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 Somewhere in between[Terminé]

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Delaney E. Mezsaros

Delaney E. Mezsaros
Laneybroken bones always seem to mend
◭ messages : 216
◭ arrivé(e) le : 22/04/2012
◭ âge : 24
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◭ études/métier : Master en architecture


MessageSujet: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeMar 15 Mai - 6:20


This sick, strange darkness comes creeping on so haunting everytime
Don't waste your time on me you're already the voice inside my head

L'étagère se retrouve rapidement nue alors que mes mains agitées renversent tout son contenu sur le sol. Rien. Encore rien. Où est ce fichu calepin ?! Qu'est-ce que j'en ai fait ? Je me laisse tomber sur le sol de mon minuscule studio. La froideur de mes carreaux m'apaise et mes yeux restent grands ouverts alors que je tente de me remémorer la dernière fois que j'ai vu ce foutu calepin. Je voyage dans le passé de ma mémoire défaillante, je rembobine ma vie de ces dernières semaines. L'inspiration n'est pas revenue depuis voilà des jours. Elle me fuit, m'évite et ignore mes appels incessants. Pourtant, il faudra qu'elle revienne et illico presto. J'ai besoin d'elle, besoin d'elle pour mes examens qui arrivent bientôt, pour ce projet que je dois présenter devant un jury pour obtenir mon master. J'ai besoin autant d'elle que de mon calepin où se trouve l'essentiel de mon projet mais aussi de souvenirs importants, des parties de moi auxquelles je tiens, peut-être un peu trop. L'esquisse de la seule photo que j'ai trouvé de moi enfant. Mes parents ne m'ont jamais prise en photo, je crois qu'ils ne veulent rien pour se souvenir de mon passage sur terre. Et puis aussi le dessin d'une auberge en Irlande, la maison de la grand-mère de Danii, la gouvernante de l'hôtel de ma mère qui s'est occupée de moi la plupart du temps. Puis y'a aussi mon premier dessin d'architecture, élaboration d'un parc et des photos des endroits où je me sentais bien, des visages que je connaissais. J'y tiens à ces esquisses, à ces photos d'une époque révolue, d'un passé triste, oui j'y tiens. Peut-être un peu trop. Je sais qu'il est inutile d'être matérialiste dans ce monde où tout se divise et se dissout mais ce sont là les seuls souvenirs d'une vie dont je veux me remémorer. De petits et minuscules pièces de puzzle qui me constituent, qui m'ont constitué. Alors pardonnez-moi mon errance et mon tumulte dérisoire. Je me redresse d'un coup. Isao. Cela me revient goutte par goutte. Mes mains dans le liquide sucré et vert, son corps en symbiose avec le mien dansant d'une façon que je n'ai pas connu jusqu'ici, son regard, « Toujours » qui rode, l'océan noir et enfin moi qui laisse mon crayon crier ce que l'inspiration lui susurre, moi devant juste un instrument de l'inspiration, cette insolente qui se joue de moi. Attrapant un legging noir et usé par le temps, je l'enfile sous mon large t-shirt à l'effigie d'une tête de loup puis je m'élance dehors en quête de mon bien précieux. Je cours parmi les visages inconnus, je cours aussi rapidement que mes jambes me permettent. Mon corps se heurte à certaines personnes mais qu'importe. Je n'ai qu'une chose en tête, son appartement, mon calepin et peut-être lui. Non pas lui. J'y vais pour mon calepin et pas autre chose. « Toujours » rigole sous cape, je grince des dents. La ferme toi ! Comme si j'ai fait exprès de l'oublier... Comme si ! … N'est ce pas que je n'ai pas fait exprès, hein ? « Toujours » éclate de rire dans un coin de ma tête et ça m'insupporte. Tagueule. Je le dirais pas deux fois. Il s'évapore alors que je continue de courir me recevant de temps à autre une insulte ou deux. Garce. Connasse. Écervelée, regarde où tu mets les pieds. Je ne fais pas gaffe. Ce n'est pas grave. Je parviens enfin dans le quartier d'Isao qui n'est pas si loin du mien, en faite, on habite dans le même quartier presque. Je suis juste à l'autre bout. Je ralentis ma course, mon souffle saccadé m'y oblige. Je vois d'ici son immeuble et je prie un Dieu auquel je ne crois pas pour qu'il soit chez lui ou pour qu'il n'aie pas jeter mon trésor de papier. Mon pas pressé me rapproche un peu plus de chez lui alors qu'une voix gronde à mes côtés et m'interpelle. Je connais ce genre de voix, celle qui t'appelle comme un bout de viande, comme un animal soumis. J'ignore, je continue sur ma trajectoire. « Hey ! T'compte m'ignorer longtemps ? Allez viens, on va prendre un café puis après j'te saute » Je ne dis rien et me rend compte avec nervosité qu'il me suit, qu'il me traque « Allez quoi ! J'te demande pas la lune ! J'suis sûr que ça t'plaira ! » Mon pas se fait de plus en plus rapide « P'tin sale garce, j'te cause bordel ! » J'aime pas être méchante, j'aime pas mais il me tape sur les nerfs et puis moi, je suis un peu pas d'humeur, j'ai pas le temps pour ces conneries « Je ne traîne pas avec les ratures » C'est pas gentil, en plus, j'en suis une de rature. Rature Mezsaros. Un putain zèbre mes tympans et je me mets à courir alors que je l'entends me poursuivre pour me faire ravaler mon insolence. L'immeuble se rapproche et je cours m'y loger, pas de fine bouche aujourd'hui, je prend l'ascenseur. Le vilain m'a suivit et tente d'entrer dans l'ascenseur, je lui mord la main et il recule laissant les portes se refermer sur moi. Je me colle à la paroi en soupirant, tentant de remettre de l'ordre dans ma respiration devenue folle et mon coeur prêt à imploser. Dernier étage, j'y arrive. L'idiot a lâché l'affaire, j'imagine. Il va pas se taper les X étages pour venir jusqu'ici. Mes yeux se visent directement sur la porte qui me paraît familière, je m'y adosse un instant en proie à des tourments venant de différents horizons. Je sais pourquoi je suis ici, je sais mais est-ce que je fais bien ? Je veux dire, est-ce bien de revenir ici ? Je ne suis jamais revenue sur mes pas, je ne suis jamais retourner voir un homme avec qui j'avais passé la nuit de peur qu'un lien se tisse. Peut-être que je devrais abandonner et rentrer chez moi, passer des nuits blanches à bosser sur ce fichu projet ? Peut-être. Pourtant, j'ai envie d'entrer. Je me tourne face à la porte et pose mon front sur celle-ci en proie à des doutes. Je suis là pour le calepin alors je peux y entrer, je ne viens pas pour lui, ni pour son regard de miel, ni pour son sourire solaire, ni pour ses mains douces qui domptent si facilement mes épines tranchantes. Non. Pour rien de lui. Ma main se lève et frappe un coup « Isao » Chuchote ma voix contre la porte. Derrière moi, un bruit résonne. J'ose pas me détourner et ma main frappe plus fort contre la porte comme une sonnette d'alarme paniquée. « Te voilà, salope » Oups. Isao, Isao, Isao, ouvre ! L'idiot m'arrache à la porte à laquelle je tente de me retenir et me force à lui faire face, à le regarder. Je n'obéirai pas, je ferme les yeux aussi fort que je peux. S'il frappe, qu'il frappe vite et s'en aille. Ou alors qu'il frappe fort pour que je me relève pas. Mon corps rencontre la dureté du mur et mes omoplates semblent s'y enfoncer. Je n'ouvre pas pour autant les yeux. Je veux pas, je veux pas même s'il m'hurle de le regarder. Va-t-en !



Dernière édition par Delaney E. Mezsaros le Lun 16 Juil - 9:56, édité 1 fois
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Isao T. Morrison

Isao T. Morrison

Masculin ◭ messages : 181
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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeMar 15 Mai - 9:59


Avalé par tes yeux immenses, en parler comme si c'était les miens.
Nager dans tes yeux, leur élégance. Voilà que moi, je baisse les miens.



Suivante. Recadrage. Niveau. Balance. Retouche. Pause. Satisfaisant. Suivante. Recadrage. Niveau. Balance. Retouche. Pause. Pas trop mauvaise. Suivante. (…) C’est ainsi depuis une heure déjà. Ça va vite. Le triage fait, il ne reste plus qu’à travailler chaque image les unes après les autres. Et je me débrouille assez bien pour ne pas avoir trop de travail à faire. Non. Je me débrouille très bien en photo. Je ne suis peut-être jamais satisfait. Mais c’est le lot de tous les artistes ça. Eternellement insatisfaits de leur travail. Jamais assez. Jamais parfait. Même quand des critiques professionnelles vous affirment le contraire. C’est ainsi. C’est comme ça qu’on reconnait un vrai artiste. Jamais satisfait, il repousse toujours plus loin ses limites et teste le plus de choses possible pour atteindre l’effet désiré. Mes photos sont très belles, très vivantes. Je ne le vois pas c’est tout. Suivante. Recadrage. Niveau. Balance. Retouche. Pause. D’accord, c’est bon. Suivante. En fait, si c’est long. Une heure devant l’ordinateur, les lunettes sur le nez pour ne pas trop se bousiller les yeux, c’est long. Position inconfortable. Les épaules un peu voûtées. Une chaise peu confort. Soupir. Il faudrait peut-être que je les envoie ce soir ces photos. Espérer avoir une réponse très rapidement. J’essaye d’être publié dans des magazines. Le National Géographic serait quand même l’idéal. Le pied intégral quand même. Non. Il fallait vendre ses photos. Renflouer un peu les caisses. Ne pas se reposer sur ce qu’on a déjà gagné et qui nous permet de vivre. L’argent part si vite. Je m’ennuie. Deux semaines que je tourne en rond. J’ai été voir Avery, mais ce n’est pas ce qu’on appelle une soirée tranquille. C’était douloureux. Fatigant. Compliqué. Deux semaines que je tourne en rond. Suivante. Recadrage. Niveau. Balance. Retouche. Pause. Ok c’est bon, arrête. Je fais tourner la chaise vers le centre de la pièce. Regardant mon appartement propre, rangé. Je vous ai dit que je m’ennuyais ? Je suis sorti bien sûr. Mais je ne me sens pas bien dans cette ville. Trop de building. Trop de macadam. De béton. Mon regard se pose sur le calepin que je connais par cœur maintenant. La première fois, j’étais gêné. L’impression de violé l’intimité d’une personne m’avait fait refermé le cahier à croquis sans plus attendre. J’avais finis par céder à la curiosité. Aujourd’hui, je connaissais par cœur les pages dessinées. C’était des bouts de vie de Delaney. Elle avait un don dans son coup de crayon. J’avais regardé ce carnet comme s’il s’agissait de quelque chose d’extrêmement précieux. Ce qu’il était. Je m’étais attendu à voir la jeune femme débarquer rapidement. Mais elle n’était pas revenue récupérer son bien. Ce qui était aussi la raison de ma présence dans ce lieu. Si la possibilité qu’elle frappe à la porte à tout moment n’existait pas. Je serais parti quelques jours en campagne, en forêt ou en montagne. Mais non. Je restais là. Elle reviendra certainement rechercher son bien. Je quittais mon bureau, sans éteindre l’ordinateur. J’y reviendrais de toute manière. Je vais vers le cahier, ôtant mes lunettes, je regardais sa couverture un moment avant de poser mes lunettes à côté et d’aller dans la cuisine. J’ouvris les placards, à la recherche de quelque chose à grignoter. Rien ne me tente vraiment. Je m’ennuie, c’est tout. Une soupe potiron peut-être ? Oui, c’est bien ça. Il me reste une demi-baguette, ça fera l’affaire. Je suis en train de la réchauffer au micro-onde quand j’entends un coup frappé à la porte. Je coupe la machine et pose la baguette sur la table quand les coups redoublent d’intensité. « Oui, c’est bon j’arrive » répondis-je en haussant la voix. Je vais à la porte, enlève les verrous et ouvre. Instant figé. Je mets un moment à réaliser qu’il s’agit de Delaney écrasée par cette brute contre le mur. Ses mains se baladent sur son corps frêle, tout en formes affriolantes, également peu vêtue pour se balader dans un quartier pareil. « Hey John, ôte tes sales pattes de là » L’homme s’arrête de la tripoter pour se tourner vers moi. Bon point. « Qu’est-ce que t’as blanc-bec, mêle toi de tes affaires pour changer » Il n’a pas libéré Delaney, toujours maintenue contre le mur. Je ne la regarde pas. C’est lui qu’il faut surveiller. « Justement, cette fille, c’est mes affaires, elle est avec moi » Il partit d’un grand éclat de rire et je ne cillais pas. Mon poing commençait à s’ouvrir puis se fermer en rythme. Je n’avais pas envie de me battre avec lui. Parce qu’il y avait des chances pour que cet homme ait son couteau sur lui. Il libère alors Delaney et se tourne vraiment face à moi. « Ah bon ? T’es pas pédé toi ? De toute façon, cette pute m’a chauffé, elle vient avec moi. N’est-ce pas ma jolie ? » Il se tourne vers elle pour lui remonter le menton. Mais avant qu’il ait pu ne serait-ce la toucher, mon poing le percuta sans prévenir. Se tenant au-dessus de la dernière marche, il partit en arrière et dégringola les escaliers. Ma main me faisait mal. Mais ce n’était rien en comparaison de la colère noire qui me submergeait. « Delaney, à l’intérieur. Tout de suite. » J’avançais, la dépassais et descendis les marches pour rejoindre l’homme. Les voisins du dessus ayant entendu du bruit, passaient leur tête par l’embrasure de leur porte. Je m’accroupis pas loin de lui. A distance tout de même et le foudroyais du regard. « Remet les pieds ici encore une fois, pose à nouveau ton regard sur cette femme et tu auras affaires à moi, compris ? » Avoir l’air plus menaçant qu’on l’est, quand on est en position de supériorité, ça fait généralement son petit effet. J’entendis les voisins qui connaissaient cet homme renchérir à mes propos. Il n’était pas apprécié par ici. Il ne repasserait pas l’immeuble de sitôt. Je l’espérais. Je fis demi-tour sans un regard vers lui. Je remontais les marches, Delaney était rentrée. Bien. J’arrive dans le hall de mon appartement. Referme la porte, le verrou et me tourne vers Delaney. En croisant son regard, la lassitude me prend et la douleur du coup donné prend le pas sur la colère. Je baisse les yeux sur ma main bien rouge et grimace. Je me dirige vers elle, plus calme. Je passe ma main intacte sur sa joue. « Tu n’as rien ? » J’étais un peu inquiet, c’est vrai. Le souvenir de son départ après la nuit que nous avions passé me revient en mémoire. Non. Plus tard. Ce n’est pas le moment.
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Delaney E. Mezsaros

Delaney E. Mezsaros
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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeJeu 17 Mai - 5:57


This sick, strange darkness comes creeping on so haunting everytime
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Il paraît que les murs ont une mémoire, qu'ils s'imprègnent de la tristesse, de la douleur ou de la joie puis qu'ils s'en déchargent par la suite, plus tard comme pour restituer ces émotions et les offrir à quelqu'un d'autre. Cadeau empoisonné parfois. Moi, je me demande bien ce que je laisserai en ces murs blêmes. Peut-être de la peur, beaucoup de peur, un soupçon de colère, d'injustice, des regrets, oui, sûrement une bonne rassade de regrets incompris. Je refuse toujours d'ouvrir les yeux, je n'ai pas envie de le voir, lui, ce gros monstre sur moi qui m'étouffe contre le mur, qui m'hume comme une bête féroce prêt à passer à table. Je veux pas le voir, je veux pas ! Je veux pas que son visage soit figé dans ma mémoire. Ma mémoire a tendance à retenir plus facilement les mauvaises choses que les bonnes alors je veux pas. Je refuse. Je préfère imaginer que les mains qui parcourent ma carcasse, c'est des limaces qui se sont perdues et que je dois endurer jusqu'à qu'elles rentrent chez elle, ouais je préfère penser ça ! Des petites limaces. Je ferme fort les yeux. Des limaces. Des limaces. Soudain la porte s'ouvre et la voix d'Isao me parvient aux tympans, je garde les yeux fermés. J'ai peur de les ouvrir. Les limaces s'envolent mais le poids de celui qui s'appelle John plane encore sur moi, rejetant le peu d'air que je peux inhaler. Il a une odeur de sueur et de bière. Là encore, je préfère m'imaginer ailleurs. C'est fou ce que l'imagination peut faire, c'est fou. Oui. Je suis avec lui par l'union de mon calepin. Oui. Oui. Dans sa voix, y'a quelque chose de différent, différent de ce que j'ai pu entendre. Le vil John éclate de rire, son rire est gras et semble me briser les tympans, il est méchant même dans son rire mais il me relâche et la liberté remplit mes poumons alors que mes yeux s'ouvrent enfin. Envolé les limaces, elles se matérialisent en un homme imposant qui m'insulte avant de saisir mon menton me forçant à le regarder. Cette fois-ci je garde les yeux ouverts et plante mon regard dans le sien. Je suis pas une pute. Il n'est pas pédé. Je ne l'ai pas chauffé. Je ne suis pas sa jolie. J'ai envie de lui cracher au visage mais je peux rien y faire comparé à mon corps maigre et son imposante carrure. Je n'ai pas le temps de ciller que l'imposant dragon se retrouve éjecté et finit dans les escaliers comme une roue qui n'a pas de freins. Je jette un regard à Isao puis à son poing fermé. Ah. Son regard avait aussi quelque chose de différent, plus sombre, plus foncé, très loin du regard que j'ai connu il y a deux semaines. Sa voix sonne comme la foudre et le tonnerre alors qu'il m'ordonne de rentrer à l'intérieur. Si pendant un temps, j'ai envie de de résister n'aimant pas obéir à un quelconque ordre, cela ne dure pas, sa voix avait quelque chose d'autoritaire comme mon père quand il me grondait sans raison apparente. Mon père aimait bien me gronder pour x ou y raisons. Je fais quelque pas mais reste accrochée au chambranle de la porte, y plantant mes doigts et attendant son retour. En bas de l'escalier, y'a du remue-ménage, des portes qui s'ouvrent puis des voix qui s'élèvent. Embuscade de voisins ? Je me hisse sur la pointe des pieds et aperçoit Isao accroupis pas loin de Hulk, je n'entends pas d'ici ce qu'il lui dit mais ça a l'air de faire son effet sur le m'sieur qui est en mauvaise position. Puis Isao se redresse et remonte l'escalier, je m'engouffre un peu plus dans l'appartement à la hâte. Il arrive enfin et referme la porte derrière lui. C'est fini ? C'est fini ? Vraiment ? Mon regard se plante sur lui, est-ce Isao ou un autre Isao ? Mes yeux se baissent comme les siens et aperçoient sa main rouge et à peine enflée. Le coup assurément. Un Isao se dirige vers moi, je tente de jauger lequel est-ce. Celui plus sombre d'il y a quelque instant ou celui que j'ai connu ? Sa main se lève, je me raidis puis me détend quand elle se pose sur ma joue. C'est l'Isao que j'ai connu. Je secoue la tête vivement à la négative pour répondre à sa question, je n'ai rien si ce n'est le dos légèrement broyé par le mur. Une boule dans la gorge, je prend sa main dans la mienne. Je grimace légèrement. Je me sens désolée, trop désolée. Prise d'une angoisse, je ne sais pas quoi dire, je ne sais pas quoi faire. Improviser. J'ai le crane vide. Je tourne la tête autour de moi et voit le frigo. Y'a forcément de la glace dedans non ? Je me dirige vers l'appareil ménager ouvre le réfrigérateur et prend de la glace, l'enveloppant dans un pans de mon large débardeur avant de revenir vers mon sauveur. Je prend sa main et y applique le tissu de mon débardeur ayant en ses entrailles des glaçons. Je ne sais pas quoi dire alors je récite un poème que je connais par coeur et que j'aime me dire dans ma tête quand les mots me manquent, quand les mots s'envolent trop loin de moi et refusent de sortir de ma bouche « Chercher encore des mots qui disent quelque chose là où l'on cherche les gens qui ne disent plus rien mais trouver encore des mots qui savent dire quelque chose là où l'on trouve des gens qui ne peuvent plus rien dire » Je murmure encore et encore pour meubler le silence. Au bout de la troisième répétions, je lève la poche de glace de fortune et observe sa main. « Je sais pas ce qu'on dit dans ce genre de situation mais je veux savoir, est-ce que ça va ? » Les mots me reviennent et trouvent leurs chemins à travers ma gorge. On fait quoi dans ce genre de situation ? On dit merci ? On dit désolé ? On dit quoi ? Moi je sais pas. Alors dans ma tête, je récite encore pour une quatrième fois mon petit poème alors que mes doigts effleurent ses jointures rougies et sa main avant que mes lèvres les remplacent. Je sais pas si c'est véridique mais la gouvernante en charge de moi, quand je me faisais un petit bobo, c'est ce qu'elle faisait. Un bisou dessus et ensuite tout allait mieux. J'essaie, j'essaie. Moi, je sais pas comment on fait pour aller mieux, j'ai jamais compris et j'ai jamais réussi. Au moins, j'essaie. C'est bien la première fois que j'essaie. Pour Isao, je veux bien tenter
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Isao T. Morrison

Isao T. Morrison

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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeVen 18 Mai - 13:46


Avalé par tes yeux immenses, en parler comme si c'était les miens.
Nager dans tes yeux, leur élégance. Voilà que moi, je baisse les miens.



J’ai vu dans son regard. J’ai vu cette crainte. Elle s’évanouit devant mon geste protecteur, tendre. Mais elle avait existé. Cette crainte. Ce n’était pas ce que je voulais. Qu’elle ait peur de moi. Mais je n’acceptais pas les insultes gratuites. Qu’elles me concernent passe encore, mais s’en prendre aux autres. A Delaney. A Delaney. Non les autres, oui les autres. N’importe qui d’autre. Elle prend ma main, encore angoissée. Je n’aime pas ça. Il y a quelque chose qui se déclenche chez moi devant ce regard. Un instinct protecteur, typiquement masculin. Une envie de la serrer dans mes bras et de la rassurer. De lui répéter que je suis là et qu’il ne peut plus rien lui arriver de mal. C’est simplement trop intime pour moi. Je ne cède pas à la tentation. Ce n’est pas bon. Pour moi et pour elle. Je la laisse alors m’échapper, sans aucune résistance. Ce qui venait de se produire. C’était la première fois que ça m’arrivait dans cet immeuble. Les règlements de compte, tout ça. Ça ne me concernait pas avant. Je me doutais bien qu’il y aurait des représailles. Ce genre de bonhomme, ils n’étaient généralement pas seuls. Inutile d’y penser maintenant. Ça peut attendre. J’observe ma main, sans vraiment grand intérêt. C’était douloureux mais pas insupportable. Delaney revient avec quelque chose dans son débardeur. Elle prend ma main blessée et je tressaille au contact de la glace. Au début ça fait mal, puis la douleur s’apaise. Ça commence à faire du bien. Ça soulage. Ça s’apaise. Je la regarde, reconnaissant. Puis elle ouvre la bouche et un flot de paroles se déverse de sa bouche. De beaux mots, un poème sans doute. Je l’écoute sans rien dire. Puis elle me demande comment je vais. Elle récite encore une fois ce poème. « Ce n’est rien, je vais bien » Je la laisse prendre soin de ma main, de ses doigts, de ses lèvres. Ce contact est tellement doux, apaisant. Le mythe du bisou magique, c’est ça. Je souris, attendris par cette image. Mais d’autres souvenirs se superposent. La douceur de sa peau, de ses baisers. La brûlure de nos corps en harmonie. Et la frustration de son départ. Non, je ne lui ferais pas de scène. Mais il était inutile de s’attendrir là-dessus. Alors je retire ma main, échappant à ses lèvres. Je la libère de la glace et va dans la cuisine chercher un essuie pour la reposer ensuite sur les jointures de mes doigts. Je reviens dans la pièce où elle se trouve mais garde mes distances. « Ton calepin est sur la table derrière toi, je pense que c’est pour le récupérer que tu es venue, non ? » J’ai un petit sourire, pour me donner contenance. Elle ne pouvait pas me blesser, je n’allais pas agir comme tel. Ça ne me blessait pas qu’elle soit partie sans demander son reste. Enfin si, parce que je n’avais pas l’habitude. Mais le lui montrer signifierait que ça a de l’importance. Alors que ça n’en a pas. Elle fait ce qu’elle veut de sa vie et tant pis si ça bouscule mes habitudes. Son débardeur était un peu mouillé là où elle avait mis la glace pour me soigner. Collant à son bas ventre. J’ai toujours envie de la serrer dans mes bras, de chasser de mes caresses les marques que cet homme avait fait sur elle. Il était sale, il avait posé ses mains sur elle. Il n’en avait pas le droit. Pas lui. Et pas sans son consentement. En plongeant mon regard dans le sien, je sus que j’avais jeté un froid. « Je ne vais pas te retenir Delaney, ce n’est pas mon genre » Sincérité. Je ne retiens jamais l’autre. On me l’a beaucoup reproché. Des ex-petites amies qui me testaient, des personnes chères qui se lassaient. Il m’est arrivé une fois ou deux d’avoir envie de garder cette personne pour moi. Je m’étais fait avoir deux fois, c’est fini maintenant. Je n’étais pas sûr non plus de savoir m’y prendre pour retenir quelqu’un. Je ne savais plus vraiment croire en ce type d’amour parce que je ne l’avais pas connu. Aujourd’hui, quand j’étais avec une femme, je la prévenais. Elle partait quand elle voulait, moi de même. Et ce n’était pas parce que je couchais avec elle que je n’allais pas sortir avec d’autres, qu’elle en fasse autant ou non, elle était prévenue. Ainsi, Yaëlle ne m’en a pas voulue quand j’ai quitté l’Afrique pour rentrer chez moi. Quand on trouve les personnes qui comprennent votre point de vue, c’était plus facile. Mais je ne sais pas. Avec Delaney, j’avais ce besoin de me protéger d’elle au vue des réactions qu’elle faisait naitre prématurément chez moi. Je ne voyais pas ça d’un très bon œil. Mais il est vrai que je n’avais encore jamais rencontré quelqu’un comme elle. Elle changeait mes habitudes du tout au tout, j’en suis déstabilisé. Encore maintenant.
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Delaney E. Mezsaros

Delaney E. Mezsaros
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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeLun 21 Mai - 8:20


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Rien. C'est quoi rien ? Ce n'est rien qu'il dit. Est-ce vrai que ce n'est rien ? Peut-être que c'est moi qui en fait trop ? Je ne sais pas. Je n'ai jamais su si je faisais toujours trop ou pas assez voir rien du tout. Quand il retire sa main, je me surprend à comprendre petit à petit toute la nuance du rien, le rien, c'est un vide qui fait copain copain avec l'absence. L'absence est ce petit virus qui nous grignote lentement. Pourquoi je me sens percée comme un ballon ? Pourquoi je me sens rejetée et que cela donne écho à une pointe de tristesse ? J'en ai aucune idée. Il s'éloigne, ses pas le mènent dans la cuisine et la mince distance entre nous s'agrandit lentement. Je la regarde s'installer sans un mot, qu'est ce que je peux faire contre de toute façon ? Puis il revient mais reste éloigné de moi comme si j'étais une lépreuse à éviter. J'ai connu beaucoup de rejet, en premier lieu de la part de mes géniteurs, ses personnes qui m'ont donné la vie sans vouloir la donner. Je suis habituée, je me suis accommodée de cette sensation. Cette sensation qui hurle que tu n'es pas désirée ici bas et que sans toi, avec toi, cela ne fait pas de différence. Je garde silence, je cligne des yeux bêtement en proie à une mauvaise sensation qui dépose bagage dans mes entrailles. Pourquoi ? Est-ce moi ? Est-ce qui s'est passé il y a deux semaines ? Est-ce mon départ sans mot ? Est-ce rien ? Alors qu'il m'annonce où se trouve mon trésor de papier, je lui tourne le dos pour poser mes yeux sur mon précieux. J'esquisse quelque pas et pose un index le long de la couverture. Ca m'avait manqué, ça m'avait manqué. Pourtant dans sa voix, je ne sais pas, je sens quelque chose de différent mais je ne saurais dire quoi. Comme un reproche presque mais je ne pense pas que ce soit cela. Pourquoi m'en voudrait-il de venir chercher ce calepin ? Je vais mettre cela sur mes lacunes en matière de sociabilité. J'hoche la tête toujours le dos à lui. Je n'ose pas regarder son visage de peur de lire quelque chose d'autre, de peur que ce soit pire. Je me sens tout à coup paralysée, frigorifiée de partout. Ce doit être à cause de mon débardeur humide ou bien de l'émotion passée. Je ne sais pas et je suis douée pour ne pas recherche de toute façon. Il reprend la parole et ses mots s'échouent dans l'air, résonnent comme un écho lointain. Je ne sais pas quoi penser, la première chose qui me vient à l'esprit, c'est de la reconnaissance. Oui. « Merci, Isao » Oui. Merci de ne pas me retenir, merci de me laisser ma liberté, merci de me laisser rester ce grain de sable minuscule face au monde qui vogue dans le vent. Je n'ai pas beaucoup dit merci dans ma vie, merci sincèrement, merci pour de vrai de chez vrai. Pourtant malgré cela, je sens un piège à loup se refermer sur moi dans un bruit sourd. Clac. Pourquoi tu es là, piège à loup ? Pourquoi tu me fais du mal ? Je me retourne pour voir Isao et là, je sens la vérité qui s'élève et qui veut me prendre en otage. Je ne veux pas la voir mais elle reste face à moi comme un fantôme. Delaney, tu aurais souhaité, quelque part dans un coin de ta tête qu'il te retienne, arrête de mentir, c'est moche de mentir et tu le sais. Je sais mais y'a des vérités qui ne sont pas bonnes à voir ni à entendre. Je secoue la tête et un silence occupe la pièce, s'étire prenant toute la place, occupant le vide entre lui et moi. Je serre mon calepin dans mes bras comme pour me rassurer de quelque chose. Je fais un pas vers lui puis un deuxième brisant la distance. Je n'ai pas envie de m'imposer mais je n'ai pas non plus envie de partir. Je n'ai pas envie de m'envoler, pas maintenant. C'est la première fois que je reviens vers un homme que j'ai déjà caressé du bout des doigts, cela ne compte pas vraiment, non ? Je suis revenue pour mon calepin uniquement. Menteuse. Menteuse. Non ce n'est pas vrai, je ne mens pas ! Si je mentais, j'aurais fait exprès de laisser mon calepin et or, je n'ai pas fait exprès. Menteuse. Menteuse. Tu souriais en partant de chez lui deux semaines plus tôt parce que tu savais que tu reviendrais. Menteuse. Je me mords la lèvre et pose une main sur le dossier d'une chaise perdue dans la pièce « Et si j'ai envie de rester ? Est-ce que je peux ? » Mon regard se baisse sur le dossier de la chaise, je me sens comme une enfant qui demande la permission de dormir avec un de ses parents après un cauchemar. « Je ne suis pas une menteuse et je ne veux pas en être une mais je suis assurément une déserteuse qui part souvent comme une voleuse bien que je ne vole rien … Je ne t'ai rien volé, hein ? » Je dis d'une voix peu assurée cherchant une assurance, des réponses et qui réveille des doutes. Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Mes agissements jusqu'à aujourd'hui est-ce qu'ils étaient biens ? Je me le demande pour la première fois aujourd'hui. Isao, il est entré dans ma vie comme on éclate une vitre, comme une brèche qui s'ouvre de plus en plus. Moi je sais pas. Et pour une fois, j'aimerais bien savoir. Je suis orpheline de beaucoup de chose et tout ce dont j'ai peur de perdre c'est ce qui se trouve dans ma main, ces papiers. Et se pourrait-il que ce soit aussi ce qu'il y a en face de moi ? Non. Ca se peut pas. Menteuse. Menteuse. Non. Je ne suis pas une menteuse, arrête de dire ça.
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Isao T. Morrison

Isao T. Morrison

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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeMar 22 Mai - 11:59


Avalé par tes yeux immenses, en parler comme si c'était les miens.
Nager dans tes yeux, leur élégance. Voilà que moi, je baisse les miens.



« Merci, Isao » Je ne sais pas pourquoi, mais la sensation qui m’envahit… C’est bizarre. Désagréable. Au fond de mon estomac, il y a une petite boule qui se forme. Elle va partir. Quitter l’appartement. Ne peut-être jamais revenir. Ne peut-être jamais revenir. Elle va partir. C’est comme une mélodie qui tourne en boucle dans ma tête. Une mélodie insupportable mais que tu ne peux pas t’empêcher de répéter, encore et encore. Insupportable mélodie. Je ne dis rien. Je ne réagis pas. Il n’y a pas à réagir. Il ne s’agit que d’une mélodie. Juste une mélodie. Un peu raide, elle se retourne vers moi et je me redresse. Chassant l’air résigné qui s’était malgré moi affiché sur mon visage. Elle est intimidée, prudente. Tous ses gestes semblaient prudents, hésitants. Elle s’accrochait à son carnet sans oser me regarder vraiment. Elle reprend la parole et ma réponse sortit sans que je n’eus l’occasion de réfléchir une seconde aux mots que je devais utiliser : « Oui, reste ! » Je me fige. Ce n’était pas mon intention de mettre tant d’insistance et de désespoir dans ces deux mots. Je tente de me reprendre ignorant la deuxième question. Non, Delaney, tu n’es pas une voleuse. Ou peut-être que si. Tu es partie avec quelque chose l’autre jour. Je le sens bien. Je ne sais pas quoi, mais tu es partie avec quelque chose de moi. En moi. Mais je n’ai pas à en parler. Il n’y a pas à en parler. Ce n’est pas grand-chose. Ça passera. Je reprends, pour adoucir mes propos : « Si tu veux, reste. Tu es la bienvenue. Si tu as envie, tu peux rester » Je ne suis pas sûr que ce soit mieux. Je ne suis pas sûr que ce soit honnête. Je voulais vraiment qu’elle reste, je n’avais pas envie de lui laisser le choix. Je voulais qu’elle reste. Mais ça, je ne veux pas le formuler de vive voix. N’y pense plus Isao, ça passera. Je fais un pas également, chipotant avec la serviette autour de ma main. Ce froid me remplit tout le corps. Partant de ma main pour remonter dans mon poignet, mon bras et de là, atteindre toutes les parcelles de mon corps. Je n’aimais pas ce froid. Je n’aimais pas le froid tout court. Je suis quelqu’un qui vit au soleil, l’ombre, l’hiver, ce n’est pas mon truc. Le froid n’est pas mon truc. Agacé par ce froid mordant, je fis demi-tour pour aller ranger la glace et l’essuie. Puis je m’appuyais un instant sur le plan de travail. De là où elle était, elle pouvait me voir, de dos. Les mains appuyées sur le plan de travail la tête courbée. Soupir. Toi non plus tu n’es pas un menteur, Isao. Et toi non plus, tu ne veux pas en être un. Alors je me redresse et reviens vers elle. Je m’approche un peu. Pour arriver devant elle. « Je mens. Je veux que tu restes. » Je ne la touche pas. Je me contente de son regard plongé dans le mien. Je reste là, un moment devant elle. Me doutant que ça ne devrait pas lui plaire que je lui impose ce que je veux. « Donc si maintenant, tu veux t’en aller, fais-le tout de suite avant que je ne te demande vraiment de rester. » Parce que je n’avais pas envie de le lui demander. Ce serait pathétique et je ne suis pas pathétique. Et puis je ne cours pas après les filles. Pour lui laisser le temps de décider, je la contournais et m’éloignais d’elle. J’étais tenté de partir en fait. Mais c’était mon appartement, on ne s’enfuit pas de son propre appartement. Je me dirigeais déjà vers l’escalier de la chambre, je m’arrête pour me retourner, les mains jointes devant mon visage. Je pris la parole, m’enfonçant encore plus : « Je précise, si je veux te garder ici, c’est que ça fait deux semaines que je n’ai qu’une envie : recommencer. » Parce que c’était bon et voluptueux. Et parce que je ne suis qu’un homme comme les autres. Menteur. Il n’y a pas que pour ça que tu la veux chez toi. Chuut. Me rendant compte de la stupidité de mes propos, je rougis légèrement et fuis son regard. « Je vais… monter… là-haut et peut-être faire une sieste… Ou plutôt prendre une douche, ce serait mieux. Ou… non. » Parce que ces deux choses me donnaient des idées plutôt salaces et que je me sentais déjà assez ridicule. « Je suis désolé Delaney… Je crois… C’est juste que tu me trottes dans la tête, c’est insupportable. Si tu veux partir, je comprendrais » C’est vrai, je comprendrais. Je devenais ce que je fuyais depuis si longtemps. Je sentais que je m’attachais. Ces femmes qui me voulaient pour elles m’ont toujours faite paniquer. Que Delaney franchisse le seuil pour ne plus jamais revenir me semblait presque normal finalement. Et peut-être plus sain, ça prendrait du temps pour la sortir de la tête mais j’y arriverais. Et puis tout ira mieux. Oui, ça ira mieux.

désolée, pas top
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Delaney E. Mezsaros

Delaney E. Mezsaros
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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeMer 23 Mai - 12:57


This sick, strange darkness comes creeping on so haunting everytime
Don't waste your time on me you're already the voice inside my head

Je secoue la tête alors que mon regard reste accroché à lui, interloquée. Je suis sous le choc mais pourtant, y'a une chaleur, là, sous la couche de glace qui augmente en intensité, qui semble faire fondre le bloc de froideur. Tu viens d'où, chaleur inconnue ? Pourquoi tu viens te réfugier en moi ? Les mots d'Isao résonnent dans ma tête, se percute contre les parois de mon crâne soudain vide. Y'a trop de « reste » dans ses phrases, des restes à la consonance différentes que je ne sais pas quoi penser, quoi ressentir. Il y a un tel remue ménage dans tout mon esprit que je ne sais pas sur quel pied danser. Sur quel émotion me laisser poser. Je suis perdue entre la peur d'entendre autant de « reste » et la chaleur vivifiante que ces mots me procurent, de me sentir désirée à un endroit en particulier, moi, qui a à ce jour, a toujours été apatride, nomade, jamais voulue, rejetée. Face à mon silence, il se détourne et se dirige dans la cuisine, le plan de travail devient soudain son unique pilier. J'observe son dos et je cherche des mots, je cherche quoi dire, je cherche quoi faire, mon corps reste paralysé. Il quitte sa tour et revient vers moi, face à moi, comme un guerrier prêt à faire la guerre. Suis-je une guerre ? Il pose les armes et déclare une chose qui me foudroie sur place. Il veut que je reste. Je grimace malgré moi. Je veux. Je veux. Ce sont des mots que j'ai jamais aimé entendre de la part des autres comme s'ils me demandaient quelque chose que je ne pouvais faire. Comment répondre aux besoins des autres quand moi je ne sais même pas ce dont j'ai besoin, ce dont j'ai envie. Si mon cerveau embué de fierté et d'orgueil me dicte de partir, de prendre mes jambes à mon cou, mon corps ne bouge pas et le restant de mon coeur quelque part n'en a pas envie non plus. Ca vient d'où ça ? Oui, c'est quoi ce bordel pas possible ? Je sais pas mettre de l'ordre, je sais pas, j'ai oublié. J'ai souvent occulter des choses mais là, je ne peux fermer les yeux et jouer à l'aveugle. Je veux pas qu'il me demande de rester. Esprit contradictoire oblige, je serais tentée de partir. Je n'ai à ce jour pas encore répondu à une demande de la sorte, ni aucune demande d'ailleurs. Je préfère faire les choses comme je le veux plutôt que comme une personne le désire. Il bat en retraite et se dirige vers la mezzanine de soleil avec son magnifique tableau. Moi aussi, j'ai envie de revoir ce tableau. Je me mords la lèvre inférieure alors qu'il m'annonce les vraies raisons pour lesquelles il me veut ici. Ca me tempère, ca calme la tempête bordélique qui se réveille en moi. Je me sens un peu rassurée. Je hante ses pensées comme il hante les miennes. Un équilibre, je suis pas la seule, c'est rassurant en soi, non ? Ou effrayant ? N'est-ce pas dangereux, autant pour lui que pour moi ? Ma paralysie s'envole d'un coup comme un levée de papillons, je me dirige vers lui d'un pas pressé, je cours presque, je m'envole presque.Un sourire et ma main se pose sur ses lèvres « Sois pas désolé. Je t'ai déjà dit que je n'aime pas les désolés, n'est ce pas ? » Je garde mes doigts sur sa bouche alors la mienne voudrait remplacer ma main. « Ne me demande pas de rester … Je … De toute façon, tu n'en as pas besoin. Je reste de moi-même. J'ai envie de rester. Vraiment. Si tu demande, ça changerait tellement de choses. Non restons-en là. Pas de demande. Je reste. » Mes doigts quittent ses lèvres pour laisser les miennes faire ce dont elles désirent faire depuis ce soir où je suis partie comme un spectre. Ce simple contact semble me faire décoller de la terre pour me faire faire le tour de l'univers avant de revenir aussi rapidement dans mon corps. C'est dingue l'effet Isao. Dingue. Tout est dingue en sa présence, mes habitudes changent, mon comportement, tout. La chaleur vivifiante continue de faire son chemin. Je prend sa main rompant le contact doux et l'attire vers les profondeurs de son appartement, le découvrant en même temps. Je cherche la salle de bain et finalement la trouve. Des deux propositions, la douche me parle plus. Entrant, je découvre une baignoire en pattes de lion, le genre d'architecture que j'apprécie. La douche. Un bain c'est mieux. Je me penche pour poser le bouchon dans le fond de la baignoire et actionner l'eau chaude. « On dit que les murs ont une mémoire, que les lieux gardent une légère empreinte des personnes qui les ont habités. Laissons notre trace dans cette pièce » Une façon de laisser un souvenir quelque part, une trace pour quand on sera mort et poussières. Je passe mes mains sur mon débardeur pour m'en défaire avant de m'attaquer au sien. Libérer de ses tissus de cotons, je l'attire à moi par la taille et me colle à lui, peau contre peau. Chaleur contre chaleur. Coeur contre coeur. Mon visage part se nicher dans son cou, redécouvrant avec joie son odeur, la douceur de sa peau. « C'est la première fois que j'ai envie de rester quelque part. Où as-tu appris à être un si bon magicien ? » Je chuchote, calée près de son oreille. « Parce que tu es un magicien, tu le sais, Isao ? » C'est la vérité. Et je me laisse remplir comme cette baignoire de cette sensation, la sensation de le retrouver. J'ai presque l'impression qu'il m'a manqué mais ce n'est pas possible, pas vrai ? Pour que quelqu'un nous manque, il faut des liens, des liens forts, un attachement et ce n'est pas le cas. N'est ce pas ? Et en sourdine, presque caché par le bruit du robinet qui renfloue la baignoire, j'entends une voix. Je crois qu'elle dit menteuse mais moi, j'entends pas ou je ne veux pas entendre. Je reste à m'enivrer de ce magicien retrouvé.
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Isao T. Morrison

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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeMer 23 Mai - 17:18


Avalé par tes yeux immenses, en parler comme si c'était les miens.
Nager dans tes yeux, leur élégance. Voilà que moi, je baisse les miens.



On ne m’avait jamais demandé aussi gentiment de me taire. De laisser tomber les mots pour une fois. Je n’ai non plus jamais parlé autant à propos d’une tierce personne. Je ne me suis jamais autant mélangé les pinceaux à propos de quelqu’un d’autre que moi. J’avais bafouillé devant quelqu’un, à cause de ce quelqu’un. Ça ne me ressemble pas. Je ne suis pas tranquille. Pourquoi je réfléchis à ça ? Je ne sais pas. Elle m’embrasse alors. Je ne sais plus. A quoi je pensais. Je me laisse aller au contact de ses lèvres sur les miennes, des sensations qu’elle fait vibrer en moi. C’est si bon ce genre de plaisir. Elle s’arrête alors, me frustre et m’entraine ailleurs. Où ailleurs ? Je prends conscience de là où on se trouve quand elle fait couler l’eau du bain, mon attention jusque-là, focalisé sur cette démarche. Quelle élégance. Quand elle se retourne, je redescends légèrement sur terre. C’est fou l’effet Delaney. Comment on peut perdre le fil de ses pensées ainsi ? Secret de femmes, j’imagine. Elle enlève son haut, je retiens mon souffle. Quand est-ce qu’elle me laissera prendre les devants pour changer ? C’est parce que tu réfléchis trop Isao. Trop sur la défensive. Elle s’attaque à mon t-shirt puis vient se blottir contre moi. Mon corps à son corps frissonne, involontairement. Non pas de froid. De désir et de frustration. Je reste un moment-là, ne sachant pas quoi faire de mes bras et en train de réaliser ce que nous nous apprêtons à faire. Un magicien. Un rire nerveux s’échappe de ma gorge. « C’est toi la sorcière ici, Del’ » Me sentant bête, je pose mes mains sur ses hanches et automatiquement je la serre un peu plus contre moi. Affolant l’effet Delaney. Je sens son souffle dans mon cou, le mien est tremblant, haché. J’essaye. J’essaye de ne pas bouger. Mais je vois ce bain devant moi qui se rempli et je ne me sens pas très bien. C’est intime un bain. Rien à voir avec une douche à deux. Un bain, c’est prendre son temps, se délasser, rester, ne pas se précipiter et trainer à sortir. Trop intime ? Sérieusement Isao ? Ce n’est qu’un bain. Restons-en là, pas de demande. Suis-je capable d’en rester là ? J’ai déjà eu bien trop mal pour risquer ce genre d’histoire. Le genre où c’est moi qui finis par m’attacher le premier et où c’est l’autre qui part en courant en s’en rendant compte. Je ne vais pas aussi loin quand ce genre de chose arrive. Je m’en préserve et je pars en courant. Moi. Pas l’autre. Mon cœur bat à cent à l’heure, contre le sien. J’essaye. J’essaye de ne pas réfléchir. J’enfouis mon nez dans ses cheveux, respirant son odeur à plein poumon espérant que ça me distrairait. Mais il y a le bruit du robinet qui m’agace et me nargue. Trop intime. Mais arrête de dire n’importe quoi. Le résultat est néanmoins là : je veux partir en courant. M’en aller loin et lui échapper une fois pour toute. Repartir en Afrique, tiens, pourquoi pas. C’est loin l’Afrique. Loin de Phœnix, de Delaney. D’Avery aussi. Et merde. Pas tout de suite. Je ne bouge plus contre elle. Je ne sais pas quoi faire. Mes bras se déplacent dans son dos pour la serrer contre moi, mes lèvres cherchent le contact avec sa peau, mais à nouveau je ne suis pas correctement placé pour ça. Je l’éloigne un peu de moi et ne sentant plus sa peau contre la mienne, je réagis brusquement. Je vais rechercher le contact. Mais en passant, je vais chercher le mur pour l’y appuyer. Son dos heurte alors le mur froid, mes lèvres trouvent les siennes, mes mains plaquent les siennes à côté de sa tête, entrelaçant nos doigts et mon corps se presse contre le sien. Je ne sais plus trop comment je m’y pris, ou si c’est elle qui le fit, mais mon jeans alla rapidement rejoindre mon t-shirt et, séparé du sien par nos minces bouts de tissus, mon corps s’embrasait à la sentir si proche et pourtant encore inaccessible. Il n’y a plus aucun doute sur l’état dans lequel nous étions tous les deux. Mais ce fut encore cette saleté de robinet qui me sortit de cet état de transe. Parce qu’il y a cette stupide idée qui m’effleure : et si le bain débordait ? Je lâchais alors Delaney pour me retourner vers la baignoire. Evidemment, c’était dans ma tête que le temps paraissait long. Retourné vers la baignoire, toujours dans un état d’excitation visible et douloureux, je regardais l’eau couler dans la baignoire déjà à moitié remplie. Je vais alors couper l’eau, soudain tracassé à nouveau. Je me redresse, encore sans la regarder. Mon regard erre sur l’eau qui se stabilise. « Je ne peux pas faire ça ?! » Alors que mon état avançait le contraire. La constatation est aussi surprise que résignée. Comme si je me parlais à moi-même. C’est peut-être le cas. Je sentais le piège se refermer sur moi. Quel piège ? Delaney ne te piège pas, au contraire. Le contraire peut-être, justement. Je tourne la tête vers elle, perplexe. « Tu n’essayes pas de me piéger, n’est-ce pas ? » Parce que là, j’ai autant envie de lui sauter dessus que de partir en courant. Tirailler entre les deux, je suis immobile, indécis. Un bain, avec elle. Je ne pouvais pas. « Parce que je ne suis pas de ceux qu’on piège, on ne me tente pas avec une nuit parfaite pour me retirer ce bonheur pendant deux semaines et revenir avec une raison bateau pour me remettre le grappin dessus définitivement. Ça ne fonctionne pas avec moi » Menteur. Mais mes traits qui se durcissent, la voix plus ferme quoique tremblante rattrapaient mon mensonge. Donnant l’illusion. Cachant la panique qui se reflétait au fond de mes yeux. Je me sens glisser dans ce piège. Je le vois qui se referme et je me débats. Comme je peux. Même s’il s’agit d’amorcer une dispute quelconque. C’était ça. C’était elle la sorcière de l’histoire. Envoûtante, aguichante, délicieuse, fatale. Fatale. Dans tous les sens du terme.
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Delaney E. Mezsaros

Delaney E. Mezsaros
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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeJeu 24 Mai - 10:10


This sick, strange darkness comes creeping on so haunting everytime
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J'ai souvent eu l'impression de faire partie de mon corps mais d'en être tout aussi étrangère, comme si j'étais un passager clandestin glissé quelque part, un spectateur nichée au sommet de mon âme qui vacille tant bien que mal, tentant de rester debout. Sorcière. J'essaie de réfléchir. Est-ce bien une sorcière ? Du genre, comment ? De celles qui pratiquent de la magie noire ou celle platonique, juste un terme lancé comme ça ? En un sens, ça me plaît. Sorcière. Ouais. Au moins, je ne suis pas une humaine creuse qui ne sait rien faire mais pourtant c'est ce que je suis. Sorcière. Ca m'horripile en même temps comme terme, un peu comme une insulte. La méchante des films. La méchante qui tue le gentil. Je suis la méchante et Isao le gentil magicien ? Moi, je le bouffe tout cru ? Je ne suis pas un requin. Je le sens qui respire profondément dans ma chevelure. N'as-tu pas peur du démon noir ? Ne devrais-tu pas t'éloigner de la sorcière ? Il reste contre moi et moi je ne bouge plus, je reste bloquée dans un silence qui se condamne un peu coupable, un peu rancunier. T'es qui pour me dire ça ? Qui ? Juste un homme comme ça qui est entré comme un éléphant dans un magasin d'antiquité, un fantôme qui part et peut s'envoler à tout moment, une personne, personne. Rien. Arrête de mentir, arrête de te mentir, je te l'ai dit c'est laid. Je me mords la langue, je suis blasée, lassée, vexée, reniée et pourtant, mon corps, ce traître, envoie des rayons de désir par tous mes pores, il me trahit, me corrompt. Sale vendu. Tant pis pour toi, je t'abandonne, je le laisse t'appuyer contre le mur, laisser tes omoplates laisser leur empreinte dans les parois, je m'en fiche. Sale vendu. Débrouille-toi, je te laisse à sa merci alors qu'il plaque tes mains au dessus de ta tête. Je m'en fiche. C'est ton problème. Pas le mien. Je sors d'ici, ferme les yeux, oui. Je prend la fuite. Je veux t'abandonner, sale corps traître. Les tissus s'envolent et retombent sur le sol, baiser sur baiser mais moi, je suis déjà out. Out avec une envie de crier, de pleurer, de voler loin d'ici, de rester, de prier un Dieu que je ne connais pas, de courir, de griffer. Sorcière. Tu veux voir une sorcière ? Si tu dis que je le suis, je peux l'être. Je peux être tout ce que je veux. Je peux être tout ce que les autres veulent. Je retourne dans le camps ennemi, dans mon corps quand Isao se retourne pour observer la baignoire et qu'il se perd dans la contemplation de l'eau qui s'échoue. On peut pas être comme l'eau comme des gouttes qui se rejoignent mais qui sont dissociable si on prend deux verres d'eau, qui peuvent devenir vapeur puis revenir en gouttes de pluie sans se retrouver. Mate ton eau. Mate. « Alors le fais pas. Je vais pas te mettre un couteau sous la gorge, à moins que c'est ce qu'une sorcière doit faire alors dans ce cas, vu que je le suis, faudrait pas que je déçoive tes expectatives. » Mon corps est à nouveau mien, je reste plantée contre le mur glacial, peut-être pour me rassurer. Il se tourne vers moi, son visage n'annonce rien de bon, comme le visage d'un présentateur de météo qui annonce un orage presque en se foutant des gens qui attendent le soleil. J'attends rien. Menteuse. Tagueule, arrête de me faire chier toi, retourne d'où tu viens et pourris là-bas, en silence. Il prend la parole enfin mais ses mots, ils m'écorchent, volent comme des petits poignards autour de moi avant de se planter. La danse des poignards. Le piéger ? LE PIEGER ?! Remettre le grappin ? Mais … c'est quoi son problème ? Il traine trop avec des poignards, il a oublié que ça tranche, il s'est tranché trop de fois. Me tranche pas. J'aime pas ça ! Mon attention est tellement prise par les poignards gravitant autour de moi que j'occulte le mot bonheur, le mot parfait qui glissent dans ses mots fourbes, j'occulte. Ma main saisit la première chose qu'elle trouve et lui lance dessus. « Te piéger ? Fous toi de ma tête ! » Seconde chose sous la main, elle vire dans la même trajectoire. « Qu'est ce que tu veux que j'te dise ?! Te mettre le grappin dessus. J'hallucine, je suis en plein délire ! Le monde tourne sans toi, sans moi ! J'ai pas besoin de le stopper, de foutre le grappin sur quoique ce soit ! Y'a rien qui dure ici ! Pas même moi, pas même toi. Tout n'est qu'illusion ! Si ça se trouve, tu n'existe pas et moi non plus ! » J'aime pas son visage qui devient aussi dur que la pierre et sa voix ferme. Je quitte enfin le mur pour m'approcher de lui, à vive allure, mes mains se posent sur son visage sans douceur « Ca ne fonctionne pas avec toi ? Ca ne fonctionne jamais. Y'a rien qui fonctionne correctement ! Sache-le » Ma main repousse sa joue vers la droite ou vers la gauche, je sais plus. Je ramasse mes fringues sur le sol et dégage de la salle de bain. Dans le salon, je m'arrête pour tenter de remettre mon pantalon mais mes membres tremblent tellement sous l'émotion que j'y arrive pas, plus j'y arrive pas, plus ça m'énerve. « Sorcière. Sorcière. Sorcière. » Je rumine dans ma barbe alors que mes jambes veulent pas m'obéir et refuse de rentrer dans ce fichu pantalon. Pourquoi tu me fais ça, sale vendu de corps ? Tu vois pas que tout ce dont j'ai envie c'est partir ? Fuir ? Menteuse. Oh putain. Toi. Je t'ai dit de te tirer. J'abandonne le pantalon. Il m'emmerde. « Je vous emmerde tous ! » Toi, sale corps de vendu. Toi, connerie de voix à la con. Toi, qui git dans la sale de bain qui croit à des mécaniques éteintes. Toi, sale pantalon. Toi, mot de 8 lettres qui crie sorcière. Et puis toi, oui, toi Delaney. Toi aussi je t'emmerde. Vous tous.
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Isao T. Morrison

Isao T. Morrison

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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeJeu 24 Mai - 12:00


Avalé par tes yeux immenses, en parler comme si c'était les miens.
Nager dans tes yeux, leur élégance. Voilà que moi, je baisse les miens.


Sa réaction… ne se fait pas attendre. Elle se débat. Contre mes propos. Qu’est-ce que ça signifie ? Que je l’ai prise sur le fait ? Ou que je me plante totalement sur la notion de piège ? Il y a une voix dans ma tête qui me poussait à la paranoïa. Elle voulait me piéger et elle se défendait comme elle pouvait. Mais il y a l’autre voix qui appelle la raison. Et je me défends à peine quand elle me balance des objets à la figure. Je ne tente pas d’arrêter leur vol, je me protège juste le visage. Ça n’empêche pas les objets de me percuter et de me faire mal. Ça ne m’aide pas à choisir quelle voix écouter. Je la vois, je l’entends s’énervée. J’ai envie de l’attraper, de la secouer et de l’arrêter. Qu’elle se taise. Un moment je voudrais revenir en arrière, là où j’étais en train de l’embrasser, de la caresser et de presser mon bas-ventre contre le sien. Elle revient vers moi toujours aussi furibonde. C’est étrange de la trouver sexy dans un moment pareil. Je suis pourtant toujours aussi dur et surtout paniqué parce qui arrive. Il n’y a rien qui fonctionne vraiment. Son regard plonge dans le mien un moment, je ne cille pas d’un chouya. Enfin, comme une vraie scène de ménage digne de ce nom, elle prend ses vêtements et quitte la salle de bain en claquant la porte. Je me sens bouleversé. Perdu. Ridicule aussi. En boxer dans ma salle de bain. Je ne prends pas la peine de me rhabiller. Je suis quand même chez moi. Je tergiverse toujours. Puis je sors à mon tour et la rejoins dans le salon. Elle est là, en train de se débattre avec son pantalon, répétant sans cesse ces mots : sorcière, sorcière, sorcière. Elle l’a donc mal pris. « Ne bloque pas sur Sorcière » Elle ne m’écoute pas. Ne se retourne même. Continuant à marmonner pour elle-même et de se battre avec son pantalon. Je croise les bras sur mon torse, attendant. Mais elle ne m’accorde aucun regard. Alors je réagis et m’active. Je l’attrape par les épaules et la retourne face à moi. « Delaney ! Ne bloque pas sur Sorcière ! » Oui je criais en prononçant ces dernières paroles. Je paniquai vraiment. Et même si je semble toujours aussi sec, la panique se lit dans mon regard. Je ne sais pas trop ce que je dois dire, ce que je dois faire. « Je ne m’excuserais pas, tu n’aimes pas les désolés mais… » Pause. Parce que ce que je vais dire me panique déjà. « Rien ne dure je suis parfaitement au courant de ça, mais il y a des choses qui durent plus longtemps qu’elles ne devraient. Je ne suis pas obligé d’en vouloir et de laisser faire ! » Je m’emporte parce que je panique. Je me sens glisser dans ce piège je suis incapable de remonter et je ne peux pas laisser faire ça. Je la lâche et m’éloigne d’elle. « Tu me mets hors de moi Delaney et ce n’est pas normal, tu ne peux pas faire ça ! Si je pouvais, je serais le premier à partir loin, mais c’est chez moi ici, on ne s’enfuit pas de chez soi c’est ridicule ! » Qui était ridicule là ? J’ai oublié. Je m’éloigne lui tourne le dos. Je ne sais pas où aller dans mon propre chez moi. Je tourne en rond, comme un lion en cage, regardant chaque recoin de l’appartement cherchant une échappatoire. Une échappatoire à quoi ? A qui ? Finalement je m’arrête et lance une dernière phrase : « Tu ne peux pas être ça. On n’a pas besoin des gens. Je n’ai pas besoin de toi, tu n’as pas besoin de moi. Alors pourquoi il y a un manque ? Avoir besoin des gens ce n’est pas bon, ça entraine la dépendance, la dépendance n’est pas bonne » Finalement, je m’échappais là où je pus. Je montais les escaliers de ma chambre, me retrouvais à genoux au pied de mon lit et en voyant ces draps, changé certes, mais qui me rappelaient cette soirée, cette nuit à ses côtés. C’était douloureux, frustrant, énervant. Je redescends alors laissant tomber la fuite. Ce fut à mon tour de marmonner pendant que je redescendais furieusement les escaliers. « Je n’ai pas besoin de toi, non pas besoin, pas besoin de toi » Puis je fonçais droit sur Delaney, comme si j’avais quelque chose à prouver. « Je n’ai pas besoin de toi » On aurait dit un alcoolique qui tentait de se persuader de sa non dépendance à l’alcool. Puis je l’embrasse. Furieusement, fiévreusement, passionnément. Je tiens son visage pour l’empêcher de reculer. Mais elle est aussi furieuse que moi. Elle remue contre moi et comme je ne veux pas l’interpréter positivement. Je la libère et recule lui laissant de l’espace. Et beaucoup moins convaincu et complètement paniqué, je lui assénais encore une fois : « Je n’ai pas, besoin, de toi ! »
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Delaney E. Mezsaros

Delaney E. Mezsaros
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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeJeu 24 Mai - 12:57


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La porte s'ouvre. Je veux pas. Je veux pas. Qu'elle reste fermée, scellée. Ce pantalon, il me sort par les trous du nez ! Enfile-toi ! Et laisse-moi partir, rentrer chez … non je n'ai pas de chez moi. J'ai rien. Tout n'est qu'illusion, que des molécules collées ensemble pour satisfaire l'oeil primitif de l'homme, rien n'est réel, tout est faux. Tout va disparaître. Je ferme les yeux, serrant mon pantalon dans mes poings serrés. Enfile-toi ou disparais, tu n'es pas réel. Sa voix s'élève dans l'appartement mais elle va disparaître, elle aussi alors je ne veux pas l'entendre, pas la laisser s'infiltrer dans mes tympans. Je ne veux pas. Pourquoi s'habituer à des choses qui disparaisse ? Pourquoi ? Je ne veux pas. JE NE VEUX PAS. Tu m'entends. Sa voix s'élève, ses mains me tournent vers lui aussi sec qu'un fouet, je secoue la tête à la négative comme une enfant qui refuse d'écouter. Je lâche le pantalon qui va crever à mes pieds et pose avec force mes mains sur mes oreilles désireuses de bloquer le son de sa voix qui me percute. « Ne me hurle PAS DESSUS » Eclate ma voix de plus en plus fort. Y'a une brèche quelque part, un éclair qui zèbre l'obscurité de mes yeux fermés, aveugles. Je revois ce père qui me hurle dessus après une garde qui s'est mal passée, qui me gronde d'avoir besoin de mes parents, qui m'arrose de reproches sur ce que je dois faire mais que je ne fais pas. Tais-toi. Tous les deux taisez-vous ! Je continue de rester aveugle, je veux être aveugle et sourde. Ses mots traversent la barrière de mes mains et continuent la danse des poignards. « Rien ne dure, rien ne dure. Tu mens, Isao ! Tu mens ! Tout s'envole ! » Je ne sais pas si je parle à moi-même ou à lui. Je ne sais pas, je ne sais plus. Soudain, mes mains lâchent leurs emprises sur mes oreilles alors que je me tourne vers lui d'un volte-face trop rapide, tellement rapide que ça m'en donne le tournis. « C'est tes émotions, c'est ton problème ! Je peux faire tout ce que je veux ! Je peux sauter par cette fenêtre, je peux reprendre et donner ou j'en sais rien te faire avaler ce pantalon qui veut pas s'enfiler ! Mais je sais pas ce que je veux, toi, apparemment tu sais ! Si tu veux te casser d'ici, fais-le ! Tourne pas autour du pot ! Arrête de mentir ! De te mentir ! » Hypocrite. Je suis hypocrite, je l'insulte de ce que je suis entrain de faire depuis que j'ai mis les pieds ici ou non, depuis que je suis partie il y a deux semaines. Il s'éloigne, c'est ça. Vole, va loin ! Enfuis-toi ! Fais ce que tu veux faire ! Fais-le ! Tu as la chance de savoir ce dont tu as envie. Un manque ? Quel manque ? Y'a pas de manque. Ca aussi, c'est une illusion. Une illusion pure et simple. Menteuse. Tu vas te taire toi ! Va-t-en sinon je m'étouffe avec ce pantalon pour que tu ne parles plus jamais ! Je pointe un doigt accusateur vers lui. « Quel manque ?! Y'a pas de manque ! Arrête de me mentir ! Ne me mens pas ! Ne me mens pas ! Y'a rien de tout ce que tu dis ! C'est du vent ! » Il prend la tangente vers le haut, plus proche du ciel. J'hurle de colère alors que ses pas martèlent l'escalier de bois le menant aussi haut que les cieux. Mes poings se serrent, tellement que mes ongles s'enfoncent dans ma chair. J'enrage toute seule, j'attrape avec hargne mon débardeur et alléluia, lui, il s'enfile tout seul. Je donne un coup de pied à la chaise juste là, elle se renverse et je m'arrête, je l'observe, perdue. J'entends les battements de mon coeur affolés par l'émotion qui résonne dans mon crane prêt à exploser. Cela fait combien de temps que je n'étais pas entrée dans une telle colère ? Longtemps je crois. Très longtemps. Je fais quoi en attendant ? Je fais quoi maintenant qu'il est dans sa tour ? Je pars ? Je vais le rejoindre ? Rien de tout cela, je reste paralysée, plantée devant la chaise renversée qui nous ressemble en plus neuve, en moins fêlée. J'entends ses pas qui redescendent, qui quittent ciel pour revenir sur terre, pour revenir en enfer. Il broie des mots sur ses lèvres, je fronce les sourcils alors que tel un taureau devant un drap rouge, il file sur moi. Pour peu, il me rentrerait dedans. Je secoue la tête à nouveau mais je n'ai pas le réflexe de me boucher les oreilles. Les poignards s'enfoncent plus profondément, bien loin dans la chair, passant sur le coeur. Comment est-ce possible ? Comment ? Il y a pas accès, il existe pas. C'est pas vrai. Soudain, comme un éclair zébrant un ciel ensoleillé, comme un orage capricieux et violent, ses lèvres s'emparent des miennes sans douceur comme s'il était pirate et qu'il voulait faire siennes des terres inconnues et sauvages par la force, sa main s'ancre sur mon visage pour m'empêcher de fuir. Je me débats comme je peux mais pas de toute mes forces parce que ce baiser, je le veux mais je ne le veux pas aussi en même temps. Par pure fierté. Je sens une averse en moi remonter le long de ma gorge et trouver issue de secours à mes yeux. Je les ravale. Je ne sais pas ce que je veux mais j'aime avoir le choix, j'aime sentir que je suis pleine de liberté. Il m'emprisonne de sa poigne, de ses mots. Il me relâche enfin, me rendant ma liberté ou presque, il répète ses mots encore qui ont le don d'emprisonner mon coeur dans un cercueil rempli de spectres bouffeur de chair humaine. Je le repousse d'un geste sec des bras, du plus fort que je peux. « J'avais compris la première fois ! » Malgré la distance émise par ce geste, je rompt le gouffre entre mon corps et le sien. « J'avais compris ! J'ai compris » Mes poings serrés se fondent sur son torse qui résiste face à la puissance bien faible de mes petits poings « Pas besoin de le répéter encore et encore, encore et encore ! Je suis pas sourde ! » Je continue de le taper comme une gamine à qui on refuse un caprice, qui veut pas entendre raison, qui veut pas se faire une raison, au fond, c'est peut-être cela. « Je n'ai pas besoin de toi, non plus ! » L'averse redouble et trouble ma vue. NON. Non. Je ne veux pas. Je m'aveugle en posant ma tête sur son torse pour cacher le tout alors que mes poings continuent de jouer du tambour sur son corps « Je veux pas avoir besoin de toi de toute façon puisque tout n'est qu'illusion, rien ne dure » Je veux pas avoir besoin de lui ! Je ne veux pas ! De toute façon, il finira par m'engueuler comme mon père a fait déjà avant lui. M'en vouloir d'avoir besoin alors il faut pas avoir besoin, faut pas. De toute façon, j'ai pas besoin. C'est pas vrai. Si c'est vrai.
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Isao T. Morrison

Isao T. Morrison

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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeVen 25 Mai - 7:29


Avalé par tes yeux immenses, en parler comme si c'était les miens.
Nager dans tes yeux, leur élégance. Voilà que moi, je baisse les miens.


Je l’entends. Je voudrais pouvoir lui expliquer que c’est moi-même que je tente de convaincre. Que ce n’est pas à elle que je parlais vraiment. Que ce n’est pas à elle que j’expliquais ça. C’était moi. Que je voulais convaincre. A cause de cette impression de glisser vers quelque chose d’inconnu, ou de connu justement. Mais quelque chose vers laquelle je ne voulais pas aller. Je me débattais. Comme elle se débattait contre moi. Elle me repousse violement et m’assène de paroles violentes. Et puis ses poings viennent remplacer ses mots, ils viennent remplacer la violence verbale, la rendant physique. Ça ne fait pas spécialement mal. Mais à coup répété ce n’était pas spécialement agréable. Elle me martelait le torse en continuant à m’invectiver. Et c’est étrange, plus elle frappait, plus je redescendais. Plus moi je me calmais. Chaque coup me faisait réagir positivement. Au début tendu, je la laissais finalement se défouler sur moi sans réagir. L’écoutant, tête basse. Mes idées se remettent en place peu à peu. Ses joues se mouillèrent et ses paroles devinrent moins compréhensibles à mesure que les sanglots la prenaient. Mais elle ne s’arrêta pas de frapper. Même quand elle s’appuya contre moi elle continua à frapper. Ok d’accord, c’est assez. Elle se faisait du mal, elle avait mal. « Delaney… » Mais elle ne s’arrêta pas. Elle continua, encore, le plus fort qu’elle pouvait. C’est bon ça suffit. J’attrape ses poignets mais à mon contact elle se débat violement. Je ne me laisse pas démonter. Je continue à la tenir et je finis par la retourner, dos à moi, les bras croisés sur son torse. Je la serre contre moi, la maintenant ainsi, pour ne plus qu’elle frappe, qu’elle ne se fasse pas mal. Je la serre contre moi, mais ça ne la calme pas. Et je murmure des mots, calmement. Je répète son prénom. Je l’incite à se calmer. J’essaye de l’amadouer avec de petits mots. Elle continue à se débattre à pleurer. Je ne sais pas trop comment, mais à un moment, on se retrouva à genoux sur le sol de l’appartement, elle toujours prisonnière et moi dans son dos à essayer de la calmer. Peu à peu, elle cesse de se débattre. J’entendais toujours les pleurs mais elle a arrêté de se battre contre moi. Ma poigne sur ses mains se desserrèrent, devinrent plus protecteur autour d’elle. Je glisse mon nez contre son coup et embrasse sa peau, une fois. « Je ne suis pas un menteur » Dis d’une voix calme et douce. C’est vrai, je ne mens pas aux autres. Je me mens peut-être à moi-même mais pas aux autres. Il y avait un manque. J’avais senti un manque quand elle n’était pas là. Je ne mentais pas. Mais elle n’avait pas envie de l’entendre. Je pense que c’était plutôt ça. Elle ne veut pas entendre. Moi non plus je ne veux pas entendre. Le manque. Il ne doit pas il y en avoir. Parce que ce n’est pas compris entre nous. On n’en a pas parlé. Et nous n’en voulons pas visiblement. Pas de manque entre nous. Juste nous. C’est tout. Pas de manque. C’est ce qu’on désire. Ce que je désire et ce qu’elle a l’air de désirer. Je caresse sa joue avec la mienne. Toujours dans l’espoir de la calmer. « Delaney, si tu dis vrai, si tout est éphémère, si tout finit par s’envoler. Il n’y a pas de problème alors » C’est vrai, pas de problème. En suivant sa logique, je ne vois pas pourquoi je panique. Il n’y a aucune raison de paniquer. Je ne vais plus paniquer. Il n’y a pas de raison de paniquer. « Il y a juste toi et moi. On pourrait continuer et attendre que ça s’envole tout seul » On pourrait. Si rien ne dure. On peut être ensemble attendre que ça finisse. Profiter. Non ? Rien ne dure. Rien ne dire. C’est elle-même qui le dit. Je ne sais pas comment j’en arrivais là, mais j’avais commencé à la bercer dans mes bras, pour l’aider à calmer ses sanglots. « Juste deux personnes, consentantes qui profitent de la vague, qui suivent le mouvement, jusqu’à ce qu’à s’en aille tout seul » J’eus un petit rire dans son cou. Je me sens ridicule. Je pense qu’elle a arrêté de pleurer. Son corps n’est plus secoué de sanglots en tout cas. « Mes métaphores ne sont pas vraiment top, tu peux te moquer moi, n’hésite pas » Puis j’embrasse sa joue encore une fois.
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Delaney E. Mezsaros

Delaney E. Mezsaros
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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeVen 25 Mai - 9:27


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Y'a un murmure qui s'élève au loin, qui remonte et se glisse dans les fissures qu'il peut trouver, il se faufile comme un fantôme qui tente d'hanter quelque chose, un endroit mais en vain. Mon prénom, je sais que c'est mon prénom et plus je m'entête à le rend sourd, à le nier, à rejeter son existence, plus elle prend de l'ampleur, de la force et s'écroule dans mes tympans. Je ne veux pas entendre, je suis sourde. Je cogne encore et encore juste pour faire taire cette voix, pour que ce murmure s'envole et parte loin, là où elle peut crier sans que je l'entende. Existe mais loin de moi. Existe mais sans moi. Existe quand moi je ne veux plus être de la fête. Rébellion. La voix se matérialise en des mains fermes qui m'arrêtent, me stoppent. Non. J'ai dit existe sans moi ! Je me débats plus fort, de plus en plus fort. J'attrape pour repousser, je repousse pour rattraper. Je ne sais plus si je tente de me débattre pour me libérer ou si au contraire, je fais tout cela pour le retenir. Existe loin de moi. Non. Existe à côté de moi. Juste là. là. là. Avec moi. Là. Je veux pas. Je veux. Je sais pas ce que je veux. Quand on veut, on peut. Et quand on ne sait pas ce qu'on veut ? … eh bien on ne peut rien faire, on est que des corps sans patron, juste des chairs vivantes qui bougent, des pantins mais tout est fade. Fade, fade. Il chante des mots magiques, parfois récite mon prénom. Je veux être sourde mais il existe trop fort, trop bien, je finis par l'entendre, encore et encore même si je me débats corps et âme. L'averse, elle s'écoule, se mue en pluie torrentielle. Je ne sais même pas pourquoi je pleure, je ne sais même pas pourquoi. Je n'ai pas pleuré depuis tellement longtemps, peut-être trop longtemps. Faut croire que le barrage forgé depuis ces années s'est brisé, pourquoi il s'est brisé aujourd'hui ? Parce que tu as rompu ta promesse. Quelle promesse ? Celle que tu as faite depuis longtemps, celle de plus avoir besoin de qui conque. Ce n'est pas vrai. Je noie la voix dans les torrents salés, il ne faut pas déterrer les vieux cadavres, rien ne dure, rien ne dure, rien n'a duré jusqu'ici. J'abandonne les armes, la fatigue se diffuse dans mes membres. Le corps s'épuise et l'esprit semble s'endormir. Une guerre, ce n'est jamais l'idéal mais elle nous rapproche du sol pour nous ramener d'où on vient : la terre. Le contact froid du sol me tient éveillée alors que ses mains autour de mes poignets, son visage dans le creux de mon cou, ses baisers papillons sur ma peau me donnent envie de dormir, apaisée, comme un bébé qui a finit de faire sa petite crise de nerf et qui maintenant veut faire une sieste. Je hoche de la tête pour lui répondre, sagement, tout à coup plus calme. Il y a des choses qu'il ne faut pas dire car elles comportent trop de conséquences et le mensonge sert à cela, les cacher, les enterrer mais quand il sert à autre chose que cela, il devient mauvais et méchant. Nous ne sommes pas des menteurs mauvais et méchants mais nous sommes menteurs non ? Oui. C'est pas grave. Je fais partie des menteurs biens. « Il y aura toujours des problèmes à cause de la différence des gens mais ça s'envole » Le sol, je le contemple, j'y ai laissé quelque larmes qui le tâche de petits rond sombre, j'y ai laissé mes empreintes. « On peut faire tout ce qu'on veut de toute façon. Même être des vagues qui suivent le mouvement » Malgré moi, j'étouffe un rire alors qu'il déposer des baisers sur ma joue humide. Rire en pleurant, c'est singulier, j'aime bien. « Je me moque pas. J'aime bien. On est comme des surfeurs sur une grande vague qui peut disparaître à tout moment, faut juste pas qu'on se noie. Oui. Il ne faut pas se noyer » Mes poignets encore emprisonnés tendrement, j'esquisse des mouvements de vagues avec mes mains qui montent vers nos visages. « Si tu te noies, ne t'en fais pas, je viendrais te chercher » Si je me suis pas noyée avant. Si je me noie, je crois que j'aimerais qu'on me laisse percevoir le fond de l'océan noir pour le hanter. Ca serait bien ça non ? Je me défais doucement de ses mains avant de les prendre dans les miennes. Je porte ses doigts à mes joues et tuent les dernières larmes qui leur roulent dessus afin de finir leurs courses sur ses mains. J'ai toujours celle qui a séché mes propres larmes, personne d'autre, non. Personne ne les a vu. Je restais cachée sous mon lit, je les gardais pour moi précieusement enfant parce que je savais que je n'avais pas le droit de pleurer devant mes parents, ils ne voulaient pas. Une enfant ça ne pleure pas. Une adulte, ça peut ? J'en sais rien. J'ai rien vu venir je n'ai pas pu me retenir. J'arrive à rien en présence d'Isao, tout ce que j'ai connu, tout ce que j'ai été, ça n'a plus aucun sens, ça ne compte plus car tout est une constante renaissance où je dois tout réapprendre, même faire connaissance avec moi-même. « Cela fait des années que je n'ai pas pleuré, des années … C'est bizarre. J'ai l'impression d'avoir été ravagée par une tempête ... » Je garde un silence puis je quitte tout pour me retourner face à lui, une jambe de chaque côté de lui. « Ne me hurle plus dessus. Comme quand tu as chassé l'autre moche, comme y'a quelque instant. Tu sais, je n'aime pas ça... Pire encore que les désolés. » Je passe une main sur son visage, son cou, sa clavicule puis enfin son torse un peu rougit par mes coups. Je laisse mes doigts y trainer comme pour demander pardon, pour s'excuser auprès de son torse. Mon corps s'approche du sien, se serre au sien. « J'voulais pas t'abimer. Je voulais pas t'user. Je voulais pas te casser. Je voulais pas. » J'éloigne mon visage pour me retrouver face à lui, juste face à face. Je lui souris. Je dois avoir les yeux bouffi, rougi ou je ne sais quoi mais je m'en fiche, je suis ce que je suis. Je pose mon front contre le sien et je rigole. Je rigole parce qu'on ne ressemble à rien, ni l'un, ni l'autre, surtout moi mais j'aime bien qu'on ressemble à un tel bordel que même nous on s'y retrouve pas. J'aime bien ce qu'on est parce que c'est comme ça et puis c'est tout. Sans artifices, juste un bordel monstre. Mais c'est lui et puis c'est moi.
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Isao T. Morrison

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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeSam 26 Mai - 7:45


Avalé par tes yeux immenses, en parler comme si c'était les miens.
Nager dans tes yeux, leur élégance. Voilà que moi, je baisse les miens.


Le calme revenu, je me sens apaisé. Il y a quelque chose qui se libère en moi. Je ne la retiens plus, je la serre dans mes bras. La différence est là. Elle rit. Je ne sais pas pourquoi. Mais elle rit. J’aime quand elle rit, je préfère ça à ses pleurs. La douce mélodie de son rire, elle m’avait manqué. Je ne l’avais plus entendu depuis longtemps, depuis deux semaines. J’entends le rythme de mon cœur qui s’accorde. Ça s’apaise. Elle reprend ma métaphore de la vague mais en parle beaucoup mieux que moi. J’ai un petit sourire alors qu’elle attrape mes mains pour essuyer ses larmes. J’embrasse sa nuque alors qu’elle m’apprend qu’elle n’avait plus pleuré depuis longtemps. Etrange dit-elle ? Je ne suis pas d’accord. Pleurer signifie une vie triste et malheureuse. Qu’elle m’apprenne que ça ne lui était plus arrivé depuis longtemps me plaisait et m’inquiétait un peu. Parce que j’avais provoqué ces larmes. J’étais responsable de son chagrin. Ça me faisait mal. Je ne veux plus jamais la faire pleurer. Quand elle se retourne pour me faire face et se rapprocher de moi, je sais que je ne veux plus jamais causer ses larmes. Je vois son regard, son visage bouffi, il me sourit. C’est ce que je désire. Son sourire. Uniquement son sourire. Pas de larmes, pas de colère, juste le sourire, pour elle. Son sourire, pour moi. Elle me regarde et caresse ma peau, me demandant de ne plus jamais lui crier dessus. Je la laisse me caresser du bout des doigts, sans oser la toucher. « Je ne suis pas quelqu’un qui hurle d’habitude, je suis plus mesuré, je ne frappe pas non plus. Je ne le ferais plus » Je ne promets pas. J’appris à ne pas faire des promesses à tout bout de champs. Surtout quand je ne suis pas sûre de pouvoir les tenir. Delaney était à part. Je ne savais pas comment j’avais pu m’énerver ainsi. C’était arrivé, ça pourrait recommencer. Je n’ai plus qu’à faire en sorte que ça ne se reproduise pas. Mais je ne jurerais pas. Je suis quelqu’un d’impulsif, un peu trop guidé par mes émotions. Mais je ne suis pas un coléreux d’habitude. Ce n’est pas moi l’homme de tout à l’heure, pas mon état normal. Elle passe ses doigts frais sur la peau rougie de mon torse, désolée de m’avoir frappé. Elle se serre enfin contre moi et mes bras se referment doucement dans son dos. « Je suis plus solide que j’en ai l’air, tu ne peux pas me casser, ne t’en fais pas pour ça » Menteur. Il est si facile de briser les gens. Il suffit de peu pour casser l’esprit des gens, une fois que l’on a trouvé le point faible, on attaque et ça ne prend pas bien longtemps avant de voir l’autre tomber à genoux devant le coup. Mais il n’en était pas question ici. Non. Alors je chasse cette pensée, celle qui me souffle qu’il faudrait bien peu à Delaney pour trouver l’endroit où ça fait mal et appuyer. Elle pourrait le faire si elle le voulait. Nous pouvons faire tout ce que nous voulons. Je n’y pensais pas. Je ne préfère pas y penser. Ce n’est pas utile. Elle pose son front contre le mien et son rire se déclenche encore une fois et mon cœur s’allège à ce son cristallin. Alors à nouveau guider par une émotion, une impulsion, je m’éloigne d’elle un instant pour pouvoir passer un bras sous ses genoux et l’autre dans son dos pour la porter jusqu’à la salle de bain. Je la dépose près de la baignoire, remet le robinet en marche pour réchauffer l’eau un peu tiédie. Puis je me retourne vers elle. J’enlevai d’abord mon boxer puis m’occupai d’elle. Doucement, j’enlève son haut qu’elle avait réussi à replacer dans le salon. Puis j’enlevais le bout de tissus protégeant de ma vue son intimité. M’attardant sur ses jambes que j’embrasse au passage pendant qu’elle m’aide en passant les pieds en dehors. Puis je me relève et la serre contre moi, peau contre peau, cœur contre cœur. « Juste toi et moi, dissociables, consentants, qui suivent leurs envies jusqu’à ce que ça s’envole… ? » C’était un bon résumé je pense. Nous ne sommes pas un tout. Nous sommes deux. Nous. Il n’y a pas de nous. Elle et moi. Moi et elle. Pas de nous. Deux personnes différentes. Puis sans attendre sa réponse, je l’embrasse avec douceur comparé à l’échange que l’on venait d’avoir. Puis l’entraine avec moi dans l’eau chaude. Elle se plaça en face de moi, appuyé contre l’autre bord. L’eau continue de couler, bien que la place qu’on occupe la fasse déjà grimper bien haut. Encore un peu puis j’arrête le robinet. « Delaney, je voudrais savoir. Si je te pose des questions sur toi, me répondras-tu ? » Je ne voulais pas la forcer à parler d’elle. Peut-être qu’elle ne voulait pas que je sache. A vrai dire, ce n’était pas très important. Mais ma curiosité est bien réelle. Je voudrais à la fois tout connaitre sur elle et me préserver de ce savoir. Comme si ça signifierait quelque chose d’autre. J’appuyais un coude sur le rebord et ma main vint légèrement soutenir ma tête. Plongeant dans les yeux de Delaney, comme si rien ne venait d’arriver. Pas de disputes, pas de cris, pas d’excuses. Passons ?
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Delaney E. Mezsaros

Delaney E. Mezsaros
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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeDim 27 Mai - 10:54


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Il y'a des choses que je sais, que j'ai apprises par coeur comme la hauteur règlementaire d'un plafond, les règles de l'architecture, de construction, comme que le feu brûle, que le froid glace et que la mort enlève. Je sais des choses mais tout le reste, je ne sais pas, je ne connais pas et les réponses sont nulles parfois invisibles, parfois inexistantes. Il y a un néant inexplicable mais qui est bien là, qui existe malgré nous. Il y a bien des choses que je ne sais pas et bien peu de chose dont je connais l'origine, le pourquoi le comment mais face à ces mots. Je sais. Je savais déjà avant qu'il le dise, avant qu'il les sorte. « D'accord » Une mince pause, je parcours son visage du regard « Je le sais » Rien de plus, rien de moins. Ce n'est pas l'arrogance d'une savante qui croit tout savoir, ce n'est que l'énonciation pure et simple d'une vérité qui se perd dans un souffle et qui part entre nos deux corps réunifiés mais balafrés. Il y a des vérités à dire et d'autres qui ne disent pas, qui se terrent Celle-ci était à dire. J'acquiesce face à ses mots. Tu ne peux pas me casser. J'espère, je le souhaite, j'en ai pas envie, je ne veux pas le fissurer, le briser. Je ne sais même pas comment je ferais cela de toute façon. D'un coup sec de paroles ? Par un geste violent ? Non. Il l'a dit : je ne peux pas. Alors il faut que je le crois et je le crois. Il ne mentirait pas de toute façon, pas sur cela. Je ne m'en fais plus, j'écoute ce qu'il dit. Cette pensée s'élève et quitte mon crâne, tant mieux. Va-t-en. Du sol, je m'élève, je quitte terre ferme. Je ne vole pas ou presque, je suis dans ses bras, portée comme une mariée qui rentre chez elle mais l'illusion est tout autre et rien ne nous relie Isao et moi. Rien du tout. J'observe le plafond qui défile au fur et à mesure qu'il me ramène sur nos pas, dans la salle de bain. J'ai l'impression d'être une poupée de chiffon qui n'a plus d'énergie, je dirais presque une petite poupée de porcelaine fragile mais je n'aime pas ce genre d'adjectif sur ma personne, je n'aime pas ce mot. Pourtant, en sa présence, cela ne me dérangerait presque pas. Oui en la sienne de présence car il ne peut pas me briser, non pas qu'il ne le pourrait pas mais je sais qu'il ne le ferait pas. Il y a des choses qu'on sait sans savoir pourquoi ni comment. On sait et puis c'est tout. Je retouche terre, mes pieds retrouvent le contact froid des carreaux et je me surprend à frissonner légèrement alors que le robinet reprend sa symphonie en symbiose avec la baignoire. Isao se tourne vers moi et se défait des barrières de tissus face à moi. Je laisse mon regard errer sur tout son corps maintenant dans son plus simple appareil puis mon tour vient. Les barrières fines tombent à terres comme des armes. Je me laisse faire, docilement, je ferme les yeux quand ses lèvres se posent sur la peau nue de mes jambes, un papillon semble se perdre dans mon bas-ventre et faire des tourbillons affolés en quête de liberté. Je ré-ouvre les yeux quand je sens sa peau contre la mienne, tiède, remplie de vie. Oui, jusqu'à que ça disparaisse.Car ça disparaîtra, car tout ne dure pas. Il y a des choses qui se savent, qui sont là comme une évidence car rien ne les a jamais contredite mais je n'ai pas le temps de répondre qu'il me coupe l'herbe sous le pied d'un baiser ce qui est mieux, bien mieux. Y'a des choses que l'on a pas besoin de dire. La tendresse de ce baiser jure avec le précédant mais j'en apprécie les bienfaits et les sensations. Et bientôt, l'eau tiède rencontre mon corps alors que je rabat mes jambes contre moi-même passant mes bras autour alors que l'eau monte et monte pour dévorer nos corps nus. Je ne dis rien et l'observe juste dans un silence brisé par la mélodie de l'eau. Le silence refait face alors que le robinet se tait sous la main de l'homme face à moi. Son regard me sonde, me traverse et semble s'enfouir dans mon esprit. La question s'élève et instinctivement, je me mords la lèvre inférieure. Est-ce que je veux qu'il sache ? Qu'il sache ce qu'il y a au delà des remparts, là où personne ne va jamais ? Est-ce que je veux qu'il sache ? Je ne sais pas. Sans un mot, je me laisse glisser contre le rebord jusqu'à immerger complètement ma tête dans l'eau prenant la position d'un foetus dans le ventre de sa mère. Je reste aussi longtemps que mes poumons me le permettent laissant l'eau chaude prendre possession pleinement de mon corps. Mes pensées se mélangent et s'entrechoquent. Répondrais-je ? Je ne sais pas et il faudrait que je sache. Qu'il y a-t-il à savoir sur moi ? Pas grand chose. Il n'y a rien mais delà des murs, des murs que j'ai forgé, est-ce des choses qu'il faut savoir ? Moi-même je ne sais pas tout parce que je ne veux pas les voir. Je remonte enfin et prend une grande inspiration pour gorger mes poumons avant de poser mon menton sur mes genoux toujours repliés. Ses yeux me regardent toujours avec une telle profondeur que pour une fois, en sa présence, je me sens déstabilisée. J'ai toujours refusé de parler de moi aux hommes qui me demandaient plus, plus que je ne pouvais donner. J'ai toujours dit que savoir que je m'appelais Delaney suffisait et même que c'était déjà trop. Là. C'est différent. Tellement différent que je me sens bizarre, étrangère. « Je répondrais dans la mesure du possible. Que veux-tu savoir, Isao ? » Les mots passent la barrière de mes lèvres et vont plus vite que mes pensées. Je ne peux ravaler ni les tuer dans l'air alors … soit, qu'il en soit ainsi. Et pour une fois, je me sens vulnérable. J'étends une de mes jambes pour que mon pied rentre en contact avec le sien comme pour me rassurer de quelque chose. Du bout des orteils, je l'effleure. Le toucher sous l'eau, une nouvelle sensation.
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Isao T. Morrison

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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeMar 29 Mai - 8:38


Avalé par tes yeux immenses, en parler comme si c'était les miens.
Nager dans tes yeux, leur élégance. Voilà que moi, je baisse les miens.


Elle me regarde, réfléchit, puis me fuit. En s’immergeant totalement, elle se cache à ma vue. Je souris. Je regarde sa silhouette dans l’eau. Des formes déformées par le miroir de l’eau. Des formes qui rappellent Delaney mais qui ne sont pas elle. J’attends. Qu’elle se décide à remonter me voir. M’affronter. Pourquoi se cache-t-elle ? Je l’ignore. Je la regarde s’enfoncer, je la vois enfin remonter. Des perles d’eau qui dégoulinent de sa peau, ses cheveux se sont collés à son visage. C’est une image extrêmement sexy qui se dévoile à moi. J’essaye de ne pas afficher la plaisir que cette image fait naitre en moi. Ce n’est pas utile en soi. Je n’imaginais pas le nombre de personne qui rêverait d’être à ma place. Dans un bain avec une créature de rêve. Je n’avais plus très envie de poser mes questions-là. Elle se replie néanmoins. Ses jambes contre elle, le menton posé sur ses genoux. La baignoire n’est pas bien grande mais elle arrive néanmoins à m’empêcher de la toucher d’une façon ou d’une autre. J’ai envie d’étendre mes jambes, mais je ne le fais pas. Les gardant pliées, un peu écartées. Elle est mal à l’aise. Au fond, elle n’a pas envie de répondre à mes questions. Ça se voit. Ça sort par tous les pores de sa peau. Ça me crie presque dans les oreilles et pourtant elle me dit oui. Elle accepte de répondre, dans la mesure du possible. Je traine à lui poser des questions. Ça ne m’intéresse pas d’habitude. De connaitre la vie de l’autre. Là, ça m’intéresse. Mais de la voir réticente mais néanmoins prête à me répondre me le rappelle. « Laissons tomber les questions, enfin ce genre de questions » Elle étend sa jambe pour rencontrer ma peau. S’ouvrant en partie à moi, mais restant à moitié renfermée sur elle-même. Je me redresse alors, faisant clapoter l’eau autour de nous. Je me redresse et par là, je me rapproche d’elle, passant mes jambes de chaque côté d’elle. Mes mains glissent sur ses genoux, sur ses cuisses, dans l’eau. Elle relève la tête pour être à ma hauteur. « Tu te fermes, pourquoi tu te fermes ? » Repliée la sorte, c’était une position fermée. Elle se protégeait. Mes mains s’avancent, caressant ses épaules, ses bras. Le toucher mélangé à l’eau. Un autre toucher. Un autre genre de toucher. Je reviens à ses jambes et une à une, délicatement, je cherche à la étendre au-dessus des miennes, autour de mes hanches. Là, c’est mieux. Et pour être sûre qu’elle ne se ferme pas à nouveau, j’attrape ses mains sous l’eau et viens les déposer sur mes épaules. Pour être sûr. J’ai une vue claire sur son corps, mais j’ai la politesse de ne rester qu’à ses yeux. « Que voulais-tu me cacher ? » Mes mains elles, caressent ses cuisses en se retenant de les agripper. On essaye de ne pas être guider par nos instincts primaires, même quand l’image est assez alléchante pour y céder. Elles finissent néanmoins par arrêter cet incessant va-et-vient. A mi-hauteur et malgré moi s’agrippe quelque peu à elle. Je me penche encore pour me rapprocher de son visage. « Je connais déjà un peu ton corps, tu connais un peu déjà le mien. Ne te ferme pas à moi. Que dirais-tu d’apprendre à se connaitre dans ce sens-là ? Je veux bien oublier mes questions sur toi » Je me tends un peu vers elle. Pour embrasser ses lèvres délicatement. Je lui proposais une échappatoire à mes questions. Je m’en offrais une également. Je n’ai jamais été curieux sur la vie de mes conquêtes, je n’ai jamais posé une seule question. Finalement, je n’étais pas sûr de vouloir commencer maintenant.
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Delaney E. Mezsaros

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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeMar 29 Mai - 12:12


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Je connais son visage pour l'avoir observer même en une journée, une soirée unique mais je continue parce que j'aime les formes anguleuses de son visage, chaque recoin. J'apprécie à glisser mon regard sur ses épaules, son torse à moitié immergé et le reste de son corps déformé par les flots. On dirait une île perdue en pleine mer, juste un coin perdu paradisiaque mais moi, j'y ai accès, j'ai la carte pour m'y rendre mais je ne fais rien. Mes pensées tentent de rester sages au plus possible mais la tâche devient de plus en plus dure. Le silence perdure, les questions ne semblent pas tomber pour tenter de me noyer mais je les attends, j'ai dit que j'y répondrais, je le ferais. Pourtant sa voix s'élève dans la pièce et résonne. Laissons tomber. Je soupire, je pense, de soulagement. Ce genre de questions. Quelle genre de questions il voulait me poser ? C'est une chose que je ne saurais peut-être pas et ça m'arrange d'une certaine manière même si ma curiosité est piquée, je me demande bien ce qu'il aimerait savoir sur moi, qu'est ce qui mérite attention quand moi je n'y prête pas. Je ne dis rien, j'hoche simplement la tête étant en accord avec ces mots. Les mots me manquent comme s'ils se tarissaient exprès face à des questions adversaires qui pointaient leurs nez. L'île perdue se rapproche de plus en plus de moi, il passe ses jambes autour de moi alors que ses mains voguent sur ma peau sous l'eau, comme des sous-marins tout doux. Malgré tout, il pose tout de même une question, mon éloquence se fait aussi sèche qu'un puits sans eau. Pourquoi je me ferme. Très bonne question. Je ne sais pas. Répondre à cette question, ça m'expose ? J'en ai aucune idée. Faudrait-il savoir la réponse. Je garde silence alors que les sous-marins errent sur la peau de mes bras, de mes épaules, plus chauds que l'eau tiède. Avec leurs aides, mes jambes se délient une à une et s'enroulent autour de lui retrouvant une proximité plus appropriée et faisant fuir mes portes fermées. Guidée, je laisse mes mains se réunirent derrière sa nuque. Je ne nie pas le faite que je me ferme, il l'a vu, ça ne servirait à rien de nier, de mentir, on a dit : plus de mensonges, alors pas de mensonges. Je le regarde, je me noie dans son regard. « Je sais pas … Je ne devrais pas me fermer à toi ? » Simple question mais je pense qu'elle contient beaucoup plus qu'elle ne semble laisser croire. Peu importe. « Je n'ai rien à cacher particulièrement à toi ou qui que ce soit. Je n'estime juste pas que ce soit intéressant » Simple vérité. Mon passé, mes silences, ce ne sont que des écorces d'un arbre mort depuis bien longtemps, qui a tenté de survivre pendant quelque années avant d'abandonner. Sans eau, un arbre ne survit pas et j'ai arrêté d'arroser, plus d'espoir. Un frisson me parcourt l'échine quand les sous-marins effleurent mes cuisses réveillant un feu ardent en mon bas-ventre, je tente de rester sage, le plus possible comme si il fallait que ce moment dure, qu'il soit moins fougueux que la dernière fois, comme si la douceur tout à coup avait sa place. Alors qu'il se penche vers moi, je ne résiste pas et pose mon front contre le sien me confrontant à ce désir fou de m'unir à lui. Un sourire étire mes traits et l'appréhension de questions s'envole. « Ca serait avec plaisir, Isao. Apprendre à se connaître en prenant notre temps, en ne frusquant rien et en se délectant de ce moment. » Comme pour sceller cette entente, nos lèvres se rencontrent. Bien plus facile à dire qu'à faire mais je met de moi-même pour ne pas brûler les étapes et le dévorer tout entier. La situation n'est pas enclin à être sage mais qu'importe. Mes mains se perdent dans ses cheveux, caressent sa texture, leur longueurs alors que j'embrasse son arcade sourcilière, l'arête de son nez, ses pommettes, son menton. Mes mains parcourent un chemin invisible de sa nuque à son dos jusqu'à l'arrondi de ses épaules. Mes doigts sont légèrement fripés et offrent une sensation différente à mon toucher. Mes cuisses s'ouvrent légèrement plus comme pour effleurer sa virilité, je me fais force pour rester raisonnable alors que la tête me tourne déjà et que ma respiration se saccade. Des papillons font une rébellion dans mon bas-ventre et font appel à un corps-à-corps que je me refuse. Prendre le temps. Ma féminité caresse dangereusement sa masculinité, juste des contacts simples mais déjà porteur d'un désir qui commence à me ronger avec une telle ardeur qu'il devient difficile de profiter de ses secondes qui s'écoulent sans aller plus loin. Je ne crois pas avoir jusqu'à aujourd'hui jouer avec autant de désir et m'en retrouver prisonnière. Je soupire déjà, une certaine frustration me possédant. Je l'embrasse mais avec une fougue mal retenue, trop difficile alors que mes gestes restent emprunt d'une certaine retenue. Je viens lentement mordiller doucement le lobe de ses oreilles. « Je prend le temps de te découvrir, de ressentir pleinement ses sensations mais j'ai envie de toi. Trop » Ca sort tout seul dans un souffle, dans le creux de son oreille sans que je puisse faire quoique ce soit contre. Je m'agrippe à lui comme pour trouver quelque part une force de tenir bon, mes ongles rencontrent sa peau de son dos, font connaissance avec comme ils laissent percevoir un désir trop grand pour mon seul corps.
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Isao T. Morrison

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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeJeu 31 Mai - 9:12


Avalé par tes yeux immenses, en parler comme si c'était les miens.
Nager dans tes yeux, leur élégance. Voilà que moi, je baisse les miens.


La réponse fut douce, délicieuse. Je soupire. Ses doigts vinrent se mêler à ma tignasse et mes mains se crispèrent sur ses hanches. Je voulais la ramener à moi, mais elle résistait. En soupirant je la laissais faire. Les yeux mi-clos, je la regarde m’embrasser, m’embraser. Ses lèvres se déposent sur mon visage et chaque baiser me fait l’effet d’une myriade de charge électrique embrasant mon cœur, mon être et une autre partie de moi beaucoup moins poétique. Ses mains glissent, descendent, cherchent les endroits qu’il faut. La sensation de ses doigts sur ma peau est différente, moins doux, mais pas moins agréable. Ses hanches s’approchent, me frôlent là, en bas. Je tressaille. Mais elle reste hors de portée. Pourquoi ai-je cédé au bain ? Je n’ai strictement aucun pouvoir dans cette baignoire. Je dois faire ce que je peux pour ne pas glisser. Je dois nous stabiliser, mais je ne pas la pousser à venir à moi. Je ne peux pas parce qu’elle a plus d’emprise sur moi. Elle continue à jouer avec moi. Cette frustration est puissante, ce désir ardent. J’aime autant que je déteste cette frustration de ne pas avoir de pouvoir, d’être sous son bon vouloir et de ne pouvoir que demander, insister. Mes mains se font caressantes, cherchant les endroits pour la faire céder. Elles caressent son dos, ses hanches, tentent de ramener son corps plus près du mien au passage. Mais plus je tente, plus elle résiste, plus je soupire. Mes mains se glissent entre nous, vilaines, elles viennent caresser son ventre, l’une d’elles s’empare d’un de ses seins et c’est à ce moment-là qu’elle m’embrasse, retenant très mal son désir. Le mien était également très mal caché. En ressentant cette fougue et surtout nos intimités si proches l’une de l’autre, je la forçais à se coller contre moi. Ses dernières paroles me font un effet bœuf. Mais j'ai envie de toi. Trop. Ces mots sont magiques. Ils déclenchent en moi des choses, un désir monstre de moi en elle, d’elle et moi ensemble. Je gronde un peu. Puis j’éloigne mon visage pour la regarder dans les yeux, les miens emplis d’un désir ardent. « Alors viens, viens » Je me recule un peu, pour avoir l’appui de la baignoire pour nous soutenir. Je ne la quitte pas des yeux. Je ramène ses cuisses, l’incitant à se placer correctement. Je ne pouvais pas l’inciter à descendre. Ma virilité touchant sa féminité, tellement prêt tous les deux. Il n’y avait qu’elle pour décider. Une main la maintenant en place, l’autre remonte à son visage, l’attire à moi pour embrasser ses lèvres. Je lui laisse voir l’ampleur du désir qui me submerge. La vague qui me prenait, je voulais qu’elle la prenne avec moi. Sans me prévenir, elle mit fin à mon calvaire et je gémis de surprise. A partir de là, mes mains ne cessèrent de chercher à l’attirer de plus en plus à moi. J’essayais de décider, je n’avais aucun pouvoir, mes gestes ressemblaient presque qu’à des demandes, des supplications. J’ai tellement faim d’elle. Tellement, tellement fin d’elle. Elle a pris la vague avec moi, elle la domine même et en fait ce qu’elle veut. Je fais ce que je peux pour la suivre. Mes coups de reins ne sont pas très réguliers, légers, je me retrouve obligé de la laisser faire pour nous maintenir en place. Je gronde contre ses lèvres, découvrant ma frustration, mon impuissance. Je suis coincé, prisonnier sous son joug. Et le pire c’est que peut-être j’aime ça. Je n’ai jamais été aussi peu maitre de la situation. D’habitude je mène la danse, ici je ne mène rien du tout. Déjà la première fois j’avais fini par ne pas avoir le contrôle. Delaney sait ce qu’elle veut et l’obtient. Et je ne pourrais inverser la tendance que quand elle en aura fini avec moi. Mais rester impassible n’est pas mon truc. Par tous les moyens j’essaye de lui rendre ce qu’elle me donne. Avec mes mains, avec ma bouche. Mais je suis emporté par cette vague, elle me surplombe. Je crois que je vais me noyer avant elle. Je me noie avant elle. Dans ses yeux, dans sa bouche, dans son corps. Et je lutte, parce que je veux qu’elle se noie avec moi. Mes mains viennent se poser sur ses hanches pour la ralentir, harmoniser le mouvement. Mes mains cherchent sa peau, la caresse. Je fais ce que je peux pour ignorer le roulement de ses hanches pour lui donner, autant qu'elle donne. Je me redresse, saisi son visage, embrasse ses lèvres passionnément, un murmure : « Je veux toi, noie toi avec moi » Puis je l'embrasse à nouveau, laissant parler le désir, le plaisir qui me submergeait et essayant de le partager avec elle.

avoue, c'est nul là --'
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Delaney E. Mezsaros

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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeSam 30 Juin - 9:43


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Une poussière d'étoile, une poignée d'émotions et pour peu, presque des ailes au dos mais la lourdeur du désir bien présent me garde sur terre bien que je tente de garder l'illusion ancrée en moi, les yeux clos. Je résiste du mieux que je peux pour faire durer ce moment délicieux mais aussi porteur d'une frustration qui ne cesse de grandir pour me suffoquer, nous suffoquer. Je n'ai nullement ressenti un telle vibration dans l'air et elle pourrait être comparable à celle d'une franche inspiration artistique sur certains points, certains uniquement. Sa voix m'appelle et fait fondre ma résistance comme neige face au Dieu Râ. Sa voix suave m'ensorcelle et résonne encore dans mon crâne dénué désormais de toutes pensées plausibles. Je sombre et sombre. Les barrières fébriles craquent et mon corps se soude au sien dans une mélopée de soupir à peine contenu. Ma peau humide prend davantage feu quand il y dépose mille baisers tout aussi enflammés les uns que les autres. Le désir et l'appel d'une implosion de sensation dirige mes mouvements, la danse de mes hanches. Le rythme va et vient au son du clapotis de l'eau, musique qui se mêle à l'écho de nos brefs soupirent qui se mélangent à l'image de nos deux corps. Il joue parfois le rôle du frein face à ma gourmandise trop présente, on se cale l'un sur l'autre. Nulle résistance en cet instant. La vague est prise et dans son courant, je me laisse porter malgré moi. Mes bras s'accrochent avidement autour de son cou, je ne laisse aucun répit et peut-être que je devrais. Cette passion corporel nous perdra, nous noiera. Pas de bouée de sauvetage rien. Toute la tension de la journée s'envole à chaque soupir de plaisir et mes doigts s'enfonce dans sa chair comme pour retarder l'instant fatidique qui ne tardera pas à venir. Ne viens pas maintenant. Ne viens pas. Pourtant, sa demande s'élève, me prend de court et je ne peux que céder, céder c'est bien tout ce que je peux faire à ce moment précis. Mes lèvres trouvent les siennes, peut-être un peu trop abruptement. Le désir parle, ce n'est plus moi qui contrôle mais bien véritablement lui répondant à sa demande. Mes yeux se ferment et l'implosion pointe le bout de son nez, il arrive tel un ravage, une vague de tsunami et me dévore toute entière en parcourant mon échine de frisson. Je me cabre et un dernier long soupir s'évade de ma gorge comme poursuit d'un démon pourvoyeur. L'histoire de quelque secondes et c'est terminée, le coeur en palpitation trop rapide, le corps en broie à des frissons. C'est fini et je suis déjà prise d'un sentiment de nostalgie. Chaque parcelle de désir s'envole petit à petit comme un nuage chassé par le soleil. Et maintenant ? Oui ? Et maintenant ? Chaque fois j'ai toujours pris la poudre d'escampette. Je suis partie comme la dernière fois ? Je suis en proie à un dilemme. Ai-je envie de partir ? La réponse me surprend moi-même. Non, je n'ai pas envie de partir. Mais il se passe quoi après ? Moi je n'en sais rien, je ne suis jamais restée, je ne sais pas. Je ne sais pas. Et si souvent cela ne me dérange pas de ne pas savoir, là, ça m'exaspère un tantinet. Je scelle un dernier baiser sur ces lèvres avant de me dénouer nos deux corps, ils se disent aurevoir presque avec regret ou alors c'est moi. Je recule lentement jusqu'à que mon dos rencontre la parois de la baignoire. « Et maintenant ? » Question bête peut-être pour celui qui l'entend mais pour moi, crucial. C'est le moment de quoi ? De partir ? De rester ? De … quoi ? Les gens font quoi avec l'amour ? J'en ai pas la moindre idée. Dans les films, ils fument, dorment ou mangent. Mais l'amour dans la baignoire, il se passe quoi ? La vie n'a pas fini de m'apprendre des choses et peut-être que je dois en apprendre d'Isao. Non. C'est une certitude. « Je ne suis jamais restée après. Moi, je sais pas ce qu'il faut faire. Apprend-moi, je ne connais que la fuite » Oui. Qu'il m'apprenne.

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Isao T. Morrison

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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeLun 9 Juil - 13:37



Avalé par tes yeux immenses, en parler comme si c'était les miens. Nager dans tes yeux, leur élégance. Voilà que moi, je baisse les miens.


La volupté. Le septième ciel peut-être ? Delaney et moi atteignons toujours des sommets dans ce domaine. C’est bon, c’est doux, bestial et acharné. Insatiable. On ne se lasse pas. Je ne me lasse pas. Mais ce n’est que la deuxième fois. Pensez-vous que l’on puisse se lasser ? Pensez-vous que je suis apte à décider si je me lasserais un jour ou non ? Je pense que non. Je pense que comme toujours dans quelques temps, je me sentirais soit enfermé soit je penserais à quelque d’autre. C’est souvent ainsi que ça fonctionne. L’enthousiasme des débuts d’histoire. Quand ça se passe, on passe à autre chose, avant de se retrouver coincé pour de bon. Je pense Delaney ainsi. La preuve lors de sa fuite de la dernière fois. Alors je ne culpabilise pas. Je ne vais pas laisser une jeune femme triste d’être quitté, parce qu’on se séparera quand nous en aurons marre et qu’à ce niveau, nous pensons presque pareil. Nos corps peinent à se détacher, mes bras ont du mal à la laisser s’éloigner de moi, mes lèvres tentent de s’attarder mais déjà, elle m’échappe. Je me fais violence et m’appuie à mon tour contre le rebord de la baignoire. Je la regarde se renfoncer à nouveau dans l’eau et ne pas savoir que faire. Petit animal apeuré qui ne sait pas s’il doit fuir ou affronter le danger. Quel danger ? Rester. Ça semble difficile à surmonter. Mais elle a décidé de rester, elle ne sait juste pas quoi faire. Je ne bouge pas, j’attends. Et les mots sortent d’eux même, me donnant la réponse. Elle désire rester, apprendre à rester. Je la regarde sans répondre. Elle a envie d’être là, mais ne sait pas pour combien de temps. Alors je me redresse et attrape sa main dans l’eau. « Viens » Je l’invite à se rapprocher et la guide près de moi. Je lui intime l’ordre de se retourner. Dos à moi, je déplace ses cheveux par-dessus son épaule pour découvrir son dos. Je ne peux pas m’en empêcher, ma main se pose à plat entre ses omoplates, elle remonte jusqu’à la base de sa nuque, caressante. Puis c’est moi qui me penche et qui embrasse sa nuque, glissant ma main sur son épaule dénudée. Non. Pas maintenant. Maintenant on apprend. Alors j’enlève ma main et me redresse. J’attrape l’éponge et le savon sur l’étagère accrochée au mur. Le savon mousse et je pose l’éponge rugueuse sur la peau douce de la jeune femme. En douceur, je commence à effectuer des mouvements, à laver avec parcimonie chaque parcelle de son dos. Une fois fait, j’imbibe d’eau et fait ainsi partir tout le savon de son dos. Puis d’un geste, je l’invite à me faire face. J’attrape ses jambes une à une et les places autour de mes hanches pour être plus proche d’elle. Je répète à nouveau le rituel, le savon sur l’éponge puis en lui jetant un bref regard doux, je me mets à laver ses épaules, sa poitrine, son ventre. Les gestes sont lents et doux. Le silence est presque religieux. L’ambiance est chaude et sensuelle. Je me demande quel effet cela fait, je n’ai jamais fait ça. Ma main à l’éponge passe entre ses seins, descendent sur son ventre, le bas-ventre et remonte doucement. « Qu’est-ce que tu ressens ? » La question est sincère. Je lève enfin les yeux vers elle. L’éponge glisse sur sa cuisse et remonte jusque sous son genou. Elle glisse à l’intérieur et s’arrête, avant d’atteindre une zone où la rugosité d’une éponge ne provoquerait pas une sensation très agréable. Ma main libre caresse l’autre cuisse et s’arrête au même endroit. Mais je décide de ne pas attendre la réponse, je me penche un peu plus et l’embrasse chastement. Je reste ensuite à quelques centimètres de son visage. Ma main libre glisse encore un peu vers son intimité, mais sans la toucher. « Je ne sais pas ce qu’on fait après. En fait si. Je sais. Mais pas avec toi. Avec toi, je ne sais pas. » Ses mains remontent sur mes épaules et je l’embrasse encore une fois. « Je te propose… De rester. D’achever tranquillement ce bain. Et après, tu partiras si tu en as envie et si tu n’en as pas envie, on improvisera. Tu as envie ? » Je reste là, sans bouger. Les yeux plantés dans les siens. Je la dévore du regard, mais sans trop montrer mon adoration. Cette femme m’illumine et me fascine. Mais je ne veux pas qu’elle le sache. Elle ne peut connaitre que mon désir. Je ne veux pas la faire fuir. Me faire fuir.
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Delaney E. Mezsaros

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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeSam 14 Juil - 1:24


This sick, strange darkness comes creeping on so haunting everytime
Don't waste your time on me you're already the voice inside my head


Recroquevillée contre la parois froide de la baignoire. C'est le jour et la nuit. L'eau est tiède et rassurante, la parois est glaciale et percutante. Deux univers, deux mondes parallèles mais la même sensation, la même conséquence : la peau se réveille, s'éveille et picote sous les sensations, les terminaisons nerveuses s'agitent. Je suis belle et bien vivante, sous ma peau tout un tas de choses se produisent sans que je puisse les contrôler. Ici et maintenant, qu'est-ce que je peux contrôler et qu'est ce que je ne peux pas ? Surtout, qu'ai-je envie de contrôler ? J'en ai aucune idée. Mes yeux se posent sur sa silhouette qui s'évapore de l'eau, nos corps sont séparés mais j'ai encore l'impression d'être dans ses bras, d'être près de lui. L'illusion de l'eau tiède qui garde la mémoire de sa peau contre la mienne ? Peut-être bien. Alors c'est une bonne illusion, il y en a des bonnes et des mauvaises, moi qui pensait qu'il y en avait que des mauvaises. Mes doigts forment des ondes dans l'eau, des vapeurs marines, un faible courant qui va mourir contre le corps d'Isao. Le clapotis de l'eau rythme le silence et l'absence de temps. Je ne me fis qu'au clappement de l'eau comme un tic tac bourdonnant d'une montre faite d'eau. Dans ma tête, cela forme comme une mélodie, le son d'un piano déformé et moins mélodieux mais tout aussi beau. Juste différent. Comme moi sauf que je ne suis ni belle ni mélodieuse. Comme repêchée des tréfonds de mes pensées dans lesquelles je me laissais m'enfoncer, Isao me prend par la main et mon corps, docile, fend l'eau calme pour le rejoindre à nouveau. Dos à lui, j'attend, curieuse. Mes cheveux épousent l'arrondi de mon épaule comme une écharpe humide, je lève les doigts pour les tresser, nouer les fines lignes brunes entre eux quand je suis incapable de le faire dans la dimension humaine. Nouer les liens. J'entends l'expression mais je visualise pas. Comment on se noue aux personnes ? Je sens ses mains sur mon dos, sur mon épaule, ses lèvres sur ma nuque, j'esquisse un léger mouvement de la tête comme pour le regarder. Puis ses mains sont remplacées par de la mousse et une éponge. Je ferme les yeux et je me retrouve avalée par les affres du temps où je me souviens. C'est rapide comme un éclair. Je me souviens que je me trouvais dans une baignoire comme celle-ci dans une des chambres de luxes que ma mère possède. Elle me tendait l'éponge et me dictait comment me laver. J'étais petite, il y avait assez de place pour nous deux dans la baignoire mais elle n'a jamais voulu venir avec moi même quand je le lui demandais. Pas le temps. Pas le temps pour moi. Et je me lavais sous ses ordres, ses indications. Elle ne prenait jamais l'éponge pour me montrer. Elle ne voulait pas me toucher sûrement mais je ne sais pas pourquoi. Qu'avais-je à cette époque de si répugnant qu'on ne veuille pas me toucher ? Et qu'ai je maintenant qui change cela ? Qui fait qu'Isao a envie de me toucher ? De me laver ? Qu'est-ce-qui a changé ? J'ai envie de savoir mais n'ose pas demander de peur de briser un moment précieux alors je fais connaissance avec cette sensation, ce moment emprunt de nouveauté pour moi. Il m'invite à me retourner mais j'hésite, j'ai peur. Je ne sais même pas pourquoi. Que vais-je voir dans son regard ? Je ne le saurais pas si je me tourne pas alors je le fais lentement. C'est plus facile de dos, plus facile. Face à face. Mes jambes autour de lui. L'éponge contre mon corps qui glisse et glisse sous la mousse. Je cligne des yeux, laisse l'eau ruisseler sur mon visage, inonder mes yeux qui forme comme un rideau flou mais je sais qu'il me regarde. Je cligne encore pour le voir plus distinctement. Son regard est différent de ce que j'ai connu, il me voit, il m'accepte, il me situe dans le monde, dans le temps. Je suis ici avec lui dans une baignoire, j'existe et il me voit. Sa voix perce le silence et rompt la mélodie du clapotis de l'eau. Ce que je ressens ? Un laps de temps. Il m'embrasse. Contact chaud. Contact doux et léger. Son visage reste proche du mien alors que sa question forme un tourbillon dans mon esprit. Ce que je ressens ? Personne n'en avait que faire jusqu'à aujourd'hui, personne n'a demandé, personne ne s'en est inquiété et j'ai toujours fait avec sans rien demander. « Je me sens … vide et seule mais j'existe dans tes yeux. Ca fausse l'équation, ça fausse tout » Mes doigts rencontrent ses paupières timidement avant de replonger subitement dans l'eau comme un animal effrayé. Je l'observe, la tête penchée sur le côté. Avec moi. Il sait pas. Oh. Pourquoi ? Qu'ai-je fait ? Nos lèvres se scellent encore avant qu'un accord s'élève et je signe sans réfléchir, directement, comme un réflexe, un instinct. Peut-être pour exister encore dans ses yeux. « Oui, j'ai envie. » J'aime la liberté qui teinte ses paroles. Tu partiras, si tu en as envie. J'aime cette porte qu'il laisse ouverte pour moi mais contradiction peut-être, j'ai envie de la refermer juste pour rester. Je souris doucement et porte mes doigts à son visage. Je voudrais comprendre la magie qui s'émane de lui et pourquoi il est tout ce que je n'ai jamais connu, entendu et vu. Commence cela se fait que ce soit tout condensé en une personne ? En une rencontre ? Es-tu de ce monde, Isao ? Ou d'ailleurs ? Il doit être d'ailleurs pour être aussi riche. « Pourquoi … » Je me tais subitement comme devenue muette d'un coup, la parole coupée par des invisibles, disciples de quelque chose que je ne connais pas. Je dénoue ma natte pour retrouver mes mots. « Pourquoi tu ne sais pas avec moi ? Qu'est ce que j'ai fait ? » Je demande en quittant mes cheveux bruns des yeux pour le regarder. Il savait maintenant il ne sait plus. Avec les autres, il savait et avec moi, il sait pas. C'est de ma faute ? Qu'est ce que j'ai fait ? Mes mains se pose contre le bas de son ventre et remonte lentement contre sa peau, je les observe courir le long de son corps, fascinée par ses courbes saillantes. Son ventre, son torse, sa clavicule, ses épaules carrés, sa gorge, sa mâchoire puis elles s'arrêtent et se soudent à lui, elles aussi, intriguées et avides de savoir, de comprendre, elles aussi attendant sa réponse. Je me penche vers lui et l'encercle de mes bras, je le serre contre moi, le visage en sécurité contre sa tempe. « Tu peux le chuchoter dans mon oreille. Personne d'autre ne l'entendra. Que moi. Il n'y a que moi qui t'entendra » Je dis doucement, les lèvres proches de son oreille. Je suis jalouse de l'invisible et sa réponse, je ne la veux que pour moi. Rien que moi. Les disciples peuvent se brosser. C'est ma réponse, pas la leur. C'est la mienne. Et quelque part, je voudrais être la seule à l'entendre, oui, la mélodie que chante l'âme d'Isao. Je voudrais être la seule mais je ne serais jamais la seule et je ne serais certainement pas la folle qui construirait des barrages autour de lui. « Si tu as envie que je l'entends » Je rajoute, laissant à mon tour une porte ouverte, lui laissant une liberté. J'ai l'espoir peut-être fou d'entendre cette porte se claquer et qu'il reste avec moi. Lui. Isao. Celui qui change tout et débarque dans une vie comme un courant d'air coloré venu d'ailleurs. Il n'est pas à moi et le sera jamais mais pour une fois, une toute première fois, j'ai envie que quelqu'un soit à moi, noué à moi. Juste mien.
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Isao T. Morrison

Isao T. Morrison

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MessageSujet: Re: Somewhere in between[Terminé]   Somewhere in between[Terminé] Icon_minitimeDim 15 Juil - 21:49



Avalé par tes yeux immenses, en parler comme si c'était les miens. Nager dans tes yeux, leur élégance. Voilà que moi, je baisse les miens.


Delaney m’effleure, me caresse de ses mains et de son souffle. Delaney me touche. Mais pas seulement physiquement. A l’intérieur elle me touche. Mais elle se fraye un chemin par des moyens détournés. Ses mains se glissent sur ma peau et déjà je la ressens toute entière. Mon cœur accélère, s’agite, comme s’il voulait quitter mon cœur pour la rejoindre. Mais elle répond à son appel, elle se penche et se glisse contre moi, ses bras m’encerclant, son visage contre le mien. Elle se glisse contre moi, en moi. Elle s’infiltre en moi, se fait sa place. Et mon corps accueille le sien sans réticence. Comme s’il était fait pour l’accueillir, comme s’il était heureux de l’accueillir. C’est étrange comme sensation. Je ne relève pas. Je ne veux pas m’en formaliser. Ce n’est pas utile, pas maintenant. Ce n’est qu’une impression. Delaney me touche, par ses mots. J’aime sa façon de s’exprimer, de me poser des questions auxquelles je ne m’attends pas et de me les poser d’une façon tellement simple, tellement vraie et innocente. Delaney me touche. Vraiment. Je ne sais pas si c’est bon ou pas. Mes bras se referment dans son dos. J’embrasse le creux de son cou avant de poser mon visage contre le sien. Comment une femme peut être aussi fatale et aussi enfantine. C’est tellement contraire, cette femme est une contradiction vivante. Mais je ne trouve pas que c’est mauvais. C’est un compliment. Elle est unique en son genre. Pour de vrai. Pas comme les autres femmes, elle est vraiment unique. Elle se démarque à sa façon et je trouve ça tellement charmante. Delaney est fatale, enfantine et charmante. Fatale. Dans tous les sens du terme. Elle me demande mon secret, ce qui fait que je ne sais pas avec elle. Pourquoi c’est différent. C’est différent pour tout ça. Parce qu’elle est tout et son contraire. Mon nez vient s’enfouir dans ses cheveux mouillés, pour inspirer son odeur. J’aime tellement cette odeur. L’odeur de sa peau et de ses cheveux. Je rentre dans la confidence, comme si nous n’étions pas seuls. Comme si on pouvait nous entendre, je murmure à son oreille « Tu es toi, unique et différente des autres. Je ne peux pas prévoir avec toi. » Je me redresse un peu. Pour la regarder. Sentir son regard sur moi, plonger au fond de ses yeux bleus immenses. Sentir que j’existe dans ses yeux, que j’ai ma place. Comme quand mon corps accueille le sien. J’ai ma place dans ce regard, j’ai envie de la ressentir, encore. Alors je plonge mon regard dans le sien et m’y plonge avec délice. « Avec toi, je ne peux pas. Mais c’est bien, c’est mieux. » Puis j’embrasse ses lèvres délicatement. Je ne sais pas comment elle peut prendre ce compliment. Elle est différente, unique, pas comme les autres. Pense-t-elle que c’est bien ? Ou désire-t-elle ne pas être différente. Moi je ne la veux pas comme les autres. Elle est tellement belle ainsi. Fatale, enfantine, charmante. Magnifique. Je caresse son front, ma main glisse sur ses cheveux trempés et revient se placer sagement dans son dos. « Quand on peut prévoir, on finit par s’ennuyer, on le voit venir. Je préfère ne pas voir venir » C’est plus intéressant. J’embrasse tendrement ses lèvres, un peu plus longtemps cette fois. Je m’attarde et je sers un peu plus son corps contre le mien. On pourrait fusionner, pour une fois, voir ce que ça fait de fusionner avec quelqu’un. Je n’ai jamais ressenti cette envie. Fusionner avec quelqu’un. Mais je chasse l’idée, je n’ai pas envie d’y penser sérieusement. « Delaney, qu’as-tu envie de faire là ? Là, maintenant, que désires-tu ? C’est quoi ton secret à toi, dis-moi ? » Je ne sais pas à quoi elle pense, ce qu’elle pense. Je me demande sans cesse ce que c’est que d’être dans sa tête. Delaney est un peu illuminée c’est vrai, c’est ce que je pense. Mais j’aime tellement ce trait chez elle. Mais je crois que si je lui disais elle le prendrait mal. Enfin je pense. Je ne sais pas.
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Somewhere in between[Terminé]

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