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 lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.

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j. alix o'donnel.

j. alix o'donnel.

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◭ arrivé(e) le : 16/01/2012
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MessageSujet: lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.   lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. Icon_minitimeVen 17 Fév - 19:34


'Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.'

(je tente mon sans faute lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. 1822059364 j'ai rien dis, je hais ce film, je hais ce rôle, je hais ce look, mais bon, Arrow. c'est que du maël partout quoi, alors ce que je fais, c'est que je prends ceux qui sont pas du maël, et j'dis que c'est du lon lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. 418230605. j'y arriverais un jour !. ).

Adison se doutait de tout. Jamais jusqu'alors elle n'avait été si détestable avec une élève, Alix était la première contre qui son courroux ne s'était révélé si dévastateur. Son regard sombre la transpersait de toutes parts, et Jill ne pouvait cacher son désarroi. Alors qu'elle se montrait insupportable avec les autres professeurs, sa pitié ne pouvait échapper a quiconque. Son regard détruisait chacune des fausses vérités qu'elle aurait pu dévoiler aux autres professeurs, elle éprouvait pour miss Lockhart un sentiment emprunt de miséricorde et d'attendrissement qui la détruisait à petit feu et l'empêchait d'être aussi ordurière qu'habituellement. Alors qu'elle avait goûté à la douce peau de son principal bien-aimé, elle ne pouvait que prétendre à la pitié pour cette femme mal-aimée, délaissée par son époux pour qui elle s'était néanmoins offerte à corps perdu. Alix avait eu le droit à son affection si rarement offerte, et ce simple présent valait pour elle toutes les haines du monde. Elle se fichait de l'animosité qu'elle inspirait à miss Lockhart (ce simple nom la faisait frémir de dégout) à partir du moment où elle était la seule femme au monde ayant actuellement tout l'amour de cet homme détruit mais incroyablement possessif et rancunier.

Littéralement, elle le haissait. Lui. Mais elle n'éprouvait pas pour lui que ce sentiment indigne de sa personne, elle était aussi bouffée par la déception sans borne qu'il lui inspirait. Amoindri, littéralement détruit par un trop plein de sentiments contradictoires, il n'inspirait plus à Alix qu'une consternation qui ne tolérait pas la moindre limite. Il n'était plus qu'un cadavre sans vie à ses yeux, et c'était la raison première qui la poussait à éprouver pour Adison, si détestable cette odieuse femme fut-elle, une pitié ne possédant de ce sentiment que le nom. Cette pathétique femme avait toujours désiré Lon, l'avait toujours voulu, lui tout entier, sans jamais obtenir plus qu'une affection arbitraire et éphèmère, alors que Jill, dans un humble et simple défi, avait obtenu plus de cet homme que sa femme en d'inombrables années de mariage. Sir Lockhart, du nom qu'il lui plaisait tant à haïr, n'était qu'un être poignant empli de souffrances grotesques que nul autre personne qu'Alix n'aurait su atténuer. Et à cette femme, dépourvue d'hypocrisie, il lui semblait dans toute sa véracité qu'elle était bien l'unique être capable de sortir Lon de cet océan de malheur qu'il se plaisait pourtant à cultiver. Adison, elle, n'était qu'une pauvre femme courant après des chimères ridicules, et qui se plaisait à s'imaginer posséder son homme à elle seule. Pourtant, son regard sur elle trahissait son doute omniprésent. Son assurance n'était que facade, et n'aurait laissé personne indifférent. Si piètre comédienne...

« Miss Lockhart ? » dit-elle sur un ton péremptoire qui trahissait à lui seul toute sa haine pour cette femme qui partageait au quotidien la couche de Lon. « Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites. » Son regard était froid et distant, elle était incapable de voir triompher la haine qu'elle éprouvait pour cette femme, poussée par une jalousie dévorante et implacable, ou la pitié qui lui transperçait le coeur dès lors qu'elle voyait Adison comme une femme indéniablement seule. Car après tout, c'était bien ce qu'elle était : une prof bouffée par un isolement forcé alors qu'elle ne rêvait que d'amour et d'eau fraiche. Et en plus de ça, la véracité de ses dires ne tarderait pas à se faire contrarier par une élève un poil trop intelligente et s'entourant de bonnes compagnies l'étant plus encore. Alix aurait pu se taire. Elle aurait pu ruminer sa haine omniprésente, elle aurait pu contribuer à éteindre ce feu, cette ultime flamme, si minuscule fut-elle, qui la maintenait encore et toujours à Lon. Au lieu de ça, au lieu de couper ce lien qui la maintenait liée au malheur, elle l'entretenait, lui offrait soin et affection, et ne se permettait pas d'oublier. Oublier ce qu'elle n'aurait jamais du vivre. Oublier ce qu'elle devrait oublier pour vivre.

« Vous avez commis une grosse erreur, si je ne m'abuse, en comparant les œuvres de Mark Twain a de vulgaires comptines pour enfant. Ne vous-a-t-on jamais dit qu'il est le pionnier de l'écriture américaine ? Vous devriez reprendre vos cours, madame, le français semble légèrement éludé en ce moment, et vos notes me semblent rédigées avec un peu trop d'approximations. » Elle n'y pouvait rien, le simple visage de cette femme la rebutait indubitablement. La rendre honteuse dans un amphithéâtre rempli d'élèves subitement fascinés plus que dans aucun de ses cours précédents, ça n'avait jamais été dans les plans d'Alix. Elle ne l'avait pas prémédité. Cela ne serait jamais arrivé si, en entrant, elle n'avait pas senti et reconnu les douces effluves de Lon trainant sur la peau blanche de sa prof. Pas plus que si elle n'avait pas porté son nom avec tant de dédain. Encore moins si elle n'avait pas fait dériver son cours sur cet auteur là. Elle l'avait voulu, elle avait joué. Le regard de Miss Lockhart passa néanmoins de honteux à furieux, une transformation qui ne provoqua chez Alix qu'une jouissance qu'elle se plaisait à contenir. Elle était persuadée de ses dires, elle les tenait d'une source sure, et ne craignait en rien le courroux de cette pitoyable femme se jugeant probablement inquiétante. Elle n'était rien moins que misérable. Misérable, certes, mais profitant de ses pleins pouvoirs sur ses élèves éhontément, et qui ne se gêna pas pour trainer Alix jusqu'au bureau du principal malgré ses humbles excuses.

Lon. Cela faisait trois mois qu'elle n'avait pas même approché sa personne. Passant outre ses cours, elle s'était rendue pitoyable en rasant les murs de peur de reconnaître son ombre et de le voir de nouveau écraser son bonheur sous ses chaussures hors de prix, arborant un sourire sadique et cruel. Elle avait peur. Peur de ses sentiments oubliés, peur de ceux qui persistent, peur de l'influence de cet homme sur elle. Peur d'offrir à un être indigne la totalité de son esprit comme de son corps et ce, sans compromission. En partant, il avait détruit sa capacité à offrir gracieusement sa confiance, comme il avait anéanti et fait disparaître le sourire radieux qui l'avait jusqu'alors toujours caractérisé. Elle ne voulait plus le voir, tout simplement. Et elle s'appuyait sur le poids de sa haine pour obliger sa volonté à écouter sa raison plutôt que ses désirs. Oui, elle le haïssait tout autant qu'elle l'avait autrefois aimé, elle aurait toutefois préféré ne plus ressentir pour lui qu'une parfaite indifférence. Trois mois. Trois longs mois d'une absence douloureuse réduits à néant par le caprice d'une professeur détestablement jalouse et soupçonneuse. Cette injustice la faisait bouillonner contre ce couple démoniaque qui s'acharnait, tantôt l'un, tantôt l'autre, à détruire sa vie et à couper le fil normal de sa simple existence.

A mesure que les deux femmes s'approchaient de ce bureau redouté, Alix avait diminué l'intensité de ses excuses. A quoi bon se perdre en supplications alors qu'elle avait parfaitement conscience que cette raison n'était qu'un mensonge éhonté pour la mener droit chez monsieur le directeur ? D'autant qu'elle se montrerait présente, évidemment, était-ce une manière de les confondre ? Voilà que miss Lockhart s'improvisait détective privé.. Elle aurait pu braquer une lumière dans ses yeux et lui hurler des insultes que la jeune femme n'aurait pu être plus désespérée. La grande Jillian venait de perdre d'un coup toute sa superbe, et son regard froid comme la glace n'était braqué que sur le sombre destin que la vie lui imposait. A ce stade de la malchance, il ne pouvait être question que de cela, elle en était persuadée. Il s'acharnait à bousiller le moindre espoir de lumière et de bonheur, avec un sadisme jusqu'alors inconnu. Chacun de ses pas détruisait le courage dont elle tâchait de se parer, jusqu'au moment où elle ne fut plus qu'une gamine peureuse mise à nue devant ses propres faiblesses, ses plus grandes hontes, et ses pires cauchemars. Ne restait entre elle et lui qu'une porte massive qu'Adison ne mit que peu de temps à ouvrir. La tête basse, Alix entra.

Jillian avait peur, elle n'était qu'un enfant pétrifié qui n'aspirait qu'à être en paix. Aussi, elle fixa son regard dans les yeux d'Adison, s'empêchant de les laisser parcourir la pièce, et avant même que sa voix ne retentisse, elle s'efforça de parler tout en gardant un calme factice mais salvateur. « Je n'ai rien à faire ici madame. Je vous ai simplement donné mon opinion qui pouvait être constructif. Reconnaissez-le ! » Ultime supplication lancée sur un ton noble mais qui n'aurait su tromper personne. Lon. Lon était là, bien qu'elle ne puisse le regarder, et cette simple certitude empêchait sa terreur de se faire trop omniprésente, détruite petit à petit par la haine qu'elle lui témoignait au plus profond de son coeur. Une haine irrémédiable et raisonnable, qu'elle aurait aimé tant cultiver que son amour d'autrefois. « Je voulais vous faire profiter de mon petit savoir sur Mark Twain, car votre cours n'était pas structuré. Et je ne suis pas là pour apprendre de fausses vérités présentées comme telles. Un jour, on m'a cité Hemingway à son sujet : 'Toute la littérature moderne Américaine provient d'un livre de Mark Twain, intitulé Huckleberry Finn'. » Le regard de la jeune femme se décala légèrement vers la droite, où un mouvement la troubla. Ses pieds étaient immobiles, son pantalon bien lisse, sa chemise étonnement de la bonne longueur, et son visage de marbre. A des lieux de celui qu'elle lui connaissait, lorsqu'il lui parlait de ses dernières lectures ou qu'il embrassait sa douce peau halée. Son coeur fit un bond dans sa poitrine. Elle aurait préféré ne jamais le voir.

(respect pour moi, j'me suis lu six ou sept biographies de mark twain pour avoir un truc a dire Arrow.)
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bigfish

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MessageSujet: Re: lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.   lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. Icon_minitimeSam 18 Fév - 18:06


si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.


Ô solitude. Ô désolation. Ô aversion. Trois sentiments qui, ce matin-là - et comme tous les matins depuis maintenant trois mois - hantaient Lon d'une façon si inexplicable qu'évidente. Ces sensations faisaient désormais partie de son quotidien. Un quotidien que rien ni personne ne semblait réussir à ébranler. Cela faisait désormais trois mois que la solitude avait fait irruption dans sa vie, sans prévenir, sans crier gare, sans lui laisser la peine ni de réfléchir, ni de se préparer. L'isolement était une notion que le professeur connaissait à merveille et ce à très forte raison puisqu'elle avait occupé presque trente-quatre ans de sa vie et pourtant... Pourtant il ne réussissait à l'accepter de nouveau comme étant partie intégrante de sa pitoyable existence. Et pourquoi ? Pour une seule et unique raison. Une raison nommée Jill qu'il ne réussissait décemment à se sortir du crâne. Il l'aurait pourtant tant souhaité... Jill... Jill était la source même de sa tristesse, de son désarroi, de ses regrets, de l'antipathie et du dégoût qu'il éprouvait à l'égard de ses choix et de lui-même. Par le passé, cette demoiselle avait réussi là où sa propre épouse avait échoué et, aussi surprenant que cela puisse paraître, avait presque réussi à le combler. Ne restait désormais de cet "exploit" que fuite, excuses pathétiques et ignorance. Pire ? Lon semblait se complaire dans cet océan de tristesse et flirtait sans retenue avec les vagues de remords qui prenaient pourtant un plaisir malin à malmener sa pauvre carcasse, la propulsant contre les rochers malveillants de ses souvenirs. Ses souvenirs ? Les souvenirs atrocement plaisants des deux mois qu'il avait passé en compagnie de Jillian. Combien le professeur n'aurait-il pas donné pour mutiler son esprit et arracher ces impitoyables pensées de sa mémoire ? Ce simple geste aurait suffit à le ramener à ce semblant de vie qu'il connaissait avant de la côtoyer. Oui, cela aurait réussi à le tirer vers le haut... Ou alors à l'éjecter directement en enfer, il n'aurait su dire... Lon n'était plus désormais que le témoin fidèle de ce qui restait de cette relation qui avait pu unir ce professeur à son élève et montrait avec une certaine aisance l'atrocité palpable de leur union : si Jill avait su porter Lockhart jusqu'à un état se rapprochant plus ou moins du bonheur, le simple souvenir de cette demoiselle le tirait désormais lamentablement vers le bas et personne ne semblait vouloir lui porter une main secourante. Ce qui, quand on connait un peu le personnage, se trouvait être tout à fait compréhensible. Et, ce matin-là, s'ajoutait à ce bordel sans nom qui hantait son esprit, une colère tout à fait palpable qu'il s'appliquait soigneusement à contenir.

L'heure matinale expliquait plutôt bien cette irritation dévorante qui savait avec aisance assombrir le regard déjà bien mystérieux du professeur. Cela ne faisait que deux heures que l'homme était dans son bureau. Deux heures et déjà on l'avait dérangé huit fois : trois fois par la porte et cinq fois par téléphone. Evidemment, c'était inévitable et en tant que principal Lon aurait du se soumettre à ses obligations de directions avec sérénité et compréhension. Bien malheureusement, ces deux adjectifs ne faisaient pas vraiment partie de la courte liste des qualités du professeur. Il était d'ailleurs de notoriété publique - puisque toute l'université le savait parfaitement - que monsieur Lockhart détestait tout bonnement qu'on le dérange et avait franchement tendance à envoyer littéralement bouler ceux qui se risquaient à ce petit jeu. De là, on pouvait facilement se demander comment Lon avait accéder à ce poste... Peu de chance qu'il le sache lui-même... Ce détail, ce besoin de tranquillité contribuait grandement à la haine que ce principal inspirait parmi ses collègues et élèves. Une haine bien utile finalement puisqu'elle en forçaient beaucoup à se plier à ses exigences et lui offrait une paix et un calme tout à fait salvateurs pendant lesquels nul ne venait frapper à sa porte. Ce calme était malheureusement bien souvent de courte durée et il existait toujours un ou deux débiles incapables de le respecter. Sa femme, par exemple.

A l'instant où trois coups tapèrent à la porte de son bureau, c'est un Lon en pleine lecture qui releva la tête. Sir Lockhart, dans ses dossiers, dans ses corrections ou occupé au téléphone ? Il ne fallait même pas y penser. Ouais, le je-fais-que-le-strict-minimum-et-si-ça-vous-convient-pas-c'est-la-même était un art dans lequel cet homme était passé maître. Vraiment, la personne derrière cette porte n'aurait pu choisir meilleur moment pour passer un sale quart d'heure. Posant un regard noir sur la porte, serrant les machoires et contenant au mieux son irritation, le professeur finit par donner sa permission. « Quoi ?! » A sa manière, évidemment... Le ton emprunté était sec et aurait aisément pu décourager n'importe qui. Bien malheureusement, la personne derrière cette porte n'était pas du genre facile à intimider et ne se gêna pas pour apparaître.

Ah très très chère Adi ! Tu m'aurais presque manqué, tiens ! J'ai une excellente idée pour toi ! Du genre... Tu fais demi-tour et tu retournes en cours. Pas la peine d'ouvrir ta bouche, pas la peine de rester là, je reverrai bien assez tôt ce petit air suffisant que j'exècre tant. Tiens, dégage pour voir, ta présence à la maison me suffit genre largement, inutile de me l'imposer au boulot. Mais bon, si t'es là, c'est certainement pour une raison. Tu ne serais certainement pas venue frapper à ma porte pour ton seul bon plaisir, si ? Qu'est-ce qui se passe ? Ton cher et tendre époux si attentionné et rempli d'affection t'aurait-il manqué ? Qu'est-ce que tu veux ? Un bisou ? Un calin ? On peut aussi faire ça vite fait sur le bureau si ça te tente... Non ? Parfait. Alors qu'est-ce qui y'a ? Tu viens m'empoisonner ? Ca ne m'étonne même plus de toi tiens... Me pourrir l'existence est un art que tu maîtrise désormais parfaitement, n'est-ce pas ? Bien, j'avais besoin de ça. Tu tombes à pique finalement, j'avais justement besoin de quelqu'un sur qui passer mes nerfs. A croire que t'aimes ça, t'en prendre plein la gueule. Vas-y approche encore un peu pour voir. T'as pas l'air en forme dis donc... Pas contente la Adison ? Va falloir que j'aille remercier la raison de ta colère, toi habituellement si calme et posée. Alors dis-moi, qui est donc cette personne ? Que j'aille lui faire honneur, comme il se doit...

Le regard que Lon adressa à sa femme quand celle-ci apparue dans l'encadrement dans la porte fut meurtrier et l'homme se surprit lui-même de ne pas sortir son arme pour flinguer directement celle qu'il avait le moins envie de voir sur cette terre. L'envie était là, bien présente, mais ses mains se contentèrent de se joindre devant son menton tandis que son esprit insultait copieusement l'enfer qui venait de débarquer dans son bureau. Un enfer qui n'arrivait pas seul puisqu'une seconde silhouette apparue très rapidement dans le dos d'Adison. Inévitablement, les yeux de Lon dévièrent un court instant sur la nouvelle venue et... Son coeur se serra - bien que se terme ne soit là qu'un doux euphémisme. Jill. Cette apparition lui fit l'effet d'une brique sur le crâne. Et, bien que l'homme resta de marbre devant la demoiselle, son trouble fut plus qu'évident. Preque pâle, l'homme se força à fixer sa femme, ne souhaitant que recouvrer sa colère. Oh oui, son irritation et toute la fureur du monde valaient bien mieux que cette étrange sensation qui envahie ses tripes à l'instant même où il reconnu la jeune O'Donnel. Ce sentiment étrange mêlant tristesse, remords et dégoût de soit ; un sentiment qui lui paraissait incompréhensible bien qu'il soit son quotidien depuis trois mois. Trois mois... Cela faisait trois mois qu'il n'avait entendu sa voix, effleuré sa peau, adoré les multiples effluves de son corps, plongé son regard dans le sien. Cela faisait trois mois qu'il ne l'avait aimé et pourtant, l'amour qu'il portait à Jillian restait intact, inébranlable, intouchable. Difficilement, malgré la noblesse dont l'homme fit preuve devant la raison même de sa souffrance, Lon déglutit et força son regard à retourner sur son épouse qui, à cet instant, lui paraissait presque plus plaisante que la belle O'Donnel. Plus plaisante ? Non, ce n'était certainement pas le terme... Mais la vision de sa femme était là bien plus facile à admettre et à supporter que celle de cette femme qu'il avait fait l'erreur d'abandonner. Ou était-ce d'approcher ? Lui-même n'aurait su le dire.

Ignorant superbement la belle Alix, Lon préféra donc poser un oeil assassin sur celle qui devait sans doute se délecter de la situation dans laquelle elle le mettait. Jill et lui avaient été aussi discrets que possible pendant les deux mois qu'avait duré leur relation, mais le professeur savait qu'Adison n'était pas née de la dernière pluie (même s'il se plaisait à penser le contraire). Nul doute que son épouse se doutait de quelque chose et, de toute évidence, l'enquête de cette femme avait duré trois mois. Trois mois pendant lesquels Lon avait sombré dans une tristesse dévastatrice. Trois mois pendant lesquels Adison s'était fait un plaisir - très certainement jouissif - de jouer au détective. Comment s'y était-elle prit pour découvrir celle avec laquelle son mari l'avait trompé ? Lockhart n'aurait su le dire et très honnêtement, ceci était le dernier de ses soucis. Pour l'heure il constatait qu'Adison était une fois encore allée jusqu'au bout de ses projets et se plaisait désormais de le mettre face à ses erreurs. Si nombreuses soient-elles... C'est donc un Lon amer qui s'apprêta à prendre la parole, espérant savoir ce qui les emmenait ici toutes les deux. Bien malheureusement, Alix ne pu s'empêcher de prendre les devants. Grande gueule.

Putain Jill, pourquoi a-t-il fallu que tu l'ouvres ? Ne pouvais-tu pas simplement la boucler. Peu importe ce que cette garce a pu dire sur Twain, peu importe son arrogance et ses erreurs, elle n'en vaut strictement pas la peine et tu le sais. Franchement Jill, tu fais chier avec ton insolence et ton putain d'esprit de contradiction. On s'en fou de Twain, on s'en contre-balance. T'es pourtant bien placée pour savoir qu'Adison le descendra, quoiqu'il arrive. Alors putain, qu'est-ce que t'es allée ouvrir ta gueule ? Tu t'attendais à quoi de la part de cette garce ? Qu'elle la boucle et se contente de poursuivre son cours ? Mais bordel, c'est pas ma femme pour rien. Tu crois que je l'ai épousé pour quoi ? Parce qu'elle était du genre à fermer sa gueule et à éviter toute confrontation ? Ben non, manque de chance, mais c'est le contraire. Bravo, Jill, tu as parfaitement joué ton coup... Tu voulais te foutre dans la merde ? Très réussi. Tu voulais me faire du mal ? Tu ne pouvais trouver meilleur façon. Merci Jill, merci... Merci de foutre le bordel dans ma vie, je t'en serai éternellement reconnaissant.

Lon écouta avec une patience contenue les explications de l'élève, tentant d'oublier... D'oublier cette voix qu'il connaissait parfaitement, qui le projetait si loin dans ses souvenirs et le ramenait avec une aisance déconcertante dans les bras de sa propriétaire. Silencieux, serein, les mâchoires crispées sur sa douleur et son besoin incompréhensible de les jeter toutes les deux dehors, il continuait d'observer Adison avec rancune. Nul doute qu'à ce simple regard, cette dernière comprendrait rapidement qu'elle avait vu juste et prendrait certainement plusieurs secondes pour savourer sa victoire. Mais peu importait... Lon ne lui ferait pas cet honneur. Alix était une élève comme une autre et cela serait la seule version qu'il daignerait offrir à son épouse. Manque de chance... Jill ne semblait pas tout à fait sur la même longueur d'onde et força son ancien amant à tourner à nouveau le regard dans sa direction. Comment ? Il avait suffit d'un on. Un on derrière lequel il se cachait et il ne lui prit qu'une fraction de seconde pour le comprendre. Bien joué Jill ! Tu n'aurais pu trouver meilleur façon de faire comprendre à cette chère Adi que Lon et toi vous êtes côtoyés plus que nécessaire. Aux derniers mots de la jolie O'Donnel, Lon ne pu s'empêcher de tiquer. Beaucoup aurait été flatté de constater qu'elle se souvenait de cette citation, mais Lockhart ne vit là qu'une raison de plus d'écourter cette entrevue. Aussi reposa-t-il un regard glacial sur son épouse, ignorant superbement son élève. C'était certainement le mieux à faire... « Euh, Adison tu plaisantes là j'espère ? Tu m'as pas ramené une élève simplement parce qu'elle t'a manqué un petit peu de respect ? Y'a les heures de colle pour ça, tu sais... Ca existe encore. Et si ça suffit pas, tu lui colles un conseil de discipline. Merde, je vais pas t'apprendre à faire ton boulot. » Lon était calme. Froid et soucieux de mettre des kilomètres entre ces deux femmes, mais calme. S'il n'avait pas revu Jillian jusque là, c'était par choix et il ne laisserait pas Adison interférer dans sa vie. Ceci était un droit qu'elle avait perdu. Le professeur se savait vulnérable... Jill était une drogue. Une drogue magnifique aux nombreux bienfaits, mais dont il était déjà dépendant. Aussi préférait-il écourter au mieux cette entrevue. « Et depuis quand tu accompagnes tes élèves jusqu'à mon bureau... T'avais peur qu'elle se perde en chemin ? C'est très honorable de ta part, mais je peux te garantir que Ji... » Lockhart s'arrêta net devant la gaffe qu'il manqua de faire. L'appeler "Jill" devant sa femme aurait été une erreur impardonnable qui aurait immédiatement confirmé les doutes de sa chère et tendre épouse. Aussi l'homme se reprit-il avec une certaine noblesse, l'air passablement ennuyé. « Miss O'Donnel est élève ici depuis quelques années maintenant, je crois pouvoir assurer qu'elle connait les lieux. En attendant tu t'amuses à perdre des minutes précieuses pendant lesquelles tu laisses tes élèves seuls. Bravo ! J'applaudis cet élan de pédagogie tout à fait pathétique. » Lon, ce vieil ours impitoyable qui ne trouvait mieux à faire que descendre sa femme devant une élève. Le pire ? Il ne s'en rendait même pas compte. « Allez, trêve de plaisanterie... Adison, t'es gentille évite de venir me déranger pour des problèmes que tu peux tout à fait régler seule - ou alors, je me suis bien trompée sur ton compte - et vous O'Donnel, merci de vous montrer un tantinet plus respectueuse envers vos professeurs. Ce n'est pas la première remarque que j'entends à votre sujet. »

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j. alix o'donnel.

j. alix o'donnel.

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MessageSujet: Re: lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.   lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. Icon_minitimeSam 18 Fév - 20:18


'Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.'

('Merci de foutre le bordel dans ma vie, je t'en serai éternellement reconnaissant.' aheum, c'est juste pas DU TOUT a lui de dire ça lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. 4177624797.)

Même dans ses pires cauchemars, elle n'aurait pu s'imaginer pareille scène. Le couple réunit, et elle, dans une position qu'elle ne pouvait que juger d'une absolue faiblesse. Elle n'avait pas sa place entre eux, elle ne l'avait jamais eu, son rôle se cantonnait à celui d'une demoiselle qui avait cédé à un caprice stupide nommé défi. Elle l'avait rondement mené, à tel point que Lon n'avait pas mis longtemps à céder. Seulement à son tour, il s'était montré plus adroit qu'il ne l'aurait du, et il avait troublé la jeune femme au point même qu'elle daigne parler d'amour. L'amour... Un sentiment qu'elle n'avait jusqu'alors jamais connu. Sombrement, il l'avait attaqué, avait détruit le mur d'égo qui l'entourait, avait blessé son esprit qu'elle désirait incorruptible et indestructible. Il avait fait d'elle une pauvre femme apeurée qui s'est laissé avoir subitement dans son propre jeu. L'amour avait revêtu un visage, s'était doucement fait un nom, pour n'être plus qu'un seul être. Et l'amour, dans le coeur de Jillian, avait fermé toutes les portes, les claquant d'une manière indéniablement puissante, dans le seul but que plus jamais elles ne s'ouvrent. Et la seule restée désespérément accessible avait les cheveux bruns, s'habillait de façon étrange et possédait le splendide rang de directeur de Dartmouth. Qui était-elle, miss O'donnel, pour ne serait-ce qu'espérer faire fi du destin qu'on lui avait accordé ? Elle avait voulu le décider d'elle même, mais son sort l'avait rattrapé alors même qu'elle n'avait pas prévu de s'en échapper. Et à force de jouer, on l'avait détruite, on l'avait anéantie pour avoir voulu s'amuser de cette fatalité. Elle n'était plus qu'une marionnette entre les mains de la providence, et tentait tant bien que mal de s'en tirer sans trop de dommages, de faire face de la manière la plus noble possible aux différents accros qui se présentaient sur son chemin long et compliqué, qui ne pouvait même pas mener au bonheur. Sa malchance était indéniablement grandiose.

Il n'aurait décemment pu lui arriver pire que cette situation là. Mise devant le moindre de ses méfaits, spectateurs obligent, elle tâchait de s'en sortir en vie. En vie .. Elle ne l'était déjà plus depuis trois mois. Disons simplement qu'elle espérait s'en tirer sans se faire virer, et sans que la vision de Lon ne détruise de façon hermétiquement définitive les multiples pansements dont elle s'était revêtue depuis ce laps de temps où elle ne le voyait plus. Elle tâchait de se reconstruire, et voilà que cette foutue Adison se plaisait, de la façon la plus sadique possible, à la mettre devant précisément ce dont elle essayait de se sortir. Elle n'aurait pu être plus démoniaque, elle n'aurait pu la faire souffrir d'une autre manière que celle-là, puisqu'à ce jour, il n'existait pas d'autres faiblesses à Alix que cet homme. Ce simple être. Du jour au lendemain, il était devenu un tout, un semblant de bonheur à cette demoiselle qui s'en était vue privée sans qu'elle ne puisse même espérer se défendre. A quoi bon, elle n'aurait rien su dire ! Finalement, Lon l'avait empêchée de supplier, de détruire elle seule la fierté qui était la sienne, de devenir une autre que celle qu'elle avait toujours été. D'un côté, il avait sans doute bien fait de ne pas lui laisser la parole. De la laisser tomber, ainsi, sans autres mots que ceux que la dignité oblige. Il avait laissé Alix dénuée de toute présence réconfortante, l'avait abandonnée sur le bord d'une route, les yeux clos et les mains attachées, le coeur lacéré de diverses manières, sans le moindre espoir de le réparer. Sans autre espoir qu'un abandon le plus total de la vie. Après ça, comment pouvait-il encore se prétendre amoureux ? Alix s'en était sortie en niant jusqu'au fondement même de leur sentiment, jusqu'à la base de leur lien, en niant même l'affection qu'elle même lui témoignait. Et voilà que tous ses mensonges qu'elle avait fait devenir vérité, avec le temps, l'assaillait brutalement en se retrouvant devant lui. C'était indéniable. Elle l'avait aimé, ce mec, avait affectionné tant son corps que son coeur, tant ses talents que ses tares, tant ses qualités que ses défauts. Elle n'avait rien laissé de côté, avait estimé que sa présence lui faisait du bien autant qu'il l'apaisait. Devant lui, tout ça lui revenait d'un coup. Ses souvenirs tambourinaient dans son crâne. Et ils laceraient de nouveau son coeur là où le temps avait commencé à cicatriser. Terrible injustice !

Adison devait sans doute s'estimer satisfaite. La douleur d'Alix ne pouvait passer inaperçue, et elle jugeait qu'il n'était pas de son devoir de faciliter la tache à Lon. Elle se fichait pas mal de ce que sa femme pensait et de ce dont elle s'était rendue compte, avec le temps. La discrétion n'était plus son obligation. Il ne l'était plus depuis trois mois. Il ne l'avait en vérité jamais été, mais elle ne souhaitait rien moins que causer la perte d'un être qu'elle appréciait. Il n'en était plus rien, sa haine ayant remplacé toute son attention dans son coeur. Si elle n'avait pas eu un minimum de dignité, sans doute l'aurait-elle balancé à qui voulait l'entendre, sans doute aurait-elle dévoilé à tout un chacun cette liaison qu'elle avait poursuivi avec un être qui n'en valait décemment plus la peine, ainsi elle aurait pu remporter une infime satisfaction. Infime, au vue du désespoir qui était le sien, mais satisfaction tout de même. Quoi de tel, pour une femme possédant la moitié de son égo, que de remporter la victoire sur la raison de ces mois de souffrance ? Il l'avait lachée royalement, et tout cela pourquoi ? Pourquoi avait-il fait une croix sur cet 'amour' qu'il vantait tant à Alix ? Simplement pour sauver son poste, égoïstement, pour garder la place qui lui saillait tant, pour ne pas risquer de voir son job lui passer sous le nez. Oui. Il avait tout anéanti pour son pognon, ses jeans hors de prix, pour ses repas mondains puant l'hypocrisie, pour ses salutations respectueuses d'élèves apeurés devant leur directeur, pour ses décisions, ses dérangements, pour son université si renommée. Jillian ne valait pas mieux que ça, après tout, elle ne pouvait rivaliser. Et à vrai dire, elle n'en avait plus la moindre envie. Un homme capable de cet abandon ne lui conviendrait pas, ne lui irait jamais. Elle en était persuadée. Elle était surtout fatiguée de se battre pour ne récolter que malchance et dérisions. Lon ne valait pas ses concessions aussi surement que Jill ne valait pas un simple job.

Lon ne tarda pas à prendre son rôle de directeur au sérieux, et à traiter ces affaires comme toutes les autres... du moins était-ce l'impression qu'il souhaitait laisser à sa femme. Tant d'efforts pour qu'elle ignore tout de cette liaison ne pouvait que faire sourire Jill. Un sourire qu'elle était bien incapable de laisser transparaître sur son visage. Une moquerie qu'elle était incapable de formuler, même en esprit. Seul sa peur l'emportait haut la main, accompagnée, en grand majorité, d'une haine omniprésente qu'elle ressentait tant pour l'un que pour l'autre des Lockhart. Ils n'étaient que des oiseaux de mauvaise augure, se complaisant dans le malheur des autres, ainsi était l'image qu'ils lui reflétaient. Elle l'écouta parler, sans rien dire, sans même lever les yeux. Cette basse vision qu'elle laissait d'elle lui importait peu, elle s'empêchait simplement d'exploser, de hurler sa déception, sa colère et sa souffrance à un Lon de marbre qui n'était désormais plus qu'un prof et qu'un supérieur. Inutile d'espérer la moindre attention positive de sa part, il ne rêvait que de les voir fuir. Et cette impression n'était que flagrante. Il laissait transparaître un agacement certain, agacement que Jillian était bien incapable de discerner pleinement. Elle aurait aimé voir sur son visage une sensation de remords, de désolation, elle n'y lit rien du tout. Même son regard lui était devenu incompréhensible. Elle se souvint, désespérée, de la facilité dont elle lisait en lui, auparavant. De cela, il ne restait rien. Rien d'autre qu'un vide terrifiant. Un zéro absolu. Que dalle. Niet. Nada. Elle respira pleinement, puis reprit conscience de ce qui l'entourait. Pour l'instant, rien d'autre n'importait que de sortir d'ici rapidement, quitte à se montrer respectueuse. Elle aurait tout le temps de s'apitoyer sur son sort plus tard. Beaucoup plus tard. Lorsqu'elle serait seule.

« Pas la première et surement pas la dernière, tant que vous ne choisirez pas une meilleure équipe pédagogique. Je connais souvent mieux les cours qu'eux, j'estime qu'il y a quelque chose d'anormal la dedans. Par ailleurs, sauf votre respect, je pense que je n'ai pas trop ma place dans vos querelles conjugales. » Pour le respect, on repassera. Alix était bien incapable de ne pas laisser sa haine transparaître dans ses propos, et dans son ton désagréablement vide de toute nuance. Elle était simplement ... épuisée. Tant de faire face à ses sentiments que de les écouter se battre pathétiquement devant une élève innocente et présente contre son gré. Et si en plus de ça, elle devait jouer la compassion et le respect alors qu'elle était à des lieux de ses sentiments indignes, alors elle savait qu'elle n'en sortirait pas indemne. A quoi bon désirer jouer la comédie, alors qu'elle était déjà foutue ? « Je vous prierais de m'épargner ça, je ne suis qu'une élève et je n'ai rien à faire la dedans. » Tâchant de se rattraper un minimum en justifiant son énervement subit, cette sorte d'excuse aurait pu passer, elle en était convaincue, à la seule condition que son ton n'est pas été si froid. « Par ailleurs, monsieur le principal, je pense que faire la morale à ma prof en ma présence n'est pas non plus un excellent exemple de pédagogie.. enfin, je me mêle sans doute de ce qui ne me regarde pas.. » Son regard était glacial, mais ce n'était rien face à la froideur de son ton. Elle le haïssait. Elle le haïssait affreusement, et même dans un soucis de discrétion (qu'elle ne possédait désespérément pas) elle n'aurait pu cacher ce sentiment impur. Ils ne s'étaient plus revus depuis qu'il l'avait laissé tomber, il était compréhensible qu'elle n'ai pas désiré s'expliquer avec cet homme peureux et lâcheur, mais lui même n'avait pas fais le moindre effort en ce sens. Jamais il ne s'était enquit de sa santé, elle aurait pu disparaître qu'il n'en aurait pas eu grand chose à faire, et cette certitude la détruisait plus encore que ce qui s'était véritablement produit entre eux. Comment pouvait-il parler d'amour alors qu'en vérité, son soudain éloignement ne provoquait chez lui qu'une absolue indifférence ? D'un côté, Alix l'enviait : elle aurait tant aimé que tout se déroule de la même manière, chez elle. Sans doute l'avait-elle aimé plus que lui. A moins qu'il ne l'ai pas aimé du tout. Ça expliquerait tout.

A cet instant, Adison n'existait même plus. Elle n'était qu'une figurante, alors que le véritable enjeu se jouait entre Lon et Jillian. Et pourtant, il n'y avait qu'une personne ici qui tirait les ficelles, et il ne s'agissait ni de l'un, ni de l'autre. Alix avait toujours vu en cette femme une pathétique demoiselle qui se complaisait dans un monde de mensonges, persuadée sans doute qu'elle avait toute l'affection de son époux. Du moins était-ce ainsi que la jolie élève voyait leur histoire, elle 'était pas tellement au courant de ce qui se déroulait entre eux dès lors qu'elle rentrait à la maison. Cette absolue méconnaissance, aussi, la détruisait à petit feu. L'avait-il aussi quittée pour qu'Adison lui revienne ? Avait-il fait son choix entre l'une et l'autre, plutôt qu'en son poste et elle ? Elle ne savait rien, n'avait aucune connaissance de ce qui était passé dans la tête de monsieur le principal, et finalement, préférait n'en rien savoir. Ainsi était-ce plus simple d'oublier, peut-être. Jillian aurait aimé s'amuser de cette discussion entre Lon et son épouse, c'est ce qu'elle aurait d'ailleurs fait s'il avait s'agit d'un autre couple, mais là, elle ne ressentait qu'une atroce impression de marionnette. Elle n'avait plus les commandes sur sa personne. Elle avait beau tenter de les reprendre en se montrant désagréables envers deux de ses supérieurs, voire même vulgaires, mais cela ne changeait rien : elle n'était pas maître de son destin, et quoi qu'elle dise n'aurait aucune influence à ce sujet. « Des heures de colle ne changeraient rien, je doute sincèrement de m'y rendre, puisque je n'ai fais que vous informer d'une méprise que vous aviez faite. Toutefois, je serais ravie de passer en conseil de discipline, que mon cas soit examiné par des personnes qui n'ont pas, comme vous, un grief visible contre moi. Racontez-moi, que vous ais-je fais, madame Lockhart ? » On aurait difficilement plus mettre plus de hargne dans ce dernier mot, tout autant que plus de froideur dans sa tirade entière. A quoi jouait-elle ? Pourquoi s'amusait-elle ainsi à s'approcher si près du feu ? Pourquoi mettait-elle Lon dans une telle position ? Elle n'en savait rien. Elle tâchait simplement de retrouver le cours de son existence, même si cela signifiait risquer l'expulsion de Dartmouth. Car elle n'était pas naïve, bien sur, et Lon ne ferait jamais rien pour l'avantager des autres, elle le savait. D'autant plus qu'il n'aurait que peu d'influence en conseil. Peut-être était-ce ça, son but ... Sortir de l'influence que cet homme possédait encore et toujours sur elle, un ascendant qui semblait indestructible. Un ascendant qu'elle refusait, pourtant.

Elle voulait partir. Quitter cette salle, quitter ce cours, quitter et abandonner définitivement le regard que Lon portait sur elle. Elle n'aspirait qu'à reprendre le cours normal de sa vie, qu'à accorder à Clyde toute l'affection qu'il méritait et plus encore, qu'à offrir son âme et son corps à quelqu'un qui lui porterait plus d'affection et de respect que ce cher Lockhart. Pourquoi n'avait-elle pas le droit au bonheur ?! Ses désirs étaient pourtant en soi très modestes. Elle ne voulait que d'une vie à laquelle elle saurait survivre. Était-ce trop demander au destin ? Si elle avait su que coucher avec cet homme lui vaudrait une désolation sans borne, ainsi même que la haine de certains profs trop grandes gueules, elle n'aurait pas fait cette effroyable erreur. Oui, elle l'aurait contournée avec noblesse et stature, aurait refusé ce défi avec le sourire, ou aurait choisi un autre homme. C'est sans doute vers ce prof de maths qui enseignait aussi à Dartmouth que son regard aurait été attiré, et elle n'aurait pas eu le moindre mal à le séduire. Elle aurait couché avec lui, tout ce serait bien passé, il aurait été agréable et doux, attentionné et affectueux, sans nul doute, puis ils se seraient quittés au matin pour reprendre le lien qu'ils ne quitteraient plus jamais : celui d'un prof et de son élève, tout simplement. Et alors, elle aurait pu rire avec ses amies de son défi réussi, se satisfaire d'une si petite victoire, et se jeter dans les bras de Clyde, le seul homme capable de lui offrir un bonheur non pas illusoire mais bien réel. Un bonheur fait de simplicité et d'affection. Le bonheur non pas de ses rêves, mais celui auquel elle aspirait actuellement, après avoir bien malencontreusement connu celui qui détruit des âmes par son absence.
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MessageSujet: Re: lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.   lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. Icon_minitimeDim 19 Fév - 10:51


si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.


lol ! pathétique cette réponse, je te préviens ça part dans tous les sens --'
y'a tellement de trucs à dire en vrai lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. 1822059364 bref, je suis pas fière :( sur le tout y'a qu'un seul paragraphe que j'aime bien, ça te donne une idée de la daube qui t'attends x) bon courage !


Comme souvent - pour ne pas dire toujours - Lon agissait et parlait sans vraiment réfléchir, se laissant guider pas son instinct, ses détestables sautes d'humeurs et ses nombreuses peurs. La peur, oui, tel semblait être le sentiment par lequel le professeur se laissait guider depuis des années. Cette peur, la peur de la différence, de ce qu'il était et de ce qu'il n'était pas, l'avait poussé à se renfermer sur lui-même, l'avait poussé dans les drogues et la déchéance. Ces mêmes drogues qui, à un moment donné, finirent elles aussi par l'effrayer et l'incitèrent inexplicablement au mariage. Un mariage qu'il fuyait désormais, apeuré par ce qu'il représentait, par les obligations qu'il imposait et par les promesses qu'il aurait normalement dû exiger. Et toutes ces peurs faisaient évidemment le malheur de cet homme depuis trente-quatre ans déjà. Seul problème, il semblait bien incapable de s'en rendre compte et préférait enchaîner erreur sur erreur, sans comprendre que toutes ces craintes n'étaient finalement que le fondement même de ses regrets. D'ailleurs, il semblait avoir réitérer l'expérience quelques trois mois plus tôt, quand, sur un coup de tête, il avait lâchement abandonné la seule personne capable de mettre ses angoisses de côté. Et pourquoi ? Parce qu'il craignait pour son poste, parce qu'il craignait la réaction de sa femme, parce qu'il craignait que ses propres actes aient, un jour ou l'autre, quelques répercutions sur la vie tant chérie de Jillian. La peur... Il y revenait toujours. Et ce matin-là encore il n'y échappait pas. Et cette fois, un simple regard suffisait, le poussant à se comporter comme le plus bel imbécile que cette Terre ai porté, l'incitant à la faute, l'empêchant de réfléchir de façon convenable.

Ce regard était évidemment celui de Jillian. Il ne l'avait pas encore croisé que déjà il le redoutait. Que craignait-il ? Tant de chose... Lon ne voulait pas voir la haine qu'il savait briller dans les prunelles de la jeune femme. Il ne voulait voir ni sa colère - cette colère qui perçait déjà ses paroles - ni cette tristesse et cette souffrance qu'il ne pouvait qu'imaginer. Imaginer, oui, puisqu'il ne l'avait pas revu ces derniers mois. L'irritation, c'était facile, Jill ne pouvait que lui en vouloir pour s'être débarrasser d'elle ainsi sans plus d'explications. Pour le reste, ce n'était que suppositions. Des suppositions basées sur sa propre douleur, ses propres remords. Finalement, peut-être la jolie O'Donnel se félicitait-elle d'être enfin débarrassée de lui. Peut-être même n'était-il qu'un lointain souvenir ; un homme parmi tant d'autres. Mais, cela était une fois encore quelque chose que le professeur ne réussissait à admettre, puisqu'au fond de lui - et sans même réussir à l'accepter - il espérait avoir assez compté pour cette demoiselle pour ne pas être oublié si facilement. Ceci, bien évidemment, son ego masculin était bien incapable de le montrer, mais les faits étaient là. Ces sentiments, ces attentes et ces craintes étaient bien réels et il aurait suffit d'un regard pour le comprendre. Ce regard pourtant n'arrivait pas. Lon préférait de loin subir le regard triomphateur de son épouse, évitant soigneusement de croiser les prunelles dévastatrices de Jillian. Il le savait, il ne s'en relèverait pas. Néanmoins, ce moment viendrait, il le savait pertinemment. Et quand bien même personne ne l'y forcerait, il se savait assez faible pour céder à la tentation. L'emprise qu'exerçait Jill sur ce pauvre homme était réelle, presque palpable. Et Lon pouvait bien y mettre toute la volonté du monde, il savait qu'il y reviendrait à ce regard. Il savait qu'il finirait par quitter le visage hostile de son épouse et tenterait de trouver en Jill un allié. Un allié ? Non, surement pas. L'oeil de Jill le clouerait certainement sur place, l'enverrait peut-être même six pieds sous terre et l'empêcherait tout bonnement de remonter à la surface. Ces longs mois d'éloignement l'avaient certes détruit, mais le professeur avait trouvé assez de force et courage dans sa musique et sa lecture pour tenir debout et continuer à se mouvoir. Et cette rencontre surprenante, inattendue, qu'il ne rêvait que d'écourter, ne lui faisait qu'une seule et unique promesse : celle de l'achever, de le mettre face à toutes ses erreurs injustifiables et de l'écarteler entre quelques choix qu'il lui serait impossible de trouver satisfaisants.

Lon était un sale con. C'était un fait établi, indéniable et tout à fait indiscutable. D'ailleurs, ses seules paroles prononcées quelques secondes plus tôt suffisaient à le prouver plutôt aisément. Ce professeur, certainement doté du pire esprit de contradiction de l'état, ne semblait avoir aucune limite du moment que son comportement pouvait servir à sa propre cause. A cet instant, il ne désirait que voir Jill et Adison faire volte-face et sortir de son bureau. Il pourrait alors tranquillement retourner à sa lecture pour tenter de chasser ces démons capables de lui glacer le sang. Evidemment, sans doute avait-il omis un très léger détail : c'était justement Jill et Adison qui se trouvaient face à lui. Deux femmes de caractère, certainement peu disposées à se laisser marcher dessus... Surtout par un homme qui les avait toutes deux fais souffrir. Jusque là, madame Lockhart s'était contentée d'observer un silence serein, bien que son regard ne trompa absolument personne. Mais Lon savait que ce n'était désormais plus qu'une question de secondes, Adi n'était pas vraiment du genre à se laisser descendre sans ciller. Et c'est d'ailleurs ce qu'elle fit... Elle cilla et le professeur compris avec un ennui certain que sa détestable femme s'apprêtait gentiment à lui en mettre plein la gueule. Jill, bouche-toi les oreilles, s'il te plaît. Avec un petit soupir qui transpirait la lassitude, Lon planta férocement ses yeux dans le regard de sa femme et attendit patiemment qu'elle lui balance quelques vacheries bien senties au visage. Cela fait, peut-être consentirait-elle enfin à le laisser en paix. Du moins, il l'espérait. Adison s'apprêta donc à ouvrir la bouche, mais ce fut une autre voix qui sillonna bientôt la pièce. Lon aurait reconnu cette voix parmi des milliers, bien qu'à cet instant, les propos tenus et le ton emprunté se trouvaient à des lieux de ce qu'il avait pu connaître par le passé. Les murmures dans le creux de son oreille et les éclats de rire pétillants étaient loin désormais et c'est avec une certaine amertume que Sir Lockhart baissa les yeux sur son bureau. Soutenir le regard de Jill à cet instant ? Impossible. Quant à affronter celui de son épouse... Non... Cette lueur de victoire qu'il y aurait lu n'aurait provoqué en lui qu'une colère sourde et incontrôlable qu'il ne désirait pas imposer à la seule qui, un jour, lui ai permis d'accéder au bonheur. Oui, à cet instant précis, l'importance et l’intérêt de ses dossiers sagement posés sur son bureau semblaient décupler.

L'intérêt que Lon porta à ses dossiers ne fut pourtant que de courte durée et cessa dès l'instant où, dans un sursaut de mauvaise humeur, il releva brusquement la tête pour ancrer un regard inexplicable dans celui de la jolie O'Donnel. Impitoyablement, l'homme vrilla ses pupilles dans les grands yeux de Jillian et... Son cœur se brisa. En une fraction de seconde, son irritation face à l'insolence de son élève s'envola pour ne laisser derrière elle qu'une profonde tristesse. Pourtant, dans son éternel souci de faire bonne figure devant sa détestable femme (j'ai envie de dire... LOL x)), sa soudaine torpeur s'immergea, tentant de se noyer dans son emportement et, très vite, seule la colère put de nouveau se lire sur les traits du charismatique professeur.

Oui, bien Jill, vas-y continue, lâche-toi. C'est presque décevant finalement... Niveau insolence t'as déjà fait mieux. Qu'es-ce qui se passe ? T'es pas dans ton assiette ? Tu sais pourtant que tu risques rien, non ? Alors qu'est-ce qui t'empêche de m'insulter franchement pendant que tu y es ? Vas-y hein, te gêne pas pour Adison, au point où on en est, tu peux mettre carte sur table. Qu'est-ce que tu attends ? Tu peux faire bien mieux qu'insinuer que la moitié de l'équipe professorale se rapproche de la débilité profonde. Cela dit, je suis on ne peut plus d'accord avec toi sur ce point. Non vraiment, je qualifierais presque ta prestation de décevante là, faut pas contenir ta hargne comme ça, Jill, je t'ai connu avec beaucoup plus de... Piquant. Par contre, en ce qui concerne mon mariage... Tu sais que je ne supporte pas qu'on en parle, tu sais pertinemment que ça m'insupporte, tu sais qu'il ne m'arrive de plus rien contrôler quand un tiers en vient à aborder ce sujet - qui ne concerne personne mis à part Adi et moi. Détrompe-toi Jill, détrompe-toi... Tout ceci n'a rien à voir avec une quelconque querelle conjugale... Montre toi donc insolente avec ton prof de langues appliquées (a) et tu verras que ce genre de discours n'est pas exclusivement réservé à Adison. Mais pourquoi, Jill ? Pourquoi t'es-tu aventuré sur ce terrain ? Pourquoi avoir engagé cette conversation avec Adi ? Pourquoi lui avoir demander ce qu'elle avait contre toi ? Tu le sais pourtant, merde ! Tu pouvais pas t'en empêcher, hein, c'est ça ? Réfuter une évidence, feindre l'innocence... Je dois bien le reconnaître, Jill, tu te révèles être une formidable actrice... Mais franchement, ne pouvais-tu pas choisir un autre rôle et éviter de nous foutre dans cette merde phénoménale ?

Etrangement, malgré la colère qui perçait le regard de Lon, c'est un petit sourire amusé qui apparu sur les lèvres du professeur. Un sourire discret, mais présent, trahissant finalement bien plus sa nervosité que son réel amusement. Cette insolence, ce manque de respect dont Jillian faisait preuve, il le connaissait parfaitement. C'était d'ailleurs quelques qualités qu'il avait déjà su apprécier chez la jeune femme. Ce jour-là, en revanche, il aurait certainement préféré que la belle Alix ferme gentiment sa bouche et le laisse tranquillement régler cette histoire. Ou alors, qu'elle y aille franco et n'hésite pas à faire carte sur table. Là, la demoiselle se contentait d'un entre-deux tout à fait dérangeant, dégueulant d'hypocrisie et de non-dits détestables. Pire, elle invitait joyeusement Adison à ouvrir sa grande gueule. Merci, Jillian, Lon n'aurait pu rêver meilleure matinée. L'épouse Lockhart, acceptant joyeusement l'invitation, n'hésita d'ailleurs pas une seule seconde avant de rejoindre la conversation, prenant soin d'ignorer superbement les propos de son mari au passage. « Insolence et hypocrisie... Vous avez donc tout pour plaire miss O'Donnel. » Adison parlait en connaissance de cause puisque c'était deux domaines dans lesquels elle aussi était passée maître. Madame Lockhart, offrant un regard méprisant à celle qu'elle s'était plût à trainer jusqu'au bureau directorale, contourna finalement le meuble derrière lequel son époux était sagement assis, passa dans le dos de son fauteuil et s'y immobilisa. Là, avec toute l'arrogance du monde, elle enlaça presque amoureusement son mari avant d'ajouter, une pointe de défi dans le regard qu'elle adressa à Jillian. « Les raisons de votre présence dans ce bureau ne se trouvent pas dans l'essence de vos propos, bien au contraire, j'aime voir les élèves participer miss O'Donnel. Non, c'est plus votre façon intempestive d'interférer dans mon cours, ainsi que votre manque flagrant de respect qui m'insupporte au plus haut point. Mes collègues me rejoindront aisément sur ce point. » Adison marqua une courte pause, sembla hésiter un instant, avant de poursuivre, tout à fait consciente que son époux ne perdait pas une miette des propos qu'elle tenait. « Quant à votre prétendue innocence quant à ce que vous qualifier de "querelles d'amoureux", j'ai bien peur de me trouver dans l'obligation de vous contredire. Cela vous concer... » Adi s'interrompit net tandis que son époux s'échappait presque brutalement de son étreinte. « Ca suffit, Adi. » Le professeur s'était levé, le visage partagé entre colère et dégoût. Cela faisait plusieurs mois qu'il n'avait touché sa femme et sa petite prestation était loin, très loin de lui plaire. Qu'Adi s'amuse à descendre Jill en sa présence l'importait peu, il savait la jolie O'Donnel tout à fait capable de se défendre, l'éloquence faisant partie de ses nombreuses qualités. En revanche, les sous-entendus de son épouse lui était insupportables

S'éloignant perceptiblement de son épouse, Lon lui jeta un énième regard meurtrier tandis qu'il s'approchait perceptiblement de la fenêtre. Sa démarche était sûre, emprunte d'arrogance, bien loin de l'état dans lequel il se trouvait psychologiquement. Le professeur, fourrant les mains dans ses poches, s'adossa finalement au rebord de la fenêtre et posa les yeux sur Jillian. C'était un regard qui ne pouvait tromper personne. Aussi le cacha-t-il soigneusement à sa femme.

Pardonne-moi, Jill, pardonne-moi. Je n'ai jamais voulu t'imposer cette situation. Au contraire, j'ai absolument tout fait pour l'éviter. Excuse-moi... Pourquoi donc a-t-il fallu que tu l'ouvres et indisposes Adison de la sorte ? Le silence aurait pourtant été bien plus sage. Tu as offert à Adi une occasion de nous faire du mal, à tous les deux et tu te doutes bien qu'elle saisira cette perche jusqu'au bout. Alors pardonne-moi Jill... Pardonne-moi pour ce que je vais faire. Je n'ai pas le choix... Essaie donc d'imaginer la bombe que je placerais entre ses mains si je confirmais ses soupçons ? Imagine donc ce qu'une telle affirmation pourrait provoquer. Et je ne parle là pas seulement de ma vie, mais aussi de la tienne. Je me fiche pas mal de ce qu'Adison pourrait me faire finalement... Il y a bien des années qu'elle a détruit ma vie. Je n'existe plus à ses yeux, ni aux yeux de personne en fin de compte. Pendant deux mois, tu as su donner un sens à ma vie. Mais je l'ai vu... Je l'ai vu. Ce sens tu me l'a ravi ; je l'ai vu dans ton regard. Sans toi, je n'ai plus rien. Alors oui, pardonne-moi si je m'apprête à renier la seule personne qui ai un jour compté dans ma vie. Si tu le peux, pardonne-moi.

« J'en apprends tous les jours... » Lon, malgré sa tristesse, malgré son cœur qui ne semblait que vouloir cesser de battre, parlait avec franchise, un détestable rictus accroché aux lèvres, incapable d'abandonner ce cynisme et cette fierté qui faisait de lui l'homme qu'il était. « Résumons la situation, très chère Adison... Tu m'as emmené cette élève parce que tu la crois responsable de nos problèmes de couple ? » Le professeur se laissa confortablement allé contre la fenêtre, accordant un regard navré à Alix. « Dans ce cas, O'Donnel, je crains que madame Lockhart ai raison : cette histoire vous concerne aussi, puisqu'à l'évidence vous avez réussi à pulvériser mon mariage. Vous qui souhaitiez rester en dehors de nos querelles conjugales, vous voilà servi... » Oubliant momentanément son élève, l'homme se tourna à nouveau vers son épouse et ajouta sur un ton perlé de franchise et d'honnêteté. « Tu peux pas t'en empêcher, hein ?! Pourquoi donc te sens-tu dans l'obligation d'immiscer des tiers dans notre vie privée ? O'Donnel est une élève quelconque qui n'a absolument rien à voir avec nos problèmes de couple. Tu veux une promesse ? Et bien je t'en fais la promesse. » En réalité, Lon ne se mouillait pas trop... Il était vrai que leur problèmes de couples avaient commencé bien avant qu'il ne rencontre Jillian. Une fois encore, le professeur avait réussi à tourner les choses à son avantage, appuyant des vérités afin de nier une réalité transcendante. En revanche, il venait de commettre l'impardonnable en qualifiant Jill de "quelconque"... Elle, qui était finalement une exception parmi les exceptions. Elle, la seule femme qu'il ai jamais aimé. Elle, qui avait su le surprendre encore et encore. Elle, la seule qu'il ai désiré revoir.



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j. alix o'donnel.

j. alix o'donnel.

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MessageSujet: Re: lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.   lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. Icon_minitimeDim 19 Fév - 14:52


'Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.'

(oke, c'pas lon, mais il est trop seksy lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. 783041104lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. 4205929361lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. 3863477503
ce rp = de la merde en boîte.).

Toute cette situation était comique. Un humour lié uniquement à l'absurdité. Une prof trompée jouant les femmes amoureuses, un principal niant l'évidence avec autant de panache que s'il eut tout juste, une élève désespérée se parant d'une cape indestructible de fierté et de courage. Tout n'était que mensonges, hypocrisies. Ni l'un ni l'autre n'était dans son bon droit. Pas même Adison qui, malgré toute sa douleur, allait beaucoup trop loin. Elle semblait jouer d'une façon sadique avec leurs sentiments alors même qu'elle ne pouvait en soupçonner la profondeur. Elle ne pouvait que rêver, endormie, d'un jour où elle tomberait amoureuse de façon si profonde. Elle était si pathétique que les autres protagonistes, et ce n'était pourtant pas peu dire. Toute la compassion d'Alix s'évaporait à mesure que sa prof la descendait auprès du principal. Elle ne rêvait que de hurler sa fatigue et de s'enfuir sans même demander son reste. Elle tenait toutefois trop à son avenir, à celui qui se verrait compromis si elle allait trop loin dans ses allégations, et elle désirait surtout au plus profond d'elle sortir de l'influence de Lon. Elle voulait qu'il sorte de sa vie de façon absolument définitive, et refusait que ses faits lui soient incombé. Elle ne partirait pas. Tout simplement parce qu'elle ne concéderait pas que sa fuite soit liée à ses sentiments pour son principal. Toute cette histoire n'était que du passé, et il était ridicule d'ainsi la remuer. Ridicule pour elle. Compréhensible pour une femme blessée qui ne cherche qu'à trouver et comprendre la vérité. Adison avait ses raisons, Jillian devait le lui reconnaître malgré son emportement.

Les premières paroles de madame Lockhart ne l'effleurèrent même pas. Jillian était bien loin de son rôle de simple étudiante, elle était devenue l'amoureuse secrète, la maîtresse mise devant le fait accomplie, la femme brisée et seule. Celle qui, malgré toute sa noblesse et son égo, ne valait pas mieux qu'un pauvre job, aussi reluisant soit-il. Elle ne pouvait rien répondre à Adison. Jamais elle n'avait caché son caractère insolent, et elle avait toujours fait avec, en ne répondant plus de rien alors qu'elle se savait dans le juste. Ses prises de parole inopportunes étaient toujours pertinentes, et elle se reposait sur son savoir pour faire passer la moindre de ses effronteries. Des heures de colle, cela ne la dérangeait pas le moins du monde. Et les profs, trop blessés dans leur égo pour oser se plaindre directement de cette jeune femme à l'esprit vif, ne s'étaient jamais permis d'aller plus loin. Aussi, elle avait toujours échappé de justesse au conseil, s'estimant satisfaite d'y parvenir. Quand bien même, elle était une femme joueuse, et cela ne lui aurait semblé que comme un nouveau défi à réussir, comme une nouvelle expérience à ajouter à son nombre conséquent d'histoires stupéfiantes. Aussi, elle garda le silence devant les allégations de sa prof, se contentant de la fusiller du regard alors qu'elle ne rêvait que de faire comprendre à son principal toute la haine sans borne qu'il lui inspirait. Si seulement ils avaient été seuls, elle aurait pu se contenter de laisser exploser toute sa déception, toute sa colère, tous ses regrets. Celui de s'être imposé ce défi, celui de l'avoir pris comme cible, celui d'avoir tenu à le revoir alors qu'elle ne pouvait nier jouer avec le feu. Finalement, tout était de sa faute. Si ils en étaient là aujourd'hui, elle n'y était pas pour rien, et c'était cette simple certitude qui l'empêchait de faire voler le petit monde douillet de son principal en morceau, avouant à Adison leur dernière liaison. Mais ce n'était pas tout. Elle se refusait à tout dire pour une autre raison, bien plus personnelle et pertinente. Car après tout, quelle femme imbue d'elle-même pourrait avouer à une autre demoiselle haïe qu'elle a été pathétiquement laissé de côté ? Comment Jillian, dans toute sa splendeur, pourrait-elle ne serait-ce qu'envisager avouer la vérité ? Car son échec et son rejet étaient bien malheureusement inclus dans cette évidence qu'elle tâchait tant bien que mal de nier.

Adison ne tarda pas à contourner son cher et tendre époux, se plaçant derrière lui, avant de l'enserrer amoureusement. Dieu qu'elle était piètre comédienne ! Dans le moindre de ses gestes transparaissait sa jalousie obsédante et dégoulinante de mauvais sentiments. Elle aurait aimé faire naître chez Alix un début de sentiment, un quelque chose trahissant son mal-être et sa contrariété lié à ce geste d'amour entre un couple trop éloigné pour ne serait-ce qu'espérer se rapprocher dans un avenir proche. C'était peine perdue. Jillian ne ressentait plus rien. Plus rien qu'un dégoût terriblement amer qui lui emplissait la bouche et lui donnait envie de se détourner d'un pareil spectacle. C'était immonde. Cette pauvre femme parvenait affreusement bien à se ridiculiser en lui offrant une comédie d'un rare divertissement. Elle se serait presque cru dans une pièce de théâtre trop peu souvent répétée, visant à faire rire le publique. Oh ça oui, elle y serait parvenue ! Jillian se contenta d'un sourire dégoûtée. Un sourire qu'elle adressa tant à Lon qu'à sa chère épouse. Sourire qui s'intensifia lorsqu'il se releva, ne la laissant même pas mettre de véritables mots sur ces doutes qui s'avéraient hautement justifiés. Il ne lui laissait pas le loisir de s'expliquer, de lui faire part de ses peurs et de ses craintes, il réfutait ce qu'elle n'avait même pas mis sur le tapis. Jill n'avait pas sa place dans cette crise de jalousie. Elle se plut à s'imaginer ce que Lon aurait fait si elle n'avait pas été là pour l'en empêcher. Sans doute l'aurait-il pris dans ses bras, lui aurait-il certifié qu'il n'y avait nul autre dans sa vie, avant de l'embrasser dans un baiser faux mais qui aurait satisfait cette femme naïve et amoureuse. Ah l'amour, n'y avait-il pas de sentiment plus ingrat ?

Le regard de Lon, alors qu'il venait de rejoindre la fenêtre, ne passa pas inaperçu. Jillian le perçut aussi surement qu'un coup de point dans le ventre. Elle n'aurait toutefois su le traduire de façon aussi spontanée qu'auparavant, et elle ne sut qu'en penser. Etait-ce un avertissement ? Etait-ce sa façon de lui faire comprendre qu'il valait mieux qu'elle se taise, qu'elle cesse son jeu avant d'atteindre le point de non-retour ? Mais avait-il simplement conscience de l'inintérêt de la jeune femme pour son couple ! Elle se fichait bien de détruire ce cocon d'un bien-être factice et risible dont il s'entourait encore et toujours, elle n'aspirait qu'à s'en sortir, elle. Il n'était que son principal, elle n'avait aucun bien à lui rendre, et si elle avait eu la certitude que tout avouer à Adison aurait permis d’apaiser son âme, elle l'aurait fait sans la moindre once d'hésitation. Elle aurait même vécu ça comme une absolue satisfaction, une vengeance enfantine sur un homme n'ayant pas la moindre considération à son égard. Valait-il simplement tout le mal qu'elle se donnait ? Elle écouta Lon parler, le regard dans le vide, l'esprit occupé à discerné les doubles sens dont il se parait pour afficher une certitude non feinte dans le moindre de ses propos. Il parlait avec franchise, il mentait avec assurance. Avait-il, un jour, été aussi doué avec Jillian ? Lui avait-il déformé la réalité avec autant de panache, lui assurant tout son amour alors qu'elle n'en possédait rien ? Oui, sans doute. Elle n'avait été qu'un amusement, qu'un loisir qu'il avait fini par apprécier sans doute, sans pour autant avoir le moindre mal à s'en débarrasser. Elle avait été une poupée intéressante, un chiffon sale et vide de sens dès lors qu'on s'en sert trop, un objet qui n'a de valeur que neuf. Il l'avait choisi dans le magasin de la classe, avait pris celui qui lui faisait de l'oeil, et qui sait, peut-être avait-il déjà trouvé un nouveau bijou ? Adison avait en effet du soucis à se faire.

La dernière tirade de Lon la fit frissonner. Oui, c'était vrai. Elle n'était rien d'autre qu'une élève quelconque. Elle aurait aimé le fusiller du regard, elle ne put que contempler le sol. En un sens, la présence d'Adison lui était salvatrice : elle l'empêchait de s'effondrer, de tomber lamentablement sous des phrases assassines enfin emplie de sens. Un sens terrifiant de vérité. « Madame Lockhart, veillez m'excuser pour ma franchise, mais si vous n'êtes pas fichue de sauver votre mariage, de garder votre mari et ... de le choisir un peu mieux, je n'y suis pour rien. Je ne vous ai pas passé la bague au doigt, que je sache. » Elle n'avait même pas relevé la tête. Son ton était froid mais avait perdu en hargne, et elle n'avait plus qu'un rêve, plus qu'un désir qui se faisait désormais empressé dans son esprit. Elle voulait fuir, quitter cette salle et ne jamais y revenir, quitter cette emprise malsaine et ne plus s'y laisser prendre. Plus jamais. Son insolence était à son comble, et elle se savait dans une mauvaise posture. Adison était une prof influente, Jillian en avait bien conscience, et Lon ne ferait rien pour venir en aide à une élève quelconque. Peut importe, elle se fichait de ça à cet instant précis. Elle se fichait de tout. Seule importait sa colère, sa terreur, son désespoir. Tant de mois de bonheur réduit à néant par un simple mot. Femme quelconque, histoire quelconque, douleur quelconque. Ainsi était-ce ce qu'il ressentait. Elle s'en était doutée, la voilà assurée. Il n'aurait rien pu dire pour la faire souffrir davantage. Il était aussi doué pour la détruire que pour la rendre heureuse, il était sa faiblesse la plus absolue. Mais tout ça, elle comptait bien y mettre un terme. Définitif.

A cet instant, elle se complaisait simplement à anéantir tous les rêves de bonheur de sa prof, celle à cause de qui elle se trouvait là, à cet instant précis, faisant face de manière pathétique au seul homme qu'elle avait su aimer entièrement, pleinement, lui offrant la totalité de son être sans jamais rien exiger en retour. Elle avait été aussi naïve qu'Adison, et le payait d'une façon plus absolue encore. Pourquoi avait-elle mérité tant d'indifférence ? « J'ajouterais que si votre cher et tendre époux va voir ailleurs, ce n'est pas ma faute. Pas plus que s'il ne sait pas tenir ses promesses et ses engagements. Ah, l'amour pour le meilleur et pour le pire, l'amour jusqu'à la tombe. C'est beau, n'est-ce pas ? Idyllique même. Et je mettrais ma main à couper que vous ne l'avez jamais vécu. » Elle avait levé le regard, le vrillant dans celui d'Adison. Son ton était dégoulinant de l'hypocrisie la plus détestable, et ses prunelles ne reflétaient que son désir de l'étriper sur place. A défaut de pouvoir lâcher ses nerfs sur Lon, sans doute le faisait-elle sur elle. Des époux devaient tout partager, non ? Même la haine d'une ex maîtresse. Voilà une belle leçon du plus beau des mariages. Jillian tentait de cacher sa désillusion derrière un ton macabre et un sourire narquois qu'Adison ne supporterait sans doute pas plus de quelques minutes. « Pour vous démontrer ce que monsieur le directeur vient de vous promettre, Madame Lockhart, je serais plus explicite : si j'avais vraiment séduit votre mari, il serait avec moi à l'instant précis, il ne saurait pas me quitter des yeux et me promettrait même de vous tuer dans votre sommeil pour passer le reste de ses jours en ma douce compagnie. Car je ne suis pas une fille quelconque. » A ces mots, son regard se vrilla dans les prunelles de Lon. Il était meurtrier plus encore que désespéré, et elle espérait intimement qu'il serait foutu de comprendre tout son désarroi, toute sa haine et toute sa subite compréhension. Désormais, elle savait. De la profondeur inexistante du sentiment fictif qu'il lui avait dit ressentir jusqu'à l'importance imaginaire qu'il lui avait toujours octroyé. Oui, elle était enfin fixée. Finalement, cette entrevue avait eu un point positif, elle n'aurait plus aucun mal à l'oublier.

Toute cette mascarade avait assez duré. Son courage lourdement mis à l'épreuve, elle craignait de s'effondrer si cette comédie venait à durer plus longtemps. Sa noblesse faisait partie d'elle, tout autant que son insolence était part intégrante de son être, elle était à des lieux de ce qu'elle ressentait véritablement à cet instant. Et cette simple certitude la détruisait terriblement. « Maintenant, j'en ai assez de jouer au psy, alors monsieur le principal, pitié, embrassez tendrement votre épouse, aimez la, et laissez moi en paix rejoindre ma classe. » Rejoindre sa classe, se reconstruire, parvenir à continuer sa vie sans l'ombre oppressante de cet homme, qu'elle avait aimé, sur elle. Telles étaient ses désirs, ses espoirs. Telles étaient ses demandes à Lon qu'elle espérait assez claires. S'il avait eu un minimum d'affection pour elle, il lui devait bien ça. Non, en vérité, il lui devait bien plus. Il lui devait trois mois d'affreuse douleur, il lui devait toute son affection, il lui devait absolument l'intégralité de ce qu'elle lui avait offert, dans toute sa plus grande naïveté. Il avait joué avec elle tel un chat avec une souris, avait tenu à la revoir, puis alors avait débuté l'amusement. Un amusement dont Jillian seule était la proie. Il s'était amusé à la lacérer petit à petit, lui offrant quelques répit pour ne jamais lui laisser le loisir de fuir. Il avait fait d'elle son repas, la laissant correctement sans vie. Un corps sans esprit déambulait dans les couloirs de Dartmouth. Un esprit qu'il lui semblait légèrement revoir depuis que Clyde avait fait apparition dans sa vie, mais qu'il venait de lui enlever de nouveau. Jamais Lon ne la laisserait en paix, jamais il ne lui octroierait le droit de passer outre ses propres désirs. « Je vous en prie. » Supplique d'une élève à son principal, pour Adison. Prière d'une amoureuse à son bourreau, aux yeux flamboyants de Jill.


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MessageSujet: Re: lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.   lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. Icon_minitimeDim 19 Fév - 18:13


si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.


Jamais, même dans ses pires cauchemars, Lon n'aurait imaginé vivre un jour cette scène. Cette scène pittoresque. Cette exécution capitale dont il était le condamné. Ce jeu à la fois dangereux et stupide dans lequel il n'était qu'une carte que ces joueuses perfides s'amusaient diaboliquement à abattre sur une table. Oui, le professeur n'était là qu'un pion, qu'un dé, qu'un objet quelconque dont l'utilité tout à fait insignifiante ne réussissait qu'à divertir ces demoiselles. Un objet mystérieusement charismatique, certes, mais dont l'importance se révélait être tout à fait négligeable. C'était vrai... Qu'était-il aux yeux d'Adison, finalement ? De leur mariage, il ne restait rien si ce n'était qu'un banal morceau de papier. De leur amour - et Lon ne comprenait même plus comment il avait un jour pu le considérer comme tel - ne restait que quelques souvenirs partagés ; quelques souvenirs futiles dénués de la plus infime parcelle d'intérêt. Des souvenirs auxquels Adi semblaient pourtant s'accrocher, dans l'espoir ridicule de faire renaître leur affection passée. C'était puéril. C'était inutile. C'était trop tard. De nouveau, Lon n'était plus qu'un pauvre hère, un paria, un pouilleux, un va-nu-pieds lancé seul sur les routes, retraçant les chemins chaotiques de son passé. Quelques mois plus tôt, le professeur avait cru que le destin - dans un élan de courtoisie - lui offrait une autre voie, montrant un trajet inconnu à l'aide de son long doigt fin. Foutaises. Ce connard de destin s'était finalement bien foutu de sa gueule puisque ce chemin étranger à son passé n'était malheureusement que le raccourci qui le mènerait droit à sa perte. Et Lon avait été assez idiot pour y croire. Oui, Lockhart, au bras d'une naïveté qu'on ne lui connaissait pas, avait suivi sa chance. Malicieusement, il s'était faufilé derrière Jillian et avait fait un bout de chemin en sa compagnie, avant de se rendre compte que cette route était trop bien, trop déconcertante de facilité à ses yeux et qu'il ne la méritait pas. Et voilà désormais où il en était... Un pauvre traîne-misère bien incapable de se rendre compte que Jillian - s'il ne l'avait pas abandonné en chemin - l'aurait mené droit à son salut et sans l'ombre d'un doute, à un bonheur certain.

Lon aurait voulu hurler. Hurler à sa femme de foutre le camp, de mettre les voiles et de laisser en paix (définitivement si possible). Il l'avait aimé cette femme, cela ne faisait aucun doute. Les premiers temps du moins quand, l'esprit brouillé par les drogues, il avait accepter de la marier, promettant de la chérir jusqu'à la fin de ses jours. Une promesse non tenue, encore une. Cette fois pourtant, personne ne pouvait lui en vouloir - mise à part peut-être la concernée. Adison était certes une femme intelligente, parfois trop romantique et savait même se montrer surprenante. Mais décidément, Lon n'avait pu s'attacher à elle et ce n'était pas faute d'avoir essayé. Les premiers mois de leur mariage avaient été heureux... Du moins, aussi heureux que pouvait l'être une union semblable à la leur. Adi avait fait de son mieux et avait aidé son époux dans les pires moments quand ce dernier, détruit par le manque, se réveillait la nuit en hurlant, émergeant alors de milliers de cauchemars dévastateurs. Aucun doute, madame Lockhart s'était montrée étonnante, fidèle et sensible au mal de son cher et tendre. Peut-être trop... Certainement trop. Lon était un homme seul et ce, depuis toujours. Son indépendance, il n'avait nullement besoin de la crier puisqu'elle était évidente. Ainsi, même dans sa plus atroce douleur, sans doute aurait-il aimé qu'Adison conserve quelques distances. Mais non, la jeune femme préféra le couvrir de prévenance et d'attention... Deux choses que le professeur finit évidemment par détester et fuir comme la peste et le choléra réunis. Une fuite qui, inévitablement, aiguisa la distance entre les deux époux, pour ne laisser finalement derrière elle qu'un trou béant dans lequel aurait normalement dû se tenir leur amour. Et voilà où ils en étaient désormais... Tous deux réunis dans un bureau qui n'avait de somptueux que l'apparence. Deux êtres trop occupés à leur propre destruction pour remarquer qu'ils étaient sur le point d'entraîner une tiers personne dans leur chute. Cela n'aurait d'ailleurs pas déranger Lon outre mesure, lui si peu concerné par la condition humaine, mais il s'agissait là de Jillian. De Jill, merde... Et l'homme - en mémoire de deux mois qu'ils avaient passé ensemble, au nom de l'amour aussi sincère que profond qu'il lui portait - ne pouvait décemment laissé sa femme mener si facilement la danse et entraîner la jolie O'Donnel dans leur terrible déchéance. Et si, pour cela, il devait renier un peu plus encore l'attachement et l'affection qu'il vouait à Jillian et bien, il le ferait.

Les mains profondément ancrées dans ses poches, le regard sombres et les lèvres pincées, ce fut d'une voix agressive que Lon s'adressa à sa femme. Le professeur - toujours perspicace sauf quand il s'agissait de Jillian - voyait très clair dans le jeu de son épouse et le rictus qu'elle arborait de façon inconstante suffisait à confirmer ses soupçons. Malgré cela, Lon ne savait pourtant ce qu'Adison attendait exactement de lui puisque quand bien même il avouerait ses méfaits passés, sa femme ne réussirait jamais à le faire virer. Car c'était bien le but de madame Lockhart, telle une ultime revanche aux années gâchées qu'elle avait passé en sa compagnie, cela le principal en était convaincu. Pourtant, les seuls aveux de Lon ne suffirait pas devant le conseil, Sir Lockhart le savait. Alors pourquoi s'obstinait-il ainsi dans le déni et préférait-il renier ainsi Jillian plutôt que d'annoncer fièrement que "oui, Jill avait su le porter jusqu'au septième ciel, ce qu'Adison s'était acharnée à faire pendant des années sans même réussir à le décoller du sol". Et bien... Par fierté, tout simplement. Adi se plaisait à le trainer dans la boue, persuadée qu'elle avait mené son enquête à bien et n'avait fait aucune erreur. C'était bien mal connaître son époux qui désormais n'aurait de cesse de nier une évidence que madame Lockhart ne réussissait finalement qu'à entre-apercevoir. Alors quoi ? Adison rêvait de le voir avouer ? Très bien, Lon prendrait alors un plaisir certain à la voir se casser la gueule encore et encore devant sa détestable obstination. Et peu lui importait le mal qu'il pouvait se faire à lui-même. Devant Adi, il ne cèderait pas la moindre parcelle de vérité.

A nouveau, Jillian reprit la parole, empêchant tout bonnement Adison de réagir aux propos tenus par son mari. Indubitablement, l’œil de Lon se porta sur l'être aimé et tant chéri. Un œil inexplicablement perçant dans lequel on ne pouvait lire qu'un délicieux mélange de colère et de tristesse. Il n'était d'ailleurs que peu difficile de deviner à qui était destiné tel ou tel adjectifs... Étrangement, les paroles d'Alix trouvèrent quelques difficultés à atteindre Lon. Non pas qu'elles se soient perdues en chemin, mais à ces mots, le professeur offrait son cœur, alors qu'on ne pouvait les comprendre et les appréhender qu'avec son esprit. Cela ne faisait plus aucun doute... Jill et Lon en avait fait du chemin depuis leur dernière rencontre... Du chemin, à l'envers. Le principal n'avait pourtant toujours que peu de mal à dénicher les traits d'esprit de la jeune O'Donnel. Cette jeune femme qui, même derrière cette douleur et cette haine qui perçait aisément sa voix, savait le faire sourire. Jill était là, entre les deux protagonistes d'une union plus que foireuse, occupée à se foutre gentiment de leur gueule. Sir Lockhart aurait presque pu en rire. De son côté, Adison fulminait, n'acceptant que très difficilement de voir son mariage tourné ainsi en dérision. Lon, lui, s'en foutait éperdument... Ah, si Adi savait le nombre de fois où - tel un joyeux crapaud - il avait pu baver son son mariage désastreux en la douce compagnie de son élève. Non, il ne les avait pas compté, mais cela faisait désormais un bout de temps qu'il ne prenait plus leur union au sérieux et le scandale excessif qu'il pouvait lire sur les traits de son épouse ne faisait que confirmer la place que lui-même accordait à leur amour passé : la poubelle de ses souvenirs. C'est ainsi qu'un sourire, si infime qu'il ne réussit à déformer les traits de son délicieux visage, perça son irritation palpable, tandis qu'il baissait momentanément les yeux sur le sol. Jillian, de son côté, ne semblait plus vouloir s'arrêter et parlait sans que Lon ne trouve le courage de l'interrompre. Les propos tenus par la jeune femme, si détestable soient-ils, suffisaient à perler son cœur d'allégresse. Ô combien cette voix - même déformée par la haine - lui avait manqué et combien ne donnerait-il pas pour l'entendre encore et encore... Oh oui, il avait certes espérer son départ dès qu'il avait aperçu dans l'encadrement de la porte, mais la drogue (cette drogue joliment nommée Jillian) commençait doucement à faire effet sans même que l'homme ne s'en aperçoive.

Non Jill, tu as raison. Tu es si loin d'être une fille quelconque, si loin. Si tu savais quelle violence je me fais pour ne pas accrocher ton regard et ne plus le quitter. N'as-tu donc aucune idée de ce que tu représentes pour moi, de ce que tu es à mes yeux ? Ne vois-tu donc pas que j'aurais décroché la lune - et bien plus encore - pour toi ? Ne comprends-tu donc pas que je serais resté à tes côtés si seulement tu me l'avais demandé ? Mais putain Jill, pourquoi a-t-il fallu que tu perdes la parole ce jour-là, toi habituellement si éloquente ? Pourquoi ne m'as-tu donc pas mis face à mon ignorance et ma stupidité ? C'est cette putain de fierté, n'est-ce pas ? Tu as laissé cette saloperie d'ego se foutre en nous. Ou serait-ce la surprise et l'incompréhension ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je ne sais absolument rien. Je ne comprends même pas comment on en est arrivé là, comment j'ai pu te laisser t'éloigner de la sorte, comment j'ai pu vivre ces trois derniers sans sombrer... Non vraiment, je ne sais plus. Je ne suis désormais plus sûr que d'une chose : tu as raison, si tu me l'avais demandé, j'aurais aisément pu étrangler cette garce... Et je n'aurais certainement pas attendu son sommeil pour le faire.

Jill sortit brusquement son principal de ses regrets tandis qu'elle demandait expressément la permission de quitter les lieux. Relevant la tête, l'homme la tourna à nouveau dans sa direction, un masque de glace collé sur ses traits. Jamais encore il ne l'avait regardé avec une telle froideur. Jamais encore il n'avait essayé de mettre une telle distance entre elle et lui. Elle et lui... Dur réalité. Le nous avait depuis longtemps disparu, désertant de manière impitoyable leur relation, pour ne laisser derrière lui qu'un elle et lui tant décevant que dévastateur. Lon, pendant un instant, sembla hésiter avant de réagir soudain alors qu'Adison s'apprêtait à reprendre la parole. « Tais-toi. » Le ton était sans équivoque et c'est plus par surprise que par soumission que sa femme plongea dans un mutisme presque scandalisé. Quelle pathétique petit morceau de femme. Le professeur, posant un regard vide sur la belle O'Donnel, resta figer un instant. Ô combien il aurait voulu accéder à sa requête et simplement la laisser filler. Jill n'avait absolument rien à faire ici. Cette discussion n'était pas la sienne et Lon se doutait qu'Adison ne l'avait finalement emmené ici que pour être le spectateur désespéré de leurs disputes. Non, vraiment, Alix n'avait pas sa place dans son bureau et méritait de pouvoir quitter les lieux. Jillian l'avait dit : elle ne désirait que retourner en classe, loin de ce spectacle pathétique, loin de leurs querelles puériles et ô combien le professeur la comprenait à cet instant. Et pourtant, pourtant ! Dans un immense élan de faiblesse, c'est finalement à Adison que le principal s'adressa. « Sors, s'il te plait. Retourne en cours, je m'occupe de cette histoire. » La requête était simple, sereine, presque polie, mais Adison trouva encore le moyen de posé sur son époux un regard outré. « Mais... » Lon fusilla sa femme du regard, l'empêchant net de poursuivre dans ses protestations. Rien de bien surprenant... L’œil noir, Sir Lockhart, tel un taulard contrarié, observait Adison avec une profonde malveillance qui aurait suffit à intimidé n'importe qui. De plus, Adi savait à quoi s'en tenir et s'interdit donc intelligemment de le contrarier plus qu'il ne l'était déjà. « Adi, dégage. » A nouveau, le calme perçait la voix du professeur. Cette fois pourtant, madame Lockhart s'exécuta, s'offrant le droit de jeter un regard assassin à son cher et tendre époux. Celui qu'elle réserva à Alix fut tout aussi meurtrier, mais nul doute que la jeune O'Donnel se ferait un petit plaisir personnel de le lui rendre.

Le regard de Lon suivit sa femme jusqu'à ce que celle-ci ai refermé la porte derrière elle. Là, l'homme se mouva enfin, quittant ce rebord de fenêtre qu'il semblait tant affectionner (à très forte raison x)). D'un regard, il désigna le fauteuil libre posé devant son bureau et s'adressa directement à Alix. « Assis. » Le professeur n’accorda qu'un attention réservée à la réaction de la demoiselle. Peu lui importait qu'elle s'exécuta finalement, il tenait juste à lui faire comprendre qu'il n'avait pas terminé avec elle. Contournant son bureau, il finit lui aussi par s'asseoir dans son propre fauteuil et posa enfin les yeux sur Jillian. Dans son regard, la glace semblait avoir disparu et on ne pouvait désormais qu'y lire une profonde indifférence perlée d'une fierté peu négligeable. Lon ne savait ce qui l'avait poussé ainsi à exilé Adison et non Jill. Il savait que ses erreurs passées étaient impardonnables et ne chercherait d'ailleurs pas à s'expliquer. Mais, inévitablement, "l'effet Jill" commençait à peser lourdement sur son cœur et il ne réussissait décidément pas à offrir à Alix la sortie qu'elle espérait. « J'ai un peu tendance à croire que ta franchise n'était que modérée, Jill. Lâche-toi, tu n'attends que ça. » Pas de sortie, mais tout le loisir de lui en mettre plein la gueule si elle le souhaitait. L'un valait bien l'autre non ? Lon, de son côté, tentait désespérément de soutenir le regard de la jeune femme. Une montagne d'artifice ! L'homme était loin, très loin d'être prêt à entendre ce qu'Alix avait à lui dire.
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j. alix o'donnel.

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MessageSujet: Re: lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.   lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. Icon_minitimeDim 19 Fév - 21:39


'Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.'

(affreux, affreux, affreux...
en vrai, c'trop chiant, parce que j'sais pas ce qui peut le blesser, notre lon adoré, pi voila quoi Arrow
)

Alix n'avait pas imaginé la fin de cette entrevue de cette manière. A vrai dire, elle ne l'avait pas imaginé du tout. Mais si jamais elle s'était adonnée à ce jeu, nul doute qu'elle aurait vu un conseil de discipline pour elle, une Adison plus remontée que jamais la ramenant à son cours tout en se permettant de la descendre allégrement, et Lon resté tranquillement dans son bureau, dans l'expectative d'un nouvel embêtement. Oui, elle ne l'aurait pas vu d'une autre manière. En compagnie de Clyde, elle se serait laissé aller à raconter avec forts détails cette scène qui semblait toute droit sortie de son imaginaire, puis ils se seraient surement amusés à faire de Lon et d'Adison le couple démoniaque s'en prenant sauvagement à la jolie princesse, simple et surtout en position de faiblesse. Ils n'auraient eu aucun avantage à retirer de cette situation inédite. Strictement aucun. Puis rentrée chez elle, Jillian se serait enfermée dans sa chambre, aurait ruminé les nouvelles connaissances qu'elle avait acquise de cette entrevue, son manque d'importance pour le principal, cet oubli prématuré, cette satisfaction qu'il semblait retirer de sa disparition, et alors elle aurait certes souffert, mais aurait tracé un trait définitif sur cette histoire sans se questionner d'avantage sur les raisons de cet échec. Elle aurait pu passer à autre chose, redevenir la Alix que tous connaissaient auparavant, la fille joueuse, séductrice, sans limite et odieusement hautaine, et elle se serait abandonné dans les bras de Clyde où enfin, elle aurait trouvé sa véritable place. A des lieux de ceux de Lon. Elle en était arrivée à un stade où elle se demandait même comment elle avait pu les désirer, ses bras là. Pourquoi eux ? Pourquoi s'était-elle si stupidement amouraché de ce principal raté aux multiples défauts, à la fierté surdimensionné, au sourire brisé, et à l'attitude d'un drogué sans cervelle ? Il ne la méritait pas, même dans sa plus grande forme, ne valait rien. Comment pouvait-il prétendre simplement à serrer contre lui Jillian, à l'embrasser, à glisser à son oreille des promesses d'amour et à l'enlacer délicatement en lui faisant oublier jusqu'au monde extérieur, jusqu'à l'existence même d'autres êtres humains, pour que son esprit ne se ferme plus que sur lui. Sur un unique qui était devenu un rien. Il avait laissé un vide terrible en disparaissant aussi vite qu'il était apparu, mais ce gouffre commençait tout juste à se réparer. Elle ne le laisserait pas semer à nouveau la zizanie dans son esprit. Sa volonté était aussi noble qu'elle, et elle ne laisserait personne la faire changer d'avis. Elle haïssait cet homme, au plus profond de son être, et rien qu'il puisse faire ne changerait cette impression qu'il lui avait laissé. C'était fini. Terminé. Elle avait depuis longtemps scellé cette histoire sans le moindre espoir de lendemain.

Elle frissonna néanmoins lorsque le principal demanda à son épouse de se taire. Elle frissonna une seconde fois lorsqu'il exigea d'elle qu'elle s'enfuit de cette salle, lui promettant de régler cette affaire. Elle frissonna de nouveau lorsqu'il réitéra cet ordre. Elle frissonna encore lorsqu'Adison commença à quitter la salle, soumise aux ordres de son époux mais surtout de son supérieur. Jillian aurait pu supplier, pleurer, se jeter à ses pieds pour qu'elle ne la quitte pas. Toute sa haine envolée, le regard qu'elle lança à madame Lockhart n'était qu'une supplication silencieuse. Prière qu'elle ne sembla pas même voir. Qu'elle ne voulut pas voir, sans doute. Elle aurait tout donné pour partir, pour s'enfuir avec Adison, aurait même supporté ses remontrances, ses insultes, se serait faite pardonner de multiples manières et aurait avoué toute la vérité si sa professeur l'avait exigée. Alix aurait tout fait, à cet instant précis, pour ne pas se retrouver seule avec Lon. Alors qu'elle avait rêvé de cette rencontre de multiples manières, qu'elle avait toujours désiré avoir le moyen de s'expliquer avec lui, elle n'en avait désormais plus la moindre ambition. Il avait expliqué implicitement, lors de cette discussion avec Adison, tout ce qu'elle avait besoin de savoir. Elle n'en exigeait rien de plus. Elle ne voulait rien entendre de plus. A quoi bon exprimer toute sa colère et toute sa douleur pour ne s'entendre dire en retour que sa propre inutilité. Jillian avait assez donné, assez souffert, elle estimait avoir à son tour le droit à un peu de repos. Était-ce là ce à quoi elle aspirait, Lon ne semblait pas être d'accord avec sa vision des choses. Il ne lui avait pas fallu plus de deux minutes pour comprendre le regard glacial que son principal avait posé sur elle, il ne lui avait pas fallu plus de deux minutes pour sentir sa terreur monter délicatement, le long de son échine, traversant son cou, la faisant frissonner de toute part. Des frissons d'expectative, ceux de l'attente trop longue d'une explication que l'on croit perdue à jamais et qui se présente à nous spontanément. Alix n'y croyait plus. N'y avait jamais véritablement cru. Et maintenant, elle était bien partie pour se défiler, aussi lâchement que lui l'avait été. Il n'y avait pas de raison. Pourquoi ne pourrait-elle pas, à son tour, le décevoir un peu ? Il était hors de question qu'elle se laisse aller à suivre les ordres d'un principal qui n'a de ce rôle que le nom, n'en possédant ni l'allure ni même les responsabilités. Il n'était rien pour oser lui donner des ordres. Il lui avait ordonné de partir, un jour. Elle l'avait écouté, tout en se jurant que ce serait la dernière fois qu'elle suivrait une de ses lois. Si seulement Adison ne l'avait pas trainée ici, elle n'aurait pas douté une seconde d'y parvenir...

Assise ? C'était vraiment le premier mot qu'il tenait à faire résonner aux oreilles de Jillian après trois mois d'un silence le plus absolu ? Un ordre ! Jillian du serrer les dents pour contenir cette colère qui était sienne et qui n'avait jamais cessé de grandir. Chaque nuit où elle n'avait pas dormi, elle avait gardé et entretenue cette haine qui ne portait qu'un seul nom, chaque jour où ses pensées filaient irrémédiablement vers son malheur et son abandon, elle avait arrosé cette plante de la déception, afin qu'elle devienne aujourd'hui ce si bel arbre qui semblait n'être même plus déracinable. Et que de fondations solides, plantées par un seul être ! Lon, malgré tout, était parvenu là où tout autre avait échoué : il était devenu inoubliable aux yeux de Jillian. Certes, pas de la meilleure des manières, il restait toutefois présent dans ses pensées et dans son coeur, et cette simple certitude la détruisait à petit feu. Elle ne saurait se débarrasser de lui, de son image indélébile gravée dans son esprit, de son intelligence dont elle se nourrissait souvent, de ses talents divers et multiples dont elle avait fait le tour. Elle pouvait certes barrer ses souvenirs d'une grosse croix rouge, les marquer d'une tête de mort clignotante, ils restaient toujours aussi puissants, et bien que teintés de la douceur amer de la colère, ils parvenaient à faire tressaillir son coeur dès qu'ils s'imposaient, sinistres, à son esprit. Elle aurait tant aimé savoir si ses dérèglements ne prenaient effet que chez elle, utilisant comme causes sa faiblesse et sa pitoyable naïveté, ou si lui aussi, d'un côté certes infime de son trop grand égo, il pensait parfois à elle, en des termes plus élogieux. Elle était toutefois résolue à n'en rien savoir, consciente que même si elle le lui demandait aussi crument, elle ne saurait se contenter de la réponse. Son regard sur Lon se fit tout aussi glacial que le sien quelques minutes auparavant, et plus pour se rassurer elle même que pour lui faire un quelconque affront, elle s'approcha de la chaise pour y poser les deux mains. Debout, elle se sentait plus en confiance. Qui n'aurait pu se voir en position d'infériorité sur cette foutue chaise en face du bureau de son principal, sous son regard hautement satisfait. Satisfait, oui... mais de quoi, en vérité ? De son pathétique tour de passe-passe, celui qui consistait à traiter son épouse comme un vulgaire clébard dérangeant ? Ou bien de celui lui permettant de détruire à nouveau cette élève, comme s'il n'en avait jamais déjà fait son passe-temps ? Elle n'en savait rien, n'en voulait rien savoir, une fois de plus.

A ses propos, elle ne put s'empêcher de sourire. Sourire narquois qui ne tarda pas à éclater en un rire frais presque enfantin. A quoi jouait-il, là ? Espérait-il vraiment qu'elle n'attendait que sa permission pour laisser libre court à la fureur qui était la sienne ? Il s'estimait sans doute son maître, son supérieur, son dieu pourquoi pas, alors qu'il n'était rien d'autre qu'une feuille morte qu'elle pouvait écraser sous son pied. « Votre légendaire fierté ne vous fais pas défaut à ce que je vois, monsieur le principal. Qui vous dis que je n'attends que ça ? Vous pensez vraiment être le centre de mon univers ? » Oui, il l'était. Elle pouvait l'affirmer avec le même ton péremptoire qu'en disant qu'effectivement, elle n'avait attendu que ça durant trois longs mois. Des explications, enfin. Mais y en avait-il, seulement ? Voulait-elle plutôt des excuses hypocrites, des raisons falsifiables susceptibles de soulager son coeur abimé, ou bien la vérité si douloureuse soit-elle ? Malgré ses trois mois à réfléchir à cette entrevue, elle n'avait jamais songé à la manière dont elle voulait que les choses se passent, pas plus qu'à la profondeur de ce qu'il pourrait lui dévoiler. Ils n'étaient pas dans un conte de fée. Il n'était pas un prince charmant. C'était à peine s'il était comparable avec le grand méchant. Il n'en était qu'un petit. Un pathétique briseur de coeur. Et il n'aurait su avouer la vérité, car il était surement indéniable qu'il n'aurait su même la supporter. La connaissait-il lui même, en fait ? Pouvait-il, noir sur blanc, écrire pourquoi il avait fait subir un tel sort à Jillian, malgré tout 'l'amour' qu'il se targuait de posséder ? « En fait, vous me laisser le choix entre affronter la colère de votre détestable femme qui doit essayer d'écouter cette discussion à travers la porte, ou rester en votre présence ? C'est que le grand monsieur Lockhart fait encore une fois preuve d'un grand courage ! Il prend beaucoup de risques, je dois le reconnaître. » Ce sourire narquois n'avait pas une seule seconde quitté son joli visage. Elle ne rêvait que de fuir, mais quitte à rester ici, autant fallait-il qu'elle joue son jeu du mieux possible, qu'elle se montre inoubliable de véracité. Elle ne comptait pas lui offrir le plaisir de hurler sa colère et sa déception, de hurler son amertume, car cela aurait signifié reconnaître encore une fois cet amour qui les avait lié. Elle s'y refusait. Il n'y avait plus rien. N'y avait jamais rien eu. Elle désirait simplement tout nier, tout oublier, c'était plus simple ainsi. Beaucoup plus.

Elle se comportait avec lui comme si elle n'avait rien à lui reprocher. Rien d'autre que cette discussion qui les avait précédé. Elle n'était pas Jillian, il n'était pas Lon. Elle était une élève quelconque, il n'était que son principal. Cette distinction la faisait terriblement souffrir, mais elle devait reconnaître que c'était indéniablement la seule façon de se sortir vivante de cette situation qui lui était plus désagréable encore que celle en la douce et chaleureuse présence d'Adison. Dieu, comme elle donnerait tout pour que celle-ci soit encore là, leur fasse encore don de sa délicate personne. Elle se retrouvait dorénavant seule. Jillian était indéniablement recluse devant ses plus grandes souffrances, ses plus grandes faiblesses. Et elle ne savait décemment pas comment réagir. « Soyons honnêtes, Lockhart, vous n'êtes pas plus maître que moi dans cette situation présente. C'est ce que vous vous plaisez à penser, mais absolument pas. Et ce n'est pas en me donnant des ordres que vous obtiendrez ce que vous voulez de moi. D'ailleurs, cela fait bien longtemps que vous avez perdu le droit de convoiter quoi que ce soit de ma part. » Alix s'assit sur le fauteuil en face de celui de son principal, asseyant ainsi la position qui était la sienne. Ce jeu n'était pas le sien. Lon avait beau s'amuser à exiger des choses de sa part, elle n'était plus apte à acquiescer à la moindre de ses demandes. Sa naïveté s'était faite la malle en même temps que son début de bonheur, et ils étaient aujourd'hui à des kilomètres. Elle ne pardonnerait pas à Lon. Elle ne lui pardonnerait rien. Et ce n'était certes pas ainsi qu'il pourrait convoiter le précieux droit de se faire écouter par sa belle. Surtout pas dans son bureau, un meuble massif les séparant aussi surement que les trois longs mois qu'ils venaient de passer. Non, surement pas. Alix posa ses deux poings sur le mobilier, avant d'approcher légèrement son visage de celui de son directeur et de glisser d'un ton presque hargneux : « Enfin, si l'on part du principe que vous l'avez déjà eu ... après tout, qui voudrait cela d'une élève si quelconque ? » C'était stupide de lui demander de s'expliquer. C'était aussi blessant que s'il avait nié la totalité de ses erreurs. Encore un reproche à ajouter à sa longue liste.


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MessageSujet: Re: lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.   lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. Icon_minitimeJeu 23 Fév - 8:14


si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.


un pavé et y'a qu'un paragraphe que je trouve digne d'intérêt dans tout ça --' je devrais d'ailleurs posté que celui-là *gros soupir*. d'ailleurs, j'suis sûre que tu vas immédiatement le reconnaître ce paragraphe, il crève les yeux de sincérité... rah j'te hais d'me complexer à ce point lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. 945058907

Une fois encore, Lon montrait là l'immense étendue de sa lâcheté. Évidemment, il lui était bien plus aisé et ô combien moins difficile d'offrir la parole à Alix, la laissant alors engager une conversation qui l'effrayait bien plus que la seule idée d'un tête à tête silencieux avec la jolie O'Donnel. Oui, une fois encore l'homme préférait se retrancher derrière son allié, le mutisme, refusant tout bonnement de faire face à une réalité qui pourtant s'illustrait ici comme une évidence. Une fois encore, le professeur falsifiait la notion même de courage, affrontant sa faiblesse avec une assurance tout à fait dérangeante. Couardise pointait le bout de son nez avec hardiesse. Veulerie flirtait sans honte avec ardeur et audace. Du Lon tout craché... Capable de faire passer le plus méprisant des défauts pour la plus honorable des qualités. Et le professeur le faisait avec une telle désinvolture ! Exhibant sans aucune gêne apparante l'océan tumultueux de son hypocrisie, ajoutant même à cette personnalité déjà peu acceptable une pointe d'égoïsme tout à fait détestable. A l'évidence, Lon semblait ne pas savoir apprendre des ses erreurs et préférait réitérer ses pires fautes. Dans le doute, hein... Peut-être qu'en recommençant, la chance finira par lui sourire. Pauvre homme incapable de comprendre qu'il se comportait là comme un abruti (ce qu'il était finalement) ; incapable de se rendre compte qu'il jouait la même scène que trois mois plus tôt (avec quelques variantes évidemment, sinon c'est pas drôle) quand, dans un élan de bêtise suprême, il s'était empressé d'éjecter Jillian de sa vie. Cela avait été une erreur monumentale et il le savait (même si refusait tout simplement de l'accepter comme telle) ! Pourtant, avec nonchalance et désinvolture, il laissait à Jill le plaisir de parcourir seule les vastes étendues vertes de sa stupidité et de sa lâcheté. Et ce, sans même une boussole pour se repérer. Il leur aurait pourtant été si facile de courir les immenses plaines de la bêtise humaine ensemble, main dans la main, l'expérience éclairant sagement le chemin déjà parcouru. Mais Lon semblait étrangement en guerre avec la facilité et préférait emprunter les routes les plus chaotiques dans l'espoir d'atteindre - plus ou moins indemne - un point identique. Seul problème ? Il entrainait aveuglement Alix dans son sillage et ne semblait pas vouloir se retourner pour l'aider. Bien au contraire... Sans vraiment le vouloir, le professeur la laissait tendrement s'enfoncer, sans réaliser que s'il ne regardait pas bientôt par-dessus son épaule, il la perdrait. A jamais.

Inexplicablement, Lon se trouvait désormais dans une impasse. Impasse créée de toute pièce par ses innombrables faiblesses et l'homme - peu enclin à chercher une autre issue - tentait désespérément de traverser un mur de béton. Peine perdue... A quoi bon avancer si ce que l'on cherche se trouve juste derrière soit ? Mais... Encore faut-il savoir ce que l'on cherche. Et il semblait que c'était justement ce qui faisait défaut à notre cher ami directeur. Évidemment, ce matin-là son salut se trouvait juste devant lui, sous ses yeux, à portée de main, mais cela le pauvre homme semblait bien incapable de le comprendre. Rien de très surprenant finalement puisque le professeur s'évertuait à se convaincre qu'il avait fait le bon choix en abandonnant la belle O'Donnel. Une certitude vacillante que tout son être - de son esprit à la moindre parcelle de sa chair - rejetait et que seule la raison semblait vouloir reconnaître. Et encore... En vérité, Lon se trouvait dans l'incapacité la plus complète de comprendre ce qui venait de le pousser à virer Adison et non pas la ravissante Alix. Trois mois plus tôt, il n'avait eu aucun mal (en apparences du moins) à éjecter la jeune femme de sa vie et avait subit le manque que lui imposait son absence avec dignité et patience. Et ce, malgré toute la souffrance que cela avait pu lui infliger. Mais il n'avait fallu qu'un regard sur Jill, un seul, pour faire pencher la balance du côté des regrets. Un seul regard avait suffit pour le mettre face à la monstruosité qu'il avait sciemment commise. Évidemment, Sir Lockhart n'avait jamais été un homme de grande volonté et il n'était pas rare de le voir céder à ses envies, si futiles soient-elles. Futiles... Telles étaient les quelques raisons qui avaient pu le pousser à se séparer de la douce et passionnante présence de la belle O'Donnel. Un poste de directeur. Une relation soit disant interdite entre un professeur et son élève. Une épouse hargneuse. Une douleur qu'il aurait pu - ou pas - infliger à la jeune femme sur le long terme. Une activité nocturne tant secrète que dangereuse. Un souci d'éthique. Etc. Ou tout simplement cette impitoyable phobie du bonheur ? Oui, cette raison, bien mieux que tout le reste, pouvait aisément expliquer le comportement de Lon vis à vis de Jillian. Heureux, Lockhart ne l'avait jamais été (à l'exception des deux mois pendant lesquels il fréquenta Jill), il ne l'avait même jamais appréhendé, trop habitué à l'atroce routine qui était la sienne ; trop habitué à la détestable - mais néanmoins familière - présence de sa femme; trop habitué à ce boulot infect qu'il exécrait par-dessus tout, mais lui offrait une merveilleuse sécurité psychologique et financière ; trop habitué à ces drogues qu'il ingérait presque par habitude. Oui, Lon avait finalement accepté son malheur comme un destin funeste auquel il ne saurait décemment échapper. Et Jill, l'exceptionnelle Jill, avait su mettre en danger la paisible existence de son professeur et celui-ci s'était presque empressé de s'en débarrasser dans l'unique but de retrouver ce qu'il connaissait depuis trente-quatre ans. La peur de l'inconnue, délicieuse meurtrière d'un bonheur naissant.

Lon, confortablement installé dans son fauteuil, scruta longuement la jeune femme debout face à son bureau. Un court silence - bien que pesant - s'était installé et le professeur ne pu que subir le regard que la jeune femme lui adressait. Vraiment, il ne savait à quoi s'attendre puisque, imperturbable, Jill se contentait d'observer un mutisme dont il n'était que guère habitué en sa présence. Leurs échanges avaient autrefois été si animés et passionnés, voilà ce qu'il en restait désormais. Un silence. Lourd. Glacial. Vicieux. Criminel. Un silence à l'image de ce qu'était devenu ces deux êtres l'un pour l'autre. Des étrangers, ou presque. De leur amour fusionnel, il ne semblait rien rester. Il semblait seulement et là était bien la clé du problème. Dans une autre vie, sans doute Lockhart aurait-il préféré ne plus rien ressentir pour la belle Alix. Dans une autre vie, sans doute aurait-il aimé la regarder avec indifférence ; sans doute aurait-il su ne pas la regarder du tout d'ailleurs. Pourtant, ce matin là, Lon observa leur passion passée d'un œil chargé d'une mélancolie férocement dissimulée. Certes, l'espoir était lui absent de l'équation, mais l'homme savait qu'il n'échangerait ces souvenirs pour rien au monde (il est barré ce mec, un moment il veut oublier et l'instant d'après il donnerait tout l'or du monde pour se souvenir à jamais x)). Les souvenirs... Cruellement, Jillian se chargea de ramener notre charmant professeur au moment présent, l'obligeant à quitter le passé pour faire enfin face à une réalité bien présente : une délicieuse O'Donnel ô combien blessée, certainement prête à tous les mots pour envoyer son connard de principal dans les tous derniers retranchements de sa mémoire, là où elle pourra - peut être - l'oublier. Et la demoiselle ne manqua pas d'y mettre les formes.

Le professeur ne pu retenir une grimace discrète quand le vouvoiement lui parvint jusqu'aux oreilles. Celui-ci ne l'avait nullement incommodé en présence de sa femme, mais désormais seuls, ce vous lui fit l'effet d'un immense coup de pelle sur le crâne. Bing ! Alix venait - de façon grandiose - de réveiller son cher principal. Allo, ici la réalité qui vous parle monsieur Lockhart, il serait grand temps de cesser vos divagations en tout genre et de choper le train en route avant qu'il ne vous passe sous le nez - ou ne vous passe sur le corps. Au choix. Oui, à côté de ce vouvoiment brutal, l'essence même des propos de la jeune femme ne lui firent ni chaud, ni froid. Peu lui importait le cynisme et l'ironie de Jill, il y était désormais habitué. En revanche, cette distance qu'elle s'appliqua à mettre entre eux fut insoutenable. Fronçant imperceptiblement les sourcils, l'homme cilla tandis qu'un éclair de douleur vrillait son prunelles. Un souffrance glaciale qui envahi son regard tandis qu'il pinçait perceptiblement les lèvres, s'interdisant toute réaction. Susceptible, Lon l'était, mais il s'était toujours efforcer de mettre sa sensibilité de côté en présence de Jillian - en apparences du moins - et leur trois mois d'éloignement n'y avait rien changer. Oh oui, il tenait encore assez à elle pour ne pas l'assommer d'une réplique cinglante comme il avait pu le faire quelques minutes plus tôt avec son épouse et comme se plaisait à le faire à chaque fois qu'un mot ou un regard lui déplaisait. Dieu merci, le professeur n'avait pas cédé à son penchant prononcé pour la drogue ce jour-là, il su donc rester plus ou moins maître de ses réactions. Le centre de son univers... En réalité, le principal n'avait jamais pensé de la sorte, même pendant les deux mois de bonheur presque idyllique qu'il avait passé avec la jeune O'Donnel. Loin s'en faut, puisque derrière tous ces airs d'homme fier et arrogant qu'il se donnait, Lon ne s'aimait pas assez pour ça. Bien sûr, il était conscient d'avoir fait battre le cœur de Jill pendant quelques temps, mais il la pensait bien assez indépendante pour ne mettre personne au centre de son monde. Peut-être s'était-il trompé ? Il n'aurait su le dire.

Jillian avait juste. Tout juste. Nul doute qu'elle avait depuis longtemps cerné son ex-amant de professeur. Non, le courage n'était pas la première de ses qualités. Non, il ne maîtrisait en rien cette situation. Et non, il n'obtiendrait plus rien de cette jeune femme. Rien du tout. Et cela, il en avait conscience, bien que son orgueil déplacé chercha vainement à crier le contraire. Mais l'évidence était là, palpable, tangible... Il n'était finalement qu'un homme comme beaucoup d'autre (j'en reviens pas d'écrire ça x)). Spécial sous bien des aspects, difficile à cerner, psychologiquement instable, monstrueusement charismatique et sournoisement mystérieux. Mais au final, son comportement et ses erreurs répétées le rangeaient plutôt aisément dans la banalité. Le commun des mortels dissimulé derrière un physique se rapprochant perceptiblement de la perfection... Rien de très glorieux finalement. L'illustre Lockhart réduit au rang de fade et d'insignifiant... De quoi mettre sa fierté au placard définitivement. Et son mutisme soudain n’atténua en rien la chose puisqu'il se contenta passivement d'écouter ce que la demoiselle avait à dire sans chercher à la contredire. Après tout, il lui avait donné l'occasion de vider son sac et étrangement, il respecta le temps de parole qu'il lui avait si gracieusement offert. Étrangement ? Peut-être pas non. La simple lâcheté suffirait certainement à expliquer son silence, une fois encore. Comment aurait-il pu l'interrompre alors que le rictus narquois d'Alix le ramenait directement à la première fois où ils s'étaient retrouvés seul tous les deux ? Cette fois où Jill s'était plus à le séduire. Cette fois où il avait orgueilleusement prétendu lui résister et avait essayé de la sortir de son bureau avec la seule idée de ne pas succomber au désir qu'elle avait su faire naître au creux de ses entrailles. Cette fois où, encore, sa volonté lui avait fait défaut et avait céder aux avances de la belle. Oui, il avait tenté de résister, tant par fierté que par crainte. Car, malgré ce qu'il avait pu prétendre plusieurs minutes plus tôt, il avait toujours considéré cette jeune femme comme différente et ce, dès le premier regard qu'il avait pu posé sur elle. Différente oui. A tout point de vue. Et évidemment, l'image qu'il s'en était fait ne le trompa pas puisqu'elle était l'être le moins banal qu'il lui ai été donné de rencontrer. Et elle le prouvait encore en le ramenant à ces délicieux et douloureux souvenirs d'un seul et unique sourire. Ce sourire si différent des autres.

Enfin, Alix alla gracieusement s'asseoir dans le fauteuil qu'il lui avait "offert" quelques minutes plus tôt. Lon la suivit du regard, subissant la montagne de sentiments contradictoires qu'elle avait réussi à faire naître par sa seule présence, affrontant non sans quelques difficultés toute cette haine qu'elle lui crachait si facilement à la gueule. Quelconque. Ce simple mot résumait aisément la profonde stupidité dans laquelle le professeur avait su s'enfoncer pour défendre le secret qu'il partageait avec Jillian. Un secret qui n'en était plus vraiment un d'ailleurs, puisque Adison avait brillamment mener son enquête et avait mis la main sur celle qui avait réussi là où elle avait échoué. Une nouvelle brique se brisa brutalement sur le crâne de Lon tandis qu'Alix prononçait ses derniers mots, le mettant cruellement face à son déni. Un long et pesant silence s'installa de nouveau. Un silence pendant lequel le professeur ne pu détacher le regard du beau visage de son élève. Puis, avec une profonde indifférence tout à fait factice, l'homme se leva et alla se réfugier auprès de sa précieuse fenêtre. Là, il oublia momentanément la haine de Jill pour se perdre dans le ciel gris de Phoenix.

Pardonne-moi, Jill. Si tu savais... J'aurais aimé trouvé les mots pour te dire, pour t'expliquer. J'aimerais pouvoir t'avouer que tu es sans l'ombre d'un doute la jeune femme la moins quelconque qui ai croisé ma route. Je ne dirais pas que tu as su faire battre mon cœur, puisque tu as fait apparaître un cœur là où il n'y avait qu'un trou béant. Et ça Jill, c'est un putain de miracle. Je n'étais qu'un pauvre hère sans cœur et cette chose qui bat désormais dans ma poitrine, tu as su le construire de toute pièce. Et ce cœur, c'est pour toi qu'il bat Jill. Pour toi. Non, je ne trouverais pas les mots. Il suffirait que tu me regardes. Que tu me regardes vraiment. Sans cette haine et cette rancoeur que je peux lire dans tes yeux. Regarde-moi comme tu as pu me regarder par le passé. Mais tu ne le feras pas, hein ? Oui, je le sais, voilà encore une chose dont je suis désormais privé. Il t'es donc si difficile de voir l'évidence ? Sans toi je ne suis rien Jill, rien du tout. Ta présence m'a permis d'exister, de vivre, de connaître une chose dont le destin m'avait privé jusque là. J'étais heureux, merde. Je sais, je ne peux m'en prendre qu'à moi... Mais si tu t'étais retournée ce jour-là, si seulement tu t'étais retournée, tu aurais compris... En une seule et infime fraction de seconde, tu aurais compris mes regrets, mes remords. En franchissant cette porte, tu m'as arraché une partie de moi, de mon être. Pas mon cœur, non... Lui, tu l'as laissé derrière toi, tranquillement à sa place, m'abandonnant avec la chose la plus précieuse que tu m'ai offerte. Un cœur n'est pas fait pour battre seul, n'est-ce pas ? Non, vraiment, je ne trouverais pas les mots. Comment pourrais-je nommé l'inqualifiable, je n'ai pas cette prétention. Pardonne-moi, Jill. Pardonne-moi.

« Je ne souhaite rien de toi, Jill. » L'homme s'était retourné pour fixer la jeune femme. Son regard se planta droit dans les yeux d'Alix, tandis qu'il cédait à sa détestable habitude de fourrer les mains dans ses poches. Debout, parfaitement immobile, il tenta une fois encore de percer cette haine qu'elle lui offrait ouvertement. En vain. « Tu m'as déjà trop donné. » Lon savait qu'il ne servait à rien d'expliquer le comportement qu'il avait adopté à son égard trois mois plus tôt. Non, il ne chercherait pas à se faire pardonner. Comment se faire pardonner l'impardonnable ? Le professeur se savait coupable et il ne chercherait pas à le nier. Sans doute chercherait-il à parsemer ses propos de quelques excuses bidons dans l'espoir stupide d'effacer ses fautes, mais il avait conscience d'avoir laisser passer sa chance et Jill n'était pas femme à en accorder une seconde. Peu à peu, Lockhart prenait conscience de la seule chose qu'il lui restait à faire : la franchise. Un art dans lequel il n'était que peu doué, auquel il n'était guère habitué et nul doute qu'il ferait encore quelques erreurs de parcours, mais il essaierait... Il lui devait bien ça. « Comme tu le dis si bien, tu as le choix. Rien ne t'empêche de foutre le camp, Jill. Rien ne t'empêche de passer cette porte et de m'offrir une seconde fois la dernière vision que j'ai eu de toi. Rien ne t'empêche de me priver de ta présence et de m'offrir la délicieuse image de toi, franchissant cette porte. » Ce délicieux Lon le prononça avec amertume. Atroce aurait certainement été un terme bien plus approprié à la situation, mais le professeur ne réussissait décemment à se séparer de sa très chère ironie. On ne change pas un homme brisé. « Non, rien ne t'empêche de franchir cette foutue porte. Je ne t'en empêcherai pas. » Et dire que Lon était parti pour lui parler franchement... Lockhart savait pourtant qu'il ne pourrait décemment la laisser quitter ces lieux sans avoir essayer de la retenir un tant soit peu. Ah, elle a bon dos la franchise ! Du Lon tout craché... Plus occupé à massacrer son honnêteté qu'à s'en tenir à de simples faits auquel il saurait faire face. D'ailleurs, il ne tarda pas à cracher insolemment sur ses dires en se détachant finalement de sa chère fenêtre.

Lentement, l'homme traversa la pièce pour se glisser dans le dos de celle qui avait su donner un putain de sens à sa vie. Comme toujours, le professeur agissait sans prendre ne serait-ce qu'une seconde le temps de la réflexion. Pauvre homme soumis au moindre sursaut de ses pulsions... S'appuyant sur le dossier du fauteuil dans lequel Jillian était assise, Lon poursuivit, retrouvant très soudainement cette détestable arrogance qui le caractérisait, faisant brusquement honneur au tissu de complexité peu subtil qu'était sa personnalité. « Il y a quand même quelque chose que j'aimerais comprendre, Jill... » Presque sournoisement, le principal se pencha alors au dessus de l'épaule de son élève, pulvérisant ainsi la distance que la belle O'Donnel avait tenté d'imposer par le biais de son vouvoiement. Lon aurait voulu enchaîner immédiatement et ne pas laisser le silence s'imposer de nouveau. Pourtant, il en fut incapable et cette fois, personne ne plus l'en blâmer. Comment rester de marbre devant cette soudaine proximité ? Impossible. Lockhart, soudain troublé, sentit son pauvre coeur s'emballer tandis que le délicat parfum - tant de fois respirer - perçait agréablement le moindre pore de sa peau. Le professeur se crispa, retrouvant soudainement cette chaleur familière, le ramenant directement à la passion qui les avait uni à bien des reprises. Inspirant profondément, l'homme se força alors à garder les pieds fermement ancrés dans le sol, s'interdisant quelques vagabondages alléchants dans les méandres de ses souvenirs. « Pourquoi es-tu ici, hein ? Si l'homme que je suis te rebute tant désormais, pourquoi donc es-tu allée flirter avec la susceptibilité de ma très chère épouse ? Elle n'attendait qu'une seule occasion pour nous confondre, tu devais bien t'en douter. Ou alors je me suis lourdement trompé sur ton compte. Vraiment, j'aimerais comprendre, Jill... Tu n'as aucune envie de te trouver en ma présence, j'en suis conscient. Qu'est-ce que cela pouvait bien te faire toutes les stupidités qu'elle a pu raconter sur Twain ? La fille quelconque que tu es est assez intelligente pour rester au-dessus de tout ça, non ? Et toi, si insolente et peu respectueuse que tu es envers tes professeurs, que fais-tu encore ici ? Tu sais que ta place dans cette université ne sera jamais remise en question. Pas tant que j'en tiendrais les rênes. Alors qu'est-ce qui te retiens de m'envoyer purement et simplement balader ? » Ces mots, si désagréables pouvaient-ils être, Lon les avait murmuré avec une profonde tendresse, avec une douceur perçant très facilement le timbre de sa voix. Comment en aurait-il pu être autrement alors que les effluves de leur passion passée traversaient lentement le corps du principal ? « Je ne suis peut-être pas le seul tissu de contradiction présent dans cette pièce finalement. » Dangereusement, les lèvres de Lockhart vinrent flirter avec l'oreille de la belle Alix tandis que son souffle irrégulier se perdait tendrement dans son cou et ce, sans même pousser le vice jusqu'au contact. Non, Lon resta sagement à la place qui était la sienne, refoulant amèrement les envies et les désirs que la jeune O'Donnel avait su raviver.

Aucun doute, Lon était vulnérable. Une vulnérabilité qui ne se manifestait qu'en présence de Jillian. Celle-ci en était le précepteur, la créatrice. Et le professeur pouvait bien lutter et tentant de se dérober; observant l'attraction féroce qui le poussait imperceptiblement vers Jill d'un regard assassin... Inutile. Lockhart se comportait là comme un amant face à un morceau de métal. Un morceau de métal magnifique, délicieusement cynique, s'approchant de la perfection, certes, mais qui provoquait en lui déchéance, douleur et remords. Ce bout de métal, Lon aurait pu le haïr. Toutefois, il n'en était rien... Ô combien il l'aimait cette femme. Retrouvant un minimum de décence, le principal finit pas se redresser, mais ne pu se décoller du fauteuil qu'il tenait toujours fermement dans ses mains. « Tu as raison, Jill, je ne suis en aucun cas maître de cette situation. Elle me dépasse complètement... Mais, moi, je n'ai absolument rien fais pour nous l'imposer. Ma profonde lâcheté aura tout de même trouvé quelques vertus dans cette histoire, n'est-ce pas ? » Bing ! Le Lon que tout le monde connaissait était de retour. Cet homme était incroyable d'hypocrisie et se plaisait toujours autant à tourner les choses à son avantage. Et il le faisait avec une telle insouciance ! « Cela dit, je dois bien t'avouer quelque chose, Jill... Je suis on ne peut plus ravi d'avoir à assumer ton insolence. » Autrement dis, " je suis ravie que ton insubordination t'ai emmené jusqu'ici Jillian, elle n'aurait pu être plus utile. " Lâche oui. Jusqu'au bout des ongles.


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j. alix o'donnel.

j. alix o'donnel.

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MessageSujet: Re: lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.   lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. Icon_minitimeDim 26 Fév - 0:05


'Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.'

(bon, ça vaut ce que ça vaut, mais pour un rp écrit la nuit dans un parc à l'hôtel, et dans la voiture, j'estime que ça peut toujours passer xD).

Alix n'avait ouvert son coeur qu'une fois dans toute sa misérable existence. Entourée d'un doux cocon de faste et d'hypocrisie, elle avait rechigné à offrir sa riche confiance aux êtres infâmes et à l'âme corrompue, né du même univers impersonnel de paillettes et de joyeux sourires. Elle les connaissait bien, pour avvoir eu la malchance d'y évoluer. La sincérité était ainsi devenue, aux yeux de cette jeune noble habituée aux compliments, plus qu'un désir, un besoin vital. Il s'était fait un véritable manque, le seul que ses parents n'auraient pu combler à grands renforts de billets verts et de monnaie trébuchante. En grandissant, ce désir s'était vu octroyer la place tant convoitée d'idéal, et Jillian se laissa aveuglée naïvement par cette idylle prometteuse et enchanteresse. Elle ne souhaitait rien plus que de s'extirper de cette place ronflante que la société lui avait réservée, et ce monde de faste et d'hypocrisie lui devint détestable, insupportable même. Elle finit par n'en plus voir que les sombres desseins, oubliant sans honte les avantages dont elle se privait. Cesser de se laisser guider telle une marionnette par des mains perfides fut l'une des seules décisions qui lui soit incombé pleinement. Mais aussi la seule qu'elle n'ai jamais regretté.

La seconde concernait directement son directeur. Lorsqu'il était né, ce désir avait chez Alix parsemé ses yeux d'étoiles à ses évocations, avait fait de ses rêves des mondes déserts où elle pouvait s'échapper à sa guise. Puis, elle avait fini par abandonner ses illusions de jeune fille trop romantique. Elle avait nié ses plus profondes espérances par peur d'une déception irrémédiable. Elle avait tâché de s'endurcir avec succès, avait gagné panache et hargne, endossant une armure qu'elle voulait indestructible et un masque de froideur derrière lequel elle n'aspirait qu'à faire disparaître la moindre émotion, le moindre espoir. Quel meilleur moyen de se protéger d'une déception qu'en subissant tout simplement la vie ? Puis, au moment même où elle s'était mise franchement a jouer avec ce qu'elle avait toujours pris pour des sentiments sincères, Lon avait fait son apparition, tant remarquée que remarquable. Impressionnant de charisme, il s'était vite révélé la cible parfaite pour prouver à tous que Jillian avait tiré un trait définitif sur ses vaines futilités qui la faisaient tant rêver, auparavant. Et pourtant ... pourtant ! Lon, durant les deux mois de leur relation, lui avait offert ce semblant de sincérité auquel elle avait tant aspiré. Il était apparu, puis s'était imposé comme la consécration d'un idéal si longtemps recherché. Il lui avait offert, sans rien exiger en retour, l'honnêteté et le sentiment auquel elle avait toujours cru. Il l'avait fait renier ses principes seconds au profit des premiers, l'avait appris à aimer d'un sentiment pur et sincère, avait surtout fais de ses rêves une réalité. Un absolu qu'elle n'aurait jamais cru possible autrement qu'en songe. Et comme un perfide coup du sort, cette révélation s'était bien malencontreusement vue accompagnée d'une déception toute aussi grande, à l'aune même de toute l'étendue de son amour. Elle avait souffert. Profondément. Plus que ce qu'elle aurait même cru imaginable. Et il semblait ainsi se moquer d'elle, rire de cette douleur qu'il ne s'abstenait pas de contempler dans son regard, il se jouait d'une fille désabusée en exigeant d'elle qu'elle lui montre l'étendue de sa colère... Comme si cela seul suffirait à effacer trois mois d'une absolue détresse, d'une souffrance incompréhensible et incroyable. Était-ce là la preuve d'une grande naïveté, ou d'un désir de la voir sombrer plus encore ? Elle n'aurait su le dire. Et ne le souhaitait pas. Avec Lon, l'ignorance était le seul moyen de s'épargner douleurs et souffrances, elle l'avait appris à ses dépends.

Jillian, en fin de compte, ignorait ce qui avait causé le plus de trous béants dans ce coeur aujourd'hui si salement amoché. Etait-ce le rejet ? Le fait d'avoir été si sauvagement abandonnée par un homme lui ayant crié son amour, sans doute. L'imaginer, chaque jour, s'habiller élégamment pour remplir les fonctions de principal qu'elle avait fini par abhorrer, alors qu'elle même pâlissait à la simple idée de retourner dans cette université, spectacle de sa déchéance passée. La crainte omniprésente d'avoir à faire face de nouveau à cet homme, qui n'avait pas même fait mine de s'enquérir de sa santé. L'absolue terreur de croiser à nouveau ce sombre regard, qui, autrefois, trouvait si parfaitement réponse dans le sien.
Ou était-ce, finalement, de s'être montrée si naïve, en reniant ses principes pour ne causer que la déception dont elle avait le plus peur. Avoir tout abandonné, s'être donnée à corps perdu dans une relation qu'elle avait toujours su éphémère. Elle avait aimé la croire indestructible, se convaincre de la savoir éternelle alors que tant de déceptions lui rappelaient sans cesse la fragilité de leur union. Le savoir marié, d'abord, partageant son lit et sa personne avec cette prof détestable qu'elle aurait presque fini par confondre avec une victime. Comment pouvait-elle s'imaginer une histoire durable alors même qu'elle n'était pas la seule à qui il offrait sa tendresse, ses baisers langoureux, son corps ... La jalousie d'Alix, au fil du temps, s'était faite obsédante. Elle l'avait toutefois toujours fait taire, consciente qu'il ne comprendrait pas, qu'il ne comprendrait jamais. Elle savait parfaitement ce qu'il aurait dit ou fait, elle le connaissait assez pour ne pas avoir besoin de mots. Il aurait sans doute rit, se serait moqué de ce sentiment absurde, et peut-être, s'il était bien luné, lui aurait-il rétorqué qu'il n'aimait plus Adison, qu'il ne la touchait même plus. Et Alix, dans toute sa plus grande et légendaire naïveté, l'aurait cru. Aujourd'hui, la vérité était toute autre. Adi était une femme attrayante, c'était indéniable même pour une demoiselle aussi jalouse que Jillian, et il ne faisait nul doute qu'elle devait se montrer redoublante d'ingéniosité pour séduire son mari qu'elle avait perdu avec le temps. Et Lon, même dans toute sa grandeur passée, restait un homme emprisonné entre les mains perfides de son épouse.
Ou peut-être même était-ce, pour finir, le manque terrifiant qui s'était toujours fait présent jusqu'alors. Celui de ne plus pouvoir se laisser happer par ce regard sombre dénué de la moindre malveillance qu'il posait sur elle. Celui d'être désormais incapable de se laisser aller à une douce et tendre naïveté la conduisant dans les affres les plus délicats d'une euphorie certaine. Mais tout ça, ce n'était rien. Absolument rien face au manque le plus terrible, celui qui lui martelait le coeur à chaque réveil, à chaque seconde de sa pitoyable existence. Lon. Lon, simplement, lui manquait aussi surement qu'elle avait besoin de respirer pour vivre. Son absence était torture. Sa présence, en revanche, ses deux mois magiques qu'ils avaient passé ensembles, était devenue nectar divin, tout autant que ses attentions et que le regard tendre qu'elle surprenait dès lors qu'elle levait les yeux sur lui. Ses baisers délicats, dont il parsemait son corps, son visage alors qu'elle bouquinait tel ou tel bouquin qu'il lui avait conseillé, en littéraire accompli. Sa fragilité qu'il ne laissait transparaître qu'en sa compagnie, comme la promesse silencieuse d'une absolue confiance, cette affection dont il la couvrait sans cesse, ses tendresses qui la comblaient si pleinement. Si le monde n'existait plus, si ses douleurs s’effaçaient dès lors qu'il apparaissait, si elle ne se sentait jamais aussi pleinement elle même qu'en sa présence, c'était simplement car, sans le savoir, il lui offrait tout ce dont elle avait besoin. Et aujourd'hui, le monde était devenu souffrance.

Alix avait laissé parler son directeur, à son tour, comme si un temps de parole implicite s'était décidé silencieusement entre eux. Simplement, elle était restée assise, n'écoutant que ce qu'il avait à dire, espérant inconsciemment qu'il saurait se faire pardonner tant de souffrances. Elle n'avait nul besoin d'être rassurée. Pas plus que d'être séduite de nouveau. Toute naïveté envolée, elle était parfaitement consciente qu'un trait définitif avait été tiré sur leur idylle. De cela, il ne restait qu'une haine absolue et des remords hargneux. Elle n'aspirait pas à retrouver le bonheur qui les avait autrefois uni, elle le savait évaporé à jamais dans les airs de ses rêves. Elle espérait simplement des explications qu'elle jugeait hautement méritées, nécessaires même. Elle ne saurait se reconstruire sans. Et pourtant, à peine était-elle entrée dans ce bureau qu'elle avait su qu'il décevrait encore ses espoirs, qu'il serait dans l'incapacité la plus totale de lui dévoiler les secrets de cet échec monumental, car lui même ne devait pas les connaître. L'incompréhension les liait aussi surement que leur amour passé et leur ancienne flamme partagée. Ils formaient un couple tout autant pathétique que tragique, et cette certitude prenait là tout son sens. Elle retint son souffle lorsqu'il passa derrière elle, mal à l'aise a la simple idée de n'avoir plus le moindre contrôle sur cette situation qui la dépassait complètement. La simple vérité qu'il mit au jour la troubla plus encore que cette nouvelle proximité qu'il imposait en posant ses mains sur le dossier de sa chaise. Et s'il avait raison ? Et si, finalement, cette insolence n'avait pour but que de le revoir alors qu'elle tâchait de se convaincre du contraire depuis trois longs mois déjà ? Et si cette haine inavouable n'était qu'un moyen d'oublier sciemment ce qu'ils avaient vécus ensembles, ces merveilleuses sensations qu'ils avaient éprouvé à part égale ? Et si tous ses efforts avaient été vains ? Il avait le don de faire remonter en elle ses pires craintes. Il s'infiltrait sournoisement dans son esprit de part sa voix mélodieuse et tendre. Et encore ... Si seulement il ne s'agissait que de son esprit ! Il se plut à raviver aussi son indicible désir, à torturer son corps en lui imposant une présence qu'elle ne pouvait qu'imaginer . Ah, si encore il l'avait touchée, frôlée, elle aurait pu s'extirper de son contrôle. Mais là, pauvre victime, elle ne pouvait qu'espérer vainement ne pas y succomber.

Dès qu'il eut fini de la torturer de ses questions, elle se mit à réflechir. A plein régime. Elle mourrait d'envie de fuir. De trouver une issue de secours en cette porte qui semblait l'appeler et lui tendre les bras, si tentante. Elle criait diaboliquement tentatrice : 'viens ma belle, une fois que tu m'auras passé, tout sera terminé. Enfin fini. Plus de souffrance, c'est plus simple comme ça.' Le doux chemin de la facilité s'ouvrait à elle. Celui que lon avait emprunté, quelques mois plus tôt. Non, Jill ne sombrerait pas là dedans. « En effet, je vous ai donné bien plus que ce que vous méritiez, nous sommes au moins d'accord sur un point. » Encore et toujours ce vouvoiement détestable qui la rassurait, l’apaisait indubitablement. Il mettait une distance entre eux, les ramenait à ce lien banal qu'ils n'auraient jamais du abandonner, encore moins au profit d'une extravagante flamme destructrice et éphémère. Ils avaient eu tout faux, et l'avaient prouvé, autant donc revenir aux origines de leur histoire. « Vous aimeriez que je parte, n'est-ce pas ? Ainsi, j'aurais fais preuve de la même lâcheté, de la même faiblesse que vous. Mais vous vous méprenez sur mon compte, monsieur. Je ne suis ni lâche, ni faible, et je ne fuirais pas ... Tant que je n'aurais pas fini, du moins. » Pour la première fois, Alix parlait explicitement de ce qu'elle avait à lui reprocher. Son ton était terne, à l'image de sa volonté qui faiblissait de minutes en minutes. Elle aurait tant aimé être faible, à son tour, abandonner toute sa haine pour ne plus le considérer que comme une ombre dérangeante de son passé. C'eut été si évident, si pratique. Mais non. Son courage et sa noblesse la ramenaient inlassablement à l'ordre, perfides. Elle devait faire montre de panache pour ressortir de cette salle grandie, l'esprit plein d'un nouvel espoir de futur qui lui était resté jusqu'alors invisible, caché par un nuage désagréable qu'avait fabriqué Lon de toutes pièces, en succombant lui même à la facilité. Elle valait mieux. Beaucoup mieux. Et cette certitude la berçait d'une nouvelle force qu'elle ne se connaissait pas. Tant mieux, elle en aurait bien besoin.

En parlant, Jillian n'avait pas bougé. Assise de façon relativement confortable sur cette grande chaise en cuir noir, son regard se perdait dans la contemplation de la table massive en bois, imposante construction qui donnait tout son charme à la pièce. Elle ne pouvait que frissonner de dégoût à la simple idée de Lon, la dominant de sa présence dans son dos, elle ne pouvait qu'imaginer ardemment la mine réjouie qu'il devait afficher après sa si pitoyable démonstration. Que cherchait-il à prouver, finalement ? Qu'elle n'était là que parce qu'elle mourrait d'envie de le revoir, que tous ses choix, tous ses désirs étaient poussés par un seul être sur cette foutue planète, et que tout ce qu'elle entreprenait convergeait vers un même but ? Tant de fierté l'aurait fait sourire, habituellement. Là, alors que Lon profitait de cette situation nouvelle, elle ne sentit que la haine bouillir progressivement en elle, remplaçant tous les vains sentiments qu'elle avait cru d'abord incroyablement éternels. Elle n'éprouvait plus rien pour lui, rien d'autre que cette animosité qu'elle avait entretenu si longuement à son égard, avec autant de délicatesse que l'on traite un jardin joliment fleuri. Elle avait enseveli ses sensations paradisiaques sous la terre et la poussière, les avait enterrés six pieds sous terre, sans même prendre la peine de les marquer d'une croix. C'eut été trop de considérations pour si peu de choses. Incapable de lui laisser ne serait-ce qu'une seconde de trop la sensation de maîtriser cette nouvelle comédie tragique, elle se leva presque brutalement, rejoignant la fenêtre qu'il semblait tant apprécier. Elle ne se perdit que peu de temps dans la contemplation du ciel, d'un bleu azur ce matin là. Elle ne désirait pas s'assagir, ne voulait que faire bouillonner encore cette colère et cette haine pour qu'enfin ils prennent la place entière dans son coeur ravagé. Le regard qu'elle porta de nouveau sur lui témoignait de toute cette animosité avec autant de ferveur qu'il transmettait autrefois de l'amour. De cela, de ses restes émiettés, il ne restait qu'une douleur colossale, titanesque, qu'elle avait fini par porter sur ses épaules avec tant d'indifférence que l'exigeait l'usure. Finalement, dans ce bureau, il lui semblait que toutes ses souffrances n'étaient plus rien, strictement rien face à l'étendue de sa hargne. Elle haïssait cet homme, terriblement. Et la moindre de ses paroles alimentait cette détestation soigneuse.

« Vous osez me demander des explications alors que j'ai la décence de vous les éviter ? » Elle laissa échapper un petit rire ironique, avant de retrouver un sérieux troublant, morne peut-être. « Seulement, les miennes sont très claires. Il faudrait tenir votre femme, sauf votre respect. Cette garce se plait à faire interférer sa vie privée dans ses cours. Je n'ai jamais eu le moindre égard pour les professeurs incompétents, je n'en aurais pas plus pour elle. » Elle haussa les épaules, comme si cette explication valait autant qu'une autre, inventée de toute pièce. Pourtant, son regard et son ton trahissaient une certitude qu'elle était loin de ressentir. Elle n'aurait jamais laissé éclater la vérité. Vérité qu'elle connaissait parfaitement, au fond de son coeur, mais qu'elle se refusait à admettre. Elle ne laisserait personne profaner un de ses souvenirs d'une si ignoble manière, surtout pas Adison. Elle la haïssait presque autant que son époux, et s'il l'avait pu, son coeur aurait implosé sous l'effet d'une trop grande férocité. Elle s'était finalement résignée à ne plus être capable d'aimer, et elle avait transformé ce sentiment pur en un autre, comme s'ils se valaient. Lon avait au moins eu le mérite d'avoir accès au coeur de Jillian, et ce qu'il en avait fais devait lui être incombé entièrement : il l'avait brisé, l'avait transformé en de multiples lambeaux, avait bien veillé à ce que jamais il ne puisse se reconstruire, puis en avait verrouillé l'accès pour qu'aucun autre ne puisse prétendre à y avoir une place. Elle avait presque réussi à conjurer le mauvais sort. Presque. Et voilà qu'il tâchait de recommencer la même scène, d'anéantir à nouveau tous les efforts qu'elle avait fait, dans la peine, la douleur, l'incompréhension.

Abandonnant comme à regret cette fenêtre qui avait abrité tant de souvenirs, elle s'installa presque joyeusement sur le grand fauteuil de son principal. Son regard ne l'avait pas quitté une seule seconde. Elle tâchait de plonger les yeux dans les siens, d'y lire un quelconque regret, une simple douleur, si infime soit-elle. Savoir qu'elle n'avait pas été qu'un jouet, qu'une femme qu'il s'était plu à mettre dans son lit pour la laisser dès lors qu'elle était devenue trop encombrante, cela seul aurait suffit à atténuer la haine qu'elle éprouvait pour lui, et à passer à autre chose. Oublier ce visage, sa bouche, son corps. Désapprendre son odeur, la douceur de sa peau, sa tendresse. Annihiler d'un revers de la main ce qu'il lui avait apporté, ce qu'il lui avait offert, ce qu'il avait su faire d'elle ses deux mois merveilleux. Les négliger totalement. Comme s'ils n'avaient jamais existé, comme si Jill n'avait jamais fait don de sa présence et de son amour sincère et pur à un être tel que lui. Elle n'y vit rien, rien d'autre qu'une indifférence palpable. Rien d'autre que le masque de froideur qu'il affichait devant chacun des élèves de sa foutue université. Ainsi oui, elle n'était qu'une fille quelconque. Une élève parmi la masse de ses moutons voraces qui arrivaient ici chaque jour, qui arpentaient les couloirs de cette université réputée, qui mangeaient au self comme à l'usine, qui prenaient des notes tels des robots dénués d'intelligence, et qui, une fois rentrés chez eux, harassés de fatigue, dormaient à point fermé pour que le manège continue le lendemain, et le surlendemain, et le jour d'encore après, et ce toute une longue et inintéressante année. Elle n'avait été qu'une parenthèse. Et, mon dieu, une parenthèse si dénuée d'intérêt ! « Alors c'est pour ça, pour cette chaise et ce bureau que vous vous êtes passé de moi. Je comprends. » lança-t-elle sur le ton de la conversation, comme s'ils n'avaient jamais cessé de parler. Les pieds balancés négligemment sur le bureau comme si elle eut été chez elle, elle n'éprouvait pas le moindre respect pour les papiers qui y trainaient, incapable d'admettre la douleur qui la terrassait alors que l'évidence s'infiltrait sournoisement dans son coeur. Douleur et Colère avaient pris un joli pied à terre dans son coeur, et cohabitaient depuis trois mois, bien au chaud chez eux et décidés à y rester. Soit, Alix les tolérerait. Du moins, ne tarderait-elle pas à éjecter Douleur à jamais.

Le regard sur, le pas noble, elle ne tarda pas à se relever, bien décidée à mettre un point final à cette comédie qui ne la faisait plus vraiment rire. Du moins ses sourires s'étaient faits amers. Elle rejoignit Lon, debout à côté de la chaise où elle avait été emprisonné quelques secondes plus tôt, lui offrit un sourire franc mais dénué de la moindre affection. Elle n'en avait plus à revendre. Son coeur était devenu de glace, et Lockhart l'avait enterré trop profondément pour qu'il ne repointe le bout de son nez. Même pour lui. Surtout pour lui. Elle lui fit face, presque éhontément. Elle n'avait pas à le fuir, elle n'avait pas à se sentir mal à l'aise face à cet être répugnant. Elle lui était terriblement supérieure. Pourtant, elle releva une main sure, contrôlant efficacement les battements de son coeur, avant de la glisser tendrement dans ses cheveux. Du moins, elle aurait voulu que cette ultime caresse se montre délicate, elle n'en fut que plus rude, à l'image de ce qu'il avait détruit. « C'est drôle, à une époque, j'aurais absolument tout fait pour toi, Lon. » glissa-t-elle doucement, presque dans un murmure audible de lui seul. Elle laissa sa paume effleurer sa joue, avant de retomber mollement sur sa hanche. Le poids des souvenirs, celui de son désir, ils n'étaient absolument rien face au dégoût que cette simple caresse avait fait naître en elle. Toutefois, c'était un adieu. Un point final digne d'intérêt à cette histoire qui, pourtant, n'en avait jamais eu. Peut-être était-ce simplement ce qui avait manqué à Alix, finalement. « Cette entrevue m'aura au moins permis de me rendre compte à quel point cette époque est révolue. Tout comme le désir que tu m'inspirais. » Elle lui adressa un sourire enfantin, avant de faire deux pas en arrière. Puis c'est vers la porte qu'elle se tourna, décidément prête à tourner cette page qui s'était toujours faite trop lourde d'une encre desséchée. « Maintenant, j'ai terminé, monsieur le principal. Je vais enfin vous faire l'honneur de mon absence. Et ne vous inquiétez pas, je n'importunerais plus madame Lockhart. » Elle tourna la poignée, consciente qu'elle ne regretterait rien. Elle ferma la porte délicatement, se sentant plus légère qu'elle ne l'avait jamais été depuis ses trois mois ignobles qui l'avaient rendue fantôme, un pied dans la tombe que Lon avait ouverte pour elle. Sa tête retomba mollement sur le mur, elle se laissa glisser contre lui, les jambes flageolantes incapables de soutenir plus longuement le poids de son corps. Le couloir était vide. Elle s'était trompée, Adison était une prof assez consciencieuse pour faire passer ses élèves avant sa vie privée. Et elle s'était trompée une seconde fois en pensant qu'elle était assez forte pour écouter ce qu'il avait à dire. Elle n'aurait pas su le supporter. Elle avait été faible. Cette porte close était le témoin de sa lâcheté. Une lâcheté oh combien délicieuse !
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MessageSujet: Re: lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.   lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. Icon_minitimeMer 29 Fév - 13:23


si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.


de la merde en boîte-euuuh !

Malgré la profonde ignorance qui avait pu s'installer entre Jill et Lon pendant ces trois mois ; malgré le silence qui s'était lourdement abattu sur les prémices idyllique d'une relation tant interdite qu’unique ; malgré le fort sentiment de culpabilité que le professeur se plaisait tant à refouler ; et malgré la haine qui animait désormais le regard de la jolie O'Donnel, il existait toutefois une chose qui n'avait pas changé au sein de ce couple. Oui, il existait un détail qui, malgré la façon cruelle dont Lockhart avait mis fin à leur liaison, était toujours bien présent. C'était une chose qui avait toujours été bien présente entre eux et que le directeur n'avait pas réussi à pulvériser grâce à ses belles paroles. Le professeur et l'élève restait à l'écoute l'un de l'autre. Jamais ils ne s'interrompaient. Jamais ils ne brisaient ce respect mutuel qui s'était instauré presque naturellement entre eux. Il y avait ces instants de silence, de parole, puis à nouveau de silence qui déjà existaient quand l'un et l'autre se trouvaient au porte du bonheur. Pourtant, cet égard qui subsistait encore et toujours entre ces deux êtres, semblaient désormais à des lieux de l'estime qui, un jour, avait animé leur couple. Leur temps respectif de parole était bel et bien là, mais passion et désir avaient désormais déserté le timbre de leur voix et rien ni personne ne semblait pouvoir les ramener aux souvenirs de leur amour passé, Jill y veillait férocement, observant son professeur d'un œil impitoyable.

Que tu partes, Jill ? Non. Pas le moins du monde. Ne m'as-tu donc pas écouté ? N'as-tu donc pas entendu ce que je viens de dire, à l'instant ? Juste à l'instant. Ta présence me ravie. Bien sûr, je pourrais presque qualifier ce ravissement de dérisoire à côté de la souffrance que tu as su éveiller en moi par ta simple apparition, mais Jill, tu ne te rends pas compte... Je ne me suis pas senti aussi vivant depuis trois mois. Un seul regard, un seul et tu m'a éveillé. Pardonne-moi cette image, mais j'étais tel un pitoyable mammifère en pleine hibernation. Par ta présence, tu as su chasser la grisaille. Tu m'as libéré de l'hiver, du froid glacial de la solitude. Alors dis-moi, Jill... Comment donc pourrais-je souhaiter ton départ alors que la chaleur possède à nouveau mon être. La chaleur. Ta chaleur, Jillian. Cette chaleur imperceptible - que beaucoup qualifierait d'insignifiante - mais qui, pour moi, se traduit par un puissant souffle de vie. Non, Jill, non... Je ne veux pas que tu partes. Je ne veux plus te voir franchir la moindre porte sous mes yeux. Bien sûr, cela simplifierait beaucoup les choses, n'est-ce pas ? Évidemment, il serait bien plus facile pour moi de te demander de partir, de me laisser en paix, de me priver des doux tourments provoqués par ta présence, de me libérer enfin de cette cruelle emprise que tu exerces sur moi depuis le jour où j'ai posé les yeux sur toi. Bien sûr, tout serait alors d'une simplicité déconcertante. Mais non. J'ai déjà essayé la facilité, Jill et regarde où cela nous a mené ! Je ne veux plus faire cette erreur. S'il te plait, ne me demande surtout pas de m'enfoncer une seconde fois dans la médiocrité. J'ai mis le temps avant de le comprendre, mais tu es trop précieuse, trop signifiante pour avoir à subir l'insuffisance.

Lon avait accueilli les premières paroles de la belle Alix avec un indescriptible petit soupir. Les mains éternellement crispés sur le dossier du fauteuil, il semblait vouloir infliger au pauvre meuble tout le désir et tous les regrets qui, à cet instant, hantait son être tels d'impitoyable démons. La douleur le tourmentait. Les remords le déchiraient. Et l'homme qu'il était, si peu apte à vivre dans le délicieux monde des rêves, se savait impardonnable. Non, il connaissait assez bien Jill pour savoir qu'elle ne lui offrirait pas de seconde chance. En avait-il réellement envie d'ailleurs ? Rien n'était moins sûr. A sa manière, il s'était débarrassé de la jolie O'Donnel, l'avait chassé de son monde sans même la laisser lui offrir un dernier regard. Bien sûr, Lon s'était offert mille et une raisons afin d'expliquer son comportement, se construisant une énième carapace d'hypocrisie qu'il avait d'abord pensé inébranlable. Mais le professeur semblait avoir oublié un très léger détail... C'était de Jillian qu'il était question et non pas d'une quelconque femelle, dépourvue d'un quelconque intérêt, qu'il avait pu rencontrer d'une quelconque manière. Non, il s'agissait de Jill et Jill, bien plus que quiconque, comptait à ses yeux bien plus encore que tout ce que sa pauvre vie avait eu à lui offrir. Cette vie pathétique et dénuée de sens qu'il se plaisait tant à exécrer. Et Alix, la magnifique Alix, avait su offrir à la pitoyable existence de son principal une once d'intérêt, un soupçon d'originalité, un poids qui la rendait non négligeable. Avec douceur et passion, Jillian avait insufflé la curiosité dans la vie de Lockhart et cela, l'homme avait fait l'erreur grandiose de l'oublier. Il n'avait alors suffit que de l'absence de la jeune femme pour que Lon se remette subitement en question. Bien sûr, sa fierté et son ego démesuré lui avaient longtemps permis d'ignorer cette soudaine souffrance, mais Jillian venait définitivement de mettre un terme à cette méprise, forçant son ex-amant à poser un œil fuyant sur la réalité. Une réalité qui se présentait désormais à lui comme une évidence. Cela faisait trois longs mois qu'il se noyait dans l'indifférence, s'obligeant à croire qu'il avait fait le bon choix. C'était clair désormais... Si réellement ce choix lui convenait, il n'aurait normalement aucune raison de s'en convaincre et aurait du l'accepter à l'instant même où il l'avait prononcé. Or, ce n'était pas le cas. Loin de là.

Finalement, Jillian se leva pour, à son tour, s'approcher de la fenêtre. De marbre, Lon la suivit du regard, comme soucieux de ne rien laisser transpirer de tous ces regrets martelant son pauvre esprit de cruels coups de pioche. Instantanément, les mains du professeur quittèrent le dossier du fauteuil pour retrouver la chaleur de ses poches. Un moment, il resta là, immobile, se contenant simplement de fixer l'objet de ses tourments, ne pouvant que subir l'étrangeté de cette situation. Étrange oui... Le doute avait toujours fait partie de l'existence de Lon, comme étant une partie intégrante de sa vie. Un trait de caractère que Jillian avait presque décuplé en l'espace de cinq mois. En réalité, il n'y avait qu'une seule et unique chose dont Lockhart était persuadé et se traduisait un fait inéluctable, une réalité indiscutable, une grandiose certitude... Cette jeune femme, il l'aimait. Oui, il l'aimait d'un amour sincère, réel, inédit aux yeux d'un homme qui jamais - en trente-quatre ans - n'avait connu la moindre affection. Lui, abandonné dès ses premiers cris. Lui, si intolérant, si intelligent, qu'on le passa de famille d'accueil en famille d'accueil sans jamais réussir à lui trouver un véritable foyer. Lui, qui se fourvoya une fois sur l'amour pour ensuite se convaincre que ce sentiment n'existe que dans les contes de fée. Combien de chance un tel homme avait-il de connaître un jour l'amour ? Cette chance était unique et s'illustrait sous les traits angéliques d'une élève brillante, fière et passionnée. Jill avait su faire naitre en lui l'impossible, l'improbable, l'inattendu et lui n'avait su que pulvériser cette chance, préférant retourner à ce qu'il connaissait, à sa pathétique petite vie de principal, à son malheur tangible. Comme s'il préférait se morfondre dans une existence douloureuse plutôt que s'adonner à un bonheur incorporel, à une satisfaction intemporelle, à une affection presque jubilatoire... C'était tout ce dont ce pauvre avait été capable... Il lui aurait pourtant été si facile d'entretenir cette joie intense et si peu éphémère ! Il s'en était pourtant cru incapable... D'où son comportement inqualifiable de cruauté envers celle sans qui il se sentait tel un cadavre flottant sur une rivière ennuyeuse de tranquillité.

Un petit sourire presque amusé barra les traits du professeur tandis que son élève reprenait la parole. Baissant un moment les yeux, il alla s'asseoir - non sans une certaine désinvolture - sur le magnifique bureau qui trônait au milieu de la pièce. Une pièce que Lon terrassait de contrastes par sa seule présence. Nul doute que le prédécesseur de Lockhart était un homme encravaté, détestablement bien coiffé, puant l'eau de Cologne et bien incapable de fourrer ses mains dans ses poches avec nonchalance. Un art dans lequel Lon était passé maître, tout comme celui de se faire passer pour le principal le plus improbable de tout l'état. Il suffisait de s'en tenir à son charme qui, à lui seul, pulvérisait avec aisance l'éternelle sévérité qu'il se plaisait pourtant à afficher. Une sévérité factice qui n'était finalement que l'éternel mépris qu'on lui connaissait pour ses élèves. Une sévérité à laquelle Jillian ne s'était pas arrêté le jour où, poussé par le désir de remporté un défi, elle s'était sournoisement aventuré dans le bureau de son principal dans l'unique but de le séduire. Jillian... On y revenait toujours.

Tenir ma femme ? Bien sûr, Jillian... Et tu en as d'autres des comme ça ? Crois-tu réellement qu'Adison est le genre de femme à se laisser tenir en laisse et commander par un homme ? Un homme qu'elle déteste qui plus est ?! Crois-tu vraiment que je me serais encombré de ce genre de femme ? Voyons, Jill, tu me connais pourtant assez bien pour savoir que j'ai besoin de caractère. La soumission m'emmerde et tu le sais... Cela dit j'ai quelque mal à croire que tu es sérieusement occupée à me causer pédagogie là... Une façon bien à toi de ne pas répondre à mes questions, n'est-ce pas ? Evidemment... Quoi de plus facile que de me parler de l'emprise que je n'ai pas sur ma femme ? Et toi qui, il y a à peine deux minutes, parlait de lâcheté... Finalement, je dois te remercier Jill. Tu viens de m'offrir une raison de croire que j'ai vu juste. Si au moins tu avais chercher à démentir... Mais non, tu as préféré m'attaquer sur un autre terrain. A ton aise. Et à mon aise de penser que j'ai mis le doigt sur une vérité qui dérange. Mais peu importe, n'est-ce pas ? Tu ne répondras pas à mes questions... Pas tant que je n'aurais pas répondu aux tiennes, je me trompe ? Car le temps viendra, je le sais... Tu crois m'épargner pour le moment, mais le jour où la curiosité prendra la dessus sur toute cette haine que tu me craches à la gueule, ce jour-là, tu ne pourras t'empêcher de me demander pourquoi. Je le sais, c'est inévitable. Soit, Jill, j'attendrais que tu me pose cette question. Patiemment.

Alix avait bougé. Une fois encore. Et c'est un professeur toujours silencieux qui la regarda s'asseoir dans son fauteuil, s'accordant même le droit de poser ses pieds sur son bureau. L'homme ne cilla pas. Comme imperturbable. Peu lui importait l'insolence et le manque de respect flagrant dont la jeune femme faisait preuve. Il lui semblait désormais que celle-ci avait tous les droits sur lui. C'était presque vrai en un sens... Aussi prétentieux qu'une telle affirmation puisse paraître, Lockhart l'avait fait souffrir plus que quiconque et cela seul offrait à la demoiselle le droit à une douce vengeance. En temps normal, Lon supportait mal l'impertinence et n'hésitait jamais à se laisser guider par ses insupportables sautes d'humeur. Mais, comme toujours, la jolie O'Donnel était l'exception. Celle qui confirmait toutes les règles. Car, aussi fidèle à lui-même qu'il puisse être, cet homme n'était jamais aussi différent qu'en la douce compagnie de la belle Alix. Il l'avait mainte fois prouvé. Toujours immobile, le professeur observa longuement son élève, occupée à se prélasser dans le fauteuil professorale quand celle-ci se fit un petit plaisir personnel de lui rappeler la raison pour laquelle il l'avait quitté. Désormais, le sourire avait définitivement quitté les traits de Lockhart qui préféra à son rictus, une moue douloureuse, illustrant assez bien le dégoût qu'il s'inspirait à lui-même. Non, il n'aurait pu trouver pire excuse pour expliquer leur rupture et cela, Jillian n'avait nulle besoin de le lui rappeler. Lon détestait ce job, plus encore qu'il ne détestait l'enseignement. Ce boulot profondément ennuyeux, qui le poussait inexorablement à la boisson et, de façon inexplicable, qu'il ne parvenait pas à quitter. Il n'aurait eu pourtant qu'un pas à faire pour être virer et beaucoup aurait été enchanté de le voir faire ses valises. Pourtant, il restait scotché à ce fauteuil comme une mouche à une toile d'araignée. Peut-être était-ce qu'il était finalement... Un prisonnier malchanceux résigné à attendre patiemment son heure. L'heure où on le dévorera cruellement, alors même que les battements de son cœur n'auront pas encore cessé de battre. Comment pourrait-il en être autrement puisque ce cœur battra éternellement pour une jeune femme sur laquelle il fit l'erreur de faire une croix ?

A cet instant, Lon aurait pu protester et enfin lui expliquer les raisons de son comportement. S'expliquer... Comme s'il en était capable. Non. Son éternelle lâcheté le poussa à conserver le silence, son esprit tourmenté plus apte à subir la douleur qu'à la combattre avec des mots. Ces mots pourtant si faciles d'utilisation mais qui, à cet instant, ne semblait plus vouloir faire le chemin jusqu'à ses lèvres. Ne restait alors qu'une montagne d'arrogance dans un regard partagé entre rancune et affection. Un regard qu'il soutint, aidé par son ego, tandis qu'Alix quittait enfin le fauteuil pour s'approcher de lui. S'il lui avait imposé une proximité presque dérangeante et presque salvatrice quelques minutes plus tôt, ce rapprochement soudain mis Lon tout à fait mal à l'aise, comme inapproprié. Fier, il résista pourtant à la tentation de faire un pas en arrière et plongea un regard indescriptible dans les prunelles de la jeune femme. Un regard partagé entre remords, souffrance, arrogance, cynisme et incertitude. Un regard que seule Jill aurait pu déchiffrer si seulement elle l'avait regardé avec son cœur et non pas cette haine qu'elle s'évertuait à afficher... La caresse d'Alix fut alors aussi brutale qu'innatendue, poussant Lockhart dans les derniers retranchements de ses regrets, pulvérisant instantanément les souvenirs délicieux des caresses de Jillian. Le regard du professeur s'assombrit tandis qu'il se mordait imperceptiblement l'intérieur des joues, combattant à la fois le désir qu'elle savait faire naître en lui et son impacable envie de fuir. De fuir, oui. De planter la jeune O'Donnel au milieu de ce bureau et de partir loin, loin de ses souvenirs atroces qui le maintenant cruellement au sol, dans une réalité qui n'existait plus désormais. Quant aux mots de la jeune femme... Ils terminèrent l'oeuvre grandement menée par Alix O'Donnel et privèrent le professeur de sa dernière parcelle de courage.

Vide. Exténué. Fatigué. C'est un professeur presque diminué qui regarda Jillian passer la porte. Une porte qui ne se priva pas du plaisir de se refermer. Bruyamment. Une porte qui ne laissa à Lon que le souvenir douloureux de cette même scène tournée trois mois plus tôt. Que n'aurait-il pas donné pour s'épargner cette seconde vision ? Il se l'était pourtant promis... Plus jamais il ne laisserait Jill passer la porte de cette matière. Une promesse brisée. Encore une. Les poings de Lockhart se serrèrent au fond de ses poches, l'homme partagé entre un soulagement certain et une envie irrépressible de se jeter par la fenêtre. Le départ d'Alix rendait les choses bien plus simples, évidemment. Mais merde, Lon en avait assez de cette putain de facilité. L'ennui était un quotidien que seul Jill semblait pouvoir rompre. Que faisait-il donc encore là, planté au milieu de ce détestable bureau, tel un roi déchu ? Machinalement, le principal se dirigea lentement vers la porte. Hésitant, il actionna la poignée, s'attendant à ne trouver qu'un couloir vide. Il ne se trompa pas. Pas d'Adison. Pas de Jillian. Sans doute cette dernière avait-elle traversé le couloir sans se retourner, laissant un passé douloureux derrière elle, marchant résolument vers un avenir prometteur. « Merde. » Ce simple mot franchis presque silencieusement les lèvres du professeur tandis qu'il se laissait faiblement soutenir par l'encadrement de la porte. Un moment, il resta là, immobile, persuadé de n'avoir pour compagnie que la solitude. Il se trompait. Une fois de plus...

Ce fut quand Lon baissa les yeux sur son malheur qu'il découvrit Jill, assise par terre, dos contre le mur. Le regard de l'homme ne trahit alors nulle surprise. Il hésita. Le professeur quitta pourtant cette foutue porte et, avec douceur, s'accroupit, se mettant à la hauteur de la jeune femme. Sa main avait enfin quitter sa poche et s'aventura avec lenteur jusqu'au visage de la jolie O'Donnel. Là, passa un doigt sous son menton, il lui releva doucement la tête, soucieux de croiser son regard. Sur les traits de Lon on ne pouvait alors lire que tendresse. Nulle colère, nulle irritation, juste le souci de finir une conversation qui, selon Lockhart, était loin d'être terminée. « Tu sais, Jill... J'aimerais que tu continues à me haïr. Parce que le jour où je ne lirai plus cette haine dans tes yeux, je saurais alors que je ne compte plus le moins du monde pour toi. Et ce jour-là, plus rien ne me retiendra ici. Alors vas-y, déteste-moi tant que tu peux, si cela peut me faire vivre encore quelques temps dans ton cœur, je saurais m'en contenter. » Sincère, Lon se contenta de plonger un regard meurtris dans les yeux de la jeune femme. Il ferait tant de choses pour elle... Il suffirait qu'elle le lui demande ! Pourtant, la fierté semblait avoir tuer tout désir d'explication entre ces deux êtres blessés. Hélas.
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j. alix o'donnel.

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MessageSujet: Re: lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.   lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. Icon_minitimeMer 29 Fév - 20:43


'Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.'

(bon a partir de la moitié c'est encore plus pourri que le reste, mais j'suis grave en manque de clope, donc j'ai une excuse lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. 3075639981)

Le sol était dur, le mur froid. Ses jambes, sur lesquelles elle était assise dans une position inconfortable, souffraient le martyr, et sa tête avait frappé presque violemment le mur en retombant en arrière. Mais tout cela, toutes ses souffrances physique lui semblaient infime face au torrent tumultueux qu'était celui de ses pensées. Ces dernières ravageaient son esprit, ne laissaient pas à son jugement le loisir de décider ce qu'il en était de ses choix. Quitter cette salle, s'enfuir lâchement, refuser d'entendre de quelconques réponses. Elle s'était rarement montrée si pathétique. Une désolation toutefois oh combien satisfaisante, qui avait tant fait naître euphorie que regret dans ce joli corps dérangé. Pour une fois, elle s'était laissée aller à la simplicité. Pour une fois, elle n'avait pas cherché trop loin, n'avait pas forcé son coeur à se plonger dans les méandres de ses sentiments divers et compliqués, elle s'était contentée de nier l'évidence avec brio, de croire que Lon ne serait plus jamais un problème. Le pire ? Pendant quelques minutes, elle y avait vraiment cru. Oui oui, vraiment. Avant qu'elle ne s'effondre finalement contre ce mur impersonnel de ce bureau tant exécré, comme terrassée par une douleur absurde alors qu'elle était simplement fatiguée. Fatiguée de devoir toujours lutter contre ce qui constituait sa particularité, de lutter contre ce lien dont elle ne voyait jamais la fin, de lutter contre cette brume qui couvrait inlassablement ses yeux et qui était destinée à ne jamais disparaître. En découvrant Lon, Jillian s'était fabriquée son fardeau éternel de toutes pièces. Et plus question maintenant de s'en débarrasser.

Alix n'avait pas fait attention aux traits et aux mimiques de son principal durant ce speech qu'elle savait long et sans le moindre intérêt. Elle n'avait pas osé admirer ce splendide visage (oh putain, c'est le cas de le dire -out-) de peur de s'apercevoir à nouveau qu'elle n'était plus capable de le comprendre. Lui, qu'elle connaissait pourtant si parfaitement, était devenu en l'espace de trois mois le plus parfait des inconnus. Son regard était vide de sens, son visage morne et dénué de la moindre expression. Cette image déprimante troublait Jillian plus encore que tout ce qu'il aurait pu lui dire. Cette constatation de la perdition absolue de leur couple passé l'avait frappé aussi durement que ses pseudos vérités qu'il s'était plu à étaler si lamentablement, dans le seul but d'éloigner ses propres fautes. Cela n'avait pas marché, toutefois. Et la seule raison qui avait poussé la jeune femme à ne pas exiger les explications dont elle avait tant rêvé, pourtant, était bien simple et à des lieux de cette tentative de diversion. Elle n'était simplement pas apte à les entendre. Et persuadée que lui même ne les connaissait pas. Une part d'elle, plus optimiste, craignait simplement que ses raisons soient trop valables pour que sa haine persiste. Et elle ne désirait rien moins au monde que de se retrouver de nouveau dans ses bras, d'apprécier encore la chaleur de sa peau et la tendresse de son regard. Elle ne le tolérerait pas. Aussi, elle ne lui laisserait pas la chance de se faire pardonner ... Cet insolent gentleman serait bien trop capable d'y parvenir pour qu'elle ne prenne le risque.

Elle savait que jamais Lon ne reviendrait. Ou bien, il ne faisait nul doute qu'elle se serait enfuie rapidement sans demander son reste, pour s'effondrer à quelques mètres de cette personne trop malsaine et troublante. Il lui restait, toutefois, d'innombrables brides de leur union courte mais forte, dessinés au marqueur indélébile, dans les fins fonds de sa mémoire. La fierté surdimensionné de ce Lockhart, bien qu'elle n'ai jamais véritablement posé problème, n'avait pas échappé à la jeune élève, qui s'était plu à transformer ses défauts en qualités. Non, pire encore, de sa haute naïveté, elle était même parvenue à faire de ses pires penchants de réels dons divins. Ainsi, elle s'était amusée à aimer tout ce qui faisait de Lon un homme tel qu'elle le connaissait, en ne laissant rien obstruer la vision idyllique qu'elle possédait de lui. Néanmoins, toute perfection possède sa face cachée qui ne tarde pas à faire son apparition, dévastatrice. Et celle de son ancien amant l'avait été, terriblement. Ainsi, à cet instant précis, Alix était absolument persuadée que Lon ne serait tout bonnement pas capable d'ouvrir cette foutue porte, pas plus que d'accéder de nouveau aux méandres de la pensée de son amour perdu. Ceux dont l'accès lui étaient si simples, autrefois. Elle ne craignait aucunement de rester assise, sur le sol, consciente même que ses couloirs étaient parmi ceux les moins fréquentés de tout l'établissement, et qu'elle ne souhaitait nullement s'afficher aussi désemparée devant l'université toute entière. Certes, son désespoir n'avait du échapper à personne ici, mais alors qu'elle commençait tout juste à afficher de nouveau ce sourire communicatif qu'on lui connaissait si bien, voilà qu'il venait tout détruire par une simple parole, non, pire encore, par sa simple présence ! Nul besoin de jeter un oeil sur lui, le sentir à ses côtés avait suffit pour que Jillian envoie tous ses efforts vaciller, et que son coeur se remette à battre convenablement. De morte, elle était devenue vivante, prête à mourir brulée par l'incendie que ne tardera pas à provoquer sa haine. Aucun progrès, donc. Simplement une torture supplémentaire. Oh, une de plus ou une de moins.. Alix ne les comptait plus, désormais.

La jeune femme ne rêvait plus que de quitter cette antre de démon, désormais. Ce couloir, morne, froid et solitaire, ne faisait que la renvoyer sournoisement au moindre de ses tourments, et elle se rendait compte que le temps qu'elle y passait ne ferait qu'accentuer ses peines. Elle aurait aimé trouver le courage de partir, de s'enfuir d'un pas noble, le regard vers l'avenir, sans se retourner. Comme elle l'avait fait lorsqu'il le lui avait demandé. Mais là, ses motivations n'avaient pas été les mêmes : il n'était pas question de courage, simplement celui de se rendre à une évidence qu'elle avait toujours su bien trop proche. Elle ne désirait pas d'un être capable de l'évincer si aisément de sa vie, sans le moindre regret, sans la moindre arrière pensée sur une potentielle erreur. Elle avait préféré nier son propre bonheur, le voir négativement, être sure de ce qu'elle ne voulait pas avant de savoir ce qu'elle désirait au plus profond d'elle même. Elle était persuadée de ne pas vouloir d'un tel homme. Elle savait pourtant qu'elle n'en trouverait jamais d'autre à sa hauteur pour le remplacer. Il avait gravé au fer rouge sa marque sur son coeur, et malgré tous ses efforts, elle savait ne jamais pouvoir l'y enlever. Clyde avait bien essayé, il ne s'était jusqu'alors frotté qu'à un mur glacial, que ni elle ni lui n'avait su éviter. Il était incontournable et se dressait là, effrayant de hauteur, entre eux. Elle l'appréciait, c'était indéniablement. Elle éprouvait pour lui une affection sans borne, et aurait aimé qu'il y ai plus à ses yeux, mais elle connaissait le coupable de cette incapacité à en tomber éperdument amoureuse. Elle n'avait pas besoin de chercher bien loin...

Elle ne put s'empêcher de sursauter lorsque la porte s'ouvrit, mais elle ne tourna pas la tête en direction de cet intrus qui s'interposait si sauvagement entre ses mornes pensées et elle. C'était parfaitement inutile. Un éclair de bonheur s'empara d'elle lorsqu'il sembla déçu de ne trouver personne, et elle pria infiniment pour qu'il ne la remarque pas, ainsi pathétiquement assise sur le sol de cette prestigieuse université où elle ne devrait plus même avoir sa place. Les secondes se firent éternité alors qu'elle se noyait dans l'expectative. Pourrait-il passer à côté d'elle sans même la remarquer ? Non, visiblement non. Elle ne put empêcher un soupir lorsqu'elle le vit se mettre à sa hauteur, incapable d'accrocher ses yeux dans les siens. Elle ne voulait pas y lire de la pitié. Et encore moins de la satisfaction. Après tout, Alix ne le connaissait plus le moins du monde, et cette face sombre et démoniaque lui était toujours restée profondément cachée. Elle la découvrait, en même temps que toi, pauvre lecteur qui doit te faire mortellement chier, (comment ça, j'ai pas le droit d'intervenir ?), et les surprises s'étaient multipliées. Pourquoi donc n'aurait-il pas voulu céder au plaisir d'un bouquet final, en venant ainsi contempler la détresse d'une femme qu'il avait si aisément détruite ? Elle n'était que sa victime. Une victime qui lui avait été stupidement dévouée. Dieu comme elle regrettait, dorénavant, tout ce temps qu'elle lui avait accordé, toutes ses affections qu'elle lui avait réservé, à lui et à lui seul. Elle n'avait pas commis pire erreur. Et, paradoxalement, n'avait rien connu de mieux. Il n'avait pas tort finalement, elle était aussi un tissu d'invraisemblances.

Bien sur, même lui laisser le loisir de regarder ou bon lui semblait, de ne pas avoir à fixer ce regard qu'elle ne connaissait que trop bien, même cela, monsieur ne daignait pas le lui accorder. Doucement, il vint lui imposer cette vision qui l'effrayait tant. Elle ne tarda pas à plonger ses yeux dans les siens. Ils étaient captivés. Emprisonnée dans ce tourbillon d'émotions qu'il lui semblait retrouver, elle ne prit pas même la peine d'accorder une attention particulière à ce qu'il avait à dire. L'intensité seule de ses prunelles qui fouillaient son regard l'interdisait d'émettre le moindre mouvement, le moindre son, la moindre pensée même. Elle se noyait simplement dans un océan de contradictions, un océan d'émotions diverses qui la traversait et la troublait de la façon la plus absolue. Son doigt sous son cou était inutile. Ses paroles l'étaient toutes autant. Son regard en disait déjà bien assez long. Un instant, elle sembla se perdre, osciller entre deux mondes dont les portes étaient déjà fermés depuis longtemps. Elle les avait perdu, en tergiversant ainsi sans être digne de choisir celui qui la verrait survivre le plus longtemps. Et là, alors que des sensations qu'elle croyait perdue à jamais faisaient de nouveau leur apparition inespérée et terriblement mal tombée, Jillian eut un mal fou à se reprendre. Un mal terrible.

« Tu sais, finalement, t'es plutôt drôle comme type. » asséna-t-elle en se dessinant un sourire sarcastique sur le visage et en tournant la tête presque violemment pour sortir de cette étreinte tant physique que mentale qu'il lui imposait. Quitter le confort profond de son regard fut une torture. Retrouver la sombre couleur du sol fini de l'achever dans de terribles douleurs. Finalement, le sarcasme était sa manière à elle de se protéger, de couvrir ses sentiments mis à nu d'un écran qu'elle voulait insurmontable. Dieu comme elle se trompait... Lon n'avait pas mis longtemps avant de le sonder, puis de le détruire petit à petit, comme il se plaisait tant à le faire. Il ne la connaissait que trop bien. Alors qu'il semblait à Alix avoir oublié tout ce qui faisait de leur couple une histoire si unique, lui paraissait se souvenir de tout. Et il pouvait encore jouer avec elle, accentuer ou diminuer cette emprise qu'il possédait encore et toujours sur elle, comme si elle n'eut rien été d'autre qu'une marionnette. Il se moquait même de sa haine. « Tu me dis être capable de te contenter d'une petite place haineuse dans mon coeur alors que t'as pas été foutu de l'apprécier quand il était tout à toi... » Son ton était morne, et elle profita de l'occasion pour se relever, sans la moindre précipitation. Son regard était resté figé sur le sol, trop peureuse qu'elle était de se perdre à nouveau dans cet ouragan d'incompréhension. Elle y lisait trop de sentiments divers, trop d'appréhensions, trop de craintes, trop de fierté aussi. Beaucoup trop. Mais surtout, de la tendresse. Alix, aveuglée par la haine, aurait pu voir la un signe de pitié qui lui aurait permis de l’exécrer plus encore. Cette fois, elle n'y parvint pas. Et cette bienveillance la ramenait d'un bond dans un passé qu'elle préférait oublier, dans des souvenirs trop idylliques qu'elle avait enterré mais qui refaisaient sadiquement leur apparition.

En fait, Alix ne savait que trop mal ce qu'elle faisait ici. Son corps dans ce couloir et son esprit à des kilomètres, elle avait définitivement lâché ce qu'elle pensait être la seule normalité de cette situation. A savoir, leur lien professeur/élève qui l'avait maintenue dans un état de calme relatif mais d'absolue stabilité. Maintenant, elle se sentait vaciller. Amarrée sur le bateau fragile et amoché que représentait son coeur pourvu actuellement de maints troubles exécrables, elle était toutefois ballottée par la mer du Désespoir, et les vent glacials de la Colère la conduisaient droit sur les rochers, vers une mort certaine et atrocement douloureuse. Lon venait, de part ce regard profond et troublant et cette curieuse tendresse qu'il affichait si clairement, de la renvoyer vers les plus doux souvenirs qui constituaient sa mémoire. Brusquement, il avait détruit d'un simple geste efficace et fier les efforts qu'elle avait fait pour les éloigner l'un de l'autre. Il lui avait permis en quelques secondes, bien malheureusement, de retrouver cette douce proximité, celle dont elle avait eu tant de mal à se passer. Douce torture !

Le tutoiement était revenu tout naturellement. Sa haine n'avait en rien disparu, mais une once de curiosité avait fait son apparition avec cette étrange tendresse qu'elle lisait désormais sur son visage. Et encore, cela n'était rien face à celle des mots qu'il venait de prononcer. Pourquoi ? mais pourquoi donc jouait-il ainsi avec cette jeune femme qui lui avait offert une confiance et un amour si inébranlables ? Car en soi, il ne pouvait être un homme sain d'esprit en se comportant si ... si paradoxalement. C'était certain. Il l'avait abandonnée lâchement, avait nié tout leur amour, avait oublié cette délicieuse femme qui avait été sa maîtresse durant deux longs mois sans éprouver la moindre difficulté, et pourtant, il revenait ainsi lui faire preuve de son contentement de la revoir dans son bureau, et de son affection éternelle. Jillian n'y comprenait décemment plus rien. N'avait jamais rien compris à cette histoire, en fin de compte, puisque Lon en avait toujours tiré les rênes en main de maître. Elle n'avait fait que suivre, n'imaginant pas même la complexité de cette tâche, la difficulté que ce serait de faire face à cet être qui savait en un regard l'envoyer dans un monde différent, empli de diversités et de sensations fortes. « Si ça peut te rassurer, tu auras toujours quelque chose pour te retenir ici. La partie que t'as brisée dans mon coeur est définitivement et irrévocablement foutue. Content ? » Son sourire sarcastique n'avait pas quitté son visage. Son regard n'avait pas bougé du sol. Appuyée contre le mur, elle trouva toutefois le courage de lever les yeux vers lui. Lui ouvrir son coeur n'était pas une bonne idée, elle le savait. Mais à ce stade, elle n'en trouvait plus la moindre. Chacune qui apparaissait à son esprit était délicieusement mauvaise et sans intérêt : elle tâchait simplement de choisir la moins pire. Pauvre chose. Voilà les seules options qui s'imposaient si sombrement à elle.


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MessageSujet: Re: lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.   lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. Icon_minitimeVen 2 Mar - 20:42


si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.


muhahaha du grand n'importe quoi ce rp x) mais je m'en fou je me suis éclatée à l'écrire alors jm'en branle ! na ! bref, bon courage x)

Lon... Un homme qui ne savait se comporter que de la manière la plus changeante qui soit. Trois mois plus tôt, il avait choisi la facilité et tenté de rayer Jillian de sa vie sans même prendre le temps de se pencher sur les conséquences d'un tel geste. Aujourd'hui, il prenait un plaisir presque pervers à compliqué les choses, offrant un magnifique pied de nez à tous les efforts qu'il avait fait pour en terminer avec la jolie O'Donnel. Exit les trois mois de solitude. Exit les regards discrets dans les couloirs afin de s'assurer qu'Alix ne s'y trouvait pas. Exit les heures passées devant son téléphone à lutter contre la tentation de composer le numéro de la jeune femme. Et exit le temps incalculable passé à se lamenter silencieusement sur son triste sort. En ouvrant cette porte, Lon s'était offert le luxe d'ouvrir toutes les frontières de la complexité, provoquant quelques enchevêtrement monstrueux dans son esprit, éparpillant ses désirs à chaque coin de son cœur, laissant ses besoins et sa soif courir au gré du vent. Du Wolfgang Lon Edmund Lockhart tout craché. Cet homme n'était finalement qu'une puce dont la seule occupation se limitait à danser d'un pied sur l'autre, sautillant inutilement d'une humeur à une autre sans se soucier des regards exaspérés qui se posaient sur lui. Fatigant oui, complètement. Et il le faisait avec une telle insouciance ! Comme si ce comportement de névrosé détraqué n'était que le court naturel d'un fleuve le long duquel il se contentait de marcher avec tranquillité. Comme si cette personnalité exécrable s'approchait de la banalité - et même de la normalité - et que tout le monde devait s'y conformer sans mot dire. Non, le professeur ne semblait pas voir à quel point ses sautes d'humeur intempestives étaient difficiles à suivre, pénibles, détestables, lamentables... Et même si un courageux se chargeait de le lui faire remarquer, sans doute ne comprendrait-il pas le moins du monde ces termes. Tout ceci n'était à ses yeux que banalité et si lui-même se trouvait incapable d'expliquer son comportement, il saurait en toute hypocrisie franchise le qualifier d' "ordinaire". Oui, monsieur Désaxé, Déglingué, Dérangé et Déséquilibré (je vous laisse choisir l'adjectif qui lui conviendra le mieux x)) saurait sans peine crier sa normalité. Et ce, sans même se donner la peine d'offrir un clin d’œil à l’hôpital (l’hôpital oui, celui qui se fout de la charité (a)).

La tendresse de Lon... Si indescriptible... (mais pour vous, je vais essayer x)). Seule Jillian y avait eu droit jusque là et sans aucun doute serait-elle la seule à y avoir jamais droit. Adison, elle, n'avait pu se contenter que d'un semblant d'affection que tous deux avaient cru bon d'appeler amour. Une affection chancelante et vacillante qui eut tôt fait de se faire la malle dès les premiers mois de leur mariage. Une affection qui était réapparue en la douce compagnie d'Alix, sous des traits bien plus plaisants. Une affection qui s'était finalement confortablement installée, prenant place dans le cœur d'un homme qui longtemps s'était cru incapable d'aimer. Ô combien il se trompait ! L'homme n'avait pas besoin de mots, son regard sombre et son charme mystérieux se chargeant de parler en silence. Murer dans un mutisme parfois dérangeant, Jill avait réussi à traverser un mur contre lequel beaucoup s'étaient heurtés, décryptant avec une étrange facilité un visage qui se voulait absent, fermé à toute forme d'amour. Oui, Jill avait percé Lockhart, l'avait conquis, ensorcelé. Et Lon ne pouvait désormais se détacher de cette douce et délicate sorcière, la couvrant d'un regard hanté d'une infinie douceur. Il la regardait, tentant désespérément de sonder son âme. Il l'observait comme on observe un nouveau-né, comme s'il la redécouvrait à chaque fois que ses prunelles croisaient les siennes. Etrange... Etrange à quel point un principal au regard aussi dur et sévère savait, en la seule compagnie d'Alix, perler ses yeux de bienveillance et de délicatesse. Délicatesse que Jillian prit soin de briser.

S'échappant de l'étreinte de son principal, Jillian reprit la parole abruptement, brisant ce lien qui, pendant quelques secondes, les avait silencieusement unis, les ramenant tous deux à une époque désormais révolu. Laissant mollement retomber sa main le long de son corps, Lon ne quitta pas pourtant le doux visage de la jeune femme. Il en était désormais incapable. La douceur déserta néanmoins ses traits à l'instant même où les yeux de Jill quittèrent les siens, comme si cette tendresse ne pouvait décemment exister sans ce lien irréel, sans cette force inexplicable qui pouvait exister dans ce simple échange visuel ; comme si la magie ne pouvait opérer que dans cette union presque spirituelle. Inexplicablement, Lon retrouva un visage neutre - toutefois dénué de toute froideur - et pinça silencieusement les lèvres face à la dérobade de la belle Alix, se mordant méchamment les joues devant ces propos qui, évidemment, dégueulaient de justesses de véracités. Des vérités presque insolentes qu'elle lui balança en pleine gueule avec une aisance déconcertante. Oh oui, combien elle avait raison. Une fois de plus... Une fois de plus, elle ne ramena à ses erreurs et à ses remords. Une fois de plus, elle lui prouva qu'elle ne le pardonnerait jamais. Une fois de plus, elle l'emmena à l'endroit exact où il se trouvait quelques secondes plus tôt, dans cet océan tumultueux de doute et de douleur, dans les feu d'un enfer qu'il avait mille fois mérité, sur les sentiers éternels de la perdition, au milieu des vents glacés de la solitude, dans les pâturages fleurissants des regrets. Non, il ne s'en sortirait pas. Chaque regret en générait un second. Chaque seconde de solitude lacéraient violemment son pauvre cœur. Et le doute ne lui permettait que de tourner en rond, ressassant encore et encore chaque faute commise, chaque mot de trop, chaque regard et geste incontrôlé. Ô Jillian, si brillante, si appliquée, jamais elle ne faisait les choses à moitié. Et dire que c'était l'une des nombreuses raisons qui forçait Lockhart à l'aimer...

Devant l'ironie acerbe de son élève, Lon ne pu retenir un indescriptible petit soupir. Jillian s'était relevée ; lui se contenta de rester accroupi, fixant désormais le mur d'un regard glacial. Quel heureux destin... Troqué le visage angélique de la jolie Alix pour ce mur de béton qu'il ne rêvait que de pulvériser. Oui... Foutre le feu à ce bâtiment, à l'université toute entière semblait être une bonne alternative à son malheur. Ô combien il la détestait cette école. Quel choix inexplicable sa foutue place de principale l'avait-elle forcé à faire ? Chaque affiche accrochée aux murs, chaque pièce de cette édifice, chaque chewing-gum écrasé sur le sol, chaque table, chaque chaise... Tout... Cette université toute entière ne cessait de le ramener à ce jour. Ce jour où il avait commis la plus grossière erreur de sa vie. Ce jour où il avait choisi entre Jillian et son job. Ce jour où, poussé par la douleur et l'atroce vision d'une Alix franchissant la porte de sa chambre, il avait vidé la bouteille de Jack Daniel's et avait longuement laissé ses doigts douloureux courir sur le clavier du piano trônant au milieu du salon. Ce jour où même la musique n'avait su apaiser ses blessures. Oh oui, il détestait cette école et le regard qu'il posait désormais sur ce mur gris trahissait très aisément sa haine. Une haine qu'il n'offrit pourtant pas à Alix quand il leva les yeux vers elle. La colère était désormais là, profondément ancré dans son cœur, mais il aimait assez la jeune femme pour la lui épargner. Cette histoire ne connaissait qu'un coupable et, évidemment, c'était à lui que ce mot était destiné. Et Jillian, elle, était à la fois victime et témoin. Victime de la stupidité d'un homme. Témoin d'un meurtre. Lon avait superbement assassiné leur amour, ne laissant derrière lui que les lambeaux déchirés et meurtris d'une union passionnée. Et pour juger ce crime ? Personne... Si ce n'était que deux coeurs brisés. (je vais m'improviser poète un jour /out/)

Toujours accroupi, Lon affronta longuement le rictus de Jillian, comme pensif. Lentement, c'était contre lui-même que sa colère se tournait. « Pourquoi tu m'as laissé faire, Jill ? » Loin de tout reproche, la voix de Lon se perla d'une certaine curiosité, trahissant presque aisément tous les regrets contre lesquels il devait lutter. « Pourquoi ne m'as-tu pas giflé ce jour-là ? Pourquoi ne m'as-tu pas craché à la gueule ? » Peu à peu, le dégoût prit place sur le visage de Lon. Un dégoût qu'il se destinait à lui-même et à son comportement. Lentement, il laissait sa fierté se faire la malle et offrait à Alix toutes les armes dont elle avait besoin pour lui offrir le coup de grâce. La jeune femme n'avait alors qu'à s'en saisir et jeter définitivement à terre l'homme qui se trouvait à ses pieds. Alors, il ne se relèverait pas. « Si vraiment ce cœur dont tu parles était à moi, tu aurais dû m'en empêcher, Jill et ne pas laisser cette putain de fierté s'installer entre nous. » Malgré la douleur qui transpiraient les propos du professeur, celui-ci sembla rester de marbre. Une statue de pierre sous un orage de tristesse. Un homme à l'ego moins conséquent que Lon, au passé moins tumultueux, aurait sans doute réussi à verser quelques larmes, mais Lon n'était pas de ces hommes. Inexplicablement, il se mettait à genoux et offrait son cœur tout en conservant cette éternelle et insupportable arrogance dont il ne savait se défaire, tel un chef guerrier déposant ses armes aux pieds de son ennemi. C'est d'ailleurs accompagnée de sa fidèle désinvolture qu'il se releva enfin, s'approchant une nouvelle fois de la belle Jillian. Prêt. Trop prêt. Une proximité si inacceptable qu'elle était sans doute la seule que le professeur aurait pu tolérer à cet instant. Délicatement, il s'approcha de la jeune femme, la forçant inexorablement à reculer vers le mur. Lon n'avait pu s'en empêcher... Acculant la demoiselle contre la paroi glacée, il laissa son visage flirter tendrement avec le sien, l'effleurant sans pour autant le toucher. Noyant son regard dans le sien, il esquissa un doux et discret sourire et... La sonnerie retentit.

Sursautant presque, Lon sombra à nouveau dans l'erreur et s'écarta vivement de la belle Jillian à qui il venait d'imposer sournoisement une proximité peu appropriée à l'endroit et à leur situation. Bientôt, le professeur savait que les couloirs seraient encombrés d'élèves pressés dont le seul souci serait de rejoindre leur prochain cours ou d'aller bouffer. Posant une nouvelle fois la main sur la poignée de la porte, Lockhart l'ouvrit et posa un regard froid sur la jolie Alix. « Entre. » Le ton était sec. En une fraction de seconde, le Lon tendre et prévenant s'était fait la malle pour ne laisser derrière lui que le principal si sévère et si détesté. S'en rendant compte, Lon finit par ajouter, avec quelque délicatesse, transformant son ordre en une simple requête. « S'il te plaît... »




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j. alix o'donnel.

j. alix o'donnel.

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MessageSujet: Re: lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.   lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. Icon_minitimeDim 4 Mar - 2:41


'Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.'

(j'suis bourrée, tu m'pardonnes... mais charlie et la chocolaterie défoncé, c'est gooooooooooood ! tu d'vrais essayer ** bon, j'vais m'pieuter, pour ma santé mentale, j'en ai besoin TT)

Jillian l'aimait. Indéniablement et simplement. Il était à ses yeux tout ce qu'elle avait un jour pu rêver d'avoir, et elle ne regrettait rien de leur union certes éphémère mais puissante qui les avait uni. Ils étaient devenus tout l'un pour l'autre. Alors qu'elle avait vu en lui un idéal, il s'était fait consécration. Alors qu'elle avait vu en lui un dieu, il s'était fait Eden. Et jamais elle n'avait regretté de l'avoir rencontré. Même lorsqu'ils s'étaient fait ennemis, en tout cas même lorsqu'elle l'avait haï. Elle n'avait pas su voir en lui le démon qu'elle voulait s'imaginer, elle ne daignait pas même le voir comme un être nocif. Il était simplement un homme perdu entre l'amour de sa vie et son boulot, incroyablement addictif, alors que tous les torts de cette histoire lui revenaient à part entière. Il était le coupable de la désillusion, il était le coupable d'une vraie histoire d'amour foutue en l'air pour un banal boulot, qu'il exécrait en plus. Comme si Alix était incapable de comprendre ce qu'il ressentait, comme si elle était étrangère à ses sentiments. Pouvait-il ne serait-ce qu'imaginer qu'elle ne le comprendrait pas, qu'elle ne saurait pas lire dans ses ambitions et ses sentiments les plus profonds, alors qu'elle avait toujours été la seule capable, unique en son genre, d'approcher de manière aussi profonde les sentiments de ce directeur si lointain. Il n'avait pas idée. Jamais il n'avait été capable d'assimiler les émotions de cette jeune femme qui aurait été prête à tous les sacrifies pour lui, et ce sans la moindre compromission. Elle lui appartenait. Entièrement. Il aurait pu faire absolument tout ce qu'il pouvait de cette jeune femme trop parfaite pour être ne serait-ce qu’imaginable, et il avait pourtant osé s'en séparer. Comme s'il eut s'agit d'un simple objet, d'une éternelle poupée de porcelaine qu'il aurait pu délaisser si aisément.

Ses paroles n'étaient qu'ironie. Délicatement, il rejetait la faute sur Alix, comme si elle avait été la seule fautive dans cette histoire qui les remettait tous deux en cause. Alors qu'elle avait trop facilement offert sa confiance et son amour absolu, il avait eu un choix à faire, et il s'était terriblement trompé. Désormais, il était indéniable qu'il regrettait, mais la jeune femme, trop digne, était bien incapable de s'enfoncer dans de tels sentiments. A ces yeux, aucun tort ne lui revenait. Il avait fait d'elle un cadavre dénué de la moindre émotion, et ce qu'elle était aujourd'hui lui revenait de plein droit. Une femme dénuée du moindre intérêt. Une chose irréversiblement sans coeur, sans âme. D'elle, il ne restait que son corps, atrocement tentant, terriblement délicat, un corps qui parvenait à vivre sans les battements pourtant nécessaires d'un coeur délicat. Elle l'avait perdu, en même temps que son amour s'était envolé, elle avait tout abandonné et aujourd'hui, les regrets la détruisaient aussi surement que ses paroles l'avaient blessée. Il lui avait dit clairement, c'était terminé. Leur union n'avait jamais eu lieu d'être, et Lon avait mis des mots sur cette absolu absurdité. Elle avait bien conscience que cette union n'était qu'éphèmère, et elle n'avait offert qu'un sourire ironique à son affirmation. C'était fini. Terriblement terminé. Et ne restait de leur amour qu'une cendre incapable de renaître, qu'un coeur incapable de se reformer, qu'un puzzle décemment inaccompli. C'était la fin. D'une idylle comme d'une femme, pourtant autrefois douce et tendre, qui s'était faite de pierre. Elle n'était plus rien. Rien d'autre qu'un cadavre sans vie, qu'une fille atrocement et terriblement inapte à simplement tenir debout. Les gestes naturels étaient devenus souffrances, et ceux en suppléments s'étaient faits tortures. Elle avait fait ses adieux au monde en même temps que Lon lui avait annoncé la fin de leur histoire.

En fait, tout cela c'était fait trop vite. Il avait sonné la fin alors même qu'il ne comprenait rien à l'alchimie qui les liait tous deux, et il n'avait aucunement conscience de la douceur qui était leur. Il avait sans doute imaginé leur histoire comme une parmi tant d'autre, et Jillian s'était faite maîtresse. Aux yeux naïfs et tourmentés de la jeune femme, en revanche, Lon avait toujours été le seul, et l'unique. Elle n'avait jamais été capable de voir leur histoire comme négative, et elle était devenue essentielle. En vérité, elle ne se serait pas imaginé vivre sans cet homme doux et tendre, sans cet être délicat et attentionné, tout autant qu’égoïste et infortuné. Il était marié, elle ne pouvait s'imaginer vivre quoi que ce soit de fort et de durable en sa compagnie, et pourtant, elle n'hésitait pas à aller à l'encontre de ce qui la caractérisait, trahissant même la femme qu'elle était au seul nom de l'Amour. Ah, l'amour, si seulement elle avait su l'apprécier à sa juste valeur, un jour... Il ne lui en avait pas laissé le temps. Alors même qu'elle commençait à dompter ce sentiment sauvage, Lon avait brisé ce spectacle en quelques minutes, anéantissant tout le bonheur qu'elle commençait tout juste à apprécier à sa juste valeur. Jillian ne s'était pas simplement 'faite larguer'. On avait carrément annihilé toute notion de tendresse en elle, toute douceur avait été supprimé sauvagement de son caractère, et ne restait de celui-ci qu'une haine et une détresse sans nom. Tout cela fabriqué par un seul être, qui pouvait décemment s'avérer satisfait de son être, authentiquement fidèle à son œuvre.

Lockhart était le seul créateur de cette femme qui aujourd'hui lui faisait face. Sans cet être sombre et démoniaque, elle aurait pu être une demoiselle pleine de vie, tendre et sculpturale, elle aurait pu s'adonner à une autre union plus bénéfique, aurait pu s'offrir à n'importe quel être digne d’intérêt qui se serait offert à sa vue. Elle en avait rêvé, de nombreuses fois. Pouvoir donner son corps à quiconque le désirerait enfin, en son intégralité, sans apporter le moindre intérêt à son esprit, trop étriqué et arrêté sur une seule et simple image. Pourtant, tout en elle ne se souvenait que d'une même personne. Lon avait imprégné son esprit plus que quiconque n'y serait parvenu. Il s'était infiltré en elle, avait marqué, elle ne savait comment, chacun fibre, même infime de son âme, à tel point qu'elle ne savait si elle possédait une vie propre si Lon n'existait pas. Il était pour elle plus que sa vie, une raison de vivre réelle et imposante. S'il n'avait pas été là, Jillian n'aurait eu aucune raison d'être sur cette foutue terre nocive et inintéressante, et elle aurait tout laissé tomber depuis longtemps. Un rasoir dans une baignoire, une corde à son cou, des médicaments dans son corps. Inutile de vivre sans Lon. Inutile de vivre sans une personne qui compte.

Sadique, cet être démoniaque n'avait pas tardé à se rapprocher. Comme dans le but unique de la détruire à petit feu, il avait fait d'elle son unique victime, avait anéanti tout le peu d'estime d'elle même qu'il lui restait. Il avait envisagé, entre leur deux corps, une proximité bien trop importante, bien trop imposante pour que celle-ci soit réelle. Délicatement, ils étaient redevenus rien d'autre qu'un seul corps. Leur visage l'un contre l'autre, Jillian avait vu en lui son double, sa moitié, cette fameuse comptine qui veut que l'on se trouve et qu'on ne s'abandonne plus. Dieu que c'était mensonger ! Et là, à des kilomètres de la souffrance qu'elle avait pu ressentir, la belle jeune femme, soumise aux désirs de son homme, se sentait craquer. Littéralement. Elle était telle qu'il le voulait. Loin d'elle la simple idée de le voir comme étant un principal, il lui avait mainte fois prouvé son statut d'être humain plutôt que de supérieur, et pourtant, elle ne pouvait empêché son esprit de vagabonder plus loin. Bien plus loin. Et il était devenu, à ses yeux, le seul homme au monde capable de lui faire délaisser toute sa haine de l'hypocrisie, celle de la trahison, celle d'une vie linéaire et sans embûche. Il était devenu l'une de ses dernières, et malgré tout, Jillian ne pouvait ressentir que de l'admiration à son égard. Il avait tout réussi dans la vie. Marié à une femme belle et noble, intelligente même (malgré le fait que ce simple adjectif lui écorche la bouche), avec un emploi plaisant et ôh combien bien payé, il n'avait aucunement à se plaindre de sa vie. Et cette simple certitude détruisait le coeur de Jillian en des milliers de morceaux irrécupérables. Elle n'était rien. Rien d'autre qu'un désert d'inutilité sans cet homme qui rendait sa vie palpitante, fascinante.

Son visage contre le sien était douce torture. Elle aurait tout donné pour s'approcher, pour dévorer cette bouche maintes fois connues, pour s'adonner à une tendresse qu'elle ne se connaissait dorénavant plus. Ah, si seulement cette proximité avait duré quelques secondes de plus, rien que quelques secondes, elle se serait su incapable de ne pas se laisser aller. Son physique était irréprochable. Sa bouche douce et délicate. Son regard tendre et sulfureux, sa présence incroyablement tentante et tentatrice. Il n'était pas là question d'amour, ni même d'affection. Seulement celle d'une proximité séductrice, à laquelle Jillian n'aurait su résister. Cela n'aurait, au fond, rien signifié d'autre que son attirance pour cet être authentiquement attirant. Il ne s'agissait pas d'affection ou de pardon. Malgré tout l'amour qu'Alix avait pu lui vouer, autrefois, elle s'en savait aujourd'hui indéniablement incapable. Cela ne changeait rien à l'absolue tendresse qu'elle se savait impuissante à pardonner. Non, elle ne saurait pas. C'était même inutile de l'espérer ne serait-ce qu'une seconde. Il l'avait fait souffrir plus que quiconque, et se sentait obligé de persister dans cette voix, comme si tout ce qu'il avait fait jusqu'à présent n'avait pas eu la moindre influence dans son esprit étriqué et terriblement égocentrique. 'Pardon' était un terme inexistant dans son vocabulaire, et Jillian avait appris à faire avec. Seulement, aujourd'hui, elle n'y parvenait plus. Et elle savait bien que même ses mots ne sauraient aptes à effacer tant de souffrances. Rien ne saurait le faire. Strictement rien. Elle ne l'aimait plus, tout simplement.

Elle ne l’aimait plus, certes, cela ne changeait rien à ce qu'il était en train de faire, en vérité. Un homme pouvait-il briser deux fois de suite le coeur d'une femme ? Suivez l'exemple de Lon, vous saurez. En s'écartant d'elle, il annihila sauvagement tout ce qu'il restait entre eux. L’infime parcelle de désir négative qui persistait en Jillian s'évanouit aussi vite qu'elle naquit, de part cette proximité, et le regard qu'elle posa sur lui ne fut plus que haine. Une colère pure et simple, qui rendait son regard sombre et désagréable, qui poussait son désir de fuir à son paroxysme. Elle était toutefois trop noble, trop digne même pour ne pas écouter ses remontrances jusqu'au bout, et elle s'apprêtait à répondre lorsqu'il lui intima l'ordre d'entrer. « Tu redeviens mon directeur ? n'hésite pas à me dire quand c'est l'cas, que je sache a quoi m'attendre. » Une fois de plus, Lon jouait avec elle. Il devenait tantôt son amant, tantôt son amour, tantôt son supérieur, et elle devait faire avec, sans jamais discuter au sujet de ses divers changements d'humeur. Elle devait s'accoutumer à ceux-ci, véritablement comme s'il était son précepteur. Et plus leur rencontre évoluait, plus sa haine envers lui augmentait, comme si celle-ci était décemment sans la moindre limite. « Ils te font si peur ses élèves... tu sais quoi, tu m'fais pitié. T'es qu'un pauvre type, près à abandonner ta seule possibilité de bonheur au profit d'un boulot que tu détestes. Ca va, tu le vis bien ? » Son sadisme était devenu aléatoire, et elle ne contrôlait plus rien de ses dires. Seul son sourire n'avait pas changé, depuis que ce couloir était devenu le décor de leur pièce d'un pathétique absolu.

Sa mimique n'avait certes pas changé, mais son regard, de haineux, s'était fait tornade. Elle, si profondément douce, ne se serait pas vu si détestable envers quiconque, et pourtant Lon avait eu la capacité tant de la faire aimer, que de la faire haïr. Elle n'avait jamais exploré l'un ou l'autre de ses sentiments, et elle l'aurait sans doute remercié si elle n'avait pas tant détesté ce qu'il était devenu, en son absence. « Tu l'auras compris, c'est hors de question que je reste, j'en vois pas le moindre intérêt. Mais parce que j'suis une fille bien, j'vais quand même prendre la peine de te répondre : a quoi bon te supplier, tu peux m'dire ? Tu me crois incapable de me trouver quelqu'un d'autre ? Quand un homme me dit que c'est fini, j'accepte, humblement. Et je poursuis ma vie. C'est pas parce que t'as bousillé une partie de mon coeur que le reste t'appartient. Ca fait bien longtemps que tu n'es plus que ça, à mes yeux... une vieille histoire. Ni plus, ni moins. »


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MessageSujet: Re: lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.   lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. Icon_minitimeLun 5 Mar - 20:25


si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.


prout prout et re prout saperlipoprout !

Lon n'aurait su expliquer ce qui l'avait ainsi poussé à acculer la jeune Alix contre le mur. Une fois encore, il se laissait guider pas un instinct quelque peu trop téméraire. Un instinct qui le poussait souvent aux fautes les plus irréparables, mais qu'il continuait inlassablement à écouter, comme soumis à ses moindres désirs. Le désir, oui... Celui que Jillian savait faire naître dans son cœur. Cette flamme indomptée que la seule présence de la belle O'Donnel savait transformer en feu de joie. Cette flamme qui, pendant trois longs mois, s'était délicatement endormie, ronflant paisiblement dans les entrailles déchirées d'un homme que la vie n'avait pas gâté. Oh oui, ce désir était né avec Jill et leur rupture ne l'avait en rien fait disparaître. Il s'était certes fais plus discret pendant ces longues semaines d'éloignement, mais il avait suffit de quelques minutes en compagnie de la jolie brune pour qu'il se manifeste de nouveau. Férocement. Et sans doute était-ce simplement cette force inexplicable, l'attraction incontrôlable que Jillian exerçait sur son principal, qui poussa ce dernier à se comporter comme l'amant qu'il avait été pendant un temps. Un instant, l'homme avait semblé oublier ce détail ; omettant superbement que Jill et lui ne formait plus un couple, il s'était tranquillement laissé bercer par la passion destructrice qui le liait à la jeune femme. Une passion qui aurait pu disparaître le jour où il renvoya impitoyablement Alix, mais qui survit presque miraculeusement à la profonde bêtise de celui avec qui elle la partageait. Fallait-il donc que la passion ne grandisse et ne persiste qu'au sein d'un couple improbable et irrévocablement voué à l'échec ? Impitoyable fatalité. Ce rapprochement n'avait duré que quelques secondes... Les secondes les plus délicieuses que Lockhart ai connu en trois mois. Quelques secondes désormais gravées dans son esprit et qui le ramenèrent loin en arrière, quand le professeur et son élève vivaient leur union tant interdite qu'idyllique. Et, finalement, peu importait à Lon son incapacité la plus totale à expliquer son attitude vis à vis de la demoiselle. Cette situation tant dangereuse qu'innapropriée l'avait projeter dans les retranchements les plus profonds de l'amour qu'il vouait à la jolie O'Donnel. Cet amour si pur et pourtant si loin de toute innocence. Cet amour à la fois charnel et spirituel. Pendant un instant, il avait pu sentir les battements du coeur de Jillian contre sa poitrine, se nourrir de son odeur et, presque, effleurer ces lèvres tant convoitées. Ces lèvres, il aurait pu s'en saisir. Il avait voulu s'en saisir. Mais le temps lui avait manqué...

Pathétique. Pitoyable. Insupportable. Maître de la bêtise et de la stupidité. Tant d'adjectifs seyants à merveille à ce cher principal Lokhart. Une fois encore, il avait agis sans réfléchir et laissé une simple sonnerie se mettre entre Jillian et lui, se jetant sans la moindre délicatesse dans les méandres de l'idiotie. En une fraction de seconde, l'amant passionné s'était retiré pour ne laisser place qu'à ce détestable principal. Aveuglement, Lon avait troqué un rôle pour un second, enfilant une fois encore ce masque d'autorité qu'il détestait presque autant que lui-même. Le pire ? Il regretta sa fuite dès l'instant où la sonnerie se mura de nouveau dans le silence. Il n'en laissa pourtant rien paraître, trop habitué à sauver les apparences. Enfin, à tenter de sauver les apparences puisqu'il ne réussissait finalement qu'à s'enfoncer un peu plus encore dans la médiocrité. Une médiocrité qui résumait plutôt bien l'ensemble de son existence finalement... Cet enfant trop intelligent et trop intolérant pour se fondre parmi ses semblables (qu'il était d'ailleurs bien incapable de considérer comme tels). Ce drogué qui avait céder et prouvé toute sa lâcheté à la dépendance. Cet époux infidèle et sournois. Ce professeur et principal détesté, bien trop porté sur sa propre personne pour pour se préoccuper du bien-être de ses élèves. Et, pour finir, cet amoureux transit trop hésitant, trop détraqué et trop blessé pour réussir à s'engager véritablement. Oui, la vie de ce pauvre Lon n'était finalement qu'une suite et un enchevêtrements de faiblesses et d'insuffisance dans lesquels il se prélassait tristement, persuadé de ne pouvoir accèder à mieux. C’eut été pourtant si facile de rester immobile, de laisser son visage flirter avec celui de Jillian, de s'emparer de sa bouche et d'offrir à cette jeune femme un aperçu de tout l'amour qu'il lui portait. Il n'aurait eu qu'à ignorer superbement cette sonnerie comme il avait l'habitude d'ignorer ceux qui - en classe - n'attendaient que de l'entendre et rester là, sagement immobile, offrant un regard perdu de tendresse à cette demoiselle qui seule le méritait. La facilité... Un art auquel Lockhart s'adonnait dès qu'il en avait l'occasion, mais qu'il laissait s'échapper dans les moments les plus importants. Stupide Lockhart à qui sa dernière erreur allait accorder un regard meurtrier.

Imperceptiblement, la main de Lon éprouva un léger tremblement quand ce terrifiant regard se posa sur lui. Loin de toute peur, l'homme n'aurait certainement pas cillé si quiconque d'autre en avait été l'auteur. Mais il s'agissait là de Jill et il aurait sans l'ombre d'un doute préféré donner sa vie plutôt que de lire une telle haine dans les yeux d'une femme qu'il aimait éperdument. Le pire ? Il savait en être la cause et savait tout aussi bien ce qu'il aurait du faire pour l'éviter. De quoi décupler encore la haine qu'il éprouvait envers ce comportement qu'il aimerait parfois savoir dompter. L'homme ne put donc que soutenir son regard, comme si sa fuite soudaine possédait quelques explications plausibles et irréfutables, ignorant le gouffre qui existait entre ses actes et les sentiments qui se bousculaient aux portes de son esprit. Et puis Alix prit la parole et ce fut la fin, la moindre parcelle de douceur et de tact désertant cruellement les traits du séduisant principal. La belle O'Donnel avait évidemment toutes les raisons du monde - et bien plus encore - de lui en vouloir et cela, Lon le savait. Elle possédait même le droit de lui cracher à la gueule, de mépriser l'être qu'il était et de lui présenter verbalement tout le dégoût qu'il lui inspirait. Et Lockhart n'avait absolument rien à y redire... Sauf en apparences. Évidemment, la colère était une émotion bien plus facile à afficher que la douleur cuisante que laissèrent les propos de Jillian derrière eux. Oui, la souffrance était là, bien palpable tandis que Lon sentait son palpitant se recroqueviller sur lui-même sous les coups assassins de la voix de la jeune femme. Presque bruyamment, ses entrailles se tortillèrent, préférant sans doute déserter ce corps meurtri plutôt que de s'y éterniser pour subir les élans nauséabonds du supplice et de la torture donc leur possesseur était victime. Même la salive sembla déserter la bouche du principal quand, la bouche soudainement sèche, il se mordit une nouvelle fois l'intérieur des joues, préférant jouir de la douleur physique plutôt que d'endurer cette affliction morale. Serrant méchamment le poing sur la poignée de la porte, Lon adressa un regard tant tourmenté qu'irrité à la demoiselle... Ce même regard emprunt d'une profonde colère que beaucoup craignait, mais que Jill avait pour habitude de snober royalement. Malgré son agitation intérieur, l’homme resta pourtant superbement calme et céda une nouvelle fois à la désinvolture, comme si la soudaine haine d'Alix ne lui faisait finalement ni chaud ni froid. Bien sûr, Jillian ne serait certainement pas dupe. Elle connaissait suffisamment son professeur pour déceler tous ces infimes détails qui illustraient son véritable état d'esprit. D'ailleurs, le ton de sa voix - loin de toute nonchalance - en disait long sur sa véritable rancoeur. « Peur ? Je crois pas non... » Une certaine ironie perla dans le timbre de Lockhart. « Mais cette histoire ne concerne personne je crois, c'est entre toi et moi. Et puis... Je n'ai aucune envie que tes chers camarades - si perspicaces et imaginatifs - pensent que tu tiens tes bonnes notes de ton charme dévastateur. » Quelle hypocrisie ! Bien sûr Lon... Une fois de plus, tu penses avant tout à l'image et au bien-être de Jillian. Comme toujours.

Un très léger rictus s'était dessiné sur les lèvres du principal tandis qu'il parlait. Un demi-sourire mauvais en parfait accord avec ses propos. Manque de chance, les propos étaient - eux - tout à fait mal avisés. Puis, sans vraiment laisser à Alix le temps de faire un pas dans la direction opposée, Lon l'attrapa finalement par la main et la mena d'autorité dans son bureau. Sa poigne fut ferme, mais d'aucune brutalité. Envers elle, il en était bien incapable. Libérant son élève, il ferma soigneusement la porte derrière lui, s'appuya sereinement contre et poussa un indescriptible petit soupir, obligeant sa soudaine irritation à laisser une place à l'affection qu'il portait à la jeune O'Donnel. Non, vraiment, elle n'avait pas à subir sa colère. Posant alors un regard mitigé sur la demoiselle, il reprit la parole avec un calme parfait, oscillant entre nervosité et tendresse, s'interdisant de grimacer tandis que les mots "vieille histoire" terrassaient ses pensées à coups de pelle. « Je dois m'excuser, Jill... Je t'avais promis que tu serais libre de partir quand bon te semblerait, mais j'en suis incapable. Pas tant que je n'aurais pas effacer toutes ces certitudes de ton esprit. Je ne peux pas te laisser penser que tout ce que j'éprouve pour toi n'est qu'une farce. » La douleur se fit plus vive quand, la sincérité dans la voix, Lon prononça ces mots. Une fois encore, il avait faillit à sa promesse, mais à cet instant, il pensait avoir une très bonne et unique raison de le faire. Jillian se méprenait totalement quant à ses intentions et c'était une chose qu'il ne réussissait à accepter. S'éloignant de la porte, l'homme fit quelques pas en direction de la jeune femme avant de se raviser. Préférant le soutien de son bureau, il s'y appuya tout en passant une main ennuyée dans ses cheveux. Ses prunelles avaient instantanément retrouvé une parfaite sérénité et c'est dans le regard de Jill qu'il les plongea.

« Ecoute, Jill... Je... Je sais que c'est trop tard et qu'il n'existe par le moindre espoir que tu me pardonnes un jour ce que je t'ai fais et je n'aurai même pas le culot de te demander pardon. Je ne cherche aucune explication, je n'en ai pas et sans doute n'en aurais-je jamais. Et même si j'en avais, je me doute que tu ne les comprendrais pas. En revanche, si tu me demandais de t'en donner, je te répondrais que, pour la première fois de ma putain de vie, j'ai pensé connaître la stabilité. Je pensais avoir enfin trouvé ma place. Et peu importe que je déteste ce foutu job à la con ! Pour la première fois de toute mon existence, j'avais l'impression d'être en sécurité. Et je pense que tu peux tout à fait imaginer ce qu'un tel sentiment peut représenter pour moi. » La sincérité dans la voix, Lon avait croisé les bras, partagé entre l'envie de détourner le regard et celle de continuer à se nourrir de courage dans les yeux d'Alix. A l'évidence, toute cette franchise lui coûtait ce qui, au final; n'était que guère surprenant. Lockhart n'était pas de ses hommes honnêtes. Franc oui, mais pas dans les meilleures occasions. « Et... Je sais, ça je ne justifie absolument rien, mais ce n'est qu'après ton départ que j'ai compris que ma place ne se trouve pas derrière une saloperie de bureau, mais aux côtés de la femme que j'aime. Et cette femme, c'est toi, Jill. Je t'aime putain et ça, t'as pas le droit d'en douter. » Cette fois, la tranquillité du professeur vacilla et la douleur perla facilement ses propos. Une souffrance que Jillian aurait pu comprendre si celle-ci n'était pas tant occupée à haïr son ex amant. Pourquoi tant de peine ? C'était évident... Alix prenait un certain plaisir à douter de la seule chose dont Lon était sûr. L'amour qu'il lui portait était pour lui une certitude, la seule réalité inébranlable de sa pitoyable existence, la seule conviction dont il ne saurait jamais douter. Soudain fébrile, le principal quitta subitement le confort de son bureau, comme prit d'un besoin inexplicable de faire les cents pas. Un besoin si éphémère qu'il ne tarda pas à s'immobiliser au beau milieu de la pièce. « Je ne te demande rien, Jill, je sais que j'ai laissé passer ma chance et j'ai conscience de t'avoir fait assez souffrir pour cinquante vies - du moins ai-je la prétention de penser avoir assez compter à tes yeux pour pouvoir l'affirmer. J'ai jamais espérer te voir tomber à genoux... Ce serait plutôt à moi de tomber à tes pieds finalement... Je l'aurais fais si j'avais assez de couilles pour ça. T'as raison sur un point, Jill, je suis un pauvre type... Un pauvre gars qui n'a pas su reconnaître l'endroit où se trouvait son bonheur. Que veux-tu ? J'ai tout fais pour conserver ce à quoi je n'ai pas eu droit pendant plus de trente ans et je me suis trompé. Tu vois, j'ai pas besoin d'aide finalement, j'arrive parfaitement à me casser la gueule tout seul. Et mon pire regret, c'est de t'avoir entrainé avec moi dans ma chute. »

Difficilement, Lon déglutit. Jamais personne ne l'avait forcé à se livrer ainsi. Non, Jillian ne lui avait demandé aucune explication et, stupidement, il avait commencé à s'ouvrir, essayant sans doute de ce persuader que cette franchise n'était que l'unique moyen de jouir encore quelques temps de sa compagnie. Et pourtant, pour la première fois depuis l'arrivée de la jeune femme, il avait parlé sans aucune arrière pensée, sa sincérité endossant soudain le rôle de témoin. Le témoin discret de l'amour qu'il lui portait. Mais, évidemment, monsieur-j'ai-l'esprit-carrément-tordu essayait par tous les moyens possibles de sauver ce qu'il restait de son ego. Aussi s'approcha-t-il lentement de la jeune femme, repoussa nonchalamment une mèche de cheveux qui tombait sur son doux visage et ajouta, comme si finalement tous ces mots ne faisaient plus partie que d'un passé encore trop présent. Après tout, leur conte de fées n'était désormais plus qu'une vieille histoire. « Oui, tu n'as exigé aucune explication, Jill... Alors évidemment, j'ai pas pu m'en empêcher. »

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j. alix o'donnel.

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MessageSujet: Re: lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.   lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. Icon_minitimeMer 7 Mar - 14:21


'Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.'

(C'est tellement de la merde qu'à la fin j'ai même arrêté de faire semblant d'écrire bien. Désolée.)

Peu à peu, le couloir se remplissaient d'élèves bruyants et pressés. Des morceaux de dialogue leur parvenaient aux oreilles, qui, sortis de leur contexte, n'étaient plus qu'absolue inutilité. Aucun ne se retournaient sur eux, la vision du principal avec une étudiante n'avait en soi rien d'inhabituel, mais il ne faisait aucun doute que chacun, dans leur esprit étriqué, se demandait ce qu'elle avait fait pour se retrouver dans son bureau. Manque de discipline, peu de présence en cours, les raisons auraient pu être diverses et variées, mais ils étaient tous à des lieux de la vérité. Qui aurait pu penser ce qui les liait véritablement, qui aurait simplement pu imaginer cette alchimie fantastique qui les rapprochait indéniablement ? Personne. Strictement personne. Mais Jillian n'était pas naïve, et elle savait bien, même sans les voir, que ses amis les plus proches, ceux qui l'avaient soutenus lorsque sa douleur s'était faite omniprésente, ne devaient pas louper une miette de cette scène étrange. Elle les imaginait, à quelques mètres, les yeux vissés sur Lon et elle, bouffés par une curiosité stupide et animale. Et rien que cette certitude faisait naître en elle le désir obsédant de se planquer, de rentrer dans ce bureau quitte à ce qu'elle s'oblige encore et encore cette présence qui la troublait. Sa fierté, toutefois, s'y opposait fermement tout comme sa raison, qu'elle était presque parvenue miraculeusement à garder intacte. Elle ne lui offrirait pas cette satisfaction, c'était hors de question qu'elle perdre cette bataille.

Alix, même si elle l'avait voulu, n'aurait su lui montrer toute l'étendue de sa hargne, toute celle de sa colère. Elle le haïssait. Certes, elle avait aimé cet homme, elle aurait été prête à tous les sacrifices pour lui, oublier ses amis, sa famille, son destin, ses études, elle aurait été prête à lui offrir tout le futur prometteur qui se profilait devant elle. Alors que lui, lui... Ce putain d'être égoïste au possible n'était pas foutu d'abandonner ce qu'il exécrait. Il ne savait pas se séparer de sa femme, pour qui il n'avait plus la plus petit once d'affection, il était incapable de risquer, ne serait-ce que risquer ce maudit job qu'il avait gagné nul ne savait comment, pour une femme qu'il disait aimer. Et pourtant, elle ne lui avait rien demandé. Jamais elle n'avait exigé quoi que ce soit de lui, elle avait su se contenter du peu qu'il avait à lui offrir. Mais même ça, il n'avait plus été capable de le faire. Il n'avait pas été foutu de rester tendre avec elle, et du jour au lendemain, sans la moindre raison, la moindre explication, il l'avait abandonné. Et de suite, Alix avait regretté toute l'affection qu'elle lui avait offert, cet abandon de sa personne à son simple égard. Il n'avait pas été foutu de l'apprécier. Jamais, durant leur deux mois d'une relation interdite et sans avenir, elle n'avait su se demander si c'était normal qu'elle abandonne tout à son petit profit. Pas une seconde elle ne s'était posée la question. " Est-ce bizarre de ne plus voir dans le monde qu'un être, de n'avoir dans l'esprit qu'une pensée, dans le coeur qu'un désir, et dans la bouche qu'un nom ? " Non, Alix ne l'avait pas su. Simplement car laisser la porte grande ouverte à la raison signifiait ne plus apporter la moindre considération à leur histoire. Elle l'avait voulu éternelle, s'était plu à le croire. Cette femme s'était laissée aller à la naïveté, et de cette simple erreur, avait récolté une punition à la hauteur de l'enfer.

Alix avait tout juste commencé à se reconstruire. Tout doucement, après un premier mois passé dans un cloître certain, dans un silence mural qui l'avait interdit ne serait-ce que d'évoquer à nouveau toute la hauteur de ses souffrances, elle commençait à peine à revivre. Elle s'était imposée un mutisme détestable, avait tenté de croire que toute cette histoire n'avait été qu'un ignoble cauchemar et qu'en le vivant, elle ne pouvait maintenant plus s'attendre qu'à un abattement certain. Elle avait cru que sa vie entière s'en trouverait bouleversée, que son sourire, si plaisant, n'apparaîtrait plus jamais sur ce joli visage. Qu'elle n'en serait plus capable, comme il n'avait pas été foutu d'apprécier cette femme à sa juste valeur. Lon avait pris toute la place dans son esprit et dans son coeur, à tel point qu'une fois lui disparu, il s'était retrouvé vidé de tout. Et ses pensées s'entrechoquaient, ne concernant que lui. Sans cet homme, elle n'était simplement plus rien. Le deuxième mois de cauchemar lui avait permis d'annihiler cette certitude stupide et naïve. Non, elle n'était pas qu'une femme dont le destin se résumait à aimer Lon éperdument. Clyde, avant tout, lui avait permis de retrouver tout ce qui faisait d'elle un être différent, un être unique qui méritait à son tour de vivre sa vie. De se retrouver, simplement. Elle avait commencé à oublier cet homme égoïste et détestable qui avait autrefois été le sien. Sortant de nouveau avec ses proches, retrouvant la vie d'une jeune femme de son âge qui ne devrait avoir d'autres préoccupations que de s'amuser. Et elle était redevenue la Alix que tout le monde connaissait, que tout le monde appréciait et respectait. Du moins, l'était-elle en apparence. Son regard restait brisé, ses pensées se perdaient parfois dans de sombres images d'un passé trop proche pour être considéré comme tel, et elle était toujours incapable de s'imaginer avec un autre homme. Mais au moins, son intelligence et sa raison étaient restés intacts. Elle se contentait de ça. Elle le devait. Pour ses amis, pour Clyde, pour elle.

Lon, en une rencontre fortuite, venait de tout bouleverser. Par sa simple présence, il imposait à Jillian des souvenirs douloureux d'une tendresse unique et qu'elle n'avait jamais encore su retrouver. Son coeur semblait apaisé lorsqu'il se trouvait à ses côtés, et malgré sa haine, malgré sa raison indéniablement sauvage, elle ne pouvait s'empêcher cette sensation doucereuse. Sa voix, même, sonnait telle une délicieuse mélodie qu'elle n'avait jamais cessé d'entendre. Elle n'opposa aucune résistance lorsqu'il attrapa son bras pour la faire entrer de force, n'émit pas le moindre son. Elle laissait délicatement sa haine grandir au fond de son coeur, elle laissait le gouffre béant de son coeur se remplir d'une lave brulante et destructrice. C'était la seule manière pour elle de garder sa raison, de ne pas se laisser aller à une nouvelle naïveté qui serait indéniablement aussi douloureuse que la première. Elle ne voulait pas s'imaginer de nouveau dans ses bras, elle ne daignait pas même recevoir ses paroles telles qu'elles étaient. Tout ce qu'il disait n'était que manière de la blesser plus encore. D'anéantir entièrement une femme déjà à terre. De l'enterrer à moitié vivante, en espérant que ce qu'il restait d'elle se perde dans une tombe close. Qu'elle nie de nouveau l'être vivant qu'elle était, au profit d'une simple histoire. Vieille histoire...

Elle le haïssait pour ce qu'il était en train de faire. En bon égoïste, il ne s'était pas demandé pourquoi elle ne lui posait pas la moindre question sur la raison de son départ. Il n'avait pas daigné tenir ses promesses, il la maintenait là, en proie à ses tourments et à ses faiblesses, et frappait lourdement de ses mots sur la reconstruction éphémère de son coeur. Il anéantissait délicatement tous les efforts de Clyde. En quelques minutes, il faisait de nouveau saigner son esprit, il bouleversait son existence. Et pour ne pas changer, il ne pensait qu'à lui. Oui, il avait besoin de lui dire tout cela, afin de retrouver bonne conscience, sans doute. Et elle devait faire avec, devait s’accommoder de ce que le prince désirait, sans jamais donner son propre point de vue. Elle n'avait rien à dire, rien du tout. Simplement qu'elle le haïssait plus encore pour ce qu'il était en train de faire que pour la douleur qu'il lui avait fait vivre durant ses trois longs mois, plongée dans une obscurité glaçante et meurtrière. Etait-ce là une déclaration d'amour d'un homme perdu ? Une manière de soulager une conscience meurtrie ? Jillian n'y vit qu'une vaste blague. Comme une manière de se protéger, elle n'entendit ce 'je t'aime' que comme un foutage de gueule des plus radicaux. Elle ne vit la souffrance évidence sur son visage que comme un excellent jeu de comédien. Elle ne ressentit non pas de l'émotion, non pas de la tristesse à ses dires. Pas plus que de la pitié. Simplement une colère féroce, qui ronronnait délicatement dans ses entrailles.

Alix n'avait pas bougé d'un millimètre, seul un tressaillement s'était emparé de son corps lorsqu'il lui avait affirmé l'aimer. Elle n'avait pas émit le moindre son, l'avait laissé aller jusqu'au bout de ces explications qu'il devait juger nécessaires, sans même lui dire qu'il s'enfonçait à mesure que ses paroles prenaient du sens. Alors que le silence reprenait son droit dans ce lieu clos, décor d'une pièce pathétique, elle ne trouva d'autre réponse que de vriller son regard dans le sien. Puis, c'est une voix empli de rancœur qu'elle lui répondit, tout en s'approchant de lui dangereusement, terriblement dangereusement. « Tu as parfaitement raison, Lon. J'ai été terriblement égoïste, je n'ai pensé qu'à mon propre bonheur sans songer que ce job comptait tant pour toi. Excuse moi mon amour. » Elle laissa flirter sa bouche avec la sienne, parfaite réplique de ce que Lon lui avait fait juste avant que la sonnerie ne les interrompe, et la posa tendrement sur celle de son directeur, tout en glissant la main dans ses cheveux. Jouer avec le feu, d'accord, perdre la raison, non merci. Aussi ne tarda-t-elle pas à clore cette délicatesse parfaitement mal avisée dans un moment pareil, avant de s'approcher de son oreille, murmurant presque tendrement : « Non, allez Lon, restons sérieux deux minutes. Tu ne m'aimes pas. Cesse de confondre désir et amour. Tu sais, si tu m'avais aimé un jour, tu n'aurais pas fait cette erreur stupide. Pas plus que tu n'aurais attendu que je vienne à toi pour prendre de mes nouvelles ou ressentir les regrets dont tu parles qui sont, je le sais, parfaitement inexistants. J'ai été naïve une fois. Je ne ferais pas deux fois la même erreur. »

Elle savait parfaitement ce qu'elle faisait. Du moins, aimait s'en convaincre. A cet instant, même sa proximité n'avait pas suffi à plonger Jillian dans cet océan de souvenirs qu'elle avait appris à connaître, avec le temps. Désormais, n'existait plus que cette haine qui avait mis tant de temps à se matérialiser. Le regard qu'elle porta sur lui, en se reculant, fut hargneux. Plus qu'il ne l'avait jamais été. Sa voix, même, perdit sa mélodie pour se faire toute en colère contenue. « Je crois que c'est a moi d'être sincère. Bien. En vérité, tu me dégoûtes Lon. Ton orgueil, ta fierté, ton putain d'égocentrisme. Tu ne m'inspires que du mépris, tout autant que ton antre qu'est devenu ce bureau. Même ta bouche... » Me donne la nausée ? Elle s'interdit de finir cette phrase. Il lui restait une infime parcelle de respect pour cet être qu'elle avait aimé, et elle ne souhaitait pas franchir le point de non-retour. Malgré la haine qu'elle éprouvait pour lui, il restait celui qui avait su, le premier, faire chavirer son coeur, et elle n'oubliait pas. Toute cette lave qui, désormais, débordait de son coeur ne parvenait pas à annihiler tous les bons moments qu'ils avaient passé ensembles. Toute la tendresse qu'il lui inspirait et dont il avait fait preuve avec elle. C'est donc d'une voix plus neutre qu'elle continua, arborant un détestable sourire confiant sur son visage de marbre. « Tu m'as perdue en même temps que tu disais adieu à ta dernière parcelle de dignité. »

Elle n'avait maintenant plus qu'à fuir. Plus qu'à quitter cette salle pour passer définitivement à autre chose, pour oublier tous ses instants de sa vie qu'elle avait gâché avec lui et qu'elle ne saurait plus jamais retrouver. Elle se sentait même apte à s'offrir à un autre, à donner de l'amour à un être qui en vaudrait plus la peine, elle n'avait pour cela plus qu'à ouvrir cette foutue porte et partir, parcourir ce couloir sombre et monotone sans un seul regard en arrière. « Je dois quand même te remercier, tu m'as offert un peu de distraction. Cette discussion était des plus amusantes. Mais tu vois, on se lasse de tout. » Elle ne tarda pas à se retourner, marchant tranquillement jusqu'à cette foutue porte qui n'était plus que le seul obstacle entre sa vie et elle. Lon n'existait plus. Il n'était qu'un insecte qu'elle pouvait écraser sous ses pieds. En écoutant ce qu'il avait à dire, elle avait la ferme impression de n'avoir plus le moindre regret à avoir. Elle lui fit un signe de la main, posa son autre sur la poignée. Elle n'avait plus qu'à l’actionner, qu'à ouvrir, qu'à partir, s'enfuir, s'envoler vers de nouveaux horizons (pokemoooon). Qu'à laisser au passé la seule place qu'il méritait, dans ses souvenirs uniquement. Son coeur était enfin libre. Tout comme son esprit, apaisé. Fuir. Enfin. « A moins, bien sur, que tu ne veules encore faire étalage de ce foutu égoïsme qui te caractérise ? » ... et merde.


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MessageSujet: Re: lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.   lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. Icon_minitimeVen 9 Mar - 13:56


si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.


un jour je vais définitivement arrêter de rp --'

Cet homme marchait décidément à l'envers... Il marchait, un énorme sac de pierre accroché dans le dos, plus occupé à ramasser les cailloux trouvés au bord de la route qu'à se débarrasser de ceux que la vie lui imposait. Comme obnubiler par le poids omniprésent de son existence, il marchait, bousculant sans le voir ceux et celles qui se trouveraient sur son chemin. Ce chemin pénible qui le menait inexorablement en enfer. Évidemment... Accompagné de son sac de pierres, Lon se trouvait dans l'incapacité la plus complète de monter les marches qui le mèneraient droit au septième ciel et ne pouvait qu'emprunter les sentiers tout tracé des abysses. Surprenant ce Lockhart... Alliant si aisément facilité et difficulté ; se traînant passivement dans la merde dans la seule attente d'un bon bain qui le laverait de tous ses péchés. Ses péchés... Ses nombreux péchés. Ceux-là même qui s'accrochaient inlassablement à son échine, si peu disposés à le laisser en paix, l'abandon de Jill en tête. Lon... Ou le seul être sur cette Terre à placer ses déboires sentimentaux au-dessus des quelques meurtres qu'il avait pu commettre. Oui, s'il ne pouvait demander miséricorde que pour une seule de ses nombreuses fautes, ce serait pour celle-là. Sans l'ombre d'un doute. Mais, de toute évidence, personne ne lui accorderait ce pardon et surtout pas Alix qui préférerait certainement lui cracher à la gueule plutôt que lui accorder l'absolution. Non, à l'instant même ou Lon avait quémander le départ de la belle Jillian, tout espoir d'indulgence et de clémence lui avait été retiré et, désormais, il devait vivre avec.

Lon su. A l'instant même ou sa voix s'évanouit, ne laissant à ce bureau que le choix d'un silence douloureux, il su. Il su qu'il venait de commettre une nouvelle erreur, s'enfonçant un peu plus encore dans les méandres de la faute et du regret. Le pire ? Il s'était patiemment appliqué à terminé avant de se rendre finalement compte que le mutisme aurait été à des lieux préférables que ce long discourt. Un discourt qui sembla assassiner les dernières traces d'affection tenaces du cœur de Jillian. En un regard, elle le lui fit comprendre. Une seconde fois, le principal déglutit. Inutilement... La bouche sèche, il regarda ses erreurs se peindre sur le beau visage de la jolie O'Donnel. Il n'avait pourtant parlé que pour essayer de la convaincre que les sentiments qu'il éprouvait à son égard étaient et restaient sincères et intacts. Au final... Il n'avait réussi qu'à la persuader du contraire. Incapable de soutenir plus longtemps le regard noir qu'Alix lui adressait, le professeur préféra détourner les yeux et fixer le parquet sur lequel ils se tenaient tous les deux. Mais même ce bois vieilli par le temps ne su redonner à Lon le courage de relever la tête. Le courage ? Non... La force plutôt. Cette force qui, depuis l'irruption de Jillian dans son bureau, s'épuisait rapidement et commençait inévitablement à lui manquer. Peut-être aurait-il finalement été préférable qu'il lui demande de quitter son bureau en même temps qu'Adison. Il aurait pu alors, se prélasser tranquillement derrière son bureau et reprendre le fil de ses pensées là où il l'avait laissé avant que sa chère et tendre épouse ne frappe à sa porte. Il n'aurait eu alors à se battre contre ses regrets. Il n'aurait eu à faire face aux monstrueux - et si délicieux - souvenirs que la seule présence de Jill savait faire exploser dans son esprits. Oh oui, tout aurait été plus simple. Pourquoi donc ne s'était-il pas comporté comme le lâche qu'il était et n'avait-il pas laissé son élève retourner tout simplement en classe ? Du Lon tout craché... Bien incapable de trouver une quelconque explication à ce comportement inapproprié et incompréhensible qui était le sien. Si au moins il trouvait quelques excuses à ses réactions étranges et déconcertantes, sans doute personne ne lui tiendrait rigueur de ne savoir les expliquer. Mais, de toute évidence, son propre comportement était une chose dont il semblait lui-même bien incapable de comprendre.

Finalement, ce bien plus la curiosité qu'un sursaut de bravoure qui incita Lon à relever le menton. Il avait pu le sentir ce nouveau rapprochement, cette soudaine proximité. Ce contact, il l'avait ressenti avant même de le voir et ce fut dans un élan de surprise que l'homme plongea à nouveau les yeux dans ceux de la jeune femme. Cette fois, bien plus qu'une quelconque tristesse, ce fut l'incompréhension qui marqua férocement les traits du professeur tandis qu'il la regardait presque passivement s'approcher. Il aurait pu reculer. Il aurait reculer, tant par méfiance que par décence. Mais, fidèle à cette faiblesse impitoyable qui le caractérisait, le proviseur garda les deux pieds fermement ancrés dans le sol, bien incapable de battre en retraite devant la femme qui faisait battre son pauvre cœur. Cœur qui manqua quelques battements quand la proximité s'accentua encore et que Jillian reprit la parole, offrant à son professeur un cynisme qui, en d'autres circonstances, aurait été tout à fait délectable. Lockhart, ne vit là pourtant qu'une occasion de rendre à Alix un regard venimeux et emprunt d'une rancoeur certaine. L'homme n'eut toutefois guère le temps de se prélasser dans cette nouvelle irritation et n'eut bientôt que le choix de la boucler et de goûter à ces lèvres que Jillian lui offrait. Sans aucune justesse d'esprit, sans même réfléchir à la cruelle inconvenance de ce baiser furtif, le proviseur s'y laissa prendre sans la moindre hésitation, comme si ce simple contact possédait le pouvoir de tout effacer. Pourtant, Alix prit grand soin d'y mettre rapidement un terme et de faire bouffer sa naïveté à son professeur, s'appliquant à démanteler les dernières parcelles encore intactes de son cœur au passage. Merci Jillian.

Lon eut l'impression de se prendre une enclume sur le crâne tandis que les propos de Jillian, aiguisés tels des lames de rasoirs, lui transperçaient méchamment les tympans. Incapable de faire taire la jeune femme, il préféra briser leur proximité, reculant contre son bureau, comme si les quelques mètres qui les séparaient désormais pouvaient adoucir la brutalités de ses paroles. Non, Alix ne le croyait pas. Elle ne le croyait plus. Toute la confiance qu'elle avait pu mettre en lui un jour avait définitivement disparu et quand bien même il lui mettrait la preuve irréfutable de son amour sous le nez, sans doute serait-elle bien incapable de l'apercevoir. Sans doute même ne voulait-elle pas la voir... Et comment lui en vouloir ? Il l'avait abandonné. Il l'avait détruite. Lon ne pouvait maintenant qu'essayer de comprendre cette pauvre Alix qui, dans l'espoir d'un bonheur futur, ne pouvait que renier l'amour et l'affection de celui qui l'avait trompé. Oh oui, Lockhart la comprenait, mais il ne pouvait décemment supporter toute cette haine qu'elle lui balançait si facilement au visage, toute cette hargne dont les limites semblaient invisibles, toute cette rancoeur ô combien méritée qui l'empêchait presque de respirer. Un bref éclair de frayeur traversa les prunelles du proviseur tandis que son cœur tambourinait cruellement contre sa poitrine, comme si ce détestable palpitant ne désirait que retrouver celle pour qui il battait et abandonner celui qui n'avait su en jouir pleinement. Subissant les paroles dévastatrices de la jeune femme, Lon eut la douloureuse sensation de la perdre une seconde fois. Et, cette fois, définitivement. Luttant contre les tremblements incessants qui malmenaient ses membres, l'homme s'appuya contre son fidèle bureau, posant sur Jillian un regard partagé entre souffrance et colère. Sans nul doute celle-ci n'y verrait que l'irritation puisqu'il semblait que la jeune femme soit désormais tout à fait incapable de déchiffrer son ancien amant. Trois mois et ces deux êtres dont l'alchimie ne faisait pas le moindre doute étaient désormais de parfaits inconnus l'un pour l'autre. Et, de leur amour ne restait désormais que haine et incompréhension. La seule erreur d'un homme avait parfaitement réussi à détruire irrémédiablement leur complicité et, là où se trouvait l'affection qu'ils se portaient autrefois, ne restait maintenant qu'un trou béant.

Incapable de prononcer le moindre mot, Lon resta silencieux. A quoi bon parler pour s'enfoncer d'avantage ? Eh oui, aussi surprenant que cela puisse paraître, Lockhart apprenait de ses erreurs. Certes, il mettait le temps, mais il y parvenait. Aussi, devant les propos brutaux et acerbes de la belle Alix, l'homme n'était plus qu'un pauvre traîne-misère que trop de franchise avait rendu muet. Sans doute aurait-il préféré être sourd... Derrière ce lourd silence et cette bouche perceptiblement close, l'esprit et les souvenirs encore trop présents de Lon ciraient grâce, ne pouvant supporter les propos cruels d'une demoiselle qui avait définitivement tracer un trait sur l'homme qu'elle avait pu aimer par le passé.

Soit Jill... Je ne t'embêterai plus. Je ne te ferai plus souffrir. Demande-le moi et je disparaitrai définitivement de ta vie. Tu n'as qu'un mot à dire et tu ne me reverras plus, je t'en fais la promesse. Et celle-ci, je la tiendrai. Tu n'as pas idée... Tu n'imagines pas à quel point j’exècre cette haine que je peux lire dans tes yeux et ce que je donnerai pour la voir disparaître. Vas-y, Jill, quitte ces lieux, quitte ce bureau que tu dis détester, pars, je ne te retiendrai pas. Non, je ne te retiendrai plus, c'est promis. Ce temps là est révolu. Mais je t'en supplie, demande-moi de sortir de ta vie, demande-moi de te laisser en paix, demande-moi de te laisser vivre... J'en ai besoin et tu le sais. Sans ça, il me restera toujours ce foutu espoir qui m'empêchera de te laisser partir. Ce n'est pas pour moi, mais pour toi que je te le demande. Seulement pour toi... Allez Jill, demande-le moi... Je ne suis plus rien pour toi ? Alors prouve-le merde et éjecte-moi définitivement de ta vie. Un seul mot et tu n'auras plus jamais à souffrir de ma présence. C'est si facile...

C'est un regard vide que Lon posa sur Jill tandis que celle-ci posait une main sur la poignée de la porte. Un regard douloureusement sombre, mais qu'Alix avait cessé de vouloir décrypter. Comme il se l'était promis, l'homme ne chercha pas à la retenir, attendant patiemment qu'elle quitte ces lieux. Puis, enfin seul, il prendrait son arme - celle sagement dissimulée dans un tiroir de son bureau - et se ferait exploser la cervelle. Sans Jill, il n'était plus rien. Avec ses dernières paroles, la demoiselle s'était emparée de l'essence même de la vie de son ancien amant. Désormais, son existence n'avait plus aucun sens. A quoi bon vivre pour observer Jillian au bras d'un autre homme ? Mais... Non ! Non, Lon ne s'emparerait pas de son arme et ne la collerait pas contre son crâne, non. Il s'était aussi promis de ne plus jamais faire souffrir celle qui avait habité les battements de son cœur et cette promesse là, il la tiendrait aussi. Peut-être n'était-il plus rien pour la belle O'Donnel, mais il savait qu'elle se rendrait en partie responsable s'il venait à mettre fin à ses jours. Alors non, Lon ne toucherait pas à son revolver et subirait douloureusement le poids d'une solitude qu'il avait provoqué. Pour Jill et son bonheur, il vivrait... Quitte à en crever de douleurs. Pour Jill, il... Perdu dans ses pensées, Lockhart posa lourdement son regard sur Alix. Alix qui était encore là, immobile, la main toujours sur la poignée. En un fraction de seconde, le regard du professeur s'imprégna de colère. Une colère sourde, silencieuse, seulement trahie par la mâchoire de Lon qui se crispa violemment. Impitoyable Jillian. Celle-ci, sournoisement occupée à jouer avec les sentiments de son professeur, ne semblait que peu décidée à franchir cette porte que, pour une fois, personne ne l'empêchait d'ouvrir.

Bordel de merde, Jill, à quoi tu joues là ? Tu l'as dis... Je ne représente plus rien pour toi, je te dégoûte, je suis un égoïste, une pauvre erreur de la nature que tu as eu le malheur de trouver sur ton chemin. Tu ne veux plus de moi, tu te souviens ? Tu veux vivre, être heureuse et je ne sais quoi encore... Alors merde, pourquoi ne prends-tu donc pas tout simplement cette porte ? S'il te plaît, ne m'offre pas une énième occasion de te décevoir, tu n'as pas besoin de ça et moi non plus. Tu le sais très bien, je commets une erreur à chaque fois que j'ouvre la bouche, alors ne m'offre surtout par la parole, je t'en prie. Cesse donc de jouer avec mes sentiments... D'accord, tu crois que tout ceci n'est qu'une blague, une immense et insupportable farce ; tu penses que j'ai cessé de t'aimer et qu'il ne me reste que le plaisir de te voir souffrir devant mon égoïsme... Mais merde Jill, n'as-tu pas pensé une seule seconde à ma franchise ? Imagine donc ce que je peux ressentir quand je te vois te jouer de moi alors que je t'offre une honnêteté à laquelle personne n'a eu droit avant toi ? Tout ceci n'est pas une blague, putain Jill fourre-toi ça dans le crâne !

Le professeur aurait aimé réussir à garder le silence, mais il en fut incapable. Trop occupé à calmer sa soudaine irritation, il colla occupa ses mains un instant, dans l'espoir de se soumettre à son mutisme. En vain. Collant ses lunettes, avec lesquelles il joua quelques secondes, sur son nez, il reprit finalement la parole, parlant avec animation, la colère perçant aisément le timbre de sa voix. « Tu sais, Jill, tu n'as jamais été aussi peu brillante et peu perspicace qu'à l'instant. Je ne t'ai rarement vu te tromper, mais là... Tu viens de foncer dans un mur. » Lon coula un regard courroucé en direction de son élève. Loin de toute déception, il ne voyait que la facilité avec laquelle la belle Alix jouait avec ce qu'il ressentait à son égard. « Ca ne m'étonne pas finalement... Je ne m'attendais pas à ce que tu comprennes. Mais tu n'as pas le droit de faire ça, Jill... T'as pas le droit de remettre en cause la seule chose dont je suis absolument sûr et dont je n'ai jamais douté. T'as le droit de me détester, je te l'ai dis, je le mérite, mais ne t'interdis de douter de mon amour et de mes regrets. Quoique... Je ne peux pas te l'interdire... Alors vas-y, doute... Mais ne m'en parle pas, c'est tout ce que je te demande. » Le professeur déglutit, sa colère n'ayant alors d'égale que sa souffrance. Une souffrance décuplée alors qu'il réalisait que Jillian prenait un plaisir certain à tourner leurs souvenirs communs en dérision. « Et cesse de jouer ainsi avec mes sentiments. Si je te dégoûte autant, qu'est-ce que tu fais encore ici ? On y revient toujours, Jill, à la différence que là, je n'ai rien fais pour te retenir. Pourquoi t'en a pas profiter pour dégager, hein ? Tu préfères peut-être que je te le demande ? Mouais, ça m'étonne même pas, je t'ai plutôt mal habitué, n'est-ce pas ? » Aïe... Lon allait loin. Trop loin. Et il le savait. Qu'y pouvait-il ? Alix avait méchamment titiller sa susceptibilité... Et là, il ne s'agissait pas même de fierté. A cet instant, l'ego du professeur était absent de l'équation et celui-ci n'écoutait alors que les battements irréguliers d'un coeur que Jillian avait cruellement blessé. Chacun son tour...

Inspirant profondément, Lon se poussa au calme, remarquant qu'il s'était légèrement laissé emporter. En quelques pas, il s'approcha de la jolie O'Donnel sans pour autant lui imposer une proximité dérangeante, se contentant de rester sagement à la place qui était la sienne. Plus tranquille, il ne tarda pas à reprendre la parole, la sincérité toujours à l'honneur. « Égoïste, hein ? Je ne vais pas le nier... Si l'égoïsme s'illustre dans la reconnaissance de mes erreurs et le désir de te chérir jusqu'à la fin de mes jours, alors oui, je suis égoïste. Et dans ce cas, ce défaut et la meilleure de mes qualités. » Le principal marqua une courte pause, avant de poursuivre, la perle de la colère toujours au coin de l’œil, l'affection qu'il portait à la jeune femme délicieusement ancré dans sa voix. « Ecoute, Jill, je te l'ai dis, je ne te demande absolument rien et libre à toi de balancer le moindre de nos souvenirs aux ordures si tu le souhaites. J'ai fais l'erreur d'être sincère une fois dans ma vie et si je dois demander pardon pour ça, alors... Pardonne-moi. Je ne veux plus te faire souffrir, plus jamais... » Un court instant, Lockhart hésita, conscient qu'à l'instant où il prononcerait ces mots, il n'existerait plus aucun retour possible. « Alors, laisse-moi te demander une seule chose. Après, je t'en fais le serment, tu seras libre de vivre ta vie comme bon te semble, tu n'auras plus jamais à souffrir de ma présence. S'il te plaît, éjecte-moi de ta vie comme j'ai tenter de t'éjecter de la mienne. Retire-moi le seul espoir qu'il me reste de te voir m'offrir ton pardon. Si, pour ton bonheur, je me dois de souffrir jusqu'à la fin de mes jours, alors soit... » Lon se mura à nouveau dans le silence, attendant patiemment une fatalité qui ne saurait tarder à tomber. Dès l'instant où Jill l'expulserait de son existence, ce ne serait alors pour lui plus qu'un combat incessant entre la vie et la mort. Un lourd fardeau qu'il accepterait dignement... Pour Jillian.
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j. alix o'donnel.

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MessageSujet: Re: lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.   lon et alix. ◇ Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve. Icon_minitimeVen 9 Mar - 19:00


'Si tu veux voir l’âme de quelqu’un, demande lui à quoi il rêve.'

Lon avait le beau rôle dans toute cette histoire (sisi!). Indéniablement, il était son âme soeur, celui sans qui elle n'aurait jamais la capacité d'atteindre le véritable bonheur. Avec lui, tout avait été si simple... Alors qu'elle ne cherchait qu'à remporter un défi stupide d'égocentrisme, l'amour lui était tombé dessus sans qu'elle ne puisse tenter de lutter face à lui, sans même qu'elle en éprouve le moindre désir. Elle s'était entièrement abandonnée à cette délicieuse sensation, lui avait ouvert son coeur, son corps, son âme. Lon en avait été le chanceux bénéficiaire. Il avait su obtenir son absolue confiance en ne lui offrant que rares mais délicates tendresse, avait été capable de la rendre dépendante, accro à lui, à tel point qu'il lui était aussi nécessaire pour vivre que de respirer. Lui parti, elle s'était retrouvé sans rien. Alors qu'il lui avait apporté le soleil, qu'il avait soudainement éclairé son avenir d'une douce lueur satisfaisante et à laquelle elle n'avait jamais su croire, il la laissait dans le noir le plus absolu, ne lui laissait plus qu'une violente envie de cesser de faire semblant de vivre. Elle n'était déjà plus qu'un esprit tourmenté et solitaire. Sans lui, elle n'existait plus. A quoi bon se raccrocher ainsi à une moitié de vie désagréable et seulement empli de malheurs et de souffrances ? Elle avait maintes et maintes fois voulu que tout finisse, qu'elle cesse de se lever, qu'elle cesse de penser, qu'elle ordonne fermement à son cerveau de se mettre en stand by. Elle aurait aimé avoir le pouvoir sur son coeur, lui intimer le désir de cesser de battre juste une seconde, deux peut-être. Qu'il devienne aussi immobile que froid, puisque Lon, le seul homme qui avait été capable de le faire trembler si fort, n'était dorénavant plus là pour elle. Il ne battait plus pour rien. Alix n'aspirait plus qu'à économiser le peu de force qu'il lui restait, qu'à les faire disparaître définitivement dans un dernier acte de courage et de bravoure. Adresser un dernier doigt d'honneur à ce monde qu'elle avait toujours exécré et qui, maintenant son amour envolé au firmament, lui apparaissait dans toute sa plus incroyable laideur. Elle ne voulait pas d'une telle vie. Ne voulait pas d'une existence sans Lon.

Alix l'avait aimé, ce putain de mec. Pas un seul instant elle n'avait douté de la sincérité de son sentiment. Il était trop fort, il pulsait trop violemment en elle pour qu'elle se fasse l'injure de se questionner à ce propos. A chaque minute, à chaque seconde, le visage de Lon prenait place dans ses prunelles. Il ne la quittait nul part véritablement, il était simplement devenu un tout, son essentiel, une raison de vivre arbitraire et éphémère à laquelle elle s'accrochait avec l'énergie du désespoir. Elle ne l'imaginait même pas partir, tant il était évident pour elle que son sentiment était pur. Elle ne s'était pas même demandé s'il pourrait un jour, lui, cesser de l'aimer. Tout était naturelle, évident à ses yeux. Et comme elle n'aurait jamais su lui dire adieu, elle avait été, un instant, dans sa plus stupide et absolue naïveté, persuadée que c'était entièrement réciproque. Oh, malheur ! Cette simple erreur lui aura coûté la vie. Elle avait cru à un amour éternel et improbable, malgré les apparences qui se liaient contre eux, et avait imaginé qu'il serait suffisant de se croire seuls au monde pour que leur bonheur les éblouisse tous deux. Mais aujourd'hui, alors que ses yeux étaient démunis du voile de l'amour qui s'était infiltré en eux, elle voyait l'évidence avec nettement plus de clarté. Le soleil qu'il lui avait offert, autrefois, n'avait été qu'un cadeau empoisonné destiné à l'aveugler par les phares de son amour. Et aujourd'hui, ce présent envolé, elle comprenait les innombrables erreurs qu'ils avaient commises. Vivre dans le secret, vivre la vie qu'ils menaient, tels des prisonniers en fuite, c'était certes attirant un certain temps. Elle y avait trouvé une source de désir, un secret qu'elle cultivait à son tour comme s'il eut s'agit d'un jeu. Mais ils en étaient bien loin, ce qu'ils étaient en train de vivre était tout sauf quelque chose à prendre à la légère, et ils s'étaient mépris à ce sujet. Lon, surtout... Il avait pensé pouvoir se séparer d'Alix sans avoir la moindre erreur à assumer, et il se retrouvait un beau jour face à l'horreur de la situation. Deux cœurs amoureux indéniablement brisés par un orgueil atroce. Un gâchis irrécupérable qui ne saurait se faire pardonner. En amour, on oublie jamais.

Jillian avait toujours su que la souffrance allait de paire avec l'amour. Pourtant, jamais il ne lui avait offert la moindre raison d'éprouver des regrets vis à vis de leur rencontre, de leur histoire, de leur affection mutuelle grandiose et divine. Ses deux mois de relation n'avait été que doux paradis, majestueux Eden où ils ne cessaient de croquer dans la pomme interdite. Cette même pomme qui les noyait dans des océans de bonheur pour lesquels ils n'étaient pas réprimandés. Leur liaison interdite ne leur avait causé que des sensations doucereuses au possible et sans faille. Un tel bonheur ne pouvait être fait pour durer. En effet, un Diable s'était vite emparé de Lon pour mettre un terme définitif à cette idylle trop parfaite pour être ne serait-ce qu'imaginable, pour stopper de façon irrémédiable cette injure faite au paradis. Deux pêcheurs admis à l'Eden ? C'était trop. Il fallait les anéantir, briser le moindre espoir de tendresse entre eux. Et pourtant, là, alors qu'elle se trouvait de nouveau dans ce bureau, elle était la seule fautive à leur incapacité de réconciliation. Sa trop grande fierté ne saurait pardonner un tel affront, son incroyable capacité à être rancunière lui interdisait le moindre mot gentil, la moindre concession. Non. Mais avant tout, c'était à elle qu'elle s'en voulait. Elle n'avait pas su annihiler cette naïveté de petite fille qu'elle ne se connaissait pas, avait laissé cette histoire prendre une place trop grande dans son coeur et se rendre omniprésente. Sa vie était devenue Lon. L'intégralité de ses pensées voletaient toujours vers ce principal séduisant qui avait conquis son coeur, qui s'était emparé de son corps, qui l'avait marqué de façon indélébile. A tel point qu'elle était tout bonnement incapable de l'offrir à qui que ce soit d'autre. Son corps, son coeur, son âme était estampillé au nom de mister Lockhart, et elle s'en voulait pour ça plus encore qu'elle éprouvait de la rancune à son égard pour cette trahison stupéfiante. Si seulement elle ne l'avait pas laissé la rendre si dépendante, si elle n'avait pas eu la faiblesse de le devenir, alors rien de tout cela ne serait arrivé, et sa douleur ne serait aujourd'hui plus qu'un infime pincement qu'elle ne tarderait pas à évincer de sa vie.

Jillian, toutefois, préférait lui montrer toute l'étendue de sa hargne. C'était bien plus simple de s'en prendre à lui que de remettre en question un esprit en proie aux tourments et déjà aussi instable que sur le fil d'un funambule. Son âme tanguait, indéniablement, en prise aux rafales, aux douleurs de multiples lames s'enfonçant dans sa chair, mais elle ne daignait pas tomber, dans un dernier élan de vie, un dernier sursaut de courage. Elle était stupidement orgueilleuse, à tel point même qu'elle ne souhaitait pas se laisser tomber doucement vers des abysses dont elle ne reviendrait jamais. Elle n'offrirait pas cette satisfaction au Diable, ne grossirait pas encore ses rangs. Pas si jeune, pas si belle, pas si tendre. Et pourtant, elle avait pris sa voix en s'en prenant si ouvertement à son directeur, s'était montrée hargneuse et détestable, et bien qu'elle ne soit pas parvenue immédiatement à regretter ses dires, elle savait parfaitement que ses regrets n'auraient pas tardé à venir la tourmenter. Il ne faisait nul doute qu'elle n'aurait pas assumé la moitié de ses paroles, si elle avait eu le moindre temps de réflexion. Elle était assez intelligente pour, parfois, se remettre en question. Une qualité qu’indéniablement, Lon ne possédait pas. Même pas en infime quantité. D'un autre côté, la haine de Jillian était toute aussi logique... Elle l'avait aimé comme elle le détestait maintenant avec la même démesure, nul ne pourrait lui en tenir rigueur. Surtout pas lui ! Et pourtant, c'est d'un visage colérique et d'une voix courroucée qu'il se permit de lui répondre, alors que son joli regard était encore et toujours fixé sur la porte. Elle n'avait pas le courage de se retourner. Ses assauts la maintenant indéniablement immobile, la main sur cette foutue poignée que la voix de Lon lui interdisait d'ouvrir. Il avait encore les pleins pouvoirs sur cette jeune femme. Elle n'avait pas su rendre à son corps son véritable maître, et gardait des traces toujours aussi indélébiles de l'influence d'un seul homme. Un seul homme qui l'avait fait sienne. Complétement, et irrévocablement sienne.

C'est pourtant d'un bond qu'elle lui fit face lorsqu'il prononça cette fameuse phrase (celle dont tu sais que je parle (a)). Son regard s'était fait de glace, et à cet instant, sa main la démangeait cruellement. En plus d'empirer son cas de façon spectaculaire, il se permettait de remettre sur le tapis cet ordre stupide et irréfléchi auquel elle avait obéi, quelques mois auparavant. Une simple phrase de trois mots, cinq lettres. Une plus petite phrase que 'je t'aime', et pourtant un million de fois plus dévastatrice. Il lui avait demandé, non, ordonné de partir, et elle, en bonne esclave amoureuse aveuglée par son affection démesurée, l'avait écoutée sans même émettre la moindre objection. Elle n'en avait pas été capable, rendue muette par cet ordre soudain et qui semblait réfléchi et sûr. Mais aussi et surtout car elle n'avait pas à se battre pour obtenir de nouveau ce bonheur qui était sien. Sa confiance s'était envolé en deux minutes, simplement à cause de cette phrase là, et elle avait quitté le paradis pour retomber sur une terre affreusement laide et dure, pour se rendre compte que cela faisait bien longtemps qu'ils étaient séparés, qu'ils n'existaient plus entre eux qu'une alchimie charnelle que Lon s'était plu à consommer un maximum de temps. Mais finalement, pouvaient-ils tous deux parler d'amour si ce sentiment pur se voyait obscurci par une ambition dévastatrice. Il avait tout remis en cause, brusquement, et voilà qu'aujourd'hui, il utilisait cela pour provoquer en elle une souffrance des plus radicales. En vérité, cela lui fit l'effet d'un électrochoc. Le retour dans le passé fut cruel et irascible, à tel point même que les sensations qui l'avaient envahis alors s'emparait à nouveau de son coeur avec une féroce vérité. Ses yeux s'embuèrent alors qu'elle luttait pour ne pas laisser ses larmes, preuve d'une douleur des plus féroces mais aussi, à ces yeux, d'un échec et d'une défaite à cette bataille longuement menée, couler le long de ses joues. Ces larmes n'étaient rien d'autre que le symbole de sa colère. Une colère qu'il faisait si aisément remonter en elle, tout comme autrefois, il savait lui procurer bonheur et plaisir.

Son coeur tambourinait si fort contre sa poitrine qu'elle ne prêta qu'une attention toute relative à ce qu'il se permit d'énoncer peu après. Même son brusque rapprochement ne lui donna pas la moindre envie de fuir, elle ne désirait plus que se laisser sombrer. Tout désir de retrouver une vie normale avait été annihilé, désintégré, sombrement ravagé par un simple rappel au passé qui s'avérait si ... mortel. Il n'avait pas le droit. Il ne pouvait pas exiger d'elle qu'elle ne s'en prenne pas ainsi à ses sentiments, alors que lui même jouait avec elle depuis qu'elle avait pénétré dans cette foutue salle, représentation terrienne d'un enfer divin. Il voulait encore une fois plus d'elle qu'il n'était capable lui même de fournir, et elle le haïssait, atrocement. Sa haine même tambourinait dans son coeur avec une force telle qu'elle souffrait. A moins que cela ne soit les réminiscences d'un amour passé ? Quoi qu'il en soit, il venait encore une fois de lui faire la démonstration par a + b du pouvoir indéniable qu'il possédait encore et toujours sur elle, comme s'ils ne s'étaient jamais quittés, comme si leur amour n'avait jamais été interrompu, comme s'ils ne s'étaient jamais abandonné au profit de raisons stupides et obscures. Il lui avait ordonné de le laisser, elle s'était exécutée. En revanche, malgré tout son désir d'obéissance envers cet homme qu'elle respectait, qu'elle admirait et aimait autrefois, elle aurait été bien incapable de l'écouter s'il avait exigé d'elle qu'elle cesse de l'aimer. Alors, il n'y aurait eu qu'une seule solution pour mener à bien cette exigence folle et impossible. Il aurait simplement fallu que son coeur cesse de battre, et ce définitivement. Et encore, sans doute aurait-elle même mené son amour jusqu'aux portes de l'enfer, et plus loin encore. Il était partie intégrante de son corps, de son âme. Son cet amour indéniable pour Lon, Alix n'était pas Alix, Jillian n'était pas Jillian. Et aujourd'hui encore, pour qu'elle ressente une telle souffrance à une simple énonciation, elle n'était pas assez stupide pour ne pas savoir ce que cela signifiait. Son amour, ôh combien dévastateur, était tout, tout sauf inexistant. Il était simplement atténué par la hauteur de sa haine.

Cet 'abandon de soi' qu'il lui proposait ne lui inspira nulle douceur, nulle tendresse. Rien du tout, en vérité. Son coeur rendu de marbre par cette ultime provocation, son âme indéniablement détruite par cette rencontre des plus détestable et scandaleusement insupportable, cette entrevue ne lui aura permis que de se rendre compte de trois évidences nécessaires. La première : il n'avait rien retenu de cette erreur qu'il avait faite. Preuve en est, sa fierté restait inadmissible et son égo surdimensionné. La seconde : il était bien incapable de ne pas la faire souffrir. Il pourrait en avoir envie, le désirer au plus profond de son coeur, cela ne changerait rien. Jillian serait tout bonnement incapable de lui pardonner tant de douleurs, et il n'avait aucune envie de l'y aider. La troisième, et dernière, sans doute celle dont elle se serait le mieux passée, mais aussi la plus véridique et celle qui brillait désormais à la lueur d'une lampe néon qui remplaçait son soleil disparu : malgré tous ses effroyables efforts, elle aimait encore et toujours ce type. Elle avait cru savoir l'oublier, mais le désir qu'elle ressentait pour lui, les frissons qui parcouraient son corps, les électrochocs de son âme et ceux de son coeur ne mentait pas. Cet homme était sa vie, cet homme était son bonheur. Mais cet homme ne savait pas lui offrir quoi que ce soit d'autre que de la souffrance. « je me demande ce que tu espérais vraiment en me disant ça et en me faisant rester. Qu'on redevienne amants, comme avant ? Qu'on continue à coucher ensembles dans mon appart' avant que t'ailles rejoindre ta femme tranquillement chez toi ? Qu'on continue à se cacher comme des repris de justice ? c'est tout ce que je vaux ? Mais ça, Lon, je l'ai supporté une fois. Pour toi. Ne compte pas sur moi pour risquer une seconde fois l'expérience. Ca n'en vaut absolument pas la peine » Plus qu'une manière de le blesser, cette tirade lancée sur le ton de l'évidence et dénuée du moindre ton blessant ou colérique n'était qu'une façon de résumer ce qu'avait jusqu'à présent été leur histoire. Plus que ça, encore, c'était une façon de mettre des mots sur le paradoxe qui avait animé cette rencontre. Que cherchait Lon, ainsi ? A l'avoir de nouveau ? A lui offrir encore tendresses et affections, à ce qu'ils restent comme autrefois, sans rien changer à leur histoire, comme si ça allait mieux marcher que la première fois alors qu'aucun des deux n'était prêt à la moindre évolution ? Non, cela relèverait du suicide. Et Jillian, pour avoir tant souffert une première fois, ne prendrait jamais cet ignoble risque.

Elle avait beau l'aimer, elle était bien incapable de pardonner toutes les souffrances qu'il lui avait fait endurer, encore moins s'il n'était pas dans la capacité de changer quoi que ce soit à son caractère égocentrique pour elle. Oh, il était capable de souffrir avec bien plus d'aisances que Jillian. Il savait se lamenter, parler de lui, sans cesse. Lui interdire des erreurs que lui même avait commise. Car, alors qu'il lui ordonnait de cesser de douter de son amour pour elle, il lui rappelait aussi allégrement la manière dont il l'avait nié. Cet homme, tout en paradoxe, avait la capacité de la plonger dans des océans d'acide où elle brûlait à petit feu, abasourdie par des répliques si acerbes. « en fait, tu as raison. Tu m'as très bien habituée. Et ce que j'ai appris de toi, c'est que c'était nettement moins drôle de débarrasser quelqu'un de son fardeau. alors maintenant, tu te démerdes. » Jillian ne tarda pas à se retourner, pour faire de nouveau face à la porte. Elle regrettait amèrement de ne pas avoir appuyé sur cette foutue poignée quelques minutes auparavant, avant qu'il ne la plonge dans de si terribles souvenirs. A cet instant, elle le voulait véritablement, se sentait capable de renaître tel un phœnix somptueux de ses cendres, alors qu'elle n'était plus maintenant que capable de s’affaisser plus encore, sans être capable de faire face aux dires de cet homme qui avait autrefois été le sien. Ah, comme ce temps idyllique semblait loin maintenant, comme il avait disparu pour céder la place à une tornade de haine et de douleurs. Une tornade qu'elle voulait voir s'éloigner le plus possible.

Prise par un brusque sursaut de vie, elle ne laissa cette fois pas filer sa chance, et ouvrit la porte sur le couloir morne et vide de toute personne, désormais, qui la surplombait et reflétait merveilleusement bien l'état d'esprit dans lequel elle était plongée. Dans une dernière petite faiblesse qu'elle se permit, porte grande ouverte et ayant fait un pas symbolique en avant, elle se retourna vers Lon dont elle ne put que regarder enfin les yeux emplis de souffrance et de sincérité. Jillian ne pouvait nier sa propre tendresse, et son affection pour cet homme qui lui avait tant offert de bonheur, ne serait-ce qu'en lui faisant cadeau de sa présence. Elle le haïssait, mais cela ne changeait rien à ses désirs le plus profond. Elle avait voulu le croire, elle ne serait pourtant jamais capable de le voir souffrir. « et tu te trompes... j'ai déjà été aussi peu brillante et aussi peu perspicace. Quand je t'ai rencontré, par exemple, et que j'ai cru à notre histoire. » Son ton était tendre, ses paroles brillaient d'une sincérité qu'elle ressentait parfaitement. Oui, elle avait été stupide et naïve. Cela ne changeait rien au paradis que cette histoire avait fait naître en elle. Un lieu jusqu'alors inexploré qu'elle avait pris un malin plaisir à parcourir main dans la main avec lui, avant qu'il ne la lâche brutalement. Peu importait, finalement. Elle ne regrettait pas. Et malgré ses dires, cette foutue histoire en avait valu sacrément la peine... La porte se ferma définitivement. Sur elle, sur Lon. Sur eux.




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