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 sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R|

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she - appartient entièrement à edwin. don't touch me.
Sheena T. Jackson

Sheena T. Jackson
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MessageSujet: sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R|   sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R| Icon_minitimeJeu 19 Jan - 20:06



J’ai foulé le sol de son parquet avec une idée en tête. Une résolution nécessaire à ma rédemption. Je couche avec Edwin et je range ma vie dans une case. J’ai donc mis tout en œuvre pour y arriver. De la bouteille de whisky à la pilule, du strip-tease non sensuel à l’option plus fine. Je suis partie. Je suis revenue. J’ai joué, argumenté et finalement, j’ai gagné, comme toujours, avec cependant un goût amer au bout des lèvres. Il me cède comme on accorde un privilège aux enfants méritants. Aussi, on s’étreint selon ses règles. Des règles indiscutables comme le secret. Des règles peu appréciables comme l’inédit de notre ébat et le silence de mes éventuels émois. Edwin ne doute de rien. Je ne suis ni de celle qui pleure la perte d’un amant, ni de celle qui s’épanche sur les grands sentiments. Je n’ai donc aucune objection à ruiner mon honneur défaillant dans ses bras, d’abîmer mon corps dans ses draps et d’user ma voix en gémissement authentique. C’est un amant chevronné et émérite. Un amant aux gestes minutieux mesurés pour un plaisir partagé. Sexuellement, il n’a rien d’un égoïste. Il est parfait. Absolument parfait. Il est la preuve vivante que seules les idiotes refusent de dissocier le sexe de l’amour.

Des jeux de mains audacieux s’acoquinent sans pudeur à des accolades brûlantes. Les joues rougies d’excitation et de concupiscence, je fonds littéralement. Littérairement aussi. Je suis comme neige au soleil. Une Prométhée que le pygmalion façonne avec talent au fil de la nuit. Et notre passion éphémère se consume encore et encore, les sens exacerbés par la drogue et l’alcool. Avide, j’ai goûté à sa peau. J’ai profité de ces instants incandescents sans l’once d’un regret, sans la moindre pudeur. Je me souviens avoir scandé son prénom parfois. Discrètement. Le cœur battant tambour dans ma poitrine offerte, soulevée par ma respiration erratique, calquée sur la sienne. Plus tôt, il m’a dit, séduisant à souhait : « Comment peux-tu seulement douter de mon désir ? » Je lui avais souri machinalement. Je demandais à voir et j’ai vu. J’ai vu mais il m’a vaincu. Percluse de fatigue, épuisée, je me suis endormie finalement. Ma peau nue contre la sienne. Cette peau si douce et si tendre où j’égare un léger baiser avant de clore les paupières. Je me souviens l’avoir réveillé vers quatre ou cinq heures du matin pour apprécier une supposée dernière fois. Au désir d’une femme dispose, tout homme est faible. Et quand bien même Edwin aurait fait exception, j’avais les arguments pour le faire changer d’avis. Je les employai à outrance d’ailleurs.

***

Un rayon de soleil traverse les lattes des persiennes de sa chambre. Elle réchauffe ma joue, m’éveille doucement et j’ouvre les yeux péniblement. Je ne reconnais pas ma chambre. Et des souvenirs vagues me reviennent par bribes. Et quel souvenir. Néanmoins, je suis encore un peu vaseuse, migraineuse et engourdie. Je me sens cent ans d’âge. J’ai la gueule de bois. La descente est douloureuse mais je suis bien consciente. Consciente de la portée mes actes. Consciente que je devrais me lever, me rhabiller et passer chez une copine pour rentrer chez moi pimpante, prête à affronter l’interrogatoire de mes parents et de mon frère. A défaut, je me frotte les yeux à l’image d’une enfant. Une enfant indécente qui tâtonne le matelas vide à ses côtés. Je considère mon corps dévêtu à peine couvert par la couette que je remonte un peu sur mes seins nus. Seule dans un grand lit, il y fait un peu froid mais je sais qu’Edwin n’est pas loin. Je crois sentir dans mon dos tous le poids de son regard. « Arrête » lui dis-je d’une voix encore ensommeillée en me retournant lentement : « A moins que tu te demandes si tes règles s’appliquent dès ton réveil ou seulement au moment où je passerai la porte, arrête de me regarder comme ça s’il te plait. » La remarque n’est ni acerbe ni acérée. Elle trahit même un sourire proche de la satisfaction, fidèle à mon tempérament de joueuse invétérée. « D’ailleurs, reprenons. Reprenons notre petit jeu de la vérité exactement là où nous l’avons laissé. Une question pour une autre. » déclarais-je en m’étirant lascivement. J’aurais donné n’importe quoi pour être capable de déchiffrer tout ce que cachent ses grands yeux bleus dans lesquelles on se noierait trop facilement. « Question : A quoi tu penses bel Apollon ? Politesse : bien dormi ? »
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edwin f. chester

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MessageSujet: Re: sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R|   sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R| Icon_minitimeJeu 19 Jan - 21:32


politesse : bien dormi ?.

Les souvenirs d'Edwin étaient vagues. Assis sur le canapé, un bon verre d'une eau fraiche et salvatrice à la main, il songeait à la nuit pour le moins agitée qu'il avait passé. Au delà du plaisir évident qu'il se remémorait sans le moindre problème, il ne pouvait nier que sa conscience était troublée. Celle-ci s'était mise sous silence afin de lui offrir une nuit mémorable, elle revenait toutefois à l'assaut désormais, et semblait deux fois plus terrible. Il ne voyait plus que Lloyd. Alors qu'il était désireux d'admirer en songe le plus fabuleux des corps qu'il lui eut été de voir, c'était son meilleur ami qu'il ne cessait de percevoir. Il ne semblait pas décidé à laisser son âme en paix. Et bizarrement, Edwin estimait que c'était bien mérité, et que c'était même bien peu pour le tort qu'il lui avait fait. Une douleur lancinante qui s'empara de son crâne le fit revenir instantanément sur Terre, et il se leva pour chercher une énième Aspirine. Il avait trop bu, trop fumé, s'était trop agité. Elle lui en avait demandé plus que la plupart de ses maîtresses, et il n'allait certes pas sans plaindre. Le réveil avait toutefois été plus difficile. Difficile, mais en même temps si doux !

Sheena avait toujours été son fantasme, son fruit interdit. Son regard n'avait jamais cessé de se porter sur elle, sur ses délicieuse bouche et sur ses courbes avantageuses et attirantes, et maintenant qu'il l'avait enfin possédée toute entière, il se sentait parfaitement incapable de cesser de la regarder. Au contraire même, son incroyable performance définie comme spectaculaire par un Edwin impressionné avait atteint un but qu'il n'avait jusqu'alors jamais connu : il ne rêvait plus que de la posséder de nouveau, et encore, et encore. Il lui avait offert un doux mélange de violence et de tendresse, et il avait cru un court instant qu'il n'y avait pas que cela entre eux deux. Ses halètements mêlés à ceux de sa belle, les cris aigus sortant de sa bouche si désirable, son corps offert entièrement à son bon vouloir... Il voulait regretter, il rêvait de regretter amèrement son acte entièrement coupable, mais il en était bien incapable. Si c'était a refaire, il n'hésiterait pas une seule seconde. Il serait de l'ordre du sacrilège que de refuser pareil plaisir. A peine réveillé, il s'était détourné vers elle, et avait admiré comme jamais il ne l'avait fait cette déesse de la beauté. Véritable Aphrodite, son corps désirable peu couvert par la couverture semblait appeler instinctivement le divin regard de son amant. Edwin n'y résista pas, et grava cette sublime vision dans sa mémoire, comme un doux souvenir dangereux et interdit.

Son verre d'eau terminé et ses médicaments pris, Edwin ne tarda pas à faire un tour à la salle de bain. Il n'avait rien de prévu ce jour précis, heureusement d'ailleurs car il ne s'en serait presque pas senti capable, ainsi il prouvait trainer autant qu'il le voulait. Il enfila quelques vêtements de fortune sans prendre la moindre attention à la mode, une de ses passions pourtant, et revint à son intérêt premier. Sa belle Sheena, paisiblement assoupie sur le lit, dévêtue. Elle lui tournait le dos, il ne pouvait qu'admirer la douce courbure de ses hanches, et ses longs cheveux blonds qui, durant la nuit, avaient longuement caressés son torse, aussi doux effleurement que celui d'un songe. Et pourtant, il lui semblait être le plus heureux des hommes. Il resta ainsi un long moment, inconscient de l'écoulement du temps, simplement certain qu'il ne pourrait plus jamais faire ce qui lui offrait tant de plaisirs. Ainsi, autant au profiter jusqu'au bout. Tel semblait être son crédo. Sa douce voix brisa le silence, jusqu'à ce qu'elle se retourne, soudainement couverte. Son regard ne s'abaissa pas pour autant, et augmenta d'intensité alors qu'elle lui demandait d'arrêter. Éveillée, elle était plus belle encore, et son charme n'acceptait aucune limite.

« Mon regard ne te dérangeait pas tant que ça, cette nuit.» lui souffla-t-il en un sourire indéchiffrable. « Cela fait deux questions, ma belle, et je ne répondrais qu'à une d'entre elle. Et puisque je suis un homme poli ... je vais bien, très bien même, j'ai passé une excellente nuit. Et toi ?» ou l'art d'esquiver les questions embarrassantes par Edwin.

Je suis désolée Sheena, je ne peux décemment pas te dire à quoi je pense. Car alors, ce serait avouer ma faiblesse. Car alors, ce serait avouer que mes propres règles ne me satisfont absolument pas, et que tout ce pour quoi je me suis battu hier n'aura plus aucune valeur. Non Sheena, je ne te dirais jamais ce à quoi je pense, car t'ouvrir mon âme sera beaucoup, beaucoup plus dangereux que t'offrir simplement mon corps.
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Sheena T. Jackson

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MessageSujet: Re: sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R|   sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R| Icon_minitimeJeu 19 Jan - 23:45

Je me souviens parfaitement de ma précédente nuit de débauche. Du moins, je me rappelle m’être éclipsée sans égard pour mon amant sans attendre le petit matin. Je ne dors pas avec mes coups d’un soir. Habituellement, je ne découche pas. Je me consume, consomme et prend la porte de mon plein gré. Derrière moi, j’abandonne le souvenir d’un parfum et d’heures ardentes. Juste de l’abstrait. Rien de concret. Pas un mot. Aucune explication. Pas même un faux numéro. Je rentre chez mes parents et je leur mens ouvertement. Je les regarde droit dans les yeux pour m’inventer une soirée bien rangée entre copines. Leur confiance est sans borne. Celle de mon frère est sans limite. Biaisé par mes sourires angéliques, il est tout bonnement dupe. Dupe de ma vie débridée, dupe de la chandelle que je brûle par les deux bouts, dupe de cette sincérité factice dont je joue sans scrupule. Je ne souffre pas du remords de n’être qu’une tricheuse. Je méconnais jusqu’à la culpabilité d’être si peu vertueuse, jusqu’à l’appréhension d’une fadaise qu’on déclame avec assurance à nos proches. Ses proches que l’on aime et qui nous aiment. Ces proches qu’on refuse sciemment de décevoir et que l’on croit protéger de nous-mêmes. J’ignore ces bons sentiments. Du moins, je les ignorais. Aujourd’hui, alors que la rumeur d’au-dehors traverse le rempart fragile du simple vitrage du studio d’Edwin, moi, poupée de chiffon nue dans un lit interdit, un lit souillé par la luxure, le lit du meilleur ami de Lloyd, je crois reconnaître la douloureuse piqûre d’un sentiment nouveau. Un sentiment méconnaissable, étranger et innommable. Il est dérangeant, désagréable, alors je le fuis.

Aidée tant par le souffle du timbre d’Edwin que par cet aura de mystère qu’il laisse volontairement planer entre nous, je chasse cette inconvenante sensation pour une remarque presque risible et une question légèrement déplacée, un mélange de bienséance et de curiosité qui me suspend à ses lèvres. Ses lèvres qui hurlent au baiser. Impatiente, j’attends qu’il me dévoile ce que je rêve d’entendre, une révélation qui ressemblerait à : « Je me dis que j’ai toujours autant envie de toi » ou mieux encore « Tout bien peser, à bien choisir, ce serait bête de pas remettre le couvert une fois de temps en temps, juste comme ça, à l’occasion.» Sauf qu’on ne demande pas à un homme comme lui ce que dissimule le miroir de son âme. On se contente de deviner, d’imaginer, d’interpréter à s’en rendre malade. On prend ce qu’il nous donne et on n’ insiste pas. On ne le contrarie pas non plus Tout ce que je déteste. Tout ce qui attise mes plus viles obsessions. Quelle étrange impression que malgré mes promesses, je ne me contenterai pas des évocations de ma mémoire pour assouvir mes tentations. Si elles portaient un nom, elles se nommeraient Edwin. Je suis une obsessionnelle. Une passionnée. Une boulimique des questions-réponses dénuée de secret. Moins on m’en confesse, plus j’aspire à savoir. Alors, je sais. Je sais déjà qu’à défaut de subir de n’être qu’un coup d’une nuit unique, je rentrerai chez moi frustrée par son adroite échappée. Il ne répond pas. Il élude. Il s’esquive. Il m’amuse autant qu’il ne m’agace et je souris. Je lui souris et je lève les yeux au ciel. « Permets-moi de te dire que tu n’es franchement pas drôle quand tu es sobre. » rispostais-je en lui lançant un coussin en plein visage pour finalement me redresser dans son lit, tenant fermement contre moi de quoi me soustraire à son regard. Celui-là même qui, la veille me vendait du rêve. Il brillait d’une lueur excitante d’appétence. Même ses sourires étaient plus intègres. Aujourd’hui, ils ne content plus rien. Néant. Edwin et son masque d’indifférence. Edwin et ses salamalecs trop poli pour être honnête. Si j’ai bien dormi ? A peine. Comment était ma nuit ? Parfaite. Doit-il vraiment l’apprendre ? J'ai envie de dire non ! C’est du donnant-donnant. Aux méthodes judaïques, des discours normands. C’est ma politique. « Ben, pour tout avouer, je suis un peu déçue. L'alcool, les pilules et le reste et voila, je ne garde quasiment aucun souvenir de ma nuit » déclarais-je dans le rôle de l’innocente et feignant la déception « Je trouve ça tellement... tellement... tellement triste. Frustrant aussi. » J’appuyai mes propos d’une moue défaite, presque suppliante. En réalité, je le charme avec finesse. « Enfin. Je me contenterai d’une douche froide si tu me permets que j’investisse ta salle de bain. » proposais-je en me levant cette fois, ne cachant plus rien de mon anatomie, si ce n’est mon intimité en enfilant à la hâte ma petite culotte à la hâte. « Et puis, peut-être qu’avec un peu de chance, tu te sentiras une âme de bon Prince et tu raviveras ma mémoire. Je suis qu'une étincelle pourrait suffire. » Je n’ai pas attendu qu’il me réponde pour onduler vers la pièce d’eau en lui jetant un coup d'oeil lourd de sous-entendu. Nous sommes amis après tout ! Et c’est un homme poli non ?
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edwin f. chester

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MessageSujet: Re: sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R|   sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R| Icon_minitimeVen 20 Jan - 17:09


politesse : bien dormi ?.

Edwin avait passé l'une des meilleures nuits de toute son indésirable existence. Sheena était un univers de tendresse, de désir, de passion. Elle était une femme en tout point unique et il se savait incapable de rendre hommage à cette douce Aphrodite. Pas en mots, en tous les cas. Aussi, il tâchait de la combler par des gestes, des affections, des caresses. Persuadé d'y être parvenu comme il en était toujours capable, mais à la fois certain qu'elle lui avait offert plus de plaisirs que l'inverse. Rien ne le prouvait, rien ne le démontrait, mais il le savait. L'interdit avait ajouté beaucoup dans cette nuit sauvage et torride, l'entourant d'un halo mystérieux qui les avait fait sentir seuls maîtres de leurs actes. Oh combien ils se trompaient ! Pas une fois durant leurs ébats il n'avait ressenti la moindre culpabilité, le moindre remord, seul, à cet instant précis, comptait Sheena, ses formes agréables, sa bouche sulfureuse et son regard passionné. Lloyd ne valait plus rien. Il n'était plus qu'un grain de poussière évaporé dans l'air comme s'il n'eut jamais rien pesé dans la balance. Il était un mauvais souvenir, que l'on efface comme de la craie sur un tableau. Un coup d'éponge, et tout est terminé. D'une vie, il ne reste que le néant.

Le réveil s'était montré oh combien plus tragique. D'une nuit passée à être un autre dans les bras d'une femme qu'il aurait presque cru pouvoir aimer, d'une nuit passée à se transformer en homme transi d'amour pour sa dulcinée, d'une nuit passée à ne réfléchir qu'à son plaisir chaque seconde grandissant, il revenait sur cette Terre tant exécrée. C'était ... brutal. Et alors ressurgissaient tous ses démons dont il s'était imaginé enfin débarrassé. Lloyd, le premier. Il agissait sur sa conscience d'une manière aussi entière qu'il devait sans doute la symboliser. Oui, son meilleur ami était constamment avec lui, désapprouvant le moindre de ses actes. Mais alors qu'il s'agissait de sa soeur, son 'tu ferais mieux de ne pas faire ça' se transformait en un désagréable 'je t'interdis de le faire'. Et voilà qu'il venait de le faire. Il se sentait coupable. Lloyd, son ami, son meilleur ami, son véritable ami. Il n'aurait pas à l'apprendre, mais même cette certitude n'ébranlait pas la culpabilité du cerveau d'Edwin. Il avait fait une erreur, et ne saurait la réparer. Il était trop tard. Il était bien trop tard au moment précis où Sheena avait fait apparition dans son studio.

Un regard sur cette incroyable femme, pourtant, et toute sa culpabilité s'était envolée aussi simplement qu'un oiseau rejoint le ciel. Un battement d'ailes, et puis plus rien. Elle ne se permit qu'un sourire, il lui sembla comprendre néanmoins la frustration qui battait dans sa tête. Elle voulait des réponses, elle exigeait des compliments, s'attendait a ... mieux. Néanmoins Edwin estimait avoir été parfaitement clair, et c'était déjà un honneur qu'il ne l'ai pas laissé seule pour son réveil. Un honneur dont elle ne percevrait sans doute pas la clémence. Elle était bien trop persuadée qu'il ne pourrait décemment pas appliquer ses règles après avoir passé une nuit en sa délicieuse compagnie. En un sens, elle n'avait pas tort. Il mourrait d'envie de ne plus la laisser le quitter. En un autre, il avait mille fois trop de fiertés pour l'avouer, d'abord à lui même, et ensuite à sa déesse d'Aphrodite.

Il rattrapa le coussin d'une main habile tout en souriant à sa remarque supposément acerbe. Il était vrai qu'ils avaient bu plus que de coutume la veille, fumé en même temps, sans oublier de mélanger à ce déjà joyeux cocktail une petite pilule bleue qui vous vend du rêve. Ainsi, même les souvenirs d'Edwin, pourtant légèrement plus habitué que sa belle, étaient relativement flous. Néanmoins, il se savait incapable d'oublier ses émotions, son plaisir, les gémissements de Sheena au creux de son oreille et son souffle sur son cou. Aussi, la remarque suivante l'offusqua presque, mais son sourire ne s'évanouit pas. Elle sollicita de lui sa salle de bain, ce à quoi il répondit par un simple haussement de tête. Inutile de lui montrer l'endroit, elle devait connaître. Il chercha son paquet de cigarettes dans sa table de nuit, en mit une dans sa bouche avant de l'allumer, et c'est alors qu'elle lui proposa une offre qui, en temps normal, aurait semblé très intéressante au jeune Edwin. Son invitation, susurrée d'une voix douce, le fit éclater de rire. Éclat qui ne tarda pas à la faire s'arrêter.

« Je suis blessé que tu ai oublié si facilement une nuit que tu as pourtant eu tant de mal à obtenir.» lui lança-t-il comme s'il était véritablement outré. « Oh, j'ai une dernière chose a te dire : je ne te savais pas si expérimentée en la matière, et je me demande ce que ton frère en dirais s'il savait que sa si angélique petite soeur ne l'était pas tant que ça.» Edwin n'avait jamais eu le moindre problème à parler de sexualité, la sienne était parfaitement débridée et il ne rougissait pas de ses paroles. Toutefois il savait que se lancer sur ce terrain là était glissant, très glissant même, et briserait la magie de l'instant, mais pour la pensée de ce brun qu'il avait fini par réellement apprécier, il se devait de le faire. Il rejoignit la belle à grands pas, la força à se retourner en agrippant son bras, posa sa tête sur son épaule, sa main sur ses hanches, avant de lui murmurer, tendrement : « Les règles sont les règles lady, ne l'oublie pas.» Puis il se releva, lâcha tout contact avec le corps de la belle qu'il ne saurait effleurer plus longtemps sans que son désir ne se réveille, et c'est d'un ton nettement plus amusé qu'il reprit : « Et puis les douches glacées, très peu pour moi !.»
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MessageSujet: Re: sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R|   sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R| Icon_minitimeSam 21 Jan - 12:50

Pas un seul instant, de la veille jusqu’à ce matin, je n’ai crains perdre la main gagnante sur cette situation mais je me suis leurrée. J’aurais dû me souvenir qu’Edwin n’est en rien comparable aux autres hommes. Pour eux, j’offre des faveurs. Pour lui, c’est le contraire. Partager une nuit en sa compagnie est, à ses yeux, un privilège. Un privilège accordé une fois. Une fois seulement. Même me céder sa salle de bain ressemble à un avantage saumâtre. Il avait été clair. J’étais d’accord. Alors, où se cache le problème ? Pourquoi cette impression de pas assez ? Ce goût de trop peu ? Pourquoi la frustration à ses insolents sourires, insolents de confiance, insolents de maîtrise ? Pourquoi cette dérangeante sensation de trahir mes propres promesses ? Ne m’étais-je pas dit que, cette victoire célébrée, je le chasserais de ma tête pour ne conserver à ma vie que son amitié ? Ont-elles encore un sens maintenant ? Ma vie sans écarts ? Notre amitié sans jeu ? Car c’est terminé à présent. Il n’y a désormais plus de place pour mes amusantes séductions sans finesse. Entre hier et aujourd’hui, une page s’est tournée et j’ai peur. Peur d’aller me laver et d’avoir à partir loin de ce que nous étions avant cette nuit. J’ai peur de rentrer chez moi avec ce faste souvenir. Peur de m’ennuyer à l’avenir. Peur que mes aventures deviennent trop ternes et trop fades après lui. J’ai si peur qu’à ma proposition, son éclat de rire est amer. Il n’est ni frais ni franchement amusé. Il tinte à mes oreilles tel un sarcasme méprisant et, je l’avoue, outrageusement vexant.

Je cheminais jusqu’à la salle de bain, persuadée qu’il m’y rejoindrait pour un adieu charnel. Mais non ! Il me parle de mes performances comme si je n’étais qu’une catin. Il en rit. Ça me cloue au sol et en moi s’éveille un mélange de colère et de tristesse. Quand bien même l’aurais-je offusqué en prétendant mon amnésie passagère, je ne mérite pas si peu de considération, pas plus que je ne méritais cette allusion déplacée à mon frère. « Tu peux toujours essayer de lui raconter si tu es prêt assumer. Rien ne t’en empêche. C’est encore le meilleur moyen de savoir ce qu’il en penserait non ? » sifflais-je maussade et contrariée. Ça ressemble tellement à du chantage. Que cherche-t-il ? A faire naître ma culpabilité ? A réveiller douloureusement ce que je me suis employée à cacher dès l’instant où j’ai ouvert les yeux ? Que je m’en veuille un peu ? Que je regrette légèrement parce qu’il est des actes lourds de conséquences pour ma sensibilité ? Que je me suis finalement brûlée en la négligeant ? Que me prétendre capable d’affronter mon frère est une supercherie. Veut-il m’humilier ou me faire rougir de honte ? Je ne sais pas. Je ne sais plus.

Je ne sais que sa main sur mon bras et l’autre sur mes hanches. Je ne sais que sa tête sur mon épaule et son souffle sur la peau sensible de mon cou. Je n’entends plus que sa voix suave au propos paradoxalement durs. Quel terrible retour à la réalité. « Les règles sont les règles quand ça t’arrange hein. Hier soir, ce matin, c’est du pareil au même. Ce n’est pas une seconde fois. C’est le prolongement de la première et tu le sais aussi bien que moi ! A quoi tu joues Ed ? A quoi tu joues putain ! Mais qu’est ce que tu essaies de faire exactement ? » lui déclamais-je un peu agacée tandis qu’il s’éloigne. Je pourrais courir après lui. Je pourrais l’empêcher de me quitter lâchement. Mais à quoi bon ?

Je suis froissée. Froissée d’avoir toujours à le supplier pour un corps à corps brûlant. Chagrinée d’être perpétuellement avilie au rang de l’inconvenante insistant toujours lourdement pour quelques égards qu’elle ne mérite pas. Comme si je n’étais pas assez bien pour lui, pas assez belle, pas assez désirable. Juste bonne à lui faire perdre son temps. Alors en moi s’éveille colère et tristesse. La colère de me montrer si faible. La tristesse qu’il soit à ce point capable de me décontenancer et de me faire perdre cette factice confiance en moi. « Soit » abrégeais-je en tirant sur la couverture pour m’en couvrir « Puisque tu me prêtes quand même ta salle de bain » j’ai parcouru l’ensemble du studio pour récupérer une à une mes affaires, lentement, m’assurant qu’il ne remarque rien de mon émoi. Réponse à une autre règle. Il ne veut rien connaître des trésors de mon cœur. « Je vais aller prendre ma douche froide toute seule. » conclus-je en fermant la porte doucement derrière moi. Je n’ai pas fermé à clef. Au cas où... Je n’ai pas fait couler l’eau non plus. Pas tout de suite. Je me suis appuyée contre la porte, mi-rageuse, mi-honteuse.

Dans un premier temps, j’ai pensé "sombre con". Dans un second temps, tandis que je laisse finalement l’eau lustrale m’absoudre de son parfum, j’ai persisté à vouloir percer ses secrets Et s’il regrettait ? S’il s’en voulait ? Si l’excellence prétendue de sa nuit n’était que manœuvre pour me ménager ? J’avais besoin de savoir. J’ai attrapé une serviette de bain propre pas assez longue, beaucoup trop courte. Je ne me suis pas séchée cependant. Trempée jusqu’aux os, j’ai ouvert la porte et je l’ai interpellé. Je n'ai pas attendu qu'il arrive pour partir à sa rencontre et, droit dans les yeux, je me suis livrée avec cet excédent de colère qui ne me ressemble pas : « Tu sais quoi ? C’est moi qui suis blessée parce que tu as sérieusement l’air de regretter. Je suis blessée parce que tu n’es même pas fichu de faire semblant de me désirer. Et je suis encore plus blessée par ta façon de me faire comprendre que tu m’as rendu service. Alors, ne t'inquiète pas pour tes règles à la con. Plutôt crever que te laisser poser ne fusse qu'un oeil sur moi. Va te faire foutre Chester. VA TE FAIRE FOUTRE. » haussais-je le ton sans pour autant crier avant de faire machine-arrière et de retourner d'où je viens : sous la douche.

Quelle situation cocasse. J'avais dans l'idée que la dernière fois qu'une femme lui exprima ce genre de souhait, c'est pour avoir été abusée par du miel sur les mots, désirable à ses yeux. Moi, par contre, je m'offusque de ne pas l'être assez. Dans le fond, j'aurais voulu qu'il me traite comme une autre. J'aurais voulu qu'il me charme et que je feigne un refus. J'aurais voulu que, pour cette toute dernière fois, il profite de moi fiévreux de ne pouvoir me résister et finalement disparaître, une lettre d'adieu sous l'oreiller. Alors seulement je pourrais m’en aller en savourant une véritable victoire. Une victoire sans précédent. Une victoire dans laquelle je l’oublierais finalement. Au lieu de ça, il mâche les cartes. Il relance la partie.


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edwin f. chester

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MessageSujet: Re: sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R|   sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R| Icon_minitimeSam 21 Jan - 14:10


politesse : bien dormi ?.

Elle ne se rend pas compte, c'est indéniable. Elle ignore tout de la douleur qui transperce mon âme, et l'achève d'un coup de poing bien placé. Au lieu de chercher à me comprendre, elle se complait dans une colère sombre qui lui est utile à ne pas souffrir. C'est un acte égoïste, mais humain. Et moi, je fais avec. Je subis autant de tourments qu'elle, et doit en plus porter les siens. Mais ainsi est fait la vie, et je sais l'avoir bien cherché. Qu'ajouter à cela ? Rien, strictement rien. A part que c'était une erreur. Une délicieuse et délectable erreur, mais erreur tout de même.

Edwin accueillait chacun de ses mots sans broncher. Il frissonnait, mais ne se permettait ni le moindre mouvement, ni la moindre revanche. Il avait cherché tout ce qui lui arrivait, et il l'assumerait. Il n'était pas le genre à fuir devant les difficultés. Ses insultes le frappèrent aussi surement qu'un coup de pied, et il se trouva surpris de reculer. Un simple mouvement de recul qui avait à ses yeux l'affront de se présenter comme une faiblesse. Il ne pouvait pas se montrer faible. Ne le devait pas ! Jusqu'à présent, il s'était toujours comporté de la même manière avec les femmes, mais Sheena n'était pas que ça. Elle était aussi son amie. Une amie qu'il ne voulait perdre en aucun cas, ce qui, pourtant, se jouait là, juste devant ses yeux. Et le voilà incapable de défendre sa pauvre et pitoyable cause. Il la laissa s'enfermer dans la salle de bain sans broncher. Il savait qu'elle avait besoin d'être seule, et c'était aussi son cas. Il tira sur sa cigarette, s'assit pitoyablement sur le lit, la tête entre les mains. Virer une fille n'avait jamais été aussi difficile.

Il était perdu. Il ne savait plus que faire. Divers choix s'offraient à lui, mais aucun ne semblait satisfaisant. Fuir, comme il l'avait toujours fait ? Non, Sheena méritait plus d'égards que ses maîtresses d'une nuit qu'il ne connaissait ni d'eve ni d'adam. La rejoindre sous la douche ? Non plus, il éprouvait trop de culpabilité vis à vis de Lloyd pour remettre ça, et il était homme désireux de suivre ses règles (déjà bien galvaudées par ailleurs). Mais alors quoi ? Lui faire un bon petit plat pour qu'elle se calme ? Lui compter fleurette, l’apaiser grâce à ses mots mielleux qu'il servait à toutes les autres ? Il l'appréciait trop pour cela. Il n'y avait rien d'autre à faire que d'attendre. Une attente tout bonnement insoutenable, qu'il prenait pour un juste retour des choses.

Il sursauta lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir dans un fracas, et sa belle apparaître trempée, enroulée d'une minuscule serviette. Son ton était élevé et dur, son regard ne tolérait pas la moindre nuance, et à cet instant précis, elle semblait le haïr plus que personne ne l'avait jamais fais. Il frissonna de nouveau. Alors qu'hier encore, elle susurrait son prénom d'un ton doux et passionné, il n'avait plus aujourd'hui que droit à son nom hurlé et a un regard noir comme les ténèbres. Encore une fois, il resta presque tétanisé, et la regarda fermer la porte de nouveau sans savoir que dire, que faire. Edwin ne s'était jamais retrouvé dans une telle situation, et il prenait habituellement les choses avec un autre ton. Les femmes n'avaient qu'à s’aplatir devant lui et quitter son appartement sur le champs. Ce n'était pas le cas de Sheena, il ne voulait pas la voir partir, sachant pertinemment qu'après cette nuit, tout rapport entre eux deux, même amical, serait définitivement terminé. Aussi, il la préférait énervée chez lui que calme mais en une autre compagnie.

C'est sans réfléchir qu'il écrasa le mégot de sa cigarette sur sa table de bois, c'est toujours sans réfléchir qu'il ouvrit la porte de la salle de bain avec fracas, c'est encore sans réfléchir qu'il prit une serviette, et c'est complètement sans réfléchir qu'il passa a son tour sous la douche, tout habillé. Sans réfléchir, il força Sheena à le suivre en la tenant par la main d'une façon presque violente, et toujours sans réfléchir, il l'obligea à s'assoir sur le lit, lui jetant la serviette par la même occasion.

« C'est bon, ton petit caprice est terminé. Maintenant, tu m'écoutes et tu te tais.» bien que ses paroles soient dures, son ton était parfaitement calme, tendre même, comme l'était son regard. « Oui, je m'en veux, et oui je regrette. Mais ce n'est pas ce que tu penses. Jamais je ne pourrais regretter la nuit qu'on a passé, jamais je n'éprouverais le moindre regret à t'avoir fais l'amour. J'en avais envie. Je me sens simplement coupable pour ton frère, et je pensais que tu le comprendrais. Nous en avons parlé, et cette nuit n'a rien changé à ce que je pensais. Je suis navré que ton charme n'ai pas suffi à me faire oublier l'amitié sincère que j'éprouve pour ton frère, mais c'est ainsi, et j'espère que tu seras assez ouverte d'esprit pour le comprendre. Maintenant je n'ai plus rien à te dire si tu décides de continuer dans cette voie là de la gamine capricieuse. Si c'est ça, tu ferais tout aussi bien de partir, je ne te retiens pas. »
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Sheena T. Jackson

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MessageSujet: Re: sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R|   sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R| Icon_minitimeSam 21 Jan - 23:04

Engoncée dans ma colère, j’ai maudis ma naïveté en frappant le carrelage de mes poings. Les pièges des hommes ne m’effraient pas. Je les déjoue avec facilité. Je n’ai rien à perdre dans la luxure. J’ai même tout à y gagner. Mes amants m’étaient inconnus avant. Ils le demeurent après... A quel moment, égarée dans une inattendue crédulité, j’ai oublié qu’Edwin comptait pour moi ? Que je tenais à notre amitié ? Et à mon attitude, que reste-t-il à sauver à présent ? Existera-t-elle toujours après cette scène digne d’une Comedia dell’arte. Non. Bien sûr que non. Et ça fait mal. Presque aussi mal qu’une rupture amoureuse. J’en souffre déjà et si je n’en pleure pas encore, c’est qu’Edwin, dans une entrée fracassante, m’entraîne – sans ménagement d’ailleurs – jusqu’à sa chambre. Instinctivement, je lui ordonnai qu’il me lâche et je traînai vainement les pieds. Il est plus fort que moi cependant. Je n’ai donc d’autres choix que me laisser choir sur le matelas, attrapant au vol la serviette qu’il me lance. « Mais ça va pas ? Tu es complètement malade ? » crachais-je néanmoins décontenancée par son ordre indiscutable. Je n’ose pas me lever. Je voudrais. Je ne peux pas. Je suis simplement happée par la douceur de sa voix malgré son verbe acéré.

Vexée, je me drapai autant de la serviette que de fierté. Droite comme I et le regard noir. La contrariété se lit sur mon visage un court instant. Parce que détrempée, j’ai froid. Parce que ses aveux sont pour moi un véritable électrochoc. Je réalise les conséquences de mon obstination. Pour être sienne, j’ai rassemblé des trésors d’ingéniosité et de fourberie. J’ai allumé, enjôlé, aguiché, charmé, troublé et argumenté pour qu’il nous bouscule, ses promesses et moi. Je n’avais simplement pas cerné les enjeux pour Edwin. Je n’ai pensé qu’à moi et maintenant, détrempée de la tête aux pieds, à peine recouverte d’une serviette, je me sens terriblement coupable. Si j’étais moins nombriliste, moins aveugle et moins sourde, si j’avais été moins capricieuse, moins gâtée et moins exigeante, j’aurais mieux considéré son premier mouvement de recul. J’aurais pu me radoucir. J’aurais ravalé mon égo mal placé et tacitement, j’aurais compris les expressions mornes de son visage, l’indifférence de son regard et cette moitié de supplication exprimée par un soupçon de tendresse. J’aurais évité l’esclandre injurieux et le tapage insultant. J’aurais même réprimé mes envies gourmandes et égoïstes pour mieux respecter ses sentiments contradictoires qui, je n’en doute pas, ne manqueront pas de le ronger. Pourra-t-il à nouveau affronter le regard de mon frère sans se sentir coupable ? Sera-t-il seulement capable de chasser ce souvenir lorsqu’il sera en sa compagnie ? Ai-je terni leur amitié à jamais ? Sans prétention, je n’en doute pas et je m’enfonce dans le matelas, penaude et quinaude. Je baisse les yeux. Je voudrais disparaître. Ma sensibilité à fleur de peau, je pleurerais mon repentir. Un mot de plus et je fonds en larmes. Elles sont là, au bord de mes paupières. Elle embue mes pupilles pâlies par nos excès illicites de la veille. Je n’ai donc rien dit. J’ai digéré chaque mot. Je ne voulais pas me mettre à sangloter comme une adolescente. Pas devant Edwin. Néanmoins, mon silence est synonyme d’inconvenance. Je dois réagir. Je n’ai pas vraiment le choix.

Alors, resserrant nerveusement le dernier rempart de ma nudité, je balbutie mécaniquement un « Je suis désolée d’avoir réagi aussi excessivement» diablement sincère. J’ai dans les formes oublié le fond. Au contraire d’Edwin, Lloyd et moi jouissons des liens du sang. Qu’importe mes écarts de conduite, il me pardonnera toujours. « Je comprends que tu te sentes mal vis-à-vis de Lloyd parce que justement, on en a discuté mais, hier soir, je t’ai aussi expliqué pourquoi il agissait comme ça. Je me suis confiée à toi parce que je voulais que tu fasses bien la distinction entre lui et moi. » argumentais-je en me levant pour m’imposer au cœur de ses bras. Grave erreur. Mes bons sentiments éclatent telle une bulle de savon. Dans ses vêtements mouillés, il est outrageusement sexy. Il est magnétique. Mon attirance charnelle en est décuplée. Je crois même qu'elle ne cessera d'accroître avec le temps. « Je ne suis pas QUE sa sœur. Je suis visiblement une femme à part entière a qui tu as fait l’amour par envie, qui est toujours la au petit matin, nue sous une serviette et qui, pour ne rien gâcher connait parfaitement les règles du jeu. » Audacieuse, j’ai laissé ma joue épouser les parfaits reliefs de son faciès pour finalement chuchoter à son oreille : « Regarde-moi. Oublie mon nom de famille, dis-moi sans me mentir que tu ne meurs pas d’envie de jouer les prolongations une dernière fois. Si tu y arrives avec sincérité, je cesse mes caprices sur le champ. Je quitterai même l’appartement sur le champ si tu veux, sans nourrir la moindre rancoeur vis à vis de toi. Je te laisserai tranquille au nom de tes règles et de notre amitié. Et si tu n’y arrives pas, dans ce cas, je te rappelle au passage que l’eau coule toujours. »
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edwin f. chester

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MessageSujet: Re: sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R|   sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R| Icon_minitimeDim 22 Jan - 0:01


politesse : bien dormi ?.

Edwin avait la ferme conviction qu'à cause de sa stupidité parfaitement irréfléchie, il allait perdre deux amis qui lui était chers. Il savait qu'il continuerait à leur parler, bien sur, à les fréquenter même, mais plus rien ne pourrait jamais être comme avant. Comment pourrait-il persévérer dans la voix de la confiance avec Lloyd après l'avoir trahi de si odieuse façon ? Comment pourrait-il continuer à parler avec Sheena, à la voir et à la fréquenter, comme une simple amie qu'elle n'avait jamais été et ne serait jamais ? Et surtout, comment serait-il capable de refouler ce désir affreusement poignant ? Il s'en savait incapable. Tout autant qu'il se savait incapable de tirer un trait sur la famille Jackson. Ils lui étaient bien trop chers pour qu'il ne puisse se passer de leur fabuleuse présence. Il était accro à eux.

C'est pris d'une absolue folie passagère, sans doute liée à son trop plein de réflexions, qu'Edwin s'était levé et l'avait empoignée pour la sortir de la douche où elle s'était réfugiée. Pas de mur entre lui et elle, ils avaient à parler, et ils le feraient face à face ou ne le ferait pas. Il avait failli tout abandonner et la jeter dehors lorsqu'elle s'était mise à hurler presque, tout cela simplement car il l'avait légèrement bousculée. A son tour énervé, il avait parlé sans détour, persuadé qu'au lieu d'arranger la situation, cela ne ferait que l'empirer encore. Mais à ce stade, ça ne lui importait plus le moins du monde. Il voulait simplement que le calme revienne dans son studio et dans sa tête. Elle n'avait pas dit un mot, ne l'avait pas coupé, et de ce fait, son ton s'était adouci à mesure qu'il parlait, lui livrant ses inquiétudes comme ses doutes, la mettant au pied du mur. Ou elle se calmait, ou elle sortait. Ce choix lui semblait parfaitement raisonnable. Il avait assez à faire pour tenter de tenir tête à des filles bornées et capricieuses, et Sheena l'avait habitué à mieux.

Un peu plus et il aurait cru avec surprise avoir fait un bon dans le temps. Comme la veille, elle tentait de le faire succomber à son charme en dépit de ses remords et de ses convictions. Elle voulait tout annihiler d'un geste de la main ou d'une ondulation des hanches. Après s'être excusée d'un ton extraordinairement sincère, elle était revenue à l'attaque, et d'une bien formidable manière. Oubliée la Sheena colérique, dites de nouveau bonjour à la séductrice. Il n'y a que celle là qui vaille. A ce retournement de situation, Edwin ne répondit que par un sourire, tant blasé que surpris. Il était fatigué. Fatigué d'avoir toujours à se battre pour lutter contre ses passions, pour faire triompher ses convictions qu'il jugeait légitime. Sa conscience ne voulait se taire, et son désir ne comptait pas se mettre sous silence, pas même une seule minute.
Le corps de Sheena contre le sien suffit simplement à raviver toute la passion qu'il éprouvait encore pour elle. Après avoir goûté à sa peau, il n'était toujours pas rassasié, se surprenait à en désirer encore, et encore. Le passion de l'interdit ne justifiait, à lui seul, pas tout ce désir. Il avait aimé le songer, il devait aujourd'hui reconnaître qu'il n'en était rien. Cette femme avait toujours le même charme pour lui, toujours la même unicité, le même regard insondable, la même bouche désirable. Elle était en tout point identique, mais il lui semblait ne l'avoir jamais connu. Devoir apprendre à domestiquer cette jeune tigresse aux allures sauvages, comme s'il ne l'avait pas dompté la nuit dernière. Tout cela était inutile, sa lutte l'était tout autant, mais il se devait de ne jamais la stopper. Rien que pour le visage de ce jeune brun qui ne cessait de tourmenter sa mémoire.

« Je ne te dois rien, Sheena. » dit-il sur un ton fatigué mais avec toujours la même tendresse. Il s'écarta d'elle légèrement, juste assez pour que son désir reflue légèrement dans un coin de son esprit. « Je suis incapable de te dire une chose pareille, et je sais que tu en es consciente. Je te désire Sheena, terriblement. Autant qu'hier, peut être même plus. Mais il n'y a pas que nos désirs qui comptent. Toi et moi, nous ne sommes pas seuls sur cette planète, d'autres êtres comptent énormément pour nous, et pardonne cette vérité qui n'est pas digne d'un gentleman, mais mon amitié avec Lloyd est plus importante à mes yeux qu'une heure de bonheur passée dans tes bras. »
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MessageSujet: Re: sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R|   sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R| Icon_minitimeDim 22 Jan - 1:34

Elle a chuté, ma fierté. Elle a dégringolé du haut de mes échasses et s’est brisée au pied de ma tentation personnifiée. Car elle s’éloigne de moi. Elle me déclame d’un ton las et calme que le désir ne suffit pas. Il existe bel et bien néanmoins. Il est presque palpable. Au contraire, Edwin ne me fuirait pas. Mais il n’est rien face à l’influence de mon frère. Je le maudis de tout mon être. De tout mon cœur. Je le maudis autant que je l’aime, cet homme parfait et ce fils adoré. Il est l’ombre dans laquelle je subsiste. Ma vie n’est qu’un perpétuel combat. Je ne suis pas Sheena Jackson. Je suis la sœur de Lloyd. Rien de plus. Rien de moins. Exister dans les bras de parfaits inconnus est une bien faible consolation. C’est déshonorant. Presque autant que l’image que je renvoie de moi à son meilleur ami. Une capricieuse un peu trop facile. Une jeune femme de petites vertus. Une jeune femme dénuée de self-control qui s’aplatit pour, je cite, ces quelques heures de bonheur. Elles n’en valent pas la peine. Je ne vaux pas la peine qu’il bouscule une fois de plus ses habitudes amicales avec l’autre Jackson. Alors oui, mon égo est réduit à néant.

Dans sa chute, il m’a hurlé : « Petite idiote », j’ai pensé : « Pardonne-moi de t’avoir oubliée » et ma raison m’a intimé d’abandonner. J’entends : « Je te désire terriblement » mais je n’insiste pas. Persévérance à outrance devient acharnement pénible et douteux. Je fais fi de ses révélations presque flatteuses qui, la veille, m’aurait sans doute encouragée. Je baisse les armes un peu dépitée. Je ferme les yeux. Je me mords la lèvre. Je hoche négativement de la tête que je finis par baisser. Deviner est une chose. Savoir en est une autre. Je me surprends à avoir mal. Mes émotions précédentes, contenues tant bien que mal, s’empare de moi. Je lutte. Je me débats contre ma sensibilité. Je ne veux pas avoir à expliquer à quel point cette fâcheuse réalité est douloureuse. Bien plus que d’être une fois de plus rejetée. Je voudrais rentrer sous terre. Je m’apprête donc à fuir. « Je comprends » sont les seuls mots que j’ai pu prononcer avec assurance. J’en ai balbutié d’autres moins confiantes : « Qu’est ce que tu veux que je réponde à ça ? » J'ai haussé les épaules et j'ai reculé d'un pas. Jugeant inutile d'en rajouter. « Remarque, tu me repousses pas parce que je te laisse indifférent. Ça me laisse un minimum de fierté. D’ailleurs, pendant que je la termine cette douche, si tu pouvais m’avancer en ramassant les débris que j’ai laissé tomber à tes pieds, tu serais adorable. Vraiment. » Ma spontanéité m’a fait tristement sourire. Le côté épineux de cette situation aussi d’ailleurs. Et j’ai fui dans la salle de bain.

Je me suis lavée le plus rapidement possible. J’ai enfilé ma robe qui m’apparût outrageusement outrageante. Je me suis sentie pathétique, ridicule. Un peu sale aussi. J’imagine qu’en évitant Edwin quelques temps, je pourrai oublier ma bêtise et cette erreur. Une erreur. Prétendre le contraire serait la pire des hypocrisies. A mon honnêteté, je dois bien reconnaître à mon dernier amant qu’il avait raison. J’aurais dû me fier à lui. C’est ce que font normalement les amis... du moins quand ils le sont vraiment.

Mon reflet dans le miroir serait presque un supplice désormais. Je m’étais tout prédit mais pas ça. Pas ce mélange de honte et de culpabilité qui s’imprime sur mes traits. Nerveuse, j’ai attaché mes longs cheveux dans un chignon désinvolte. Je n’ai pas fière allure. Je soupire pour me donner du courage et, forte de mes nouvelles résolutions, je quitte la pièce d’eau pour m’apprêter à partir. Avant, il me restait un point à éclaircir avec Edwin. Un détail important qui, je l’espérais, le soulagerait un peu. Alors, je l’ai rejoins et, remplissant mon sac des quelques affaires personnelles traînant ça et là, j’ai allumé une cigarette pioché dans le paquet écrasé dans la poche de ma veste négligemment déposée sur le sofa et j’ai respiré profondément. «Il ne s’est rien passé. Tout ça je veux dire. » précisais-je d’un geste circulaire de ma main libre. « L’alcool, la drogue, toi, moi. Ça n’a jamais existé. Je vais passer le seuil de la porte, je vais compter jusqu’à trois et je vais tout oublier. Et si je peux me permettre un conseil, oublie toi aussi. Parce que je n’ai pas envie que tu te sentes responsable de quoi que ce soit devant mon frère. J’ai pas envie de gâcher votre amitié. Je n’aurais jamais dû m’interposer entre vous et pour ça aussi je suis désolée. » Mon discours à de commun ma précédente sincérité. Elle se déchiffre dans ces manières nouvelles de petite fille repentante et bien rangée. Elle se lit dans mes yeux et au timbre de ma voix un peu trop fragile malgré mes efforts pour conserver le ton de la conversation. « Je termine ma cigarette et je file. J’aimerais autant rentrer avant la famille Jackson au grand complet » Et pour appuyer mes propos, je suis restée debout, à mi chemin entre la porte d'entrée et le canapé. Je crois, que je n'ai jamais fumé aussi vite.
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MessageSujet: Re: sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R|   sheena & edwin - Politesse : bien dormi ? |R| Icon_minitimeDim 22 Jan - 2:09


politesse : bien dormi ?.

Inconsciemment, Edwin sut qu'il avait gagné. Elle était certes persévérante, certes séductrice, certes aussi dangereuse qu'un tigre flairant inlassablement sa proie, elle n'en restait pas moins une femme intelligente et fragile. Non pas faible, comme toutes les autres, Sheena avait ce truc peu commun, cette différence inconcevable qu'elle avait le don de cultiver et de tourner à cet avantage, mais tout de même émotive. Un poil trop émotive. Suffisamment, en tout cas, pour qu'il puisse discerner sur son visage et dans son regard qu'elle était fatiguée. Elle aussi. Fatiguée de se battre pour ses intérêts et pour son plaisir. Finalement, ils étaient tous deux traversés des mêmes sensations et des mêmes tourments, mais se refusaient à partager leur peine. Trop de fierté mal placé, sans doute. Trop de refus d'accepter une main tendue par peur d'avoir quoi que ce soit à rendre. Une stupidité de plus à ajouter à leur compteur commun.

Les mots de Sheena le touchaient aussi surement qu'une flèche empoisonnée reçue en plein coeur. Elle avait beau se rendre, sa victoire n'en était que plus amère. Il l'avait fais souffrir, ce qu'il craignait par dessus tout, et ne saurait se le pardonner. Il admirer tristement le sourire forcé de cette déesse de la beauté, contemplait incrédule le visage accablé qui était dorénavant le sien. Comme s'il venait de lui retirer un jouet, dans toute sa cruauté. Il aurait pu faire montre de tendresse et la réconforter, aurait pu la forcer à fuir plus vite encore en étant acide dans ses paroles, mais il garda simplement le silence. Comme pour lui montrer qu'il respectait cette défaite qui n'en était en vérité pas une. Au contraire, n'avait-elle pas gagné en assumant la première ses torts dans cette histoire ? Lui n'avait pas su se mettre à sa place, n'avait pas pu comprendre ce qui la motivait. Il était resté borné sur ses propres convictions, comme l'homme égoïste qu'il devait être, finalement. A quoi bon tenter de se convaincre du contraire lorsqu'on ne fait rien pour changer fondamentalement ?

Il la regarda s'enfermer à nouveau dans la salle de bain, sans dire le moindre mot. Il craignait de galvauder la magie de ses excuses en proférant des stupidités telles que lui seul était capable de sortir à un pareil moment. Il soupira lorsqu'elle fut de nouveau hors de vue, jetant un oeil aux alentours. Son salon n'avait jamais été si bordélique. Les verres couchés sur la table, des miettes de tabac plein le sol, un tiroir renversé... il ne se souvenait plus de chaque détail, mais savait avec précision qu'ils n'avaient pas de suite rejoins le lit afin de s'adonner à la pratique tant adorée du plaisir charnel. Non, ça aurait été trop simple pour deux experts comme eux. Il secoua la tête comme pour cesser d'y penser, songea même à ranger pour s'occuper l'esprit, puis laissa tomber l'idée. Il savait que Sheena, mal à l'aise, se dépêcherait, et l'attendre ainsi ne serait pas un bien grand mal.
En effet, elle ne tarda pas à le rejoindre. Ses affaires empilées dans son sac, sa robe incroyablement séduisante comme simple habit, elle semblait plus mal à l'aise que vexée. Une vision qui calma Edwin très légèrement, et qui le remit dans le droit chemin. Cette femme était avant tout une amie. Une fille qui comptait à ses yeux, à des milliers de kilomètres de distance que toutes ses blondasses écervelées qu'il comptait parmi ses maîtresses. Ce qu'elle lui dit finit de le rassurer, et il acquiesça simplement. Il semblait simplement incapable de l'usage de la parole. Comme s'il craignait d'enfoncer le clou de nouveau par un mot qui lui semblait anodin mal placé. Il savait parfaitement comme il n'y avait qu'un pas entre la flatterie et le désintérêt pour les femmes, et il ne souhaitait franchir aucun des deux. Aussi, le silence valait-il mieux.

Edwin la regardait, tout bonnement incapable de lâcher cette femme des yeux. Il ignorait quand il la verrait la prochaine fois, et c'était cette incertitude qui le rongeait lentement mais surement. Il devait se préparer à ne simplement plus la croiser, sans doute l'éviterait-elle. Et il comprenait. N'était-ce pas lui qui lui avait soufflé l'idée avec ses règles stupides et infondées ? Stupides, certes, mais nécessaires. Déprimant ... « Sauf ton respect, même le matin, il est hors de question que je te laisse sortir comme ça. Je tiens pas à ce que tu te fasses violer en dessous de chez moi. J'ai un truc pour toi. » En quelques enjambées, il alla lui chercher une de ses vestes dans son placard, et la lui lança plus amicalement qu'autre chose. A peine l'eut-elle enfilée, néanmoins, qu'il la rejoignit, et l'agrippa par le col, avant de déposer un doux baiser sur ses lèvres. Non pas un baiser passionner ou emprunt de la violente marque du désir, simplement un baiser d'adieu. Comme s'ils n'allaient jamais plus se revoir. Et d'un autre côté, ce n'était pas faux. Ils ne se reverraient plus jamais de la même manière.

« Sache que je serais incapable d'oublier cette nuit. » lui glissa-t-il avant de la regarder partir et de refermer la porte sur cette vision divine.
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