route, il aurait eu tort de masquer son intérêt.

Déjà, l'odeur - fascinante - de la mort envahissait les lieux. Ce parfum, d'abord discret que le nez exercé de Lon décela rapidement, pénétra les murs, submergea l'air qui - dans plusieurs heures - deviendrait irrespirable. Avec indifférence, Lockhart goûta à la saveur amer d'un sang qui, peu à peu, cessait de se répandre. Inébranlable, il donna aux paroles de l'inconnue toute son attention et ignora généreusement le pauvre tapis sur lequel reposait Tony. Un tapis au dessin unique désormais imbibé d'un liquide criard. Un tapis dont la pathétique sobriété s'agrémentait désormais de nuances tapageuses. A l'évidence, ce cher Tony avait raté sa vocation et prouvait aisément son talent en temps que teinturier. Dans un nuage de fumée, Lon suivit d'un oeil serein les déplacements multiples de l'inconnue qui donna à ses aises le confort d'un sofa puis, tout en tentant de satisfaire sa curiosité, offrit à sa gorge de quoi satisfaire sa soif. Un moment, le professeur se confia au silence. Une à une, les cendres de sa cigarette terminèrent de ruiner la carpette qui avait accueilli la mort prématurée de l'amant de la jeune femme. Un moment, Lon laissa ses pensées régir son mutisme, le mot fascination s'attardant longuement aux portes de ses tympans. Si Lockhart n'accordait qu'un intérêt modéré à la Mort, il appréciait l'adrénaline que la promesse de celle-ci pouvait procurer. S'il détournait le regard à l'instant où une balle traversait un crâne, il trouvait un plaisir peu négligeable à presser la détente. S'il ne perdait que rarement son temps à voir un corps s'écrouler, son ouïe jouissait d'un plaisir certain à l'entente de ce dernier souffle - saccadé - d'un inconnu s'offrant aux bras squelettiques de l'illustre Faucheuse. Oui, cette inconnue - qu'il ne connaissait ni d’Ève, ni d'Adam - avait raison... Lon était fasciné. Non pas par la mort, mais bien par tout ce qui lui précédait.

Alors le principal ne se donna aucune peine afin de démentir. Cette jeune femme avait raison. Et quand bien même elle aurait tort... A quoi bon ? Cette entrevue terminée, sans doute leurs chemins n'auraient plus l'occasion de se croiser. Lon, totalement maître de sa sérénité, tira une fois encore sur sa cigarette avant de briser le silence, pour répondre à la question de l'inconnue. « Ce qu'il a fait ? » Un sourire innocent s'empara du visage de Lockhart ; une pureté factice aisément trahie par l'éternelle hypocrisie de ses prunelles. « Aucune idée. » Ces deux mots dégueulaient de franchise. Non, Lon ne savait ce qu'avait attiré la Mort dans le salon de Tony. Il s'en fichait. « Je suis payé pour le descendre, pas pour lui faire un procès. » Telles étaient les limites de la curiosité de ce cher Lockhart. Peu lui importait les méfaits de cet homme. Peu lui importait les ennemis potentiels que le destin avait semé sur ses pas. Peu lui importait le poids des péchés qui pèseraient sur la balance de la Justice à l'heure de son Jugement Dernier. Rien de tout cela le concernait. Professionnel, le professeur s'était contenté de placer une balle dans son chargeur et d'accomplir la tâche grâce à laquelle il arrondirait la fin de son mois. Le reste, il le laissait à la curiosité de ceux qui se prétendaient ses semblables.

Nouveau sourire. Glacial cette fois. L'instant d'après, Lon quittait son fauteuil pour s'approcher de l'homme qu'il avait abattu sans l'ombre d'une pitié. Du pied, il le retourna, son visage désormais bien visible. Un regard au macchabée plus tard, l'homme s'adressa une nouvelle fois à l'inconnue, le cynisme - amer - au fond de la gorge. « Et toi ? C'est quoi ? Une manière, bien à toi, de punir les contraventions impayées ? Une façon radicale de se débarrasser de quelques amants un peu trop collants ? Ou un simple divertissement que tu offres à ton ennui ? » Lockhart haussa un sourcil et offrit à la jolie blonde une curiosité mitigée.
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MessageSujet: Re: ride with the moon in the dead of night → ft. esther   ride with the moon in the dead of night → ft. esther Icon_minitimeLun 28 Mai - 21:45


esther-j. l. boylen et w. lon e. lockhart
'ride with the moon in the dead of night.'


« What keeps you up nights ? Coffee. »


Cet inconnu et elle agissaient comme s'ils se connaissaient. Stupidement incapables de s'en tenir au vouvoiement d'usage et à toute la distance qu'imposait une telle rencontre, ils prenaient un malin plaisir à faire fi de toutes convenances. Une telle situation n'en exigeait pas. Pire, ils souillaient allégrement cette scène macabre qui aurait du être transformée en sanctuaire, marchaient sur le silence qu'une mort devait faire naître, écrasaient l'honneur qui lui était du, encore et toujours, malgré son aller simple dans l'au-delà. Tout cela n'étaient que de pures convenances auxquels Esther n'avait jamais pris part. Que pouvait bien souhaiter un mort, en quoi pouvait-il s'offusquer de bruits, de maladresses, autour de sa dépouille ? Vagues sornettes religieuses.

Elle écoutait cet inconnu avec certes un peu trop d'attention, le regardait avec certes trop de fascination, ressentait un sentiment certes trop jouissif pour que tout cela puisse passer inaperçu aux yeux sans doute habiles de ce tueur à gage qui venait de marcher dans ses plates-bandes, de les souiller de son doigt appuyant sur la gâchette. Jusqu'alors, elle s'était toujours trouvée seule lors de ses ... rituels pour le moins hebdomadaire, et elle n'était pas contre une compagnie si spéciale, si anormale et étonnante. Certes, il s'était d'abord montré hostile, et si l'idée d'une vengeance froide et délectable lui avait traversé l'esprit, elle goûtait désormais à cette occasion de s'ouvrir à un monde qu'elle ne connaissait pas. Elle s'était jusqu'alors réservée l'impétuosité du crime de sang froid, et bien qu'elle avait toujours méprisé les tueurs à gage, serviles petits esclaves vénales, cet homme qui semblait ne manquer de rien attisait en son esprit un certain nombre de questions auxquels elle souhaitait avoir des réponses. Étrangement, elle se doutait qu'il ne s'y résoudrait pas, et garderait -à juste titre- le mystère sur bien des choses. Son accoutrement ridicule de flic de passage, déjà, n'engageait pas la confidence. Pourtant, désireuse de faire naître la confession chez cet homme au physique avantageux mais certes trop sur de lui pour paraître séduisant en quelques points (ceci est pour toi, jill chérie, j'te piquerais pas l'homme de ta vie *schizophrénie powaa*), elle répliqua instantanément aux questions qu'il lui posait, honteusement désinvolte, sur un ton ironique, sarcastique, mais où se cachait une part de sincérité. Non ... Une part terrifiante d'une effroyable sincérité. « Sans doute un peu des trois. Il s'est mal garé il y a deux jours, et a commencé à parler d'enfant la semaine dernière. En ses deux points, il méritait bien de mourir. Et c'est sans parler du plaisir que procure le fait d'avoir le droit de vie et de mort sur de tels pantins. » C'est un sourire pervers qui naquit sur son visage, alors qu'elle réservait à l'inconnu le droit de bien vouloir discerner -ou pas- le vrai du faux de ses paroles.

Un mutisme qui aurait semblé dérangeant à n'importe quel être normalement constitué, mais qui devint source de perversion pour Esther, ne tarda pas à prendre place entre les deux êtres. L'homme s'était approché d'elle, et à défaut de faire le moindre mouvement, elle s'était contentée de le jauger. De le jauger, vraiment. Il semblait intelligent, malin, sur de lui, probablement trop fier et trop orgueilleux, d'odieuses qualités dans un tel métier qui exigeait du sang-froid. Dangereux et menaçant, il en avait l'air, pourtant Esther n'y était que trop peu sensible. Il l'amusait plus qu'elle ne le craignait. Peu à peu, le silence comme son inspection furent réduit à néant par les cris délirants d'une foule en délire soutenant leur équipe, et des journalistes qui n'hésitaient pas à rajouter une couche de stupidité à un jeu qui n'en manquait déjà pas. 'Ce point pourra bien être le plus décisif de tout le match.' Des allégations pour hommes écervelés. Rien de plus. « Il regardait ce truc. Raison de plus pour le priver d'une existence inutile. » lâcha-t-elle, superbement insensible, subtilement calme, totalement apaisée, alors qu'elle se levait pour éteindre la télévision. Ce crime n'en était qu'un de plus à ajouter à la liste qui, de semaine en semaine, prenait plus d'importance. Non, en vérité, celui-ci n'était pas de son fait. Et c'était bien dommage. Trop dommage. « T'es sur qu'il respire pas encore un peu ? Juste histoire que je le tue pour la seconde fois, et que je répare un peu la connerie que t'as faite en me prenant ma victime. » Pourtant, cela ne faisait aucun doute. Le pauvre Tony était bel et bien mort, étendu sur ce tapis qu'il prenait si grand soin à traiter contre tous les maux, poussières et autres peluches désagréables, et qu'il était en train de salir de son propre sang. Un sang odieusement rouge, qui virait noirâtre à mesure que le temps s'écoulait. Un temps qui n'avait plus de prise sur lui, sinon celle de voir son corps se transformer peu à peu en un cadavre blanchâtre et froid qui ne tarderait plus à disparaître, d'une manière ou d'une autre. Car il fallait bien s'adonner à cette tâche ingrate, qui procurait presque autant de plaisir à Esther que la mort elle même. « Je songe à faire cramer la maison. Ce pauvre Tony était si tête en l'air qu'il aurait bien pu s'endormir la clope au bec. Ou laisser le gaz allumé, au choix. » Esther ne cherchait aucun assentiment de la part de cet étranger, elle pensait simplement à voix haute. Des pensées oh combien délectables.

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MessageSujet: Re: ride with the moon in the dead of night → ft. esther   ride with the moon in the dead of night → ft. esther Icon_minitimeLun 4 Juin - 22:13

esther & lon
if you murder an innocent man you are responsible for the blood of his unborn descendants, and the weight of this responsibility is yours to carry to the end of time.... uhh who cares ?!


euh... ATROCE cette réponse (je crois que c'est le pire rp que j'ai jamais écris de ma vie x))... j'arrivais à rien uu du coup je m'arrête là, de toute façon tu auras assez à faire avec l'insolence de lon (a) puis fallait pas m'embêter par sms (oui oui, tu m'as distraite ride with the moon in the dead of night → ft. esther 298349742 )
bref désolée, je me rattrape à la prochaine ride with the moon in the dead of night → ft. esther 945058907


Lon avait longuement tiré sur sa cigarette, sa main effleurant tendrement le métal glacial de l'arme présente dans sa poche. A nouveau, il oublia le cadavre silencieusement étendu sur le tapis et porta toute son attention à cette blonde étrange qui, facilement, avait su éveiller un sursaut de curiosité au fond de ses prunelles. Curiosité froide. Curiosité désintéressée. Mais curiosité quand même. Lockhart devait l'admettre : cette inconnue savait susciter l'intérêt. Ses traits, pourtant fins, reflétaient les mille facettes du danger. Son regard, cruel de perversité, appelait à l'indiscrétion. Et, plus encore, son comportement singulier décuplait l'appétit d'un homme en quête d'étrangetés et d'inconstance. Oh oui, cette femme puait le danger et la folie à cent mètre à la ronde ; cette femme appelait à la méfiance et - même - à la crainte. En cela, elle devenait captivante, presque intéressante aux yeux du beau professeur qui, à l'évidence, venait de dénicher un digne divertissement pour la soirée. Aucun doute, cette activité nocturne savait encore lui offrir quelques surprises délectables, quelques plaisirs lugubres, quelques joies malsaines et rictus mauvais. Pour cela, il lui avait suffit d'une apparition, une seule : l'incarnation même de Lucifer sous les traits traîtres et angéliques d'une nymphe débarquée des Enfers. Les apparences sont trompeuses et le pauvre Tony l'avait appris à ses dépends. Ou presque.

Rictus amusé. Lon glissa un œil macabre en direction de l'inconnue. Cette demoiselle se révélait délicieuse. Oui. Délicieusement sinistre, délicatement perverse et... Atrocement décevante. Le sourire de Lockhart se figea alors qu'elle lui confiait son manque flagrant d'imagination. Le goût amer de la déception se tapa joyeusement l'incruste dans la gorge du professeur tandis qu'il jetait son mégot par la fenêtre laissée ouverte. « C'est tout ? » L'homme avait haussé les sourcils, une certaine surprise peinte sur ses traits. Peut-être s'était-il trompé finalement... Satan s'était trompé de messager. « C'est tout ce que tu as trouvé pour te débarrasser de lui ? » La surprise s'apaisa. La déception fit volte face et laissa joyeusement place aux sarcasmes. « Mouais... Si vraiment tu n'as d'autre ambition pour cet homme que de transformer son lieu de vie en feu de joie, peut-être te rapproches-tu alors de façon assez pathétique de la normalité. » Le sourire de Lon était réapparu sur ses lèvres. Moqueur. Provocateur. Le principal avait fourré les mains dans ses poches, avait enjambé le macchabée et s'était dangereusement approché de la jolie inconnue. « Eclaire-moi... Cette dangereuse personne dont tu parlais à ton arrivée, c'est de toi qu'il s'agissait ? Parce que j'ai un doute tout à coup... » Ô délicieux fouteur de merde. « Moi qui était fort curieux de voir ce dont tu étais capable, me voilà déçu ! »

A l'évidence, Lon s'offrait là un plaisir jouissif. L'inconnu était là, à portée de sa main et c'est sans l'ombre d'une hésitation qu'il s'en emparait. Aveugle au danger potentiel que cette cinglée représentait, il se foutait joyeusement de sa gueule dans le seul espoir de voir sa soirée terminer en beauté. S'il n'avait pas quitté les lieux juste après sa besogne achevée, c'était dans la seule attente de voir cette jolie perverse à l’œuvre et non dans le but de se réchauffer devant quelques flammes ardentes et lancinantes d'un incendie criminel.
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MessageSujet: Re: ride with the moon in the dead of night → ft. esther   ride with the moon in the dead of night → ft. esther Icon_minitimeMar 5 Juin - 20:39


esther-j. l. boylen et w. lon e. lockhart
'ride with the moon in the dead of night.'


« What keeps you up nights ? Coffee. »


Une scène de crime. Deux protagonistes. Un cadavre. Deux armes. Une seule souillée par l'éclat que la balle avait provoqué en s'extirpant de cette arme conventionnelle. Il avait pris sa victime. Et désormais se jouait une scène de moindre importance, un dialogue pertinent tant il était improbable, des regards surpris, intéressés, curieux.. Des remises en question et des ironies mordantes, glaciales, plongeant la scène dans une pesanteur difficile à supporter pour un quelconque spectateur. Une patience mise à bout, un sourire vainqueur, et tous étaient en droit d'attendre une bataille finale qui ne tarderait peut-être pas à venir.

Pourtant, à toutes ses moqueries, Esther se contenta de sourire. Un sourire froid, suscité par un brusque souffle de haine pure. « Sans rire... » Une surprise qui, loin de la ravir, anéantissait sombrement le peu de patience qu'il lui restait. Cet homme jugeait impunément ses actes et ses paroles, et bien qu'elle se foutait impérialement de le décevoir (après tout, elle ne lui devait rien), elle ne tolérait pas être ainsi soumise au jugement d'autrui. Surtout ce sombre inconnu qui venait de fouler de ses pieds indignes sur des plates bandes parfaitement entretenues. « Tu espères me faire croire que toi, avec ton air hautain et tes manières précieuses, tu vas me donner des cours de sadisme ? Je parie que tu roules en Porsche. Qu'est-ce que tu connais à la perversité humaine ? » Son ton était froid, désagréable. Cette aversion qui la tourmentait pour les basses gens de la 'haute' se réveillait alors que ce type osait pénétrer dans son domaine pour en critiquer la reine. Une attitude qu'elle ne pouvait décemment tolérer sans mot dire.

Son regard, alors qu'elle le reportait sur lui après avoir fais le tour de l'appartement misérable dans lequel évoluait son ex-petit ami, était teinté d'une douce perle d'ironie. « Tu ne supporterais pas deux minutes le spectacle que je saurais te donner. » De ça, évidence balancée sur le ton de l'absolue réalité, elle en était persuadée. Cet inconnu avait beau afficher une confiance absolue de façade, il ignorait tout des sordides capacités de son interlocutrice, il la provoquait, totalement inconscient de l'animal obscur qu'il risquait de réveiller. Sombre idiot. Pauvre ignorant. Crétin paralysé par une trop grande confiance en des connaissances inexistantes.
« Et puis, Tony, maintenant ... » Elle lança un regard désolé et imperturbable vers ce corps qui se trouvait entre eux, le retourna du pied. Plus de visage : plus d'identité. Plus la moindre existence, pas même dans les mémoires, il n'était déjà plus rien aux yeux d'une Esther bien plus fascinée par celui qui lui faisait face que par ce corps qu'elle souillait impunément. « Il n'a plus le moindre intérêt. A quoi bon faire preuve d'originalité pour un cadavre ? Ou pour ton bon plaisir ? » Un sourire énigmatique avait repris place sur son visage. Elle l'avait déjà dit, sa passion était en exclusivité centrée sur la peur qu'elle aimait lire dans les regards, la terreur nauséabonde de l'homme faible devant la souffrance -terrible- et l'Inconnu. Douce mort.. Étrange libération.

Sa colère semblait s'être quelque peu dissipée. Ce type avait le don de faire naître de l'intérêt dans son regard, comme une haine peu enviable face à une telle femme. Elle s'ouvrait à lui comme si elle ne craignait pas la moindre représailles, la moindre divulgation, et c'était peu à peu ses véritables penchants qu'elle lui faisait lire et découvrir avec délectation. Aucune discrétion. Aucun soucis de l'éthique. Aucune crainte d'effrayer plus que de mesure cet homme dont elle ne savait strictement rien, si ce n'était le job nocturne quelque peu anormal. « Tu sais, c'est bête.. Si tu m'avais laissé ma victime, je t'aurais fais découvrir un autre monde dont tu n'as même pas idée. » Un autre monde... Celui qu'elle s'était créée, seule, dans le but de nier l'absurdité de cette Terre, la misère dont elle avait tâché de s'extirper, l'ennui qui parrainait ses journées dans un quotidien meurtrier.

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