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 sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|

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she - appartient entièrement à edwin. don't touch me.
Sheena T. Jackson

Sheena T. Jackson
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◭ messages : 2708
◭ arrivé(e) le : 18/01/2012
◭ âge : 21 ans
◭ statut : Célibataire et amoureuse ! Cocktail détonant.
◭ études/métier : Etudiante en langue vivante


MessageSujet: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeDim 22 Jan - 14:13

« Sheena, tu nous accompagnes ? » me demande une Juliet enthousiaste. Elle et quelques copines se rendaient, le soir même, dans un bar réputé de la région. Au programme : bières et billard. Je n’avais plus partagé une soirée entre copines depuis près d’une semaine. J’avoue donc que l’idée est tentante. Pourtant, je déclinai poliment et ce, pour deux raisons. La première, c’est qu’à ce genre de fête se mêlent souvent les regards inquisiteurs d’hommes murs trop obséquieux pour être honnêtes. Je ne les supporte pas et souvent, je leur devine des intentions véreuses. C’est moi qui choisis un homme. Pas le contraire. La seconde, moins honorable, presque inavouable, s’explique par mon inconsidérée vigilance à esquiver tout endroit où je risquais de croiser Edwin. Or, ce bar branché, ce bar trop « in » rassemblait tous les critères d’un bon terrain de chasse pour un prédateur. A ne pas s’y méprendre, je ne lui en veux absolument pas pour cette nuit que j’ai moi-même initiée. Au contraire. Je voulais simplement l’oublier et je m’y employais avec force, comptant régulièrement jusqu’à trois pour chasser de ma mémoire son dernier baiser. Sa confession également. Une formule à taire que j’aurais préféré ne jamais entendre. Elle m’oblige à penser à lui. Elle m’oblige à me demander si, parfois, nous partageons au même moment de semblables souvenirs incendiaires, des regrets comparables, des remords communs ou des regains de désir inexpliqué, davantage inexplicable. Je suis incapable d’y trouver un sens si ce n’est la frustration d’avoir perdu la guerre. Peut-être. Je ne sais pas. J’estime simplement qu’il est des risques à éviter. Alors, je longe les murs des rues pour rentrer chez moi, priant que mon frère eût inconsciemment pitié de moi en tenant son meilleur ami éloigné de chez nous.

Jour chanceux. Lloyd, en caleçon au milieu de la cuisine, avalait des céréales avec gourmandise. Il venait de se réveiller visiblement. « Pas trop dur la vie de Pacha ? » sifflais-je simplement, sans grand enthousiaste et un peu mauvaise. « Et bien, tu as la mine des beaux jours à ce que je vois. » Pour toute réponse, je lui présentai mon majeur la tête enfuie dans un frigo dont le contenu m’indifférait. Le regarder franchement est de plus en plus difficile. Le prendre pour un imbécile avec de sombres étrangers était une chose. En faire le Roi des cons avec son pote en était une autre. Edwin l’avait prédit. Je devrais penser à le maudire lui aussi. « Sheen’ tu es d’une de ses humeurs ces derniers jours. Tu as un problème avec moi ? » J’ai dodeliné un non de la tête, j’ai meêm changé de sujet et d’attitudes. Je me suis assise sur le plan de travail avec nonchalance, sirotant une citronnade artisanale. Spécialité de ma mère. « Tu fais quoi ce soir ? Tu n’as pas envie d’aller au cinéma ? Je pourrais inviter Poppy aussi. Elle a besoin de se changer les idées.» Il a dit impossible. Il avait d’autres projets. Inutile qu’il précise. J’avais déjà tout compris et j’en déglutis péniblement. Pour l’un comme pour l’autre, je deviens complètement transparente. J’ai prétexté avoir du travail pour m’enfermer dans ma chambre. Au pied de l’escalier, il m’a hurlé : « Capricieuse » Je n’ai pas relevé. Deux fois en moins de sept jours, c’est trop pour mes nerfs. J’évite donc le conflit, me demandant si, tout compte fait, à défaut de me détendre dans un bar, je ne me pavanerais pas dans une discothèque. Après tout, les boîtes de nuit regorgent de monde. La foule rend la probabilité d’y croiser un indésirable proche du néant. Après avoir appelé ma meilleure amie déjà rencardée, j’ai laissé défiler mon répertoire. Emy était disposée à m’accompagner. J’ai applaudis mon idée à deux mains. J’avais pour la nuit de quoi effacer toutes traces d’un ébat honteux. Que demander de plus ! Une tenue adéquate sans doute. J’ai retourné ma garde-robe. J’ai opté pour une robe parme manches courtes et mi-cuisses qui ne dévoilent rien de mon buste. J’ai choisi des escarpins, expérimenté les tons de mon prochain fard à paupières, fouillé ma boîte à bijoux. Bref, attitude purement féminine. Je me suis finalement endormie et, l’heure suivant le sacro-saint souper familial, j’ai décampé fraiche et fringante.

***


Pourtant bien imbibée d’alcool, j’étais étonnamment bien sage. Trop sage. Je l’avais pressenti, les hommes ont perdus un peu de leur saveur. Faute au mariage de la frustration et de ma détermination –du moins, je l’espère, je repousse systématiquement chaque verre offert. Je n’use d’aucun artifice contrefait pour attirer le plus charmant dans mes filets. Je reste accoudée au bar, la tête soutenue par ma main gauche. Je scrute la débauche d’un œil critique jusqu’à l’apercevoir. Edwin. Je me dis : « Tout mais pas eux » en jetant un regard inquiet sur son entourage proche. Pas la moindre trace de Jackson fils. Juste l’indésirable précité, fier comme un paon devant la blonde femelle roucoulant et se pâmant devant ses beaux yeux.

C'est vrai ! Je m’en veux un peu de le qualifier si durement mais c’est plus fort que moi. A m’amoindrir au rang de « Petite sœur de Lloyd », il a perdu ses lettres de noblesse. Lettres que je rends avec application à ses règles. Ces règles auxquels il tient tant. Néanmoins, je peste. Je peste contre ce fieffé destin détestable. Je lui consacre les pires injures pour ce pied de nez à mes efforts. J’accordais tant d’énergie à m’y astreindre que la fatigue, suivie du vertige de la possessivité – à moins qu’il ne s’agisse de jalousie - m’étreignent comme une amante avide. Je n’ai plus qu’un souhait : prendre mes jambes à mon cou avant qu’il ne m’aperçoive. Partir loin. Très loin de lui et de cette femme qu’il fera certainement sienne pour la nuit. Très loin de toutes ces phrases auxquels je m’accroche pour conserver un soupçon d’humilité. Ces phrases qui me reviennent sans cesse en mémoire.

J’étais bien décidée en quittant le tabouret trop haut dont je descends pourtant fièrement. J’étais déterminée à disparaître au cœur de ce rassemblant de noceurs quand cet homme, un peu maladroit, peut-être nerveux, m’a involontairement bousculée. J’en ai perdu l’équilibre. J’ai failli suivre l’exemple de mon cocktail en m’échouant sur le sol mais, amène et serviable, il m’a rattrapée pour se confondre en excuse. « C’est pas grave. Ne vous en faites pas pour ça. De toute façon, je m’en allais. » expliquais-je à son oreille tandis qu’il peine à me relâcher. Un instant, je me suis demandé s’il s’agissait d’une maladresse ou d’une démarche maladroite pour m’accoster. J’optai pour la seconde proposition quand il s’engagea à remplacer mon verre et de m’offrir les suivants. Flattée, je lui ai souri. Un sourire charmeur. Un sourire intéressé devant sa plastique avantageuse. Un sourire reconnaissable pour quiconque me connaîtrait. « Pourquoi pas ? Après tout, je ne suis pas vraiment pressée. » avouais-je en haussant les épaules.

Mon index s’enroule dans une mèche échappée de mes cheveux pourtant attachés. Je me présente. Je minaude. Il s’appelle William. Enchantée. Je badine. Je me retrouve et ça fait sacrément du bien même si je ne peux réprimer un besoin obsédant de tourner la tête vers Edwin. Je croise alors son regard et j’hésite entre le saluer d’un bref signe de la main ou à l’ignorer froidement. Je n’ai pas envie de lui sourire. Au-delà de mon désir de briser ses espoirs avec demoiselle-taffetas-rouge-talons-aiguilles, je ne veux pas l’approcher. Je ne veux pas le provoquer non plus. Je voudrais juste claquer des doigts pour lui intimer le désir de quitter les lieux en loup solitaire, bien entendu. Je me contente donc d’assentir à la courtoisie d’un discret hochement de tête. Froide bienséance. Politesse glaciale. J’exècre mon indifférence. Elle ne me ressemble pas. Je m’en mords l’intérieur des joues tandis que mon partenaire improvisé s’inquiète de mes goûts alcoolisés. « Vodka pomme-cerise » lui répliquais-je en me laissant entraîner par la main jusqu’à une table libre à quelques mètres à peine du mannequin. William a malgré moi rompu tout contact visuel avec ce dernier. Je ne sais pas s’il m’a répondu d’un sourire ou s’il m’a tout bonnement laissée pour compte. Et quoiqu’il arrive, ça me gâchera une partie de la nuit.

Qu’à cela ne tienne, bois petite fille. Bois pour oublier que ta soirée est un véritable fiasco, hormis peut-être le grand brun qui, te draguant ouvertement, pose sa main au cœur de tes reins pour te chuchoter à l’oreille à quel point tu es belle.
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edwin f. chester

edwin f. chester

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeDim 22 Jan - 20:42


politesse : bien dormi ?.

Edwin ne s'était pas levé tôt, ce matin là. Il y avait de nombreux avantages à être un mannequin de profession, surtout dès lors que l'on devient un de ceux parmi les plus prisés de ce côté-ci de l'Amérique. L'argent, les horaires que l'on se réserve le droit de modifier dès lors qu'ils ne nous conviennent pas, la renommée, mais aussi de plus en plus de liberté vis à vis du métier. Voilà bien longtemps qu'Edwin ne se faisait plus diriger, et qu'il avait dit adieu aux 'plus expressifs le visage' ou encore 'bombe le torse !'. Il faisait simplement ce qu'il lui convenait, et le faisait à merveille. Il avait fait ces preuves.
Aussi, c'était un plaisir pour lui que de s'y rendre, et c'est le sourire aux lèvres qu'il conduisait sa porsche rouge qui ne laissait pas inaperçue dans les petites ruelles d'Arizona. Il aimait sentir le regard des gens sur lui, leur jalousie conséquence qui se lisait aux traits de leur visage tiré. Il n'y avait rien qu'il exécrait plus que l'indifférence. A ses yeux, il valait toutes ses convoitises, et les acceptait tel un présent qu'on aurait pu lui offrir, au même titre que billet de concert ou gâteau au chocolat. Tout lui était du.

Aujourd'hui, Edwin aurait le droit à une séance photo en bonne et du forme, et cette perspective le réjouissait tout particulièrement. Il avait toujours aimé être devant l'appareil photo. Il semblait attirer la lumière et cet outil nécessaire à son métier l'avait toujours considéré comme son chouchou. Ses clichés étaient systématiquement de bonnes qualités, car il savait s'entourer de personnes toutes aussi douées que lui, et que son physique, à lui seul, justifiait ces excellentes photographies dont il était particulièrement fier. Son book, finalement, était déjà bien rempli, et il n'y avait pas le moindre de ses clichés qu'il s'était pris un jour à regretter.
En un clin d'oeil, il lui sembla se retrouver sur la chaise de la coiffeuse qu'il connaissait bien maintenant, et qui s’affairait autour de lui d'une façon hautement désagréable. Du moins, hautement désagréable pour un autre homme qu'Edwin. Lui savait profiter de ce que la vie lui offrait, et la vue tout comme la douceur de ses mains sur sa chevelure ne pouvait que le mettre en joie. « Je t'ai déjà dis que tu avais des mains de déesse ?. » lui demanda-t-il sur un ton amusé plutôt que charmeur. A cela répondit un sourire presque gêné, ou en tout cas honteux, puis un rire franc et décalé. « Oui, plusieurs fois, mais j'apprécie toujours autant. »

Sa séance de photographie s'était déroulée comme tous les autres jours : merveilleusement bien. Il avait su capter la lumière comme l'attention de l'appareil, qui semblait lui même dotée d'une vie propre, et ses clichés étaient 'parfaits et grandioses', selon les mots du photographe. Edwin, toutefois, n'accordait que peu d'attention à ses élucubrations. Il le considérait comme un homme doué dans son métier, mais hypocrite à souhait. Aussi, il attendrait de voir le résultat final avant de juger. C'est sur cette note incroyablement positive qu'il reprit la route pour rentrer chez lui, désireux de se caler sur son canapé et de ne plus bouger. Une simple heure, et son boulot était terminé pour la journée. Ah, qu'il aimait ce job !

« Salut l'abruti. Qu'est-ce que tu fous ce soir ? J'tamène dans un bar, j'aimerais t'offrir l'occasion de ne plus être puceau un jour, tu m'fais de la peine. » Edwin adorait parler avec Lloyd, il se foutait constamment de sa gueule et avait l'absolu certitude que ce dernier tenterait toujours de se défendre vainement, tout en n'arrivant comme résultat que de s'enfoncer un peu plus. Mais derrière ça, il y avait une véritable et intense amitié qu'il n'avait jamais compris. Comment le mec séducteur et égocentrique pouvait-il ainsi se lier avec le plus sage de la Terre entière, voire même légèrement trop prude et coincé ? Non, il ne comprenait pas. « Ta gueule, tu dis que des conneries. J'suis assez grand pour me trouver une gonzesse, puis tu sais très bien que j'suis plus puceau. Pas ce soir, d'ailleurs, j'ai autre chose de prévu. » Edwin était légèrement surpris, il était rare que Lloyd refuse de le voir, mais qu'à cela ne tienne, il serait tout aussi bien à sortir seul. Pour ce qu'il faisait, de toute façon ... rien de mieux qu'une pèche aux belles gosses. Nul besoin d'avoir son meilleur ami accroché aux basques. « Autre chose de prévu ? Toi ? La blague, t'as rendez-vous avec ta grand mère ?. » « Ouais, elle te passe le bonjour. » dit-il avant de raccrocher. Edwin sourit, balançant son portable sur la table du salon. C'était toujours comme ça entre eux, et au fur et à mesure, cette amitié était devenue vitale à Edwin.

Une vitalité qu'il avait craint de perdre en commettant une faute qui aurait sans doute semblé à Lloyd comme irréparable. Une faute stupide, irréfléchie, qui avait pourtant été consommé avec passion, sans en perdre la moindre miette. Il avait profité de chaque instant de cette soirée puis de cette nuit unique, sans laisser au temps l'occasion de lui gâcher sa nuit. Il l'avait contemplé, ce doux visage, il l'avait admiré, ce corps splendide, au point presque d'en garder chaque merveilleux détail dans un coin de sa tête, tel qu'un puzzle qu'il pouvait s'amuser à recomposer en un claquement de doigt lorsqu'il pensait à elle. Et il pensait bien trop à elle.
Finalement, la conscience d'Edwin l'avait laissé en paix. Comme si elle avait apprécié le fait qu'il ne daigne pas coucher avec elle le lendemain matin, sa morale ne revenait pas lui faire regretter ses gestes au galop. Pire encore, elle le laissait étrangement tranquille. Il n'avait pas eu le moindre mal à reparler à Lloyd comme s'il ne s'était rien passé, hormis quelques 'baffouillements' lorsqu'il avait de lui même abordé le sujet de Sheena. « J'sais pas ce qu'elle a en ce moment, mais elle est super-chiante avec moi. J'ai du lui faire un truc, mais je vois vraiment pas. T'aurais pas une idée ? Je sais bien, tu la vois jamais, mais t'es plus calé que moi niveau femme, faut l'avouer. » lui avait-il demandé un beau matin. Il n'avait rien répondu, se sentant trop coupable pour émettre la moindre hypothèse qu'il savait erroné. Il préférait encore ne pas répondre que de mentir encore à son meilleur ami. Il méritait mieux que ça.

C'était donc dans la perspective de se rendre seul dans une boîte de nuit relativement chic et classe qu'il se préparait légèrement. La coiffeuse avait déjà fait un excellent travail à son boulot, tout autant que la maquilleuse, et il estimait n'avoir rien a changer. Un regard sur le miroir le rassurait. Il était toujours un aussi beau gosse, et cela n'était décidément pas près de changer. Heureusement, car son physique était tant son outil de travail que sa marque de fabrique, il ne l'aurait abandonné pour rien au monde.
L'ambiance du lieu était comme dans toutes les boîtes de nuit. Lumières tamisées pour faire plus 'hipe', musique à fond pour faire plus 'stylé', et gens complètement bourrés pour faire plus 'trash'. Bref, elle réunissait tout ce que les idiots exigeaient d'une boîte de nuit, mais Edwin s'en fichait éperdument. Il n'était ni la pour boire a outrance ni même danser, il chassait simplement. Un terrain de jeu particulièrement appétissant se présentait à lui, et un coup d'oeil dans la salle lui permit de repérer une belle blonde qui trônait, seule, sur le bar. Il ne mit que peu de temps avant de la rejoindre. « Je peux vous payer un verre, peut-être ? » lui demanda-t-il d'un ton charmeur, engageant ainsi la conversation et se commandant une tequila. Ainsi, son talent de séduction se déploya peu à peu, tout autant que le fit son assurance.

Alors qu'il lui avait proposé d'aller chez lui et qu'elle avait accepté avec autant d'assurance que lui, il était tombé sur une vision qui lui sembla, instinctivement, une vision d'horreur. Sheena était là, dans toute sa splendeur, arborant une belle robe couleur parme qui lui allait à merveille. Mais elle n'était pas la cause de cet effroi. Du moins, si, mais indirectement. Elle était accompagné, et tenait à son bras un homme qu'il jugea d'un coup d'oeil indigne du moindre intérêt, voir même vulgaire, comme l'on tient un chien en laisse. Bien sur, il devait s'en douter, elle était dans son âme une séductrice, et opérait visiblement sur les mêmes terrains de chasse que lui. Il resserra les dents, comme pour cacher sa rage, et alors qu'il allait répondre à son salut froid et distant, l'homme qui l'accompagnait l'entraina vers une table.
Cette fois, s'en fut trop. « J'ai repéré quelqu'un que je connais. Tu accepterais de m'y accompagner ? On prend simplement un verre avec, et on s'en va. » Elle acquiesça, visiblement la mort dans l'âme, déçue de retarder leur arrivée chez monsieur Chester. Il ne lui laissa toutefois pas véritablement le choix, et l'attrapa par la main pour la guider vers la table où monsieur le prétentieux et Sheena étaient installés. « Pardon de vous déranger, mais puisque vous ne m'avez pas laissé le temps de saluer mon amie. » lança-t-il à l'adresse de cet homme en question sur un ton presque outragé et odieusement désagréable. Puis, il reporta toute son attention sur Sheena, délaissant du regard son compagnon.

Edwin s'installa, soucieux de casser l'ambiance au maximum, sans lâcher la main de sa donzelle une seule seconde. Il la mit même sur la table, bien en évidence, soucieux de rendre jalouse celle qu'il avait fait sienne le court d'une nuit torride, alors que l'une de ses règles était précisément qu'elle ne montre rien de ses sentiments. Il était un paradoxe en son entier. « Je suis ravi de voir que tu t'amuses, Sheena. J'aimerais vous payer un verre, avant de vous laisser tranquille. » Sa voix n'était plus du tout celle avec laquelle il avait parlé à l'homme qu'il exécrait déjà, mais elle était plus tendre, presque gentleman. « Oh, d'ailleurs, je te présente Eryn. » lui glissa-t-il sans la lâcher du regard.


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Sheena T. Jackson

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeLun 23 Jan - 12:23

William, qui s’abime la voix en compliments préfabriqués m’aurait probablement, en d’autres circonstances, autant flattée qu’agacée. Flattée pour ces quelques douceurs chuchotées à l’oreille. Agacée par ce trop-plein de confiance prévisible. Il bombe le torse, fier comme un coq. Il se donne en spectacle à ses potes qui vraisemblablement nous surveillent du coin de l’œil. Ils sont contemplatifs. Et lui, enrobé dans son arrogance surjouée, remarque à peine que je ne l’écoute pas. Certes, je perçois quelques mots mais rien de concret. Je devine simplement. Trop facile. Pas de jeu de séduction. Je l’appâte de quelques sourires d’ingénue. Des sourires méthodiques sans réelle sincérité. Il est désolant d’ennui et pourtant, je fais semblant. Je l’observe faussement admirative pour éviter de chercher Edwin des yeux. Je dois bien admettre que c’est difficile. Je me demande où il est et s’il a pris le temps de me suivre du regard. S’il a déjà dragué le poisson en talons hauts jusqu’à son appartement et si elle s’est déjà esclaffée d’enthousiasme devant son véhicule hors de prix, persuadée d’avoir cette fois tiré le bon numéro. J’en regretterais presque de ne pouvoir lire dans ses yeux sa déception quand il la rejetterait à l’eau. D’avance je sais que j’en jubilerais et cette idée me déplait. Elle accorde trop d’intérêt à Edwin. Beaucoup trop. « Tu es avec moi ? » me demande William interloqué quand, perdue dans mes pensées, je ne feins plus. Aïe. Mauvaise pioche. Chasser mon naturel au plus vite où je me retrouve seule et pathétique à quelques pas d’Edwin en bonne compagnie. L’angoisse. Pitié pas ça. Je recompose le visage de la parfaite idiote. Je lui donne ce qu’il attend de moi, plus consciente que lui qu’à la certitude qu’Edwin s’en est allé, je briserai tous ses espoirs de raconter à ses amis les détails de ses exploits. « Oui. Oui. Evidemment. Tu me parlais de ton catamaran à Paris. Je n’ai jamais vu Paris. J’adorerais y aller une fois. » exagérais-je pour lui permettre de déballer son lot de promesses, ses monts et ses merveilles. Il eût à peine le temps d’ouvrir la bouche. Il prononçait « Je peux t’y... » qu’on lui coupait l’herbe sous le pied.

Edwin, dans toute sa superbe, l’interrompt sans ambages, le traitant subtilement d’impoli, me qualifiant d’amie. Dans ma poitrine, mon cœur tressaute au son de sa voix et une sinueuse angoisse me sert l’estomac. Il est pris en étau. Elle m’empêche d’inspirer profondément l’air vicié de la discothèque. Je suis hypnotisée. Car il ne s’adresse qu’à moi. Il cadenasse mes pupilles aux siennes en s’installant comme s’il était le bienvenu. Une fois encore, mon avis ne compte pas. Et si je ne le désirais pas à ma table ? Si je le préférais loin de moi ? Si j’étais soucieuse de ne jamais plus le revoir ? De ne plus l’entendre ? De ne plus jamais humer son parfum capiteux et troublant ? C’est ce qu’il voulait, non ? C’était les règles ! Les siennes qui plus est. En bonne joueuse, je m’y tiens scrupuleusement. Alors, à quoi joue-t-il ? Pourquoi faut-il qu’il se montre toujours aussi versatile, aussi imprévisible ? Et pourquoi sa main dans celle de cette femme posée sur la table me déplait si lourdement ? Je ne m’attendais pas à ça. Pas de sa part. Je le savais joueur. Pas tant provocateur.

Je cligne des paupières une fois. Deux fois. Trois fois. Je m’invente diverses explications et j’en conclus qu’il me teste. Quoi exactement ? Je n’en sais strictement rien. Je sais seulement qu’il est hors de question que je le laisse faire. Que je le laisse démonter une à une les pièces fragiles de la mécanique de ce cœur mal accroché. Je me répète donc un mantra destiné à chasser cette possessivité déplacée. Je me le répète inlassablement tandis qu’il me présente Eryn. Eryn. Pfff. C’est même pas un prénom. Eryn, c’est le pseudonyme d’une fille facile. Mon « Enchanté. Moi c’est Sheena. » puait l’hypocrisie à plein nez. La grimace est fausse. Je ne peux pas cacher que sa présence m’est insupportable tandis que son compagnon nous propose un verre. William s’apprêtait à décliner l’invitation mais, j’ai posé ma main sur sa cuisse pour l’intimer au silence. Pour éviter toute protestation, je me suis même rapprochée de lui. « Will, je me demandais si tu ne pouvais pas aller au bar annuler ta commande et nous appeler le serveur. » Il fit une moue boudeuse mais, loin d’être insensible à mes marivaudages mielleux et à cette soudaine proximité, il s’est finalement levé, remontant dans mon estime.

« Je m’amuse comme une petite folle. Mais, tu n’as pas l’air en reste toi non plus..» répliquais-je aux provocations du nouvel intervenant, haussant un sourcil, œil espiègle et sourire malicieux. « D’ailleurs, même si je te remercie pour tant de générosité, je ne veux pas te retenir. Tu as sans doute mieux à faire que traîner avec nous. Je te promets qu’on le boira vite.... que tu puisses partir le plus rapidement possible » A bien choisir, je les préfèrerais encore tous les deux à ma table qu’ensemble dans son lit. A tout peser, par contre, je n’étais pas certaine de pouvoir supporter leur proximité des heures durant. Elle était accrochée à lui comme une sangsue, comme s'il allait s'envoler. « Ta robe est magnifique Sheena. Tu as déniché ça où ? » me demande sa superficielle petite copine éphémère. Sa manœuvre était claire. Elle n’appréciait guère que je l’ignore ouvertement. Pour qui elle se prend ? J’ai une envie folle de la virer à grand coup de pied. Je me retiens. J’ai plus de politesse que ça même si je suis incapable de la regarder franchement. Plutôt mourir que de quitter le regard d’Edwin autrement que pour les poser sur William. Je ne lui ferai pas le plaisir de baisser les armes. J’ai donc lâché le nom d’une boutique au hasard pour m’adresser à nouveau à Edwin J’ai cherché une parade, un moyen de le mettre autant mal à l’aise que moi. Je suis excessive, mon truc, c’est la séduction. Pas le combat de coq. « Remarque, tu avais raison. Vous formez un couple parfait » enchaînais-je mes yeux écroués au sien. La partie est lancée. « Le serveur arrive » affirma William en se rasseyant à mes côtés. Il n’avait d’yeux que pour moi. J’en fait donc fait ma marionnette, me demandant si, finalement, Edwin ne tentait pas simplement de me rendre jalouse. S’il veut jouer à ça, je peux le faire. J’ai donc décroisé les jambes, réduit le peu de distance demeurant entre mon hochet et moi pour souffler à ses lèves : « Tu es parfait mon chou. Vraiment. » pour y déposer un baiser. Un baiser sans vulgarité. Juste sensuel. Assez pour réveiller ses instincts.

Satisfaite, j’humectai mes lèvres empreinte d’un sourire mesquin quand le serveur vient prendre nos commandes. Et je me tais. Je rends la main à l’ami de mon frère en le narguant un peu. Je sais aussi que le retour de manivelle sera rude. Qu’importe, je n’ai plus grand-chose à perdre. J’ai savouré ma plus fulgurante défaite lorsqu’il m’assura que je n’étais rien face à Lloyd. Pas même un morceau de pain frais pour un prisonnier en temps de guerre.
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edwin f. chester

edwin f. chester

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeLun 23 Jan - 18:01


fieffé destin détestable.

Edwin devait bien l'avouer, il n'avait cessé de penser à elle depuis le soir où ils avaient couché ensemble. Il avait trouvé en elle son double parfaitement complémentaire en matière de coucherie, et malgré toutes ses innombrables expériences, il lui semblait n'en avoir pas connu de meilleure. Il aurait tout donné pour revivre ça, absolument tout, mais il s'en savait incapable. Consciemment incapable. Il n'aurait pu refaire cela à Lloyd. Ça ne changerait rien a toute l'étendue de son désir, une passion inexplicable qu'il ne se pardonnerait sans doute jamais. Un seul regard sur elle provoquait en lui multiples ravages, et il n'avait alors plus qu'une envie : la faire devenir sienne dans une nuit torride comme ni l'un ni l'autre n'en avait jamais connu. Il avait l'impression que cette histoire et que cette passion éphémère ne pourrait se terminer définitivement que de cette manière. Un 'happy end' qu'il s'octroyait le droit de refuser ouvertement, niant toute l'étendue de ses désirs, allant jusqu'à réfuter même les besoins de son corps.
Après tout, il se croyait maître de son âme et de ses actes, oubliant la façon dont il s'était laissé aller lamentablement à une nuit de débauche plusieurs jours auparavant. Il préférait faire comme si c'était lui qui l'avait décidé, comme toujours. Edwin était un séducteur, il n'aimait pas être séduit. Cela renversait l'ordre de choses pré-établies pour lesquels il était décemment doué, et lui retirait son terrain de jeu. Être passif était sans aucun doute ce qu'il exécrait le plus dans la séduction en son fondement. Il lui fallait faire craquer les femmes pour que son égo s'en sente mieux, et que son esprit garde pied sur terre. C'était un besoin vital pour lui, une réelle drogue qui avait su le rendre accro bien plus que l'acte charnel en lui même. Qu'était-ce que le sexe sans la séduction ? Rien. Rien d'autre qu'un met à l'odeur alléchante, mais à la saveur morne et fade.

Sheena était là, juste face à lui. Alors qu'il rêvait de sentir l'odeur sucré de sa chevelure blonde étincelante, qu'il n'avait d'autre désir que de goûter encore à la douceur inconcevable de sa peau et qu'il n'aspirait qu'à l'entendre l'appeler en de petits gémissements à peine audible, il ne pouvait que la regarder. Il n'y avait pas pire torture. Toutefois, l'image qu'elle lui renvoyait lui semblait presque hostile, une animosité qu'il ne comprit décemment pas. Il estimait l'avoir quitté en bon terme, et même si son intrusion dans son terrain de jeu ne pouvait plaire à quiconque, elle tenait à se dire son amie, et il avait aspiré à de meilleures salutations. Elle était là, le fixant droit dans les yeux comme s'ils n'avaient été que les deux seuls êtres intelligents et dignes d'intérêt à la table, et se servaient de leur compagnon comme d'une vulgaire poupée de cire. Edwin, en tout cas, avait plein contrôle sur la femme qu'il avait déjà séduite, assise à ses côtés, et il savait qu'elle le suivrait quoi qu'il fasse. Ainsi était le don de cet homme, si gentleman qu'il pouvait rallier à sa cause n'importe quelle demoiselle trouvée au hasard dans une boîte. Rien de bien extraordinaire en soi, mais dès lors qu'il s'agit d'un mental humain, c'est autre chose. Il en était de même pour Sheena et l'homme qui lui servait de chien. Il pouvait voir dans son regard qu'il lui était déjà tout acquis, et qu'elle n'avait qu'à dire un mot pour qu'il l'exécute. S'en était presque grisant, et Edwin en aurait ri avec Sheena, si elle ne lui avait pas réservé si mauvais accueil.

« Puisque je vois que ma présence t'incommode si fortement, nous le boirons en effet très vite. Nous aussi, nous avons bien d'autres choses a faire. » dit-il en jetant un regard coulant à sa voisine qui lui sourit d'une façon presque perverse et malsaine, mais tout à la fois charmeuse. Edwin pouvait voir dans le regard de Sheena que leur présence les dérangeait, et rien n'aurait pu lui faire plus plaisir. Il se plaisait à imaginer que cette passion n'était pas effective que d'un côté, et qu'elle non plus n'avait pas oublié la parfaite alchimie qui s'était produite entre leur deux corps réunis enfin. « J'aurais juste une question à poser à ton Jules. » lui dit-il en un sourire joueur. Bizarrement, même cette situation excitait sa curiosité et son désir plus encore. Cette fille était sans nul doute la plus intéressante qu'il n'ai jamais rencontré jusque là. Elle avait de qui tenir, son frère, en soi, était déjà un sacré numéro.

Le compagnon de Sheena ne tarda pas à revenir, brisant un jeu qu'Edwin aurait voulu éternel. Cela ajouté au fait qu'il ne pouvait détourner ses yeux de la demoiselle comme si elle était une oeuvre d'art sacrée, et son énervement se voyait décuplé. Il valait mieux, pourtant, ne pas agacer Edwin au point que sa fierté ne se relève. Pauvre garçon, il ne savait pas, finalement. Il aurait presque eu pitié. Il admira le retour de Sheena à ce jeu qui venait de se lancer, tout en répondant à cette attaque par un simple sourire. Sourire forcé, sourire qui se voulait 'je-m'en-foutiste', sourire qui ne serait pas croyable plus de deux secondes. Il savait qu'elle le percerait à jour, mais peu importe. Il aurait essayé de cacher son mal-être. C'est alors qu'en le fixant un long moment, il sut qu'elle venait de lui redonner sa raquette. A lui de jouer maintenant ! « Et comment s'appelle donc cet homme parfait qui oublie de se présenter ? » questionna-t-il l'inconnu en vrillant son regard bleuté dans ses pupilles. Il sembla décontenancé, mais, de peur de passer pour un abruti devant la demoiselle qu'il avait décidé de sauter ce soir (pardon pour la vulgarité, c'est edwin qui parle -out-), il se reprit, et c'est d'une voix beaucoup trop fière et en bombant le torse qu'il répondit : « William. » Edwin lui sourit, presque amicalement, mais c'est d'une voix sacrément plus dure qu'il reprit : « Enchanté, moi c'est Edwin. J'ai une question, William, si tu permets. Est-ce que tu comptes amener aussi cette bande qui doit te servir de potes dans le lit avec Sheena, ce soir ? » Il jeta un oeil aux quatre mecs adossés au bar qui ne les avait pas lâché des yeux une seconde, comme une bande de gros pervers incapables de se trouver eux même des filles et s'excitant sur le succès des autres. Si William en faisait partie, il estimait que c'était de son devoir d'empêcher son amie de faire une si grosse erreur... « Tu as une vision bien étrange de la perfection. » déclara-t-il en se retournant vers Sheena, sourire vainqueur aux lèvres.

Jeu, set, et match.



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Sheena T. Jackson

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeLun 23 Jan - 21:18

Qu’il m’impose sa compagnie n’était pas vraiment le problème. J’ai toujours apprécié le bleu de ses yeux, ses sourires charmeurs, la langueur de ses gestes, le son de sa voix et ce verbe dont il use avec parcimonie. Il s’exprime comme s’il venait d’un autre temps. Il y met les formes sans négliger le fond. Alors non, il ne me dérangeait pas vraiment. Par contre, ses provocations et son exhibition avec cette détestable blonde m’exaspère au plus au point. En fait, je l’envie. J’envie la rencontre de leurs mains. Je jalouse ce pouce vernis qui vagabonde le long de son index. Je lui envie d’être charmée à défaut d’être charmante. Elle ne doit pas se battre pour un peu d’attention malsaine. Elle papillonne des cils et il est à sa cause acquise alors que moi, je dus vendre honneur et fierté pour qu’il m’entende. « Ce n’est pas que tu m’incommodes mais ta copine a l’air tellement pressée de partir. Je suis magnanime tu comprends. Je ne voudrais pas vous frustrer.» sifflais-je moins sympathique que je ne l’aurais voulu. De toute façon, j’ai toujours été un livre ouvert pour lui. Je ne peux pas faire semblant très longtemps avec lui.

Son manège, motivé par Dieu sait quel sentiment, je le vis comme une insulte. Une insulte ronflante qui fait grincer les rouages rouillés de mon cœur abimé. Car finalement, force est d’admettre que je donnerais beaucoup pour être à sa place. Edwin agit sur moi comme un aimant. C’est physique, magnétique. Mon être tout entier est appâté par le sien. Il m’avait suffi de croire qu’une nuit dans ses bras calmerait cette troublante appétence qu’il m’inspire. Erreur. J’avais seulement réussi à attiser le feu. Ce feu qui brûlait en moi hier, qui brûlera encore demain. J’aimerais croire qu’il ne cache rien d’autres que ma quête de plaisir. Je commence sérieusement à en douter. La jalousie vit toujours dans l’ombre d’un sentiment. Un sentiment craint. Un sentiment détesté. Un sentiment proche de la maladie que je refuse d’éprouver pour quiconque...Or, je suis bel et bien jalouse. Pas possessive. D’une certaine façon, cet homme m’appartient déjà. Quand sa voisine n’est que de passage, quand, dès demain, elle sortira définitivement de sa vie, moi, je peux l’appeler pour prendre de ses nouvelles. Je peux lui rendre visite à ma guise. Invité par mon frère – parfois même ma mère – je pourrai toujours le croiser dans ma cuisine au hasard de ses envies. Je peux me comporter avec lui comme le ferait toute amie. C’est l’amitié qui nous lie. La complicité aussi. Une complicité particulière, certes, mais une amitié tout de même. Je me raisonne donc. Je me persuade que je suis en colère de le voir ruiner ma soirée sans raison apparente. Sans justification valable. Et je lui en veux. Je lui en veux de m’obliger à supporter le tiqueté entêtant de mon cœur à mes tympans. Je lui en veux pour cette remise en question qui m’inquiète terriblement. Je ne veux pas l’aimer. Je ne veux même pas y songer. Je crois que c’est pour ça que j’offris si vite un baiser à William. Habituellement, je ne suis pas si directe. J’aime les faire languir les hommes. D’aucuns ne font exception, hormis Edwin, faute à son sens du respect trop aigu envers mon imbécile de frère. Loin de celle qu’il réserve à mon « Jules » comme il le dit si bien. C’est étrange. J’aurais fait preuve de moins de tact pour parler de sa « compagne ».

Je ne saurais dire ce qui anima un tel comportement chez le mannequin. A l’accoutumée, la classe lui colle à la peau. Je n’ai reconnu qu’un sourire trop crispé pour être vraiment naturel. Je me suis donc permis de croire que ce baiser l’avait foncièrement agacé. Peut-être courroucé car, à peine s’est-il rassis que William est accueilli d’un regard presque électrique. Il le somma de répondre à une question qui m’empourpra les joues. Dans toute sa clairvoyance, lui aussi, il les remarqua les amis du bar. « Euhhh » fut tout ce que l’imbécile trouva à lui répondre. Je l’aurais bien giflé pour ce manque cruel de consistance. Je me suis retenue à temps, arrêtée par l’expression conquérante d’Edwin. Visiblement, il était content de lui, ce petit con. Il était fier de cette fine brimade qui me fait passer pour la pire des gourdes. Alors, excédée, j’ai feins l’admiration et j’ai applaudis : « Bravo. Belle démonstration de finesse. » lançais-je en me redressant offusquée. « Tu en sais véritablement plus que moi en matière de perfection. Ce n’est pas tape à l’œil hein ! Blonde décolorée de silicon valley. Faux-ongles manucurés et en plastique. Autant de bon goût réuni m’émeut au possible » terminais-je en posant ma main sur mon cœur. J’étais désobligeante. On venait de commencer qu’il avait déjà gagné. J’en peste contre moi et contre Eryn. Eryn qui m’apostrophe : « C’est pour moi que tu dis ça ? » J’ai éclaté d’un grand rire frondeur. « Pourquoi, tu viens de Silicon Valley ? » répliquais-je faussement innocente, la prenant pour la dernière des connes. Eryn, larguée, m'a répondu d’un non presque repentant, confuse de sa méprise qui n'en était pas vraiment une.

Le serveur, calepin en main depuis moins de cinq minutes – temps nécessaire à tous nos coups-bas – ne savait plus où se mettre. Il nous prévint qu’il repasserait plus tard. William a acquiescé. Je ne les ai même pas regardés. Mon sombre regard est verrouillé à celui de mon assaillant. Je le déteste. Je le déteste profondément. Du moins, j’aimerais. Cette soirée tourne au cauchemar. Je n’ai même plus la force de sourire. Je meurs d’envie de lui demander à quoi il joue. Ce que ça lui apporte de ruiner ma soirée Quel est son but ? Sa motivation ? Je n’ai pas eu le temps. William a pris la parole « Je ne sais pas à quoi vous jouer mais je sais que j’ai pas vraiment envie de le savoir. Bonne soirée. » Il s’est levé et il est parti, me laissant seule et surtout désarmée devant poupée gonflable et joli cœur. « Tu as vu ? Tu as gagné. C’est bon maintenant ? Tu es content ? » le questionnais-je une pointe de rancœur et de déception dans la voix, me moquant de la présence d’Eryn. Enfin, plus ou moins.


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edwin f. chester

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeLun 23 Jan - 22:06


fieffé destin détestable.

Cette situation l'amusait tout autant que l'énervait. Il aimait jouer, c'était indéniable, et ce match la lui semblait fascinant. Fascinant, finalement, car les émotions se bousculaient en lui. Colère, envie, jalousie, désir aussi. Il lui semblait la vouloir plus qu'à aucun autre moment. Cet agacement visible sur son si joli minois ne le laissait pas indifférent. Il la trouvait même plus sexy que lorsqu'elle mettait tout en œuvre pour le séduire, aussi étrange que cela paraisse. Il la désirait d'autant plus qu'elle avait un autre homme à ses côtés, comme si, en fait, c'était un match qui se jouait plus entre William et lui qu'entre elle et son humble égo surdimensionné. C'était stupide, c'était insensé. William n'était rien face à lui, il se fichait de Sheena puisqu'il ne la connaissait que depuis quelques minutes, et de toute façon, si match il y avait entre un autre homme et lui, il était persuadé de gagner. Toujours. Mais lorsqu'une perle comme elle était le lot de compensation, alors il déployait tous ses plus grands atouts, et il devenait ainsi presque invincible. Il n'avait pas appris à être un si grand séducteur pour rien, et il s'amusait à prouver au monde entier que rien ne lui était impossible dès lors qu'il s'agissait de femmes. Dans ce domaine comme dans bien d'autre, il était le meilleur. C'était aussi simple que ça.

Mais là, bien qu'il le croit fortement, il ne s'agissait pas de cela, pas du tout. Il prenait ce match comme un jeu, un simple jeu, mais c'était beaucoup plus. La jalousie qui tourmentait son âme ne mentait pas. Il voulait véritablement gagner. C'était puéril, c'était lui. Il voulait surtout rendre justice à ses sentiments impurs qu'il n'aurait jamais du ressentir, selon son humble avis. Il n'était pas digne d'être 'jaloux', il ne l'avait d'ailleurs jamais été et cette nouveauté n'était pas pour lui faire plaisir. Et pourtant, malgré tous ses artifices, malgré ses sourires faux et hypocrites, il ne pouvait rien y changer. Et ce manque de contrôle sur lui le tourmentait plus encore. Il ne pouvait tolérer être soumis à de telles sensations sans son consentement. Sheena jouait avec ses sentiments autant qu'elle jouait avec lui, et cela l'agaçait au plus haut point. Elle avait embrassé cet abruti de William, surement sans en avoir la moindre envie, tout cela pour allumer chez lui le feu de la jalousie. Il brulait haut et clair dans son esprit. Ainsi, elle y parvint à merveille. Sans doute n'aurait-elle, d'ailleurs, pas pu mieux faire. Et le contrôle qu'elle possédait sur ses sentiments le troublait. Il haïssait cette sensation de faiblesse à ses yeux communes à l'espèce humaine, mais pas à lui. Surtout pas à lui !

Sa tirade, visiblement très énervée, le fit sourire, pourtant. Un véritable sourire. Il n'avait pas attendu son accord pour s'apercevoir du regard honteux qu'elle avait posé sur William, comme elle même déçue, voire choquée de la réaction de cet abruti. Il n'avait rien su répondre de mieux que 'euuuh'. Pathétique. Véritablement pathétique. A cet instant, le regard d'Edwin sur cet homme changea du tout au tout, et d'énervé, il passa à de la pitié. C'était encore pire. La pitié dans les pupilles d'Edwin était bien plus marquante que la haine. Il écouta Sheena parler jusqu'au bout, sans la couper d'aucune façon, il jeta simplement un regard sur sa compagne assise à ses côtés. Elle avait gardé le silence tout au long du débat, et aurait mieux fait de continuer à le faire. Au lieu de ça, elle posa une question oh combien stupide, et il fut aussi honteux de sa trouvaille que Sheena l'avait été. N'étaient-ils pas pathétiques ?

Si le but d'Edwin avait été de gagner le match face à William, il y était parvenu. Et pourtant, à sa plus grande surprise, il n'en ressortit aucune gloire. Il avait préféré fuir que d'affronter cette haine qu'il ne comprenait pas, mais Edwin, en revanche, ne pouvait que lui pardonner cet acte. Pauvre inconnu qui n'avait rien du comprendre à cette joute verbale pour le moins... hautaine. Il s'en voulait presque. Sentiment renforcé par le regard que Sheena, dorénavant, portait sur lui. On voyait véritablement de la rancœur à son égard, et Edwin regrettait d'être allé si loin dans ce qu'il prenait pour un jeu. Il avait gagné, d'accord, mais cette victoire avait un goût légèrement trop amer pour qu'il en profite réellement. Il s'apprêtait à répondre à l'invective de son amie lorsque c'est Eryn qui sembla se réveiller. Elle caressa la main du jeune homme qu'elle n'avait pas lâché, et s'imposa, d'une voix douce, presque gênée : « Je suis de trop. Excusez-moi. » Puis elle avait lâché la main d'Edwin, s'était levée, et lui avait glissé à l'oreille qu'il n'avait qu'à la recontacter. Douce naïve. Elle semblait vraiment y croire.

Seul avec Sheena, Edwin faisait moins le fier. Il savait que ses minutes étaient comptées avant que la belle ne décide de lui faire comprendre tout le poids de sa rage, et il craignait pour sa propre santé physique. Peut-être était-elle dangereuse ? Après tout, il ne la connaissait pas réellement énervée, c'est pourquoi il choisi de prendre les devants. « Je t'ai évité de te taper un abruti de première, tu devrais être contente. » Il avait espéré lui balancer une ou deux excuses sur un ton qui se voulait réellement repentant, mais il n'était parvenu qu'à lui sortir cette phrase idiote, d'une manière sifflante et encore plus agacée qu'il ne l'avait jamais été. Il héla le serveur avant de lui laisser le temps de répondre. « Deux vodka pomme, faites vite, c'est une question de vie ou de mort. » Tout en la fixant droit dans les yeux, il tâcha de reprendre un ton non pas agréable, tout de même, mais au moins neutre. « Et non, je ne suis pas content de voir que tu gâches des moments de ta vie avec des types comme lui. »

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Sheena T. Jackson

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeLun 23 Jan - 23:51

J’éprouvai, au départ de William, un mélange de faiblesse et de soulagement. En dehors de cette plastique agréable – bien que commune si l’on compare à Edwin - il n’avait pas grand-chose pour me plaire. Il n’était ni futé, ni très fin. Technique de drague révolue. Je rirai longtemps de sa vantardise et de son catamaran. Néanmoins, je n’appréciais guère être abandonnée avec lâcheté devant un spectacle si écoeurant. Eryn et Edwin. Edwin et Eryn. Ça sonnait tellement faux. A mes pupilles s’échangent tour à tour colère et rancœur. Lors de notre dernière rencontre, j’ai réellement cru qu’il ne pourrait plus me blesser. Qu’il en avait déjà trop dit et trop fait pour parvenir à me toucher. Je me suis leurrée. Ces tentatives pour m’agacer ont fini de m’achever. J’ai envie de lui hurler à quel point j’étais outrée par son comportement. Je m’abstiens, me contentant de réclamer, un peu trop spontanément, de vaines explications. Il ne me les donnerait pas. Il ne le faisait jamais. Jamais sans me voir lutter, insister et supplier. Hors de question cette fois. Pas aujourd’hui. J’ai, à mon sens, déjà fait assez don de moi pour lui accorder cette satisfaction. Et je me prépare déjà à l’éventualité qu’il s’échappe avec sa blondasse pour l’allonger dans son lit. Je me prépare à m’en moquer en reconstruisant cette carapace qu’il a malheureusement ébréchée. Je n’avais pas vu le coup venir ou je me serais tenue loin de lui.

Je ne sais lequel de nous j’ai surestimé ou sous-estimé. Je sais simplement qu’il réveille toute ma fragilité. Celle-là même que je cache depuis des années derrière un mur d’indifférence. Celle-là même que j’ignore avec application. Rien que pour ces différents émois qu’il m’inspire, je refuse de lui sourire. Je refuse même d’afficher mon soulagement quand Eryn prend finalement congé. Je pourrais exploser de joie pourtant. Je me contente d’un « C’est ça ! Bon vent » que j’accompagne d’un geste de la main néanmoins attentive à la voix d’Edwin. Quand bien même aurais-je voulu ne pas y prêter attention, que je n’y serais pas parvenue. De par sa voix, certes. De par son discours aussi. Je rêve où il insinue m’avoir rendu service ? « C’est une blague j’espère. » conspuais-je en haussant le ton. « Tu ne veux pas que je te remercie non plus. Non mais sérieusement Edwin, tu m’as prise pour qui ? » J’ai tapé du poing sur la table. « Tu crois que j’avais pas remarqué la bande de joyeux drill au bar ? Tu crois vraiment que j’aurais passé la nuit avec lui ? Mais je ne l’aurais même pas regardé si... » Moment d’hésitation. Je dois éviter toutes vérités déshonorantes comme : « Si tu avais choisi une autre boîte de nuit pour chasser. Si tu ne m’avais pas implicitement fait comprendre que je devais sortir de ta vie. Si je ne t’avais pas vu au bar. Si je n’avais pas eu envie de te fuir. Si je n’avais pas crevé de jalousie en apercevant ta barbie. » Il ne doit jamais rien connaître de ces raisons toutes plus valables les unes que les autres. Jamais. Aussi, je mens, un peu mal. « S’il ne m’avait pas bousculée.» repris-je anormalement plus calme. j’étais en train de me justifier telle une enfant prise en faute ou un voleur pris la main dans le sac. J’en devins courroucée. « Oh et puis merde... J’ai pas me justifier de ce que je fais ou pas et encore moins avec qui !» Exposé bancale. Il ne tient pas la route. Il est habile. Il le verra. Le sentira également. J’ai donc passé mes mains sur mon visage en soupirant tandis qu’il commande deux vodka-pomme.

J’accueillis l’idée avec un sourire morne. J’observai ensuite un silence presque dense. Lourd. Accablant. S’il savait combien il me blesse. S’il savait comme ses commentaires me font mal. Je peux perdre mon temps avec lui mais pas avec un autre. Je suis la sœur de Lloyd un peu moyenne à qui j’ai rendu un ENORME service. C’est ça que j’entends. Et c’est affligeant. Tellement affligeant pour moi. Mes angoisses me reprennent. En réalité, elle ne m’avait jamais quitté. Je les avais juste ignorée : « Sérieusement Ed, tu te rends compte de ce que tu me dis et de la façon dont tu me le dis ? » lui demandais-je le timbre marqué de déception à présent. « Moi, je ne suis pas assez bien pour toi. Par contre, des filles comme Eryn oui. A côté de ça, un gars comme Will ne trouve pas grâce à tes yeux quand il s’agit de moi. Alors qui ? » le questionnais-je sans la moindre envie de le provoquer. J’avais simplement besoin de comprendre, besoin qu’il m’aide à trouver ma place entre lui, mon frère, leurs états d’âme, les hommes moi. Qui suis-je censée être puisque apparemment, je gaspille mon propre temps. « Qui, ici, serait à tes yeux assez digne de la fille moyenne que je suis ? Parce que c’est bien ça. Je suis juste une fille moyenne. C’est ce que tu dis. Alors, je t’écoute. Je m’en remets à toi et à ton sens de...la perfection, toute proportion gardée, bien entendu. »
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edwin f. chester

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeMar 24 Jan - 17:44


fieffé destin détestable.

Edwin haïssait voir Sheena dans cet état. Il ne se souciait que d'elle, s'inquiétait même de son désir constant de trouver des conquêtes sans vouloir jamais plus, en omettant que lui même réagissait d'une façon similaire. Il lui semblait incompréhensible que des femmes d'une qualité comme la sienne ne puisse se baser que sur des coups d'un soir. Alors qu'elles auraient été tout à fait en droit d'attendre plus de la part de la vie, elles se cantonnaient à un rôle omniprésent de séductrice tout en barrant d'une grosse croix rouge et indélébile tout ce qui avait attrait à l'attachement. Il avait la ferme impression qu'elle se privait elle même du bonheur qu'elle était en droit d'attendre. Et cette réaction de la part d'une femme pour qui il avait de l'affection, et qu'il respectait d'une manière inconcevable pour un homme comme lui le troublait au plus haut point. Il avait envie de la secouer pour qu'elle se réveille, qu'elle se rende compte de tout ce qu'elle pourrait perdre en persistant ainsi dans cette débauche qui, il le savait sans même en avoir la moindre preuve, ne la satisfaisait pas complètement. Elle aurait du avoir mille fois plus. L'aurait pu même, si elle en avait éprouvé le moindre désir. Mais il ne semblait pas. Voilà bien la première fois qu'Edwin ne comprenait pas une femme, et ça le dérangeait. Mais n'était-ce pas pour ça que Sheena lui semblait si fascinante ?

Son énervement lui sembla justifié, Edwin toutefois faisait mine de ne pas comprendre. Il l'avait privé d'une trouvaille, malgré tout, et il n'aurait pas aimé qu'elle fasse de même (bien que le dénouement en eut été identique). Toutefois, sa réaction était raisonnablement disproportionnée, et il sentait que c'était lié non pas à sa perte de William, dont elle ne devait visiblement avoir rien à faire, mais plus à la déraison qui l'avait poussé à se rendre à sa table. Il ignorait lui même ce qui lui était passé par la tête, le salut de Sheena étant parfaitement froid et ne reflétant qu'une profonde animosité ou sinon, un désintérêt le plus total. Et pourtant, il avait vu dans ce regard un trop plein de sentiments qu'il lui appartenait de discerner. Mais peut-être, pour une fois, s'était-il trompé ? La réaction extraordinairement vive de Sheena semblait très apte a le lui démontrer par x raisons.

La demoiselle avait haussé le ton, avait même tapé du poing sur la table, semblant presque effrayante. Edwin se garda de la moindre réaction et se promit de garder le silence jusqu'au moment où elle émit un infime moment de trouble, moment que les hommes comme lui prenaient un malin plaisir à discerner puis à analyser de multiples façons. Edwin ne mit que peu de temps avant de comprendre le sens caché de cette hésitation, et il comprit instantanément qu'elle n'avait choisi William que pour le concurrencer. Restait à en connaître le fondement. Était-ce parce qu'elle avait été, comme lui, poussée par la jalousie, et en ce sens l'un comme l'autre s'étaient laissés guider par leur sentiment alors qu'ils se targuaient de les tenir sous leur domination ; ou simplement car il s'agissait d'un défi pour elle ? Là résidait le mystère. « Te bousculer ? Tu t'es laissé attendrir par un mec qui utilise des moyens de séduction si peu originaux ?. » tenta-t-il afin de détendre l'atmosphère. Il se rendit toutefois vite compte qu'il n'était pas dans le bon avec cette pathétique méthode de dissimulation, et se reprit, vrillant ses yeux dans ceux de Sheena pour lui montrer qu'il était parfaitement sérieux, cette fois. « Tu as raison, tu n'as pas a te justifier devant moi, après tout tu ne me dois rien et je ne suis rien pour toi. » Oui, il était sérieux. Ils n'étaient rien l'un pour l'autre. Rien d'autre qu'un coup d'un soir, qu'une amitié bousillée par du sexe, que la soeur de son meilleur ami. Il tentait de se convaincre de cette conviction qu'il voulait ancrée dans son âme.

Autant il avait su calmer le jeu lorsqu'elle avait haussé le ton, persuadé que son énervement était plus du à ses sentiments contraire qu'à ce qu'il avait fait ou dit, autant il perdit tout son sang froid lorsqu'elle prit un ton autrement plus désagréable. De la déception. Plus de haine injustifiée, plus d'insultes colériques, plus rien d'autre qu'une morne déception. Il n'y avait pas pire regard que celui là, pas pire ton que celui-là, pas pire sentiment que celui-là. Cette attitude le blessa plus que tout ce qu'elle aurait pu dire. Et c'est son sang froid à lui qui s'envola en admirant sa posture hautaine et son regard qui l'était tout autant. « Qui, Sheena, tu me le demandes a moi ? Mais un mec qui saura t'offrir plus que des vaines vantardises bidons ou des caresses erronées dans le seul et unique but de te baiser dans un coin ! Tu comprends pas ça ?! » Il s'était redressé, avait haussé le ton d'une façon spectaculaire, et alors dans son regard ne transparaissait que de la haine. Il fut lui même choqué de ses propres propos, et c'est cet instant que le serveur choisi pour leur apporter leur commande. Il la déposa sur leur table, et edwin lui glissa un billet, tout en exigeant n'être plus dérangé, même pour sa monnaie. Il souhaitait du calme. Un calme qu'il serait incapable d'obtenir en boîte de nuit. Peureux, le serveur reparti sans demander son reste les observer de son comptoir, en attente comme devant un bon feuilleton qui ménage le suspens.

Edwin but son verre d'une traite, tentant de recouvrer son calme. Un calme légendaire sur lequel il s'appuyait pour faire taire ses sentiments, mais qu'il n'avait pas su garder en cet instant précis. Il s'en voulait, de se montrer ainsi si faible en cette compagnie, mais était bien incapable de s'en empêcher. C'est d'un ton plus calme qu'il reprit, un ton qui semblait proche même du désespoir. Elle ne comprenait pas, et n'essayait même pas de comprendre. « Et arrête de me prendre en exemple, il ne s'agit pas de moi. Qui te dit, d'ailleurs, que je suis mieux que ces mecs dont je te parle ? Tu ne me connais pas, Sheena. » vérité douloureuse, mais vérité tout de même. Oui, il était indéniable qu'ils ne s'étaient pas fréquentés à de nombreuses reprises, et n'avait jamais véritablement parlé tout deux, du moins en l'absence de Lloyd. Hormis, bien sur, ce fameux soir. « Regarde toutes ses gonzesses qui se trémoussent sur la piste, où celles qui finissent dans mon lit. Tu vaux tellement mieux qu'elles. Et tu mérites bien mieux. »

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Sheena T. Jackson

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeMar 24 Jan - 23:33

D’une certaine manière, j’étais heureuse d’avoir coupé court à mes justifications en lui rappelant que je n’avais aucun compte à lui rendre. J’avais, avec mon frère et mes parents, déjà bien assez. D’une autre façon, par contre, je regrettais également. J’ai regretté dès l’instant où, outrageusement sérieux, Edwin déclara que nous ne représentions rien l’un pour l’autre. Rien. Néant. Pas même une vague connaissance. Une de celle dont on oublie le prénom et qu’on ne présente pas pour éviter l’embarras. Cette conversation prend un tour désagréable. Un tour qui m’entraîne peu à peu vers le fond. Plus elle avançe, plus elle fait mal et plus je nage en eaux troubles. Mon cœur s’est arrêté. Mon corps frissonne. Mes pupilles tremblent. J’entends ce qu’il me dit. Je n’écoute pas vraiment. Dans ma tête s’imprime ce « rien » douloureux à entendre. Ce « rien » prononcé trop sérieusement. Ce « rien » qui me fait l’effet d’une douche froide. Ça doit se lire sur mon visage. Je suis tellement médusée que j’en écarquille les yeux. Et il s’énerve. Il hausse le ton et je me sens dans la peau d’une enfant. Alors, je me noie. Si je ne représente rien pour lui, pourquoi être venu briser l’ambiance entre William et moi ? Pourquoi n’est-il pas reparti avec Eryn ? Pourquoi crie-t-il ? Pourquoi joue-t-il soudainement les hommes inquiets par mon comportement si rare chez une femme ?

Evidemment, je ne suis pas une imbécile. Je comprends ce qu’il essaie de me dire. Il me souhaite une belle histoire d’amour qui rimerait avec toujours. Une romance de cinéma ou même une tocade passionnée. Sauf qu’il devait s’en moquer. Je le répète, je ne suis rien. Pourquoi perd-il son temps avec moi ? Par égard pour mon frère ? Pourquoi ? J’aimerais lui demander. Sérieusement. Je n’ose pas vraiment. Je n’ai pas envie de me confronter une nouvelle fois à un mur. Je perds mon temps et le sien mais je l’écoute patiemment presque tétanisée. Je me permettrais bien une remarque pour lui rappeler que je ne couche pas systématiquement avec tous les gars que je rencontre. Je suis davantage allumeuse que libertine. Je n’en fais pourtant rien. Si j’ouvre la bouche, je fonds en larmes. Je profite donc de l’intervention du serveur pour me recomposer un visage. Un visage moins accablé. Moins surpris. Moins déçu. Moins marqué par l’impact douloureux de ces mots. Je doute y être pleinement parvenue. Aussi, animée du même réflexe que le sien, je bois cul-sec le verre d’alcool fruité. Je songe à ne pas oublier de le remercier avant de partir quand il aura fini de me cracher du fiel au visage. Car pour mon plus grand désarroi, j’apprends, qu’en plus de n’être qu’une goutte d’eau dans le vase plein de sa vie, que je ne le connais pas. La redite. Ce n’est pas la première fois qu’il le souligne et je me sens naïve tout à coup. Pire. Péjorativement crédule d’avoir cru qu’une certaine forme d’amitié nous liait. Comment ai-je pu être aussi idiote ? Sans doute dois-je m’accorder plus de crédit que mérité. J’avais oublié que je n’étais que la petite sœur de Lloyd.

Je n’ai jamais su ce qui parvint à le calmer finalement. Mon regard perplexe, mon corps tassé sur ma chaise, ma soudaine inconsistance ou ma concrète fragilité. Néanmoins, respirant à pleins poumons et maudissant ces nouvelles législations m’empêchant d’allumer une cigarette dans un lieu public – j’en ai pourtant cruellement besoin – j’ai finalement répondu à ces insinuations mesquines et hypocrites. Mon monde ne tourne pas autour d’Edwin. Du moins, pas tout à fait. Il est vrai que j’ai souvent pensé à lui ces derniers jours. Toutefois, j’avais aussi fait choix de le laisser tranquille. D’être même plus transparente que ces filles collantes qui, je n’en doute pas, s’octroient le droit de lui pleurer leur manque ou leur haine au téléphone. Je n’étais pas de cet acabit. J’ai eu ce que je voulais. C’était très bien comme ça. « Mais, si je te prends en exemple, c’est parce que c’est toi qui a choisi d’endosser ce rôle-là. C’est toi qui est venu jouer des coudes à ma table pour me démontrer à quel point William n’en valait pas la peine. C’est toi qui a mené un combat de coq avec lui jusqu’à le ridiculiser. Et c’est encore toi qui a laissé sous-entendre que coucher avec lui est une perte de temps et qu’avec toi, non. Je ne t’ai pas demandé tout ça moi. Je t’ai rien demandé du tout d’ailleurs. Je ne comprends même pas pourquoi tu t’énerves. » déclamais-je d’un calme presque surhumain. Il n’y avait aucune attaque. Juste une nouvelle tentative pour me justifier. Je le fais beaucoup trop. Ça n’a aucun sens. Il provoque, par cette haine imprimée à ses yeux, par son agacement aussi, ce soudain besoin de m’expliquer. Je le fais donc sans ronchonner. Sans superbe déplacée non plus. Seulement avec cette délicatesse purement féminine instiguée par mon incompréhension. « Je comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi tu me dis tout ça. Je comprends ce que tu dis. Bon sentiment. Mec bien. Histoire d’amour. A bas la frivolité. En gros, trouve le bon numéro et laisse-toi tomber amoureuse. Bla bla bla. Mais je ne comprends pas pourquoi tu le dis. Je ne comprends pas ce que ça peut te faire. » J’ai soupiré mollement. J’ai joué avec le verre vide sur la table. J’ai évité son regard. Il me fait perdre tous mes moyens. En temps normal – et s’il avait été autre – je lui aurais ri au nez, soulignant sa jalousie dans quelques railleries. J’en aurais joué et j’aurais sorti la carte de la séduction. Ca m’aurait davantage correspondu que cette position inexplicable. « Et c’est en total contradiction avec ce que tu fais ou ce que tu penses. Tu peux pas me dire que je ne suis rien pour toi et ensuite t’inquiéter pour moi. Ça ne colle pas. il y a quelque chose qui n’est pas logique. Tu ne peux pas non plus me dire que tu me souhaites de rencontrer un mec bien si tu chasses un gars que tu ne connais pas juste parce que... ça t’amuse. Ça non plus ce n’est pas logique. C’est quoi ton problème exactement ? Qu’est ce qui te dérange au final ? Qu’est ce que tu essaies de faire ? Te laver ta conscience vis-à-vis de mon frère à cause de l’autre nuit ? Tu peux crier, taper du poing, t’énerver, me prendre pour une conne, faire tout ce que tu veux mais non. Je ne comprends pas.» Je n’aurais pas pu être plus sincère. Et, si je n’attendais pas vraiment à de concrètes réponses – de sa part le contraire eût été étonnant – si je ne me sens pas non plus vraiment soulagée, au moins pouvais-je toujours lui offrir une perche pour effacer cette phrase qui suffit à m’achever. "Rien", quel joli mot pour exprimer l’absence non pas d'un tout - je n'en demande pas tant - mais d'un petit quelque chose auquel j'avais candidement cru.
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edwin f. chester

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeJeu 26 Jan - 19:56


fieffé destin détestable.

[je m'excuse, c'est incroyablement nul, mais tu sais pourquoi... sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| 3075639981 je me rattraperais, c'est promis.]

Edwin était tout aussi perdu que Sheena. Lui même ne comprenait rien à la scène qui se déroulait, et malgré la façade de sureté qu'il tenait à afficher, il n'en était rien intérieurement. Il lui arrivait rarement d'être dépassé par une situation, mais il avait fini par comprendre qu'avec cette belle blonde qui lui faisait face, il devrait apprendre à tenter de nouvelles expériences inconnues pour lui. Et finalement, ce n'était pas pour lui déplaire. Lui qui séduisait toujours les femmes s'était surpris à apprécier le contraire, lui qui maîtrisait toujours chacune des situations qui pourraient se présenter à lui se trouvait perdu dans celle-ci, bref, des expériences inédites tout simplement qui lui permettaient d'appréhender de nouveaux moments, de nouvelles sensations, de nouvelles émotions même. Jamais jusqu'alors il n'avait ressenti pareille gène, pareille colère inexpliquée boostée par une jalousie totalement inédite. Jamais il ne s'était accroché à une femme malgré toutes celles qu'il avait connu, et Sheena, de part toute sa splendeur et sa merveilleuse intelligence, avait su l'avoir d'abord en amie, puis en coup d'une nuit. Expérience qu'il aurait tout donné pour retenter. Il aurait sans doute craqué, par ailleurs, si elle ne l'avait pas accueilli de si douce manière, sa jalousie étant telle que sa morale n'existait plus à ses yeux.

Il l'écouta parler. Elle semblait désemparée, et tout ce qu'il lui avait dit n'était qu'incompréhension à ses yeux. Un désespoir profond l'envahi alors, tombant sur son coeur et son âme comme une chape de plomb. Il n'y avait rien, en vérité, à dire. Rien à expliquer non plus. C'était aussi simple que bonjour. Il éprouvait une jalousie féroce et inexplicable lorsqu'il la voyait avec un autre, mais il préférait mourir encore que de le lui dire. Jamais il n'aurait su se mettre à nu ainsi devant une femme, moins encore devant elle. Quelle relation qu'ils pussent avoir, il se savait dans l'interdiction la plus totale de la mener à son terme, et Sheena était pour lui marquée d'une grosse croix rouge. Même s'il s'agissait d'amour, il le savait. Et encore, il en était bien loin. Il l'appréciait simplement, admirait et respectait son intelligence, sa malignité et son incroyable capacité de séduction. Elle était la seule femme jusqu'à ce jour à obtenir d'une façon ou d'une autre ses faveurs, et savoir le surprendre était un argument de poids qu'il ne pouvait négliger. Oui, Sheena était un peu pour lui le genre de femme qu'il avait toujours imaginé comme étant inexistante, un idéal après lequel il courrait inlassablement mais qu'il n'avait jamais réussi à trouver. Et ce n'était pas faute d'essayer ... Et voilà qu'il lui semblait l'avoir face à lui, tout en étant dans l'incapacité de l'obtenir. Sa frustration était à son comble, et à cela s'ajoutait une jalousie énigmatique qui lui tordait les boyaux avec ferveur, et ce, sans la moindre interruption. Et elle osait lui demander la raison de son énervement ? Mais elle en était la cause !

A son désespoir et à son ton calme et énigmatique, il répondit de la même manière, en soupirant même et en s’affaissant légèrement dans son siège. « C'est tout ce que tu as retenu de mon speech ? » Il semblait déçu. Déçu de son manque de compréhension, ce qui lui semblait pourtant évident, déçu de sa trop grande capacité à se dénigrer alors qu'elle avait l'air si sure d'elle, déçu de la façon dont elle gérait les choses. Oui, tout simplement déçu. Le regard d'Edwin sur elle, néanmoins, ne montrait pas ce point négatif qu'il ressentait profondément à cet instant, il ne témoignait que de sa fatigue, du savoir qu'il ne pourrait jamais se faire comprendre, quoi qu'il dise, puisqu'il refusait d'en dire la véritable cause. Ainsi, cette situation était destinée à ne jamais avancer. Oui, ça finirait tout simplement de la même manière que ça avait commencé : d'une façon froide et sans le moindre sentiment. Comme s'ils n'étaient rien d'autres que de parfaits inconnus. Il y avait une part de vrai la dedans, et c'était même peut-être mieux ainsi. Ils reprendraient leur vie normale, Edwin n'aurait plus à trahir Lloyd, et elle resterait aux yeux de ce dernier une fille parfaite et prude, une demoiselle qui n'aurait jamais séduit qui que ce soit, un véritable petit ange sur cette foutue planète.

Il se redressa toutefois afin de retrouver toute sa superbe, et c'est d'un ton calme mais hautain qu'il reprit : « Alors, tu as raison. Tu n'as qu'à faire comme si je n'étais que paradoxes, tu as qu'à oublier mes paroles et m'oublier tout simplement. Je te laisse, tente de retrouver un peu de dignité dans les bras du premier inconnu venu. » Il semblait redevenu lui même, avoir retrouvé sa carapace de confiance en lui, et restait l'Edwin que tout le monde avait toujours connu ainsi. Bref, la façade impérissable qu'il appréciait tant. Il s'était levé, puis avait préféré fuir devant ce mur d'incompréhension, persuadé qu'elle ne cherchait même pas une explication derrière tout ça et voulait juste mettre un terme à cette situation. Si elle le voulait, il le ferait. Il sortit de la boîte, se frayant un passage parmi les pathétiques danseurs sur la piste. L'air frais lui fit du bien, et lui permit de reprendre pleinement ses esprits. Qui a dit que la chasse était terminée ?

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeJeu 26 Jan - 21:28

Dans toute mon ignorance, il demeure un détail que je sais. Que je sais assez pertinemment pour ne laisser paraître aucune surprise sur mes traits quand Edwin se lève. Je m’y attendais. C’était écrit d’avance. J’aurais d’ailleurs pu en rire franchement s’il ne m’avait pas abjectement attaqué sur mon point faible : Ma dignité. Mon orgueil anime ma vie. Elle est ma favorite. Mon épouse. Mon amie. Ma maîtresse. Rares sont les fois où je la néglige. Edwin est la seule exception. A l’accoutumée, je m’y fie toujours. Et pourtant, assourdie par la musique, interloquée par le couple reformé de la marionnette Chester et le pantin Jackson, j’ai comme une illumination. Je songe à ma possessivté pour un regard coulant, ma déconvenue par un baiser et mon soulagement une fois qu’ils prirent congé de nous. Et si, la réciproque était probable ? Si lui aussi, apercevant mon cavalier de fortune, il n’avait que moyennement apprécié. Si cette simple image avait réveillé chez lui un désir aussi intolérable que le mien ? Ce n’est pas dépourvu de bon sens. C’est même logique. Au contraire, pourquoi avoir exposé si grossièrement son nouveau trésor ? Pourquoi avoir pris le risque de la vexer et de la voir partir s’il n’avait été poussé par un sentiment plus féroce que l’ennui ? Cet usant ennui qui nous traîne dans les bars ou les boîtes de nuit. Celui-là même qui, l’un comme l’autre, nous jette dans des bras sans intérêt.

Le film de cette soirée défile rapidement devant mes yeux et, au générique, je lui invente un titre : « Jalousie. » La jalousie et ses travers. La jalousie a pour tribut lâcheté et stupidité. J’ai été idiote. Il s’est montré pleutre. Fuir est tellement plus simple, tellement plus facile, tellement plus rassurant que d’exprimer en mot les desseins qui animent nos plus vils comportements. Car il l'avait été, vil. Presque machiavel en confrontant William à sa propre vulgarité. Ses amis au bar, ça manquait de finesse. Tout comme la main d'un mannequin jointe à celle d’Eryn. Toutefois, je l’ai observé s’éloigner sans broncher. Paralysée par ces sentiments contraires qui m’assaillent. La peur de ne plus jamais le revoir lutte courageusement contre ma fierté. La première me dicte de le rattraper. La seconde lui souhaite une longue et heureuse vie de débauche sans moi. A quel saint me vouer ? Plus tôt, j’aurais sans doute renoncé à ma faiblesse fièrement. Presque fat et trop altière. Je n’ai plus envie à présent. La curiosité me colle au cœur et au corps. Et puis, je dois bien l’admettre. Il existe une farouche différence entre l’éviter quelques jours et le rayer définitivement de mon entourage. Dès lors, muée par d’insoutenables élans de panique et de satisfaction, la panique de trop souffrir de son absence et la satisfaction de le deviner jaloux, j’ai ramassé mon sac à mes pieds, laissé ma veste au vestiaire, bousculé un, deux puis trois clients et j’ai couru jusqu’à la sortie. Je l’ai cherché du regard en m’accordant une halte pour retrouver ma respiration. A première vue, personne. Je me suis donc dirigée vers le parking, le cœur battant par l’effort pour conserver mon équilibre précaire ainsi juchée sur des talons hauts. Douce rédemption. Il était juste là, à quelques mètres de moi. J’aurais pu l’appeler. Je me suis tue. J’ai juste accéléré l’allure. Il marchait lentement de sa noble démarche.

Quelques enjambées me suffirent pour l’attraper par la main et le tirer vers moi de toutes mes faibles forces. J’ai profité de l’effet de surprise pour me presser contre lui. J’ai glissé mes mains froides entre son cou et sa mâchoire et je l’ai embrassé sans hésiter. Il se cachait, derrière ce baiser, un savant mélange de saveur. Des saveurs nouvelles telles l’attrait qu’il éveille et la jalousie qu’il fit naître. La frustration également. L’incompréhension et la crainte de le perdre finalement. Je me moquais bien qu’il me repousse. Je me foutais aussi qu’il me juge trop sévèrement. A mon geste s’imprime spontanéité, impulsivité et surtout, la convoitise. Cet homme est un aimant alors, tout contre ses lèvres, mon corps vissé au sien, je me permets un commentaire empreint de déjà vu : « Bonsoir bel inconnu. Je suis désolée de m’inviter comme ça dans vos bras mais, un petit con » Insulte affectueuse que j’accompagne d’un grain de voix charmeur. « Que je soupçonnerais peut-être – et je dis bien peut-être - un peu jaloux m’a conseillé de perdre ma dignité avec le premier venu juste avant de s’éclipser. Comme ça... sans explication. » Si j’étais essoufflée, ce n’est pas simplement d’avoir cheminé rapidement jusqu’à lui. J’ai juste, par ce baiser, réveillé cette concupiscence éteinte plus tôt par la froideur de ses mots. Rien ne dure jamais avec Edwin. Pas même mes résolutions.
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edwin f. chester

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeVen 27 Jan - 19:41


fieffé destin détestable.

Edwin avait fait preuve d'un manque de courage incommensurable lorsqu'il avait quitté la table où la belle et lui avaient entrepris une discussion sinon étrange, pour le moins houleuse. Toutefois, n'ayant pas l'habitude de se retrouver devant tant de sentiments mystérieux, il avait été incapable de faire face. Affronter le pire, oui, se battre comme un fou devant l'inconnu, tout de même pas. Il y avait des limites à son courage, et il venait ce soir d'en franchir une qu'il ne croyait pas si imposante. Sheena en était une à elle toute seule. Devant elle, il se retrouvait toujours aussi appauvri de mots et de réactions censées, mais extrêmement riche en babillages et autres sentiments indignes d'un séducteur tel que lui. Bref, elle semblait apte à éveiller en lui le plus haïssable et sombre côté, et lui, en véritable doloriste, était toujours là, prêt à en redemander. Comme si ce n'était qu'une partie de plaisir, au lieu d'admettre la vérité de cette aptitude affreuse : foutre à terre sa dignité et son orgueil, aplatis par le poids d'une sauvage jalousie, ce ne pouvait être appréciable. Il se surprenait pourtant à apprécier ça, tout autant que la compagnie que Sheena lui offrait.

Il marchait, seul depuis quelques minutes. Il était lent, en contraste avec les émotions qui traversaient son cerveau à la vitesse de la lumière, s'entrechoquant les unes aux autres, ne lui laissant pas une seconde de répit. Il était fatigué, et désespéré. Il avait bien conscience qu'en partant de la sorte, après s'être énervé contre elle sans qu'elle ne lui demande quoi que ce soit, il se serait mis dans une position embarrassante qui aurait pu aboutir à pire que cette dispute. Elle aurait simplement pu ne plus jamais désirer le revoir, tout simplement. Edwin aurait sans doute fait avec, il aurait même trouvé cette solution plus adéquate à leur situation précaire, mais ça n'aurait pas été pour lui plaire émotionnellement parlant. Après tout, Sheena était incontestablement une femme qu'il respectait et appréciait, et pour rien au monde il n'aurait voulu perdre une telle demoiselle. Il aurait toutefois compris qu'elle refuse de lui adresser la parole dorénavant, et aurait respecté son choix, se mettant délibérément à l’écart d'elle afin de ne plus lui imposer sa présence. Il était près à beaucoup pour elle, et de son côté, il se savait capable de rester là pour elle, même dans l'ombre, en cas de problème bien qu'elle ne daigne plus de son aide ni de ses paroles.

Aussi, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il fut entrainé vers l'arrière, et qu'il aperçut ce si doux visage derrière lui. Elle ne semblait plus même énervée, bien au contraire, lorsqu'elle glissa ses mains froides sur sa figure, il se surprit à frissonner. De froid, bien sur, mais aussi de désir. Elle savait tant réveiller chez lui sa jalousie que sa convoitise. Il était entièrement manipulable entre ses mains habiles, et il exécrait cette manière de n'être qu'une poupée répondant à la moindre de ses envies à elle. Il l'exécrait, mais n'avait pas assez de volonté pour l'empêcher. Il se surpris d'ailleurs à placer ses mains gracieusement sur ses hanches, la collant plus encore à son corps, et répondant à son baiser fougueux d'une manière presque bestiale. Il avait tant rêvé de le refaire que tous ses désirs ne se maintenaient dorénavant plus en place. A bas les règles et la morale, vive l'anarchie ! -out- Elle s'écarta très légèrement de lui à son plus grand regret, et ses paroles le firent sourire. Il ressentait comme un air de déjà vu, et se souvient alors de la première fois qu'elle était venue chez lui, vêtue d'une robe pour le moins aguicheuse et ayant réussi à le faire craquer sans véritablement rencontrer de résistance. Etait-ce une manière de lui montrer que c'était à nouveau son but ?

« Jaloux, vraiment ? Je ne vois rien de plus normal lorsque j'ai la chance d'admirer une belle femme comme vous. Quel homme ne serait pas jaloux ? » lui glissa-t-il en un murmure et sans se départir de son sourire séducteur. Bizarrement, c'était comme si toute leur dispute n'avait pas eu lieu, comme s'ils repartaient sur de nouvelles bases, comme si Sheena était aussi pure que si elle n'était jamais allée le voir à son studio. Et ce n'était indéniablement pas pour lui déplaire. En ce sens, elle savait toujours faire preuve d'originalité, et se démarquait remarquablement bien de toutes les autres qu'Edwin avait eu le chance (ou pas) de fréquenter un jour où l'autre. Sheena était unique. « C'est drôle, je pourrais presque compléter votre histoire. Une belle demoiselle, presque aussi belle que vous, que je soupçonnerais peut-être – et je dis bien peut-être - un peu chieuse a refusé volontairement, selon moi, de comprendre mes états d'âme évidents et mes discours pourtant éclairés. Quelle tristesse ! » Tout en laissant ses mains sur les belles et douces courbes de ses hanches, semblant marquer sa possession, Edwin laissa glisser sa bouche le long de son cou, sans pourtant la frôler d'autre chose que de son haleine, puis s'arrêter jusqu'à son oreille où il glissa, tendrement. « Une demoiselle très emprunte à oublier les règles que je lui ai édicté. Pour sa défense, je m'en écarte moi même dangereusement. »

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeSam 28 Jan - 12:47

Vu de l’extérieur, je ne doutais pas que le tableau soit touchant. Presque romantique. Deux corps pressés l’un contre l’autre, ses mains sur mes hanches, les miennes dans son cou, mes lèvres à peine libérées des siennes qui en redemandent encore et encore. Il ne m’aide pas. Son souffle dans mon cou non plus d’ailleurs. Tout, chez Edwin, m’inspire des idées folles, des idées interdites, des idées loin de la morale ou de l’éthique qu’exigent les plus belles relations amicales ou fraternelles. Alors, je joue. J’endosse à merveille le rôle de l’audacieuse tentatrice dépourvue de ses apparats. J’ai troqué ma robe outrageuse contre une autre tout aussi belle mais moins sexuelle. Je suis vierge d’extasy et l’alcool n’influe en rien sur mes émois. Seul Edwin me grise. Ils m’étourdissent, lui et son parfum obsédant. Lui et ses sourires charmeurs. Lui et sa voix. Cette voix diablement sensuelle qui me chuchote à l’oreille aveu déguisé et flagornerie sincère. Car je lui plais. Je le sens. Je le sais. N’ai-je pas déjà goûté à l’ampleur du désir que je lui inspire ? N’ai-je pas encore au creux des reins le souvenir ardent de sa bouche gourmande et de son corps transi ? La veille, y songer me troublait. Aujourd’hui, noyée par le flot ardent de mes déraisonnables convoitises, j’en suis complètement chamboulée.

Dans ma poitrine, mon cœur bat à tout rompre. Il cogne fort et j’en oublie la fraîcheur de la nuit. J’en oublie ma veste abandonnée au vestiaire, les quelques passants amusés qui nous observent et mes bonnes résolutions. Les mises en garde de mes proches n’existent plus. Lloyd, Ambre et Poppy ne sont plus que d’insignifiants grains de sable dans une étendue désertique. Ainsi, ils emportent avec eux ma vivace jalousie et mes craintes précédentes. Pour un baiser. Pour un baiser enflammé qu’il partage avec moi. Pour une travestie confession. Pour un sous-entendu trop proche de la vérité et pour la malice qu’il allume dans mes yeux. J’ai même souri de contentement et de soulagement quand il se prit au jeu. Il me conta la suite de l’histoire. J’étais, d’après lui, une entêtée chieuse. « Chieuse, vraiment ? Ce n’est pas seulement triste. C’est navrant. Quelle sombre idiote. Si j’étais elle, je ne vous aurais pas laissé filer. Je ne serais pas surprise de la voir débarquer d’ailleurs. On devrait peut-être songer à s’enfuir tous les deux avant que mon jaloux et votre chieuse ne nous rattrapent.» roucoulais-je happée par son timbre si lascif. Un mot de plus. Un geste de sa part et je suis à lui sans concession. Je ne protesterai pas. Je m’inclinerai parce que j’ai tout bonnement envie de lui. Mon être tout entier le réclame et je n’essaie même pas de lutter ou de le faire taire. Je devrais pourtant. Je devrais le ramener dans la boîte, le faire danser, me déhancher au rythme de la musique. Les basses confondront les battements pressés de mon cœur. Je recouvrirais alors un peu de ma raison. Je n’en ai pas besoin. C’est à l’encontre de mes desseins.

Je le promets ! Je l’aurais laissé tranquille s’il s’était montré moins impérieux à voir William dégagé, moins embarrassé par mes questions, moins opportun à m’afficher sa conquête et moins impatient de m’échapper. Son comportement m’intima le besoin d’un baiser partagé avec la même fièvre. Je brûlais de le voir assumer à présent. Ces règles, je ne voulais pas les entendre. Je ne voulais même pas qu’il en parle. Je voulais qu’elle valse au rythme d’un ébat alangui. Qu’importe si je dois m’en mordre les doigts. Mes dents, en cet instant, ne mordent que mes lèvres pour calmer le feu de mes joues. La caresse de son souffle dans mon cou est une invitation et son murmure : une promesse. Alors, ma main coule jusqu’à sa nuque et frôle sa peau douce, fine, sensible. L’autre, elle se glisse sous sa veste et joue mollement avec le tissu de sa chemise qu’il me tarde d’ôter. Ma joue, elle se détache de la sienne que je puisse parsemer de baisers légers la ligne de sa mâchoire. Et je fais fi du règlement que prévale davantage sa propre tentation à y déroger. « Les règles sont faites pour être détournées. Et les histoires, pour être racontées. Reprenons.» chuchotais-je charnellement résolue, voluptueusement déterminée. « Lassé par cette femme trop chieuse, le bel inconnu rencontre la charmante jeune femme abandonnée par l'autre gars. Le jaloux. Soit, en bon gentleman et parce qu'elle est délicieuse, il lui propose un dernier verre dans un endroit plus intime. Un endroit qu'il choisira lui-même. Evidemment, charmée, elle accepte sans réfléchir prête à aller où il voudra. Elle se fout de savoir si c’est bien ou mal. Elle devine simplement ce qu’il a en tête parce qu’elle-aussi, elle en meurt d’envie. » Et qu’une passion aussi dévorante ne peut souffrir de l’absence de réciprocité. C’est une évidence. « Par contre, je butte un peu sur la fin de l’histoire. A votre avis, à quel moment vont-ils craqués ? A peine entré dans la voiture ? Ou, toujours dans cette même voiture mais à mi chemin entre le point de départ et l’arrivée ? Dans l’ascenseur ? Sur le palier ? Patienteront-ils le temps de boire un verre ? J'ai toujours été un peu curieuse...» Mon discours, interrompu par la soyeuse rumeur de mes lèvres sur sa mâchoire, laisse peu de place à l’hésitation. Je ne veux pas le brusquer. Je ne veux pas non plus qu’il se sente pris au piège. Ma frustration serait bien trop douloureuse s’il renonçait.

Néanmoins fidèle à moi-même, je ne dissimule rien de mes intentions tandis que je récupère ses clés de voiture dans sa poche. Je les dépose au creux d’une de ses paumes, l’obligeant auparavant – et à contre cœur – à libérer un peu d’espace entre ses mains et mes hanches. Je peux toujours le sentir contre moi mais il me manque déjà. C’est affolant. Presque flippant. Alors, poussé par un élan brûlant d'honnêteté, je souffle contre ses lèvres que j'ai envie de lui. La demoiselle de l’histoire, celle qui tend à lui faire ignorer ses principes, elle sait simplement qu’à mettre un pied dans le vice, autant y plonger entièrement !!! C’est la seule façon pour ne vivre d’aucuns remords.
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edwin f. chester

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeSam 28 Jan - 23:49


fieffé destin détestable.

Il était là, avec elle, son corps tout contre le sien, ses mains sur hanches, la sachant pour lui seul autant qu'il le voudrait, et il se surprit à prier pour que cette situation ne se termine jamais. Il la voulait, tout simplement. Non pas pour un soir, pas non plus pour une nuit, il la désirait pour un temps indéfini à son humble service. Pas véritablement un service par ailleurs, un pur plaisir. Partagé de plus. Il devait reconnaître, malgré ses idéaux et sa morale, que leur désir ne pouvait être que sain et délicat. Peut-être éphémère, mais même pour quelques minutes, il était heureux de ressentir pareille sensation. Et il savait au fond de lui qu'il y avait, entre Sheena et lui, une attirance bien plus imposante qui ne souffrirait aucune durée de temps. Il ignorait jusqu'où pouvait aboutir cette relation étrange, et préférait n'en rien savoir d'ailleurs, mais il avait entièrement conscience qu'elle représentait à ses yeux bien plus que n'importe quelle femme qu'il avait eu la chance de rencontrer une fois dans sa vie. Elle était là tout simplement, avait pénétré dans sa misérable existence et, avec la force d'un ouragan, avait tout ravagé, jusqu'à mettre en pièce le peu de morale qu'il lui restait. Même Lloyd, en sa présence, n'existait plus. Lui, pourtant, le seul être sur cette foutue planète pour qui il aurait absolument tout fait. Il était pourtant incapable de ne pas toucher à sa perle de soeur. Quel piètre ami il faisait !

Toutefois, inconsciemment, il se donnait raison. Comment résister à pareille beauté ? Sheena était là juste pour lui, elle lui soufflait des mots qu'il ne saurait oublier à l'oreille, l'embrassait si sauvagement qu'il ne pouvait se défaire de la douce paralysie qui s'emparait de son être entier. Même s'il l'avait voulu, de toute sa forte volonté, il aurait été incapable de passer outre son désir. Elle avait su entièrement se l'accaparer. Comme une dangereuse sirène, elle l'avait envouté, et n'était plus désireuse dorénavant de lui rendre ne serait-ce qu'une once de la liberté qui était pourtant sienne auparavant. Et il se laissait faire, comme un misérable pantin entre ses doigts agiles et cruels. Il ne lui résistait pas, tout simplement. Il n'y avait rien à ajouter sur cette incroyable vérité qu'elle avait su rendre si inconcevable autrement. Edwin et Sheena. Sheena et Edwin. Seuls dans ce parking, ce duo étrange mais si beau paraissait comme l'incontestable évidence. Cela n'aurait pu être autrement. Le destin avait été tel qu'il avait choisi de gratifier Sheena pour ses efforts, et d'interdire à Edwin le droit d'écouter sa morale et ses principes avant le plaisir d'une femme. C'était une si douce punition qu'il ne pouvait que le remercier pour un tel présent.

L'entendre énoncer leur histoire le fit sourire, un sourire finalement dont il ne s'était départi depuis qu'elle l'avait rejoint. Il n'aurait pu y avoir d'autre finalité à cette entrevue, il l'avait deviné lorsque la jalousie avait entâché sa morale et ses principes. Il avait toutefois imaginé qu'en la laissant de la sorte, il aurait gagné le droit de ne pas trahir Lloyd une seconde fois, mais c'était sans compter l'intolérance de Sheena vis à vis de ses principes et le désir qu'elle avait d'aller toujours jusqu'au bout, même (et surtout) pour contourner les règles qu'il avait édicté, tout en ne se doutant pas qu'elles seraient si dures à suivre. « Une chieuse et un jaloux, encore, nous sommes capables de faire face. Mais c'est sans compter sur cette demoiselle ingrate et rabat joie qu'est la Morale. Et si elle venait à nous retrouver ? Elle risquerait d'encore nous séparer. Oui, il nous faut fuir et nous mettre à l'abri le plus rapidement possible. » Cette situation l'amusait. Lui qui ne rêvait que d'originalité, que de se séparer bien loin de la naïveté et de la stupidité des femmes qu'il fréquentait, il était bien servi avec Sheena. Elle lui offrait tout ce qu'il avait un jour attendu de l'autre sexe. Et en ce sens, elle avait gagné tout son respect et toute son attention, jusqu'au point même de la fascination. Oui, vraiment, il était fasciné par cette femme. Il ne la comprenait pas, ne savait pas comment elle fonctionnait, et elle était à mille lieux des autres. Quoi de mieux pour un homme comme Edwin que d'être toujours surpris ?

Alors qu'Edwin persistait à parler de ses lois et de sa morale, elle redoubla encore d'ingéniosité pour faire taire toutes ses stupides règles qui façonnaient l'esprit du jeune homme. Sa main fraiche glissa derrière sa nuque, ses doigts jouèrent avec sa chemise, passant sous son manteau, et ses lèvres empruntèrent un chemin sur le visage d'Edwin, qui ne put s'empêcher d'adorer ça. Il en aurait presque frissonné de plaisir s'il ne s'était retenu d'ainsi montrer sa passion et son désir. Il ne répondit rien, curieux de connaître la suite de l'histoire que Sheena était en train de lui conter d'une bien douce manière. Il ri lorsqu'elle lui glissa l'idée d'aller boire un verre dans un endroit 'intime', mais reprit son sérieux lorsqu'elle posa la question existentielle qui était désormais la leur. Il ne restait plus qu'à savoir quand ils craqueraient. D'un côté, Edwin s'en voulait de n'être pas capable de faire face à une femme sans lui refuser ce menu plaisir, mais d'un autre, il ne trouvait rien de plus normal. Lloyd lui même, aurait-il été ainsi capable de refuser une femme aussi charmante et redoublant d'ingéniosité pour le faire craquer ? Sans doute pas, alors de quel droit lui demandait-il une service aussi énorme, aussi improbable, aussi difficile à tenir ?! Finalement, il devait déjà se douter qu'Edwin, tant qu'il restait lui même, en était simplement incapable. C'était au delà de ses forces tout autant que de sa volonté.

Lorsqu'elle glissa les clés de voiture dans la main d'Edwin, il sembla se reprendre, sortant de suite de ses pensées. L'ayant forcé à se détacher légèrement du corps de sa belle, il ressentit une sensation de froid hautement désagréable, sensation qui lui permit de reprendre le contrôle de son corps. Un ascendant qu'il était fier de retrouver, enfin un du qui lui revenait ! Il jeta un oeil dédaigneux à ses clés qui trônait dans sa main, puis au doux visage de Sheena qui lui faisait face, mais c'est lorsqu'elle glissa qu'elle avait envie de lui que tout son désir contenu explosa. Il s'accrocha de nouveau à elle, l'embrassa fougueusement, passant sa main droite dans ses cheveux, sa gauche caressant sa nuque, son dos, ses hanches, ses fesses même, ne s'attardant nul part mais fouillant tout son corps, comme emprunte d'un désir non feint de ne laisser aucun lieu qui soit inexploré, aucun lieu où il ne marquerait pas son entière possession. Sheena était à lui, simplement à lui. Entre deux baisers, il lui glissa : « Moi aussi, j'ai envie de toi Sheena. Si tu savais à quel point. »

Il s'écarta d'elle après quelques minutes de cette si fougueuse démonstration de désir et de passion, entièrement à regret. Il se lisait d'ailleurs sur son visage. C'était si dur pour un homme comme lui de se retenir. Semblant retrouver tout son calme, c'est dans un murmure, qui ne se perdit pourtant pas dans la nuit, qu'il s'exprima. « Mais ... » Il laissa planer le doute quelques secondes. Madame la Morale les avait sans doute rattrapée avant l'heure, peut-être était-il à nouveau submergé de désolation. Il ne voulait pas trahir Lloyd. Il était persuadé, jusqu'à l'autre soir, que rien au monde n'aurait pu le faire changer d'avis. Rien au monde, sauf Sheena. Mais de quel droit exigeait-elle qu'il remette ça, qu'il trahisse une nouvelle fois son meilleur ami, tout ça pour ses beaux yeux et pour ses douces formes ? Simplement pour le plaisir qu'elle lui procurait ? Mais il pouvait avoir du plaisir avec n'importe quelle autre femme, là n'était pas la question. Oui, tout en lui indiquait qu'il avait repris du courage. Que son esprit avait clairement choisi. Lloyd était son meilleur ami. « La chieuse et le jaloux ne craqueront pas tout de suite. » Un sourire espiègle sur le visage, il prit la main de Sheena dans l'effet de surprise, et la tira jusqu'à sa voiture. Il laisserait la morale derrière, bien loin de leur couple atypique mais pourtant si évident, et prendrait la route pour s'en éloigner. Un maximum. Sheena valait bien ça, et plus encore.

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Sheena T. Jackson

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeDim 29 Jan - 17:35

Il me l’a sérieusement confié plus tôt. Je ne suis rien pour lui. Alors, je me convaincs qu’il n’est pour moi qu’un penchant éphémère. Une tocade passagère débordant de passion. Un coup de coeur motivé par le goût de l'interdit. Les passions, c'est bien connu, elles ne durent jamais. Je finirai donc bien par me lasser et franchement, je l’espère sincèrement. Je me le souhaite de toutes mes forces quand je chavire aux moindres de ses sourires, quand mon cœur craintif bat tambour dans ma poitrine pour entendre « morale », quand j’en fais fi avec tendresse, quand il avoue finalement préférer la fuir.

Soulagée, je l’ai donc pris au mot. J’ai moi-même contrarié notre attraction mutuelle en posant dans sa paume les clés de sa porsche. A son regard méprisant, j’ai regretté mon geste. Je le regrettai si bien que mon aveu ressemblait étrangement à de humbles excuses auxquels il répond avec impudence tant par ses lèvres que par ses mains. Elles se pavanent de mes cheveux à mes hanches. De mes hanches à ma croupe et il me coupe le souffle. Inédite sensation qui me réduit au silence. Il déclare que j’ignore l’ampleur de son désir. J’ouvre la bouche pour rétorquer que je brûle de le savoir mais rien ne sort. Je suis juste bonne à subir l’intensité délicieuse de ses baisers. Je ne suis plus qu’une poupée. Une poupée sans volonté propre. Une poupée effarouchée entre les doigts d’un imprévisible enfant qui recule, qui s’écarte, qui dit « Mais » et qui la bride de déception et de frustration.

Ses règles ne m’avaient nullement gênée jusqu’ici. Hormis son relatif dévouement pour mon frère - seule entrave à notre première fois que ma persévérance a difficilement balayée - lui taire un éventuel manque ou ne pas recommencer ne m’avait pas semblé insurmontable. Au contraire. Rares sont les fois où je me surprends à désirer deux fois le même homme. Toutefois, aux réminiscences de cette semaine, je dois bien admettre qu’Edwin est une exception. Une exception déroutante et déconcertante. Troublante également. Je me surprends déjà à craindre l’instant où tout s’achèvera. Rien n’est jamais acquis avec lui. Rien n’est jamais certain. Il peut, d’une minute à l’autre, se rendre aux exigences de la morale. Une minute que je sens bien trop proche. Je ne pipe mot. Mais, mon front s'échoue sur son torse, mes doigts glissent sur ses épaules que je sers en fermant les yeux et je soupire profondément. « Non, non, non. S’il te plait ne me fais pas ça.» le suppliais-je à moitié tandis qu’il me passe l’envie de discourir sur l’inutilité de cette conjonction détestable ou sur les méfaits de la morale.

Dieu que je hais cette vieille fille mal aimée qui nous murmure bienséance et droiture. Certes, je n’y suis pas sourde. Je l’entends bien mais je ne la comprends pas. Je ne me fie à ses conseils avisés qu’à l’expresse condition que j’en déduise un sens. Or, le prénom de celui qu’elle scande à nos tympans. Le prénom familier de Jackson fils ne mérite aucun assentiment. Qui est-il pour dicter à Edwin sa conduite ? Qui est-il pour me protéger à outrance ? Rien. Personne. Si ce n’est un frère agaçant qui refuse de me voir grandir. J’ai le droit d’avoir mal, de rires ou de pleurer. Je peux, si je le souhaite, laisser consciemment des plumes où bon me semble. Je n’ai rien d’une idiote. Je sais d’avance que je ne sortirai pas indemne de cette relation avec Edwin. Mais je m’en fous. En toute connaissance de cause, je fais choix d’ignorer les risques et périls à voler si près du soleil. Je voudrais qu’il en fasse de même. J’aimerais, une fois seulement, ne pas avoir à argumenter pour qu’il oublie Lloyd et leurs principes, d’autant que, l’expression de ses traits l’atteste, sa frustration est aussi palpable que la mienne.

Cependant, il semble habiter d’une volonté indémontable. J’aurais juré qu’il s’était raidi. Je l’ai donc lâché décontenancée. Je l’ai même repoussé un peu pour mettre mes idées au clair plus facilement. Une parade. Il me faut une parade où tirer un trait sur la possibilité d’une île. Sauf que « tout de suite » ne veut pas dire « Jamais. » Je vais m’y accrocher à ce vocable. Je m’y accroche déjà et je lui jette un regard interloqué tandis qu’il profite des montagnes russes de mon coeur pour me prendre par la main et me tirer jusqu’à sa voiture. Il a mis le contact. Il a démarré et moi, l’estomac serré, j’étais assommée par la désagréable sensation de rejet pressentie plus tôt. Il m’a fallu de longues minutes pour me reprendre. De longues minutes qui, avec le recul, réussirent à qualifier cette situation d’amusante. Presque cocasse. J’en ai même souri en tournant la tête dans sa direction.

Concentré sur la route, il était beau comme un Dieu grec et, motivée par l’oppressant besoin de le toucher, j’ai ôté mes chaussures – douce délivrance d’ailleurs – j’ai ramené mes pieds sous moi et je me suis penchée vers lui, ma main gauche en appui sur l’accoudoir nous séparant tandis que la droite défait sa chemise de son pantalon. J'ai défait quelques boutons pour lui frayer un chemin jusqu'à la peau nue de son torse. « Regarde la route ! Je sais me tenir quand même. » anticipais-je largement. Loin de moi de l’idée de le pousser dans ses derniers retranchements en manquant de décence. Tout sauf un accident de voiture qui nous embarrasserait. J’ai simplement redessiné la ligne de ses abdominaux. J'ai longé ses côtes de mes doigts fins et froids et je me suis attardée sur les zones plus sensibles de son buste. A son oreille, j’ai chuchoté : « Petit con va ! Tu as trouvé ça drôle hein. » pour balader mes lèvres de son lobe à son cou. J’aurais volontiers suivi la courbe de son épaule si elle avait été découverte. A défaut, j’ai fait machine arrière pour soupirer lascivement à son oreille. Un retour volontaire à nos souvenirs. Une simulation dont l’unique but est d’attiser la flamme de notre appétence commune. Puis, j’ai murmuré : « Si je te dis combustion instantanée, tu vois où je veux en venir je présume.»

Il n’eut pas vraiment besoin de me répondre. Je voulais qu’il se dépêche mais nous étions arrivés. Il gara sa voiture et j’en aurais volontiers profité pour imposer mes lèvres au siennes lorsqu'un panneau lumineux attira mon attention. Dans un endroit légèrement retiré de la ville, il avait réussi à nous dénicher un hôtel de luxe. Un hôtel puant la bourgeoisie qui me laisse pantoise. J’ai donc paniqué. J’ai dégluti difficilement d’ailleurs et j’ai même écarquillé les yeux. « Euh.... » bafouillais-je maladroitement. « On est pas obligé d’aller à l’hôtel tu sais. Enfin pas ce genre d’hôtel. En fait, pas d’hôtel du tout. On peut tout aussi bien rester ici, dans la voiture. Je n’y vois pas d’inconvénients » Mensonge ! en réalité, je détestais ça, les étreintes dans les endroits confinés qui privent nos mouvements de liberté. Aussi, sans savoir s’il s’apprêtait à sortir de la voiture, je l’ai retenu d’une main. J’ai relevé l’accoudoir de l’autre et je l’ai tiré vers moi, qu’il constate de visu Ô combien j’étais sérieuse. Je l’ai même embrassé pour plus de consistance. Je manquais cependant de conviction. Il ne manquerait pas de deviner mon soudain malaise. Hôtel est, à mon sens, synonyme de pxte de luxe. Je ne voulais pas de ça. Je ne voulais pas qu’il paie des sommes folles pour une nuit avec moi. Je ne suis pas à vendre. Et quand bien même, que lui resterait-t-il à acheter ? Je lui suis déjà entièrement acquise.
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edwin f. chester

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeDim 29 Jan - 20:22


fieffé destin détestable.

Edwin avait tout d'abord pensé que ses règles seraient faciles à tenir. Surtout pour lui, qui avait l'habitude de toujours fonctionner ainsi. Finalement, rien que de retenir son désir était de l'ordre de l'impossible, et il s'était vite rendu compte qu'il serait bien incapable de tenir ses bonnes résolutions. Pourquoi se mentir à soi même ? Il était homme à reconnaitre ses erreurs, et celle-ci en était une énorme. Avoir couché avec elle, en soi, était la plus grosse qu'il eut faite jusqu'à présent. Non pas d'un point de vue personnel, mais par rapport à tout ce qu'il y avait autour d'eux. Car autant se rendre à l'évidence : même s'ils avaient tendances à le penser tout deux, ils n'étaient pas seuls sur cette Terre, et leurs actes pouvaient avoir de grandes influences sur Lloyd notamment. Non, sur Lloyd seulement. Mais c'était déjà beaucoup, beaucoup trop.

Alors que pour lui, c'était principalement de l'ordre du jeu, un jeu qui promettait d'être de plus en plus passionnant, il semblait tout autre pour Sheena. Edwin n'avait pas entièrement conscience à quel point sa fierté pouvait être grande et, surtout, fragile. Aussi, alors qu'il se moquait de sa peur de se voir rejetée, qu'il en jouait même, elle se mit à le supplier, dans un murmure. Une supplication étrange qui le rendit toute chose. Il ne savait plus où se mettre, ne savait plus que faire. Continuer dans cette voix, rester lui même, ou offrir à la fierté de cette jeune femme une satisfaction éphémère, en lui avouant sa totale incapacité à lui résister. Finalement, il choisi bien vite de la rassurer. Bien sur que madame la morale ne saurait plus les rejoindre maintenant, ils étaient déjà beaucoup, beaucoup trop loin pour qu'elle ne les rattrape. Ils s'étaient forgés une bulle de bien être et de passion que nul n'aurait su éclater d'une façon ou d'une autre. Ils étaient tous les deux, ils étaient bien ensembles, et n'auraient voulu pour rien au monde que cette situation ne cesse d'une façon ou d'une autre. Il n'avait qu'à plonger ses beaux yeux bleus dans ceux de sa conquête pour s'apercevoir que cette évidence était partagée. Il n'aurait pu en être autrement.

Il l'avait attrapée par la main et l'avait mené jusqu'à la voiture, avant de se mettre lui même au volant. Il se savait tellement désireux de caresser son corps, d'embrasser chaque parcelle de sa peau si douce et enivrante, que sa conduite serait pour le moins sportive. Il devrait se concentrer. Et ça, encore, ce n'était rien face à ses tendresses à elle. Elle s'était installée confortablement, puis avait déboutonné sa chemise, dans le sombre dessein de caresser son torse, et de dessiner de ses doigts gelés le contour de ses abdominaux. Il avait jeté un oeil à ce jeu qui se déroulait sur son corps et auquel il n'avait pas le droit de participer de façon active, et Sheena ne tarda pas à le rassurer. Phrase à laquelle il ne put s'empêcher un sourire, avant de ne plus se laisser déconcentré, et de forcer son regard à admirer la route. Il devait faire attention. Car pris de court ainsi par tant de désir, la voix coupée même par l’affluence de sa passion, il ignorait où il trouvait la force de ne pas s'arrêter pour laisser libre cours à sa folie. Et pourtant ...

« Ça l'était particulièrement. » le nargua-t-il tout en parlant de sa moquerie précédente. Sa phrase n'était toutefois qu'un murmure, qui ne mit pas longtemps à disparaître au profit d'un très léger gémissement. Voilà qu'elle se mettait à embrasser son cou, son lobe, ses doigts ne lâchant plus le doux contact avec son torse. Il frissonna et hésita un court instant à s'arrêter. Heureusement, ils étaient arrivés. « Ce que tu fais, c'est vraiment pas sympa. » lui souffla-t-il sans s'empêcher de sourire. Elle usait de son corps comme s'il n'eut été qu'un objet, alors que lui n'avait aucun droit sur son humble personne. Et Sheena profitait de la situation, accentuant son désir alors qu'il n'avait d'autre devoir que de faire attention à la route. Il l'aurait plaqué contre la porte et aurait profité d'elle à son aise afin de la punir de cette conduite s'il l'avait pu. Mais il ne pouvait rien faire. Rien. Et même s'il en avait eu la capacité de sa main libre, il en aurait été bien incapable, trop paralysé par le poids de son désir.

Edwin avait choisi un hôtel de luxe qu'il connaissait bien pour y avoir amené quelques-unes de ses conquêtes. Il avait bien conscience que son choix aurait pu être mal-interprété, mais il n'était pas là question de sa voisine. Il avait simplement voulu lui offrir un endroit à la hauteur de son incroyable et délicieuse compagnie, il lieu où ils auraient pu aller aussi loin dans leur fantasme qu'ils le voulaient sans avoir à se soucier de quoi que ce soit. Un lieu reculé de tout souvenir qui aurait pu le mener vers le droit chemin de la Morale, et lui permettre d'encore changer d'avis, se souvenant du visage d'un de ses amis. Il avait besoin de ça. Et il espérait que Sheena le comprendrait. Pourtant, à peine fut-il arrêté qu'il sentit un malaise à ses côtés. Et effectivement, elle ne tarda pas à mettre des mots sur ce trouble qui l'habitait. Des mots auxquels elle tâcha de joindre le geste, sans grande conviction toutefois. Edwin connaissait trop ses baisers pour ne pas là y discerner un petit quelque chose d'amer et de trop sucré. Quelque chose d'anormal. Il s'écarta d'elle très légèrement, et c'est dans un sourire qu'il glissa : « La voiture ? Beaucoup trop petit pour laisser libre cours à mon désir. A ce que je vois, tu le sous-estime. » Il riait, mais savait parfaitement que cette solution n'était pas la bonne, et ne suffirait pas à Sheena. C'est pourquoi, soudainement plus sérieux, il continua d'une voix tendre : « Ne fais pas attention au nom de l'endroit. Il ne s'agit que d'une chambre. Il n'est même pas question d'argent, simplement de notre bien-être commun. Fais moi confiance. »

Edwin se détacha complètement d'elle, non sans avoir déposé un léger baiser sur son front, et sortit de la voiture. Il ouvrit alors sa porte, lui présentant sa main, et prenant la sienne sans même attendre qu'elle accepte cette proposition. Encore une fois, il comprenait son mal-être, mais elle refusait de comprendre le sien. Tout en lui offrant des sourires rassurants, il la mena dans l'hôtel ou les attendait une décoration qui ne manquerait sans doute pas de la mettre plus mal à l'aise encore. Aussi, il ne lui laissa même pas le temps de regarder autour d'elle, et héla un réceptionniste qui passait. « La 224 s'il vous plait. » Il se retint d'ajouter 'comme d'habitude', conscient qu'il ne saurait faire pire pour mettre Sheena à l'aise, et l'homme habillé en pingouin lui remit la clé sans faire plus d'histoire, sachant pertinemment qui lui faisait face pour l'avoir vu souvent en de nombreuses compagnies. Il ne lâchait pas la main de la belle blonde qui lui tenait compagnie, et appela l'ascenseur qui ne tarda pas à arriver. A peine fut-il ouvert et eux dedans qu'il la plaqua galamment contre le mur : « Cela va être un plaisir que de te faire oublier ce malaise passager. » Il passa sa main derrière la nuque de Sheena, déposant un fougueux baiser sur ses lèvres, puis plaça de sa poigne ferme ses cuisses contre ses hanches. Son souffle devenant court, il l'aurait prise la, maintenant sur l'instant, si ... DING. L’ascenseur n'était pas arrivé à destination.

Il fut pris d'une immense frustration et ferma les yeux quelques secondes comme pour calmer cette déception qui était sienne, puis c'est toujours en portant sheena qu'il le mena jusqu'à la suite. Il passa la clé électronique sans même regarder ce qu'il faisait, déposant de doux baiser dans le cou de la belle. Il la déposa presque délicatement sur le lit, et ne tarda pas à la rejoindre. Elle était si incroyablement désirable, si sauvagement tigresse, si tendrement femme. Elle lui faisait envie comme jamais il n'avait désiré jusqu'alors. A califourchon sur elle, il fit glisser les bretelles de sa robe, très légèrement, juste assez pour dessiner les contours de son soutien-gorge de sa bouche. Puis il se releva, sourire aux lèvres. « Alors, veux-tu un verre ?. »
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Sheena T. Jackson

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeDim 29 Jan - 23:00

Devant le nom prestigieux de cet hôtel, devant son logo aguicheur, je regrette simplement de ne pas être l’actrice principale d’un film à succès. J’aurais crié : « Coupé » pour exiger qu’on revoie le scénario. Certes, je ne voulais pas retrouver son appartement trop lourd de souvenirs où se cache perpétuellement l’ombre de mon frère. Mais un hôtel, c‘était trop pour moi. Trop pour ma fierté et mon image. Combien de ses courtisanes a-t-il entraînés avec lui dans une de ces suites pour parachever son art et engourdir leur vertu ? Combien d’entres elles ont été qualifiée de petites idiotes par les employés trop bien sous tout rapport ? Comment ne pas avoir envie de leur hurler qu’ils se trompent ? Que je n’ai rien d’une naïve qu’il aura sciemment charmé qui rêve d’un lendemain ? Que je suis autrement plus consentante que je sais parfaitement ce qui m’attend ? Que je l’ai voulu lui mais, pas comme ça. Pas ici. Pas sous leurs paires d’yeux inquisitrices de juré d’Assisses. Alors oui, j’aurais crié « coupé » et j’aurais ajouté, avant le départ, une entrevue pressée avec Emy. J’aurais réclamé une paix royale et les clés de son appartement tandis qu’elle, trop occupée avec un amant présumé, n’aurais émis aucune objection. Je n’aurais souffert d’aucun ressentiment à devoir me pavaner dans un hôtel au dessus de mes moyens mais pas des siens. Le fantôme de Lloyd suffit amplement à rendre nos acoquinements malsains. Je ne voulais pas qu’argent et fierté ne viennent gâcher ces moments. Parce qu’ils sont en tout point parfait. Edwin ne lutte pas. Il ne se retranche pas non plus derrière son édifiante amitié. Il me cède sans concession, sans autre préavis qu’une balade dans la nuit que j’ai rendu lascive et voluptueuse.

J’avais laissé mes doigts courir sur son torse. Je lui ai même rendu ses sourires charmeurs avec amusement. J’ai justifié que je n’ai jamais cherché à me montrer sympathique. Dernier mot assuré qu’il récolta. Même mon dernier baiser secrétait un malaise certain. Quant à mon sourire, puisqu’il me parle de l’inconfort de sa voiture, il est presque surfait. Il m’intime de lui faire confiance. La confiance... je doute y croire encore et pourtant, je me surprends à hocher la tête en silence. De poupée, je deviens la danseuse de bois d’une boîte à musique. Il tourne la manivelle et je danse comme il chante. C’est regrettable mais je ne peux rien y faire. Mon opiniâtreté est depuis longtemps remplacée par une fièvre certaine qu’un contact aussi anodin que ses lèvres à mon front réveillent ardemment. Bon gré mal gré, j’ai donc enfilé mes chaussures et j’ai plié sous sa galanterie. Je lui ai emboîté le pas du parking jusqu’au hall.

L’établissement était exactement ce que j’avais imaginé. Des groom’s en costume trois pièces et des réceptionnistes en tailleur strict qui vous saluent poliment. Une décoration luxueuse et luxuriante du sol au plafond : un parquet de chêne brut, des luminaires aussi brillants que du cristal et un papier peint d’une sobriété presque insultante. Je ne me sens pas vraiment à ma place et je pourrais franchement faire demi-tour si Edwin, tenant fermement ma main dans la sienne, ne veillait pas à me rassurer. Au moins puis-je me satisfaire d’aucun épanchement avec le personnel. Pas de salamalecs. Un numéro de chambre, preuve d’une habitude qui me ferait presque grincer des dents. Un échange courtois. Et moi, dépourvue d’une veste où d’une écharpe où engoncer mon visage blême, je trouve un intérêt neuf à mes escarpins.

Intérieurement, je n’ai pu qu’applaudir à deux mains quand on s’éloigna des regards obséquieux. Il appela l’ascenseur vite arrivé. Je m’y suis engouffrée sans demander mon reste songeant, avec prétention, que l’univers entier conspirait en faveur de notre évidente réunion. Une réunion à laquelle je ne songeais plus vraiment, paralysée par la situation. Aussi, le dos pressé contre la paroi métallique par l’unique volonté d’Edwin, je retrouve peu à peu en aisance : « Cela va être un plaisir de te voir tout faire pour que je l’oublie. » lui chuchotais-je avant de céder au désir que m’inspire sa bouche. Elle est aussi douce que sauvage et la fièvre monte de mon ventre à mon front. Mes jambes, qu’il soutient par l’arrière de mes cuisses, s’enroulent machinalement autour de lui. Une main s’accroche à son cou et l’autre, libre, cherche le bouton d’arrêt de l’élévateur. J’ai méthodiquement tâtonné le métal froid en vain. Dure réalité : Deux étages, c’est court. Très court : « Dans mon histoire, ils auraient déjà craqué au moins.... deux fois !! » le provoquais-je le souffle un peu court. Je lui ai souris cependant. J’ai souri avant de fermer les yeux sous l’intensité d’un baiser que je lui offre cette fois. Un baiser estampillé de tous mon empressement. Le bruit significatif du loquet de la porte est une rumeur. Le sang me monte aux joues et tout compte fait, je trouve son idée charmante. Quoi de mieux qu’une chambre d’hôtel pour ne souffrir d’aucun remords. Peut-être pourrais-je m’y faire après tout. Du moins, je crois.

Alors qu’il me dépose sur ce lit trop grand, alors qu’il m’y rejoint pour dévoiler les dentelles d’un soutien gorge pastel où il promène ses lèvres, il finit par se redresser pour me proposer un verre. Mes lèvres se sont étirées avec malice. « Oh oui. Bien sûr. Un verre de coca light.» ironisais-je amusée en ôtant sa veste qui s’échoua sur le sol. «Et après, on fera une partie d’échec et on passera le reste de la nuit à se regarder dans le blanc des yeux. » Comme si j’avais besoin d’un verre. Plus tard peut-être mais pas maintenant. Je sais, je suis trop hâtive. On a tous le temps mais malgré mes efforts, je ne suis pas à mon aise dans cette grande chambre impersonnelle et je ne connais qu’un remède pour me détendre assez longtemps. Une seule recette pour que je néglige autant mes états d’âme que le nom de l’endroit. Aussi, toujours sous lui, j’ondoie jusqu’à la tête du lit. Je l’ai souplement tiré vers moi quitte à lui faire perdre l’équilibre et sensuellement, j'ai susurré un « Approche » sans lui vraiment lui laisser le choix de refuser.

Si l’on m’avait dit, ce matin-là, que je finirais dans ses bras, j’aurais ri franchement. J’aurais même traité le prédicateur de sombre idiot. Sincèrement, je peinais encore à le croire. J’avais besoin de vérifier que je ne rêvais pas de ma bouche sur son torse, de la sienne où bon lui semble et quand bon lui semblera. Le plus tôt sera le mieux cependant. Alors, j’ai repris mon ouvrage précédent. J’ai déboutonné sa chemise lentement. Très lentement. Un bouton après l’autre, mes grands yeux plongés dans les siens. Je me suis également hissée jusqu’à lui pour goûter à son menton, à son cou, à ses épaules que je dévoile enfin et à sa clavicule qui semble réclamer un peu de tendresse. : «Après, si tu veux vraiment prendre un verre, sers-moi la même chose que toi. » repris-je entre deux caresses quand je fais tomber sa chemise. Je sais, je suis diablement trop impatiente. Néanmoins, je ne doutais pas qu’il saurait se montrer assez tendre pour me recadrer avec douceur s’il avait d’autres projets. En attendant, rien ne m’empêche de profiter allègrement de son torse nu sans le toucher de mes doigts. Ils sont occupés ailleurs, quelque part au coeur de ses reins.
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edwin f. chester

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeLun 30 Jan - 19:15


fieffé destin détestable.

Sheena était incroyablement désirable. Edwin lui même, souvent, interrogeait sa conscience, incapable de digérer le fait qu'il se montrait capable de lui rester. Bien peu de temps, certes, mais tout de même ! C'était encore une preuve de sa tendresse pour cette demoiselle, qu'il ne traitait pas comme toutes les autres. Alors qu'il aurait déjà profité du corps d'une gonzesse ramassée dans une boîte et qu'il l'aurait laissé s'endormir en partant sur la pointe des pieds, il était là, avec Sheena, et pas une seule seconde l'envie de faire de même ne lui effleura l'esprit. Elle était bien trop maligne et trop intéressante pour qu'il se comporte ainsi en sa douce compagnie. Et puis le jeu qu'elle lui proposait et l'originalité qui la caractérisait si bien l'intéressait beaucoup trop pour qu'il ne désire s'en passer. Il voulait d'ailleurs cette histoire longue, très longue, et alors qu'elle lui démontrait tout son empressement en baisers fougueux, il lui répondait de la même façon, tout en reculant très légèrement dès que tout devenait un peu trop rapide à son goût. Pourquoi désirer passer cette scène tant attendue en accéléré ? Non, lui voulait profiter de chaque instants, de chaque désirables tendresses. Et même si elle n'était pas de cet avis, il le lui imposerait. N'était-ce pas lui qui, toujours, décidait ?

Il s'amusait de la peur de Sheena quant à l'endroit qu'il lui proposait. Il s'en amusait tout autant qu'il l'appréhendait. Il n'avait aucune envie de détruire cette incroyable alchimie effective entre ses deux êtres, mais avait lui même besoin de ce genre de renouveau. Et quelle innovation qu'amener Sheena dans un hôtel de luxe ? Peut-être un peu trop innovante justement, mais elle lui avait prouvé à de maintes reprises qu'elle savait s'adapter à n'importe quelle situation, et finalement, il ne doutait pas qu'elle y parvienne, et qu'il sache incroyablement l'aider à se sentir mieux. Il était doué dans ce domaine, comme dans bien d'autre. Et puis il appréciait le fait d'avoir une influence quelconque sur le comportement de Sheena, commençant à connaître de mieux en mieux son mode de fonctionnement. Elle n'était plus tant une femme inconnue pour lui, mais il était surpris de voir qu'elle l'intéressait toujours autant. Elle lui réservait de nombreuses surprises qu'aucune autre ne se serait permise en sa compagnie, et cette audace tout autant que son intelligence lui plaisait. Et encore ... ce n'était pas grand chose sans son physique de rêve qui jamais, oh grand jamais, ne saurait le rendre indifférent, il en était persuadé.

Dans l'ascenseur, il déploya toute l'étendue de son incroyable désir pour apaiser ce mental rendu agité par la magnificence du lieu. Encore une fois, Sheena était unique dans ce genre de situation. Alors que beaucoup de femmes auraient bêtement regardé autour d'elles, les étoiles pleins les yeux, elle s'y était instinctivement sentie presque mal. Tout en elle lui inspirait le discernement. Elle était d'une malignité sans nom. Le baiser qu'elle lui rendit le rassura sur son joyeux sort : toute notion de mal-être semblait évaporé dans l'atmosphère de désir ambiant, et elle lui offrait indéniablement tout ce qu'elle pouvait lui donner, et ce sans la moindre condition. Elle connaissait sa tendresse, sa douceur, sa folie aussi, elle connaissait ses talents et ne semblait qu'en redemander encore. Supplication amplement partagée !

A sa répartie une fois couchés tous deux sur le lit aux draps de soie d'une douceur inconcevable, il ne put s'empêcher de sourire. C'est toutefois en reprenant ses caresses et en descendant de plus en plus les bretelles de la jolie blonde qu'il lui répondit, sourire aux lèvres, et les yeux plongés dans les siens : « Je suis super doué aux échecs, t'imagine pas. » Ce qu'il adorait aussi avec Sheena, c'était que l'acte en lui même avait encore moins de valeur que tout ce qui l'accompagnait. Leurs joutes verbales, leurs caresses, leurs tendresses, leur originalité et leur désir mêlé. La séduction aussi, alors qu'ils se savaient tous deux acquis, et l'interdit. Le moralement 'pas bien'. Tout ce qui les entourait et les enfermait dans un cocon de solitude et d'apaisement contribuait à faire de chacune de leur relation quelque chose de formidable. D'extraordinaire. Même si bien sur, leur talent y était pour quelque chose.. !
Sheena l'avait attiré près d'elle, sur le lit, sans même lui laisser le choix de refuser. Quand bien même en avait-il eu le droit, jamais il n'aurait osé lui faire un tel affront. Une si splendide déesse grecque ne pouvait décemment pas être rejetée, surtout pas par un simple mortel. Il devait considérer comme un cadeau d'avoir le divin droit de partager sa couche, il ne devait donc pas s'en plaindre. Cette histoire qu'elle avait inventé de toute pièce, s'inspirant de leur histoire pour le moins 'mélancolique' prenait des propositions qu'il n'espérait même pas, et il se surprenait à adorer ça.

Torse nu, la demoiselle ayant impatiemment fait tomber sa veste puis sa chemise, Edwin ne s'en sentait pas moins diminué. Bien au contraire par ailleurs, il aimait qu'elle s'occupe d'elle si fougueusement, mais il n'avait décemment pas l'habitude, et son rôle de dominateur lui manquait généralement. Mais ce n'était pas tout. Il trouvait tellement plus excitant de se prouver à lui même sa capacité à ne pas craquer de suite, et il désirait cette Histoire la plus longue et intéressant possible. Il en avait la volonté et imposerait tranquillement son idée. Aussi il s'approcha d'elle, prenant ses mains entre les siennes, et déposa un doux baiser sur ses lèvres : « Ce que je trouve intéressant, pour le moment, c'est de ne pas mettre de point final à cette passionnante Histoire. » Il lui sourit, retint galamment de lui tirer la langue comme un gosse capricieux, puis se leva pour aller prendre deux verres et chercher dans le mini bar de quoi subvenir à leur besoin. « Tu m'as dis coca ? » demanda-t-il en souriant à la belle demoiselle. Il se servit un whisky, offrit la même chose à sa belle sans même lui poser la question de ses préférences, et se dirigea à pas tranquille vers la fenêtre. « Viens voir Sheena. »

La vue était toujours aussi splendide. Ils avaient beau n'être qu'au second étage, l’hôtel était situé plus ou moins en hauteur et ils voyaient toute la ville de Phoenix éclairée de nuit. Le spectacle était vraiment magnifique. Ce n'était certes rien face à la beauté de la belle demoiselle qui était à ses côtés, et il ne lui aurait décemment pas fait l'honneur de quitter son incroyable vue pour jeter un regard à la fenêtre, il avait bien d'autres desseins en tête. L'apaiser d'abord, car ce qu'il s'apprêtait à faire n'était en rien rassurant. Aussi, la sentant à ses côtés, il lui tendit son verre, avant de lui montrer d'un geste de la main le spectacle qui l'attendait. « Considère cet endroit comme une maison de campagne. C'est l'usage que j'en fais. Je m'y repose, et je viens pour prendre l'air. Bon, hormis les meubles en chêne et les draps de soie, c'est pareil. » Il souriait. Torse-nu, il se sentait plus à l'aise encore, et un regard sur sa belle lui confirma qu'elle était en plein dans le spectacle de la vue. Aussi, il se permit de la quitter quelques minutes, jetant un oeil dans le grand dressing qui s'offrait à lui. Il y prit une écharpe noire, avant de retourner dans le salon. Se glissant dans le dos de sa partenaire, il lui noua le vêtement autour des yeux, avec tendresse, caressant sa nuque dans le même temps. « Ta punition sera sévère pour avoir profité de moi quand j'étais concentré au volant. » Il rit tendrement, lui reprit le verre à moitié vide des mains pour le poser sur le bar, embrassa son cou puis la porta de nouveau jusque sur le lit. Elle serait sa poupée. Une poupée particulièrement sensible.
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Sheena T. Jackson

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeLun 30 Jan - 22:28


Tour à tour, il me balade entre désir et frustration. Il descend les brettelles de ma robe, il se rétracte. Il m’embrasse, me propose un verre. Soit, il donne peu pour reprendre aussitôt. Bien sûr, je pourrais m’en offusquer. Je pourrais m’entêter à le retenir auprès de moi. Mais, c’est bien trop divertissant. C’est d’autant plus amusant que déroutant. C’est, en réalité, à l’image de ce que nous sommes : deux joueurs. L’un trop hâtif quand l’autre est plus mesuré. Aussi, à sa vantardise, je ris franchement. « Zut ! Je t’y aurais bien défié mais, dans mon histoire, on n’a pas de plateau d’échec sous la main. » ironisais-je toujours un peu. Néanmoins, je lui cède volontiers que, dépourvu de nos perpétuels petits jeux de bourreau à victime, ces moments délicieux perdraient en candeur et en magie. Dès lors, je ne proteste aucunement. J’entends sa voix. Son timbre doux et tendre. J’accueille son baiser avec plus de parcimonie. Je lui souris et, tandis qu’il m’abandonne pour sonder le mini bar, je réponds tant à son sourire qu’à sa remarque prometteuse : « Moi, ce que je trouve intéressant, pour le moment, c’est te voir te débattre avec ton désir pour pas me sauter dessus.»

Dans cet hôtel, je ne suis à l’aise que dans ses bras si bien que j’en soupire un peu tout de même, contrariée et malaisée. J’ai même clos les paupières en me redressant pour le suivre du regard. J’ai précisé « Light, le coca. Merci » en m’asseyant en tailleur sur le lit avant qu’il ne m’interpelle. Curieuse, je me suis donc levée et je l’ai rejoint près de la fenêtre. Le spectacle était magnifique. Je l’ai même négligé un instant pour perdre mes grands yeux dans l’horizon. J’habitais Phoenix depuis ma plus tendre enfance. Je ne l’avais jamais quittée. Je n’avais jamais réalisé que ma ville était si belle. Le spectacle contribua certainement à me couper le souffle. Je me souviens m’être exprimée d’une interjection du genre : « Waow » avant d’ajouter sincèrement que la vue était magnifique. D’un significatif clignement de paupières, j’ai photographié le panorama dans mes iris. Je l’ai emprisonné dans le miroir de mes pupilles pour en faire un souvenir. Alors, j’ai machinalement regretté que notre ébat ne s’habille davantage de simplicité. C’est pour ces conséquents détails qu’il réveillera – je le sais - toute mes faiblesses de femme : « J’habite la campagne Edwin. J’ai d’ailleurs toujours vécu à la campagne. Mais crois-moi sur parole quand je te dis que c’est pas ce que je vois de ma chambre. » conclus-je en posant ma main glacée par le verre sur son torse sans rien perdre du paysage. Sirotant le liquide ambré – grimaçant parfois pour en boire malencontreusement de trop grosses gorgées, j’étais subjuguée. Aussi, je ne l’ai pas senti s’éloigner. Pas plus que je ne l’ai entendu me revenir. J’ai d’ailleurs sursauté quand il entrava mon regard d’un bout de tissu. « Qu’est ce que tu fais ? » l’interrogeais-je un peu craintive. J’ai même tenté d’ôter le bâillon de fortune sur mes yeux. C’était vain. Sans doute ai-je manqué de conviction.

La semaine précédente, j’ai vécu mon intrusion dans son appartement comme un défi à relever à tout prix. Un combat à mener contre mon frère et son influence. Contre moi également. Moi et mon oppressant besoin d’indépendance. Moi et mes débordantes obsessions pour tout ce qui m’est interdit. A l’époque, je ne doutais pas que sans les recommandations de Lloyd, Edwin aurait perdu en piment. Un gars méprisant pour tant de beauté et méprisable pour trop d’assurance. Or, dans cette chambre abondant d’une richesse à mille lieues de mon quotidien, mes certitudes s’étiolent. Et lui, il joue. Il jongle avec mes émotions tel un chat avec une souris. Il sait y faire avec moi parce qu’il rassemble à lui seul la batterie de défauts qui me plait chez un homme. Il les présente comme des qualités. Il en fait les atouts parfaits pour me séduire. Il ne manque pas d’habileté. Alors, j’ai envie de le supplier d’abandonner son entreprise et d’aller droit au but. Parce que je ne veux pas qu’il me charme ou m’enchante. Je ne souhaite pas davantage qu’il me trouble ou qu’il m’envoûte. Je veux pouvoir, à l’avenir, m’endormir sans penser à lui. Je veux pouvoir reconnaître son parfum porté par un autre sans sentir mon cœur se serrer dans ma poitrine. Et par-dessus-tout, dans cette pièce où je ne me sens pas à ma place, je ne veux pas être bien qu’à son contact. Je veux retrouver mon audace et mon cran mais je prends au jeu.

Je n’oppose qu’une factice résistance. Aucune réellement convaincante. Au contraire, je souris avec malice. Il me déleste de mon verre et je souffle : « Même pas peur ». Sauf que ses lèvres tendres à mon cou m’arrachent un frisson. Violent regain de désir. Ma voix se meurt dans un lascif soupir. Un gémissement discret où se mêlent un sentiment d’excitation et un autre d’appréhension puisqu'il me porte jusqu'au lit. Sournois plaisir anticipé. Mon premier émoi naît d’être réduite à peu de chose. Le second de ne pas y être habituée. En général, c’est moi qui mène la danse. Je décide du moment où l’on m’effleure des yeux et de l’instant où l’on pose les mains sur moi. Bien entendu, Edwin le sait. Il le sait aussi pertinemment qu’il peut prévoir mes réactions sans trop de difficulté. Quand bien même je fabulerais maladroitement de vouloir lui échapper, il m’en empêcherait. Alors, dans ma poitrine, mon cœur est sur le point d’exploser. C’est vrai. D’une certaine façon, je redoute l’instant où il cueillera un baiser ou une caresse sur ma peau ou ailleurs. D’une autre, par contre, je trouve son idée grisante, enivrante. Plus que l’effet d’une drogue sur les réactions de mon corps. Plus que la délicieuse brûlure du whisky dans mon œsophage. Plus que l’abandon en lui-même finalement.

Déterminée à respecter mon précédent assentiment, si je réitère mon geste en l’entraînant avec moi plus loin sur le matelas, je cherche son visage de mes mains pour trouver sa bouche. A ma respiration je peine à offrir un peu de sérénité. Je dois redoubler de courage pour inspirer calmement. Ainsi, je le nargue : « D’autant qu’il m’est toujours possible de te priver de l’usage de tes mains et d’occuper ta bouche par la même occasion. Difficile de se montrer sévère dans ces circonstances, tu ne crois pas ? » J’ai joins l’utile à l’agréable. Mes lèvres ont suivi l’ourlet des siennes. Je les ai effleurées, esquissées et redessinées de ma bouche. Je les ai délicatement faite prisonnière de mes dents dans l’amorce d’un baiser qui tarde à venir. Un baiser gourmand plus sensuel que fougueux. Plus voluptueux que passionné. Juste une ébauche destiné à l’enjôler. A l’écrouer au plaisir de s’attarder sur mes lippes plutôt que dans mon cou ou ailleurs. Je peux la lui rendre, sa bouche. Mais pas ses mains. J’y ai glissé mes doigts fins et j’ai serré. D’abord doucement. Tendrement. Puis, de plus en plus fort. « C’est moins facile comme ça, n’est ce pas ? » l’ai-je provoqué sans doute trop vaniteuse. Privé de l'usage d'un sens, il est plus difficile qu'à l'accoutumée de se montrer éloquente . Même pour quelqu'un comme moi. Surtout, pour quelqu'un comme moi.
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edwin f. chester

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeLun 30 Jan - 23:24


fieffé destin détestable.

(bon désolée, ça finit un peu a la wall again, j'en suis désolée mais j'ai peur d'écrire trop à chaque fois et de ne pas te laisser assez pour répondre ...)

Non content de coucher avec elle, Edwin désirait charmer Sheena. Il perdait son temps à séduire une femme qui lui était déjà acquise, et il adorait ça. Pire encore : il en redemandait. Elle avait le droit là à un honneur qui lui était entièrement réservé. Le fait d'échanger un plaisir mutuel était certes un plus dans la relation qui était la leur, mais ce n'était pas ce qu'il jugeait comme étant le principal. Lui adorait le jeu. Il aurait tout donné pour que celui-ci ne s'arrête jamais, et il avait ce soir la preuve que cette flamme n'était pas prête de s'éteindre. Ils n'étaient jamais à court de nouvelle idée originale pour passer leur temps agréablement, et tous deux l'exigeait de nouveau. Comme si ça ne s'était jamais passé, comme si c'était une découverte. Bien sur, comment aurait-il pu en être autrement entre deux séducteurs si détestables mais charmeurs que ses deux là ? Ils semblaient être nés pour se rencontrer, et que cette entrevue soit mythique. Au fond, ils rendaient honneurs à leur destinée, rien de plus. Qu'y avait-il de mal là dedans ?

A cet instant précis, alors qu'il se trouvait sur le lit avec Sheena, toute notion de morale semblait avoir déserté sa conscience. Il n'était plus question de bien ou de mal, mais simplement de cette jolie blonde qui lui faisait l'honneur de sa compagnie. Elle seule obnubilait ses pensées, comme son regard. Elle, son odeur, le timbre de sa voix, la douceur de sa peau, tout, dans cette chambre, était désormais imprégné de son incroyable présence. Et ce n'était pas pour lui déplaire ! Continuant dans son jeu favori, et tâchant de résister à sa belle au moins le temps que leur 'histoire' gagne plus encore en intensité, elle le fit à nouveau sourire, ironisant sur son talent aux échecs. Sourire aux lèvres, comme depuis le commencement de leur étrange et bien romantique chronique, il lui répondit, sur le ton de la plaisanterie : « Dès demain, je te montrerais à quel point je suis doué. Mais pas ce soir, tu comprends, je suis fatigué. » Il souriait, mais espérait aussi infiniment que Sheena comprendrait ce qui était implicite là-dedans. Le lendemain, il ne la foutrait pas à la porte. Il ne fuirait pas sur la pointe des pieds comme avec toutes les autres, glissant un vague mot d'adieu griffonné à la va-vite sous l'oreiller. Il resterait là, dans cette chambre, avec elle, jusqu'à ce que ce soit cette merveilleuse blonde qui ne décide qu'elle en ai marre. Le lendemain, il veillerait encore sur elle. Et plus jamais il ne dirait qu'elle n'était rien. Car objectivement, ce n'était pas vrai.

Alors elle aussi, elle trouvait quelque chose de véritablement passionnant dans ce qui était en train de se jouer entre ses deux êtres pour le moins hors du commun. A sa remarque, Edwin sembla perdre son sourire. Il n'était absolument pas là trace de colère ou de rancune, aucun sentiment de ce genre, simplement un sérieux qu'il était néanmoins bien loin de ressentir mais qu'il se plaisait à afficher, comme pour donner plus de poids à sa remarque qu'il savait erronée : « Je sais pas ce que t'en pense, mais j'estime m'en sortir super bien. » Oui enfin ... pas trop mal disons. Car bien qu'il ne réussisse décemment pas à cacher tout l'effet qu'elle lui faisait, même en restant ainsi stagne, il parvenait tout de même à ne pas lui arracher tous ses vêtements et à lui faire l'amour sauvagement. Et pourtant, il en crevait d'envie. Toutefois, il estimait qu'ils étaient entre êtres civilisés, et désirait jouer pour son plaisir personnel tout autant que prouver à Sheena qu'il ne se servait pas d'elle comme toutes les autres, et que le choix de cet hôtel n'avait aucun rapport avec ce genre de remarque.

Edwin avait sourit, émerveillé devant cette jeune femme comme hypnotisée par ce qu'elle voyait à l'extérieur. Phoenix était, en soi, une grande ville, et la voir ainsi dans toute sa plus grande majesté illuminée d'une centaine d'auréoles ... oui, ce spectacle relevait du divin, il n'y avait simplement pas d'autre mot. Il se satisfaisait de lui avoir offert ce menu plaisir, en contrepartie du malaise qu'elle éprouvait à être ici. Un endroit qu'elle jugeait sans doute trop chic pour elle. Foutaises ! Elle en aurait été reine que tous se seraient inclinés devant son incroyable suprématie. Indéniablement, elle était d'une beauté à couper le souffle qui rivalisait aisément avec la majesté du lieu. A l'entendre parler de sa campagne à elle, il préféra choisir de se taire. Il savait qu'il ne parviendrait pas à la convaincre, et tel n'était pas la priorité du jour. Il avait prévu de la rendre à l'aise grâce à bien d'autres stratagèmes incroyablement différents. Lui couper la vue semblait en être un relativement intéressant.

A peine Sheena eut-elle senti quelque chose devant les yeux qu'elle tenta de le retirer, tout en lui demandant ce qu'il faisait. Réflexe parfaitement humaine qui fit sourire Edwin, lui qui la croyait divine. Cela n'enlevait rien à son charme, mais la faisait paraître plus proche de lui. Rien de plus excitant. Il ne répondit à cette demande que par un « Chut. » qui se voulait rassurant et qui l'était sans aucun doute. Aussi, lorsqu'elle lui affirma n'avoir pas peur, il ne put cette fois s'empêcher d'éclater de rire. Un rire frais et doux, parfait témoin de son bien être. Lui se sentait à son aise. Comme par magie débarrassé de toute culpabilité susceptible de le ronger, il était dans son élément, le luxe faisant partie du lot de présents que l'on obtient en étant riche. Il n'éprouvait pas la gène de Sheena, bien au contraire, et ne se gênait pas pour le montrer. Il avait sourit de satisfaction lorsqu'il avait entendu un léger gémissement sortir de sa bouche en posant ses lèvres sur son cou. Le charme opérait. C'était bien connu : quoi de mieux pour ressentir les sensations bien plus fortes encore qu'en vous privant d'un sens ? Il l'avait emmené sur le lit, tendrement, où elle avait commencé à toucher son visage pour tenter d'en discerner les traits.

Edwin, enfin, reprenait le pouvoir complet sur la situation. Dans son élément, enfin dans son droit, capable et désireux de toucher, caresser, embrasser ce qu'il avait envie sur un corps offert, il se sentait magiquement bien. Toutefois Sheena, bien décidée (et heureusement !) à ne pas lui laisser ce menu plaisir, l'avait menacé d'être incapable de mettre ses menaces à exécution. Oh, il ne fallait rien de mieux pour piquer son orgueil à vif et le rendre plus imposant encore. Edwin soupira, plus d'amusement qu'autre chose, avant de lancer, sur le ton de la fatigue et du désespoir qui se voulaient bien simulés mais qui l'était très médiocrement : « Sheena, je t'en supplie, ne m'oblige pas a te menotter. Quoi que cela ne me dérangerait pas, mais je doute que ce soit à ton goût. » Elle avait mis ses menaces à exécution, emprisonnant ses lèvres entre ses dents dans un geste doux et tendre, il lui laissa reprendre le contrôle sur la situation. Du moins, en apparence ! Les mains d'Edwin prises au piège entre celles de la belle blonde, sa bouche rendue inapte à quoi que ce soit par la prise de la demoiselle, il paraissait incapable de mouvement. Ah, qu'il aimait lui laisser croire à une victoire pour que la défaite en soi plus amère ! Il se plut d'autant plus à l'entendre, satisfaite, faire un constat erroné de la situation.

« C'est ce que tu crois, ma belle. » lui lança-t-il sur le ton de la provocation. Ah, Edwin, que de finesse ! Jouant de sa langue pour défaire l'emprise qu'elle avait sur ses lèvres, il ne tarda pas à sentir la résistance faiblir, avant de forcer tendrement le passage pour l'embrasser fougueusement et sauvagement. « Encore une fois, tu me sous-estime. Je sais autant faire preuve de tendresse que de force. Et je suis d'autant plus doué pour allier les deux. Tu ne me crois pas ? » Tendrement, enfin libre de sa bouche, il parcourut le bas du visage de Sheena, descendant délicatement le long de son cou, de son épaule, du haut de sa poitrine. Ses mains prises l'empêchant de lui enlever sa robe complètement, il se rapprocha du visage de sa belle, murmurant à quelques millimètres seulement de sa bouche, caressant ses lèvres de son haleine : « Puisque tu m'empêches de retirer convenablement ce bout de tissu qui m’incommode, jeune demoiselle, je vais me voir obligé de m'y prendre d'une autre manière. » Veillant à ne pas tordre ses poignets pour assurer la sécurité de sa douce blonde, il glissa sa tête sous sa robe, et normalement, il reprit sa course effrénée là où elle s'était arrêtée. Comme bestial, il fit mine de vouloir arracher le soutien-gorge de la belle, avant de poursuivre sa course. Au niveau des côtes, ses baisers se firent morsures. Légères, mais tendres, et délicates. Il mordilla jusqu'à son nombril, descendit encore, s'arrêtant à l'extrême limite imposée par ses sous-vêtements.

C'est alors, à cet instant, qu'il ressentit un infime et presque imperceptible mouvement de la main. Elle relâchait ses efforts, et il ne tarda pas a le mettre à profit. Sortant de sous les jupons de Sheena, il reprit le contrôle définitif de la situation en plaquant ses bras contre le lit, inversant entièrement les rôles. Il glissa tout contre son oreille, avant de susurrer, à la fois menaçant et grisée par cette situation qui lui plaisait infiniment : « Maintenant, ma belle, laisse toi guider. Ou je me verrais vraiment obligé de te lier les mains. Pas très confortable pour quelques succulents plaisirs. Oh, et si tu ne me crois pas, je me ferais une joie de te le prouver. »
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Sheena T. Jackson

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeMar 31 Jan - 20:47

A son prétexte, j’ai ris, amusée. Probablement touchée aussi, même plus que je ne l’aurais voulu. Dans sa bouche, « demain » est pour le moins inattendu. Rares sont les femmes – aucune hésitation n’est permise – qu’il n’abandonne pas aux premières heures du jour. Je n’irais pas jusqu’à dire aucune. Je ne peux jurer de rien. Je doute simplement qu’elles soient nombreuses et je me garde bien de me poser la question. Sincèrement, ça ne m’intéresse pas vraiment. Je suis mal placée pour le juger bien que je suis normalement plus raisonnable. J’allume plus que je ne m’étends. Dès lors qu’il collectionne les conquêtes est le cadet de mes soucis. Qu’il les amène dans cette chambre m’est bien égal. Ce qui m’inquiète légèrement, c’est qu’il est le seul capable de bousculer mes habitudes. Moi, au départ, j’avais prévu de m’habiller en silence, de longer les murs du couloir, de me faire appeler un taxi et de rentrer chez Emy en catimini. Je prévoyais de m’enfuir dans son sommeil pour n’avoir à subir l’affront de me réveiller seule dans un hôtel. Mon égo en souffrirait et naturellement, je nourrirais pour ces méthodes une certaine rancune déplacée qui gâcherait la magie du souvenir. Et pourtant....

Présentement, j’envisage soudainement de contrer les conseils avisés de ma raison. Si l’occasion m’est offerte de commencer une nouvelle journée avec son sourire, je vais devoir la saisir. Je le sens. Ce sera plus fort que moi, plus puissant et surtout, plus facile. Plus facile que de rester loin de lui. Plus facile que de lutter contre ce désir sourd à la bonne morale. Je n’ai pas sa force moi. En commun, nous avons le plaisir du jeu, le goût du renouveau, le souci de l’original et le sens de la surprise. Nous partageons ce don qu’est de réveiller finement notre appétence réciproque. Pour le reste, je lui rends ses lettres de noblesse. Il est plus mesuré, plus maîtrisé aussi. Il contrôle ses pulsions avec un brio presque agaçant. Je suis bien plus instinctive que lui. Faussement contrariée, je ne peux décemment qu’opiner du chef malgré son air sage et posé : « J’en pense que tu t’en sors même TROP bien. Beaucoup trop bien.» insistais-je davantage sur l’adverbe que sur la sémantique de ce compliment travesti.

En réalité, je remercie gracieusement cet adonis de prolonger toute la richesse de cette aventure. Il est mon péché capital. Le fruit du hasard. Car c’est bien, lui qui a conduit Edwin dans le giron de mon frère. Et, plus récemment, c’est toujours lui qui l’a mis sur mon chemin quand ma soirée s’annonçait désastreuse. Néanmoins, c’est cet homme qui sublime l’instant d’un peu de magie. C’est lui qui m’invite à contempler ma ville sous un œil neuf. Et c’est toujours lui, verre offert et voix tendre, qui tente de me détendre autrement qu’à grands renforts de caresses. Il est évident qu’il cherche à me charmer. Peut-être même à m’ensorceler. Je n’y voyais pas l’intérêt même si j’en étais flattée après l’avoir espéré. N’ai-je pas prié pour qu’il ne m’oppose aucune résistance ? N’ai-je pas, un peu plus tôt, jalousement envier Eryn pour ses regards coulants dont il la gratifiait ? N’ai-je pas souhaité inverser les rôles que nous campions jusqu’alors ? Secrètement, j’ai aspiré lui succomber sans me perdre en palabres probants. J’avais ce que je voulais et pourtant, je n’étais pas totalement satisfaite. Je craignais que l’impact de ses sortilèges ne soit irréversible sur mon cœur. Des sortilèges aussi surprenants que grisants. Une écharpe sur les yeux, une question inquiète, une engageante invitation au silence, un baroud insolent, un rire vindicatif et je m’effarouche. Peu de temps cependant. Pour un baiser, je m’alanguis. J’ai cru qu’être plus offerte que je ne l’étais déjà était impossible. Savoureuse déconvenue que je feins de refuser. Avais-je seulement le choix ? En avais-je seulement l’envie ? Soit, s’il veut jouer, j’en serai. J’ai, moi-aussi, une multitude de cordes à mon arc et je le pique au vif en provocation amène.

Ses sournoises supplications, c’est du bluff et l’audace de sa tirade, une éhontée manipulation pour m’effarer. Grand bien lui fasse. Il peut semer le doute dans mon esprit aussi longtemps qu’il le pourra, je ne me laisserai pas démonter. Me menotter moi, relève de l’ordre du chimérique. Aucun homme – et ce n’est pas faute d’avoir essayé – ne m’a jamais dépossédé d’un sens. Alors deux ! J’ai envie de crier au scandale et de lui rire au nez. Je m’abstiens. Allongée sur ce lit, je me borne à emprisonner ses mains et ses lèvres. Satisfaite, je les fais tendrement mais fermement mienne. S’il se démène pleinement pour atteindre son but, compliquer son entreprise est d’autant plus vertigineux. Toutefois, force est d’admettre que mes tentatives ne valent pas grand-chose devant son assurance et son impudence. Evidemment, je ne veux pas lui faire mal et sous la délectable pression de sa langue, je le laisse gagner du terrain. Je le laisse m’embrasser avec une telle fougue qu’il m’étourdit. Et je resserre l’étreinte de mes doigts. Ce n’est pas très compliqué. C’est tout ce qu’il me reste d’assez décent pour exprimer mon désir. « Force et tendresse ? Je demande à voir. Franchement. » bravais-je d’une voix mielleuse tandis que sa bouche parcourt mon cou et mon décolleté. J’étais fière de moi. Fière de réduire son champ des possibles. Fière d’être un frein à ses projets. Vanité précipitée. Son but est clair. Mes intentions précises. Pareilles victoires sur mon corps se méritent. Sauf qu’il me chuchote quelques mots à l’oreille et qu’il coule jusque sous ma robe.

A même ma peau nue, il distille des baisers tantôt légers tantôt sauvages. Sa bouche côtoie ma poitrine et elle se soulève malgré le poids de ma respiration un peu lourde. Il mordille mes côtes et je meurtris mes lèvres. Je sers encore et toujours ses doigts entre les miens. J’y mets toute mes forces et tout mon cœur. Je m’y accroche fermement, à mes sombres desseins. Mais, peu à peu, je vacille. Je respire profondément mais je fonds. Je fonds et j’ondule. J’ondule et je frisonne quand il approche mon nombril et qu’il outrepasse sa frontière. Je gémis même un peu et insensiblement, je lâche prise quand il interrompt cette lascive décadence. Je l’aurais espérée invisible ma disgrâce mais, le supposer, ça, ce serait le sous-estimer. Au contraire de ses menaces, rien d’étonnant à sa démarche. Rien d’étonnant, et pourtant, j’ai perdu mon souffle quelque part sur sa peau lorsqu’il écrase nos mains jointes sur le matelas.

Hors de question de les lui rendre maintenant. Je m’interdis de lui offrir toute sa liberté. Car je reste persuadée que ses menaces ne sont qu’un leurre malin. Un leurre astucieux pour que je baisse enfin les armes. C’est à l’image de ses murmures et de son souffle contre mon oreille. C’est à l’image de mes jambes qui s’enroulent autour de ses chevilles. C’est à l’image de mon égarement d’être aveuglée contre mon gré. C’est à l’image de ce « Non » que je marmonne convaincue mais troublée. « Parce que je sais que je n’ai rien à craindre. C’était écrit dans la suite du scénario et même si tu en étais capable, c’est tout bonnement impossible. Et tu veux savoir pourquoi ?» Je semblais toute prête à lui confier un secret, laissant planer le mystère dans cette atmosphère chargée de sensualité. « Quand bien même tu trouverais de quoi me lier les mains, il faudrait que tu cherches. Il faudrait que tu fouilles le dressing et les tiroirs. Il faudrait que tu t’éloignes de moi et j’aurai tout mon temps pour ôter cette écharpe et d’observer combien l’originalité est peu de choses sans les bons accessoires.» déclamais-je de plus en plus résolue. Mes arguments me servaient autant qu’à lui. Ils me rassuraient. « Mais admettons » ai-je repris avec malice « Admettons que, finalement, tu trouves de quoi me prouver que tu ne plaisantes pas et que tu n’essaies pas de me faire peur, je doute sérieusement que tu puisses m’attacher sans mon consentement si j’ai pleinement conscience du décor qui m’entoure. C’est facile si je ne vois rien. Crois-moi, ça le sera moins si tu te lèves ne fusse que trois minutes. Alors, si j’étais toi, je me contenterais de ma bouche et plutôt que de me menacer sur un terrain aussi facile que celui-là.» Facile pour connaître mes réticences à me soumettre à l’unique volonté d’un homme. « Je cesserais mes jeux de dupe maintenant et je me demanderais gentiment un truc du genre. Sheena, s’il te plaît, rends-nous nos mains que nous succombions ensemble à ses succulents plaisirs. »

J’étais bien consciente qu’il ne s’abaissera pas à ça. Tout comme j’étais sûre et certaine que mes diatribes, prononcées d’un timbre certes faible mais suave, l’empêcherait de m’attacher à la tête de lit. Je ne risquais rien à le provoquer un peu. A lui prouver que je n’avais rien d’une idiote tremblant d’être réduite à bien peu de choses dans ses bras. « Personne n’a jamais rien fait de tel auparavant. Et toi, crois-moi quand je ne dis qu'il n'est pas question que ça change. » Au contraire, je devrais me débattre mais, pire que tout, je devrais même le supplier de mille et une promesses pour qu’il consente à émonder son idée. Il ne pourrait pas me faire ça. J’en étais assurée.

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edwin f. chester

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeSam 4 Fév - 23:51


fieffé destin détestable.

Sheena avait toujours été aussi séduisante et gracieuse. Pleine de délicatesse, elle aurait pu dire les pires horreurs mais rester aux yeux de tous une femme pourvue d'une grande beauté. On avait beau lui bander les yeux et retirer à son délicieux attrait ses prunelles splendides, le reste n'en paraissait que plus grandiose. Sa bouche, d'une merveilleuse couleur rosée attendrissante, lui donnait envie de la dévorer furieusement, ses pommettes saillantes attiraient inlassablement ses mains, ses longs cheveux blonds ne méritaient qu'attention et caresses. Et ça encore, ce n'était rien face au délicieux appel que procurait son corps chez monsieur Chester, dont la virilité avait bien du mal à rester en place. Il embrassait tendrement chaque parcelle de sa peau, laissant à la demoiselle une partie de son intimité, mais n'en ressortait jamais lassé. Il aurait pu s'adonner à cet exercice des heures durant sans éprouver le moindre désir de faire une pause. Cette douceur comme cette odeur étaient enivrantes. Elle était une incroyable amie comme une incroyable amante, et semblait réunir en ce si petit corps mais ce si grand esprit la demoiselle parfaite à laquelle Edwin n'avait jamais véritablement cru.

En un sens, Sheena avait déjà obtenu une petite victoire qu'elle ne semblait pas apprécier à sa juste valeur. Après lui avoir dit vouloir faire durer cet amusement le plus possible pour retarder l'échéance inévitable de cette douce histoire qui les unissait comme les tendres héros d'un film tantôt comique tantôt romantique, il s'était ainsi jeté sur elle pour en faire une sorte 'd'esclave'. Bien loin des esclaves à plaindre, toutefois, elle en était une de plaisirs. Edwin savait que ce petit jeu là relevait plus du sadisme qu'une envie subite qu'il avait eu. Il aurait pu s'adonner à ce style de mise en scène avec bien d'autres femmes et pourtant, c'était Sheena qu'il avait choisi. Absolument pas pour rajouter du piquant à cette scène, qu'il savait déjà bien assez torride pour en remettre une couche, mais pour mettre à l'épreuve son désir pour lui. Il la savait autoritaire, il la savait décideuse, et lors de leur première nuit ensemble, il l'avait laissée décider de son heureux sort. Il estimait que les rôles devaient changer, cette fois. Et quoi de mieux pour cela que de mettre à l'épreuve ce trait de son caractère ? Cela procurerait sans conteste à Edwin tant de plaisirs personnels que de satisfaction.

Elle réagit plus excessivement encore qu'il ne l'avait imaginé. Elle avait beau avoir poussé un gémissement après ses tendres baisers, se stoppant à la limite même de son intimité, elle n'en semblait pas moins en confiance. Ah, la confiance, un bien grand mot pour deux êtres tels qu'eux qui ne semblaient l'accorder à personne. Pourquoi deux défaitistes pouvaient-ils ainsi parler d'amitié et de confiance ? C'était un peu gros, et pourtant, en bon ambitieux, chester aspirait à obtenir celle de son amie. Il ne désespérait pas, bien que la réaction de Sheena fut un coup dur pour sa fierté. Il savait que ce ne serait pas facile de la convaincre, mais elle était absolument catégorique. Un non qui lui semblait définitif. Ce n'était pas pour autant qu'il allait la laisser gagner une nouvelle fois cette partie, et plus que son envie de la mettre à l'épreuve, ce fut cette fois son égo qui reprit le contrôle de son corps et de son esprit. Vraiment, elle était persuadée qu'elle avait raison ? Et bien il lui montrerait que non. Que lui aussi, parfois, pouvait s'avérer ambitieux et original, et qu'il n'écouterait pas le moindre de ses envies comme si elle eut été sa maîtresse et lui son servant. Entre eux s'établissait un lien de parfaite égalité qu'il refusait de corrompre, même au profit d'un jeu aussi stupide.

Toutefois, en son âme de séducteur, il ne put cacher son léger mécontentement. Il lui proposait de lui offrir un plaisir doublé par la perte d'un sens, un cadeau qu'elle n'acceptait pas à sa juste valeur. Pire encore : qu'elle refusait ! Quel pire affront pour un homme généreux de son corps et de sa tendresse ? Il laissa échapper un petit grommellement, avant de lancer à la volée, sans réfléchir. « Mais si tu refuses de jouer, rien ne te dis que je continuerais, moi aussi. » Joli petit chantage pour lui faire comprendre bien correctement que si elle n'acceptait pas sa part du marché, alors il n'accéderait pas à ses requêtes, même les plus torrides. Réaction peu gentleman qu'il tenta de se faire pardonner en déposant de doux baisers sur ses lèvres. « Tu me connais, c'est être unique qui me plait. Je veux aller là où aucun autre n'est allé, et tu viens de me certifier que cette sorte de jeu est une première. Alors je me ferais une joie de te faire apprécier. » Et voilà qu'en tâchant de l'en dissuader, elle l'avait persuadé encore plus qu'il allait dans le bon sens. Certes, c'était une façon de voir, façon qui ne serait sans doute pas bonne du point de vue de Sheena. Mais après tout, que pouvait-elle en savoir, si elle n'avait jamais tenté ? Son mécontentement n'était lié qu'à la peur de l'inconnu, peur qu'il n'aurait pas pensé retrouver chez une femme comme elle ... Peu importait finalement, car après l'avoir fait oublié le lieu où il se trouvait, cela semblait être un jeu d'enfant.

Elle avait toutefois soulevé un point qui semblait pertinent à Edwin. Du moins, intéressant seulement pour ceux qui n'avaient pas conscience de l'utilisation qu'il faisait de cette chambre. Il y avait déjà amené de nombreuses demoiselles, et toutes les bizarreries tentées dans la chambre à coucher n'avaient plus tellement de secrets pour lui. Il avait depuis longtemps appris à reconnaître ceux qui l'intéressaient le plus. Celui-ci en faisait partie. Faire don de son propre plaisir au profit de celui de sa compagne, rien ne l'intriguait plus. « Toutefois, je dois te reconnaitre que t'attacher de force ne me tente pas pour le moment. Je voudrais juste que tu ne m'y obliges pas. Mais crois moi, tes espoirs sont vains : je connais parfaitement bien cette chambre, et ai déjà glissé les bons accessoires aux bons endroits. » Edwin retira une de ses mains de la poigne de Sheena non sans mal, pour caresser sa joue et ses cheveux, ne s'éloignant jamais vraiment de son bandeau pour ne pas lui laisser la moindre chance de s'en défaire. Il était tendre et doux, et avaient plus les gestes familiaux d'un frère que torride d'une amant. Tout cela pour renverser son ultimatum. « Je te laisse une dernière fois le choix : laisse moi jouer puis je t'offrirais la chance de te venger. Ou bien refuse, et alors personne ne jouera. Serais-tu capable de te passer de ça ? » Sa voix n'était plus qu'un murmure torride glissé toute près de son oreille, a la limite entre celle-ci et sa bouche toujours aussi attirante, alors que sa main qu'il venait de libérer glissait délicatement de son genoux jusqu'à sa cuisse, pour outrepasser sans honte les limites de sa robe et toucher d'une caresse trop éphémère son intimité non sans l'ultime protection de son dernier sous-vêtement.
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Sheena T. Jackson

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeDim 5 Fév - 19:40

J’avais des préceptes moi aussi. Des préceptes rationnels à la logique farfelue, mais au dessein d’une simplicité enfantine. Comme bon nombre de femmes avant moi, un jour, j’ai péniblement ramassé mon cœur d’adolescente. Blessé et meurtri, le guérir fut un travail de longue haleine. Depuis, il est enchaîné aux fers de mes entreprises dévergondées. Il a l’impérative interdiction de ne jamais battre trop fort pour un homme, auquel cas je ne le revois plus. Il n’a pas davantage le droit de s’attacher à l’un ou l’autre des représentants de la gent masculine sous peine d’en être définitivement privé. La norme impose aucune retrouvailles possible avec mes amants, à moins d’être espacée d’une longue période d’absence durant laquelle j’ai oublié la saveur de leurs lèvres. Bien sûr, ce n’est pas toujours évident. Comme l’a si affablement souhaité Edwin un plus tôt, il arrive sensiblement à mes sensibleries de prétendre au bonheur d’aimer. Envieux, mon cœur songe aux premiers émois passionnés des filles fraîchement amoureuses et réclame l’amnistie. J’y entends peu de chose et finalement, il me remercie timidement. Poppy ou Ambre sont deux exemples concrets des dégâts de l’amour sur les femmes. Aussi, je m’applique sérieusement à ne jamais tomber deux fois dans le les bras d’un mâle, aussi beau, aussi tentant, aussi grisant soit-il. Dès lors, me retrouver ici, avec lui, dans une chambre d’hôtel et de surcroît, les yeux bandés pour réitérer nos exploits de la semaine précédente est tout bonnement inédit. C’est aussi rare qu’ouvrir une huître et d’y découvrir une perle. Avant l’ami de mon frère, d’aucuns n’avaient fait exception. Tout comme d’aucuns n’aveint jamais osé m’aliéner un sens. Et sans réel fondement, je proteste catégoriquement. Je proteste avec une conviction certaine qu’amenuise le babillage agacé de mon amant.

Si, de caresses en baisers, j’aurais pu me prendre au jeu de la cécité, je regrette amèrement l'usage de la vue. J’aurais donné beaucoup pour tenter – ou plutôt essayer - de déchiffrer dans son regard quelles intentions l’anime. Est-il sérieux ? Joue-t-il ? Je ne sais pas. Je ne vois pas. Je ne peux que deviner la part de vérité cachée dans son odieux chantage. J’en restai coi. Perdue également. Je ne sais que répondre alors je recueille chacun de ses baisers avec convenance. Je préfère le silence aux aveux irréfléchis que m’inspirent le sucre de sa bouche et le velours de sa voix. Ils sont plus puissants qu’un sérum de vérité. Je me mords les lèvres pour ne pas parler. Pour ne pas avouer que : « Tu es déjà unique. Parce que je suis là, que mon corps s’embrase et que mon cœur s’emballe. Tu es déjà unique parce que tu es toi, que tu es interdit et que finalement tu t’en fous. Tu es déjà unique parce que tu fauches mes commandements en plein élan. Tu es déjà unique parce que tu es le symbole de la perfection, de ma perfection. » Je ne peux décemment pas m’hasarder sur ce terrain-là. Ma confiance est toute relative. Branlante. Bancale. Elle est l’amie boiteuse traînant la patte sur le chemin rocailleux de notre conjointe aventure. Elle ressemble à un mirage qu’il achève par ses sous-entendus. Lui, il revendique l’unicité. Moi, je dois me contenter d’un projet qu’il réservait probablement à une autre. Eryn, par exemple. Et le réveil est brutal.

Je ne suis ni un passe-temps ni une maîtresse. Je ne suis rien. Rien d’autre qu’un jouet offert au bon vouloir de ses mains, de sa bouche et de ses envies. Rien d’autre qu’une faible femme qui claustre au silence orgueil et fierté pour qu’il retienne la magie de l’instant. Rien d’autre qu’une enfant qui perd encore mais qui y croit toujours. Abasourdie, j’en dessers les poings et Edwin, alerte, s’en libère en partie. Victoire facile. Je suis effarée. Pas vexée. Non. Je n’ai pas son ambition. Je ne cherche pas l’exclusivité au creux de ses bras. Je suis simplement assommée. Assommée par le coup violent du retour de manivelle. Je m’imaginais maître. Maître de l’histoire, maître du jeu. Je ne suis qu’un pion à la bouche en rond et alors s’imprime une question à mon esprit : Est-ce vraiment si dérangeant ? Est-ce réellement si dégradant pour moi puisqu’il s’agit de lui. Lui si secret, si énigmatique ? Lui si gentleman et si tendre à ses heures ? Lui, si doux quand il caresse ma joue et se perd dans mes cheveux ? Lui, au timbre suave qui me laisse pantelante ? Lui, si cruellement proche d’une vérité déshonorante ? Non ! Je ne peux sciemment pas me passer d’un moment divin en sa compagnie. Tout mon être parle pour moi. Sa main glisse sur la peau nue de mes cuisses et je perds ma respiration dans un soupir lascif. Il frôle brièvement le rempart de tissu de mon intimité et je me cambre déjà. J’ai presque honte de lui céder si facilement. Presque seulement. Je n’esquisse d’ailleurs aucun mouvement pour libérer mon regard de cette écharpe.

Au contraire, j’ai guidé sa main captive jusqu’à ma bouche. J'ai posé un premier baiser sur le dos de cette dernière pour balader mes lèvres de phalanges en phalanges et j’ai dit : « C’est du chantage.» Chuchotis entre deux marques de tendresse. « Quoique même pas. Si c’était du chantage, j’aurais encore le choix. Or là, tu ne m’en laisses aucun. Tu me donnes juste l’illusion que c’est moi qui décide mais, on sait très bien tous les deux que c’est faux.» Je parierais tout mon honneur qu’il sourit, conscient d’avoir remporté le double de sa mise. Moi-même, je ne suis pas parvenue à réprimer le mien. Et j’ai lâché sa main. Ma paume a glissé contre la sienne. Elle est descendue le long de son avant-bras pour trouver son torse. J’ai tâtonné jusqu’à son cou, son menton et ses lèvres. De mon index, j’en ai redessiné le contour. Je me suis redressée et, sans ôter l’entrave qu’est mon doigt entre nos lèvres, ma bouche a retrouvé la sienne. Je m’y suis attardée longtemps. Aussi longtemps qu’il le permit, lui susurrant bon gré que : « Pour ce soir, je ne suis qu’à toi ». A lui. Rien qu’à lui. Ce soir, je serai ce qu’il voudra bien faire de moi. ce soir seulement. Parce que je ne veux pas qu’il en soit autrement. Je peux défaillir pour une éphémère promesse. Je ne veux pas m’évanouir sous le joug d’un traître sentiment présenté noble, deviné corrompu par l’égoïsme des hommes.

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edwin f. chester

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeMer 8 Fév - 21:26


fieffé destin détestable.

Edwin était avec Sheena comme il n'avait jamais été avec une autre femme. Doux, tendre, elle était son amie et il priait pour qu'elle le comprenne. Il avait menti en disant qu'ils n'étaient rien l'un pour l'autre, c'était une évidence. Certes, ils se voyaient rarement, certes encore elle était avant tout la soeur de Lloyd, mais son caractère qu'il avait appris à apprécier infiniment avait fait d'elle plus que ça aux yeux d'Edwin. Oui, il aurait tout donné pour une journée avec elle, ne serait-ce qu'en tant qu'amie sans même espérer plus de son corps. Il savait toutefois que ce serait mal vu, Lloyd ne l'accepterait indéniablement pas. Il n'aurait pas même supporté qu'ils se voient tous les deux sans lui, conscient que cela aurait signifié plus qu'un rapprochement soudain et simplement amicale. Il était loin d'être naïf, malgré son caractère doux et tendre, et Edwin le savait assez bien pour risquer de le courroucer. Alors il devait simplement s'en abstenir, et continuer à la voir en secret, même si cela signifiait passer une nuit ensembles. Car même si lui aurait aimé qu'ils se fréquentent amicalement, il ignorait si c'était le cas de la demoiselle ou non, car elle semblait plus apte à lui demander son corps. Demande exquise qu'il n'aurait indéniablement pas su refuser.

Il ignorait lui même pourquoi il tenait tant à priver Sheena de son sens. Au départ, ce n'était qu'un jeu de plus, un amusement qui s'était imposé rapidement à son esprit et qu'il avait tenu à saisir. Si elle ne s'y était pas tant opposée, il s'en serait foutu de lui retirer ce bandeau. Mais le fait qu'elle ne daigne pas lui offrir ce plaisir l'intéressait et lui donnait affreusement envie de persister, comme s'il voulait la rendre mécontente. Or, ce n'était pas le cas. Au contraire même, il désirait lui donner plus de plaisir qu'aucun autre. C'était un peu son but. Se distinguer, être l'homme dont elle se souviendrait parmi tous ceux qui avaient déjà frôlé son corps. Car Edwin, contrairement à Lloyd, avait bien conscience du désir de débauche que Sheena ressentait. Il avait une idée assez relative mais qu'il savait proche de la réalité du nombre d'hommes qu'elle avait pu avoir dans son lit, et s'imaginait la demoiselle comme lui. Une séductrice hors pair au talent incroyable qui ne reculait devant rien pour ressentir de bonnes sensations, agréables et inimaginables. Il ne pouvait lui jeter la pierre. Il était un bon exemple de ce mode de vie, et il ne regrettait rien, absolument rien. Il savait que c'était absolument exquis, et il n'aurait su accuser la demoiselle de savoir apprécier les bonnes choses.

Ainsi, il voulait se distinguer. Il savait qu'il n'avait besoin de rien pour le faire, il avait bien conscience quand lui même, il était différent des autres et que Sheena éprouvait pour lui une affection qu'elle n'aurait pas pour d'autre. Mais néanmoins, sa fierté le poussait à tenter toutes sortes de choses que jamais jusqu'alors elle n'avait expérimenté, dans le style de la débauche. Il voulait redoubler d'ingéniosité. Il aurait pu lui proposer bon nombre de choses, comme lors de leur dernière entrevue : joint, pilules, alcool, voire même coke. Mais pour ce dernier, il se le refusait : coucher avec la soeur de son meilleure amie était une chose, lui faire sniffer cette merde en était une autre. Edwin ne savait pas si elle avait déjà donné, mais quoi qu'il en soit, il ne voulait pas être celui qui le lui proposerait. Et pourtant, il en aurait bien aimé un rail là, afin de doubler encore ces sensations et de mourir de plaisir. Il avait toutefois conscience que la finalité de cette expérience serait identique, clean ou non. Aussi, après avoir couché ensembles étant peu nets, autant le faire tout en étant légèrement bien dans sa tête ... du moins, dans un sens, puisque le désir lui embrouillait quelque peu l'esprit et il n'avait nul besoin de drogue pour cela.

Lorsqu'elle reprit la parole, elle eut encore une fois le don de le faire sourire. Oui, c'était indéniable : il profitait éhontément du 'pouvoir' qu'il possédait sur cette belle demoiselle. Il savait qu'elle ne résisterait pas à une nuit en sa compagnie, ce n'était pas après lui avoir tant fait comprendre qu'elle avait envie de lui qu'elle allait reculer. A force de la fréquenter, il avait compris cela : elle ne retournait jamais en arrière. Jamais. Il était même fort probable qu'elle ne connaisse pas la notion de remords, mais que celle de regrets la bouffe pleinement. Et encore... il avait donc bien conscience que ce chantage n'en était un qu'en apparence, et elle se plut à mettre cela en avant. Ah, elle était trop intelligente, c'était d'habitude plus facile pour Edwin de contrôler entièrement la situation, ayant un QI tout de même un peu plus élevé que les demoiselles qu'il amenait dans son lit la plupart du temps. Quoi que, c'était là un gros cliché qu'il se plaisait parfois à démentir, et même les femmes intelligentes (sheena en était l'ultime preuve) pouvait s'adonner à une partie de plaisir en sa charmante compagnie.

Elle chercha de ses mains, en tâtonnant, la bouche d'Edwin et y déposa son doigt, avant d'y mener sa bouche. Il profita de ce baiser surprenant aussi longtemps qu'il le put, avant qu'elle ne s'écarte pour lui murmurer une victoire presque facilement gagnée. Il ne put une nouvelle fois s'empêcher de sourire, satisfait. Il gagnait toujours, n'est-il pas vrai ? Même face à une joueuse invétéré telle que Sheena, il trouvait le moyen de s'octroyer la victoire. Et il aimait ça presque autant que la séduction et le sport de chambre, presque autant que son boulot et que son argent. Bref, il adorait ça. « Enfin, tu te rends à l'évidence. » lui murmura-t-il avant de la forcer doucement de son torse à se rallonger. Il glissa un doux baiser éphémère sur les lèvres, avant de reprendre, tout près de son oreille, de la voix la plus sensuelle qu'il le put : « Je gagne toujours. » Il craignait de briser le charme de sa victoire, mais c'était trop tentant pour un homme tel que lui, il n'aurait décemment su se refuser ce petit plaisir.

Sans attendre, de peur qu'elle ne change d'avis, il remonta délicatement sa robe de ses cuisses jusqu'à ses hanches, avant de l'attirer vers lui pour la lui ôter définitivement. Enfin, plus ce bout de tissu gênant entre elle et lui. Il profita du spectacle quelques instants, trop courts selon lui, mais il ne voulait pas qu'elle s'ennuie alors qu'il profitait éhontément de ce corps presque nu devant le sien. Il la rallongea sans cesser de l'embrasser et de caresser son ventre. Puis d'une main experte, il défit le soutien-gorge de la demoiselle, ses mains s'activant sur ses cuisses, sans jamais s'aventurer plus loin que la limite aveuglement définie autour de son intimité. Son sous-vêtement enlevé, il enfouit son visage entre sa douce poitrine qu'il lui semblait déjà connaître, l'embrassant tendrement. Assis à califourchon sur elle, veillant bien entendu à ne pas peser trop lourd, il mena délicatement sa main jusqu'à son torse. « Tu vois, ce bandeau ne t'empêche en rien de t'amuser aussi. » lui dit-il tout en souriant. Sans cesser de sourire, il fit glisser les doigts de Sheena le long de ses abdominaux, jusqu'à son nombril, ne cessant cette course sensuelle qu'au crochet de sa ceinture, couvrant le bouton de son jean.
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she - appartient entièrement à edwin. don't touch me.
Sheena T. Jackson

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| Icon_minitimeJeu 9 Fév - 17:05

Je peux, sans remords, deviner ses sourires vainqueurs. Si ma vue n’était pas entravée, je pourrais même les constater de mes prunelles fiévreuses sans jamais m’en offusquer. Finalement, c’est le faible tribut de mon abandon. A lui accorder des avantages auxquels nul n’avait pu prétendre, à lui céder trop de victoires faciles, Edwin a logiquement fini par prendre ses aises. Aussi, il ne se contente plus d’afficher secrètement sa satisfaction par quelques grimaces amènes. Non. Au lieu de profiter de mon allégeance, il se vante. Il se vante d’être un conquérant. Un prédateur pour chaque femme aussi intelligente soit-elle. Il se vante de n’avoir jamais accusé de défaite. Il se vante et ainsi m’amoindrit.

A présent, je me sens dans la peau d’une fille comme les autres. Une sotte que l’on charme. Une gourde que l’on transforme en objet de désir. Une écervelée que l’on abîme sans scrupule. Quelle regrettable impression. Je n’aime pas le rôle qu’il m’oblige à endosser. Je me remémore ma main hésitante sur son torse pour trouver sa bouche. Je me rappelle mes manigances pour échapper à mon frère, mes stratagèmes pour attirer Edwin dans mon lit. Je me souviens de mon éphémère sentiment de bien-être de ne plus être le chasseur mais sa proie. Je réalise donc mon manque d’objectivité pour quelques vocables malheureux qui n’auraient jamais dû être prononcé. Ni par lui. Ni par moi. Je regrette ma spontanéité après un envoûtant baiser. Il y a les mots qui plaisent et les mots qui blessent. Et sa voix perd en saveur. Elle chatouille mes tympans mais ne réveille plus ma sulfureuse passion. Elle chuchote simplement une fausse vérité insultante : Mon dernier triomphe sur Edwin fût également le seul. Il se trompe lourdement. N’est-ce pas lui qui, un soir, succomba à mon charme ? N’est-ce pas également lui qui, après m’avoir jeté au nom de la bonne morale m’est revenu par jalousie ou possessivité ? En toute logique, je choisis la seconde option. C’est ce que me dicte son nouveau petit jeu, ce que m’inspire son comportement, ce que révèlent ses fanfaronnades. Me marquer au fer rouge. Faussement généreux, me réduire à peu de chose pour m’entraîner égoïstement dans un torrent de plaisir honteux. Je n’aime guère ma position. Je ne doute pas qu’elle me satisferait. Je déteste simplement me consumer à petits feux et l’entendre me parler de l’évidence de sa grandeur et du pathétique de mes échecs. Je sais déjà qu’il me faudra remettre les points sur les I par orgueil. Il me pique au vif. J’ai beau me mordre l’intérieur des joues pour m’astreindre au silence, j’ai, au bord des lèvres, une réplique cinglante. Néanmoins, l’esprit obscurci par le poids de mon désir, je la tais. Je la tais tant et si bien que je me résigne à sa douceur. Il m’allonge sur le lit, m’embrasse, me déshabille et telle une marionnette, je soupire sous ses caresses. Certes, elles sont plaisantes : Ne rien voir, juste ressentir. C’est terriblement excitant. Toutefois, elles ont un goût amer. Un goût adipeux qui colle à ma vanité boiteuse. Boiteuse car sous le joug de cette étourdissante rafale de sensations inexpérimentées, j’ai songé à lâcher prise.

Durant un instant, j’ai failli oublier mon honneur pour un morceau de dentelle échappé et pour le velours des lèvres d’Edwin au cœur de ma poitrine. Un instant défaillant cependant. Son assurance m’a privé de toute la magie du moment. Il sous-entend. J’interprète. Le charme se gâte. Plus rien n’opère, je pense trop et me demande ce qu’il s’imagine exactement, ce qu’il pense de moi précisément. Suis-je à ses yeux une débauchée stupide semblable à toutes les autres ? Croit-il qu’il lui suffit d’ordonner pour que je m’exécute ? Que moi aussi je vais plier à ses exigences pour le plaisir d’une nuit avec lui ? Et sous quelle prétexte ? Que j’en rêve depuis des jours ? Que j’en meurs d’envie au point de faire montre d’empressement ? M’estime-t-il seulement capable de répondre à ses manipulations ou à mes plus basses pulsions sexuelles ? Est-ce réellement tout ce qu’il pense de moi ? Parce qu’alors, il n’aurait rien compris. Tous ses petits succès existent parce que j’y trouve mon intérêt et parce qu’au final, j’ai relativement confiance en lui. Assez pour me fier à ses souhaits. Assez pour apprendre à me moquer de ce qu’il adviendra de ce « nous » à durée de vie limitée. Assez pour me mentir à moi-même. Assez pour risquer de l’aimer. De l’aimer plus qu’il n’en faut, silencieusement, secrètement. L’aimer mais me convaincre ensuite du contraire. Oui. Je veux bien prendre des risques inconsidérés mais je refuse de lui accorder le crédit de l’unicité aux dépens de ma fierté. Je ne serai pas sa plus belle victoire. Il ne sera pas ma plus belle défaite. Et il est hors de question que j’appréhende le miroir de ma chambre ou de la salle de bain. Je veux pouvoir me regarder dans les yeux sans me sentir bête et stupide. Je veux pouvoir le croiser en ville par hasard et agir comme si rien n’avait jamais existé. Je veux bénir les souvenirs sans jamais le maudire lui et la langueur de ses gestes.

Tandis qu’il promène ma main sur les reliefs de son torse, il me chuchote une invitation avenante. Une invite à laquelle je m’appliquerais volontiers si je n’étais pas si crispée par ses forfanteries. Non content de me soumettre à son volonté, il me dicte ma conduite et là, il m’achève. Mes doigts, enroulés autour de la boucle de sa ceinture, jouent avec le denim de son jean’s « Si je veux » lui répondis-je plus malicieuse que courroucée, un sourire narquois au coin des lèvres. J’ai patienté avant de déboucler sa ceinture et d’oublier mes doigts sur le bouton froid de son pantalon. Au prix d’un grand effort, je trouve mon second souffle. Si je déboutonne le premier, je m’interromps très vite, préférant la parole au geste : « Parce que tu ne gagnes pas toujours Edwin. Du moins pas aussi souvent que tu ne le crois. C’est rassurant de se dire qu’on ressort toujours victorieux de nos batailles futiles mais, dis-moi, qu’est ce que tu as gagné exactement ? » ai-je demandé en reprenant ma course au bouton « Me bander les yeux ? Mouais. » Ce qui se passe dans cette chambre n’implique que nous. « Moi ? Encore mouais.» Or ce qui se déroule dans cette chambre aurait des conséquences sur d’autres. Ce fut sa plus judicieuse excuse pour faire tomber ma température. « Je n’ai rien perdu encore tu n’as donc rien gagné. Et tu sais ce que tu mérites ? Que j’arrête tout et le pire, c’est que tu le sais. Tu le sais mais tu es persuadé que j’en suis bien incapable.» Oui ! C’est tout ce qu’il mériterait que j’ôte l’écharpe pour lui prouver que je ne suis pas qu’une insatiable sexuelle. Il mériterait que je l’abandonne là. Je ne fais rien de tout ça. Du moins, pas tout à fait.

A mesure de mon discours, j’ai fais mine de laisser glisser son jeans griffé sur ses hanches. Je n’ai rien ajouté d’autres à part le priver de mes mains et le repousser sans brusquerie malgré mon infirmité. J’ai visualisé la pièce dans ma tête et, me penchant maladroitement à l’extrémité du lit, j’ai cherché le téléphone pour appeler l’accueil. Puis, j’ai appuyé sur un bouton au hasard pour réclamer la réception à mon interlocuteur. Trois sonneries plus tard, Kate se présentait et, bien que je n’ai mené aucune offensive pour me débarrasser de son écharpe, j’ai salué l’hôtesse : « Auriez-vous des tables d’échec disponible dans l’hôtel ? Oui ? Vous pourriez nous en faire monter une s’il vous plait ? Super, merci beaucoup.» lui commandais-je aimablement pour mal raccrocher ensuite. Dans l’obscurité, je ne suis pas parvenue à trouver le combiné et d’où j’étais, je pouvais entendre la tonalité à travers le cornet du téléphone. Elle nous nargue d’ailleurs. Elle est l’ultime preuve de mes nouvelles provocations. Provocations destinées à redorer mon blason mais également titiller son orgueil. « Alors ? Tu es toujours autant persuadé que tu gagnes toujours parce que tu es le plus fort ou tu veux bien te rendre à l’évidence que, finalement, tu gagnes seulement quand je décide de te laisser gagner ? » Je donnerais tout pour observer de visu la tête qu’il fait mais je me contente de mon brouillard, fière de mon effet. Je n’avais rien à lui prouver. Rien du tout. Hormis peut-être l’avertir que persister à me sous-estimer n’est pas la meilleure idée qui soit.
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