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 sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|

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edwin f. chester

edwin f. chester

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◭ arrivé(e) le : 14/01/2012
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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| - Page 2 Icon_minitimeJeu 9 Fév - 19:43


fieffé destin détestable.

Sheena avait toujours des réactions étranges, et Edwin aurait du se douter qu'elle ne supporterait pas un tel coup de point à son égo. Les yeux bandés, en plus d'accentuer le plaisir, pouvait en faire de même pour la fierté. Il avait mal joué, mais en avait bien conscience. Oh oui, il s'amusait à la narguer, il s'amusait tout autant à lui faire croire qu'elle avait le choix, alors qu'il la savait bien incapable de s'enfuir. Elle tenait plus encore à cette nuit torride que lui, il en avait l'absolue certitude. Et pas un seul instant il n'envisagea qu'elle aurait pu se rebeller au point de le laisser tomber, comme un sombre crétin, seul sur ce lit. Il savait avoir dépassé une limite, mais ignorait totalement quels en seraient les conséquences. Par ailleurs, il s'amusait à les attendre, la provoquant de plus en plus.

Il sentait ses mains fébriles et indécises se balader sur son corps. Elle avait perdu tout signe de fougue et de désir, qu'il sentait même sans le lire dans son regard. Il sut à cet instant précis qu'il n'avait que perdu ce qu'il avait eu tant de mal à obtenir. Même si elle n'était décemment pas assez forte pour lui refuser une nuit torride et intense, elle l'était assez pour montrer son mécontentement, ce dont elle ne se privait pas. Son 'si je veux' balancé dans le ton de la conversation lui assura ce qu'il craignait. Elle était bien partie pour lui refuser toute victoire, son égo piqué à vif. Et pourtant, sadique, elle lui ouvrit la ceinture, laissant ses doigts tâtonner contre le bouton de son pantalon sans faire mine d'aller plus loin. Elle oscillait, ne lâchait pas cet objet, mais ne faisait aucun geste pour l'ouvrir. Elle le laissait dans une incompréhension et une stupéfaction dont il n'avait pas l'habitude. C'était indéniable, elle poussait fortement son désir de savoir, son avis d'imaginer sans succès ce qui allait suivre. Allait-elle l'ouvrir, ou non ? Allait-elle continuer à tâtonner en parlant, espérant le courroucer à son tour ? Était-ce là, son but ? Celui de lui faire se rendre compte que c'était elle qui décidait, et que contrairement à ce qu'il pensait, il n'était qu'un pion sous ses doigts agiles, une poupée qu'elle contrôlait à sa guise ? Si elle se débattait dans cet unique but, alors il était vain : jamais un homme comme Edwin n'aurait su reconnaître la supériorité de la demoiselle, au contraire. Même en sachant qu'elle avait raison, il aurait continué dans la voix de la dénégation, jusqu'à ce que ses propos absurdes paraissent censés et qu'elle en soi elle même convaincue. Là résidait son point fort : il savait parfaitement que toutes ses paroles n'étaient que bible, et qu'on ne pouvait les remettre en cause. On, tout le monde. Sauf Sheena.

Alors qu'Edwin ne rêvait qu'à se distinguer, Sheena y parvenait incroyablement bien et avec une facilité ahurissante. Il était impressionné avant d'être en colère ou déçu, et il n'aspirait qu'à ce qu'elle continue. Il voulait voir à son tour jusqu'où elle irait, dans toute sa magnificence et sa cruauté, et il espérait qu'elle irait aussi loin que lui. Jusqu'à faire renverser la balance à son humble avantage comme il s'était débattu pour le faire. Il craignait moins de perdre son stupide bénéfice que de ne plus la voir ainsi s'amuser contre lui. Cette situation n'aurait pas pu être plus jouissive pour un être étrange tel qu'Edwin. Et il le reconnaissait bien. Toutes ses paroles étaient incroyablement justes, et alors qu'elles auraient du l'agacer, elles ne parvinrent qu'à faire naître sur son visage un sourire cruel. « Bien sur que tu en es incapable Sheena, où tu l'aurais fais depuis longtemps. » Il savait qu'il avait tort, d'un côté, surtout maintenant, mais son ton badin contrastait avec cette incertitude dont il ne laissait rien paraître. « Tu me demandes ce que j'ai gagné, et moi je te demande ce que tu fais là. Pourquoi tu m'as rejoins sur ce parking ? Pourquoi tu as accepté cet hôtel de luxe alors que tu n'en avais aucune envie ? Pourquoi as-tu toléré ce bandeau sur tes yeux ? Tu me dis que je ne gagne pas, mais il faut être honnête : je t'ai fais faire bien des choses que tu n'as pas toi même décidé. » Cette fois, il avait repris toute confiance en lui, bien certain de son bon droit. Oh, il avait raison. Parfaitement et pleinement raison. Et elle n'était que naïve, si elle s'estimait plus maître de la situation que lui. Un petit combat futile et gamin qu'ils menaient pour savoir qui était le chef ... risible.

Elle le surprit et le fit rire franchement lorsqu'elle s'approcha du téléphone pour appeler la réception. Sheena était incroyablement intelligente et maligne, et c'était un combat de titan qui s'engageait entre eux. Un combat plaisant mais qui n'avait pas la moindre utilité. Pire encore : il les éloignait tous deux de leur but et de leur désir pourtant si conséquent au départ. Car soyons honnête : il semblait à Edwin qu'il avait perdu toute trace de sa passion si enflammée. Le corps de Sheena, désormais, lui apparaissait comme minime face à l'attrait de ses mots perfides et de ses idées ingénieuses. Il ne la regardait même plus, seul son cerveau demeurait en action pour trouver de quoi contrer ses paroles acerbes et ses actes insensés. Adieu, jolie passion. Bonjour, atroce spiritualité. Cette dernière, c'était indéniable, n'avait absolument pas sa place dans la discussion de deux amants, mais ils semblaient prendre un malin plaisir à troubler tous les clichés. Finis le romantisme de deux amants secrets. Ils préféraient se lancer dans un jeu d'échec. Il sourit à sa dernière remarque, mais c'était cette fois un sourire peu vrai, un sourire hypocrite qu'elle n'était pas apte à voir.

Toutefois Edwin devait l'avouer, il ne comprenait pas véritablement ce qu'elle tentait de lui prouver ainsi. Qu'elle saurait résister à son irrésistible attrait ? Soit, il en était capable aussi et ce n'était en rien une victoire. Qu'elle était plus originale que lui ? D'accord, mais ce n'était qu'une douce illusion de le croire. Non, il ne voyait aucune raison logique de faire cela, à part bien sur celle de lui briser tout désir, toute envie d'elle. Là, elle y était parvenue. Se calant sur le lit tout en se retirant de sa présence, avant de glisser, d'une voix normale quoi qu'un peu froide : « bien, puisque c'est ce que tu veux, nous jouerons cela aux échecs.. » Il lui retira le bandeau, avant de se relever et d'aller chercher une petite chemise de nuit violette en satin qu'il lança sur le lit. « Couvre toi de ça, ce serait indécent de jouer aux échecs dans cette tenue. » Il tentait de ne rien montrer de sa froideur, mais avait un mal fou. Cette situation l'amusait, c'était vrai. Mais il ne lui pardonnerait pas si facilement d'avoir ainsi brisé toute la magie de l'instant. Il ne ressentait plus pour elle un désir de lui montrer sa supériorité. C'était fini, disparu, envolé et désintégré dans l'air le bon temps où il n'aspirait qu'à la faire décoller. Il alla se servir un verre de whisky avant de le boire d'une traite, lorsqu'on frappa à la porte. D'un pas lourd et toujours torse nu, pantalon ouvert, il ouvrit sur une jolie demoiselle aux longs cheveux bruns qui resta un instant bloqué sur le spectacle étrange qu'il lui offrait, à demi nu. « Magnifique jeu, merci ma belle. » Il n'avait même plus la tête à dragueur les belles hôtelières ... Une fois la porte fermée, il posa le jeu sur la table, disposant les pions tout en n'attendant que Sheena le rejoigne. « Je te laisse les noirs, les blancs de la pureté ne seraient pas vraiment appréciables en cet instant pour toi. »


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she - appartient entièrement à edwin. don't touch me.
Sheena T. Jackson

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| - Page 2 Icon_minitimeSam 11 Fév - 22:07

Fougue et désir s’effilochent. Ses certitudes me gênent. Ses provocations répétées me brident et les miennes sont vaines. Maladroite, je me débats entre l’envie de lui et le besoin de me préserver. Préserver ma fierté et surtout, dissimuler mon incontestable penchant pour cet homme. Je pensais y parvenir et la chute est douloureuse. Il me considère acquise et quand bien même ce fut vrai, l’entendre de sa bouche est presque outrageant. Outrageant de vérité et d’exactitude. Je ne peux décemment me refuser à lui sans en pâtir si bien que je ne sais quoi lui répondre. Je n’ai décemment aucune idée des raisons qui me poussèrent à lui courir après jusqu’au parking. Tout comme j’ignore cruellement pourquoi je me suis jetée dans ses bras. Or, ma confiance en lui est trop discontinue pour lui confesser mes doutes. Elle me suffit à peine pour le suivre dans cette chambre et accepter qu’il me bande les yeux. Alors, que dire ? Que dans son comportement j’ai retrouvé les travers de la jalousie ? Qu’elle m’a flattée ? Qu’elle m’a grisé comme l’idée d’avoir les yeux bandés ? Que j’ai accepté parce que ça m’arrangeait ? Non ! Plutôt mourir que d’avouer mon versant pour son corps, sa bouche et sa voix. Plutôt crever que de lui dévoiler tant de faiblesses. Qu’il les devine m’est déjà bien assez pénible. Je ne peux donc qu’agir. Agir excessivement pour regretter instantanément.

Décrocher ce téléphone pour quémander une table de jeu m’a demandé un effort considérable. Un effort qui m’arracherait presque un bout du cœur. Instinctivement, au-delà de son rire franc, je sus que j’avais tout gâché. Nul besoin d’un regard pour le savoir. La température a chuté si brusquement qu’à demi-nue, j’en aurais presque froid. Ainsi, je déplore cette proximité perdue. Je pleure son insoutenable absence. Quelle déception. Moi qui espérais qu’en parfait maître de la situation, il tournerait mes desseins en ridicule, il fait de ma faiblesse sont plus bel atouts. Malgré ses allures de défaite, sa réaction est si surprenante que, libérée du bandeau, j’écarquille les yeux. Ils s’agrandissent davantage encore quand il balance sur les draps une nuisette violette. Je rêve où il ordonne encore ? Mais pour qui se prend-il ? Pour qui ME prend-il ? Ai-je l’air d’une de ses femmes qui disposent quand l’homme propose ? Pense-t-il sérieusement que je vais porter une chemise de nuit impersonnelle qu’il aura certainement vue porter par d’autres avant moi ? Si c’est une blague, elle est de mauvais goût. Deux options s’offrent moi désormais. Céder à la colère en renfilant ma robe ou le contrarier en portant sa chemise. Choix cornélien. Mi-figue mi-raisin, j’opte pour ma robe et je le défie du regard tandis qu’on frappe à la porte.

Avalant cul-sec un verre d’alcool fort, il se dépêcha d’aller ouvrir, torse-nu et ceinture débouclée. Moi, je le suivais du regard. J’épiais le moindre vocable et le moindre geste. J’espérais toujours qu’il oublierait cette partie pour m’éviter d’admettre une défaillance aux conséquences doublées par les circonstances : Je ne sais pas jouer aux échecs. Mon frère est un joueur invétéré mais je n’ai jamais pris la peine d’apprendre, craignant qu’une fois de plus, il soit meilleur que moi. Alors, je palis. Je palis tandis qu’Edwin dispose les pions sur l’échiquier et qu’il m’assigne une couleur. Je palis parce que je ne sais plus ou me mettre. Je palis parce que je ne peux ni fuir ni mentir. Je palis parce qu’il m’a pris à mon propre piège et que rien de pire n’aurait pu m’arriver. J’ai tendu le bâton pour me faire battre. J’ai joué avec le feu et je me suis brûlée. Défaite cuisante que je dois lui accorder puisque tricher est impossible. Si j’étais lâche, je serais partie. J’aurais ramassé mes affaires pour prendre mes jambes à mon cou. Mais je ne peux pas. Je le voudrais. Je n’ose pas.

En quête de courage, j’ai terminé le verre qu’il m’a servi plus tôt et, l’imitant, je l’avalai en une gorgée. L’alcool m’a brûlé l’estomac et j’ai grimacé, faisant fi de toute mon arrogance. Je ressemble davantage à une petite fille prise en flagrant délit de mensonges qu’à une femme hautaine qui mène la danse. Dieu que je me sens pathétique. Atrocement ridicule. Honteusement burlesque. A force, je devrais m’y faire. Ce n’est pas la première fois que je me tourne en dérision devant lui pour me méconnaître ou le sous-estimer.« Euh... » bafouillais-je en m’avançant vers la table. Je la pianote un peu avant de me saisir d’un pion. « On peut pas jouer aux échecs. »

Pour gagner du temps, je me suis raclée la gorge. Ce que je m’apprête à avouer est d’une banalité innommable mais est la preuve par trois que un : j’ignore mes propres limites. Deux : je bluffe mal. Trois : Il est plus fort que moi. Je hais l’admettre mais c’est une évidence. Une évidence qui fait tout son charme. Une évidence qui fait tout son magnétisme. Je me sens dans la peau d’une funambule souffrant de vertige. J’avance sur un fil ténu prêt à rompre et je vais chuter longuement et lentement. Il rira. C’est presque inévitable. Il rira et je baisserai la tête en me cachant la bouche. Une fois de plus, je rembobinerais bien le film de notre entrevue jusqu’à ses vantardises. « On peut pas jouer parce que la victoire t’est assurée d’avance pour pleins de raisons différentes. La première, c’est que je serais incapable de rester concentrée si tu es mon adversaire et, ne me demande pas pourquoi. Tu le sais parfaitement bien et crois-moi, il est inutile d’en rajouter. La deuxième, c’est que je ne joue pas sans enjeu. La troisième, c’est qu’aucun enjeu ne pourrait me faire jouer parce que... » J’ai pris une profonde respiration tant la suite me paraît difficile à avouer. Le timbre de ma voix s’en ressent. A mesure de mes mots, il a faibli. A présent, il est plus proche du murmure. « Parce que je ne sais pas jouer aux échecs. » Cette confession résonne dans l’air et ricoche à mes oreilles comme une farce hilarante. D’ailleurs, j’éclate de rire. Je me laisse tomber sur la chaise en face de lui, bien incapable de me calmer. Il sue nervosité et amusement. Il transpire de cette pression que je relâche avec désinvolture et j'ajoute : « Sheena 0 – Edwin 1. Echec et mat en moins de 30 secondes. Si c’est pas beau ça. Je suis sûre que tu n'aurais jamais remporté une partie aussi vite. » .

En réalité, je suis à deux doigts de fondre en larmes. Je ne me suis jamais sentie aussi fragile et gracile qu’en cet instant. Ainsi, je prie. Je prie pour ne rien perdre en saveur. Je prie qu’il se montre magnanime et qu’il me rassure. Je ne veux pas devenir à sa bouche un bonbon à la neige. Parce que je ne le mérite pas. Parce que je suis bonne joueuse qui a fait une erreur tactique. Et surtout, parce que je le vivrais mal.










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edwin f. chester

edwin f. chester

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| - Page 2 Icon_minitimeDim 12 Fév - 0:31


fieffé destin détestable.

Edwin s'était pris au jeu beaucoup plus qu'il ne l'aurait du. Il était devant ce jeu d'échec à l'image d'un enfant obsédé par l'attrait de la victoire. Il se savait doué tant ce domaine que dans tant d'autres, et il ne doutait pas une seule seconde de gagner, quelque soit le niveau de Sheena. Pas un seul instant il n'avait imaginé que cette scène dériverait tant, et a ses yeux, cela se terminait facilement. Echec et mat. En son honneur. Et pourtant... Lui qui se plaisait à se passer un film de tous les scenarios possibles avant même d'effectuer la moindre action, il n'avait pas envisagé celle-ci. Il avait la quasi certitude qu'elle savait jouer, alors que ce n'était pas une faculté commune dans ce monde et dans ce siècle. Son désarmement n'aurait pu le mettre dans une position plus délicate, et il regretta instantanément le moindre de ses actes. Cette garce venait de l'obliger à se remettre en question. Et ce qu'il voyait était bien loin de lui plaire.

Il avait commencé a disposer les pions convenablement, offrant les noirs à Sheena. L'esprit légèrement embrumé par le whisky qu'il venait de descendre comme s'il eut s'agit de l'eau (cf mon rp avec asriel si tu l'as lu sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| - Page 2 418230605), il se força a réfléchir de nouveau convenablement. Ce jeu exigeait une absolue concentration, et il savait que les conditions étaient loin d'être idéales pour lui permettre de gagner avec le plus de facilité, et le corps de Sheena ainsi exposé face à lui ne l'aiderait certes pas dans cette tâche déjà oh combien ardue. Les yeux virés sur ses pions, il attendait simplement que la demoiselle ne le rejoigne et déplace l'un des siens afin de lancer la partie. Il était prêt. Prêt à remporter la victoire, une victoire absolument stupide, puérile et éphémère, mais qui lui semblait actuellement tout ce qu'il pouvait espérer. Son esprit était clos à la moindre contradiction à ses projets et à cet avenir tout tracé auquel il se destinait. Il en était même venu à oublier l'enjeu de cette partie. Que voulait-il prouver ? Pourquoi se trouvait-il sur une table a attendre que le jeu débute alors qu'il était avec un femme oh combien sexy pour laquelle il avait une affection sans borne et qui ne désirait que son corps ? A quoi jouait-il, exactement ? Il avait réagit de façon parfaitement excessive à la provocation de Sheena, mais il était tout bonnement incapable de s'en rendre compte.

Elle ne tarda plus à s'approcher de lui, après avoir outrageusement dédaigné le satin qu'il lui avait lancé, au profit de sa robe qu'il venait de lui enlever. Cela lui coûta un effort titanesque, mais il se força à quitter le tableau des yeux, sa stratégie déjà scrupuleusement mise au point, pour jeter un regard qu'il ne voulut pas dédaigneux mais qui le fut pourtant sur la belle demoiselle. Il la détalla de haut en bas, avant de lancer, le sourire aux lèvres, mais la voix durcie : « Tu viens de détruire mes efforts, tu sais que j'ai galéré à te l'enlever... » Il n'était pas spécifiquement agréable et s'en rendit compte, plus encore lorsqu'elle se mit presque imperceptiblement à pâlir. Il connaissait néanmoins trop ce joli visage pour ne pas en admirer la subite transformation, et il se prit à regretter terriblement ses dires pas forcément enjôleurs. Toutefois, il savait bien que ce n'était pas le genre de femme à réagir ainsi à une simple phrase contre laquelle elle aurait su se défendre en lui rendant bien, il comprit donc que quelque chose ne se déroulait pas exactement comme elle l'avait prévu. Il la fixa, surpris, en attente d'une explication qui était longue à venir. Et il dut avouer qu'il aurait préféré qu'elle ne vienne jamais.

Après avoir bu à son tour son verre d'une simple traite, elle se dirigea enfin vers la table, lui faisant face éhontément. Elle était noble dans son attitude, mais tout dans ses dires et dans ses bafouillages trahissaient son mal-être subit. Elle était perdue, et cela se voyait. Edwin se sentait mal : il était doué pour que les femmes en sa compagnie se sentent bien, et là, toutes ses grandes facultés dont il ne cessait de se vanter semblaient lui avoir entièrement fait faux bonds. Une brusque solitude le laissait lui, homme, seul face à une femme désemparée qu'il voyait désormais comme une amie avant d'être une partenaire de jeu et une maîtresse. Il l'écouta parler, pour une seule fois sans vouloir l'interrompre, sans même prévoir de persister dans cette voie qu'il semblait tant adorer depuis le début de cette seconde rencontre seul à seul. Il n'était plus question de puérilité, de stupidité et de phrases assassines sans le moindre but. Elle ne savait pas jouer aux échecs. Elle ne savait pas. Elle l'avait tant provoquée pour, finalement, ne pas même savoir y jouer. Diverses sentiments s'emparèrent de son être lorsque cette vérité s'engouffra dans son esprit, et Edwin oscillait entre stupéfaction, surprise, légère déception, mais surtout amertume. Pas contre Sheena, oh non, surtout pas. Contre lui. Pour une fois. Pour la première fois.

Il se sentait incroyablement idiot. Il avait laissé ce jeu stupide anéantir tout le désir qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre. Il avait laissé sa vantardise détruire leur si douce passion qu'ils ne pouvaient avouer qu'en leur solitude si agréable. Il avait laissé son désir de la trainer dans cette endroit remplir son coeur de mal-être, et n'avait rien fait même lorsqu'elle avait exigé de partir. Et sa seule excuse pour tous ses méfaits ? Lui faire découvrir de nouvelles sensations ? Mais quelles sensations donc ! Mécontentement, mal-être, pâleur, stupidité... Il n'était qu'un gosse qui avait laissé ses propres envies, aussi stupides fussent-elles, passer avant même celles de sa compagne. Avant même celles de Sheena, tout particulièrement ! Il n'avait pas écouté ce qu'elle avait à lui dire, pire encore, s'était moquée des vérités qu'elle lui avait balancé sans même réfléchir au sens de ses paroles. Persuadé qu'il était d'avoir raison. D'avoir toujours raison. Au fou-rire hypocrite de la demoiselle, il ne répondit que par un sourire qui se voulait rassurant, mais qui était simplement désolée.

La conclusion qu'elle fit de cette situation renforçait plus encore le pathétique de celle-ci. Edwin était un idiot. Sheena restait là, comme l’héroïne tragique d'un roman mal défini, dans tout son courage, toute sa force, mais aussi un peu toute sa naïveté. Pourquoi n'était-elle pas déjà partie, comme la raison l'exigeait ? Pourquoi avait-elle fait face à un si grand monstre d’égoïsme et de mauvaise foi ? « Ecoute Sheena ... on oublie, d'accord ? » bien sur, c'était plus facile que dire 'désolée' ... « Je n'ai rien gagné et tu n'as rien perdu. Du moins c'est moi qui ai perdu dans cette histoire, je me suis comporté comme un ... un ... abruti ? Je sais que tu ne me détromperas pas, et t'as bien raison. On s'est laissés aller à de vains sentiments indignes, et on a oublié l'essentiel. » Son regard dériva sur la table de jeu qu'il admirait désormais avec dédain et dégout, et il ne tarda pas à la ranger grossièrement, ne prenant aucun soin des jolies pièces qui le composait. Son désir de victoire anéanti désormais, plus rien d'autre n'importait que d'oublier ce passage indigne de lui, et de rembobiner, s'il le pouvait encore. Du moins, si elle le tolérait désormais. Puis il ne tarda pas a marcher jusqu'à elle, se plaçant dans son dos avant de l'entourer de ses bras, et de déposer sa tête sur son épaule. « Comment puis-je me faire pardonner ces longues minutes indignes ? » Il souriait, et se sentait reparti dans la bonne voie.


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Sheena T. Jackson

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MessageSujet: Re: sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|   sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.| - Page 2 Icon_minitimeDim 12 Fév - 4:50

Entre la désagréable familiarité qu’il accorde à l’hôtelière et l’instant où, soigneux, il dresse les pions un à un sur le plateau de jeu, mes gestes ne trouvèrent un sens qu’à conserver un semblant de dignité. Préférer mes apparats à la douceur de la soie d’une nuisette n’est autre qu’une manœuvre pour nous retrouver, ma stupide bravoure et moi. Bien sûr, j’ai songé à partir. Je me souviens cependant avoir renoncé, préférant l’humiliation de l’échec au déshonneur de la lâcheté. J’ai une ribambelle de défauts aussi agaçants qu’attachants mais pas celui-là. Je n’ai rien d’un pleutre ou d’un couard. Je suis don quichottement obstinée, naïvement têtue et surtout bonne perdante. Ces traits de caractère, je les dois à Lloyd. Lui, si parfait, m’apprit autant le courage que l’humilité. J’affronte donc mon bourreau avec une élégance rompue. Une élégance affaiblie par sa remarque que je ne relève pas. J’aurais pu pourtant. La réplique me brûlait les lèvres mais, étonnamment raisonnable, j’estimai consciemment que le narguer serait déplacé. A la longue liste de mes bévues, je me jugeais déjà bien assez sévèrement. Et dire que cet improvisé tête à tête avait pourtant si bien commencé.

En guise de réponse, je me contentai d’hausser les épaules. Si je n’avouais pas maintenant que mon fin stratagème ressemble davantage à l’erreur du débutant qu’à la ruse du tacticien, je perdrais tout cette noble confiance déjà bien entaillée. Aussi, évitant savamment son regard mais profitant d’avoir toute son attention, j’ai craché le morceau. Volubile, j’ai parlé vite et faiblement, ne m’interrompant que pour concentrer les résidus de mon cran. Victime d’un fou-rire, je réponds à sa discrétion par un bref coup d’œil. J’avais tablé sur un rire moqueur ou une raillerie. Je m’y étais d’ailleurs préparée, l’implorant tacitement d’éviter les sarcasmes affligeants. Surprenant personnage qu’est Edwin, à ses lèvres mes prunelles inquiètes ne recueillent qu’un sourire déconcertant. Un sourire indescriptible qu’il livre en pâture à mon sens aigu de l’interprétation. Que dois-je y voir ? Que dois-je comprendre ? Cache-t-il pitié ou compassion ? Dissimule-t-il la déception ou rancœur ? Déconvenue ? Désillusion ? Désappointement ? Contrariété ? Je n’en savais rien et, j’avoue, j’aurais tout donné pour qu’il me soit moins étranger et donc le percer à jour comme le fait si bien mon frère. Combien de fois n’ai-je pas été le témoin privilégié d’échange muet qu’ils sont les seuls à comprendre ? Combien de fois, sur la route sinueuse de leur anodine conversation - qui soit dit en passant, ne me concernait pas vraiment – ne m’ont-ils pas larguée sur le bord du chemin ? Trop souvent. C’est désolant et édifiant d’une autre vérité qu’il souleva régulièrement : je ne le connais pas.

Le bon droit aurait voulu que je le salue sans demander mon reste. Je n’avais plus rien à attendre de lui mais je n’ai pas bougé d’un pouce. Seul tourne dans ma paume le fou volé plus tôt sur le plateau. Je l’observe rouler entre mes doigts au rythme des assauts violents de ma tension en hausse avec une certaine incompréhension. Entre ce qu’est le joueur et et l’image qu’il renvoie, il y a un monde. Un monde de différences dictées par une certitude : Edwin est imprévisible et il me prive aussitôt du goût d’en rire, d'autant que mon hilarité est plus proche de la duplicité que de la sincérité. Elle sonne faux. Elle sonne creux. Un peu comme ce silence qui s’installe entre nous. Un silence malaisé qu’il rompra finalement avec une authenticité déstabilisante. Je pensais qu’il m’en voudrait d’avoir terni ces efforts mais, une fois de plus, je me suis trompée. Magnanime, il prend avec largesse toute la responsabilité de l’échec de cette soirée et moi, je ne sais quoi dire. Je suis stupéfaite et ébahie. J’aurais juré qu’il se sentait presque coupable de la rémission de notre convoitise réciproque. J’ai refusé d’en jouer. J’ai simplement permis au fou malmené de rejoindre ses compagnons dans la boîte du jeu tandis qu’il la range avec empressement. « D’accord » fut probablement le seul vocable nouveau que j’ai prononcé.

Devant cet essentiel qu’il cite comme une lapalissade transparente, je me demande ce qu’il représente exactement. Qu’est-il pour moi cet essentiel ? M’abîmer dans ses bras une nouvelle nuit ou lui plaire ? Je n’ai pas eu le temps de trouver une logique à mon discernement que déjà, il se lève. Il se lève et s’approche de moi pour m’enserrer de ses bras forts et rassurants. Sa tête s’est posée sur mon épaule, j’ai fermé les yeux et j’ai penché la tête dans sa direction tandis qu’il me pose une question presque inutile. Entre nous, je ne voyais pas trente-six façons d’oublier ce qui vient de se passer. Aussi, bien qu’endiguée par son étreinte, je me suis retournée vers lui et j’ai déposé sur sa bouche un baiser conséquent de bonnes intentions. Mes mains ont glissés autour de son cou et j'ai moi-aussi quitté mon siège. Je l'ai repoussé de mon pied pour entraîner Edwin par les épaules. J'ai reculé de quelques pas sans dire un mot, craignant une expression malheureuse qui nous ramènerait à la case départ. J’ai jusqu’à refoulé toute envie de lui confier que cette fois, il ne peinerait pas à me déshabiller s’il le souhaitait. A défaut, j’ai choisi d'ôter moi-même les bouts de tissu superflus, muée sans doute par sa tendresse.

En pareilles circonstances, elle est inédite car quoiqu’il puisse en penser, il avait gagné mon Apollon. Il aurait donc pu savourer sa victoire avec satisfaction. Il aurait pu mais n’en a fait rien. Il rend alors à sa douceur tout le crédit qu’elle mérite. Elle accélère les battements de mon cœur. Elle me touche et me trouble tant et si bien qu’elle réveille en moi une multitude d’émois que j’aurais préféré plus taiseux. Cette fois, c’est certain. Demain, en quittant la chambre, il gardera – inconsciemment j’espère – une part de moi. Il ne devra jamais le savoir. Jamais. J’en fais le serment en tamisant la lumière tandis que je passe devant l’interrupteur. A aucun moment je n’ai quitté ses lèvres. Aucun. Pas même quand mes jambes ont butés contre le lit plus haut qu’à l’accoutumée. Si je ne me suis pas allongée en le tirant avec moi, si je l’ai sondé de mes pupilles envieuses, c’est pour me rassurer. Je ne voulais pas qu’il se sente obligé pour racheter des fautes dont il n’est pas l’unique instigateur. Je voulais qu’il ait envie de moi. Je voulais qu’il reprenne ces droits sur mon corps mais, je le désirais plus consentant par convoitise que par impératif. A priori, il m’aurait suffit de poser la question, habitué à ma franchise, il n’aurait certes pas été surpris. Néanmoins, je n’ai rien dit. Je n’ai communiqué qu’à travers mon regard allumé pour quelques baisers. Un regard assenti accentué par un hochement de tête hésitant. Traduit, il l’informerait que je cherche son approbation. Sans décodeur, il est presque ambigu. Au moins, puis-je me complaire dans la certitude qu’Edwin n’est pas homme à qui l’on force la main et qu'il a, malgré la balade de mes doigts de son dos jusqu'au bouton de son jeans, la force de dire "non" si le coeur lui en dit. La force de m'arrêter tandis que je remonte le temps de quelques longues... très longues minutes... pour terminer mon entreprise précédente : le déshabiller pour offrir à ma presque nudité la parité qu'elle réclame.
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sheena et edwin - Fieffé destin détestable. |R.|

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