Des objets qui bougent ? Ah non, c'est toi.... pv Noah J. Matthews

Assise sur le sol face à Lucy, entrain de tenter de faire la tour de lego telle qu'elle était dessinée sur la boîte. Non pas pour moi, mais pour Lucy, c'était elle qui me l'avait demandé. Bon, d'accord, je m'y amusais au moins autant qu'elle, et encore, vous nous avez sans doute pas encore vu jouer avec ses playmobils, parce que là, c'était certainement à se demander qui d'entre nous était plus enfantin que l'autre. Mais je n'avais pas honte. A vrai dire de tels moments avec Lucy me permettait du moins en partie de décrocher de la réalité, de ne pas penser au fait qu'Anna était morte quelque temps plus tôt dans un accident de voiture. Car à vrai dire, j'avais beaucoup de mal à me remettre de sa mort. On avait passé pratiquement toute notre vie ensemble, d'abord à se faire des concours de celle qui faisait le meilleurs pâté de sable - à notre défense, ils avaient tous les deux été assez horribles à manger, je devais le savoir puisque je les avais goûtés à l'époque pour le savoir. Puis plus tard, on était toujours resté inséparables, nous épaulant dans les moments difficiles. Et dire que maintenant, elle n'était plus là... Je secouais ma tête pour tenter de me sortir ces pensées de ma tête. Lucy souffrait déjà assez de la situation, alors autant ne pas lui montrer ma melancolie. La langue sur ma lèvre supérieur, je tentais tant bien que mal de reproduire les différentes figures que Lucy me montrait. Et autant dire que c'était bien moins simple que ça en avait l'air. Surtout que désormais faire face à une crise majeure : je n'avais plus de pièces rouges, Lucy venait d'utiliser la dernière dans sa construction. "Rha, mais j'avais besoin du rougeuxxxx" répondis-je en boudant légèrement. comem quoi, face à Lucy, j'avais tendance à faire un véritable retour en enfance. Mais la seule réaction de ma filleule était que celle-ci me tira la langue... et que je la lui tirait en retour. D'accord, ce n'était peut être pas très adulte de ma part, mais c'était bien plus drôle de cette manière. Et puis de toute manière ce n'était pas la première fois que cela arrivait, puisque c'était à cause de moi que la petite fille avait appris à le faire. Un bon exemple, moi ? Certes, mais pas en tant que parent. Je n'avais pas vraiment la fibre maternelle. J'étais plutôt une grande soeur, ou même une tante folle pour Lucy, mais peut être que ce n'était pas plus mal, après tout, chaque enfant avait besoin de quelqu'un avec qui il pouvait s'amuser. Mais la petite fille semblait avoir hérité de mon caractère - d'accord, pas possible, mais quand même, la ressemblance était assez frappante par moment - puisqu'elle me balança un lego à la tête. "Hya!!! Tu l'as cherché! Si je t'attrape..." La petite fille se mit à courir dans la pièce en gloussant, tandis que je tentais de l'attraper, sans me prendre les pieds dans tous les jouets qui trainaient un peu partout dans la pièce. Ranger n'avait jamais été mon point fort, et vue que c'était moi qui avait gardé Lucy pendant l'après midi, le salon ressemblait à un champs de bataille. Bien sûr, la petite fille savait parfaitement que la seule chose qu'elle risquait si je l'attrapais, c'étaient des chatouilles, mais c'était bien ça qui était drôle dans nos petits jeux. Surtout que c'étaient les rares moments depuis la mort de ses parents où Lucy rigolait de nouveau, alors autant continuer sur cette voix non ? L'autre arrogant n'avait pas besoin de le savoir. Et même, cela ne m'aurait pas empêché de dormir la nuit. Perdue dans mes pensées, je heurtais quelque chose de dure avant de me retrouver d'une manière peu douce assise sur mes fesses. "Aie!" Je me frottais le front, avant de lever la tête et de voir que "l'objet" qui m'avait barré le chemin n'était personne d'autre que l'autre coureur de jupons. "Tiens, Noah, je pensais que tu ne rentrerais que plus tard." dis-je d'une voix suave, tout en me relevant comme si rien n'était. M'excuser ? Il ne fallait pas rêver non plus, pas à lui. De toute manière, on ne s'était jamais supporté et même si désormais on faisait des efforts pour ne pas se disputer devant Lucy, cela ne changeait rien à cela.

« C'est fini pour aujourd'hui » hurla le réalisateur tout en tentant de ne pas s'écrouler après sa énième bière... Quant on veut bercé il faut savoir faire des sacrifices et celui ci faisait partit des innombrables sacrifices que je m'imposais. L'homme était un bon réalisateur, il était reconnu mais travailler avec lui était un véritable enfer. Mon rôle était celui d'un jeune père de famille, assez drôle au vue de la situation actuelle que j'étais en train de vivre. Je m'engouffrais dans la loge réservée aux comédiens. C'était partit pour le démaquillage. La maquilleuse était pas mal d'ailleurs, mais j'étais déjà passé par là et je ne recommençais jamais deux fois. Elle semblait pourtant chercher à me retrouver de nouveau dans son lit mais se fut peine perdu. De toute façon, aujourd'hui la fatigue se faisait plus sentir qu'a l'accoutumé, je n'avais pas envie de sortir, juste envie de me vautrer dans mon lit. Le tournage était bien avancé, je commençais à me faire une petite place dans la fourmilière qui s'activait durant la journée. Travailler me faisait le plus grand bien, ça m’empêchait de penser à mon frère, mais une fois seule dans ma voiture, la visage de mon frère réapparut dans mon esprit. Je laissais échappé un soupir avant de tourner la clé. La voiture se mit à ronronner tandis que je posais ma tête contre l'appuie tête en cuir. Comment avait il pu me faire ça, comment avait il pu partir sans me dire au revoir, sans qu'on se soit vraiment dit toutes ses choses qui comptaient. Sa disparition venait de créer un véritable gouffre, elle était en train de me montrer à quel point ma vie était vide. Avant, Max était toujours là, si j'avais un problème, si j'avais envie de sortir, c'était toujours vers lui que je me tournais, mais maintenant il n'y avait plus rien que l'absence. Faire son deuil n'est pas facile, mais je dois dire que je ne m'attendais pas à ça. La seule chose qui me reste de lui, c'est Lucy et c'est bien pour ça que je ne vais pas la laisser tomber. Je n'ai pourtant aucune envie de vivre comme ça, mais quand je vois dans son regard, je vois mon frère, je vois tout ces espoirs et je sais que s'il a bien une chose que je peux faire pour lui, c'est prendre soin de sa fille. Ils aimaient tellement Lucy... Je suis en colère, en colère contre la vie qui a séparé cette famille. Bien sur on peut me dire que je n'y connais rien à la famille, c'est vrai, je n'ai jamais ressenti le besoin d'en fonder une, mais c'était ce que mon frère avait voulu et sa petite vie bien rangée lui plaisait comme elle était. Maintenant, il n'était plus là, mais lucy avait encore besoin de quelqu'un.

Alors meme si je dois cohabité avec la fausse blonde et bhé qu'il en soit ainsi. C'est toujours ce que je me dis avant de franchir cette foutue porte qui est désormais devant mon nez. A chaque fois, je me rassure, je me dit qu'on arrive à s'entendre, qu'on y arrivera pou Lucy, mais à chaque fois ça tourne au drame. On est tout simplement incapable de se supporter. Dire que lors de notre première rencontre, elle avait osé me traiter de coincer et de poulet ambulant... Cette espèce de canari sans plume.

D'un geste lent, je poussais la porte, priant pour ne pas que la maison soit inondée... « hé merde » jurais je en glissant sur une peluche en forme de lapin qui étaient par terre en compagnie d'un milliers de jouet... Elle avait encore recommencé... oh non...rha.. du désordre... mon pire ennemi. Attrapant tout ce que je pouvais je me dirigeais d'un pas décidé vers le salon, c'est à ce moment là qu'elle me fonça dedans tandis que lucy riait aux éclats. Tout ce que je tenais lui tomba sur la tête, d'un coté bien fait pour elle. « Oh Canari s'est brisé les ailes » répondis je avant de soupirer...
« Tu as intérêt à tout ranger !!!! c'est pire qu'un jardin d'enfant, même lucy risque de se faire mal en se prenant un truc dans les pieds »

A vrai dire, j'avais toujours admiré Anna : avec elle, tout avait l'air si simple. Mariage, enfant, tout cela semblait être la chose la plus normal et la plus simple avec elle. Et même si je ne me voyais pas mener une vie aussi rangée, cela m'avait tout de même fait rêver. Entre elle et Max, cela avait semblé être l'idyle. Ce n'était que maintenant que je devait m'occuper de Lucy que je me rendais compte à quel point cela pouvait être difficile. Et l'autre fou n'aidait pas vraiment, vu qu'il passait plus de temps à me critiquer qu'autre chose. A je vous jure, au lieu de se trémousser devant les autres dans sa pathétique carrière de mannequin, il devrait devenir critiqueur de film, cela lui irait tellement mieux. Au moins, il aurait été dans son élément et m'aurait peut être laissé tranquille. Mais non, Monsieur devait passer son temps à me critiquer. Franchement, il n'avait rien de mieux à faire ? Et puis, comment on pouvait être aussi pénible en ce qui concernait le rangement ? Ce n'était pas non plus si horrible... Bon, d'accord, des peluches trainaient un peu partout dans le salon, "vestiges" de notre bataille de ~~coussins~~ peluches un peu plus tôt dans l'après-midi. Et il y avait aussi des légos un peu partout... Mais rien de vraiment grave, il exagérait vraiement trop sur ce coup. Oui, je préférais jouer avec ma filleule au lieu de faire le ménage, quelle surprise. Je roulais des yeux quand je remarquais le regard qu'il lançait au salon. Il allait encore piquer une de ses célèbres crises, et s'il aurait été un personnage de dessin animé, on aurait certainement déjà vu la vapeur lui sortir par nez et oreilles telllement il semblait énérvé. Je préférais ne pas répondre à sa remarque pour une fois, ou du moins, pas tout de suite. Et surtout m'aide pas à me relever, BAKA!!! Non non, il préférait laisser tomber tout ce qu'il avait tenu dans les bras sur moi... Et après, on dit que c'était moi la plus gamine des deux... Franchement, il ne s'était pas vu. Je me relevais en tentant de faire comme si rien était, même si j'avais une folle envie de me frotter le front, puisque celui-ci faisait mal depuis que je lui avais foncé dedans. Proche de lui, je lui pincais doucement dans le bras. Bon, d'accord, peut être pas si doucement que cela, mais chut. Je le regardais d'un air sérieux avant de dire. "C'est bien ce que je me disais. Tu as pris du gras." C'était ma petite vengence pour le coup du 'canari déplumé'. Après tout, il était tellement narcissique que si on voulait le blesser, le mieux était de faire une réflexion sur son physique. Oh, bien sûr, adulte comme il était *haha*, il allait faire une reflexion en retour, faire comme si cela ne le touchait pas. Mais il était mannequin, et rien que cela prouvait quand même son état d'esprit sur la chose.

Ne pas s’énerver, garder son calme, ne pas lui cracher à la figure qu’elle n’était qu’une moins que rien hystérique qui ressemblait à un canari décoloré et sans plume. Lucy etait là, c’était bien pour elle que Noah tentait , essayait de ne pas se mettre à hurler. Il savait que c’était bien la dernière chose qu’il devait faire pour aider sa nièce. Car après tout, il avait beau souffrir de la situation, il savait que sa nièce en souffrait bien plus que lui. Il se souviendrait toujours du moment où on lui avait confié, après tout il était sa seule famille, et qu’elle lui avait demandé ou était papa et maman. Autant vous dire qu’il a eu du mal à lui dire la vérité, qu’ils avaient dû partir au ciel mais qu’ils seraient toujours là pour elle. Contre le sentiment d’abandon qu’elle avait ressenti il n’avait rien pu faire. Dans le fond, bien qu’il n’avait aucune envie de l’avouer, il se sentait soulager de savoir qu’il n’était pas seul pour élever Lucy. Seul, il en aurait été incapable et puis Lucy avait besoin d’une présence maternelle. Certes, Lizzie ressemblait bien plus à une bonne copine qu’a une mère mais elle allait surement s’y mettre, comme lui. Car après tout pour le moment il avait encore plus le rôle du tonton que du père et il doutait vraiment que cela puisse changer. Ce qui l’énervait le plus, ce n’était peut-être même pas le bordel, il était habitué, son frère était surement bien plus bordélique que ne l’était Lizzie. Ce qui l’énervait c’était de la voir sourire, de la voir rire dans une situation pareille. Noah n’avait nul envie de rire, nul envie de sourire, il était encore en train de faire son deuil, le deuil de la personne la plus chère à ses yeux, son frère jumeau. Comment ce con avait-il pu oser le laisser tout seul dans cette vie de merde. Pus de soirée foot, plus de soirée porno… tout venait finalement de s’arrêter. Alors bien qu’il ne le montrait, car il n’était pas du genre à s’apitoyer sur son sort et encore moins à pleurer sur les épaules d’autrui, Noah souffrait grandement de la situation. Il se sentait vide, comme s’il venait de perdre sa petite étincelle de vie. Lucy lui rappelait chaque jour l’absence de son frère, et il était finalement incapable de lui faire vraiment face. Lizzie y arrivait, il savait que c’était surement la meilleure des choses à faire, mais d’un côté , peut être que Lucy avait besoin aussi de pleurer… ?
En fait, il n’en savait rien, il ne connaissait rien aux enfants, il ne savait pas du tout comment il allait s’en sortir, il ne savait pas comment faire pour continuer à vivre comme çà dans un climat aussi électrique. Sa carrière venait d’en prendre un coup, mais ça il pouvait toujours faire des concessions, il n’avait jamais rêvé d’être acteur, c’était plus venu comme ça, il n’avait jamais su quoi faire de toute façon, mannequin c’était venu par une proposition d’agence alors qu’il se promenait dans un supermarché… D’ailleurs il était tellement las, qui ne rentra pas dans le jeu, il se contenta d’oser les épaules tout en déposant sa veste en cuir sur le porte manteau. Cependant, il ne résista pas longtemps au fait de lui répondre, comme quoi Noah restait toujours Noah. « Ce n’est surement pas grâce à ta nourriture et ne t’inquiète pas pour moi, si un jour je deviens trop gros, ce ne sera surement pas toi qui le remarquera en premier » Après tout vu comme il était suivi, les pesées régulières, il savait très bien qu’il n’avait pas pris un gramme. « Le notaire va passer pour savoir ce qu’on fait de la maison…si on la garde ou pas… » Il attrapa Lucy qui s’était avancé pour être prise dans les bras et lui octroya un léger sourire, mais il était vrai que depuis quelques temps, il avait du mal à sourire, à rire, tout était devenu plus compliqué…

A vrai dire, j'avais besoin de tenter de continuer ma vie comme avant, du moins en partie. J'avais l'impression que si je ne m'accrochais pas à ce que j'avais, j'allais m'écrouler, tomber en miette. Alors oui, il y avait certainement une part d'égoïsme dans mon comportement, mais cela ne voulait pas dire que la mort de ma meilleure amie me touchait pas, bien au contraire. Depuis notre enfance, on avait eu l'habitude de pratiquement tout faire ensemble. Et même si son accident ne datait pas d'y a si longtemps que cela, elle me manquait attrocement. Bien sûr, j'aurais pu me laisser aller, donner libre cours à mes sentiments, passer mes journées à pleurer, car à vrai dire, j'en avais envie. Mais j'avais besoin d'être lá pour Lucy, car la dernière des choses dont la petite avait besoin était certainement d'être avec deux adultes dépressifs. Alors oui, je continuais comme avant, aussi difficile que cela pouvait être par moment. Mais je savais que si je me laissais aller maintenant, je n'allais pas arriver à me resaisir si rapidement. Alors peut être que cela pouvait sembler sans coeur de ma part de rire si peu de temps après la mort de ma meilleure amie et soeur de coeur, mais c'était tout de même mieux que de me lameneter. Et Lucy avait besoin d'au moins une personne sur qui compter, une personne riait avec elle, vu que son oncle avait perdu le sourire depuis la mort de son frère. Tout reposait donc sur moi, même s'il ne semblait pas vraiment le remarquer. Ma bonne humeur me coûtait, et sans doute j'allais finir par craquer à un moment ou un autre même si je tentais de mon mieux de repousser ce moment. Et à vrai dire, avoir Noah autour de moi qui ne cessait de critiquer tout ce que je faisais était loin d'aider. Non, parce que maintenant il critiquait aussi ce que je cuisinais, il se prenait pour qui lui. Après tout, il n'était pas le seul à travailler ici. Mes journées étaient chargées elles aussi, et moi je ne faisais pas mumuse avec une caméra et n'était pas payé pour embrasser des mannequins moi. Alors non seulement je devais trouver le temps pour m'occuper de Lucy, mais aussi lui servir des repas 5étoiles... Autant dire qu'il rêvait le vieux. "Tu as deux mains que je sache ? Alors tu n'as qu'à t'occuper des repas au lieu de râler, tu ne crois pas?" Ma voix était suave, et quelqu'un qui ne connaissait ni Noah, ni moi aurait certainement pu croire que c'était une discussion comme toute autre entre deux personnes qui s'entendaient bien... Mais les apparences étaient trompeuses.
Je fis une grimace lorsqu'il évoqua le notaire. A vrai dire, j'avais beaucoup de mal à m'occuper de ce genre de choses, tout simplement parce que ça soulignait que tout cela s'était vraiment passé, qu'Anna et Max étaient réellement morts... "Tu ne peux pas t'en occuper seul ? de toute manière, le notaire à un faible pour toi, alors je ne voudrais pas déranger" Moqueuse ? Oh que oui, je l'étais, mais c'était aussi en partie pour cacher mon malaise...

Il m’aurait surement été plus facile de faire face, si j’avais été tout seul, la situation était différente avec Lucy et puis il y avait toujours la sale garce. On ne s’était jamais entendu, je ne voyais pas comment ça pourrait etre autrement et toutes les piques qu’elle me lançait sans sembler sans rendre compte provoquer en moi une réponse aussi rapide que la sienne. Le pire c’est qu’après elle trouvait la peine de se plaindre et de jouer à la martyre. Voilà bien le genre de comportement qui me déplaisait fortement chez elle, assumer, ce n’était pas non plus très difficile, on n’avait plus 15 ans. Le fait que cela n’est pas collé entre nous n’était surement pas dû à ma simple personnalité. Certes celle-ci était assez égocentrique et je l’avais toujours avoué, mais la sienne n’était pas mal non plus. A l’entendre parler, elle était la seule à tout bien réussir, on aurait peut-être dû penser à lui élever une statue, après tout, elle était tellement indispensable. Alors oui c’était énervant, je ne voyais pas l’intérêt que ça pouvait avoir de montrer à Lucy qu’on se moquait littéralement de la mort de ses parents. Non, la tristesse est une chose logique dans le deuil et je ne me suis jamais caché d’être triste aux yeux de ma nièce. Quand un jour elle est venue me demander pourquoi j’étais triste, je lui ai simplement répondu que c’était parce que son papa et sa maman me manquait et ce jour-là j’ai vu dans ses yeux que ça lui faisait du bien de les évoquer. Elle n’était pas la seule à être triste… on était deux. Je n’étais pas tout le temps mélancolique, non il m’arrivait de sourire, de rire mais c’était devenu plus rare que d’habitude. Et s’il y avait bien une chose que je n’aimais pas faire dans ce genre de moment ou mon moral était plus bas que terre, c’était de me prendre la tête avec Lizzie. Pour une fois dans sa vie ne pouvait-elle pas avoir la décence de se la fermer pendant aux moins 5 minutes. Histoire que ça me fasse des vacances. Je roulais des yeux d’un air dépité. « C’est toi qui m’a cherché, alors t’étonne pas que ça te retombe dessus et qu’il en soit ainsi, à partir d’aujourd’hui je me débrouillerais » Après tout, j’avais déjà vécu seul et j’étais tout à fait en mesure de me faire à manger. Au contraire j’aimais bien cuisiner, vu que je suivais un régime assez spécifique, j’avais dû mettre la main à la patte. Voilà ou on en était donc rendu… Dommage de ne pas pouvoir se parler comme deux adultes. Mais cela semblait finalement bien impossible que ce soit d’un côté comme de l’autre. Elle me donnait l’impression d’être une enfant. Hélas, j’étais aussi enfantin qu’elle mais la mort de mon frère m’avait fait grandir d’un coup. Je venais de prendre un bon coup de vieux, la vie nous est donné mais elle nous aussi reprise et cela à n’importe quel moment. Je haussais les épaules avant de déposer Lucy par terre tout en lui donnant son ourson rouge qui arborait un énorme nœud blanc autour du coup. « Tu dois être présente aussi, vu qu’ils dont aussi léguer la maison, elle a besoin de notre accord que ce soit pour la garder ou pour la vendre » Avant de partir j'esquissais cependant un sourire à son égard tandis qu’un sourire charmeur se posa sur mon visage. « Dit tu serais pas jalouse de ma relation privilégiée avec la jolie notaire » rétorquais-je d’un ton amusé avant de partir dans ma chambre pour redescendre quelques temps plus tard, doucher et changer. Au revoir les habits de ville, j’avais opté pour un look bien plus cool et moins pompeux, un look qui finalement me ressemblait plus que mes tenus habituelles.

Cet abruti m'énervait. Je n'y étais pour rien, c'était physique : j'étais tout simplement incapable de le supporter, et quand il entrait dans une pièce avec son air arrogant, j'avais tout simplement envie de lui balancer quelque chose à la figure avant même qu'il n'ouvre la bouche. N'allez pas croire pour autant que je suis quelqu'un de violent, c'était loin d'être le cas. Non, je préférais le genre peace and love, vous savez, faire l'amour et pas la guerre. D'accord, peut être pas aller jusque là, mais vous aurez compris ce que je voulais dire. En tout cas, Noah avait tendance à faire resortir mes pires côtés. Et puis il se prenait pour qui à critiquer tout le monde avec ses grands airs. D'accord, moi aussi je critiquais, sur ce point, on était assez semblables, et c'était sans doute une des très nombreuses raisons pour lesquelles on ne s'entendrait sans doute jamais. En tout cas, c'était loin de me déranger qu'il allait s'occuper lui-même de ses affaires, bien au contraire même, ça me faisait toujours ca de moins à faire. Surtout que c'était quand même assez normal de se partager les taches quand on vivait ensemble, alors pourquoi ce serait toujours à moi de cuisiner ? Bonm d'accord, en vue de ses paroles, cela n'allait pas changer, il allait juste se faire à manger à côté pour ne pas devoir ma cuisine qui lui paraissait infecte. Soit. Si cela était ce qu'il voulait. Cela ne pouvait pas m'être plus égal. "tant mieux" C'était tout ce que j'avais à dire à ce sujet. A vrai dire, nos discussions ressemblaient parfois assez à des disputes d'enfants de primaire, mais qucun de nous semblait faire quoique ce soit pour changer cela. C'était en quelque sorte une habitude qui n'était pas prête à changer. Déjà que je tentais de faire des efforts devant Lucy, et pourtant cela finissait en dispute, alors bon, je ne voyais pas vraiment comment le pas lui répondre quand il me provoquait, à moins peut être que de me transformer en mollusques, mais soyons réaliste, c'était tout simplemt impensable.

Voir le notaire était certainement la dernière des choses que j'avais envie de faire, mais j'avais compris que je ne pouvais pas passer à côté cette fois. Je fis donc une moue, dégoûtée. Non, je n'étais vraiment pas en humeur d'assister à l'autre chienne en chaleur se trémousser devant Noah. Non mais vraiment, cela n'avait rien à avoir avec de la jalousie, c'était tout simplement que je ne supportais pas ce genre de comportement. "Ca te plairais, hein ? Toutes les filles à tes pieds. Désolée de te décevoir, mais ce n'est pas le cas. Au contraire, je vous souhaite tout le bonheur du monde, vous vous méritez" Je le regardais partir dans sa chambre. C'était comme ça chaque soir. Pas une fois il proposait d'aider à préparer le dîner, non, il ne redescendait qu'une fois le dîner servi. Vive le timing. Si bien qu'il trouva Lucy et moi assis une fois de plus à table. Gentille comme j'étais, j'avais tout de même fait assez à manger au cas où Monsieur daignait de manger la même chose que nous.

Ma chambre n’était qu’une des nombreuses chambres d’amis que contenait la maison. Mon frère avait vu les choses en grand, c’était son point fort, mais aussi sa plus grande faiblesse. Il avait construit la maison de ses rêves, on y avait même travaillé à deux. Bien évidemment j’étais loin de lui arriver à la hauteur après tout c’était lui le grand architecte, c’était lui l’artiste, je n’étais là que pour rajouter une certaine touche, plus de lumières, ou peut être une forme plus arrondie ou plus violente… Il m’avait tout bonnement embarqué dans son projet, sa femme était plus terre à terre, elle lui disait tout simplement qu’il était fou de se lancer dans un truc pareil, mais il ne voulait rien entendre et préférait se tourner vers moi. C’était donc aussi un peu de moi qu’il y avait dans ces murs, mais une fois de plus l’absence de mon frère me pesait cruellement sur les épaules. Cette maison je l’avais vu sur papier, elle n’aurait jamais dû être construite, jusqu’à ce que mon frère touche un joli pactole en vendant un de ses projets d’immeubles écologique et surtout autogéré… C’était une grande avancé, surtout par un jeune dans le marché, il avait touché ce que bons nombres d’architectes désiraient toute leur vie. Soyons franc, c’était lui le petit génie de la famille, la tête pensante. J’avais toujours envié mon frère pour sa réussite mais je ne l’avais jamais jalousé. A chaque fois il m’avait permis de faire partie de sa réussite et il me répétait souvent que sans moi, il n’aurait pas pu aller si loin. Je me contentais d’en rire et aujourd’hui je comprenais que cette phrase avait aussi fonctionné dans le sens contraire. La maison avait donc fini par voir le jour et autant avait été sur le pied de guerre pendant toute sa construction. Autant dire qu’on avait donné de la personne. J’avais des défauts, mais la fainéantise n’en faisait Heureusement pas parti. En gros, tout me rappelait mon frère, tout… même moi. La sensation aussi que ma vie était en train de m’échapper sans que je puisse la contrôler. Mon frère avait réussi là où j’avais échoué. Dans le fond, je désirais surement une famille, même si je refusais de l’admettre, lui avait réussi avec brio. Il m’arrivait rarement d’avoir de tels moments de lucidité, dans quelques heures je redeviendrais aussi égocentrique que d’accoutumer, mais que voulez-vous, ma nouvelle colocataire me rendait juste complètement fou. Cependant je ne pus m’empêcher de rire en repensant à la phrase de cette pauvre Lizzie. Ah si seulement elle savait que je n’avais pas besoin de la notaire pour me faire du bien. Voilà bien les paroles d’une fille qui n’avait dû qu’avoir qu’une poignée d’hommes dans sa vie et même … Bref tout en redescendant je la cherchais donc du regard avant de m’adosser au mur tout en regard le canari déplumé vagué à ses occupations des plus ennuyeuses. « Tu sais que tu es la femme de ma vie » dis-je… bhé quoi, arrêtons de nier pour se détester aussi, c’était forcément à cause d’une attirance réciproque XD… ou pas. Tout en la regardant d’un air des plus avisé j’enchainais d’un ton sérieux qui cachait en fait un jeu amusé… « Je pense que je m’habituerais à ton peu de poitrine et à ton absence de formes féminines… mais tu ne t’habitueras hélas jamais à mon égo surdimensionné. Que veux tu.. des femmes sont en mesure de gérer des hommes comme moi… tu n’en fais pas parti XD » A vrai dire, c’était purement le plaisir de la taquiner qui me donnait envie de la chercher… et puis avouons-le pour la taquiner ainsi, c’était surement parce que dans le fond… elle me plaisait surement plus que ce que je voulais croire.

Noah... Ah, je pourrais certainement passer des heures à vous faire une liste de ses défauts, à vous expliquer pourquoi on ne s'entendrait jamais. Car finalement, les raisons étaient tellement nombreuses, et plus on cherchait, plus en en trouvait évidemment. Monsieur était arrogant, égocentrique, insupportable, hautain, narcissique... Bref, je vais m'arrêter là, parce que sinon je n'allais jamais m'arrêter. Il était déjà étonnant qu'on arrivait à vivre ensemble sans s'entretuer, il ne fallait pas en demander beaucoup plus. Et si on faisait de notre mieux pour se supporter, c'était tout bonnement à cause de Lucy. La petite avait besoin de quelque chose de stable, et on faisait donc de notre mieux pour éviter nos éternelles disputes... même si finalement le résultat était assez discutable. Non, on était tout simplement pas fait pour s'entendre.
Je regardais Noah nous rejoindre, Nan mais franchement, avec sa façon de se pavaner, on aurait cru qu'il était entrain de faire un défilé de mode. Il voulait impressioner qui ? Les rideaux ? Parce que soyons franc, moi je trouvais ca plus ridicule qu'autre chose. Et allez hop, une pose... Je roulais des yeux, avant de me concentrer de nouveau sur ma purée. Franchement, il s'il n'avait que ça à faire, il avait qu'à continuer de faire son interessant, à vrai dire, je m'en branlais. Par contre, une chose qui ne m'était pas vraiment égal était le fait qu'il semblait sincèrement croire que j'étais jalouse des filles qu'il pouvait cotoyer. D'ailleurs, cette idée m'énervait. Jalouse ? Certainement pas, surtout pas quand lui était concerné. Non, je n'étais pas interessé, et je le lui avais fait savoir ca bien des années plus tôt quand Max et Anna avaient tenté de nous caser ensemble. Et depuis, ma vision des choses n'avait pas changé. Comment aurait-elle pu ? Je n'avais eu que trop d'occasions pour remarquer que ma première impression de lui n'était pas fausse, qu'il était tout simplement insupportable. D'ailleurs, je fallis m'étouffer en entendant sa blague. Hahaha très drôle, tout le monde y croit. Je me secouais de dégoût - d'accord, sur ce coup, j'en rajoutais certainement un peu trop, mais c'était uniquement pour faire passer ce que je ressentais à une telle remarque. "Arrêtes ça, tu vas me faire vomir. Raconte ça à des femmes assez stupides pour y croire." Après tout, on savait tous les deux qu'il n'était pas sérieux. Lui ne tomberait jamais amoureux de quelqu'un comme moi, et s'il devait se caser un jour, ce serait sans doute avec une mannequin de sous-vêtements ou un truc du genre, après tout, il en voyait assez chaque jour. Quand à moi, je ne pouvais tout simplement pas supporter quelqu'un d'aussi narcissique. Par contre, s'il y avait quelque chose que je ne supportais pas, c'était que quelqu'un comme lui critique mon corps. Oui, j'étais complexée, j'étais consciente que j'étais loin d'être très féminine. Alors l'entendre le dire uniquement pour me blesser me fit sortir de mes gonds. Je fermais les yeux pour tenter de me calmer, de penser à autre chose, mais finalement, je devais avouer qu'il avait bien réussi son coup puisque j'avais l'impression d'entendre sa voix répéter encore en encore ses paroles dans ma tête. Enervée, je voulais que son sourire moqueur disparaisse, si bien que je lui balançais une cuillèrée de purée de pommes de terre en pleine tête. Eh oui, j'avais de l'entrainement dans la matière, étant donné qu'enfant j'avais souvent utilisé cette méthode pour éviter de devoir manger que je n'aimais pas. Dès que mes parents ne regardaient pas, les trucs incomestibles à mes yeux s'étaient envolés par la fenêtre... Maintenant, c'était moi qui pouvait me moquer de lui. Je lui tirais la langue amusée, le nargant par la même occasion. "Crois moi, tu ne donne pas très envie comme ça... Et je doute qu'il existe quelqu'un au monde capable de te supporter plus de quelques heures"

Par rapport à d’autres mannequins, je n’étais surement pas le plus narcissique loin de là même. Certes j’avais une part d’égoïsme que j’avais accepté sans broncher. Ce que je trouvais le plus étrange c’était le genre de personne comme lizzie qui critiquait ce petit côté de ma personnalité sans savoir qu’eux aussi en tenait une couche. Chez Lizzie, il ne fallait rien critiqué, tout ce qu’elle disait, tout ce qu’elle faisait été censé être la perfection incarné et on devait aimer. Nulle place à la critique, celle-ci était vue comme la pire des insultes. Avouons-le, j’avais dû me battre pour en arriver là, j’avais essuyé les critiques, désormais elle ne me touchait plus vraiment. Disons que je les pointais du doigt que lorsque je désirais m’en servir. Comme quand j’étais avec elle, parce que je savais la faire réagir et que c’était finalement très facile. Oui, c’était enfantin, idiot, et surement déplacé de jouer de la sorte, mais de toute façon c’était la seule chose que je pouvais faire d’une certaine façon pour la faire réagir, sauf qu’elle ne semblait pas l’avoir compris. Si elle me plaisait je n’aurais su le dire, je ne la connaissais finalement pas assez, elle était trop pénible pour que je prenne le temps de vraiment comprendre son fonctionnement et celle-ci semblait bien décidé à détruire ma vie sans vraiment s’en rendre compte. Le problème avec Lizzie c’est qu’elle était incapable de gérer papier ect… Elle n’avait même pas du calculer qu’on risquait de se retrouver à la porte si on ne trouvait pas un moyen de payer les impots qui n’allaient pas tarder à nous tomber sur la tête. Si on ne le pouvait pas, on devrait vendre, mais j’étais contre l’idée de vendre un tel chef d’œuvre. Je n’étais donc pas prêt à abandonner, ceux qui me forçait à faire des heures supplémentaires. J’acceptais plus de shooting et je commeçais finalement à fatiguer. Alors quand l’on rentre et qu’on découvre que la maison de votre frère ressemble a un jardin d’enfant en plus sale, il y a de quoi se sentir las de tous et avoir envie de tout balancer. Bien évidemment Lucy elle ne pensait qu’a sa petite vie, elle qui s’occupait de lucy, qui travaillait qui faisait à manger.. Limite aurais-je du lui ériger une statue pour sa grandeur et son courage… non vraiment entre nous le dialogue était mort et c’était bien ça le problème. Vous lui parlez de notaire, elle vous parle de drague… ce qui n’a finalement rien à voir. Franchement si j’avais souhaité me faire la notaire, ça aurait déjà été fait…
Le pire c’est que je ne pouvais pas nier que d’une certaine façon, il y avait une attirance mais impossible de chasser un porc epic… c’était bien trop compliqué. Bref, elle était seule et cela n’était pas surprenant au vue de son caractère…quelque peu électrique. D’un coté c’était aussi arrangeant … Enfin d’un certain point de vue. Je tentais pourtant de faire des efforts pour avoir des discussions plus adulte mais c’était impossible. Je n’avais cependant pas vraiment le choix, bref tout cela était assez compliqué. Plongé dans mes pensées je me retrouvais donc couvert de purée ce qui était une fois de plus digne d’une adulte…. Sans faire de bruit j’attrapais la bombe de chantilly m’approcher d’elle qui s’excitait sur sa purée et là se fut le drame de la chantilly en pleine tête que j’avais déposé au préalable dans ma main avant de lui coller en pleine poire, mais gentiment hein XD « Tient mannngggeeeee » je finis par éclater de rire, ça lui allait pas si mal.

A vrai dire, je ne m'étais jamais vu m'occuper d'un enfant. Non, ce n'était tout simplement pas fait pour moi, il y avait bien trop de responsabilités, mais le plus dur était certainement de montrer l'exemple. Car avouons-le, j'étais loin d'être une exemple à suivre. D'accord, avoir un jour ma propre famille avait toujours été un rêve, mais après tout, tout était facile dans le pays magique de l'imaginaire. Et d'ailleurs, je n'avais pas pensé en arriver là avant bien des années. Sauf que le destin semblait en avoir voulu autrement, et voilà que je me retrouvais à m'occuper d'une petite fille, et tout cela avec un homme qui n'était certainement pas un meilleure exemple pour elle que moi. Parfois, je me demandais ce que Max et Anna avaient bien pu penser en décidant que si quelque chose leur arriverait, ce seraient l'autre idiot et moi qui devions nous occuper de Lucy. Car avouons-le, ils n'auraient certainement pas pu trouver deux personnes moins aptes à s'en occpuer. Enfin, de toute manière c'était comme ça, et on était bien obligé à faire en sorte que ça marche. Mais finalement, c'était bien trop nous demander de s'entendre. Autant tenter de faire vivre un lion et une gazelle dans la même cage en leur disant qu'à partir d'aujourd'hui, ils devaient être amis. De telles choses ne marchaient que dans les dessins animés. D'accord, l'exemple était peut être mal choisi, puisque même si Noah était fou, il n'allait tout de même pas me manger. Et puis, valait mieux pas qu'il entende que je l'avais compoaré à un lion, ses chevilles allaient exploser sinon. Non, il n'avait rien en commun avec cet animal majestueux. Rien du tout. Si ce n'était peut être le fait qu'il aimait laisser les autres procurer sa nourriture. Mais assez de comparaison avec les animaux, ca nous avançait à rien.

A vrai dire, ma réaction n'avait sans doute pas été la meilleure, surtout que Lucy était spectatrice à cette scène. Mais à vrai dire, dans cette situation, je n'avais pas vraiment pensée à la valeur pédagogique de la chose, j'avais tout simplement voulu le faire payer pour ce qu'il venait de dire. Bizarrement, de telles choses me blessaient encore plus quand elles venaient de lui. Et pourtant, cela aurait certainement été mieux de ne pas réagir, après tout, il avait juste voulu me provoquer. Mais ce n'aurait pas été moi. Je pouvais prendre sur moi - du moins par moment - mais il ne fallait pas non plus trop me demander. Et quand Monsieur Perroquet du haut de sa petite barre en bois me rabaissait volontairement, j'étais bien incapable de ne pas réagir. Par contre, je ne m'étais pas attendu au fait qu'il pourrait se venger. D'ailleurs, d'où avait-il sortit cette bombe de chantilly si vite ? Enfin, je n'avais pas vraiment le temps de me poser les questions, puisqu'il s'était lancé vers moi, et qu'il n'y avait plus qu'une solution : la fuite. Commença alors une folle course poursuite dans le salon, tandis que Lucy nous observait avec de gros yeux. Bon finalement, on pouvait s'amuser avec l'autre fou, c'était une découverte interessante. Même si ce n'était pas forcement agréable d'avoir de la chantilly dans le visage. L'autre leçon du jour : ranger avant de faire une course poursuite, parce que je réussi à me prendre le pied dans un des jouets de Lucy et de me vautrer royalement par terre... Et Bien sûr, Monsieur devait vouloir me tuer vu qu'il tomba sur moi...

Jouer ? S’amuser ? A vrai dire c’était assez courant. Il m’arrivait bien souvent de prendre part à des jeux. Cela ne se voyait peut être pas de premier abord… et pourtant. Foot, Basket, sport en tout genre en particulier sport d’équipe avaient bercés mon enfance ainsi que celle de mon frère. Et même si celui-ci était un peu moins sportif notre amour du sport était véritable. On avait même un abonnement pour soutenir notre équipe de foot. D’ailleurs depuis le décès je n’y avais pas remis les pieds. En fait tout ce que j’avais arrêté de faire était assez impressionnant, comme quoi beaucoup de choses étaient liés à mon frère. J’avais toujours refusé de partir dans une ville plus grande, par besoin de rester près de lui. Et maintenant avec Lucy, je me voyais mal partir à New York. Et puis même si je ne voulais pas en entendre parler, je ne pouvais pas non lui faire ma vie sans tenir compte de Lizzie. Bien sûr, elle ne me prendrait surement pas en compte mais vu qu’on élevait Lucy ensemble, il était normal que d’une certaine façon on arrive à respecter l’autre et à l’apprécier. Du moins d’une certaine façon. A vrai dire, la présence de mon frère pesait, mais pourtant je n’éprouvais aucun malaise à jouer. Avant j’aurais peut-être eu l’impression de le trahir , jouer sous son toit, dans sa maison, salir le carrelage et les mêmes, ce n’était peut-être pas honorer sa mémoire. Et pourtant quelque chose me disait que si il avait été là, lui et sa femme auraient surement prit part à cette bataille de nourriture. Dommage cependant de jeter tout ça, je n’avais même pas encore eu le temps de lui montrer mes talents de cuisinier. Bien évidemment pour elle, j’étais incapable de tenir une poêle, mais c’était bien le contraire, j’aimais cuisiner et je n’étais pas si mauvais que ça. C’est elle qui avait commencé à jouer a ce petit jeu, croyait elle que j’allais partir en pleurant. Pour le moment, sa purée n’était pas si mauvaise à tuer un homme. Donc, pas vraiment besoin de m’énerver, surtout que cela lui aurait bien trop fait plaisir. Je la regardais donc d’un air amusé avant d’éclater de rire face à Lizzie qui venait de se transformer en horrible femme des neiges. « Revient gentil Yéti » hurlais je tout en m’élançant derrière elle tentant tant bien que mal de ne pas faire un joli vol plané. Tout en courant, j’agitais ma bombe de chantilly histoire qu’elle soit prête à être utilisé. Pour une fois je ne pensais pas à Lizzie celle qui me tapait sur le système, non, je pensais plutôt à ses fesses >.<
Enfin ça c’était parce qu’elle était en train de les agiter d’une façon tout à fait déplacées devant moi…ou pas. J’allais d’ailleurs enfin réussir à la saisir, quand elle se casse la figure. Par reflexe je tendais le bras pour la retenir attrapant son épaule mais elle m’entraina dans sa chute. Résultat je m’écroulais sur elle pendant que Lucy riait aux éclats. Pendant un instinct finalement assez long , je luttais avec l’envie de l’embrasser et ma raison qui me poussait à me relever. Je n’avais aucune raison de l’embrasser… je me contentais donc de passer un doigt sur sa joue pour ensuite lécher la chantilly qui se trouvait sur mon doigt. « Elle est bonne XD »

Vivre avec Noah était loin d'être facile. Monsieur était tellement ordonné et pointilleux qu'il trouvait toujours quelque chose à redire, que ce soit se plaindre de l'état - quelque peu bordellique - de la maison, ou autre. Sur ce point, on était on ne peut plus opposés, et à vrai dire, c'était fatiguant de toujours entendre ses reproches. Ce n'était pas comme si je ne faisais pas d'effort, car dans ce cas, on ne serait certainement pas tous les deux entrain de vivre dans cette maison. On prenait tous les deux sur nous, j'en étais consciente, mais finalement, nos efforts ne semblaient pas vraiment suffir pour qu'on puisse s'entendre. Non, le fossé qui existait entre nous semblait bien trop grand pour être comblé. Ce qui m'amenait une fois de plus à réfléchir pourquoi Anna et Max nous avaient choisi, nous, pour prendre soin de leur fille. Ce n'était pas comme s'ils n'avaient pas été au courant de l'impossibilité qu'on avait pour s'entendre. Non, ils avaient eu de très nombreuses occasions pour le remarquer, que ce soit le soir où ils nous avaient arrangé un rendez vous ensemble en espérant nous caser, ou lors d'une de ces nombreux fois où l'on s'était retrouvé entrain de s'engueuler á une fête. Donc je ne les comprenais vraiment pas. Certes, on était certainement les personnes qui leur avaient été le plus proches, mais pour élever un enfant, il fallait tout de même une certaine stabilité, stabilité qu'on était bien incapables d'offrir à Lucy. La preuve était certainement qu'on avait tous les deux encore tendance à se comporter comme des enfants, comme le montrait si bien notre petite course poursuite à travers le salon. Le pire était certainement que je trouvais ca drôle. Cela devait bien être la première fois que je rigolais en présence de Noah, ou plutôt que je rigolais avec lui. Peut-être que cela n'était pas si impossible que cela de s'entendre... Quoique non, Lizzie, reviens sur terre, c'est de Noah qu'on parle. D'ailleurs, mon retour sur terre fut assez brusque, vu que j'étais partie pour embrasser le sol, sauf que finalement, je me retrouvais couchée sous Noah, son visage à quelques centimètres de moi. AH, dire que dans les dramas, j'avais toujours trouvé des scènes où les deux protagonistes tombaient et COMME PAR HASARD, ils tombent de manière à s'embrasser, tellement débiles et improbables. Sauf que là, j'étais limite entrain de faire un remake de ces scènes. Bravo ma Lizzie. Mais le plus étonnant était certainement que j'aurais du être dégoûtée de le voir si près de moi, mais ce n'était pas le cas. Au contraire, pendant un instant, je me perdais dans son regard, sans rien dire. Serieusement, la chute avait du provoquer de graves traumatismes craniens chez moi pour que je me comporte de la sorte. Ce n'était finalement que lorsque Noah rompit le silence que j'arrivais à décoller mon regard du sien. "Hya! Tu m'écrases, alors gardes tes jeux pervers pour la notaire et dégages!" Peut être que j'y allais un peu fort, mais il y avait tout de même des limites. Je roulais des yeux. Bon, il allait se dépêcher de se relever ? On n'allait tout de même pas prendre racines ici ! "Tu vas te grouiller oui ?" Finalement en l'espace de quelques secondes, la situation était revenu ce qu'on avait l'habitude. Sans doute était-ce mieux comme cela...

Avec Lizzie rien n’était facile, elle avait tendance à prendre tout assez mal et j’avais tendance à tout prendre comme une sorte d’agression. Elle vivait dans un monde différent du mien, nos deux vies n’avaient rien de semblables. Pourtant elles avaient été faites pour se rencontrer. Mon frère, sa meilleure amie, c’était grâce à eux que l’on se retrouver dans une telle situation. Ils avaient décidé de notre avenir sans vraiment nous en avertir. Ce qui n’était peut-être pas la meilleure des choses à faire, mais d’un côté c’était aussi le seul moyen qu’ils avaient eu. Si on avait été au courant on les en aurait tout simplement empêché. Pourquoi mon frère avait-il décidé de m’emprisonner avec une telle femme ? Avait il comprit que j’éprouvais une certaine attirance à son égard. Pourtant, je ne mettais jamais montrer très tendre avec Lizzie. Elle ne s’était jamais montrée très tendre avec moi non plus. Nos rencontres finissaient toujours en dispute, mais je dois avouer que j’ai toujours éprouvé une certaine déception en ne le voyant pas dans la pièce. Pas par amour, mais plus par manque de conflit, comme si elle faisait finalement un peu partie de ma vie mais que nos caractères nous empêchaient de voir plus loin que nos différences. En tout chaque rencontre avait laissé place à une sorte de querelle, mais chaque querelle reposait finalement sur le désir de ne pas être ignorer par l’autre et c’était ce que j’avais mis tant de temps à comprendre. Heureusement pour moi je n’étais pas aussi à la détente que ne l’était Lizzie. Alors si je l’aimais ? Je ne pouvais vraiment le dire, je ne la connaissais pas assez, mais je savais que j’aimais sa présence autant que je la détestais et comme on le dit bien souvent amour et haine ne sont pas si différent. A vrai dire, je prenais plaisir à me lancer à sa poursuite, je n’avais cependant pas prévu la tournure des événements. Il était vrai que rester coucher sur elle pouvait prêter à confusion, mais il n’était pas si facile de se relever quand on se sent attiré. C’était une sorte de lutte mentale que j’étais en train de lutter, surtout que je voyais bien dans son regard qu’elle ne semblait pas vraiment détester notre nouvelle proximité. Elle revint cependant rapidement à la normale ce qui n’était pas plus mal, vu qu’on venait tout deux de zapper Lucy qui nous regardait assise avec la télécommande de la télé dans les mains qu’elle tentait de casser… Rha nan pas la télé. Je finis donc par me relever d’un mouvement rapide tout en saisissant la télécommande des mains de ma nièce. « Donne-moi là Lucy » Elle me tendit les bras, je la saisissais donc avant de reporter mon regard sur Lizzie. « Il faut toujours que tu hurles quand ça commence à devenir palpitant » Dis je avant d’aller ouvrir la porte vu que la sonnette venait de retentir… Je restais bouche bée devant l’assistante sociable. A ses yeux on était censé être un couple… un couple capable de gérer un enfant… « …chérie » lançais-je d’un ton qui semblait tout à fait naturel… La vieille bique me regardait avec des yeux de fouine, elle allait nous causer problème celle-là. Quant à lucy elle lui répondit en la regardant avec ses yeux enfantins. « Toi t’aime pas !! » ce qui fit tousser notre charmante assistante sociale..Enfin charmante.. si on aime les parapluies antiques.

A vrai dire, j'aurais certainement pu passer des heures à vous raconter les défauts de Noah, et d'ailleurs Anna avait du pas mal m'entendre à ce sujet. Quelle idée idiote aussi de sa part que de vouloir me caser avec un mec pareil, après tout, elle m'avait assez bien connu pour savoir que ce n'était pas le genre d'homme qui m'attirait, loin de là même. Où du moins, elle aurait du le savoir. On s'était connu depuis le bac à sable, alors évidemment, on connaissait parfaitement la définition du prince charmant qu'avait l'autre. D'accord, les princes charmants n'existaient pas dans la vraie vie, mais elle aurait tout de même du savoir le genre d'honme que j'aimais. Et ce n'était certainement pas le modèle narcissique et égocentrique dont Noah était le parfait représentant. Non au contraire, il me donnait juste envie de vomir. Bon, d'accord, je venais de découvrire que ce n'était pas toujours le cas, puisque quand son visage avait été près du mien, je n'avais pas vraiment trouvé ça désagréable. Mais cela avait du être seulement du à l'impacte que notre chute avait eu sur moi. Il n'y avait pas d'autres explications, ou plutôt, je ne pouvais tout simplement pas accepter l'autre explication. A savoir... Non, je préférais même pas y penser. De toute manière, ce n'était pas possible. Pas avec moi, il n'allait pas me charmer de cette façon si c'était ca qu'il croyait faire avec le coup de la chantilly. En tout cas, il mit bien du temps à se relever, entre temps, je devais sans doute ressemmbler à une crêpe, du moins s'était l'impression qu'il restait.
En tout cas quand il se releva enfin, j'étais soulagée. Je pouvais enfin respirer de nouveau, et autant dire que c'était bien agréable. Vu qu'il se releva rapidement, il n'avait pas du se faire mal dans sa chute, mais c'était normal, il m'avait plus ou moins utilisé comme son coussin personnel. Mais malheureusement, moi je n'avais pas eu cette chance en tombant. Non, j'avais du tomber sur des bonhommes playmobil de Lucy, et autant dire que cela faisait mal. Sans parler des bleus que j'allais sans doute avoir sur le dos. Génial. Pour une fois qu'on rigolait avec Noah, ca devait se terminer comme ca. Il ne pouvait vraiment se passer rien de bon quand il était dans les parages. Je le relevais doucement, me tenant le côté droit qui me faisait vraiment mal. D'ailleurs, je venais tout juste d'être à nouveau sur mes deux jambes quand la sonnette rentit, et que Noah s'élança vers la porte. Il devait être vraiment pressé de revoir sa notaire... J'étais entrain de vouloir débarasser la table à une main quand j'entendis sa voix. Chérie ? Et ben, il ne perdait vraiment pas son temps. Ce n'était qu'au bout de quelques secondes que je captais que c'était à moi qu'il parlait. Rha, il avait de la chance que ma "blessure" m'handicapais, sinon il se serait certainement pris une belle baffe, histoire de remettre les choses au clair. Je n'étais pas sa chérie, et je n'allais jamais l'être, fallait pas rêver. Je me dirigeais donc vers l'entrée pour lui dire quelques vérités enface quand je me retrouvais nez-à-nez avec l'assistante sociale. Bon, d'accord, il allait échapper de justesse à une petite remise en place, après tout, on était censé être un jeune couple amoureux. "Mais chéri, où sont passé tes manières ? Entrez je vous en pris" La dernière phrase était bien sur adressé à la vieille peau qui de tenait toujours sur le pied de la porte. Un peu plus, et elle allait certainement tomber dans les pommes à cause de la vue qui s'offrait à elle. Noah avait toujours de la purée sur le visage... Je passais rapidement ma main dans les cheveux pour avoir être un peu plus présentable, même si cela n'allait sans doute pas changer grand chose au résultat final.

L’assistante sociale… Elle représentait notre pire cauchemar et pour une fois c’était une crainte commune qui nous rapprocher. Cette femme s’était un peu une sorte marionnettiste qui pouvait décider de notre vie. L’idée qu’elle nous enlève Lucy me rendait des plus froids et des plus désagréables. De quel droit venait-elle dans nos vies pour nous dire de quoi on était capable. Est-ce que j’allais chez elle pour savoir ce qu’elle foutait de ses soirées. Surement rien de très intéressant, elle devait regarder des films et jouer avec ses chats. Vu la tête qu’elle avait, elle était obligatoirement seule, impossible qu’elle vive avec quelqu’un. Ou c’était le cas, son mec devait avoir un gros problème d’égo. Bref… J’aurais pu parler longtemps de tout ce que je ressentais en présence de cette femme. J’avais envie de lui enlever ses lunettes de les écraser et de me transformer en lion pour lui courir derrière dans tout le quartier. Impossible bien sur… je n’étais pas magicien. Dommage car dans merlin l’enchanteur, le disney bien sûr, merlin peut se transformer. Mais je ne suis pas Merlin XD. Dommage… Surtout qu’avec ma purée sur la tête je ne dois pas avoir l’air trop fin. Le pire c’est quand Lizzie débarque, elle a évidemment de la chantilly sur le visage… Et Lucy qui ne trouve rien de mieux à lui dire qu’elle ne l’aime pas. Au moins, elle est plus directe que nous… Rha… on est mal barré. Si je ne la fais pas rentrer c’est parce que je connais l’état de la maison, sans parler de la cuisine que nous avons quitté quelques minutes plutôt. Elle doit être dans un chantier… Autant ne dire rien de vraiment positif pour cette visite. La seule chose que j’ai espéré c’est que Lizzie n’arrive pas en hurlant que je n’ai aucun droit à l’appeler ainsi… Heureusement non, par miracle elle se tait et semble comprendre le problème quand elle croise mon regard puis celui de la vieille peau.
Dire qu’elle peut décider si oui ou non, nous sommes apte à nous occuper de Lucy, mais c’est sur qu’en vue de la scène, il est normal d’avoir des doutes. La on ressemble plus à deux ados qu’a deux parents. Lucy en tout cas semble bien décidée à ne pas quitter mes bras, vu qu’elle se cramponne à mon cou comme un noyé. Elle a surement peur qu’un jour la vieille folle la prenne et nous l’enlève. Sauf qu’il est hors de questions que je laisse un tel jour arrivé. Je me décale doucement pour la laisser passer… D’ailleurs celle-ci s’éclaircit la voix avant de commencer à nous taper sur les doigts. « Hmm, hmmmm très ragoutant… » Je fais la moue…Si seulement elle pouvait glisser sur un des joueurs de Lucy ça me donnerait un peu de bonheur…pour les quelques secondes à venir. On finit par arriver sur la table base. D’un geste ample je tends des mouchoirs à Lizzie pour qu’elle s’essuie et j’en fait deux même histoire d’être plus présentable. Il s’en suit une grande conversation sur notre façon d’éduquer… en gros elle nous laisse une chance… Devant la situation, je ne trouve qu’une solution, je ne sais pas vraiment pourquoi, mais j’attrape la main de Lizzie, et je la serre, comme pour trouver du courage ou pour lui en donner…Quelque chose comme ça… Autant dire que le compte rendu est des plus catastrophique et quand elle nous dire au revoir je ne peux m’empêcher de lui rétorquer qu’elle ne nous la prendra pas. Ce qui doit surement empiré les choses… Puis je ferme la porte. « Va falloir qu’on soit irréprochable à la prochaine visite.. »

L'assistante sociale... Franchement, elle n'avait pas pu choisir de plus mauvais moment pour débarquer. Peut être que cela faisait partie des qualités requises pour ce boulot de toujours venir au moment où on dérangeait de plus ? On pouvait mal la laisser devant la porte, mais à l'intérieur, il y avait le bordel, et cela ne semblait pas lui avoir échappé. Bon, d'accord, à partir de demain, j'allais vraiment tenter d'être plus ordonnée. Il le fallait si on ne voulait pas qu'on nous prenne Lucy. J'attrapais le mouchoir que Noah me tendait avant de m'essuyer sans dire un mot. Bon, on allait jouer la comédie jusqu'au bout. "Merci chéri" Le merci était vrai, le chéri était bien plus du foutage de gueule. Lui devait le comprendre, mais sans doute pas l'assistante sociale, étant donné qu'elle croyait qu'on était un couple heureux. "Attends, tu as encore une tache" Je m'approchais de lui pour essuyer tendrement le peu de purée qui était encore sur sa joue. Et oui, je pouvais tout à fait être douce quand je le voulais ! D'accord, on jouait la comédie devant la vieille, mais c'était bien moins difficile qu'on ne pourrait le penser. Si la situation ne serait pas aussi sérieuse, cela aurait peut être même été drôle. Quoique, si la vieille folle ne serait pas là, on ne se parlerait jamais de la sorte. Non, on serait plutôt entrain de s'engueuler... Ou de faire une bataille de nourriture, qui sait. Et avouons-le, la deuxième option était bien drôle. Mais ce n'était pas trop le moment pour ce genre de pensées. Cela nous détendait, nous faisait penser à autre chose, et c'était bien quelque chose dont on avait besoin tous les deux. Mais c'était bien quelque chose qu'on ne pouvait pas expliquer à l'assistante sociale, si bien qu'on ne pouvait que rester assis écouter son discours. Autant dire qu'il n'y avait rien de plus rabaissant, et surtout désespérant. Nous enlever Lucy... Non, ca ne devait absolument pas arriver ! Pendant un bref instant, je lançais un regard surpris à Noah. Il semblait vraiment s'être pris dans son rôle puisqu'il me serrait désormais la main. Et même si je n'aimais pas l'avouer, j'appréciais ce contact. Ca me montrait que je n'étais pas seule, qu'on allait faire face à cette situation tous les deux. Tendrement, je serrais également sa main. Peut être que pour lui, ce n'était que du jeu, mais il me donnait l'impression d'avoir un point d'appui, me faisait même penser qu'ensemble on allait réussir. Et je voulais le remercier pour ca... Enfin, valait mieux qu'il le comprenne parce que je n'allais pas le dire à haute voix. J'étais soulagée que la vieille peau finisse par repartir. Je finis par lacher la main de Noah, sinon il alalit encore s'imaginer de ces truc. "Oui... Tu veux pas aller coucher Lucy ? Comme ca je range avant que la notaire ne vienne ?" Pour une fois, on arrivait à se parler normalement, c'était rare..

Nous étions en train de jouer à un jeu dangereux. Il aurait été plus facile de parler de la véritable situation, cela aurait été moins compliqué, mais on savait qu’en agissant ainsi on perdrait obligatoirement Lucy. Pour une fois on s’entendait sur un point, en fait-on s’était toujours entendu sur ce point : jamais lucy ne partirait en foyer. Si mon frère et sa femme avaient décidé de nous mettre comme tuteurs, ce n’était pas pour rien. Lucy ne méritait pas d’aller en foyer, aucun enfant ne le méritait, et bien que ses parents soient morts, la petite fille n’était pas seule, non elle nous avait nous. Bien sûr on était loin d’être des parents parfaits, non, au contraire, pour le moment on était surement plus des genres de nounours, d’amis, que de véritables parents. Il était idiot de croire qu’on devenait parent instinctivement, pour certains peut être, ce n’était pas notre cas, on avait besoin d’apprendre et peut être accepté ce genre de responsabilité. Pour le moment on tentait tout simplement de remettre un peu d’ordre dans nos vies respectives pour tenter de créer quelques choses qui ressemblaient le plus possible à une famille. Et bien que Lizzie parte toujours au quart de tour, on était sur la bonne voie, on allait y arriver, on devait juste se donner les moyens. C’était un choix à faire, vivre ensemble pour s’occuper de Lucy, ou prendre la porte. A vrai dire, mon choix était fait, mais le sien… Non je n’en savais rien, en tout cas elle ne semblait pas donner l’envie de rester et je pouvais tout simplement la comprendre, ce n’était pas une décision qu’on pouvait prendre à la légère. On parlait d’un choix de vie et non pas d’adopter un poisson rouge.

J’appréciais son contact, je l’avais toujours aimé d’ailleurs, mais il est excessivement difficile de réussir à attirer son attention. Lizzie a cette faculté à quasiment tout prendre mal et je dois avouer que je ne m’y suis surement pas pris de la meilleure manière possible, mais qu’importe, contre ce colosse qui nous fait face on a décidé d’être ensemble et c’est déjà un pas énorme. Finalement, ce n’était pas si difficile, mais il fallait tout de même qu’on nous mette le couteau sous la gorge pour qu’on arrive à s’entendre. Dommage ? Oui d’une certaine façon. « Ok » murmurais-je avant de m’éloigner avec lucy qui tentait désespérément de regarder par la fenêtre pour voir si la vieille folle avait disparu. A Vrai dire elle ne mit pas longtemps à s’endormir, elle tomba comme une souche, pendant quelques instant je la regardais dormir, elle était paisible et ça me rassurait, elle était bien, on était pas si mauvais que ça finalement.

Une fois revenu dans la salon, je constatais qu’un vent de folie s’était abattu sur celui-ci, c’était nickel. « Tu as pas chaumé dit donc » Oui c’était une sorte de compliment… « Tu as besoin que je t’aide pour quelque chose ? » A vrai dire vu que je ne savais pas ou elle en était je préférais demandé, ça éviterait que fasse le contraire de ce qu’elle pouvait espérer.