que signifie le terme d'amour pour ton personnage ? → Avant, tu vivais l'amour comme un bonheur quotidien, la chance de partager ta vie avec la femme que tu aimais de tout ton coeur, de toute ton âme, du plus profond de ton être. Aujourd'hui, tu vis l'amour comme un supplice, une torture constante. Amoureuse transie, reléguée au second plan, tu subis plus que tu ne vis cet amour qui t'emporte dans une valse endiablée à chaque instant, dès que tu ouvres l'oeil en te réveillant, jusqu'à ce que tu t'endormes, exténuée, le soir. Alors bien sûr, l'amour est beau, l'amour est enivrant, étourdissant, mais l'amour est aussi inquiétant, destructeur qu'un feu de broussaille, qui ravage tout sur son passage, jusqu'à ce qu'il ne reste rien dont il puisse se sustenter.

quel est le statut amoureux de ton personnage ? → Depuis presque trois ans, tu te morfonds en solitaire dans ton appartement. Depuis qu'elle est partie, tu ne t'es autorisé aucune infidélité, aucun écarts. Fidèle jusque dans le célibat, tu t'enveloppes dans une chape de froideur, espérant tenir à distance le reste de l'humanité. Car le reste de l'humanité a l'énorme défaut de ne pas être elle.

quelles sont les préférences sexuelles de ton personnage ? → Tu es tout autant attirée par les hommes que par les femmes, sans nette préférence pour l'un ou pour l'autre. Tu trouves autant d'avantages que d'inconvénients à sortir avec l'une ou l'autre des deux gentes. Bien sûr, il y a certaines choses que tu aimes plus particulièrement chez les femmes ; la douceur de leurs lèvres, le toucher soyeux de leurs cheveux. Mais tu aimes tout autant la force puissante des bras masculins qui t'entourent, te protègent. Il n'y a pas de juste milieu, aussi, tu te refuses à trancher en faveur de l'un ou de l'autre.

comment ton personnage se voit-il dans l'avenir, du point de vue amoureux ? → Oh, tu aimerais tellement qu'elle te revienne, que vous vous retrouviez, comme avant, comme au temps béni où vous vous aimiez sans obstacles, sans embûches sur votre chemin. Elle te manque, comme jamais rien ni personne ne t'a manqué, elle te manque comme si on t'avait arraché le coeur. Tu vendrais père et mère, frère et soeur, tu vendrais ta famille tout entière pour qu'elle te revienne à nouveau. Parce que rien ne compte plus que Dylan, rien ne compte plus que sa beauté meurtrie, écorchée vive.

Tu écrases avec violence ta cigarette dans le cendrier, alors qu'elle n'est qu'à moitié fumée. Te rejetant en arrière sur ta chaise, tu empoignes tes cheveux blonds, fronçant les sourcils, plissant les yeux. Tu fixes le plafond comme s'il était responsable de tous tes problèmes, bien que tu saches parfaitement qu'il n'en est rien. Voilà des heures que tu planches sur une étude de texte sans réussir à tirer quoi que ce soit d'intéressant ou d'intelligent. Tu as beau lire et relire le texte concerné, tu n'as aucune inspiration. Et voilà trois ans que cela dure. Trois ans que ton esprit stérile s'acharne à se sortir de son marasme, à passer outre l'abandon de ta bien-aimée. Sans grand résultat, tu en conviens. Tu ne parviens pas à détourner tes pensées de son visage doux que tu caressais sans cesse, de ses doigts fins qui passaient dans tes cheveux, de ses yeux bruns dans lesquels tu plongeais les tiens avec délectation. Il n'y avait alors pas de plus belle femme sur Terre, et il n'y en aura jamais plus, maintenant comme pour les siècles à venir. Tu vivais heureuse, alors, pleine de vie, libre, sans contrainte ni crainte, ne doutant jamais, en rentrant chez toi, qu'elle ne serait pas là à t'attendre, un sourire aux lèvres, allongée langoureusement sur le canapé, un livre à la main. Tu savais d'avance en ouvrant la porte, tu la découvrirais ainsi, son t-shirt légèrement relevé découvrant quelques centimètres de peau halée, dévoilant son ventre plat. Comme à ton habitude, tu t'avancerais silencieusement dans votre appartement, jusqu'au canapé, près duquel tu t'agenouillerais doucement, ôtant des mains de ta douce son roman. Absorbée par son livre, elle lèverait un regard étonné sur toi, ne t'ayant pas entendue entrer. Avec un sourire, tu t'allongerais à ses côtes, prenant en coupe entre tes mains son visage délicat, embrassant furtivement ses lèvres. Comme toujours, l'une de tes mains dévierait jusqu'à la peau découverte de son ventre, à la lisière de son jean, tandis que tu l'embrasserais de façon plus appuyée. Tu n'avais jamais imaginé que ce bonheur puisse un jour connaître une fin, que ce fut demain ou dans vingt-ans. Tu la croyais suffisamment attachée à toi, suffisamment amoureuse, pour ne jamais se détacher de toi pour quelqu'un d'autre. Pour un autre. Mais elle ne t'aimait pas avec la même passion brûlante, la même ardeur jamais réfrénée. Tu l'aimais, comme un dévot aime son dieu, tu la respectais, la chérissait du plus fort qu'il t'étais possible de l'aimer. Ça ne t'avait jamais traversé l'esprit qu'il puisse en être autrement dans l'esprit de ton adorée. À tes yeux, votre vie était parfaite, merveilleuse, vous meniez une existence dorée. Il n'y avait pas l'ombre d'un problème à l'horizon, jusqu'à l'arrivée de ce stupide anniversaire. Tu n'avais jamais pensé que le simple fait, pourtant anodin, de présenter Dylan à Samuel Warthington te coûterait la chose la plus précieuse que tu possédais, celle qui avait le plus de valeur à tes yeux. Mais tu l'avais fait, tu les avais regardé se serrer la main de manière polie avec un sourire joyeux, heureuse de montrer à ta petite amie que tu n'étais pas qu'une obscure étudiante sans importance qu'on ne remarquait pas. Ta présence à cette fête en attestait, tu avais su attirer l'attention de l'un de tes camarades d'amphithéâtre, l'un de ces étudiants de la bonne société qui s'inscrivait à la fac pour s'occuper entre le moment où, la majorité atteinte, ils étaient en âge d'hériter de leurs géniteurs sans qu'un quelconque parent ne soit chargé de gérer leur fortune nouvellement acquise et l'instant où ils prendraient la tête de la puissante entreprise familiale. Alors, bien sûr, en attendant le moment de devenir les maîtres du monde, ils organisaient chaque week-end ou presque une de ces party extravagantes dont ils avaient le secret. Sous n'importe quel prétexte, ils investissaient la grande maison de Papa et Maman et offraient ainsi à l'ensemble de leur promotion l'occasion de se délester du stress des examens, de la pression que leurs imposaient leurs parents moins aisés -l'éternel refrain de ton paternel sur l'utilité des études restera à jamais graver dans ta mémoire- ou plus simplement de se saoûler jusqu'à vomir ses tripes dans les rosiers de Madame. C'est comme ça que tu avais fait la connaissance de Samuel. Vous vous étiez croisé lors d'une fête donnée par l'un des étudiants de ta promotion dont le prénom t'échappais totalement et qui semblait fantasmer sur toi depuis un moment. Il t'avait présentée à l'un de ses amis, qu'il présenta comme l'enfoiré le mieux lotit de cette ville. Tu avais enregistré le nom de l'enfoiré en question dans un coin de ta tête et avait tapé son nom dans Google sitôt rentrée chez toi. Héritier d'une grande famille et fils d'un médecin renommé, il faisait parti de ces gens dont il vaut mieux avoir le numéro dans son carnet d'adresse si on veut avancer dans la vie. Lorsque l'ami de Samuel -dont le nom t'échappait toujours- t'avais conviée à son anniversaire, tu avais proposé à Dylan t'y accompagner, chose qu'elle avait accepté avec fort peu d'enthousiasme à ton goût. A la fête, tu t'étais empressée de chercher Samuel pour le présenter à Dylan. Ta petite-amie se tuait dans ses études de médecine et tu pensais que le père de Sam pourrait peut-être lui venir en aide. Mais avant d'approcher le médecin, il fallait d'abord passer par son fils. Heureusement pour toi, tu l'avais trouvé assez rapidement et avait pu procéder aux présentations. Plus tard dans la nuit, après l'amour, elle t'avait remercié de lui avoir fait rencontrer Samuel. Tu avais souri et l'avait embrassée tendrement, avant de t'endormir dans ses bras. Tu n'aurais jamais soupçonné que le jeune homme ferait bien plus que d'introduire Dylan auprès de son père. A peine un mois plus tard, la jolie brune faisait ses bagages et quittait votre appartement pour s'installer chez Samuel, te laissant patauger dans ta douleur et ta colère sourde. Depuis trois années, tu ressassais sans cesse ta douleur, te repassait mentalement les souvenirs que tu jugeais heureux. Tu traques dans chaque image de vous deux la moindre erreur qui aurait incité Dylan à te quitter. Au fil du temps, tu avais fini par te convaincre que jamais elle n'avait pu être heureuse avec toi, qu'elle avait dû feindre chaque sourire, chaque rire, chaque gémissement de plaisir. Tu n'arrivais cependant pas à lui en vouloir, à être en colère contre elle, malgré la douleur qui te rongeait quotidiennement depuis son départ. Tu ne faisais que rejeter continuellement la faute sur toi, persuadée d'être l'unique responsable de la catastrophe qui avait bousculé ta vie pour la transformer en champs de ruine. Tes amis t'avaient tous répété de nombreuses fois que tu n'y étais pour rien, tu t'obstinais, petite idiote, à te croire seule artisan de ta déchéance. Et tu t'étais peu à peu couper d'eux, lassée de les entendre proférer sans relâche des discours monstrueux à l'encontre de la perfide Dylan. Tu préférais vivre dans son souvenir plutôt que d'affronter l'ignoble vérité ; elle ne te désirait plus et ne te désirerait plus jamais. Il était même probable qu'elle ai déjà oublié jusque ton existence, alors à quoi bon ? A quoi bon poursuivre son fantôme ? En soupirant, tu te redresses sur ta chaise, pioche dans ton paquet une nouvelle cigarette et la porte à tes lèvres d'une main tremblante. S'il n'y avait que Dylan, ta vie frôlerait encore la normalité. Mais il y avait cet homme, cet inconnu qui te prenait pour une autre femme, une femme qui devait le hanter comme la jolie Dylan te hantait. Tu te sentais traquée, épiée, où que tu ailles et quoi que tu fasses. Il semblait là à chaque instant, te regardant vivre, rire, pleurer, comme s'il ressuscitait à travers toi le souvenir d'une femme disparue qui n'était pas toi. Dans ses yeux fous, rien ne subsistait d'autre que l'amour passionné qu'il avait dû éprouver pour cette femme et qui te bouleversait. Personne ne pouvait rester insensible à un tel regard, personne ne pouvait rester de marbre face à son intensité. Parfois, en repensant à cet homme, il t'arrivait de pleurer, de pleurer sur lui, qui semblait avoir vécu cent vies et mille morts depuis qu'il poursuivait le spectre de son aimée.