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 lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle

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◭ jillian - perfection has a name.
bigfish

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◭ jillian - perfection
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MessageSujet: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeSam 10 Mar - 12:14


something's pulling me outside to ride around in circle


Lon avait cette douleur lancinante dans le pied droit. Cette douleur incessante qui lui remontait lentement dans le genou. Cette douleur qu'il ignorait superbement, trop distrait par des pensées à des lieux plus cruelles et cuisantes que cette simple souffrance physique. Des pensées ? Non. Une seule et unique pensée en fait. Pensée qui hantait tout son esprit. Pensée envahissante ; obsédante ; incessante ; presque agaçante. Une pensée joliment nommée Jillian. Le professeur avait cette désagréable impression de revivre l'enfer connu trois mois plus tôt. Sensation dont il se serait étrangement bien passée. Et, ce sentiment, il tenta par tous les moyens de s'en débarrasser, essayant vainement de le renvoyer dans les profondeurs de sa mémoire, testant dangereusement ses limites physiques et mentales à l'aide d'un produit auquel il n'avait pas retouché depuis des années. Quand on souhaite se passer d'une drogue, on en inaugure une autre, c'est bien connu. Oui, la belle Alix était à des lieux plus addictives que toutes les drogues réunies ; à des lieux plus plaisantes et attrayantes ; et Lon ne réussissait désormais plus à s'en passer. Il avait pourtant essayé... Trois mois durant, il s'était sagement abstenu de l'approcher, conscient qu'un simple regard sur elle suffirait à réveiller un manque atroce. Mais il avait fallu que la demoiselle réapparaisse, elle et son cynisme si délectable. Elle et son grand regard blessé. Elle et son visage angélique. Et, dès cet instant, le professeur avait compris. Il avait compris que, malgré tous ses efforts, jamais il ne réussirait à sortir cette femme de sa tête. Elle y était gravée. A jamais. Que restait-il alors à Lockhart ? Que lui restait-il après le départ cinglant de la belle O'Donnel ? Que pouvait-il donc faire pour éjecter Alix de son esprit et l'empêcher cruellement de s'y réinstaller ? La réponse à cette question s'était illustrée presque facilement dans les yeux du principal. Malheureusement, il se trompa. Une fois de plus.

Il était de grande notoriété que ce cher principal Lockhart était un ancien toxicomane. Ancien oui, telles étaient les rumeurs qui circulaient allègrement au sein de l'université. Certains se risquaient même à affirmer que le professeur cédait encore et toujours à ses anciens travers. Une rumeur que Lon prenait grand soin de ne pas démentir, conscient qu'un simple mot à ce sujet suffirait à éveiller les soupçons et aiguiserait les oreilles du rectorat. Non, le silence était à des lieux préférable à la polémique. Derrière ce mutisme serein se cachait évidemment un professeur loin d'être clean plus enclin à se défoncer à la coke qu'à écouter les sermons mortellement soporifique d'une Adison qui ne supportait plus les déboires de son époux. Stupide Adison... Celle-ci ne comprenait-elle donc pas que plus elle l'ouvrirait à ce sujet, plus Lon prendrait un plaisir malin à se droguer juste sous son nez ? Ceci était pourtant une évidence, mais madame Lockhart ne semblait pas l'entendre de cette oreille et s'évertuait à vouloir faire de son mari le plus parfait des hommes. Pauvre femme que seul l'espoir continuait à faire vivre... C'était elle, pourtant, qui avait sortit le principal du gouffre sombre dans lequel il s'était jeté. S'était-elle qui, à force de patience et d'amour, l'avait aidé à remonter à la surface. Seule erreur - et non la moindre - la jolie Adison n'avait pas cru nécessaire d'aider son époux à remonter sur la terre ferme. Et avait aperçu son visage au bord de ce trou béant de solitude et de haine et l'avait laissé là, l'observant avec tendresse tandis que Lockhart, agrippé à ses souvenirs, tentait vainement de se hisser à la hauteur de celle qui avait essayé de l'aider. Telle était la terrible faute d'Adison. Celle pour laquelle elle payait désormais quotidiennement, observant son mari s'évanouir dans les bras de la luxure et du vice. Elle n'y pouvait plus rien désormais... Elle avait fait de Lon un être à part : trop faible pour résister à la tentation et trop fort pour accepter l'aide de quiconque. Adison avait transformé son époux en monstre de cynisme et de souffrance et la seule personne qui, un jour, dompta ce cœur de pierre, s'appelait Jill. Jillian...

Lon émergea brusquement des méandres cruelles des abysses. Sursautant presque, son regard troublé se posa instantanément sur la seringue posée sur son bureau. Cette putain de seringue qu'il s'était juré de ne plus jamais fréquenter. Une promesse à laquelle il s'était soigneusement soumis pendant des années et voilà que... S'emparant de l'objet, le professeur tenta de se lever, mais ne réussi qu'à s'effondrer dans son fauteuil. L'habitude n'était plus et, à l'évidence, il avait quelque peu forcé sur la dose. Cruellement, l'homme se mordit la lèvre et envoya valser la seringue à l'autre bout de la pièce. L'horloge collée au mur indiquait vingt-et-une heure trente. Depuis combien de temps l'homme était-il dans les vapes ? Il n'aurait su le dire... Son dernier souvenir ? Une Alix qui, deux jours plus tôt, s'évanouissait dans les couloirs de l'université, offrant un sublime bras d'honneur à leurs souvenirs communs, claquant la porte au nez des instants idylliques qu'ils avaient pu passer ensemble. Le principal avait alors envoyer violemment son pied dans un mur... S'en était suivit un douleur lancinante, puis... Plus rien. Le néant. Lockhart ne se souvenait même pas être rentré chez lui. Non... Le souvenir obsédant de Jillian obnubilait sournoisement ses pensées. Rien ne comptait. Personne d'autre ne comptait. D'une main peu certaine, l'homme s'empara de ses lunettes qui, nul ne sait comment, s'étaient retrouvées à terre et les coinça sur son nez. Passant une main désinvolte dans ses cheveux, Lon libéra enfin sa pauvre lèvre meurtrie et se hissa difficilement sur ses jambes. La démarche incertaine, il dégringola nerveusement les escaliers de l'appartement magnifique qu'il occupait et se retrouva vite seul, au milieu d'une nuit froide et obscure.

Le temps n'était plus qu'une option, un tic-tac peu séduisant dont Lon ne se préoccupait plus désormais. Combien de temps il lui fallu pour traverser une partie de la ville et se retrouver devant la porte de la jolie Alix ? Lui-même n'aurait su le dire et peu lui importait. Il était là, debout devant cette porte. Parfaitement immobile. Silencieux. Incapable de trembler sous la morsure sournoise du froid. Son mal-être avait atteint des sommets enivrants et inaccessibles. Son cœur ne battait plus que par intermittence. Sa tête bourdonnait de pensées qui, toutes, rejoignaient un seul et unique but : Jillian. Lon ne savait s'il devait respirer ou non, chaque inspiration lui offrant l'insupportable impression de raccourcir d'une seconde la vie de la femme qu'il aimait, comme si tous deux se partageaient une oxygène qui désormais se faisait rare. Presque aussi blanc que la chemise qu'il portait, Lockhart semblait sortir tout droit d'outre-tombe. Les cheveux en bataille, le regard perdu, les joues plus creusées que jamais, Lon n'était désormais plus qu'un pauvre hère perdue dans une bataille qu'il ne comprenait plus. Les effets dévastateurs de cette drogue dont il n'avait plus l'habitude semblaient avoir terrasser ses dernières parcelles de raison. Un seul nom s'illustrait dans son esprit. Et pour celle qui portait ce nom... Ce soir-là, il se sentait prêt à décrocher les étoiles pour elle.

Etrange... Etrange à quel point cet être miteux et débraillé pouvait se montrer si cruellement charismatique. Telle la nature avait construit cet homme qui, inlassablement, ne réussissait à tendre le bras pour frapper à cette porte. Une porte qui lui semblait s'échapper, courant à des kilomètres du palier sur lequel il se trouvait. C'était pourtant simple. Trois coups. Trois coups secs puis une attente interminable. Obéissant machinalement à cet ordre, la main de Lon s'abattit avec douceur contre la porte de l'appartement de Jillian. Trois coups. Trois coups sec puis une attente interminable... Tout comme son esprit l'avait imaginé. Et, quand enfin l'être tant attendu apparu dans l'encadrement de la porte, le regard du professeur s'ancra très profondément dans ses prunelles. Si profondément, qu'il ne sembla plus vouloir les quitter. Jamais. « Jill... » La voix de Lon ne fut qu'un murmure tandis qu'il s'appuyait lourdement contre le mur, incapable de soutenir son poids plus longtemps. L'impression de peser plusieurs tonnes ne s'était pas faite si présente depuis une éternité. Insupportable. C'est un visage partagé entre neutralité et tourments qu'il lui offrit, tandis que les dernières paroles de la demoiselle résonnaient désagréablement à ses oreilles. La drogue n'avait pas même réussi à les effacer, se contentant presque sadiquement de graver dans ses nombreux souvenirs. Il avait pensé réussir à oublier Jillian dans les bras de madame Héroïne... Il s'était lourdement trompé. Traitresse, la drogue n'avait fait que décupler le manquer ; si toutefois cela était possible. « Excuse-moi, je... » Lockhart éprouvait quelques difficultés à trouver ses mots, l'esprit brouillé par un démon passé qui venait de retrouvé une place confortable dans le labyrinthe de pensées d'un homme qui ne savait plus désormais où était sa place. « Je peux entrer ? » Foutage de gueule ? Très certainement... Mais le professeur semblait bien incapable de s'en rendre compte. Séduisant, il le restait et seul sa voix semblait trahir son manque flagrant de lucidité.


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j. alix o'donnel.

j. alix o'donnel.

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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeSam 10 Mar - 17:23


'something's pulling me outside to ride around in circle.'
(j'adore ton titre, et du coup, je me suis sentie obligée de mettre ce gif lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  418230605, bon, cette réponse est indéniablement pourrie -etc'estvrai-. so sorry.)

« celle-là alors ? » « trop rose.. » Abigaël balança la robe sur le lit dans un soupir. Voilà plus de vingt minutes que les deux jeunes femmes recherchaient celle qui saurait lui convenir à merveille. Alors que Jillian avait opté pour une tenue noire et sobre, reflétant parfaitement son état d'esprit tout en mettant en valeur son regard détruit, Abigaël ne savait trouver ce qui correspondrait à sa jolie blondeur. Rouge, rose, blanche, les robes s’empilaient sur le lit sans qu'aucune ne convienne. Alix allait jeter l'ancre et tout abandonner, quitte à ce qu'elles ne sortent pas ce soir et se contentent de regarder un film tranquillement entre amies en s'empiffrant de chips lorsqu'Abi' sembla sortir la perle rare du grand dressing de Jill. D'un joli marron chocolat, elle serait indéniablement à ravir dans cette petite tenue aussi exubérante que sa personne. « c'est parfait, j'y croyais plus. Va te changer et te maquiller, je t'attends. » Assise sur son grand lit, Alix arborait un sourire convaincant, dont elle se défit dès que son amie eut quitté le plancher pour s'engouffrer dans la salle de bain. Elle en aurait au moins pour une bonne vingtaine de minutes. Assez pour qu'elle puisse se reposer et se faire à l'idée qu'elle serait bien obligée de sortir pour contenter Abigaël. A peine avait-elle quitté le bureau du directeur, plusieurs jours auparavant, qu'elle fut assaillie des questions muettes de ses amis. Dans un soucis de gentillesse, ils s'étaient rapprochés d'elle pour la secourir, tous persuadés qu'il ne fallait pour rien au monde la laisser seule, de peur qu'elle ne mette quelques mauvaises idées à exécution. Cette affection dont on la couvrait la troublait gentiment, au début. Puis, à mesure où ils étaient devenus carrément collants, elle s'était mise à regretter le temps où elle n'avait plus à supporter les regards emplis de pitié de toutes ses personnes qui se disaient ses proches. A force de ne plus quitter sa chambre, elle avait décelé en elle une parcelle de son coeur qui n'exigeait que le calme et le silence, que la solitude pour laquelle elle était faite. Lon avait sans doute réveillé cette partie d'elle, lui qui l'avait aussi surement éloigné de tout le monde, lui dont le calme et l'isolement étaient les mots d'ordre. Abigaël avait été dépêché pour la forcer à sortir, alors qu'ils avaient tous conscience qu'elle n'en avait pas le moindre envie. Une nouvelle forme de torture avait été inventée, celle qui la forçait à faire bonne figure devant son bourreau.

En vérité, Alix n'avait dit à personne ce qui s'était passé dans ce bureau, toutes les saloperies empruntes de vérité qu'elle avait balancé impunément à son directeur. Elle n'en avait pas même fait part à Clyde, alors qu'elle ne s'était jamais gênée pour détruire cet homme avec son ami. En vérité, un pacte secret avait été lancé, celui qui l'interdisait de dévoiler ce qui s'était produit dans cette pièce close qui recelait tant de souvenirs entre ses deux êtres hors du commun. Elle ne ressentait pas le besoin d'en parler. Ne le voulait pas. Tout avait sagement été enregistré dans sa mémoire, et ils lui appartenaient. A elle, et à elle seule. C'était son secret, celui qu'elle ne partageait qu'avec l'homme qui lui avait rendu sa vie indubitablement perdue. Toutes ses paroles les liaient par ces confidences. Ce qu'il lui avait dit méritait réflexion, et elle n'avait pas cessé d'y songer depuis qu'elle l'avait quitté. Sans doute s'était-elle montrée un peu dure, totalement hermétique aux douceurs qu'il proférait à son égard, incapable de voir qu'elle n'avait pas en face d'elle un salopard briseur de coeur, mais bel et bien l'homme, le seul, qu'elle avait su aimé. Petit à petit, à force de méditations, un doute s'était sournoisement immiscé dans son esprit. Et si tout ce qu'il lui avait dit avec tant de sincérité n'était pas mensonger, n'était pas une manière comme une autre de l'enterrer définitivement en lui promettant maints et maints douceurs qu'il ne saurait rendre réels ? Et s'il était véritablement capable de tout ça pour elle ? Elle n'avait plus su que penser, alors que cette lave en fusion qu'était sa haine devenait de minutes en minutes, de pensées en pensées, un peu moins brulante et acerbe. Sa haine s'était presque intégralement envolée, bien qu'elle soit totalement incapable d'oublier toutes les souffrances qui avaient suivi son départ. Elle n'oublierait jamais, bien sur, serait incapable de passer outre ses longs mois d'une tristesse indomptable. Mais peut-être, peut-être ... qu'elle pourrait pardonner ? Qu'elle saurait se faire assez forte pour cela, pour retrouver ce bonheur éphémère mais puissant, et le bout de coeur qu'il lui avait arraché.

« Alors, comment c'est ? » Puisqu'il fallait bien que ce moment arrive, Abigaël était sortie de la salle de bain, vêtue, maquillée et coiffée, l'interrompant brutalement dans le fil de ses pensées. Jillian devait le lui accorder : si son rôle était de l'empêcher de songer à Lon, alors elle y parvenait merveilleusement bien. Trop, d'ailleurs. Cherchant une réponse à cette question qu'elle n'avait entendu que d'une oreille et à laquelle elle n'avait pas prêté le moindre intérêt, elle jeta un oeil intéressé sur elle. La robe lui allait parfaitement bien, elle était tout simplement resplendissante, prête à sortir. « Elle te va très bien. mieux qu'à moi. » Le ton d'Alix était neutre, et montrait magnifiquement bien son mépris pour toutes ses choses esthétiques auxquels elle ne trouvait plus le moindre attrait. Elle se fichait bien d'être jolie pour sortir, cette soirée ne serait qu'une prison dont elle ne saurait écarter les barreaux. Même son esprit serait emprisonné derrière une musique trop forte et des gens trop avenants et entreprenants qui ne daigneraient pas même lui foutre la paix. En vérité, Jillian était devenue la femme au centre de toutes les discussions. Chacun était désireux de l'aider, et en tâchant de le faire du mieux possible, ils l'étouffaient, causaient sa perte aussi surement que les mots de Lon. Alix ne pouvait leur en vouloir pour cette trop généreuse sympathie, comme elle était incapable de leur demander d'arrêter ce manège pathétique dont elle n'avait aucunement besoin. Elle était touchée par ses efforts. Abi ne tarda pas à lui demander de la rejoindre devant le grand miroir de sa chambre, celui où elle s'était vue tant de fois afficher son malheur. Elle s’exécuta, quittant la douceur de son lit pour se mettre aux côtés de son amie, qui s'extasiait sans cesse de leur beauté. « On va bien s'amuser ce soir Alix, je te le promets. Cette robe te va à ravir, t'es juste splendide ! Affiche moi un joli sourire sur ton visage, et Clyde ne pourra décemment plus résister. » Alors qu'Abigaël ne voyait que sa beauté, Alix n'était sensible qu'à la tristesse qui émanait entièrement de ce visage qu'elle exécrait désormais. Ses prunelles vides lui faisaient affront, tant que même son maquillage ne pouvait rendre vie à cet aspect cadavérique. Oh oui, elle restait jolie. Une beauté froide. Rien de plus. A des lieux de la douceur candide qui émanait d'elle autrefois.

Abigaël persistait à parler de cette soirée qu'elle attendait avec une réelle impatience. Jillian allait lui demander le calme lorsque trois coups secs interrompirent sa prise de parole soudaine. Piquée par la curiosité, elle offrit à son amie un regard surpris. Elle n'attendait personne... si, Clyde, bien sur, qui devait les amener chez leur ami qui prêtait sa maison pour une soirée qui promettait encore une fois d'être bien arrosée, mais il ne devait pas être là avant un bon quart d'heure. Et il l'aurait appelé, avant ! « Il est en avance, c'est bizarre. » merci pour ta perspicacité, l'amie ! Retenant un soupir méprisant, Alix lui intima l'ordre de l'attendre ici alors qu'elle allait ouvrir la porte. Ses chaussures à talons déjà enfilées, elle rompait le silence du salon alors qu'elle se dirigeait vers la porte. Elle savait que ce n'était pas Clyde. Elle le connaissait trop bien pour se laisser surprendre par ses apparitions. Et cette intuition qui était sienne depuis que leur manège fashion avait débuté ne lui disait rien qui vaille. Une mauvaise nouvelle l'attendait très certainement derrière la porte. C'est pourtant sans la moindre appréhension et en affichant même un sourire qu'elle ouvrit à l'inconnu qui venait déranger leur préparation. Aoutch. Ça, ça fait mal. Elle s'attendait à une mauvaise nouvelle, mais là, ça dépassait de loin toutes ses peurs. Est-ce qu'il était en train de se moquer d'elle, de se moquer de tous les efforts qu'elle avait fait pour l'oublier, lui, son indéniable intelligence, ses incroyables qualités, son charisme époustouflant, est-ce qu'il était simplement en train de se moquer de ses dires de l'autre fois ? Se foutait-il de sa... 'Jill'. 'Jill'. Cette simple appellation, le ton dans lequel il semblait avoir mis toute sa tendresse, toute sa douceur. Cette simple appellation qui ne put que la faire frissonner, renier tous ses beaux principes au profit d'une idylle trop longuement disparue. Cette simple appellation qui aurait pu la jeter dans ses bras s'il n'avait pas eu ce mouvement sur le mur, s'il n'avait pas semblé tanguer, s'il n'avait pas eu l'air si mal. S'il ne s'était pas drogué...

Ainsi, les rumeurs étaient vraies. Souvent, Jillian les avait entendues sans y prêter la moindre attention, persuadée que ce n'était pas son genre. Jamais elle ne lui avait posé la moindre question à ce sujet, car après tout, elle s'en foutait. Il ne s'était jamais adonné à ce genre de plaisir avec elle, elle ne l'avait jamais vu dans un état pareil, et s'en était portée aussi bien. Elle ne saurait lui en vouloir, serait bien incapable de lui reprocher quoi que ce soit, tant une addiction aux drogues qu'à l'alcool. Elle n'était pas de ses saintes qui veulent les autres parfaits, elle s'en fichait pas mal. Mais là, il s'agissait de Lon. Et l'état dans lequel elle le voyait, à cet instant précis, ne lui renvoyait que l'image d'un homme posant volontairement un pied dans sa tombe, avant de s'y engouffrer pleinement. Elle ne tolérerait pas qu'il l'abandonne une seconde fois de façon plus irrémédiable, ne saurait pas vivre, le sachant dans un autre univers. Elle aurait beau refaire sa vie avec un autre, celle-ci s'évanouirait lorsque Lon ne serait plus de ce monde. Paradoxalement, il était devenu une part entière de son existence, une part dont elle serait bien incapable de se passer. Son absence pouvait être supportable. Sa mort ne le serait pas. Une peur irrationnelle s'empara d'elle, remplaçant le peu de haine qu'il lui restait, et lorsqu'il lui demanda d'entrer, elle se trouva stupide de lui dire : « Je ne suis pas seule, Lon. » Non, objectivement, elle ne l'était pas. Mais pour lui, elle le serait toujours. C'était une évidence qu'elle se plaisait à renier sans la moindre conviction. C'est dans un soupire qu'elle ouvrit entièrement la porte, saisissant son bras pour le mener jusqu'au salon sans qu'il n'ai à souffrir de tanguer dangereusement ou plutôt, sans qu'elle n'ai à craindre qu'il tombe d'un instant à l'autre. Elle lui témoignait bien trop de tendresse pour que sa haine semble vraie.

A peine eut-elle le temps de guider Lon jusqu'au salon qu'elle aperçut la mine choquée de son amie qui regardait la scène, visiblement incapable de comprendre ce qui se tramait juste sous ses yeux. Alix en train d'aider son directeur, complètement amoché, à s'installer sur le canapé, voilà qui était définitivement trop pour qu'elle admire cette scène avec les yeux de la raison. « Tu vas devoir y aller seule Abi'. Je compte sur toi pour que tout ceci ne sorte pas de la maison. On en reparle. » Elle lui sourit, avant d'ouvrir la porte pour lui laisser le champ libre. Clyde ne devrait maintenant plus tarder, elle n'aurait donc que peu de temps à l'attendre. Trop peu pour qu'Alix lui permette de rester ici, malgré la présence de son directeur. L'esprit débarrassé de cette jeune femme, elle se retourna vers Lon. Ah, Lon. Si seulement il savait, quelque fois, se montrer moins surprenant... 'Alors elle ne l'aimerait plus, abrutie'. Oui, certes. Il était là, chez elle, comme au bon vieux temps, et cette redécouverte d'un passé proche la troublait plus qu'il ne la blessait. Elle se sentait ici à son aise, comme si ses trois mois n'avaient jamais existé. Elle s'installa sur un fauteuil face à lui, jeta un dernier regard sur cet homme qui avait tant bercé deux longs mois de sa vie. L'allure débraillée, les cheveux décoiffés, il n'en restait pas moins séduisant, et il n'en fallait pas plus pour que le désir d'Alix ne se réveille. Alors qu'elle avait su se dégouter de la tendresse de ses lèvres et de l'odeur de sa peau, il lui semblait retrouver maintenant toutes les sensations qui lui avaient fait défaut. Des sensations qu'elle n'aurait jamais du ressentir.

Le silence n'avait pas été rompu depuis de longues secondes, mais aucun mal-être ne s'était emparé d'elle. Jillian attendait des explications quant à cette présence surprenante et à l'état dans lequel il se présentait à elle, avant de se rendre compte que son état ne le lui permettrait sans doute pas. Pratique ? « Alors, qu'est-ce que tu fais là ? Je doute que tu sois venu parce que tu as trouvé mieux à m'offrir, où alors tu t'es trompé sur ce que je voulais te dire... » Revenir sur leur dernière rencontre n'était sans doute pas la meilleure idée qu'elle ai eu. Exiger des explications n'était pas vraiment plus intelligent, par ailleurs. Elle était simplement... perdue. Elle même ne comprenait plus rien à cette situation improbable, et voir Lon dans ce salon qu'il connaissait si bien alors qu'il ne lui appartenait nullement la troublait bien trop pour qu'elle se montre haineuse. Non, indéniablement, elle ne l'était pas. Les seules sensations qui s'étaient emparés de son coeur étaient la surprise et le désir... L'allégresse aussi, un peu. Malgré tout, Lon venait d'endosser le rôle de sauveur, en lui interdisant de cette manière une sortie qui la terrifiait. « A moins que tu veuilles peut-être rajouter drogué à la liste exhaustive de tes défauts ? » Pour une fois, la douleur qu'elle lut sur son visage, doux reflet du sien, la toucha plus qu'il ne renforça la haine qu'elle éprouvait pour lui. Elle ne pouvait que jeter un regard emprunt d'une véritable tendresse sur cet ange déchu. « Franchement Lon, regarde toi deux minutes. Tu vaux mieux que ça.. »

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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeDim 11 Mar - 21:01


something's pulling me outside to ride around in circle


bon je retire ce que j'ai dis, je HAIS ce rp ! ce que je pensais... je poste ça ce soir et demain - quand je serai en forme - je rajoute qqch pour faire avancer un peu le truc parce que là ça craint on dirait même pas que le rp se termine --' c'est pas une proposition, c'est comme ça ! là j'arrive plus à rien alors je m'arrête sinon je sens que je vais m'écrouler x) m'en veux pas, demain soir t'auras un p'tit truc en plus qui fera un peu avancer la chose... Pis comme ça tu as quand même de quoi cogiter demain en philo (a) bon courage pour la lecture de cette bouse au fait ! :prout:

Lon n'avait pas froid. Il n'avait plus froid. Malgré la terrifiante et glaçante morsure de cette nuit de fin d'hiver, il n'avait suffit que d'un regard sur la belle et séduisante Jillian pour que la chaleur enchante à nouveau ce corps glacé tant par la solitude que par les caprices de cette saison qu'il détestait. Oui, un seul et unique regard sur ce visage tant de fois aimé avait suffit pour qu'une pointe de confort et de félicité imprègne le cœur brisé d'un professeur dont les yeux ne pouvaient désormais plus quitter les prunelles sombres et troublées de son élève. Certes, à cet instant, Lockhart semblait au plus mal. Il était au plus mal. Un aveugle aurait pu le voir ; un sourd aurait pu l'entendre ; et un muet aurait certainement su trouver les mots pour qualifier le profond malaise avec lequel Lon était aux prises. Mais Jill... Jill était une perle rare, une flaque de volupté, un nectar d'euphorie et de contentement dans lequel le principal ne pouvait s'empêcher de tremper ses lèvres. Et, il en avait été ainsi dès les premières secondes que l'homme avait passé en sa compagnie. Cette jeune femme était un nid de bien-être... Un oiseau aurait couvert ses œufs de la chaleur de ses plumes pour les réchauffer. Jillian, elle, avait autrefois couvert Lockhart d'amour et d'affection et, aujourd'hui encore, il suffisait d'un échange, d'une brève œillade, pour conforter le cœur de Lon et le baigner dans un océan de béatitude plus ardent et efficace encore qu'un bain estivale sous la douce et poignante chaleur de l'astre solaire. Et, presque assommé par ce sursaut de ravissement (non non c'est pas la drogue qui l'assomme (a) enfin si, la drogue Jill **), Lockhart n'avait pu alors résister au doux attrait qu'exerçait le mur du couloir sur sa faiblesse tant physique que psychologique et s'y était mollement appuyé. Trois mois plus tôt, il lui aurait indubitablement préféré les bras d'Alix, mais ce soir-là, malgré les drogues qui parcouraient sournoisement ses veines, le professeur possédait encore assez de raison pour ne pas céder à une telle impertinence. Jillian n'était plus désormais une épaule sur laquelle il pouvait chercher un quelconque réconfort. Désormais, seuls les meubles - et tout autre objet dénué du moindre sentiment humain - semblaient pouvoir soutenir le monstre qu'il était. Tel était son fardeau... Et Jill, répondant à la requête de son ancien amant, sembla mettre un point d'honneur à appuyer ce fait désormais établi. Non, elle n'était plus là pour lui désormais. Non, elle ne virerait pas sa coloc' pour son seul bon plaisir. Ce temps-là était révolu désormais... Il ne restait à Lon que le dur soutien mural.

La dernière parcelle de raison que Lon avait su conserver durant les dernières heures sembla imploser à la seule entente de cette réponse. Il en aurait hurlé de douleur... La douce Héroïne obligea pourtant le professeur au calme, lui imposant cruellement de taire sa souffrance. Cette souffrance était la sienne. Il l'avait lui-même provoqué trois mois plus tôt et l'avait stupidement laissé s'accroître, s'accrochant étroitement à ce semblant de fierté déplacée que tous lui connaissaient. Non, cette douleur, c'était à lui seul qu'il la devait et Jillian n'avait pas à en souffrir. Elle n'avait plus à en souffrir. Ne le lui avait-il pas promis deux jours plus tôt ? Soumis aux ordres de celles qui s'était proclamée reine à l'intérieur de ses veines, Lockhart ne pu donc que ravaler une fois de plus son effroyable mal-être, se contentant de fixer la jolie O'Donnel d'un regard maintenant résigné. A l'évidence, entre Lon et Héroïne, raison et intelligence avaient préféré la seconde au premier ; désertant l'esprit détraqué du premier pour flirter avec aisance avec la seconde, comme si le principal n'était désormais plus qu'un pauvre être incapable de penser et se mouvoir sans l'aide précieuse d'une aiguille. Un bref instant, les jambes de Lon tremblèrent. L'homme le savait, il pouvait encore leur faire confiance - pendant quelques temps du moins. Tôt ou tard, ses genoux finiraient certainement par le trahir et il ne pourrait alors compter que sur la chance pour le mener jusqu'à chez lui avant que cette fatalité n'entre en scène. Quittant enfin les yeux magnifiques de la jeune femme, Lockhart ne se permit pas d'insister. Oscillant inlassablement entre léthargie et raison, son esprit commençait peu à peu à flancher et l'homme trouva alors mille fois préférable d'offrir son aliénation à cette nuit glaciale plutôt qu'à la femme qu'il aimait.

La chaleur réapparue pourtant... Chaleur soudaine et innatendue simplement provoquée par la main que Jillian referma autour de son bras. Instantanément, le regard de Lon s'immisça profondément dans les entrailles de la jeune femme. Aucun sourire ne réussit à barrer le visage charismatique du professeur. Hermétiques, ses traits restaient neutres sans qu'aucune trace de satisfaction n’apparaisse. Non... Ce soir là - aussi surprenant que cela puisse paraître è Lockhart ne semblait chercher aucune satisfaction personnelle, éloignement savamment toute suffisance de ses yeux. D'ailleurs, il ne semblait pas même pouvoir expliquer la raison qui l'avait mené jusqu'au seuil de cette porte. Ses pas, sous la doucereuse direction d'Héroïne, l'avaient guidé chez Jillian sans que la moindre arrière pensée ne s'immisce dans l'équation. D'ailleurs, la démarche incertaine - presque perdue - du principal le prouvait avec une certaine aisance. Etrangement docile, Lon se laissa attirer jusqu'à un salon qu'il ne connaissait que trop bien. Si bien que, même la drogue ne réussissait à troubler ses souvenirs. Des souvenirs qui, à cet instant, ne réussirent qu'à poignarder sauvagement le coeur en lambeaux d'un homme qui se laissa légèrement choir sur le canapé. Pas un instant ses yeux ne quittèrent la nuque délicieuse d'Alix, cherchant désespérément un regard qu'il ne parvenait pas à atteindre. Finalement, la belle O'Donnel était seule. Du moins était-ce la seule conclusion que Lon fut décemment capable d'accepter. Superbement, il avait ignoré le regard qu'Abi - qu'il avait inévitablement déjà rencontré - posa sur eux. Aveugle à la présence de la jeune femme, il ne lui accorda qu'une œillade aussi brève qu'insipide, se demandant un court instant pourquoi un bout de chair couleur marron glacé se dandinait si nerveusement dans le salon. Abi, reléguée au rang de vulgaire paillasse démodée, fade, plate et insignifiante. Et là, Héroïne n'y était absolument pour rien dans ce jugement seulement digne de Sir Lockhart, professeur et principal détesté de tous... Même de celle qui, un jour, l'avait aimé.

L'attention de Lon se reporta bientôt sur la belle Jillian qui eut la très plaisante décence de mettre gentiment sa coloc' à la porte. L'étonnement aurait presque dû émerger sur les traits du professeur, mais son visage semblait désormais gravé dans la pierre. Troublé, perdu, incapable de comprendre comment et pour quelles raison ses pas l'avaient mené jusqu'ici, fébrile et l'esprit oscillant entre désirs et réalité, Lockhart perdit son visage dans ses mains alors qu'Alix reprenait la parole, le mettant face à l'étrangeté de sa visite. Un très court instant, l'homme offrit à Jill une brève idée de l'étendue de sa détresse tandis que ses yeux disparaîssaient derrière ses longs doigts fins, refusant d'imposer plus longtemps à la jeune femme la tristesse d'un regard dont elle n'était pas l'auteur, mais seulement la victime. Pourtant, loin de toute faiblesse, c'est un visage marqué par la détermination qui réapparu quand le mot défauts tinta délicieusement aux oreilles du principal. Une détermination que Lon lui-même ne se connaissait pas et derrière laquelle se cachait certainement une substance sournoise et vicieuse à laquelle il avait eu le malheur de céder. Substance qui sembla soudain prendre un malin plaisir à mêler désir et réalité, transformant le tout en méchoui plus intriguant qu'appétissant. Aussi, pendant une seule fraction de seconde, le visage de Lon sembla-t-il s'éclairer d'une douce lueur de lucidité. Pourquoi Alix se montrait-elle si cordiale alors même que leur dernière rencontre s'était soldée par deux esprits déchirés, deux corps meurtris et deux cœurs pulvérisés ? Un froncement de sourcil, infime, anima les yeux de Lockhart tandis que ceux-ci s'attardaient curieusement dans les prunelles de la jeune femme. Pourquoi cette patience ? Pourquoi cette soudaine tendresse ? Pourquoi cette amabilité flagrante quand, deux jours plus tôt, elle s'était montrée d'une intolérance glaciale - à très juste titre - ? Lon ne s'attarda guère sur ses questions... Désormais, c'était à lui d'offrir quelques réponses. Il ne broncha pas.

« Je suis désolé, Jill... » Désolé ? Désolé de quoi ? Et si tu essayais de faire une phrase complète avec ça Lon... Juste pour une fois ? Désolé de t'avoir trahi. Désolé de m'être joué de toi. Désolé de t'avoir oublié pendant trois mois. Désolé de n'être qu'un salaud incapable d'assumer ses actes... Oui, la liste était longue. Aussi le professeur se contenta-t-il du moment présent, bien incapable de voir au-delà de toute façon. « J'ai essayé de me débarrasser de mon fardeau... Avant de me rendre compte que je n'en avais aucune envie. » Monsieur Lockhart l'égoïste de base... Ou pas. Toutes ses erreurs, toutes ses pensées, toutes ses envies et tous ses désirs, tous ses besoins, tout ce que sa pauvre âme désirait ne portait finalement qu'un seul et unique nom : Jill. C'était pour ce nom que son cœur battait ; pour ce nom qu'il serait prêt à tous les sacrifices. « J'ai essayé, Jill, je te le promets. J'ai essayé de te laisser vivre en paix. Maintenant, j'en suis presque à bénir ta merveilleuse insolence et la jalousie d'Adison. » La voix de Lon était calme, sereine, à des lieux des torrents tumultueux qui avaient pu habiter son timbre quelques jours plus tôt. « J'aurais tout donné pour que tu me mettes à l'épreuve. Une fois... J'aurais tout donné pour me rendre compte plus tôt de ce que tu représentes pour moi. »


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j. alix o'donnel.

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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeDim 11 Mar - 23:20


'something's pulling me outside to ride around in circle.'
(j'ai un crush sur lui quand il fume j'crois. et puis, rp expérimental, tu m'en voudras pas xD.)

A sa prise de parole intempestive succède le silence. Jillian n'est indéniablement pas maître de la situation, tout autant qu'elle ne possède pas cet esprit qui se dit être le sien. Son corps ne réclame qu'une présence, sa bouche qu'une tendresse, ses mains qu'une peau, et ils prennent aisément possessions d'une raison qu'elle a toujours tenté de garder intacte, brisant littéralement le cocon de haine qui s'était déjà bien effrité lors de leur dernière rencontre. Ce fracas intérieur bouleverse le silence environnant. Elle tente de respirer calmement, d'apaiser d'une volonté de fer des désirs qui se font entendre. Peine perdue. Elle est indéniablement foutue. Il avait suffit qu'elle jette des prunelles amoureuses sur cet homme pour que toutes les sensations euphoriques réapparaissent, s'emparant avec une facilité déconcertante d'un corps et d'une âme, ne lui en laissant pas la plus petite parcelle. A mesure que le silence persiste, sa passion hurle de plus en plus fort, résonnant dans son crâne, lui interdisant de se défiler, de fuir cette présence oppressante, de quitter cette illusion mensongère et éphémère. Non, Jillian. Tu n'es pas dans ce salon comme autrefois, tu n'es plus l'élève éperdument amoureuse et odieusement naïve que tu étais, cet homme n'est plus celui qui te clamait son amour éternel. Tu n'es plus qu'un esprit détruit qui se réfugie derrière des chimères abusives pour ne pas sombrer dans un monde fait de chaos et de déceptions, de lumière aveuglante et meurtrière. Deux parties d'elle s'affrontent dans son esprit, utilisant son crâne comme terrain de bataille, et elles ne cessent de s'entrechoquer tout en laissant de multiples étincelles de lumière derrière elles. L'une prône l'abandon à ses penchants, à ses désirs les plus sincères et les plus enfouis, l'autre ne jure que par sa très chère raison. Elle a la chance de posséder plus d'arguments que son ennemie, et le passé joue en sa faveur. Petit à petit, madame Raison prend le dessus, et le silence s'éternise, redevient réalité, alors que ce joli salon douillet reprend forme aux yeux voilés d'Alix.

Les secondes deviennent images. La raison tente de faire sombrer Alix de son côté. S'opposant à un coeur meurtri, elle lui impose des souvenirs douloureux qui font vaciller cette illusion d'un bonheur retrouvé. Cette trahison lui revient de plein fouet, en même temps que la douleur et le désespoir s'emparent d'elle brusquement, faisant valser ces chimères romantiques. Trop de journées passées à se lamenter, à hurler sa colère, sa peine, à songer simplement à la fin d'une idylle trop courte pour être appelée ainsi. Trop de nuits à rêver de lui, de cet homme qui s'était fait ombre et tourment, à rendre cauchemar ce qui n'était autre que la réalité. Trop de matinées à craindre l'université, à refuser de quitter ce cocon qu'était son chez elle, à s'apeurer seule de simplement le croiser dans un couloir. Trop de haine envers elle, lui, et les autres, trop de solitude, tellement même qu'elle s'était surpris à aimer ça. Et aujourd'hui, elle n'était plus digne de s'en passer, bien incapable de retrouver une vie un tant soi peu normale car bouleversée par un passé trop proche qu'elle ne pouvait pas oublier. Le moindre souvenir devint torture, à tel point que Jillian se surprit à exécrer la raison.
A cela s'oppose le désir. Une passion palpable qui courre sans cesse dans ses veines, qui fait naître frissons sur son corps autrefois immobile et insensible. Elle a trop aimé cet homme pour qu'elle ne souhaite lui mentir. Il la connait trop bien pour qu'elle n'y parvienne. Et petit à petit, ce sont les images d'un Lon salvateur qui s'emparent de son esprit et la bouleversent, la transportent vers le ciel d'une idylle parfaite le temps qu'elle a duré. Il lui a offert autant qu'il lui a repris, et elle peut se concentrer sur l'une ou l'autre de ses convictions. Alors que la première la trouble et la touche, la seconde l'emprisonne dans les bas fonds d'une douleur obscure qui ne semble posséder aucun remède. Terriblement tentateur, le désir lui souffle tendrement à l'oreille qu'il est inutile de laisser la haine s'emparer de sa vie et de son être, alors qu'elle peut choisir. Il n'est même pas question d'une seconde chance, pas plus que d'une quelconque responsabilité. Simplement celle d'une passion qui, de physique et superficielle, se fait nécessaire et désirable. De part cette présence qui aurait du l'agacer, il ne fit que lui insuffler une certitude terrifiante : cet homme se présentant ainsi à elle, dans toute sa plus grande faiblesse, avait été le seul à faire preuve d'une telle franchise avec elle. Jillian ne l'avait jamais nié, n'avait pas une seule seconde omis la raison de cet attachement curieux et spectaculaire. Une jeune femme troublée par une hypocrisie débordante et rayonnante s'était vue offrir le joyau le plus précieux de la franchise. Elle n'avait pas su le refuser. Pas plus qu'elle ne le peut aujourd'hui.

Ses mains couvrant son visage, il se fait homme à secourir. Alix aurait pu voir dans ce simple geste une nouvelle manière de se placer en victime dans cette histoire où il possédait indéniablement tous les torts, elle ne put pourtant y lire qu'une blessure atroce, une douleur qu'il partageait avec elle. Peu à peu, c'est son propre reflet qu'il lui semble lire dans cette silhouette meurtrie. C'est une identification à laquelle elle se soumet, docile, laissant vaguement et sans un au revoir la haine s'échapper de son coeur, emportant jusqu'à sa dernière valise. Il brise le silence, presque tendrement, il s'excuse, bafouille. Ses mots n'ont que peu de sens, sa voix transpire une franchise obsédante. Il n'en faut pas plus pour que sa tendresse ne prenne le pas sur sa raison, et elle se rêve déjà franchir les quelques pas qui les sépare, encercler son visage de ses mains douces et délicates, fixer son regard blessé et y lire son parfait jumeau, avant de déposer ses lèvres sur les siennes dans une étreinte sans la moindre ambiguïté. Une formule secrète de retrouvailles factices entre deux héros d'une si triste pièce. Elle sent déjà son coeur déborder d'allégresse, d'un bonheur retrouvé. Naïve, elle a presque l'impression que ce serait si simple, que par cette simple forme de bravoure et de pardon, elle saurait effacer d'un coup de brosse les trois mois de souffrances qui ont laissé tant d’ineffaçables séquelles dans son coeur aujourd'hui en morceau, ceux-ci distillés dans les étoiles. Un divertissement impossible que nul n'aurait su raccommoder. Nul autre que Lon. Et encore ... C'est d'une voix à la fois douce et emplie d'une rancœur résignée que Jillian prend enfin la parole, incapable du moindre mouvement, soumise à l'attraction incroyable que ce simple homme savait provoquer en elle. « Moi aussi, je suis désolée. J'aurais aimé être inoubliable à tes yeux, me rendre exceptionnelle. Ainsi, tu n'aurais pas mis tellement de temps à te rendre compte de ce que je représente. » Le silence reprend ses droits, alors qu'elle se lève soudain pour rejoindre délicatement la cuisine adjacente.

Elle n'est pas libérée de cette présence obsédante. Ne l'a jamais véritablement été et ne le serait jamais, certainement. Tous ses efforts ont été vains, il avait suffit d'une simple rencontre pour qu'elle l'admette, d'une seconde pour qu'elle les pulvérise volontairement afin de céder à ses passions, à cette idylle qui la terrassait de part son manque. Saisissant un verre dans un placard, elle le remplit d'une eau glacée, se servant de ce prétexte plus pour gagner un temps désormais nécessaire que pour offrir à Lon une occasion d'annihiler la drogue qui courre si sournoisement dans ses veines. Elle ne tarde pas à se maintenir quelques secondes contre l'évier, ses pensées fuyant comme les restes de cette eau, englouties par cette forte attraction. Elle ne sait plus que dire, ne sait même plus à quoi songer. Il lui offre son coeur sur un plateau d'argent, et alors qu'elle rêve d'en faire bon usage, elle ne parvient qu'à le lacérer, qu'à broyer ce généreux présent entre ses longs doigts fins, incapable de lui offrir le pardon malgré les diverses émotions qui la traversent. Verre d'eau à la main, Jillian rejoint le salon, partagée entre frayeur et stupéfaction, incapable de ne serait-ce qu'imaginer ce qu'il adviendrait de leur couple anormal, de leurs deux personnalités trop complémentaires pour être dissociées. Elle lui pose le verre sur la table, le force à capter son regard, comme une sombre manière de le forcer à faire face à ses torts. « Et moi, Lon, j'aurais tout donné pour que tu n'anéantisses pas d'une parole ce bonheur paradisiaque que nous avions si parfaitement construit, tous les deux. » Son coeur déborde de tendresse, et ses paroles se font destructrices. Ah, doux paradoxe que cette Alix ! Incapable de lui offrir un pardon auquel elle n'aspire que pleinement, et tout aussi incapable d'exiger qu'il lui laisse vivre sa vie. Pour la simple et bonne raison qu'elle n'escomptait même pas à une véritable existence sans lui. Inconsciemment, elle le laisse dans le trouble infini auquel elle avait eu le droit, autrefois, et se place ainsi à sa hauteur. Une hauteur ridicule d'égocentrisme et de fierté.

Alors qu'il en parle si ouvertement, les souvenirs de ce fameux jour où il était parti lui reviennent sauvagement en mémoires. Destructrices, elles s'emparent de son esprit, terrassent son âme, anéantissent toute vision d'un bonheur potentiel, rien d'autre qu'éventuel. Une résignation cruelle face à son sort devient le seul moyen de lutter efficacement contre sa douleur. Debout face à lui, elle bataille ferme contre ses anciennes rancunes qui ne demandent qu'à exploser enfin, exigeant maints explications à un être qui n'est pas en état d'en fournir la moindre. C'est inutile. Elle le sait, sa raison le sait aussi. Mais elle en a indéniablement besoin. C'est en affichant un sourire dégoûté qu'elle reprend la parole, d'un ton acerbe qu'elle ne se connait pas. « Tu te souviens ? On était dans ce même appartement quand tu m'as gentiment dit que tout était terminé. Tu m'as laissée là, comme une sombre conne, à me demander pourquoi. Pourquoi tout ce que j'aimais devenait le néant, disparaissait sans que je ne puisse rien dire ? Et maintenant, je n'ai même plus envie de tes explications, Lon. Simplement parce que tu n'en as pas. La peur ne s'explique pas. » La peur, oui. Peut-être que c'était ça, simplement, qui avait motivé Lon à fuir cet appartement comme sa belle propriétaire, à détruire lui même le bonheur qu'il avait su rendre sien. La peur de s'attacher à cette jeune et jolie élève, celle de perdre son emploi et sa si chère stabilité, celle encore de la prospérité, tout simplement. Peut-être que lui même se voyait tel un homme décemment voué au malheur et que, comme Jill, il avait su se résigner à son triste destin, tout en niant et en réfutant chaque voix délicates qui saurait conjurer ce mauvais sort. Les peut-être sont multiples, finalement. Alix ne veut même pas en savoir plus. Brusquement, elle s'accroupit pour se mettre à sa hauteur, le force à la regarder plus intensément que jamais en plaçant ses mains sur son visage comme elle avait tant rêvé de le faire. Ses gestes sont tendres. Sa voix l'est nettement moins, à la limite du cri. « Regarde moi Lon, merde. Arrête de ne voir que ton propre malheur que tu t'es inventé tout seul. Regarde moi vraiment et vois ce que tu as fais de moi, alors que mon seul tort a été de t'aimer. »

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bigfish

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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeMar 13 Mar - 23:31


something's pulling me outside to ride around in circle


Lon, assis sur le canapé, les mains désormais jointes sur ses genoux, fixait Jillian avec intensité, parlant sans vraiment savoir où il voulait en venir. Pour une fois, ses propos ne dissimulaient aucun faux semblant. Il parlait, simplement. Ouvertement. Sans se soucier de l'impact que ses paroles pourraient avoir sur cette fierté qu'il chérissait tant. A quoi bon ?! Il lui semblait avoir touché le fond - et bien pire encore - ce soir-là. Se présenter devant la belle Alix dans un état de défonce le plus complet... Non, vraiment, il n'aurait pu tombé plus bas. Et, derrière ce masque de sérénité et de tendresse, se cachait une haine qu'il maîtrisait parfaitement. Cette haine, c'était à lui qu'elle était destinée. Jamais encore il n'avait touché à la drogue devant Jillian, lui accordant un respect et une attention auxquels personne d'autre n'avait jamais eu droit. Et, ce soir-là, dès l'instant où son poing s'était délicatement abattu sur le pan de la porte, il avait brisé son serment. Et pourquoi ? Parce qu'au lieu de calmer son manque et de l'enfermer dans les méandres douteux de sa patience, la drogue n'avait réussi qu'à imposer un seul et unique visage dans l'esprit du professeur. Un visage ô combien magnifique. Un visage qu'il aimait et dont il ne pouvait plus désormais se passer. Ce visage, ce nom, cette personnalité s'étaient imposés dans la tête de Lockhart. Férocement. Obstinément. Associant la douceur à la douleur. Si bien que Lon n'avait pas même réussi à lutter, cédant presque avec facilité à son besoin, son désir, son erreur. Alors oui, le principal se détestait pour cette énième provocation, persuadé qu'il offrait là une raison de plus à Jill de le mépriser. Le mépris... Le regard que Jill lui avait accordé deux jours plus tôt alors qu'elle criait le dégoût qu'il lui inspirait, s'imposa lourdement dans l'esprit de Lockhart tandis qu'il dévorait le regard qu'elle lui offrait désormais. Étrange situation... Deux jours plus tôt, Jillian n'avait eu de cesse de cracher sa haine au visage de son professeur, jouant cruellement avec son amour, sa patience et son désir. Et aujourd'hui ne semblait rester de cette haine qu'une tendresse houleuse, perdue dans un esprit troublé et tourmenté. Quant à Lon... Lui habituellement si occupé à protéger son ego. Lui dont l'insupportable personnalité se voyait décuplé par la drogue. Lui qui, poussé par l'héroïne, savait se comporter comme le plus égoïste et insoutenable salaud à l'égard de sa femme. Lui qui avait lâchement céder à cette substance à laquelle il résistait depuis toutes ces années, dans l'unique souhait de retrouver un semblant de bien-être que la porte se refermant sur la belle Jillian lui avait de nouveau arraché... Oui, la drogue avait toujours eu un effet pour le moins dévastateur sur les humeurs du séduisant professeur. Ce soir-là, pourtant, la sérénité se montra particulièrement accessible et fidèle... Une fois encore, la magie d'Alix semblait opérer, offrant à Lockhart la possibilité de voyager entre haine, douleur et pondération sans prendre le risque de mélanger ces trois sentiments qui étaient désormais son quotidien et savaient habituellement lui faire péter littéralement les plombs.

Lon ne comprenait pas. Non, il ne comprenait pas la soudaine tendresse dont Jill faisait preuve. Elle avait pourtant toutes les raisons du monde - et bien plus encore - de le jeter à la porte. De chasseur rongé par l'amertume et la rancoeur, elle semblait être passé simple témoin, observant patiemment sa proie. Proie occupée à se bouffer la queue sous le regard conciliant de la seule qui aurait pu le lui en empêcher. Jillian... Un délice de complexité. Et Lockhart dévorait ce délice du regard, tentant désespérément d'en comprendre toutes les subtilités, ne réussissant qu'à se heurter à un mur de perfection qu'il ne réussirait jamais à escalader. Le professeur poussa un petit soupir devant les difficultés qui s'offraient ainsi à lui, se murant de nouveau dans le silence, incapable de trouver les mots pour expliquer sa présence. Des explications, il n'en avait pas. Mais il lui restait tellement de choses à dire, tellement de douceurs à offrir, tellement de mots à placer. Tellement... Si bien que sa soif de parole ne réussi à lui imposer qu'un mutisme profond. A quoi bon risquer des mots alors que ses yeux exprimaient avec grande aisance tout l'amour et l'affection qu'il portait à cette jeune femme ? Assis, de nouveau muet, le visage tourné en direction de la belle O'Donnel, Lon s'appliqua à faire taire ces multiples voix dans sa tête. S'il imposait déjà sa présence à Jillian, nul besoin de lui imposer son arrogance et son égoïsme, elle n'y avait déjà que trop goûté. Pourtant, tandis qu'il s'épanouissait presque paisiblement dans un silence réconfortant, Lockhart dû bientôt faire face à un sentiment autrement plus délicat : son désir. Celui-ci, cruel, machiavélique, imprévisible et tenace, s'était imposé à lui dès la première fraction de seconde où il avait découvert les grands yeux de Jillian dans sa salle de classe. Oui, Lon l'avait inexplicablement désiré dès l'instant où il avait posé les yeux sur la jeune femme et l'homme ne se risquerait certainement pas à affirmer le contraire. C'était un fait indéniable et établit auquel il se soumettait avec une étrange facilité. Peu importait... Ce désir soudain et simplement charnel n'était pas ce qui l'avait poussé dans les bras de Jill... Non, c'était une force irrationnelle, à des lieux de toute logique, qui l'avait perdu et obligé à se retrouver - pleinement - dans la chaleur des entrailles de la jeune femme. Une force impérissable, incessante et indestructible qui n'avait su faiblir, même quand Lon s'était lâchement prélassé dans le nid douillet de l'égoïsme et de la médiocrité. C'était une force qui liait affection, tendresse, désir et l'inexplicable besoin de donner à Jill tout ce à quoi Lockhart n'avait jamais eu droit. C'était une force contre laquelle le principal n'avait su lutter et y céder s'était révéler être une véritable erreur. Mais, cette faute était bien la seule qu'il ne regrettait pas et qu'il ne regretterait jamais. Cette erreur s'appelait Jillian et était, sans l'ombre d'un doute, sa plus grande réussite.

Mais bordel de merde, Jill, tu es exceptionnelle à mes yeux et tu l'as toujours été. Tu ne peux pas en douter alors que tu as su éveiller en moi des sentiments que nul autre être n'aurait su m'imposer. Tu as réussi là où même Adison, malgré sa putain d'obstination, à échoué. Tu as réussi en une fraction de seconde là où ma chère épouse échoue encore et encore après des années de vie commune. Tu m'as appris tendresse et bien-être alors que de ces deux mots, je ne connaissais que le sens. Je t'en prie, ne te reproche pas ma bêtise. J'ai été aveugle, incapable de mettre le doigt sur une évidence et quand, finalement, je l'ai comprise, il était trop tard n'est-ce pas ? Ne restait alors de cette évidence que lambeaux et douloureux souvenirs que jamais je ne saurais effacer. Et... Je dois te demander pardon, Jill... Pendant tout ce temps, j'ai essayé de t'expliquer mon amour sans réaliser qu'il me faudrait t'expliquer pourquoi je vis. Tu es devenue pas seule et unique raison de vivre, Jill... Et s'il fallait trouver une seule et unique explication à ma présence chez toi ce soir, ce serait celle-là.

Lon conserva le silence quand Jill disparue dans la cuisine. Il aurait pu répondre et tenter de la convaincre qu'il était évidemment le seul à blâmer. Alix n'avait eu aucun mal à se rendre tant inoubliable qu'indispensable, il n'avait suffit au professeur qu'une nuit en sa compagnie pour s'en rendre compte. Oui, cette demoiselle était exceptionnelle. Le professeur avait vu l'évidence - celle qui s'était si gracieusement trémousser sous son nez - mais il s'était trouvé dans l'incapacité la plus complète de la comprendre. La jolie O'Donnel n'avait été qu'une victime de l'infirmité de son principal. Une de plus. L'handicapé du relationnel avait encore fait des siennes sans que Lockhart n'ai simplement le temps d'ouvrir les yeux sur ses certitudes. C'est donc silencieux que Lon baissa un moment les yeux sur le verre soudainement atterrit devant lui, puis, sentant le regard insistant de Jillian, il releva la tête, dévisageant tendrement cette jeune femme qui ne tarda pas à reprendre la parole, assénant quelques violents coups de couteau dans des souvenirs que le professeur ne rêvait que d'oublier (désolée pour les phrases de deux kilomètres (a)). Ah, si seulement la douce Alix s'en était tenu à ses quelques paroles dévastatrices et ne s'était pas sentie comme dans l'obligation de poursuivre sur cette voie cruelle et sans pitié. Les propos qui suivirent ne laissèrent qu'une grimace triste sur le visage de Lockhart. Oui, merci Jill, Lon se rappelait très bien de la pire erreur de sa vie et n'avait nullement besoin qu'on lui le rappelle. Il se souvenait parfaitement de cette faute impardonnable commise ce jour-là ; de son manque de tact ; du visage de Jillian ; et de cette porte qui s'était brutalement refermée sur l'être aimé. Foutue porte. Et Lon se souvenait tout aussi bien de l'horreur qui avait lentement pris place dans son cœur. Un cœur brisé devant la soumission dont Alix avait fait preuve devant sa requête... Comme si, finalement, les mots de son professeur et amant n'avaient aucune sorte d'importance. Comme si la jeune femme avait eu le soudain pouvoir de le rayer - lui et leurs souvenirs communs - de son existence. Oui, la jeune O'Donnel s'était pliée à la demande de Lockhart avec une telle facilité, un tel dédain, que l'homme s'était un instant retrouvé paralysé, partagé entre le regret - cruel et fulgurant - et la douleur causé par ce départ précipité. Oui Jill, Lon se souvenait de tout ça... Ces souvenirs le hantaient chaque jour un peu plus. Des souvenirs cauchemardesques qui le savaient aussi le priver de sommeil et l'enfermer dans les torrents tumultueux du doute et des remords. Aussi, quand ces mots franchirent si facilement les lèvres de la jeune femme, le regard du principal se durcit légèrement, ses lèvres se pincèrent et, pendant quelques courtes secondes, son cœur s'arrêta de battre. Aucun malaise. Juste une souffrance atroce et peu imaginable imprégnant impitoyablement les entrailles d'un Lon qui baissa à nouveau les yeux, incapable de soutenir plus longtemps le regard amer de celle qu'il aimait.

Un instant, Lon s'isola dans son malheur, puisant inutilement un courage tout à fait inexistant dans le parquet qu'il dévisageait avec tristesse. En temps normal, le professeur aurait bondit, s'accrochant vivement à son orgueil et à toutes ces certitudes inventées de toutes pièces dont il avait le secret. En temps normal, il aurait certainement balancé quelques justifications suintantes d'hypocrisie, dans le seul et unique but d'obtenir insolemment le dernier mot. Mais la drogue était toujours là, bien présente, le clouant lamentablement au canapé, le forçant à un silence bienvenue ainsi qu'à une atroce remise en question. Non, il n'avait absolument aucun droit d'ouvrir la bouche et de se perdre dans de quelconques explications. Jillian avait raison. Il avait tort. Jillian possédait le droit de lui renvoyer toutes ses erreurs en pleine gueule. Il ne pouvait que s'efforcer de les accepter. C'était aussi simple que ça. Pourtant, Alix ne laissa pas son ex amant seul avec cette paix et ce réconfort qu'il recherchait vainement sur le sol immaculé. Non, c'était bien trop facile. Aussi la demoiselle préféra-t-elle le mettre face aux conséquences de ses actes une bonne fois pour toute.

La présence de Jill accroupit devant lui se fit d'abord réconfortante tandis que Lon goûtait pleinement au contact des mains qu'elle déposait délicatement sur son visage. Relevant très légèrement la tête, il ancra profondément son regard dans le sien et, subissant une fois encore les paroles de Jillian - dégueulantes de vérités - il sombra dans la désillusion. Qu'avait-il fait ? Longuement, le principal fouilla ce regard offert, cherchant et comprenant soudain l'atroce douleur qui y habitait. Elle avait raison. Il s'était trop longtemps enfermé dans son propre désespoir. Il s'était trop souvent replié sur lui-même. Il avait pensé voir la souffrance d'Alix, mais, finalement, il s'était une fois de plus égaré dans les méandres et l'égocentrisme, se persuadant qu'il était le plus à plaindre. Jillian avait sombré et cela, il venait tout juste de le comprendre. Sa propre douleur était invivable. Celle de Jill semblait inqualifiable. Et cette douleur, il en était responsable. Longuement, Lockhart dévisagea la belle O'Donnel, tentant désespérément de la libérer de cette souffrance. Mais le mal était fait et il n'était désormais plus que le malheureux témoin d'un mal qui avait fait d'Alix son nid. Un nid cruel. Un nid sournois et impitoyable de peine et de chagrin.

Lon ne les sentit pas venir. Non, il ne sentit pas ces larmes embuant peu à peu son propre regard. Pleurer était un terme qu'il ne connaissait plus depuis l'enfance ; c'était une chose dont il n'était plus capable. Du moins était-ce une énième certitude que Jillian s'occupa de démanteler. Lockhart mis quelques courtes secondes à comprendre... Pourquoi cette soudaine chaleur au bord de ses paupières ? Pourquoi cette boule montante au fond de sa gorge ? Pourquoi l'image d'Alix s'était faite moins nette tout à coup ? Les larmes ne coulèrent pas, se contentant de rester bien sagement dans les yeux rougis du professeur, s'offrant pleinement au grand regard de la jolie O'Donnel. Et, quand l'homme comprit finalement ce que la douleur de Jillian venait de provoquer, il s'échappa de l'emprise de celle-ci et se leva vivement, la drogue le libérant brutalement de son emprise. Sans un regard à la jeune femme, il se dirigea vers la fenêtre et prit grand soin de fixer une horizon invisible derrière le rideau nocturne. Non, il n'avait pas le droit. Il n'avait pas le droit d'imposer à Jill cette souffrance atrocement évidente. Debout face à la fenêtre, Lon fourra négligemment les mains dans ses poches, tentant de retrouver ce semblant de dignité dont ces larmes traîtresses venaient de le priver. Il se l'était promis... Il s'était promis de ne plus la faire souffrir... Elle venait de lui montrer que c'était trop tard. Il l'avait blessé à jamais. « Pardonne-moi, Jill. » Lentement, Lon s'était retourné, faisant de nouveau face à la jeune femme, le visage imprégné de sincérité. Jusque là, il n'avait jamais pensé devoir s'excuser pour ce qu'il avait fait, pensant son repentie tout à fait évident. Désormais, il n'était plus sûr de rien et si leur histoire devait s'arrêter là - définitivement - alors il voulait que Jillian sache à quel point il regrettait. Si cela pouvait l'aider à poursuivre sa route... « Pardonne-moi, pour ce que je t'ai fais. » Il n'y avait guère plus à ajouter. Lon se doutait bien qu'Alix ne lui accorderait aucun pardon avant longtemps et que sa rancune continuerait longtemps à hanter son coeur. Il lui offrait là pourtant le choix... Le choix de lui offrir son pardon ou non. Ce qui, quand on connait bien Lon Lockhart relevait presque du miracle.

L'homme se mouva enfin, quittant la chaleur glaciale de la fenêtre. Lentement, il s'approcha à nouveau de Jill, l'incertitude marquant ses traits tourmentés. La drogue se faisait tenace et décuplait chacune de ses émotions, barrant son visage de multiples sentiments contradictoires. Seules la colère et l'irritation semblaient absentes à ce tableau. Nouveau miracle. « Et... Plus d'explications, n'est-ce pas ? Soit. » Le visage neutre, un très discret sourire hanta un moment le beau visage du professeur, avant de disparaître de nouveau. « Il reste pourtant tant de choses que tu ignores et que tu mérites de savoir... » Décidément... Ce cher Lon devrait céder plus souvent au délicieux attrait de l'héroïne. Pour la première fois depuis que Jillian était réapparue, l'homme avait troqué le je pour un tu franc. Il s'était finalement oublié, lui et son insupportable égocentrisme, pour accorder à Jill toute l'attention qu'elle méritait. Aussi céda-t-il bientôt à l'insupportable attraction que celle-ci exerçait sur lui. Oui, derrière cet océan de tristesse et de haine qu'il se vouait à lui-même, se cachait un désir bien palpable auquel il n'aurait pas céder si la drogue ne le poussait pas à une proximité dérangeante. Plongeant ses yeux encore rouges dans les prunelles de la jeune femme, il poursuivit, la voix partagée entre amertume et tendresse. « Et finalement, je ne sais pas si je dois ou non te remercier, Jill... J'ai longtemps pensé que l'amour n'était rien et grâce à toi, j'ai réalisé que l'amour était tout. » Lon luttait. Lentement, obligeant son désir à calmer ses ardeurs, il contourna la jolie O'Donnel, ordonnant à son regard de quitter les douces prunelles de celle-ci. Le plancher. Les murs. Le canapé. Le fauteuil. La télé... Tout y passa avant que le professeur n'ait d'autres choix que de reporter son attention sur la belle Alix. Désormais dans son dos, il lui glissa quelques mots à l'oreille. Des mots qui auraient pu sonner comme un adieu si la sensualité avec laquelle il les prononça ne s'était pas taper l'incruste dans le son de sa voix. « Tu es si loin d'être quelconque... » Sa voix se fit un murmure alors qu'il ajoutait, presque suppliant, la douleur assassinant son cœur aussi sûrement que le désir le faisait battre. « Je t'en supplie, Jill, ordonne-moi de partir. Le simple fait d'être seul avec toi et de ne pouvoir te toucher est une véritable torture. S'il te plaît, prends ta revanche et demande-moi de quitter ces lieux... Aussi inacceptable que cette affirmation puisse-t-être c'est une décision qu'il m'est impossible de prendre seul. S'il te plaît, fou moi dehors avant que cette putain de drogue ne m'oblige à faire d'autres erreurs. »


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j. alix o'donnel.

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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeMer 14 Mar - 16:24

'something's pulling me outside
to ride around in circles.'
Le véritable amour... Alix s'était longtemps demandée à quoi il pouvait ressembler. Petite, elle rêvait du prince charmant qui viendrait terrasser le dragon de l'Hypocrisie pour l'enlever à cette paradisiaque prison et lui offrir une vie toute en simplicité où elle se sentirait bien. Elle s'imaginait un homme fort, beau, grand, gentil, généreux et galant, celui qui hantait les rêves de dizaines de milliers de petites filles impatientes. En grandissant, cette utopie se transforma peu à peu, et devint inexistante. Alix ne fit jamais dans la demi-mesure. Alors que l'amour devait d'abord se manifester sous les traits de l'Homme parfait et nul autre, il finit par n'être plus qu'une chimère derrière laquelle on ne pouvait que s’essouffler sans jamais l'atteindre. Elle avait cessé de le chercher. En abandonnant ses espoirs, elle était devenue une femme incapable d'offrir la moindre valeur aux sentiments humains. A ses yeux, ils étaient faiblesses. Et elle n'était pas faible. A quoi bon se compliquer la vie en tentant de préserver l'amour, si l'on peut se contenter d'un bout de bonheur en compagnie d'êtres différents ? Les hommes s'étaient multipliés sans qu'aucun ne se révèle être la perle rare, et Alix avait fini par apprécier cette situation. C'était si bon de se prélasser dans une mare d'hypocrisie, à son tour, de laisser aux faibles la tâche ardue de la sincérité.. Oui, elle avait réellement apprécié cette partie de sa vie où son esprit et sa conscience l'avaient définitivement abandonnée, au profit d'une débauche qui se faisait appréciable. Elle avait aimé n'avoir plus à penser avant d'agir, pouvoir exécuter le moindre de ses désirs sans craindre aucune responsabilité. Elle était jeune, belle, promise à un avenir brillant, et ses parents possédaient la richesse et la renommée. L'amour, et tout ce qu'il implique (douleurs, peurs, déceptions...) s'était fait absent de sa vie, et après en avoir tant rêvé, elle s'était mise à craindre qu'il ne vienne bouleverser cette vie de sensations à laquelle elle s'était adonnée avec si grand entrain. Elle n'était plus terrifiée que par la vision de son prince chevauchant à travers plaines pour la retrouver et la voler à cette existence dorée. Elle aurait aimé que sa vie toute entière ne ressemble qu'à ça, et ainsi, ce romantisme niais qui l'avait autrefois caractérisée n'avait plus jamais montré le bout de son nez. Il avait disparu, anéanti petit à petit par chaque homme violant l'intimité de la jeune femme, et son esprit s'était fait d'acier à mesure qu'elle y prenait du plaisir.

Finalement, l'homme qui l'avait enlevé de cette vie qu'elle s'était pourtant choisie n'avait rien d'un prince charmant. Il n'était ni excessivement galant, ni incroyablement généreux, pas plus qu'il n'avait terrassé le moindre dragon pour la secourir. Il avait juste été là. Simplement lui même, sans faste, sans paillette, il s'était montré sous son véritable jour et n'avait jamais cherché à lui mentir. Il lui avait permis l'envol en lui rendant les ailes qu'elle s'était elle même brûlée, en choisissant la débauche à l'espoir qui était sien. Elle avait pris beaucoup de plaisir à l'enterrer, l'empêchant de ne serait-ce qu'espérer quitter ce tombeau éternel et pourtant Lon était parvenu à le lui rendre. Elle n'avait jamais su comment, n'avait jamais compris ce tour de magie spectaculaire dont il ne lui révélait rien. Elle l'avait simplement apprécié à sa juste valeur, comme sa manière bien à lui de signifier sa présence. En quelque sorte, il s'était fait sauveur, et avait su en quelques jours se rendre indispensable à la vie d'une femme pourtant pauvre en sentiments. Il lui avait rendu un service innommable dont jamais il ne saurait comprendre le véritable sens. Jillian apprit ainsi à connaître un monde de sensations, d'émotions, un monde de troubles, de faiblesses offertes et de tendresses auquel elle avait cessé de croire depuis bien longtemps. Elle s'ouvrit à lui comme jamais elle ne fut capable de le faire. Mieux qu'un prince charmant, il devint un meilleur ami, un frère, un père, un amant, un amour. Un tout. Un tout auquel elle avait offert sa vie sans compromission, à qui elle avait attribué une confiance inconcevable, et qui n'avait pas su saisir sa chance. Elle lui avait offert son coeur comme s'ils leur appartenaient à eux deux, et il était parti en prenant bien soin de l'écraser sauvagement. Sa raison s'était faite sienne, et elle était devenue intransigeante en voyant se retirer une part d'elle même. Ses sentiments se troublèrent, se modifièrent, pour ne plus symboliser que douleurs et désolations. Une souffrance d'autant plus grande qu'elle s'en savait en partie responsable, et qu'elle haïssait sa naïveté de s'être faite si omniprésente. Cet homme su lui offrir un bonheur sans faille, un ciel d'un bleu limpide où ne s'arrêtait jamais le moindre nuage, mais il parvint aussi à briser son joli coeur qu'elle voulait d'acier, lui apportant un malheur considérable à la hauteur de l'Enfer. Elle aurait aimé y plonger toute entière, persuadée que même la torture physique ne pouvait égaler celle qu'elle ressentait au plus profond de son âme détruite.

La haine qu'elle disait ressentir à son égard, toutefois, n'était qu'une douce illusion, une jolie brume qu'elle entretenait savamment pour cacher les débris qui restaient de cet amour perdu, et qui ne demandaient qu'à se reconstruire. Alors que son coeur était foutu, son affection, elle, restait presque intacte, et cette simple certitude détruisait allégrement son esprit et sa raison. Elle ne comprenait pas. Ne se comprenait pas. Cet homme avait détruit avec une aisance inconcevable ce qu'elle avait mis tant de temps à construire. Il avait anéanti sa fierté, brisé ses espoirs, enterré ses ambitions. Et malgré tout ça, malgré le monceaux de ce qu'elle avait à lui reprocher, elle aimait toujours cet homme et un regard sur lui avait suffit pour qu'elle le comprenne. Elle n'avait jamais cru à l'amour éternel, au seul homme dans la vie d'une femme. Elle avait toujours pensé que l'on pouvait aimer à plusieurs reprises, qu'une affection si grande n'était pas unique. Oh combien elle s'était trompée ! L'infini même ne saurait combler tout l'amour qu'Alix réservait au simple usage de ce type sournois et cruel. Oui, elle était encore et toujours irrévocablement amoureuse de lui, et jamais n'oserais affirmer le contraire. Elle savait pourtant aussi que cette affection, si puissante et éternelle soit-elle, ne suffirait pas à combler tous les trous béants qui s'étaient creusés dans son coeur, au fil des jours, des semaines, des mois. Cette histoire avait apporté à Alix un nombre incroyable d'émotions, de joies comme de souffrances, d'amour surtout. Des sensations qui, pour la plupart, persistaient aujourd'hui. Pourtant, cette histoire était irrévocablement finie. Elle le savait parfaitement. Sa raison le lui insufflait sans cesse tel le petit ange qui tambourine dans la tête et qui s'oppose au diable. 'Jillian, c'est terminé. C'était beau, c'était fini.' Cette histoire aurait pu se décliner de diverses façons. Elle aurait pu ne devenir plus que charnelle, mais Alix se savait bien assez faible pour tolérer de ne posséder plus que le corps de cet homme qu'elle connaissait par coeur et dont elle avait autrefois marqué chaque parcelle de son âme. Elle aurait pu reprendre là où elle s'était arrêtée, mais ça, elle ne l'accepterait pas. Que serait leur histoire sans la confiance, sans l'impression que la terre aurait beau exploser, que le monde pourrait mourir, cela n'aurait pas la moindre importance puisqu'ils seraient ensembles ? A quoi bon dénaturer ainsi une idylle si intense ? A quoi bon risquer de souffrir à nouveau ? Non, elle n'avait pas la force de jouer ainsi avec le feu. Ne l'avait jamais eue.

Là pourtant, elle n'avait plus le choix. Du bureau morne et froid du principal à l'université, nos deux protagonistes passaient au salon douillet et chaleureux d'un grand appartement à Arcadia. La haine se transformait en douce et délicate tendresse. Le désir de faire mal devenait celui de faire éclater les vérités, aussi affolantes soient-elles, de mettre des mots sur le mal-être qui était le sien devant celui qui en était à l'origine. Ainsi, c'était à elle de se montrer égoïste, de mettre à exécution ce qu'elle voulait faire depuis trois mois sans avoir le cran ou la fierté de s'y rendre, craignant tant pour les pansements fragiles de son coeur que pour ceux de sa raison. A cet instant précis, elle ne pensait plus à Lon, mais simplement à ce qu'elle voulait faire, à ce qu'elle pouvait faire, et à ce qu'elle devait faire. A elle, à elle, et encore à elle. Peu lui importait de lire la contrariété sur le visage de Lockhart, tant que son esprit en ressortait apaisé. Elle était persuadée que les sentiments avaient déserté son coeur pour laisser la place à la vérité, la seule, qui elle, ne tolère pas de compromission. Pourtant, elle ne put s'empêcher de frissonner lorsque les yeux de son amour s'embuèrent, alors qu'elle encerclait toujours son visage de ses mains. Il prenait indéniablement conscience de vérités qui lui avaient échappé, et affichait sa douleur aussi clairement qu'il ne l'avait jamais fais. Un infime éclair de regret traversa l'esprit de Jillian, qu'elle écarta d'un revers de la main factice. Il n'y avait pas de place pour de tels sentiments dans cette scène à la fois tragique et pathétique. Alix s'était fixée un but, et n'en démordrait pas. Lon ne tarda pas à s'extirper de cette emprise physique qu'elle possédait sur lui en se relevant brutalement pour s'approcher de la fenêtre. A son tour, elle se releva pour reprendre une posture décente, les yeux définitivement secs, l'esprit en larmes. Elle ne voulait pas le faire souffrir. Elle aspirait certes à le mettre devant les conséquences de ces actes irréfléchis, et même si cela impliquait de le torturer de la sorte, elle était prête à le faire. Néanmoins, cela n'empêchait pas son coeur de battre aussi vite pour lui, son esprit de n'être empli que de son image, que de ses paroles, sa raison de lui envoyer de mauvaises ondes de regrets. Même son corps se liait contre elle pour qu'elle cesse de s'en prendre ainsi à cet homme plus fragile qu'il n'y paraissait aux premiers abords, mais Alix en était définitivement incapable. Elle avait quelques rancunes à mettre au clair.

Ses excuses vrillèrent ses oreilles, se firent échos dans sa tête. Subitement, il lui semblait entendre ce à quoi elle aspirait depuis des mois. Des regrets, enfin, clairement exprimés. Un pardon enfin affiché, malgré la fierté insurmontable qu'était celle de Lon. Elle avait conscience qu'elle devait graver ses paroles dans son esprit, car elle savait mesurer la chance qu'elle avait de les avoir entendues un jour. Il n'était pas homme à se faire pardonner. Il n'était pas homme à reconnaître ses erreurs. Seulement celui à les faire, encore et encore, enchaînant les stupidités, incapable de se rendre compte du mal fait aux autres. Oui, il n'avait vraiment rien d'un prince charmant, d'un amour idéal. Jillian était néanmoins parvenue à tolérer, à apprécier même la liste non-exhaustive de ses défauts, à force de le connaître. D'apprendre à le connaître. Il lui avait semblé pouvoir voir la vérité dans ses yeux, lire ses sentiments dans son visage. Imaginer ses pensées, même. Oui, elle avait vraiment cru qu'elle le connaissait, à un point même de non-retours, cet homme devenant un essentiel, un idéal. Même cette certitude, Alix avait du la renier après son départ. Si elle l'avait véritablement connu, alors elle aurait du s'attendre à sa fuite. S'y attendre... et peut-être l'éviter.

Lon ne tarda pas à se rapprocher d'elle, faisant de nouveau bouillonner ce désir qu'elle tâchait du mieux possible de canaliser au fond de ses entrailles. C'était inutile d'y céder, elle ne saurait se contenter de si peu. Elle avait trop souffert pour offrir à cet homme une nouvelle chance, alors que les circonstances restaient indéniablement identiques. Elle ne saurait s'impliquer dans cette relation étrange qu'elle jugerait éphémère, et ne saurait pas non plus vivre cette histoire sans se questionner sans cesse sur la pérennité de leur liaison. Elle voulait plus, jugeait que leur amour méritait bien plus que si peu de choses. Mais surtout, surtout, elle refusait de laisser ses désirs dicter sa conduite, mettre à genoux sa raison comme sa conscience. Pourtant, lorsque Lon se glissa dans son dos, elle ne put empêcher un nouveau frisson de s'immiscer sur sa nuque, parcourant son dos avec rapidité. C'était dingue, c'était fou. Le désir qu'il savait faire naître en elle était unique, inconcevable, éternelle. Il n'avait pas changé, alors que trois longs mois avaient passé, pire encore, il était devenu manque. Et là, alors que le personnage principal de ses pensées les plus obscènes murmurait à son oreille, alors qu'elle sentait son souffle contre sa nuque, qu'une douce chaleur venait s'emparer de son corps tout entier, elle aurait pu mourir pour un baiser, pour une caresse, pour une tendresse. Sa tête tomba très légèrement en arrière alors qu'elle sentait ses dernières résistances faiblir, bien incapable qu'elle était de lui ordonner un départ précipité. Oui, indéniablement, elle aurait pu tout donner pour ses mains sur son corps, sa bouche sur la sienne. Enfin ... si cette pute de fierté ne s'était pas réveillée en gonflant plus encore son égo. « Non. » Simple murmure sans destinataire, cette évidence n'avait pour but que de barrer d'une grosse croix rouge l'énorme tentation qui ne cessait de clignoter dans son esprit, faisant vaciller son corps sous le poids de ce désir trop conséquent pour être satisfait. Simple manière d'éloigner cette tentation, elle se retourna, faisant face à Lon, avant de s'assoir de nouveau sur le fauteuil où elle s'était installée au début de cet échange. « Non Lon, tu me sais parfaitement incapable de te demander de partir de ce salon, ou de sortir de ma vie. Car finalement, c'est du pareil au même... » Son ton se voulait neutre, mais elle savait que Lon ne serait pas dupe. Sa tentation était évidente. Les frissons de son corps auraient pu en attester, tout comme cette chaleur subite qui s'emparait d'elle.

Confortablement installée sur ce fauteuil qui lui servait de rempart, les jambes élégamment croisées, le regard hautain, elle tentait de cacher le moment de trouble qui avait été le sien. Elle savait ses efforts vains, mais elle priait pour que Lon, dans cet état dans lequel la drogue l'avait plongé, n'ai rien remarqué. Obtenir des assentiments par ce jeu là était indéniablement trop facile. Dans toute sa plus grande faiblesse, Alix était incapable de refuser un baiser, de jouer la carte de l'indifférence devant une caresse. Et même si une partie d'elle haïrait Lon au plus haut point de ce servir de cet affaiblissement qu'il était le seul à savoir faire naître en elle, une curiosité ne pouvait s'empêcher de pointer le bout de son nez, faisant osciller la balance. D'un côté la raison, d'un autre le désir.. Après tout, Jillian devait le lui reconnaître, nul homme n'avait su lui offrir autant de plaisirs tant émotionnellement que physiquement, d'autant qu'il l'avait marqué au fer rouge avant de la laisser seule sur le bord d'une route déserte. Depuis, elle n'avait plus vu le moindre gentleman, étant parfaitement indifférente à la moindre avance, incapable de laisser de nouveau ses désirs guider ses pas, obnubilée simplement par l'absence de son amour et sa propre détresse. Depuis Lockhart, elle n'avait plus vu le moindre intérêt aux autres. Quant on a vécu avec le plus complexe et le plus pertinent des hommes, pourquoi s'encombrer de sous-fifres qui ne sauront que nous décevoir ? C'est presque d'une voix tendre, tout en le fixant dans les yeux qu'elle reprit, plus calme et détendue que jamais. « Tu es l'amour de ma vie Lon, c'est indéniable. Jamais je ne saurais aimer quelqu'un comme je t'ai aimé. Je serais même prête à te pardonner toutes ses souffrances. Mais cela ne suffit plus aujourd'hui. Je te l'ai déjà dis, nous avons essayé, et nous avons échoué. A moins, peut-être, que tu ais quelque chose d'autre à m'offrir que des baisers volés... » Ah, douce lueur d'espoir qui, aux yeux de Jillian, paraissait idyllique, chimérique et surtout, impossible. (Impossible n'est certes pas français, mais il est américain -out-.) Visiblement, cette scène là était placée sous le signe de la sincérité, et elle lui ouvrait son coeur avec la même facilité qu'elle aurait pu le faire trois mois plus tôt.

Alix devait l'avouer : cette instabilité que Lon lui promettait avait contribué à la séduire, au départ. Alors qu'elle n'éprouvait pour lui que les sentiments d'un début de liaison, ceux qui font vibrer le corps d'une drôle d'adrénaline, cette situation lui plaisait. Pire encore : elle réveillait en elle des désirs fous et inconcevables. Néanmoins lorsque l'Amour, dévastateur, était entré en scène, cette instabilité ne fut plus qu'une cage dans laquelle on avait emprisonné leurs sentiments. Elle ne désirait plus de secret, voulait avouer son amour au monde entier, voulait afficher son bonheur telle une gamine fière de son nouveau jouet. Elle souhaitait simplement, du plus profond de son coeur, pouvoir sortir avec son amour sans qu'ils n'aient de questions à se poser. Plus que ça encore, elle avait fini par ne plus supporter qu'il soit marié. Le savoir vivant avec une autre la faisait mourir de jalousie, les imaginer tous deux dans leur grand lit conjugal lui donnait la nausée, admirer à chaque caresse cette alliance clinquante qu'il portait toujours à son doigt lui donnait envie de butter dans d'atroces souffrances l'autre salope garce d'Adison... Bref, elle aimait cet homme, et acceptait même pour cela son épouse. Toutefois, elle ne saurait plus le faire, aujourd'hui. Et elle avait parfaitement conscience que le divorce n'était pas dans les projets de ce gentleman. Jillian se releva presque brusquement, et s'approcha de lui à nouveau, comme prise d'un soudain désir de jouer avec le feu, faisant claquer ses talons sur le parquet de son salon. C'est dans un nouveau murmure sensuel à son tour qu'elle répliqua, tendrement amoureuse : « Je refuse d'être l'élément perturbateur dans ta vie, de n'être qu'une ombre à ta femme, qu'un obstacle à ton emploi. Je veux être ta vie. » 'Mais ça, tu ne peux me l'offrir Lon. Dommage.. Alors oui, tu peux partir. Quitter ce salon et quitter ma vie. Je ne t'oublierais jamais, mais je vivrais quand même. Sans toi. Une vie dans un absolu néant, privé de ta lumière.' Seul le silence suivit cette évidence. Elle était bien incapable de prononcer des adieux. Le sera toujours tant qu'il s'agira de Lon.
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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeSam 17 Mar - 13:19


something's pulling me outside to ride around in circle


pourra de chez POURRAVE ! bon je te préviens c'est de la pure daube... j'avais eu une idée lumineuse hier pis du coup j'aime pas du tout ce que j'en ai fais... sorry t.t bon courage pour la lecture de cette daube ! lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  945058907

Lon ne jouait pas. Il avait, devant lui, l'objet de son désir, l'être qu'il s'était désormais juré de protéger jusqu'à la fin de ses jours, celle qui avait su éclairer les abysses dans lesquels il vivait d'une douce et fascinante lueur d'espoir et de tendresse, celle qu'il aimait éperdument, sans faux-semblant, sans artifice. Alors non, il ne jouait pas. Il ne jouait plus. Le professeur se savait incapable de résister longtemps à la force que cette passion charnelle exerçait sur chaque nerf, chaque muscle, chaque organe de son pauvre corps. Alix s'était sournoisement chargé de le lui prouver, cinq mois plus tôt, quand elle avait débarqué dans son bureau dans le seul but de le séduire. Elle lui avait prouvé qu'il était inutile de résister, puisque que, tôt ou tard, ce foutu désir finirait inévitablement par prendre le dessus et le mènerait très sûrement à une erreur qui n'en était pas une. Bon évidemment, notre détraqué de Lon s'était démerdé pour transformer ce destin passionné en une farce atroce perlée de regrets et de remords. Mais c'était Lon... Et on ne le changerait pas. Du moins, pas si facilement. A cet instant pourtant, l'homme ne semblait que guère enclin à se soumettre à cette soif insatiable que Jillian avait faire naître dans chaque fibre de son corps. Bien sûr, le principal n'avait pu résister à la tentation et, aidé par les drogues, n'avait réussi à conserver une distance convenable avec son élève, mais ses mains restaient néanmoins sagement à leur place, comme obéissant à un ordre dont Lockhart n'était pas le quémandeur. Un ordre qui ne lui venait ni de l'esprit, ni de la raison et encore moins du corps. Un ordre inexplicable simplement lié à une promesse qu'il s'était faite deux jours plus tôt. Il ne la ferait plus souffrir. Ses mains, ses doigts, sa bouche et tout le reste resteraient donc patiemment là où Jill ne saurait jouir de leur douceur (a). Seule restait donc ce regard tendre, passionné, habité par une flamme délicate, que l'homme offrait le plus décemment du monde à la jeune O'Donnel. Un regard que Lon maîtrisait avec plus de difficulté que tout le reste, refusant tout bonnement de voir cette douce flamme se transformer en brasier incontrôlable de désir et d'amour. Hélas, Jill ne semblait que peu décidé à lui facilité la tâche.

Lon s'était lourdement attendu à ce que Jill lui offre finalement la possibilité de quitter ses lieux. Une possibilité qu'il n'aurait pu observer que d'un œil assassin, mais qui le libérerait finalement des entraves de son désir. Un désir qui lymbait sournoisement son regard et l'empêchait de comprendre cette situation hantée de paradoxes et d'une soif inassouvie. Non, le professeur ne comprenait pas. Il ne comprenait ni le comportement de Jillian, ni le sien. Il ne comprenait pas la soudaine gentillesse de la jeune femme, ni sa propre patience. Il ne comprenait pas ce qu'il faisait ici et les raisons qui avaient pu pousser la belle O'Donnel à le laisser entrer. Des questionnements qui resteraient sans réponse sans que Lon n'y cherche une quelconque explication. C'était inutile... Ces questions ne possédaient pas l'ombre d'un intérêt et cela, il l'accepta avec une étrange facilité. Ce qu'il eut plus de mal à accepter en revanche, ce fut la réponse de son élève à sa supplication. Un 'non' ferme et sans équivoque s'échappa des lèvres de la jeune femme tandis que les battements du cœur de Lon doublait soudainement d'intensité. Partagé entre désir et tourments, ce 'non' donna au professeur l'impression d'être cloué au pilori. Un homme incapable du moindre mouvement, condamné à observer la Tentation en personne se mouvoir sournoisement devant son regard. Ô douce et cruelle condamnation. Serrant perceptiblement la mâchoire, Lockhart lutta longuement, très soucieux de conserver cette place qui était la sienne. Jill venait de le prouver : elle savait se montrer impitoyable et d'un sadisme sans nom. Savait-elle réellement contre quelle passion il se battait ? A cet instant, il en doutait.

Lon libéra ses dents de la douleur fugace causée par la contraction de ses mâchoires et observa avidement Jill quand celle-ci se retourna pour s'asseoir de nouveau dans le fauteuil. Sans le savoir, la jeune femme venait d'offrir à son professeur quelques précieuses secondes de répits. Inspirant aussi profondément que discrètement, Lockhart écouta, non sans une certaine amertume, les propos de la jeune femme. Par deux fois, l'homme lui avait proposé de prendre sa revanche. Par deux fois, Alix s'était emparé de sa rancoeur et n'avait su offrir à son ancien amant ce à quoi il aspirait, préférant le pousser dans les méandres infinies du regret plutôt que de s'accroupir à sa hauteur et lui facilité la tâche. A l'évidence, Jillian prenait un pied d'enfer à laisser Lon se prélasser dans la boue, tout en lui hurlant avec une haine passionnée de se sortir seul de la merde dans laquelle il s'était vautré. Et Lon ne savait alors sur quel pied danser, incapable de comprendre pourquoi et comment une telle situation pouvait à la fois le faire sourire et le mettre dans une rage sourde et incontrôlable (non non il est pas maso (a)). Immobile donc, le principal posa un œil perlé d'incertitude sur la demoiselle, l'observant avec une passion non dissimulée et cette éternelle tendresse dont il n'avait cessé de la couvrir depuis son arrivée. Comme si le temps lui était désormais compté et que, chaque seconde de sa pauvre vie, il les passerait désormais à aimer l'être cher. Jill pourtant, semblait fermée à toute cette affection évidente, plongeant son ancien amant dans une profonde perplexité. Enfermée dans une neutralité profonde et dérangeante et pourtant incapable de demander à Lockhart de quitter ces lieux... Paradoxe ou simple plaisir de faire ramer celui qui l'avait fait tant souffrir ? A cet instant, Lon n'aurait su choisir...

Ah Jill ! Si prompte à mettre son professeur dans l'indécision et l'échec. Cruellement, la jeune femme venait de mettre ce cher Lockhart devant les dures réalités contre lesquelles leurs sentiments respectifs devaient lutter, lui rappelant sournoisement que un, il était marié. Que deux, Jill était son élève. Et que trois, c'était justement ces deux raisons qui l'avait poussé à se séparer de la seule personne qui avait su le rendre heureux. Simple. Concret. Magnifique résumé, Jill. De quoi titiller l'affreuse susceptibilité de ton cher et bel ex amant. De quoi le mettre dans l'embarras et le laisser au creux des vagues d'une mer tumultueuse et inhospitalière. Ce Lon... Si piètre nageur. A nouveau, les mâchoires du professeur se crispèrent, creusant violemment ses joues. Sa contrariété fut soudainement évidente, bien que, rien dans son regard ne puisse trahir une quelconque amertume. La jeune femme ne laissa pourtant que guère le temps à Lockhart de s’apitoyer sur cette question éternelle et lui imposa une soudaine proximité que l'homme pu accueillir avec un certain étonnement. Etonnement qui... Ne dura pas.

Inévitablement, le comportement de la belle Jillian ramena Lon cinq mois plus tôt quand, la Jill joueuse n'avait qu'une seule et unique chose en tête : se taper son séduisant professeur de littérature dans l'unique but de remporter un défi puéril et sans imagination. L'imagination, Alix fut la seule à en avoir quand, poussée par le jeu, elle craqua une allumette dans le regard de son principal et y alluma un feu tendre et chaleureux, soufflant bien-être et félicité dans une vie qui, jusque là, n'avait connu qu'intolérance et mépris. Immergé dans ses souvenirs, Lon laissa son visage de fracturer en un tendre et délicieux demi-sourire qu'il offrit sereinement à la jolie O'Donnel. L'homme pouvait sentir le sang battre fougueusement ses tempes tandis qu'une étrange évidence prenait place dans son esprit. Pendant trois longs mois, il s'était oublié... Oui, il avait oublié qui il était ; qui elle était ; qui ils étaient. Il avait mis de côté tous ces souvenirs passionnés pour s'apitoyer sur son sort, sans même penser que la jeune Jillian se livrait elle aussi à une calvaire peu concevable. Ces trois derniers mois, il avait agis comme l'homme qu'il n'était pas. Ces trois derniers mois n'étaient pas lui. Ce n'était pas eux. Eux. Ce eux résonna longuement dans la tête du principal comme un nous désormais inaccessible. Si inaccessible qu'il avait été pour Jill au départ. Si inaccessible qu'elle avait été par la suite. L’inaccessible... Telle une frontière invisible que tous deux se plaisaient tant à franchir, sans même daigner un regard en arrière. Leur relation n'avait été jusque là qu'un enchevêtrement monstre d'erreurs et d'interdits et s'était portée à merveille jusqu'au jour où cette putain de raison s'était tapée l'incruste dans l'équation. Raison de merde. Alors pourquoi ? Pourquoi, hein ? Pourquoi se fondre dans ce désespoir innommable, ces regrets infinies et cette incompréhension mutuelle que Lon rêvait d'assassiner à coups de pelle ? Raison de merde, telle semblait être le véritable fautif. A l’échafaud, cette inacceptable raison, cette intruse malfaisante ! Oublions-là cette raison... Oui, oublions-là, telle semblait être l'invitation de Jillian. Soit... Jill voulait jouer. Ils joueraient.

Un instant, Lon se rappela qui il était avant de connaître Jillian. Il était cet être détestable, hypocrite, insolent et intolérant. Il était ce monstre de cynisme, cet homme intraitable et si peu ouvert à la conversation. Il était ce mystère personnifié, ce monstre de charisme, cette élégance désinvolte. Il était l’inaccessible, le professeur marié, centre de toutes les rumeurs et bien plus encore. Et, à côté de ça, il y avait cette tendresse inimaginable dont il avait su couvrir Alix. Elle était la Belle. Il était la Bête. Et, un moment, il avait semblé l'oublier. La belle O'Donnel venait pourtant de lui rappeler qui il était et, à l'évidence, malgré tout ce qu'elle lui reprochait, c'était ce Lon là qu'elle aimait et appréciait et non pas ce Lon qui n'avait su faire de son nid que le malheur, seulement capable de s'apitoyer sur son propre sort, incapable de retrouver ce sourire inlassablement mutin que Jill avait créé sur ses traits. Oui, Jill lui rappelait soudainement qui il était. A son tour de lui rappeler qui elle était. N'était-ce pas là la plus chose qu'il puisse lui offrir ? Non... Jillian n'était pas cette personnification de la tristesse. Elle n'était pas cet ange déchue incapable de regagner les hauteurs. Elle n'était pas cette jeune femme soumise au désespoir. Non, ce n'était pas Jill. Lon lui avait voler l'essence même de ce qu'elle était, c'était donc à lui de la lui rendre désormais. Et si, pour cela, il devait lui réapprendre à vivre, alors il le ferait...

Un instant, Lon avait pensé se soustraire à cette nouvelle proximité, soucieux de combattre un désir omniprésent et de n'offrir à Jill que le pâle reflet de sa propre peine. Mais la logique de la drogue parcourant inlassablement ses veines ne lui offrit pas même le loisir de faire un pas en arrière et le cloua sur place, le forçant à plonger un regard passionné dans les prunelles joueuses de la jeune femme. La voix d'Alix s'était faite sensuelle et les yeux du professeur s'approprièrent la copie parfaite - et silencieuse - de cette soudaine sensualité. Le demi-sourire alors scotché sur son visage en disait long sur les kilomètres que Lockhart venait de parcourir en solitaire. A l'évidence, monsieur Imprévisible venait de repointer le bout de son nez - fidèle à l'homme qu'il était. Enfin, les mains du principal avaient finalement quitter la chaleur de ses poches et, c'est un doigt délicat que Lon laissa glisser le long de la joue de la jeune femme. Un doigt qui s'immobilisa à la hauteur de son menton et resta là, un moment, bien incapable de quitter la peau magnifique de la jolie O'Donnel. « Tu serais surprise de voir ce que j'ai à t'offrir, Jill. » Beaucoup aurait pu voir là quelques belles paroles dénuées de toute vérité. Pourtant, derrière ce désir qui perçait aisément sa voix, la sincérité était là, bien présente. Une honnêteté que Lon laissa volontairement en suspens. Les vieilles habitudes... Lentement, son visage venant cruellement flirter avec celui de la jeune femme, l'homme la força à reculer, une douceur non-dissimulée parcourant chacun de ses gestes. Son regard s'était fait captivant et sa main sur son visage, monstrueusement possessive. Avec cette même délicatesse, il l'obligea à retrouver sa place dans le fauteuil qu'elle venait de quitter. Les poings désormais appuyés sur les accoudoirs, le visage juste au-dessus de celui de Jillian, il poursuivit bientôt sur le même ton. « Tu es si différente... » Le demi-sourire s'était enfin évanoui, laissant place à une profonde sincérité. « Et malgré tout ce que j'ai pu te faire subir, je vois désormais assez clair pour ne plus te voler un seul baiser avant de t'avoir prouver à quel point je tiens à toi. » Aussi, son comportement collant parfaitement à ses paroles, les lèvres du professeur stoppèrent leur course folle à un petit millimètre de celles - tentatrices - de Jillian. Immobile, il resta là, déchiré entre l'envie de s'en emparer et le besoin rationnel de montrer qu'il ne ferait plus rien, désormais, avant qu'elle ne sache que sa vie se résumait en son nom.

Pendant quelques longues secondes, le professeur laissa le silence s'abattre lourdement. Puis, un second sourire apparu sur ses lèvres et il se retira cruellement, se redressant sans quitter la jeune femme des yeux. S'emparant du verre qu'elle avait abandonné sur la table, il avala d'une traite l'eau qui y demeurait. Le verre sagement coincé entre ses longs doigts fins, Lon ajouta, avec une désinvolture tant factice que dérangeante. « Mais comme tu le dis si bien, on a déjà essayé, n'est-ce pas ? Et toutes les concessions du monde ne sauront te satisfaire... Je me trompe ? » Lockhart hésita un instant. Il lui restait tant de choses à dire, à avouer... Pourtant, il se ravisa sagement. Jill l'avait dit, elle ne souhaitait plus aucune explication. Aussi l'homme enterra profondément les dites explications, leur imposant une terrible attente. Toutes ces paroles ne retrouveraient la lumière du jour qu'au moment ou Alix serait prête à les entendre. Cela fait, ne restait à Lon que son désir - puissant, difficilement contrôlé, cruel - et le délicieux regard de celle qu'il aimait. Que pouvait-il ajouter de plus ? Leurs joutes verbales n'étaient plus les bienvenues dans leurs échanges. Les explications s'étaient effondrées dans le mutisme. Et toutes les belles choses que le principal aurait à dire à la belle O'Donnel... Non... Celles-là non plus il n'avait plus le moindre droit de les prononcer. Lon ne pouvait alors offrir à Jill que la douceur infernale de ses yeux, lui prouver sa tendresse et son amour... Amour éternel, quelque soit les horreurs qu'ils aient pu se dire l'un à l'autre.

Ah sournois professeur ! Lon possédait mille et une raisons de conserver ses distances et de ne plus approcher celle qu'il avait tant fais souffrir. Et, à côté de ça, il n'avait qu'une seule et unique raison de laisser libre cours à sa passion. Cette raison ? Elle était Jill. Il était Lon. Et cette seule idée savait aisément balayer les explications stupides que sa raison avait su trouver à la distance qu'elle voulait leur imposer. Adieu distance. Bonjour proximité. Lockhart ne pouvait décemment y résister. Aussi, son verre précieusement à la main, il s'approcha de nouveau de la belle O'Donnel et s'accroupit devant elle. Sa main libre hésita... Le contact chaleureux de sa cuisse ou la détestable froideur de l'accoudoir ? Un choix loin d'être cornélien, mais ce fut à contre cœur que l'homme choisit l'accoudoir sur lequel il posa une main délicate. Puis, captant le regard de la jeune femme, il s'y perdit pleinement, son masque de honte ayant enfin déserté son cœur. Momentanément. « J'ai une question, Jill... Toi qui ne saurait plus te contenter de baisers volés... Pourquoi joues-tu avec moi de la sorte ? Il te serait si facile de me foutre à la porte et de sortir t'amuser. Si tu es si sûre de toi, si tu penses que je n'ai rien à t'offrir alors rien n'explique ta patience et ta présence ici. » Lon et son bon sens merdique... Bon sens qu'il n'accueillait que lorsque cela l'arrangeait, évidemment. « A ce sujet... J'ai encore quelques excuses à formuler. Désolé d'avoir débarquer comme ça. La prochaine fois que je voudrais passer à l'improviste, je te téléphonerai d'abord. » ... Va vite chercher ta piquouille, Lon, ta putain d'hypocrisie commence à repointer le bout de son nez. On s'en passait !
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j. alix o'donnel.

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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeSam 17 Mar - 23:30

'something's pulling me outside
to ride around in circles.'
(cette image, juste pour coller avec ton avatar et puis... parce qu'il est sex, voyons.)

Elle jouait, indéniablement. Douleur, frustration, désir et panache se redonnaient la parole à tour de rôle, et elle ne savait pas véritablement à qui se fier. Chacun lui offrait une nouvelle alternative à cette histoire bien trop compliquée pour en avoir une véritable, et sa raison tâchait de faire le tri, de comprendre simplement tout ce que cela impliquait. Laisser éclater sa douleur au nom de ses trois mois cauchemardesques passés à se lamenter ne la rendrait pas moins vrai. Au contraire même, elle ne récolterait que la culpabilité d'avoir fait souffrir Lon, alors qu'elle avait maintenant conscience qu'il n'était la en rien son souhait le plus cher. Elle ne désirait pas le mettre devant des vérités dérangeantes simplement afin de lui rendre la pareille, leur liaison n'avait pas été un jeu et leur souffrance n'était pas source d'amusement. Elle n'avait pas de revanche à prendre. Simplement un coeur à sauver. En ce sens, la douleur s'était tue afin de ne représenter plus qu'un arrière-plan sonore certes désagréable mais plus omniprésent. Lon avait le don unique de faire taire les souffrances de sa bien-aimée par un seul regard alors qu'il en était lui-même le créateur... paradoxal, certes, mais après tout, cette scène toute entière était placée sous le signe de l'anormalité. La simplicité ne leur convenait guère. Puis, ce fut au tour du désir d'intervenir en faisant naître de délicats frissons sur cette peau qui était restée terne bien trop longuement. Il lui suffisait d'un regard, d'une parole, d'une impression, de le savoir là, non loin, pour éprouver une vague de bien-être, une sensation chaude et douce au fond de son coeur comme de son corps. Et dès lors que les gestes se liaient aux impressions, alors elle ne pouvait décemment que se laisser fondre de bonheur. En ce sens, il avait les pleins pouvoirs sur elle. Mais heureusement, n'était pas décidé à en profiter allégrement comme il aurait autrefois pu le faire. Ainsi, le désir ne naissait jamais chez Jillian sans qu'à cela ne s'ajoute une once de jeu. Une envie subite et satisfaisante de s'amuser avec le feu, de s'en approcher, encore et encore, jusqu'à se brûler les ailes ... ou pas. Alix était une joueuse dans l'âme, l'avait toujours été. Un instant, quelques mois, cinq peut-être, Lon était parvenu à canaliser ce désir toujours présent d'amusement, de sensations, de nouveautés. Il lui avait sauvagement retiré ce goût pour le jeu, d'abord en la faisant devenir sienne, puis en l'abandonnant, l'esprit solitaire, et il semblait dorénavant qu'il le lui rendait en revenant, comme si rien ne s'était passé, comme s'il lui avait simplement emprunté. Elle était certes folle, mais pas au point de laisser passer cette nouvelle source de distraction qu'il lui offrait là. Après tout, peut-être la solution se trouvait-elle là, dans les fondements de leur être, s'était toujours trémoussée sous leurs yeux sans qu'ils soient capables de la voir ? Peut-être qu'une attirance et un amour si forts que le leur pouvaient s'abstenir de la moindre explication, du moindre pardon ? Peut-être, dans toute sa plus grande faiblesse, n'aspirait-elle qu'à ce qu'il la fasse sombrer dans le doux cocon de facilité qu'était le désir, anéantissant ses questions, ses regrets, ses douleurs, ses réticences, pour lui offrit un plaisir qui renverrait toutes ses interrogations au lendemain ? Ou peut-être pas. Elle même n'en savait rien. Elle jouait, simplement parce que le jeu était bien tout ce qu'elle avait appris à maîtriser, et le seul domaine dans lequel elle était passée maître. Elle jouait, parce qu'elle ne savait rien faire d'autre, parce que la douleur s'était montrée traitresse, le désir insuffisant, la haine malsaine. Elle jouait parce que Jillian avait toujours été synonyme de jeu.

Le sourire qui se dessina sur son visage eut tôt fait de lui apprendre que ce jeu se déroulerait entre Lon et elle. Il n'y avait pas de place à l'unicité dans leur union. Depuis qu'elle était entrée dans son bureau, une alchimie certaine s'était emparée d'eux, et alors il n'y avait plus eu de place pour l'existence unique d'un être humain dans ce monde. Ils étaient devenus un à deux. N'était-ce pas même la définition de l'amour ? Ils l'avaient rendus vraie, s'était emparée d'une simple écriture pour en donner une application concrète. Jill n'existait plus sans Lon, et elle s'était toujours plu à croire à une réciprocité existentielle. Réciprocité dont ce doigt sur son visage eut tôt fait de devenir preuve. Il n'en fallu pas plus pour que le désir qu'elle éprouvait, de douce brise délicate, devienne véritable tornade. Elle était faible, n'était rien d'autre qu'une marionnette entre ses mains agiles, et n'avait jamais su résister à la moindre de ses tendresses. Maintenant comme autrefois, en cela, rien n'avait changé. Rien ne changerait jamais. En vérité, depuis qu'il avait éprouvé le désir explicite de s'éloigner d'elle, peu de choses avaient évolué. L'un comme l'autre avait été anéanti de douleurs, certes, mais alors qu'ils se revoyaient après trois mois d'un silence absolu et terrifiant, elle s’apercevait que l'amour qu'elle éprouvait pour lui ne s'était pas évanoui. Pas même un tout petit peu. Il était toujours là, omniprésent, broyant son coeur sous une chape de tendresse, répondant presque parfaitement à ce désir qu'elle n'avait jamais su oublier. Elle ne s'était pas assagie dans ses bras sans la moindre raison, et si une telle femme avait été capable de cesser le jeu qui la rendait si vivante, si euphorique, alors on pouvait réellement parler d'amour. Et sans doute était-ce le cas identique pour lui. Lon avait toujours été considéré, à l'université, comme un animal sauvage que nul ne saurait apprivoiser. Professeur à l'air sévère, directeur pourvu d'une profonde animosité à l'égard de tous ses élèves, il les considérait simplement comme inférieurs. Du haut de son égo surdimensionné, il dominait cet établissement avec panache et fierté, n'adressant que de joyeux doigts d'honneur à ceux qui se mettaient allégrement sur sa route et les faisant chuter alors même que lui persistait à atteindre un but invisible avec la même classe, le même charme. Il était vu comme un loup solitaire. Et pourtant, Jillian avait su contrer toutes ses impressions, et ce sans la moindre difficulté. Elle s'était emparée de lui, et à des lieux de le domestiquer, elle avait apprécié son affection particulière, son charme ténébreux et son caractère unique. Beaucoup de femmes auraient été découragées devant l'ampleur de la tâche, devant cette indifférence affichée qu'il se plaisait à entretenir, mais pas Jill. Non, pas elle. Il avait su devenir différent en sa compagnie, et elle avait attendu patiemment, s'émerveillant devant les traits variés de son caractère pour le moins invivable. Elle ne lui avait jamais demandé de changer. N'en avait jamais eu la moindre envie. Il lui correspondait parfaitement, et elle n'avait pas mis longtemps à le comprendre. Il était devenu une partie intégrante de son existence, et elle avait trouvé d’innombrables réponses dans son regard. A tel point même qu'elle s'était sentie comme un oisillon a qui il a offert le privilège de voler. Une fois lui partie, elle avait commencé à tomber, sa chute avait été longue, sauvage, parsemée de nombreuses brindilles qui la frappaient lourdement et l'amenait surement vers le sol, vers la terre ferme abrupte et détestable, et maintenant qu'il était de retour, il interrompait cette descente sans pour autant lui offrir la possibilité de voler à nouveau. Il mettait une pause appréciable à son évolution à un moment critique de celle-ci. Elle lui en était presque reconnaissante, alors qu'elle aurait du le haïr pour cette chute qu'il avait provoqué. Après tout, comment lui en vouloir véritablement alors qu'il lui avait offert la possibilité de s'envoler et de connaître le bonheur ? Lon lui avait appris à aimer, mais pas à l'oublier..

Finalement, il avait été sa meilleure rencontre, indéniablement. Une rencontre toute en fierté, en égo, en amour, en douleur, en joie, en peine, en désir, en plaisir, une rencontre faisant naître des sentiments divers, une rencontre lui offrant la vie, et non pas le semblant d'existence qui avait toujours été sien un jour seulement avant de le rencontrer. Il avait fait tomber le masque d'hypocrisie dont il s'entourait, et ainsi avait révélé au monde la véritable Alix. Celle qu'elle ne savait pas être sans lui. Lon, joueur, était cruellement manipulateur. Sombrement, il s'emparait de son âme, de son esprit, lui interdisait de penser tout seul, et devenait son précepteur. Il choisissait les sensations qu'elle avait le droit ou non de ressentir. Et là, il s'était indéniablement pris au jeu, s'approchant d'elle comme un prédateur sauvage de sa proie. Il aurait pu paraître dangereux, il l'était. Dangereux de charisme, dangereux pour sa raison et sa volonté. Pourtant, non, la tendresse qu'il dégageait interdisait une telle sensation, et bien loin d'être oppressée, il semblait à Jillian qu'elle retrouvait ce qu'elle avait toujours connu. En deux mois, il avait su s'approprier son âme comme son corps, et Lon n'était pas prêt de perdre la première, même si la fierté de la jeune femme lui interdisait de céder au second. Elle reculait, se battant vaillamment face à son désir, goûtant simplement à sa main sur son visage, à cette proximité agréable, se nourrissant de la tendresse qui émanait de lui et du regard intense qu'il lui renvoyait. Elle était incapable de quitter ses douces prunelles, et pourtant, c'est ce qu'elle fit lorsque, surprise, elle butta contre le fauteuil sur lequel elle s'assit de nouveau, sans véritablement en avoir le choix. Retour à la case départ. Ses paroles semblaient sincères, et elle goûtait à cette réalité comme si plus jamais elle n'y aurait droit. Voilà trois mois qu'elle attendait de le revoir réellement, et même si leur première rencontre n'avait en rien été à la hauteur de ses espérances, celle-ci promettait d'être plus intéressante encore. Piquée par la curiosité, elle ne l'empêcha pas de s'approcher si ostensiblement d'elle, pas plus qu'elle ne se recula lorsque sa bouche flirta avec la sienne. Encore aurait-il fallu qu'elle en soit capable, certes. C'est une immense vague de déception et surtout, de frustration qui s'empara de tout son corps lorsqu'il s'éloigna, affichant un sourire victorieux sur le visage. Le jeu avait fais prendre à leur rencontre une toute nouvelle tournure, et de pathétique, cette scène était juste devenue... étrange. A des lieux de ce qui aurait été communément attendu. Finalement, elle était à la hauteur de ses deux protagonistes. Surprenante.

Il ne tarda pas à la rejoindre après lui avoir imposé le froid de la solitude, la fraicheur de la désertion. Il s'accroupit devant elle, comme pour se mettre à sa hauteur, laissant sa main traîner négligemment sur l'accoudoir (salope). Son regard rejoint le sien avec facilité, et encore une fois, Alix fut frappée par la certitude qu'elle avait de leur amour, de leur tendresse réciproque. Elle n'aurait su se trouver pareille complémentarité en une autre personne que Lon, elle en était aujourd'hui persuadée, comme elle n'avait pas cessé de l'être depuis qu'elle s'était si pleinement retrouvée dans son regard. C'était une évidence. Les proches de Jill n'auraient pu le nier ne serait-ce qu'une seconde en constatant les étoiles qui pétillaient dans ses yeux dès qu'elle parlait de lui, les empressements qu'elle avait à rejoindre le cour de littérature dans le simple but de le voir, sans même pouvoir lui adresser le moindre petit mot, ou encore l'excitation avec laquelle elle rentrait chez elle quand elle savait qu'il passerait le soir même. Ils n'auraient pas pu non plus le nier en admirant les ravages fais en son absence, en une parole, en un adieu. Son amour était tout. Jill s'était laissée rendre en esclavage par lui, et sa liberté rendue, elle n'avait pas su en profiter pleinement. Au contraire même, sa dépendance lui avait manqué avec la ferveur d'un drogué en désintox. Elle s'était laissée enchaîner sans rien dire, en appréciant les nœuds de son amour, ce qu'il avait à lui offrir, à lui retirer, elle n'avait jamais rien dit d'autre que son affection et son contentement. Et maintenant, voilà ce qu'il lui restait... Sa dernière phrase la fit sourire, indubitablement, alors qu'elle avait la désagréable impression de retrouver le Lon qu'elle avait appris à apprécier. « La prochaine fois que tu voudras passer à l'improviste, tu penseras d'abord à toutes les raisons qui t'ont fait m'abandonner, ça t'évitera un coup de téléphone inutile. » Comme s'ils échangeaient étrangement les rôles, c'est sur son visage que naquit cette fois un sourire, à des lieux de celui qu'elle lui réservait autrefois, mais tout de même brillant de vérité. Ils n'arrangeaient en rien la situation, mais ils la rendaient toutefois plus cocasses, plus véritables, plus à leur image. Pourquoi pas... Peut-être était-ce une manière intéressante d'approcher la terrible douleur qui se cachait derrière ses faux semblants stupides. « Drôle de manière de me prouver que tu tiens à moi. » Il aurait sans doute pu prendre cela pour un reproche si son ton n'avait pas été si tendre et moqueur et si ce sourire joueur ne s'était pas indéniablement emparé de son visage. Lon n'avait jamais été comme les autres, dans aucun des sens du terme. Il trouvait toujours une manière de se montrer unique, supérieur même, et dès lors que Jill n'aspirait qu'à de la haine, il lui offrait tendresse, et lorsqu'elle voulait douceurs, il n'était bon qu'à lui fournir blagues douteuses et promesses foireuses. Malgré tout, il avait toujours su la surprendre, ce qui, il devait bien le savoir, avait pour beaucoup contribué à cette affection particulière qu'elle lui réservait, à lui et à lui seul.

Confortablement installée sur ce fauteuil qui, depuis qu'elle s'était installée ici, avait connu chacune de ses émotions, elle n'éprouvait pourtant que le désir de le quitter pour se blottir dans les bras de Lon. Faire comme si rien ne s'était passé aurait été si simple. S'installer dans l'étreinte délicate de la facilité était une option qui lui faisait de l’œil, mais à laquelle elle n'avait jamais véritablement porté d'attention. Elle avait bien conscience qu'elle serait incapable de faire renaître pour Lon un amour aussi profond que celui qu'elle lui octroyait autrefois, et elle ne voulait rien de moins avec lui. Exigeante, notre Alix ? Non, du tout. Son regard doucement plongé dans celui de cet homme qui faisait naître tant de sentiments en son coeur cabossé, c'est d'un ton neutre qu'elle reprit, le visage débarrassé de toute moquerie. « En ce qui te concerne, ça fait bien longtemps que je ne suis plus sure de rien, Lon. J'espère vraiment que tu as autre chose à m'offrir... mais soyons honnêtes ... » Sa phrase n'était pas faite pour se terminer un jour. Elle la laissa en suspens alors que cette main qui trainait sur ce foutu accoudoir l'attira plus qu'elle ne l'aurait du d'ordinaire. (je te hais.) Majestueusement provocatrice, le symbole de cette ombre de jalousie qui hantait le coeur d'Alix venait là de rouvrir indubitablement toutes les plaies qui s'étaient tues dans son coeur. Cette putain d'alliance les épiait, écoutait leur conversation, fièrement affichée au doigt d'un Lon comme pour en signifier sa possession. C'est ça ouais. Adison Lockhart, et puis quoi encore ? (pardon, là, c'est moi qui parle -out- je reprends). Un voile de colère s'empara des yeux de la jolie Alix, une haine inexplicable au vue des nombreuses diatribes de son amant sur son indifférence absolue pour son épouse. Elle s'en fichait bien. Qu'il continue à porter et à montrer cette alliance était à ses yeux aveuglés un symbole intense. Trop intense pour être négligé. Un sourire agacé réapparut sur ses traits avec une extrême facilité, et c'est ainsi qu'elle s'empara de cette main qui trônait sur cet accoudoir, bien trop éloignée d'elle, bien trop inconsciente de son attrait. Délicatement, tout en replongeant son regard cette fois provocateur dans celui de Lon, elle fit glisser cette bague le long de son doigt, la jeta sur la table, avant de dessiner du bout des doigts la marque que cette alliance aurait du laisser sur sa peau. Ce geste était pathétique d'inutilité. Pourtant, il l'apaisa subitement, cette main libre d'une entrave qui n'aurait jamais du s'y trouver. Lon n'était pas à sa femme. Il était certes trop sauvage pour appartenir à quiconque, mais Jill se réservait l'intégralité de son amour. L'espérait en intégralité à elle, disons. « J'étais en train de te démontrer que tu te trompes lourdement Lon. Tu saurais me satisfaire d'une ou deux menues concessions. Le vrai problème, c'est que tu n'en es pas capable, ou ce serait déjà fait. » et bim ! un set à zéro. Alix, probable vainqueur. Enfin, si Lon n'était pas passé maître dans l'art de renverser les tendances.

Dans son discours, Lon lui avait un instant donné envie de hurler toute sa fureur. Comment, juste, pouvait-il aussi explicitement déclarer que sortir s'amuser et le foutre dehors serait si simple ? Simple ? Non, pas vraiment. Alix lui avait pourtant démontré toute l'étendue de sa douleur, toutes les souffrances qui avaient salement amochés son coeur aujourd'hui en miettes. Et une fois de plus, il niait cette vérité aussi simplement que si elle n'avait jamais existé, comme si pour Jillian, sortir s'éclater avec ses amis était une partie de plaisir. Mais même de ça, il lui en avait retiré le goût. Ses amis n'étaient devenus plus que des ombres à son existence, des ombres que Lon, de par sa présence et son imposante lumière, avait su éloigner. Puis lui parti, elles étaient toutes revenues grappiller des miettes de reconnaissance vers elle, tachant de la soutenir aux moments critiques. Mais elle se fichait bien de leur présence. Elle aurait même préféré les voir partir, la laisser dans cette solitude dont elle se nourrissait aujourd'hui, qu'elle avait appris à apprivoiser, à faire sienne. Non, le foutre à la porte et sortir s'amuser était loin d'être simple. Elle en était par ailleurs incapable. Lui intimer implicitement l'ordre de fuir en espérant qu'il reste, ça en revanche, elle le pouvait. Mais l'intérêt de cette chose restait relative.. Aussi, Jillian préféra ne même pas relever cette phrase, se relevant tout en posant sa main sur l'épaule de Lon, toujours accroupi. Elle le contourna, délicatement, en proie à la réflexion. « Pourquoi je joue avec toi, hm ? » Arrivée dans son dos, elle s'abaissa à son tour, avant d'approcher sa bouche de son oreille, les lèvres à quelques millimètres de sa nuque. Il n'était pas le seul à pouvoir jouer de cette faiblesse, et elle prenait cette fois sa revanche, n'offrant à leur union plus que le privilège d'un jeu. Mais bordel, un jeu si plaisant, en opposition même avec la douleur. « A toi de me le dire, tu me connais si bien. Peut-être simplement parce que je suis joueuse, mais ça, tu en as bien conscience, plus que quiconque, d'ailleurs. » Un nouveau sourire satisfait s'empara de son visage alors qu'elle relançait d'une simple phrase leur première rencontre. Quel délicat souvenir ! Une Alix encore plongée dans ce monde de défis et de sensations fortes qu'elle avait apprivoisé, un Lon sauvage et solitaire. Une union improbable, et tout autant inévitable. Une impossibilité relative que les séductions de Jillian eurent tôt fait d'anéantir d'un sourire, d'un regard langoureux, d'une caresse. C'était tout à la fois une évidence et un paradoxe. A l'image de leur complémentarité, en fait.

Se détachant de son dos, de sa nuque si désirable, Alix ne tarda pas à se retrouver debout à ses côtés. C'est sans se départir de ce sourire presque moqueur qu'elle se mit à son tour accroupie à ses côtés, posant délicatement sa main sur sa jambe, comme il avait tant hésité à le faire quelques minutes auparavant. « C'est bien de jouer, mais ça ne change rien à la situation. Alors c'est à mon tour de te poser une question : qu'as-tu de plus à m'offrir qu'une liaison secrète et éphémère ? Surprends moi. » Question posée cash, Jillian était décidée à ne plus lui offrir la moindre occasion de se défiler. Il était bien trop doué dans cet art comme dans celui de la rhétorique pour qu'elle ne prenne le moindre risque. Elle tâchait de dénouer le nœud incompréhensible de leur relation, et n'y parviendrait pas sans sa précieuse aide, qu'il semblait peu enclin à lui fournir. Soit, alors elle irait la chercher, comme elle avait du lui retirer cette alliance. Elle ne reculerait devant rien pour obtenir de lui des réponses sincères et complètes, doux reflets d'une réalité à des lieux de l'hypocrisie commune qu'elle fuyait.

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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeDim 18 Mar - 21:35


something's pulling me outside to ride around in circle


tu seras surprise d'apprendre que.... je n'aime pas cette rep (a) excuse-moi d'avance pour le manque d'originalité et... bon je fais rien avancer --' comme d'hab quoi !

Lon semblait posséder cette étrange patience dans le regard. Un regard partagé entre une profonde tendresse et une lueur mutine que seule Jill lui connaissait. Aucun doute, le professeur n'avait jamais regardé sa propre femme de la sorte. Non, celle qui l'avait sorti du gouffre de désespoir dans lequel il s'était faufilé, celle qui lui avait prouvé son amour pendant toutes ces années, celle qui supportait son insupportable insolence jour et nuit, celle qui s'accrochait inlassablement à un homme qui ne réussissait désormais à lui offrir que son mépris... Non, celle-ci n'avait nullement droit à ce Lon perdu de sérénité et de douceur ; ce Lon dont le cœur ne battait plus que pour la seule qui ai su éveiller ce soupçon d'empathie dont il avait été totalement dénué jusque là ; ce Lon désormais entièrement dévoué à Alix, seule maîtresse de ses pensées. Oh oui... Depuis cinq mois maintenant, Jillian trônait royalement dans l'esprit de son principal. Un sceptre à la main, une couronne posée sur sa jolie tête, la jeune femme ne laissait nulle place au reste, veillant jalousement à cette place qui était désormais la sienne. Et Lon ne bronchait pas, ravi, dévorant chacune de ses pensées avec une soif insatiable, une affection débordante et un amour dont il ne laisserait personne douter. Personne, mis à part celle à qui il le vouait, évidemment. Lockhart et son inexplicable et inconcevable inclination pour l'absurdité et la bêtise humaine. Étrange... Cet homme était intelligent, c'était un fait établit dont personne ne pouvait douter. Et pourtant, il semblait comme dans l'incapacité la plus complète de se comporter avec cohérence, comme si la logique ne savait coller à sa personnalité, comme si le rationnel ne pouvait coller à ses humeurs, comme si la rigueur n'était qu'étrangère à son comportement. Passionné, original, totalement imprévisible et complètement à côté de la plaque... Tels semblaient être les quelques adjectifs qu'il s'était choisi et auquel il s'appliquait stupidement à coller, balayant hésitation et raison d'un geste désinvolte, leur préférant sa détestable et stupéfiante extravagance. Et là, c'est sans doute le moment où on se demande comment Jillian a pu, un jour, s'attacher à ce monstre de complexité, bien incapable de se mettre à la portée des autres, plus apte à s'entourer d'un brouillard de mystère et de questions sans réponse que de s'ouvrir à la clarté et à l'évidence. Oui, Lon était exécrable, égoïste, tantôt trop sûr de lui, tantôt en proie à ces abominables incertitudes qui le caractérisaient si bien. Lon était un insupportable beau parleur, capable d'imposer doutes et remords quand il se trouve coupable de tous les maux, de tous les torts. Lon était un être cynique, seulement porté par sa propre intelligence, trop terre à terre, trop fermé au genre humain pour savoir l'écouter... Quant à essayer de comprendre ces derniers, cela relevait même de l'impensable. Non, vraiment, c'était une question à laquelle on ne pouvait trouver que difficilement une quelconque réponse. L'amour que Jill pouvait porter à son principal restait incompréhensible à bien des niveaux... Certes, il était séduisant, charismatique, mystérieux, parfois drôle et possédait cette aura de danger palpable qui ne savait laisser personne indifférent. Mais à côté de ça ? Un monstre. C'était ce qu'il était. Il était King-Kong pendu à son Big Ben. Il était Hulk (géant vert, oh oh oh ! *out*), bien incapable de contrôler ses sautes d'humeur intempestives. Il était Quasimodo, marié à la solitude et aux cloches de la honte et du mépris. Un monstre, oui... Un peu brut à la surface, mais ô combien intéressant et attachant quand on prend le temps de creuser un peu (ou comment se contredire dans un seul et même paragraphe x)). Et Alix semblait l'avoir prit, ce temps. A force de patience et de tendresse, à force d'amour et de sourires loin de tout artifice, à force de sincérité (euhm !) et de volonté, cette jeune femme avait su découvrir l'agneau derrière le masque du loup et, tendrement, avait annihilé toute trace d'agressivité de ce prédateur factice sur lequel elle avait posé ses grands yeux. Manque de bol ! Cette agressivité semblait être le seul travers dont Alix avait réussi à débarrasser son principal.

Jillian avait ouvert une porte. Sagement, elle avait alors attendu son ancien amant sur son seuil, l'invitant silencieusement à se joindre à elle. Et si Lon avait d'abord hésité, l'homme s'était rapidement rendu compte qu'il n'échapperait pas à l'emprise que la jeune femme exerçait inlassablement sur lui. Tout comme il ne pouvait échapper à l'essence même de ce qu'ils étaient. L'évidence était là... Certes, cette relation qui était la leur n'était pas à la portée de tous et beaucoup ne saurait la comprendre. Non, personne ne pouvait comprendre cette proximité à la fois dérangeante et cruellement apaisante dont nos deux protagonistes jouissaient. Une proximité jugée inopportune et incongrue par bien des regards... Et Lon imaginait d'ailleurs avec aisance quel serait le verdict d'un potentiel procès. Oui, si elle et lui se retrouvaient sous l’œil malfaisant d'un juré, s'ils se laissaient jugés par la bêtise humaine, alors la sentence ne par l'ombre d'un doute. Coupables. Oui, leur culpabilité était une certitude, l'amour n'étant qu'un piètre et traître alibi qui ne saurait accentuer encore la cruauté de leur jugement. Vraiment, Lockhart ne s'attendait pas à ce quiconque comprenne l'attachement profond qui le liait si sûrement à la belle O'Donnel. Qui donc pouvait imaginer l'existence pathétique et cruelle qu'il avait mené jusqu'au jour où un destin généreux avait placé Alix sur sa route ? Qui donc pouvait bien se représenter cet océan de bien-être dans lequel cette jeune femme savait le plonger d'un seul regard ? Non. Personne ne pouvait savoir. Et Lon pouvait bien consacrer le reste de sa vie à tenter de persuader cette brochette de bouffons de l'exactitude et de la sincérité de ses sentiments, il se doutait bien que ce ne serait alors que temps perdu et paroles balancées inutilement dans la course effrénée du temps. Inutilement, oui. On n'explique pas l’inexplicable. Et puis... A quoi bon ? En quoi cela les concernait-il ? Pourquoi Lon et Jill devraient-ils se perdre dans quelques justifications encensées que personne ne prendrait le temps d'écouter et de comprendre ? Lockhart l'avait précisé moins de deux jours plus tôt... Cette histoire était entre elle et lui et, désormais, l'homme se tiendrait à cette simple certitude. Personne n'avait le droit de juger ce sentiment commun qui les unissait. C'était un sentiment pur, intouchable, inébranlable, dont les méfaits ne pourront être révélés au grand jour qu'au moment de leur Jugement dernier. Jusque là, leur amour ne devait inspirer que silence et respect.

De nouveau silencieux, Lon avait finalement cédé la parole à la belle Jillian, sans se douter qu'il aurait sans doute été préférable qu'il la conserve un moment encore ou, mieux, qu'il la réduise à néant en s'accrochant tendrement aux lèvres de cette femme qui, d'un seul regard langoureux, savait faire naître un désir peu imaginable dans les entrailles tourmentés de son principal. Lockhart savait pourtant à quel point les propos d'Alix savaient être dévastateurs. Cela, elle l'avait déjà prouvé à plusieurs reprises quand, ennuyée par l'hypocrisie ou la soif trop présente de son amant, elle avait si sournoisement fais exploser le désir du professeur, annihilant méchamment toute trace d'empressement, enfermant l'homme dans une bouderie tant réelle qu'éphémère. Susceptible, Lon était un papillon. Papillon indécis, volant à droite à gauche avec une déconcertante vivacité. Papillon sournois, difficile à suivre, atrocement susceptible, presque insaisissable dont le plaisir préféré semblait se résumer dans le flirt qu'il entretenait avec cette fleur nommée Alix. Un flirt dont il perdait un peu trop souvent les commandes, préférant écouter Jillian avec passion que l'écraser de paroles venimeuses dont il perdrait inévitablement le contrôle au moment le moins opportun. Léger détail qu'il semblait pourtant avoir oublié... La fleur Alix était une carnivore sur laquelle il n'était que peu conseillé de se poser. Et lui, accompagné de son éternel esprit de contradiction, ne trouvait plus divertissant que de courir le risque. Quel risque ? Celui de se faire bouffer par une belle plante dont le cœur, trop souvent malmené par ces insupportables insectes, n'était désormais plus qu'un enchevêtrement monstres de sentiments contraires et contradictoires. Un cœur qui, sans le savoir, savait exactement ce qu'il désirait.

Quelles raisons, Jill ? Je te l'ai dis pourtant... Je me suis fourvoyé. Je me suis trompé et ai commis une erreur impardonnable, persuadé de posséder mille et une raisons - et bien plus encore - capables d'expliquer mon comportement à ton égard. Des raisons factices et tout à fait inexistantes qui ont pris un putain de plaisir à se faire la malle à l'instant même où j'avais le plus besoin d'elles. Je me suis trompé, Jill, je te l'ai dis et je le reconnais. Mais bon, cela ne te suffit pas, n'est-ce pas ? Et tu ne manqueras jamais de me rappeler à quel point je t'ai blessé, hein ? A tes aises, Jill, je saurai décemment me soumettre à ce petit jeu s'il te permet de passer ta colère et ta rancoeur. Vas-y, Jill, fais-toi plaisir, prends ta revanche et ne manque jamais une occasion de me rappeler que je t'ai trahi. Jamais.

Les premières paroles de Jillian laissèrent une ombre d'amertume sur le beau visage de son professeur. Une claque délicate venait d'atterrir gentiment sur la joue de Lon et celui-ci dévisageait maintenant la jeune femme avait un rictus qui avait quelque peu perdu de sa superbe. Il n'y arriverait pas... Non, vraiment, Lockhart ne savait ce qu'il devait faire pour obtenir ne serait-ce qu'un semblant de pardon, une once de miséricorde, une pincée de clémence. Impitoyable, Alix lui rappelait ses fautes à chaque son, à chaque syllabes. Une cruauté qui savait aisément serré le pauvre cœur du professeur. Un cœur qui s’essoufflait un peu plus à chaque seconde qui passait, bientôt incapable de suivre le rythme infernal de cette course opposant rancune éternelle et pardon éphémère. Peu à peu, aussi sûrement que l'affection de Lon éclairait ses prunelles, Jill plongeait son ancien amant dans la perplexité. La jeune femme se plaisait à mêler jeu et amertume, ne laissant à Lockhart que peu de chance d'en sortir indemne. Quant à en sortir vainqueur, il n'était maintenant même plus la peine d'y penser. Non, Lon se contenterait de s'en tirer sans trop de dommages, ce serait déjà un putain de miracle. Un combat inégal, tel semblait être la récompense du principal pour sa soudaine sincérité. Ses mots, Jillian s'en servirait contre lui, s'enfermant dans un scepticisme rieur qui ne pourrait laisser à l'homme que le souvenir amer d'une défaite qui pointait déjà le bout de son nez. Et, sa victoire, la jeune O'Donnel la grava dans le marbre tout en s'emparant de la main que Lon avait si négligemment posée sur l'accoudoir. Une main bientôt privée d'un de ses accessoires. Accessoire sur lequel le principal ne réussi à poser qu'un regard désinvolte et désintéressé tandis que l'alliance atterrissait bruyamment sur la table basse. Lockhart avait noté ce regard tapageur dont Jill le couvrit tout en s'emparant de cette alliance si insignifiante. Ah si elle savait ! Si elle savait qu'elle était bien la seule à accorder à cet objet la valeur qui lui était dû. Le professeur se serait bien donné quelques minutes pour tenter de le lui expliquer, mais l'homme savait que c'était vain... Aussi se perdit-il soigneusement dans le silence, affichant à son tour un demi-sourire provocateur, presque moqueur, offrant à Jill une soudaine assurance plutôt déconcertante. S'ensuivit alors une valse perlée de sensualité, Jillian se payant le luxe de jouer sournoisement avec le désir de son très cher professeur.

Tu pouvais pas rester sagement assise Jill, hein ? Tu peux décidément pas t'en empêcher ? Tu m'as vu pourtant, tu sais lire mon regard, tu n'as besoin de personne pour comprendre ce que je souhaite. Un souhait que je m'évertue à enterrer. Je lui ai creusé une tombe à ce putain de souhait nommé Désir. Je lui ai creusé une foutue tombe - profonde - et l'y est enterré. Et toi que fais-tu ? Tu prends une pelle et t'amuse sournoisement à déterrer ce désir infernal et indiscipliné. Merci Jill, merci de me facilité la tâche, je te revaudrai ça... Je prends sur moi, me comporte comme le plus galant des hommes, fais taire ma tendresse qui ne rêve pourtant que de s'exprimer et toi... Putain Jill, je t'en supplie reste loin de moi... Ou alors, laisse-moi mener, il me sera alors bien plus simple de garder le contrôle. S'il te plait, ne m'impose pas la proximité de tes lèvres contre mon oreille, ni le contact de ta main sur ma jambe. Non, ne me touche pas. Surtout pas... Tu es sans pitié, Jill. Tu ne m'écouteras pas, n'est-ce pas ? Tu prendras une plaisir certain à ignorer les supplications silencieuses de mon regard, hein ? Bordel de merde, Jill, arrête ça ! Comment veux-tu que je me concentre ? Comment veux-tu que je réponde à ta question dans ses conditions ? Comment ? ... Tsk et je ne sais même pas pourquoi ça me surprend au final. C'est ainsi que je te connais finalement. C'est ainsi que je t'aime. C'est ça le pire... Tu es détestable. Tu es impitoyable. Et pourtant je t'aime. Je t'aime putain, tu ne peux imaginer à quel point.

Ah douce Jillian ! C'est le souffle court et la main désormais crispée sur son pauvre verre que Lon subit la proximité et toutes les douceurs qu'elle lui offrait. Une douceur délicatement brisée par l'essence même des paroles de la jeune femme. Une douceur vacillante donc à laquelle Lockhart goûta pleinement, incapable de se soustraire à l'attraction charnelle qui le liait si inexplicablement à la belle O'Donnel. Une alchimie qui le paralysait, l'empêchait de penser convenablement et l'enfermait dans un brouillard épais. Et, perdu dans les limbes de son désir, l'homme ne pouvait alors que respirer. Respirer. Tout autre geste lui était désormais impossible. Miraculeusement, Jillian posa pourtant une question qui sortit Lon de sa somnolence. Du concret ? Difficilement, son sourire ayant de nouveau disparu, le principal déglutit, partagé entre l'envie de se murer dans le mutisme et de jouir silencieusement de cette main posée sur sa cuisse et le besoin rationnel de s'exprimer. Alix l'avait dis... Tous deux pouvaient passer des heures et des heures à jouer, mais le silence ne réussirait qu'à les faire stagner. Alors, Lon tourna légèrement la tête de côté. Captant le regard de la jeune femme, il s'y perdit pendant quelques secondes. S'emparant délicatement de sa main baladeuse, il la porta alors à ses lèvres et y déposa un baiser tendre, délicieux. « Une liaison secrète et durable... Mieux, non ? » Un sourire très discret emprunt d'insolence et d'amusement hanta brièvement ses traits. Puis, presque à contre-coeur, il se releva, quittant le doux regard de la femme qu'il aimait. S'emparant alors de son alliance laissée à l'abandon sur la table, l'homme sembla hésiter puis la repassa au doigt qu'elle n'avait que très brièvement quitter. Fuyant le regard de la jolie O'Donnel, l'homme s'approcha pour la seconde fois de la fenêtre et perdit une fois encore ses yeux dans les méandres de l'obscurité. Évidemment... Il ne pouvait y échapper. S'il espérait un quelconque avenir au bras d'Alix, un divorce s'imposait comme une évidence inévitable. Divorce... D-i-v-o-r-c-e. Jamais Lockhart ne s'était imaginé une vie sans sa détestable épouse. Non, aussi surprenant que cela puisse paraître, Lon ne s'était jamais penché sur cette question, résigné dans ce malheur qui était le sien depuis trop longtemps. Serait-il capable de rentrer chez lui cette nuit-là et d'annoncer à Adison qu'il la quittait ? Oui. Non. Peut-être. Quant à Adison... Non. Elle ne saurait décemment l'accepter. Mais peu importait finalement... Cela faisait maintenant des années que le professeur ne portait plus le moindre intérêt aux désirs de sa femme. Quittant l'obscurité glaciale de la nuit, le regard de Lon se posa un instant sur cette alliance. Puis, c'est à Jillian qu'il offrit toute son attention, tripotant machinalement l'objet de son tourment.

« Ce n'est qu'une bague, tu sais ? » Une bague. Une bague quelconque à laquelle Lon ne portait plus l'ombre d'un intérêt. Cette alliance était tout ce qui restait de ce mariage foireux unissant deux êtres incapables de se supporter. Cette alliance, si chère aux yeux d'Adison, n'était plus rien au regard de Lon. Si rien qu'il ne s'était jamais donné la peine de la retirer. Non, cet objet n'était qu'une bague qu'il portait avec indifférence. Un être normalement constitué aurait normalement pu comprendre le dégoût profond que cette simple alliance pouvait éveiller chez Alix. Bien malheureusement, Lon n'était pas un être normalement constitué et la simple possibilité que cette bague représente l'amour éphémère qu'il avait pu porter un jour à Adison lui échappait totalement. Il se fichait de cette femme. Il se fichait de ce mariage raté. Il se fichait de cette alliance... C'était tout ce qu'il restait de l'affection passée qu'il avait éprouvé pour Adi. Ce n'était même plus sa femme, son mariage, son alliance... Non, tout ceci n'avait désormais plus qu'une valeur indéfinie à laquelle l'homme ne portait plus aucune importance. Plus aucune importance... Ces trois mots résonnèrent longtemps dans l'esprit du professeur tandis qu'il perdait un regard provocateur dans les prunelles de Jillian. Lon savait ce qu'il voulait. Il le savait exactement. Et, loin de toute hésitation, seule sa fierté ralentissait encore ses gestes. Son geste. L'alliance quitta de nouveau le doigt du principal et, ouvrant alors la fenêtre, il balança l'objet, le confiant à cette nuit sans lune. Glaciale. Noire. Les ténèbres de le médiocrité... Reflet parfait de cette union insolente qui liait Lon à Adison. Refermant soigneusement la fenêtre, Lockhart s'appuya nonchalamment contre le mur, croisa les bras et afficha un visage pétillant de défi et d'une volonté que l'on pouvait en partie mettre sur le dos de la drogue. « Oh oui, soyons honnêtes... Je crois, Jill, que tu ne sais pas vraiment ce dont je suis capable. » Serein et incapable de se départir de sa tendresse, la voix de Lon était calme, perlée d'une passion qu'il ne se donnait même pas la peine de dissimuler. En un sens, il n'avait pas tort... Lon avait fais des choses dans sa vie dont son élève n'avait nulle idée. Des choses qu'il brûlait de partager avec elle, mais qu'il était bien incapable de formuler. Lockhart savait pourtant qu'il devrait bientôt passer à table, conscient qu'il ne pouvait indéfiniment taire de tels secrets. « Tu n'en a même pas le moindre idée. » Un petit rictus emprunt d'arrogance barrait désormais ses traits tandis qu'il se décollait enfin du mur et s'approchait de nouveau de la jeune femme. Une arrogance quelque peu factice plus apte à dissimuler son hésitation qu'à faire renaître son insupportable insolence. Il aurait aussi bien pu se perdre dans quelques belles paroles, expliquant à Jillian tout ce à quoi il était prêt à renoncer pour elle... Mais Alix avait préféré l'entraîner dans le jeu et il ne réussissait désormais plus à en sortir. S'imprégnant de cet éternel mystère qui était le sien, il poursuivit donc, son visage de nouveau à quelques centimètres de celui de la jeune femme. « Quant au reste... Fais-moi plaisir, Jill, cesse donc de snober mes cours et tu auras tout loisir d'observer ce que j'ai à t'offrir. »

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j. alix o'donnel.

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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeLun 19 Mar - 21:01

'something's pulling me outside
to ride around in circles.'
(bon, l'image, c'est pas lon, mais j'aime le texte -out-. a mon tour : pardon pour les phrases de trois plombes et pour le rp tout pourri. Il est court, indigne d'intérêt, et j'te dis pas comme la fin est baclée --". oh, le milieu aussi. et le début.. bref, un grand DÉSOLÉE ! j'ai honte de le poster mais bon, vu comme j'ai galéré a l'écrire U.U)

Ah, le secret ! Doux secret, fervent compagnon de voyage, berceau d'une idylle dénuée d'hypocrisie, nuage gonflé de sentiments divers dont l'Amour s'était fait le maître. Liaison confidentielle, bagage ardemment porté par un Lon qui s'en croyait capable. Alix avait pensé qu'il réussirait cet exploit, avait imaginé une seconde en endossant le masque de l'enfantine naïveté échouée sur la terre odieuse des hommes qu'il saurait supporter ce fardeau encore un bout de temps. Non, elle ne l'avait pas imaginé : elle avait ainsi espéré la vie, leur destin commun, leur union éternelle. Leur vie. Mais le secret, sournois et vicieux, endossant à son tour les traits du serpent venimeux qui n'a d'autre sombre dessein que celui d'anéantir le bonheur de ses proies, était devenu leur plus grand ennemi, et quel ennemi de taille ! Il avait étouffé sauvagement leur idylle, l'avait incendié vive, avait broyé ses membres pour les donner à manger aux oiseaux. Il avait tout mis en sorte, manipulateur, pour qu'il n'en reste rien. Pour que leur bonheur, d'essentiel ne devienne plus qu'inexistant, que vaporeux, d'aucune autre consistance que celle du gaz qui s’évanouit dans l'air sans la moindre trace, sans le moindre bruit. Sans la moindre chance de parcourir ses traces pour le retrouver, sans le moindre espoir qu'il sache entendre notre douleur, notre frustration, qu'il sache mesurer le sens perdu de notre vie. Le secret, en fin de compte, n'avait pas mené sa tâche à bien, et quelques réminiscences étaient revenues à la vie, quelques bouts infimes d'un bonheur dérisoire avaient pénétré le corps de Jillian tant et si bien qu'elle avait cru qu'elle saurait être heureuse sans Lon. Quelques secondes, elle s'était imaginée une vie sans cet être ôh combien répugnant mais tentateur, ôh combien fascinant mais détestable. Un maudit ensorceleur, voilà ce qu'il était. Il apparaissait dans ses rêves d'un coup de baguette magique, obnubilait ses pensées d'une odeur trafiquée, forçait son amour et son attirance d'une formule envolée de magicien expert. Il l'avait possédée. Entièrement. Son âme, son coeur, son corps lui appartenaient, elle ne savait comment conjurer ce sort et il avait même fait de sa volonté son jouet favori, à tel point qu'il décidait de ses envies, qu'il les faisait siennes de manière aussi simple et naturelle qu'un claquement de doigt, qu'une caresse sur son visage, qu'une parole lyrique et bien tournée. Aussi bien qu'à chaque fois qu'elle se croyait sauvée, qu'elle s'imaginait naïvement pouvoir survivre dans ce monde glacé sans la chaleur salvatrice de son amant, il troublait de nouveau ses pensées, s'y imprégnait, les pénétrait, sans même qu'il n'ai à se montrer présent, câlin, tendre et doux. Il n'avait rien d'autre à faire que d'exister pour que de la vie d'Alix ne reste qu'une impression contrariante d'un bonheur qui ne serait jamais terminé, d'une idylle trop tôt brisée au profit de raisons dérisoires et vaines.

Cette sensation noircissait encore et toujours, éternelle, le bonheur qu'elle éprouvait à le revoir, la joie qu'elle ressentait à le savoir à ses côtés, même pour une heure, une minute, une seconde. Il était présent, il était là, tout près d'elle, il noyait son regard dans le sien, se perdait dans la contemplation de ses iris, doux reflets d'une perfection qu'elle savait connaître par coeur. Ah, quel doux tourment ! Quelle merveilleuse et délicate manière d'aborder de nouveau le problème irrésolu de leur union bien trop brièvement enterrée, alors même qu'elle n'avait pas émis son dernier souffle, continuant tant bien que mal à respirer malgré les efforts insoutenables que cela lui imposait. Elle luttait, vaillamment, face à l'inexorabilité du destin auquel elle ne savait se résigner, soucieuse de continuer à faire battre le coeur de la douce Alix. Car c'était bien simple, finalement. Sans espoir, plus de vie. Sans Lon, plus d'existence. Ou bien une durée sur cette Terre qui ne saurait que se résumer par le temps qui passe, immanquable, sauvage, cruel, la rapprochant de seconde en seconde de cette mort qu'elle aurait attendu avec tant d'impatience, tant d'arrogance et d'impertinence. Sans Lon, elle l'aurait accueillie à bras ouverts, cette fameuse libération d'une existence sans goût, sans essence, sans autre saveur que celle de l'enfer. Mais là, alors même qu'elle se perdait dans les tréfonds de son regard, alors qu'il portait tendrement sa main à sa bouche, alors qu'elle luttait à son tour, forçant sa volonté à ne pas se tordre si facilement aux souhaits du désir qui implosait dans sa poitrine, elle ne parvenait pas à songer à autre chose qu'au bonheur qu'elle n'avait cessé de vivre aussi longtemps que leur union avait duré. La rancœur qu'elle était en droit d'éprouver face à la lâcheté dont il avait fait preuve ne valait pas de se priver de sa félicité. Rien ne pouvait le valoir. Et pourtant sa fierté la hélait discrètement, la suppliait à genoux de ne pas céder à ses caprices de diva trop facile. Elle ne saurait jamais rien obtenir de Lon, ne serait pas capable d'offrir à leur union un piédestal assez important pour tout ce qu'il représentait si elle s'abandonnait dans ses bras si commodément. Elle devait se battre. Faire valoir ses droits, ses avantages, lui prouver qu'elle était ôh combien différente des autres et que cette dissemblance avait un prix. Qui ne s'élevait finalement qu'à la reconnaissance de l'amour qu'il éprouvait pour elle. Pas cher payé pour un bonheur complet et viable, et pourtant, même cette menue somme, il n'était pas capable de l'offrir.

Il le lui prouva clairement en reprenant cette alliance qui trainait sur la table basse - trop d'honneur pour une telle pacotille de sentiment - avant de la remettre à son doigt. Comme si elle avait une quelconque importance. Comme s'il ne savait s'en séparer plus de quelques courtes minutes, comme si sa main se sentait vide et futile sans ce simple objet pour le couronner. Comme si tous ses menus efforts restaient désespérément vains et que plus rien ne saurait animer en lui le simple désir de la contenter, de la satisfaire d'une ou deux concessions. C'est un gaz toxique et mortel qui s'insinua dans le coeur d'Alix alors qu'elle le voyait jouer avec cette bague, la toucher, incroyablement incapable de lui accorder enfin la seule attention qu'elle méritait de droit : strictement aucune. Aux yeux d'une Jillian jalouse... non, terriblement possessive, cet objet signifiait au fond bien plus qu'il ne semblait le comprendre. Qu'il ne voulait le comprendre. Oh, combien de fois avait-elle senti cette si détestable froideur contre son corps alors qu'il la caressait tendrement, combien de fois n'avait-elle rien dit, s'était murée dans un silence malaisé, prête à tout supporter pour lui ? Elle ne comptait pas. Avait arrêté de le faire. Dans ce domaine résidait entre eux une parfaite incompréhension, ni l'un ni l'autre n'admettant le point de vue de son opposant. Il semblait à Alix que son attitude relevait de l'évidence, que de savoir son homme chez lui en une autre compagnie que la sienne ne pouvait que la contrarier dangereusement, la plonger dans une jalousie dévorante et dévastatrice à la simple pensée d'Adison, odieusement tentatrice, essayant de séduire son époux. Oh, elle faisait confiance à Lon pour savoir y résister, peut-être naïvement, mais jamais elle ne s'était imaginée qu'il se soit laissé tenter. Elle n'aurait pu survivre à la moindre impression que cette hantise ne soit rendue vraie, elle avait donc préféré en faire un cauchemar uniquement irréaliste. Mais là, alors qu'elle tâchait enfin de trouver l'ultime courage de lui avouer ses craintes, ses faiblesses, elle n'acceptait pas qu'il ne sache lire en elle aussi aisément qu'autrefois. Elle ne pouvait tolérer qu'il ne comprenne pas ce qu'elle avait tant de mal à lui affirmer. Mais sans doute se montrait-elle trop exigeante, trop intransigeante... Elle s'en réservait le droit, aujourd'hui.

Jillian s'était relevée, le coeur tambourinant férocement contre sa poitrine, la déception rendue plus terrible encore par cette foutue lueur d'espoir qui s'était infiltrée sournoisement dans son âme. Elle faisait courageusement face à cet homme, supportant toujours aussi ardemment, sans mot dire, le regard arrogant que Lon posait sur elle, le ton neutre qu'il osait prendre en niant d'une sentence assassine le mal que cette simple bague, cette simple preuve de son mariage, de son appartenance à une autre, pouvait provoquer en elle. Il prenait un malin plaisir à nier l'évidence, à titiller bêtement l'âme sensible de son ex-maîtresse sans se rendre compte du tort qu'il se faisait ainsi. En ne sachant se séparer de ce simple objet, en n'étant pas capable de s'en imposer l'absence quelques minutes, il venait de déposer une bombe minutieusement bien programmée dans le coeur d'Alix. Auto-destruction. Elle ne saurait rien espérer de lui, craignait même d'y avoir cru une minute. Regrettait sa naïveté, son absolue certitude odieusement erronée qu'aujourd'hui, à l'inverse d'autrefois, il saurait se séparer de ce qui les éloignait l'un de l'autre. Mais c'était peine perdue, Lon ne changerait pas. Ne changerait jamais. Ni pour elle, ni pour qui que ce soit d'autre. Il ne saurait visiblement évoluer, ni en bien ni en mal, et stagnerait au stade de la médiocrité qu'il avait su adopter fermement, dans lequel il s'était désormais ancré sans le moindre espoir d'un changement bénéfique. Elle avait cru posséder en elle, bien cachée derrière sa douleur, la force d'espérer pour deux. Elle s'était trompée. Et comme lui, elle s'était adonnée à une tâche monstrueuse, mythologique, une tâche qu'ils ne possédaient ni l'un ni l'autre pas la moindre petit chance de mener à bien, mais qu'ils s'évertuaient à poursuivre comme si tout n'était pas perdu d'avance.. Comme s'il restait une infime probabilité que leur union tienne le choc, persiste malgré leurs différences, malgré le gouffre énorme qui semblait ne jamais se tarir de douleurs jointes aux déceptions.

Surprise et allégresse bataillèrent ferme dans son coeur lorsqu'elle le vit ouvrir la fenêtre puis, comme dans un rêve dont elle n'aurait jamais su prévoir la fin, jeter cette bague, symbole de tant de tourments, de jalousie mêlée d'une pointe de possessivité destructrice. La nuit se referma subitement sur elle, sur cette alliance détestée et détestable, et la couvrit d'une chape de fraicheur, aux antipodes même de la chaleur qui imprégna le coeur de la belle. Elle se sentait l'ultime victoire de cette lutte acharnée qu'elle avait, jusqu'à la dernière seconde, prise pour perdue d'avance. Ce succès était pour le moins improbable. Le monstre qui s'opposait à elle était bien trop imposant d'égo et de fierté, il se dressait face à elle, appuyé nonchalamment sur le mur, une lueur de défi persistant dans ce regard hypnotique. Jillian ne rêvait que de se jeter dans ses bras, que d'offrir à ce menu triomphe une place qu'il ne méritait indéniablement pas. Après tout, il ne s'agissait là que d'un objet dont il avait lui même vanté la futilité, l'insignifiance absolu. Elle estimait toutefois cette victoire suffisante pour la soirée, et elle n'avait pas la prétention de s'affirmer assez naïve pour en attendre plus de lui. A sa dernière réplique toute à la fois amusante et curieuse, c'est sur un ton moqueur à son tour que la jeune femme répondit, éloignant très légèrement son visage de celui de son ex-amant, bien trop proche pour qu'elle se refuse le plaisir de céder à la tentation d'un baiser. Un baiser cruellement désirable, un baiser qui signifierait la perte définitive du peu de raison qui se proclamait maître dans son esprit. « si ce que tu as à m'offrir se résume en des cours certes pertinents mais assommants, alors sans vouloir t'offenser, je m'en passe volontiers. » Bien que la jeune femme ai choisi de répliquer en n'omettant pas le jeu qu'elle avait elle même instauré, elle n'avait su cacher la pointe de curiosité qui l'avait hantée à l'entente de cette parole énigmatique. Non, à ses yeux, les cours de son amour de professeur n'étaient que synonymes du terrible gouffre qui s'était tranquillement installé entre eux et qui ne saurait trouver autre signification que l'opposition majeure à leur histoire. Car après tout, ils ne sauraient jamais aller contre le secret dont leur union devait absolument s'entourer, pour la simple et bonne raison que Lon ne devait perdre son emploi. Jillian, jamais, ne pourrait le lui demander. Paradoxalement, ce qui avait été le point de départ de leur idylle en devenait le cercueil. Adison se contentait d'enfoncer les clous.

« tu as raison, ce n'est qu'une bague et je ne saurais m'en contenter. » Indéniablement, la belle Alix préférait de loin mettre l'accent sur ce qu'il restait à accomplir plutôt que sur le bout de chemin que Lon avait déjà fais pour conquérir son coeur de nouveau. A quoi bon le féliciter de ses exploits alors que, déjà, son regard empli de fierté et d'arrogance en disait long sur la conscience qu'il en avait ? Debout face à lui, c'est pourtant odieusement séductrice qu'elle s'approcha à nouveau de lui, l'entourant de ses mains dans une étreinte douce et tendre, à des lieux d'une quelconque passion sauvage qui, un jour, aurait pu animer son corps. Se battant vaillamment face à son désir qui, encouragé par la vision qu'elle avait eu de ce Lon s'oubliant pour penser un peu à elle, s'était soudainement réveillé ; elle mit toute sa délicatesse dans cette approche qu'elle souhaitait enviable. Comment mieux l'inciter à aller plus loin qu'en lui montrant ce qu'il perdait à trainer ainsi devant les compromissions qu'il lui restait à accomplir ? « mais j'imagine que pour l'instant, je devrais plutôt te remercier et te prouver que tu saurais me satisfaire de quelques concessions. » Son sourire, de tendre, devint carrément provocateur alors qu'elle embrassait délicatement la commissure de ses lèvres, avant de poser sa tête sur son épaule et de murmurer, ôh combien charmeuse : « je vais te dire un secret : tu as bien plus à gagner qu'à perdre. » Évidence soufflée contre son oreille, Jillian se permit de goûter quelques secondes superflues à cette délicatesse dont elle était la victime comme la meneuse. C'était indéniable, elle possédait ancrée en elle la profonde certitude que ses bras n'étaient faits pour rien d'autre que de le tenir contre lui, que cette bouche n'avait pour but ultime que d'embrasser la sienne, et que Lon lui était indéniablement promis. Il n'aurait pu en être autrement. Elle ne laisserait pas le destin choisir pour eux. Pourtant, alors qu'elle se libérait de cette étreinte trop agréable pour être réelle, étreinte qu'elle ne tarda pas à trier de l'ordre des rêves achevés, elle choisi à son tour d'admirer la nuit glacée par sa fenêtre. Quelle désolation... « mais sache que je ne t'attendrais pas éternellement Lon ... je l'ai déjà fait bien trop longtemps. »

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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeJeu 22 Mar - 9:32


something's pulling me outside to ride around in circle


caca lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  4209083858 bon courage !

Lon n'avait même pas daigné baisser les yeux sur la très légère décoloration de son épiderme laissée par son alliance, trop longtemps portée. Oui, il l'avait dit... Cet objet, si symbolique pour beaucoup - Jill comprise - n'était plus rien pour lui. Et ce, depuis des années. En réalité, cette bague avait perdu toute valeur dès la première année de son mariage, dès la soudaine prise de conscience de son erreur, dès que cette union sacrée aux yeux de Dieu s'était transformée en une cruelle illusion, dès que le mot mariage avait pris le sens de contrainte. Telle était la vision de cette alliance au regard du professeur désormais... Un mariage raté synonyme d'asservissement... Des années de servitude sous le joug exécrable d'une femme qu'il haïssait. Alors oui, Lockhart aurait certainement pu se débarrasser de cette bague symbolique depuis un sacré bout de temps, mais son insupportable fierté considérait qu'un tel geste aurait été donné trop d'importance à une épouse qui ne la méritait pas. Voilà tout ce à quoi Adison avait droit désormais : une profonde indifférence, un mépris féroce que l'orgueil déplacé de Lon se plaisait à illustrer à chaque fois qu'il rentrait le soir et subissait la pénible présence de celle qui partageait sa vie depuis tant d'années. Alors non... Non, le principal n'accorda plus la moindre importance à ce geste qu'il venait d'offrir à Alix. Avec une facilité presque déconcertante qui aurait pu lui-même le surprendre, il avait refermé la fenêtre sur cette alliance perdue à jamais, prouvant aisément la place que cet objet avait dans son cœur : aucune. La fenêtre s'était refermée et il semblait désormais qu'il n'était plus qu'une question de temps avant que Lon ne referme la lourde porte qu'était son mariage sur le visage humide de son épouse. Oh oui, il mettrait un terme à tout ça. Certainement pas pour lui puisqu'il était loin de se sentir prêt à se séparer de celle qui avait montrer tant de courage à le supporter et qui continuait à l'aimer malgré ses efforts prononcés pour se faire détester. Mais pour Jill, il le ferait. Elle le lui avait implicitement demandé et n'avait-il pas assurer qu'il serait prêt à tout pour elle ? Il le lui prouverait. Quel qu'en soit le prix, il le lui prouverait.

Le professeur n'était pas vraiment fier de cette première victoire sur ses peurs et ce premier pas vers un divorce inévitable. Non... Il aurait dû savoir prendre cette décision, il aurait dû être à l'origine de cette initiative. Il ne pu toutefois oublier son éternel arrogance et afficha ce sourire monstrueux de charisme qu'il ne savait offrir qu'à Jillian. Tout comme il ne pu conserver ses distance et rester sagement scotché à ce mur contre lequel il était appuyé. Comment l'en blâmer ? Le pouvoir d'Alix était impénétrable, mais perlée d'évidences. Face à elle, Lon n'était qu'un vulgaire morceau de ferraille et la jeune femme était un aimant magnifique exerçant savamment son emprise. L'homme ne doutait pas... On pouvait aussi bien le ligoter fermement à un poteau, l'enfermer dans un cage de métal, lui couper les deux jambes et lui crever les deux yeux, il réussirait toujours à la rejoindre. Non, rien ne semblait pouvoir mettre un terme à cette éternelle attraction qu'elle exerçait sur lui. Et, comment diable avait-il pu rester à distance pendant ces trois mois était un mystère qu'il ne saurait certainement jamais résoudre. Et, peu importait finalement... Lockhart savait où était sa place désormais. Et ce n'était ni contre ce foutu mur et encore moins aux côtés d'Adison. Alors à quoi bon lutter ? Pourquoi s'enfermer dans l'hypocrisie et nier l'évidence ? Cette jeune femme, il l'aimait. Il l'aimait à en crever. Elle était la seule pour qui il quitterait le confort de son mariage et de sa situation et, quand on connait Lon, ce n'était pas négligeable.

Impitoyable Lon qui laissa sournoisement son visage flirter avec celui de la belle O'Donnel. Il aurait été si facile de s'en emparer ; de laisser ses lèvres s'éprendre de ce délicieux visage ; de l'embrasser avec la même passion que par le passé. Oh oui, il lui aurait été si facile de lui prouver tout l'étendu de son amour d'un seul et unique baiser... Mais les routes pavés de la facilité était désormais fermées au professeur qui devait désormais emprunter et franchir les obstacles des chemins tumultueux de la difficultés. Des chemins atroces de complexité peu décidés à laisser un homme les fouler de ses pieds si aisément. Un homme chargé du lourd fardeau de ses regrets, le poids de toutes ces années perdues se prélassant lourdement sur ses épaules meurtries. Tel un condamnée, cet homme marchait, parcourant silencieusement les kilomètres que Jill avait pu mettre entre eux. Non, plus de non-dits, plus de baisers volés, plus de justifications veines et inutiles. Ce temps là était révolu désormais et Alix semblait vaillamment veiller à ce que son ex amant ne se prélasse pas de nouveau dans cet océan de béatitude et de complaisance qu'était la simplicité. Alors oui, Lon ne pouvait résister à l'attraction que Jillian exerçait sur lui, mais il ne s'accordait plus le moindre contact déplacé désormais - ou presque - et restait sagement à sa place - ou presque - d'homme encore marié. A l'évidence, Lockhart ne ferait pas deux fois la même erreur. Une fois, il avait laissé - provoqué même - un nuage noir s'abattre sur leur amour que trop de silence avait rendu précaire. Une fois, il avait laissé son arrogance et sa cécité creuser la tombe dans laquelle s'effondrerait la tendresse qu'il lui portait. Une fois, il avait laissé l'étrange magnétisme qui les unissait l'un à l'autre faire sa loi, pensant qu'il suffirait à quelques longues années de bonheur... Lon s'était trompé. Il s'était égaré; s'était laissé berné par un égoïsme profondément ancré dans sa chair ; un égocentrisme démultiplié par ces heures perdues passées à faire de la vie d'Adison un véritable enfer. Celle-ci, en essayant de changer l'homme qu'il était, n'avait finalement réussi qu'à accentuer ses pires travers, portant une attention trop particulière à ses défauts pour que Lon sache décemment s'en séparer. Puisque ceux-ci avaient une telle importance, comment diable pourrait-il les laisser fuir ? Mais Jill avait su rendre à son professeur un semblant de raison... Un semblant seulement, puisque la jolie O'Donnel saurait bien plus aisément que quiconque faire perdre à cet homme toute notion de patience et le mené tout droit dans les profonds méandres de la folie. Cela Lon en était conscient. Une conscience qu'il mettait savamment de côté pour la femme qui avait su noyer ses yeux et - mieux que quiconque - soigner les plaies qu'Adison avait aveuglément creusé.

Jillian su creuser un délicat sourire sur le doux visage de son principal. Le demi-rictus triomphant avait disparu pour ne laisser place qu'à cette profonde sérénité dont Lon ne savait jouir qu'en présence de son élève. Une élève à la répartie acerbe, provocante et déplacée qu'il tolérait et appréciait avec une grande facilité. Ô combien Jill aimait le lui prouver... Cette demoiselle était à part et celle-ci se plaisait évidemment à lever tous les doutes qui auraient pu essayer de s'abattre sur cette certitude... Tout comme elle se plaisait à briser le pinceau de leur utopie, rappelant cruellement à Lockhart que cette bague, nonchalamment jetée par la fenêtre, n'était que le premier pas, le premier kilomètre d'un voyage semé d'embûches. Non, cet premier abandon n'était rien, rien du tout, à côté du chemin qu'il lui restait encore à parcourir et cela, l'homme en avait lourdement conscience. Conscience qui tenta de se faire la malle à l'instant même où le corps d'Alix vint sournoisement se coller à lui. Il aurait pu la détester. Instantanément, le sourire de Lon disparu tandis que son désir soudain décuplé lui faisant l'effet d'une enclume sur le sommet du crâne. Brutalement, son sang battait ses tempes et sa soif, trop longtemps inassouvie, prenait l'apparence d'un poignard à travers ses entrailles. Tentant d'ignorer l'appel cruel de son bas-ventre, le professeur serra les mâchoires, conscient que son soudain malaise ne passerait pas inaperçu. Trois longs mois qu'il n'avait pu toucher le corps d'une femme. Trois longs mois qu'il n'avait pu parcourir les formes délicates de Jill. Trois putain de mois. Cruellement, ses plaies recommencèrent à saigner tandis qu'Alix se jouait de ce manque devenu omniprésent. Indéniablement, cette jeune femme était son Lucifer, incarnant à la perfection le plus beau des anges, symbole d'une pureté inégalable, mais toutefois trop sombre, trop imprégné d'orgueil pour subsister au Jardin d’Éden. Et Lon, en simple mortel dont le seul ego savait le hisser bien au-dessus de ses pairs, ne pouvait lors que résister à cette diabolique tentatrice dont les baisers au coin de ses lèvres mirent son cœur à l'agonie.

Jillian n'avait alors nullement besoin de le dire. Merci, Jill, mais Lon avait tout à fait conscience de ce qu'il avait déjà perdu et n'avait nullement l'intention de sombrer plus encore dans ses erreurs. S'il avait longtemps chercher son bonheur avec des jumelles, il savait désormais que sa destiné se trouvait juste sous ses yeux, à portée de mains, à portée de lèvres. Le regard désormais fuyant, l'envie du professeur tanguait dangereusement entre désir et besoin. Un désir atroce de douleur, celui qui le plantait inévitablement au sol dans la seule optique de jouir, quelques secondes encore, de la délicieuse étreinte de la femme qu'il aimait. Et le besoin immuable, éternel de fuir devant cette princesse des Ténèbres, maîtresse du vice. Un besoin moindre pourtant, qui ne réussissait finalement qu'à le scotcher au sol, l'empêchant de répondre à ces baisers et se jeter pleinement dans ce bassin de luxure, de caresses passionnées et d'amour si pur que Dieu lui-même ne pourrait le toucher. Bassin qui implosa quand la jeune O'Donnel quitta enfin la chaleur de son principal pour retrouver le contact - glaciale - de la fenêtre. Lon accueillit cette soudaine libération tant avec regret qu'avec soulagement, ses mains paralysées par sa soif retrouvant subitement le confort rassurant de ses poches. La douceur imprégnant de nouveau son regard, Lockhart posa un œil tendre sur son plus beau trophée... Trophée qui s'était donné à lui, mais qui pouvait lui être reprit à n'importe quel moment. Non, Alix ne lui était pas dû et cela, le professeur en avait pleinement conscience. Résistant alors doucereusement à la tentation de la rejoindre, Lon préféra prendre quelques distance avec l'objet de son désir, conscient que sa volonté n'était pas loin de se briser. Aussi retourna-t-il s'asseoir sur le canapé, perdit un instant son visage dans ses mains et ferma férocement les yeux, les dernières paroles de Jillian résonnant longuement à ses oreilles, triturant méchamment ses pauvres tympans. La drogue, dans ses veines, prenait un malin plaisir à faire des allées et venues dérangeantes dont le principal se serait bien passé. Quant à Jill... La jeune femme s'était élégamment hisser sur une balançoire et se promenait maintenant avec aisance entre jeu et sincérité, perlant ses propos des diamants de la tentation avant dans les jeter de le magma encore brûlant, vibrant d'amertume, de sa rancoeur et de sa haine.

« Je le sais, Jill... » Le visage du professeur avait quitté l'obscurité de ses paumes pour se poser sur le dos que la jeune femme lui offrait. Serein, la tristesse hantant de nouveau le timbre de sa voix, Lon parla avec cette même franchise qui habitait ses paroles depuis son arrivée. « Je te demande juste le temps de te prouver que je t'aime assez pour donner ma vie pour toi s'il le fallait. Tu sais, tu vas sans doute me détester pour oser t'avouer ça, mais... Si je considère mon comportement des trois derniers mois comme la pire erreur de ma vie, je ne peux m'empêcher de penser que cette distance et cette souffrance n'étaient pas vaines. Pas à mes yeux en tout cas... Tu peux me croire, j'ai vu ta souffrance Jill, j'ai vu ce que je t'avais fais et ô grand jamais je n'oserais t'infliger cette douleur une seconde fois. Mais je dois te le dire... Toute cette souffrance m'a permis de comprendre, de voir ce à quoi je renonçais et tu me connais assez bien pour savoir que ce n'est pas négligeable. J'étais paumé et somnolant. Tu m'as réveillé, mais je ne pouvais compter sur personne pour comprendre l'évidence. Appelle-ça comme tu veux... Égoïsme, égocentrisme, fierté déplacée... Peu importe. Je sais désormais ce à quoi je suis prêt pour toi et ce que je veux... Et je ne veux pas d'un mariage bidon, d'une vie de couple baignée dans la solitude et encore moins d'une femme que je ne peux ni toucher, ni entendre. Reste à savoir ce que tu veux toi... » Lon laissa sa phrase en suspens et se perdit dans le mutisme. Le jeu avait déserté et l'heure des confidences étaient de nouveau au rendez-vous... Incapable de tenir plus de deux minutes en place, l'homme se releva enfin et s'approcha de la jeune femme. Délicatement, il la prit par la taille, un geste monstrueux de douceur qui suffit à apaiser sa soif de proximité. Un instant, ses lèvres se perdirent dans ses cheveux, dans un long et tendre baiser. Respirant profondément, Lockhart hésita un instant avant de rompre de nouveau le silence, sa voix se brisant soudainement. Les faux-semblants s'envolèrent, emportant dignité et orgueil avec eux, tandis que Lon s'ouvrait pleinement à la jeune femme, lui confiant ses peurs les plus profondes, ses certitudes corrompues par des années de mensonge et d'hypocrisie. « Qu'est-ce que tu veux, Jill, exactement ? Qu'est-ce que tu attends de moi ? Que je quitte mon boulot et ma femme pour toi ? Tu n'as qu'un mot à dire, cela je peux aisément te l'offrir. Mais ensuite ? Ne te voile pas la face, Jill, il restera toujours des milliers de choses que je serai incapable de te concéder. La drogue sera toujours un péché auquel je ne saurai résister. Tu auras toujours à supporter mes sautes d'humeur intempestives et mon détestable égoïsme. Adison a déjà essayé de me changer, de me pousser à une perfection qu'il m'est impossible d'atteindre. Et si je prends maintenant un certain plaisir à lui renvoyer mes multiples travers en pleine gueule, je mentirais en affirmant que je n'ai pas essayé de m'améliorer pour son seul bon plaisir. Alors quoi ? Je peux te promettre un divorce et une démission, mais pour le reste... Je ne peux pas changer, Jill, malgré tout l'amour que je te porte, il existe certaines choses qui font partie de moi et qui, même si tu réussis d'abord à les accepter, finiront par te pourrir l'existence. Tu as raison sur un point... J'ai peur... Je suis terrifié à l'idée de te perdre. Je ne veux pas te voir vieillir à mes côtés en découvrant la résignation perler peu à peu ton magnifique regard. Parce que oui... Adison m'aime peut-être encore et se couperait les veines sous mes yeux dans le seul espoir de me voir rester à ses côtés, mais cela fait maintenant des années qu'elle a renoncé et ne fait plus qu'espérer. Je ne veux pas de cette vie pour toi, Jill... Jamais. »

Indéniablement, ces années de mariage avaient pourri le cœur de Lon. Profondément. Ce palpitant n'était qu'une plaie béante que la présence de Jillian avait aidé à cicatriser. Mais les souvenirs étaient là... Oui, ce cœur se souvenait de ces coups, de cette haine déguisée en amour, de cette détestable obstination qu'Adison lui avait offert sur un plateau chaque matin depuis plus de sept ans. Oh oui, Adi l'aimait, c'était incontestable. Ou, du moins, elle aimait l'homme qu'elle espérait qu'il devienne et, désormais, Lockhart ne craignait de voir que regret et espoir déchu perler dans les délicates prunelles de la jeune O'Donnel. Il l'avait dis... Il ne serait jamais l'amant parfait. Il était homme à s'entourer de mystères, de travers tant captivants que détestables. Il était homme de surprise, de charisme et d'hypocrisie. Il était ce monstre d'orgueil et d'amour... De l'amour... Cet homme débordait d'amour. D'un amour pur et intact que trente-quatre années de solitude et de mépris n'avaient su entacher. Et cet amour, c'était à Jill qu'il le vouait. Mais encore fallait-il que la demoiselle sache s'en contenter. « Je n'ai que mon amour et ma fidélité à t'offrir, Jill. C'est tout ce que j'ai. Ce que j'ai de plus précieux... Et cela t'appartient à jamais. Tu - ... » Lon fut interrompu, sa sonnerie de portable s'immisçant sournoisement dans leur conversation. Avec un petit soupir, le professeur sortit l'objet de sa poche et fixa l'écran, un sourire pervers apparaissant instantanément sur ses lèvres. « Adison... » Se détachant de la douce présence de Jillian, Lockhart se permit quelques pas de côté, captant le regard de la jeune femme, ses propres yeux s'imprégnant d'une méchanceté à laquelle seule son épouse avait droit. La voix de Lon se perla de désinvolture alors qu'il reprenait la parole, ses propos couvrant la sonnerie du téléphone. « J'ai comme le sentiment que ma très chère future ex épouse te vouera une haine peu imaginable avant longtemps. » Le sourire du principal s'agrandit tandis qu'il baissait les yeux sur le prénom affiché sur l'écran. « Et elle se détestera bien plus encore en comprenant que c'est grâce à elle que j'ai soudainement pris conscience de ce à quoi je renonçais. » Son regard retrouva la délicatesse des traits de Jillian tandis qu'il ajoutait dans un simple murmure mutin, agitant nonchalamment le téléphone à la hauteur de son oreille. « Tu veux que je lui demande ? » Le rictus de Lon s'élargit encore un peu. Simple provocation, évidemment, jamais il ferait à Alix l'affront de permettre à Adi se s'immiscer dans leurs échanges.

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j. alix o'donnel

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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeDim 1 Avr - 20:17

'something's pulling me outside
to ride around in circles.'
(bon, c'est complètement pourrave, sans doute l'une de mes pires réponses, mais tant pis. j'étais en manque U.U. et je ferais mieux de me sevrer définitivement parce que là ça va plus.)

Au jeu dangereux d'une séduction qu'ils savaient tous deux déjà acquises succédait celui de la confession. Un divertissement qui n'en était pas vraiment un et qui se paraît des effroyables bijoux de la gravité. Prendre la situation à la rigolade en ignorant les raisons de son mal-être était une manière comme une autre de l'aborder, mais Alix avait parfaitement conscience que cela n'arrangerait rien et ne servirait à rien d'autre qu'à lui faire oublier sa douleur... un instant. Un court instant. Si bref et éphémère que même sa légendaire naïveté ne pourrait se plaire à y croire véritablement. Ce n'était qu'une façon de se dérober devant ce qui leur exploserait à la figure à coup sur, et elle ne souhaitait pas attendre. Son amertume, sa douleur tout comme sa colère étaient bien trop profondément ancrés en elle désormais pour qu'elle ne les oublie d'un claquement de doigt ou d'une bague jetée par une fenêtre. Il s'agissait là de symbolique, mais Jill avait maintenant besoin de plus. Beaucoup plus. D'actes concrets, de changements pour la plupart irrémédiables, elle souhaitait des preuves de ce qu'elle savait déjà vrai. Était-ce là son seul espoir de faire perdurer une union inaltérable ? Sans doute. Une espérance qu'elle ne souhaitait déçue pour rien au monde, un dessein qu'elle voulait réalisable - mieux, réalisé !. Un désir qui se montrait de l'ordre de l'évidence sur le papier, mais qui pourtant s'avérait si délicat et compliqué dans la réalité. Jill aimait Lon. Lon aimait Jill. Jill aurait du être avec Lon, et vice versa, et pourtant, les complications d'un monde trop hypocrite troublaient leur amour, faisaient brûler la flamme de leur désir plus haut encore alors qu'ils ne pouvaient pas en jouir. Elles faisaient naître en leur coeur une frustration intense, avec laquelle ces deux êtres hors du commun se plaisaient à jouer, avant que la vérité n'éclate de nouveau. Des confessions, des douleurs mises au jour balancées sur un ton faussement neutre.

Alix aurait tout donné pour s'autoriser le droit de bouger, de se retourner pour plonger son regard dans le sien, pour savoir de nouveau lire en lui comme elle le faisait si aisément autrefois. Ses dires, pourtant, la troublèrent plus qu'ils ne l'auraient du. Elle se surpris même à se retenir de respirer, afin de ne pas perdre une seconde des tirades que Lon lui offrait là, enfin sincère, enfin honnête, enfin débarrassé de cet égocentrisme et de cette odieuse fierté qui lui interdisait de se confier ainsi à qui que ce soit, même à elle. En définitive, elle se sentait essentielle à ses yeux, devenait le tombeau de ses secrets, le cercueil renfermant hermétiquement ce que son coeur avait à dévoiler dans son plus simple appareil. Elle mesurait la hauteur de cette tâche qui dorénavant lui incombait. Elle s'en sentait toutefois pleinement capable. Pour lui, elle savait tout donner, tout offrir, tout sacrifier. C'est d'ailleurs ce qu'elle avait déjà fait, une fois. Elle s'était oubliée, simplement, avait anéanti ce qu'elle avait appris à être, avait oublié toute notion d'amitié, toute celle de séduction, d'amusement, de débauche. Alix était devenue comme jamais elle ne se serait cru capable d'être. De la snob détestable, de la libertine aigrie, elle s'était vue évoluer en délicat papillon, à la fois tendre et douce, à la fois aussi sauvage et surprenante qu'autrefois. Lon, en revanche, semblait ne lui avoir rien offert. Oh, certes, les changements qu'elle avait apporté pour lui avaient été bénéfiques, elle ne saurait le nier, et avaient plongé son coeur dans un sentiment d'euphorie perpétuelle ces deux longs mois. Néanmoins, il n'avait été près à aucune concession à son égard. Certes, elle n'avait rien demandé. Mais désormais, l'évidence s'imposait sombrement à elle, faisait naître un voile sombre devant ses yeux. S'il l'aimait toujours, alors les raisons de leur séparation n'étaient que matérielles. Et dans ce cas, il devrait les faire disparaître. Une à une. Rapidement. Assez rapidement pour que les démons de la rancune présents dans le coeur de Jill ne s'installent pas définitivement.

Visiblement, Lon disait en avoir bien conscience. Une intuition et une soudaine lucidité qui ne mènerait indéniablement à rien si elle n'était pas suivie d'actes et de preuves. Des preuves, toujours des preuves... Alix prenait un malin plaisir à remettre en cause la sincérité de son amour, à nier l'évidence qui s'imposait à elle. Son amertume, lié à son côté diaboliquement joueuse, dominaient très largement son désir, et son besoin omniprésent de retrouver à nouveau sa place dans ses bras. Sa volonté, sa propre fierté à elle lui interdisait la moindre concession. Il avait été si difficile pour elle de vivre -non, de survivre en son absence qu'elle ne saurait dénigrer si aisément le mal qu'elle avait ressenti, les effroyables douleurs qui avaient suivi cette trahison. Elle se savait parfaitement incapable de les oublier, tout autant que de passer outre trois mois d'un emprisonnement factice derrière le seul mur de son mal-être, trois mois passés dans le noir le plus absolu, dans la solitude la plus glaciale. Néanmoins, elle n'était pas assez fière pour se condamner elle même à ne plus revoir le soleil. Lon était le seul être capable de lui apporter quelques bouts de bonheur, d'espoirs, d'un bien-être véritable, et elle n'était pas assez naïve pour s'imaginer être capable de vivre sans lui. Il était indéniablement une partie toute entière de son être, sans laquelle elle ne saurait faire autre chose que d'appréhender la vie, que de haïr le seul fait de se lever le matin. Elle ne voulait pas de cette existence morne et fade. Ce pardon auquel elle aspirait pour Lon n'était qu'une vaste preuve d'un égocentrisme certain qu'elle cachait derrière des bons sentiments. Elle voulait cet homme car il constituait son bonheur à lui seul. Ni plus, ni moins.

Elle ne put retenir un doux frisson de bien-être comme d'un douloureux désir inassouvi lorsqu'il s'approcha d'elle pour entourer sa taille, dans un geste monstrueusement tendre et incroyablement attrayant. Alix ne souhaitait pas lui montrer aussi férocement que lui à quel point il lui était difficile de ne pas se laisser succomber aux délicieux attraits de sa bouche, à ceux de son corps, et de son regard démoniaque de tendresse, aussi elle tenta d'interdire son souffle de devenir saccadé, se concentrant comme rarement elle l'avait fait sur ce qu'il avait à dire. Un moment, elle se retint de hurler sa rage, sa colère, ou sa déception, accentué par la frustration qui, alors, possédait la main-mise sur ses émotions. Il ne comprenait pas. Ne comprenait rien. Indéniablement, la vérité de leur liaison, celle de son amour incompréhensible aux yeux du commun des mortels lui avait échappé comme à tous les autres. Il venait de prononcer un odieux sacrilège qu'elle avait du mal à entendre. Un mal fou, inconcevable, qui taraudait son coeur et la forçait à réagir, à le couper, à hurler ce qu'elle avait à répliquer. Il venait de tabasser lourdement les seules certitudes inscrites dans son coeur, les seules qui l'avait fait tenir ses trois longs mois dans lesquels elle avait longuement hésité à poursuivre son existence fade et détestable. Il s'était lui aussi laissé dépasser par la peur, n'avait porté qu'une attention médiocre à ce qu'elle s'était appliquée à lui faire comprendre par le regard, bien incapable qu'elle l'était de le faire de vive voix. Elle s'était trompée, même lui n'avait su lire en elle comme dans un livre, et si Lon n'y était pas parvenu, alors nul n'en aurait été capable. Soudainement, l'incroyable espoir qu'elle avait en lui se voyait réduit à néant.

Elle allait parler, mettre des mots sur des sensations hautement désagréables qu'elle avait toujours tenté de lui insuffler par le regard, par le sourire, elle s'apprêtait à le faire lorsque... la sonnerie d'un portable la coupa tout autant qu'il prit la parole à Lon. Un appel qui lui offrait un divertissement à la hauteur de ses attentes et qui permettrait de plus à calmer l'amertume bouillonnant dans son coeur. Adison. Voilà qu'elle tombait pile au bon moment. Voilà qu'elle se faisait présente dans une discussion qui, même si elle n'en avait pas la moindre conscience, la concernait au plus haut point. Ainsi, entre deux personnages hors du commun se décidait le sort d'une pauvre mortelle placée entre eux sans même le vouloir, un sort qui promettait de n'être pas des plus agréables. Un sort même qui, probablement, la détruirait. Un destin dans un futur proche qui ne faisait plus aucun doute, mais que Lon prendrait surement un malin plaisir à faire trainer, incapable qu'il était, malgré ses dires, de se plier à ses décisions. Il était bien facile d'enchaîner les promesses devant la seule femme de son coeur, ça l'était nettement moins de les mettre en application devant une épouse déchue, les yeux en larmes. Car même si Lon se montrait intraitable et insensible, il était loin de prendre du plaisir devant la souffrance d'autrui. Et Jill avait bien conscience qu'Adison, malgré la haine factice qu'il affichait à son égard, était à des kilomètres de n'être qu'une femme parmi tant d'autre. Elle avait eu la malchance absolue d'être celle dont il avait eu besoin, un moment dans son existence, mais qui, dès lors que cet instant s'était avéré terminé, n'avait plus été qu'un poids accroché à sa cheville, un poids dont il ne s'était jamais délaissé mais qui n'avait pas cessé d'être embarrassant.

Lon provoquait Alix, un sourire cruel affiché sur le visage. Il lançait un nouveau jeu plus sauvage et plus inattendu que les précédents, à l'image de ce qu'était leur union autrefois. Un divertissement, un défi perpétuel. Un grand 'n'importe-quoi' dont ils ne s'étaient jamais lassés et qui, mieux encore, leur manquait aujourd'hui. Il se trompait s'il estimait, naïvement, qu'elle n'y répondrait pas. Elle le ferait, et prendrait d'ailleurs un plaisir inconcevable à se saisir de cette opportunité pour lui rappeler qu'elle n'était pas une femme ordinaire, qu'elle ne se laisserait pas marcher dessus une seconde fois, à trop croire à des promesses langoureuses et erronées. Il le savait, sans doute, très bien. Autant qu'elle connaissait la hauteur de son amour. Néanmoins, comme elle exigeait de lui des preuves, il lui semblait normal qu'elle en fasse de même. Un sourire pervers, copie conforme de celui qu'il affichait, pris place sur son joli visage, animant ses yeux, doux reflets d'une douleur trop longuement acquise, les faisant briller d'une flamme nouvelle. Cela faisait bien longtemps -trop longtemps à son goût, que de telles émotions ne s'étaient pas emparées de son coeur. Avec Lon, elle se sentait revivre. Indéniablement. Elle s'empara du téléphone portable, dans un geste vif qui ne tolérait pas qu'on s'y oppose. « bonsoir, miss Lockhart. C'est fou comme nous avons l'occasion de nous parler en ce moment, voilà qui me ravie. Votre très cher et fidèle époux est actuellement occupé, et donc injoignable. » Un instant, elle se tue, consciente qu'Adison ne trouverait sans doute pas les mots à dire, et n'en aurait de toute façon pas le courage, rendue soudainement muette par une surprise palpable même de l'autre côté du téléphone. Elle se permit un regard interrogateur sur Lon, qu'elle n'avait pas une seconde lâché des yeux, qui semblait imperturbable. A moins qu'à son tour, elle ne perde sa très chère clairvoyance à son égard ? « je voulais toutefois vous présenter mes excuses les plus humbles pour mon comportement de la dernière fois, vous aviez raison, je n'avais pas à interférer de la sorte dans votre cours. Ma présence dans le bureau de Lon était clairement justifiée... en tous points. » C'était indéniable, Jillian prenait son pieds à ainsi détruire en quelques mots tous les espoirs déchus d'Adison, à anéantir le peu de 'confiance' qui restait en elle pour son époux. Alix ignorait elle même la raison de cet appel, de ses dires, elle n'espérait rien, n'en attendait pas plus de cette femme qu'elle exécrait pour son simple nom. Elle jouait, simplement, retrouvait un peu de vie au dépend de sa prof qui, elle, la perdait à petits feux. « vous n'aurez qu'à retenter de joindre votre correspondant dans quelques temps, néanmoins je ne vous garantis pas une réponse différente. Je vous souhaite une bonne fin de soirée. » Son ton était enjoué, son regard n'avait pas quitté celui de Lon, profondément provocateur.

Jillian n'attendit pas la moindre réponse avant de raccrocher. Elle n'appréhendait pas même la réaction de Lon avant de lui prendre la main, et de le forcer à s'assoir sur le canapé, à ses côtés. Le divertissement terminé, elle avait bien d'autres choses à lui dire. Des évidences qu'il n'avait pas su saisir, des douleurs qui n'avaient jamais été mis au jour, elle savait qu'aux confessions de Lon devaient suivre les siennes. Leur relation ne saurait se reconstruire sur un tel divertissement. Son regard de nouveau plongé dans le sien, sa main n'ayant pas lâché la sienne, elle soupira légèrement. Elle avait tant de choses à lui faire comprendre, tant de mots à mettre sur des sensations fugaces que cette tâche lui semblait irréaliste et impossible. Elle tenta de retrouver une once de courage dans ses prunelles, se permit de retirer ses chaussures pour s'installer correctement sur ce canapé qui, aujourd'hui, avait assisté à toute la complexité de leur union. Lorsqu'elle reprit la parole, son ton avait retrouvé toute cette connotation brisé qui le caractérisait, aujourd'hui. « Tu ne me comprends pas Lon, et je viens de m'apercevoir que tu ne m'as jamais comprise. Je ne suis pas Adison, je ne serais jamais elle et ne l'ai jamais été. Je ne veux pas que tu changes pour moi. Je te veux toi. Toi tout entier. Tes qualités, tes défauts, tes manies, je t'aime et j'aime tout ce qui fait que tu es toi. Comment as-tu pu passer à côté ? » Son ton s'éleva très légèrement lorsque sa déception pointa dans sa voix, et elle lâcha la main de Lon qu'elle avait serré dans la sienne. Elle ouvrait son coeur comme il venait de le faire, et comprenait enfin la complexité de cette tâche. En soi, rien ne semblait difficile. Et pourtant, les mots butaient contre sa bouche, elle ne trouvait pas les bons et bataillait face aux assauts de sa fierté qui lui interdisaient de se laisser aller à un romantisme niais qui, pourtant, la caractérisait parfaitement dès lors qu'il s'agissait de Lon.

Sans le lâcher des yeux, Jillian trouva le courage de continuer. « Ce que je veux, ce n'est pas que tu changes. Surement pas. Je te veux toi, sans rien pour se mettre entre nous, sans rien pour détruire ce qu'on met du temps à bâtir ensembles. Je veux que tu te débarrasses de ce qui t'entraîne loin de moi, et de ce qui a déjà réussi à nous briser tous les deux. Je veux un 'nous' dénué du moindre nuage. » Elle ne l'avait pas lâché des yeux. Pas une seconde. Son regard rivé dans le sien, sa voix se perdait dans le gouffre de la mélancolie, et elle souffrait d'avoir à parler de ce qui, à ses yeux, n'était rien d'autre qu'une évidence. Elle ne trouvait rien de plus douloureux que de se rendre compte que la parfaite alchimie qu'elle avait toujours ressenti entre eux n'avait été qu'une illusion. Douce illusion, certes, mais cela n'enlevait rien à son fondement. Elle y avait cru, encore une fois, tel le symbole de son insupportable naïveté. Face à Lon, elle n'était plus là Alix que tout le monde connaissait. Elle perdait de sa superbe, de son répondant, elle perdait de sa hargne et de sa fougue pour ne plus devenir qu'une amoureuse transie et bien trop romantique. « Lon, doutes-tu une seule seconde que je sache te rendre plus heureuse que ce que tu pourrais perdre ? Si la réponse, sans réfléchir, était un non, alors tu n'aurais pas eu à attendre si longtemps pour faire ce que je te demande. Je n'aurais même pas eu à le faire. Ses sacrifices t'auraient semblé évident. Alors explique moi, que dois-je en penser maintenant ? » Jill haussa les épaules, comme blasée par cette soudaine certitude qui s'infiltrait sournoisement dans son âme, reflétant la douce vanité de ses efforts. Quoi qu'elle fasse, elle doutait d'être capable d'anéantir brusquement les doutes qui s'étaient installés dans son esprit. Cette trahison l'avait détruite. Elle avait coloré son âme d'un noir indélébile, et tout l'amour qu'elle lui portait ne saurait lui faire tout oublier. Alors à quoi bon se battre ? A quoi bon exiger de la part de l'homme qui prenait toute la place dans son coeur des sacrifices qu'il aurait du déjà faire sien depuis longtemps ? Elle ne faisait que retarder l'échéance inévitable de leur union en s'offrant des espoirs vains. Tant d'efforts inutilement gâchés qu'elle aurait pu garder pour se maintenir en vie...
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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeMer 4 Avr - 8:07


something's pulling me outside to ride around in circle


la pire daube que j'ai jamais posté je crois --' excuse-moi... un, c'est affreusement mal écrit. deux, je fais rien avancer. trois, tu risques de te faire superbement chier devant cette réponse. pardonne-moi, j'essaierai de trouver qqch d'un peu plus palpitant pour la prochaine réponse u.u

Lon s'apprêtait à mettre gentiment Adison en attente, comme il en avait si sournoisement l'habitude de faire. Sa femme le savait ; il était rare que son cher et tendre époux réponde à ses appels. Ainsi, cette énième tentative reflétait aisément la hargne et l'obstination qui pouvaient résider dans le cœur de celle qui partageait la vie de cet homme détestable. Celle-ci connaissait son mari, elle le connaissait par cœur. Malheureusement, elle ne le comprenait pas et, sans chercher à percer les mystères qui pouvaient entourer le professeur, elle tentait encore et toujours de faire de lui un être qu'elle saurait enfin saisir, espérant pénétrer cette carapace d'acier qui écrasait sans pitié ce pauvre cœur présent dans la poitrine du principal. En vain. Lon avait pourtant essayé... Dans les premiers temps de leur vie commune, Lockhart avait tout tenté pour offrir à Adi ce qu'elle attendait de lui. Prenant sur lui, enfermant méchamment son orgueil, écrasant sa fierté, il avait tenté de changer un tant soit peu l'être détestable qu'il était. Oh oui, il avait essayé. Mais Adison n'avait su se contenter de ces tentatives désespérées et n'avait cessé d'exiger plus, poussant lentement son époux dans la résignation et une haine peu imaginable. Il avait accepté cette femme à ses côtés dans l'espoir qu'elle l'aiderait à se sortir des abysses. Un temps, elle y était parvenue, mais n'avait guère tardé à l'y jeter une seconde fois, se contentant de le tenir par la main tandis que son corps se balançait pitoyablement dans le vide. Alors, ô combien Lon avait espéré qu'elle le lâche, qu'elle le laisse tomber et s'écraser en enfer. Aux yeux du professeur désormais, Satan en personne valait bien mieux que celle qui n'avait su se contenter du peu qu'il avait à lui offrir. Mais cela, Adison ne semblait pas le comprendre. Non, elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait rien. Sept ans après leur union, son mari lui était plus étranger que jamais. Et ce dernier, toujours si peu capable de se mettre à la portée de quiconque, préférait de loin laisser son épouse dans l'ignorance, s'acharnait cruellement à la trainer dans cette boue immonde qu'était leur mariage et, pour commencer, snobait littéralement ses appels, lui imposant un doute qu'il savait détestable à ses yeux. Dans quelques courtes secondes, ce foutu portable retrouverait la chaleur de sa poche et Lon pourrait de nouveau consacrer toute son attention à la femme qu'il aimait. Celle qui ne partageait pas sa vie, mais qui, en quelques œillades passionnées, avait su le cerner bien mieux que quiconque.

Le professeur semblait pourtant avoir oublié un léger détail tandis qu'il s'apprêtait à raccrocher... C'était en compagnie de Jill qu'il se trouvait et non d'une de ces quelconques blondasses soumise à son exécrable caractère. Et Jillian ne tarda pas à agir comme elle en avait l'habitude : surprenante, insolente et agaçante. Très bientôt privé de son téléphone, Lon pu sentir la surprise cogner ses tempes. Son visage pourtant resta de marbre. Seul son sourire s'évanouit tandis qu'il observait son élève, les lèvres pincées, les bras désormais croisés contre sa poitrine. L'homme ne tenta rien pour récupérer son bien, soudain partagé entre un certain amusement et une irritation tout à fait palpable. L'impertinence d'Alix... C'était un travers auquel il était habitué et qu'il observait habituellement d'un œil perlé de moqueries. Il appréciait cette insolence et portait à cette arrogance tout à fait déplacée un regard silencieux. Cette fois pourtant, la colère immergea cruellement son cœur tandis que Jill prenait la parole, s'adressant à une Adison qu'il savait déboussolé. Le principal se mura dans le silence, préférant observé un mutisme bienvenue, conscient que son irritation grandissante ne saurait détruire que le chemin qu'il avait déjà parcouru depuis son arrivée. Son amertume était pourtant évidente et tout à fait compréhensible. Bien sûr, Alix avait toutes les raisons du monde de détester celle qui partageait la vie de Lon, mais cela ne lui donnait en aucun cas le droit de lui parler de la sorte. C'était à Lockhart de parler à sa femme. C'était à lui de lui dire ce qu'il avait sur le cœur. C'était à lui de l'envoyer chier. C'était à lui de trouver les mots pour lui annoncer son futur départ. A lui. L'homme réussit pourtant à contenir cette rage sourde, venimeuse, que Jillian avait su faire naître en lui. Sagement, il se contenta d'offrir à la jeune femme une paisible stoïcité, observant d'un œil dépréciateur le petit jeu auquel elle se livrait. Peu importait le mal qu'elle pouvait faire en se comportant de la sorte ; peu importait la réaction qui serait celle d'Adison lorsque celle-ci accueillerait son époux quelques heures plus tard... Non, cela n'avait aucune importance. Lon se fichait éperdument de la douleur qu'Alix pouvait infliger à sa femme et du doute insupportable qu'elle saurait évidemment faire naître en elle. La colère qui était celle de Lockhart ne s'expliquait que par cet ego démesuré - coupable de bien des erreurs - qui coulait si sournoisement dans ses veines et ne supportait que modérément que la belle O'Donnel se paye le luxe de prendre les devants. Ego qui ne pouvait que hurler sa colère devant l'amusement certain qu'Alix trouvait dans cette revanche.

Lon aurait pu prendre la parole dès l'instant où Alix raccrocha. Son silence, pourtant, en disait bien plus sur son irritation que quelques dires déplacés capables de faire bien plus de mal encore à cette relation qui était la leur. Relation mouvementée et complètement foireuse que ce cher professeur s'était tant appliqué à détruire. Mais monsieur le principal avait bien appris sa leçon et - très étrangement x) - ne semblait guère enclin à renouveler ses erreurs et préféra s'accrocher à son mutisme. Un silence retentissant qui les accompagna jusqu'au canapé sur lequel Jillian l'invita à s'asseoir. Là, le professeur plongea un regard glacial dans les prunelles de la jeune O'Donnel, reflet parfait de l'humeur dans laquelle il se trouvait. Ah, douce Alix ! Toujours si prompte à aider son professeur à passer du coq à l'âne en une minuscule fraction de seconde. Un jeu guère difficile, cela dit. Profondément murer dans son silence, l'homme écouta alors passivement ce que la jeune femme avait à lui dire et, à nouveau, ne tarda pas à se prendre une nouvelle gifle en pleine figure. Merci, Jill. Ainsi donc il n'avait rien compris ? Ainsi, ces deux mois passés en sa compagnie et les trois autres passés à ruminer ses erreurs ne lui avaient rien appris ? Et toutes ses certitudes n'étaient alors qu'un enchevêtrement monstrueux d'illusions dans lequel il se pavanait avec toute la fierté que ses convictions avaient à lui offrir ? Bam ! En quelques mots, Alix su chasser la colère de son ancien amant et faire place à une nouvelle tristesse qu'il ne su dissimuler. Bien sûr, les paroles de la belle O'Donnel suintaient la tendresse, dégueulaient d'amour et de sincérité, mais Lon ne voyait alors que les reproches et la hargne que son élève lui agitait si gaiement sous le nez. Et quand, enfin, une question qui ne semblait attendre nulle réponse tomba, s'infiltrant cruellement entre leur amour, la main de Lockhart - partagé entre tendresse, tristesse et irritation - se resserra délicatement sur le portable qu'il tenait toujours entre ses doigts. L'homme ne pu alors retenir ses mots et parla, sa voix brisant le silence qui n'avait pas même eut le temps de s'installer. « Bordel, Jill, mon égoïsme t'a-t-il aveuglé à ce point pour que tu me crois incapable de penser à ton bonheur. Je ne doute pas de ta capacité à me rendre heureux ! Tu saurais me faire goûter au bonheur comme personne auparavant. Personne ne m'en fera douter. Mais toi, Jill ! Toi, merde ! C'est ton propre bonheur qui me préoccupe... Je t'ai assez fait souffrir et ô grand jamais je ne referai une telle erreur. » Malgré l'animation qui habitait ses traits, Lon restait calme et parlait d'une voix paisible. Une tranquillité doucereusement perlée de tristesse et d'un amour défiant l'imagination.

Pendant une courte seconde, l'homme scruta le doux visage de la jolie O'Donnel. Oh non, son amour pour elle ne faisait aucun doute. Ce qu'il était prêt à lui offrir désormais, Jill ne pouvait même l'imaginer. Quant à cette peur soudaine qui mitraillait son cœur de milliers d'épines, elle se faisait presque insoutenable. La peur, oui... Lon ne craignait plus que de perdre cet être unique qui s'était offert à lui et une existence sans la douce présence d'Alix s'illustrait à présent comme un impitoyable cauchemar. Un cauchemar éveillé dont il ne saurait se défaire avant que le temps ne lui prenne son dernier souffle de vie. « Et détrompe-toi, Jill... Je ne suis pas passé à côté de ton amour, mais il existe encore tant de choses que tu ignores à mon sujet. Des choses très loin des infimes détails qui te permettent de m'aimer... Des choses que je ne peux te dévoiler sans craindre de te perdre... Tu parles de nuage ? Il y aura toujours un nuage au-dessus de ma tête, Jill, cela fait partie de moi et je ne peux te demander d'aimer cette ombre qui fait de moi l'homme que je suis... Parce que cette ombre, tu la haïras, j'en suis certain. Je n'aurai plus aucune hésitation à faire le moindre sacrifice pour toi, je le sais désormais... Mais je refuse de sacrifier ton bonheur au profit du mien. Je l'ai fait une fois et plus jamais je ne commettrai cette erreur. » Lon baissa un moment les yeux, sentant l'hésitation s'infiltrer en lui tel un serpent entre deux morceaux de pierre. Les années passées à détester Adison lui avaient été utiles finalement... Désormais, il connaissait ses limites. Il savait ce qu'il pouvait donner sans regret et ce dont il était incapable de se débarrasser, même pour tout l'amour du monde. Est-ce que Jill était capable de comprendre une telle chose ? Il l'ignorait.

Finalement, incapable de trouver les mots pour exprimer plus clairement le fondement de ses pensées, incapable de rester immobile aux côtés d'Alix sans la toucher, incapable d'imaginer même où cette conversation les mènerait, Lon quitta à nouveau le canapé. A chaque parole, chaque mot prononcé, Jill lui apparaissait plus inaccessible, plus insaisissable qu'elle ne l'avait jamais été. La jeune femme était une fleur fanée... Ô combien désirable, mais dont la superbe avait été entachée par la tristesse. Et Lockhart ne pouvait que alors qu'observer cette fleur désormais trop fragile, trop chétive, trop délicate. « Si tu savais à quel point j'aimerais te montrer ce qu'est le quotidien à mes côtés. » La voix du principal se brisa tandis qu'il portait un œil emprunt de douleur et de regret sur la jeune femme. A cet instant, il aurait absolument tout donné pour que Jill sache et comprenne ce qui l'attendait en sa compagnie. Amour et tendresse seraient présents à chaque infime seconde qu'il lui consacrerait, cela ne faisait pas l'ombre d'un doute... Mais pour le reste ? Lon n'était qu'un professeur dépressif, éternel drogué, un mystérieux principal dissimulant un flingue dans le tiroir de son bureau, un pauvre homme dont seul Jill avait su illuminer le regard. Évidemment, Jillian n'était pas Adison et la jeune O'Donnel semblait croire que son amour pour son professeur dissimulerait tous les points noirs de cette union chaotique qui était la leur. Lockhart n'avait cette même foi en l'amour...

Le principal était mal. Très mal. Lentement, la descente faisait son apparition, l'entraînant dans les tourbillons tumultueux du mal être et de la déchéance. Il existait un remède à ce profond et inévitable malaise causé par le manque soudain de drogue dans son sang, mais ô grand jamais Lon ne ferait cet affront à cette femme si exceptionnelle à ses yeux. Il ne pouvait alors que subir cette douleur innommable parcourant ses veines. La subir et l'accepter pendant les prochaines heures... C'était un bien petit prix à payer pour quelques minutes de plus en la douce compagnie de Jillian. L'agitation apparue rapidement dans le regard du professeur tandis qu'il laissait le mur soutenir son corps tourmenté. Son souffle se fit court tandis qu'il reprenait difficilement la parole, conscient de l'état pathétique dans lequel il se trouvait. « Je vais te dire, Jill, ce que tu dois en penser... » Férocement, l'homme planta son regard dans les belles prunelles de la jeune femme. Un regard aussi chaleureux que glacial, aussi mystérieux que lucide, aussi perdu que perlé d'évidences et de certitudes. « Pour toi et ton amour, je vais quitter la femme grâce à laquelle je suis ce que je suis aujourd'hui... Un spectacle peu reluisant à tes yeux, je m'en doute, mais sans elle - au meilleur des cas - je dormirais sous un pont à l'heure qu'il est. Alors oui, je la déteste pour ce qu'elle a essayé de faire de moi, mais elle m'a redonné goût à la vie, Jill, je ne peux lui enlever ça... » Dans son état actuel, Lon semblait bien incapable d'accéder à cette éternelle hypocrisie qui le caractérisait. Incapable de réfléchir, il ne pouvait alors prononcer que quelques vérités qui s'illustrait comme des évidences dans son pauvre esprit tourmenté. Quittant enfin le mur qui l'avait soutenu les dernières minutes, il s'approcha d'Alix, s'appuya sur l'accoudoir et ajouta finalement, une sincérité presque dérangeante dans la voix. « Et toi, Jill, tu as donné un sens à mon existence. » Fait incontestable (donc tu conteste pas, merci x)). Adison avait aidé son époux à voir au jour le jour, à se contenter de ce qu'il possédait sans exiger plus de la vie. Jill, elle, lui offrait l'éternité sur un plateau. Un bonheur sans l'ombre d'une limite. Un amour capable de franchir n'importe quelle frontière. Une tendresse sans faux-semblant, au-delà des rêves et pourtant si réelle.
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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeJeu 5 Avr - 19:57

'something's pulling me outside
to ride around in circles.'
(Elle parle beaucoup, pour ne rien dire ; elle pète son cable, alors que c'est HS ; elle prend les paroles de Lon comme ça la chante ; mais c'est toi qui m'a dit quoi faire, donc tu t'en prends qu'à toi (a)).

En mettant au jour les troubles qui sans cesse tourmentaient son coeur, Alix avait révélé en elle une certitude flamboyante, dépassant de loin la pauvre flamme de sa rancune et les cendres poussières causées par sa douleur. Oui, elle le voulait lui. Indéniablement. Depuis que Lon avait fait cette soudaine apparition dans son existence, l'éclairant d'un jour nouveau, Alix avait fait une croix sur la vie paisible de libertine snob à laquelle elle se destinait. En acceptant de se lancer dans cette relation interdite et sans issue, elle avait signé un pacte avec le diable et avait toujours su qu'elle finirait par lui offrir son âme. Une histoire d'amour à la hauteur de la leur ne pouvait décemment se montrer une route sans embûche, et elle en avait toujours eu parfaitement conscience. Seule la terrible douleur qui l'attendait au bout de ce chemin lui avait échappé, mais Jill avait aujourd'hui la ferme conviction que même si elle l'avait su, cela n'aurait rien changé. Elle aurait tout donné pour vivre cette courte idylle, - non, elle avait tout donné ! Une fois déjà, elle ne s'était pas arrêtée aux multiples défauts de cet homme qui était, petit à petit, devenu sien, et aujourd'hui encore, elle ne souhaitait pas le voir changer pour elle. Adison n'avait sans doute fait qu'une petite, mais terrible erreur. Aux yeux d'une Jillian bouffée par une jalousie morose et inexpliquée par rapport à cette femme pourtant atrocement délaissée et malchanceuse, miss Lockhart n'avait simplement jamais su aimer Lon dans toute sa splendeur et dans toute sa réalité. Elle s'était contentée d'adorer l'image qu'elle souhaitait entrevoir en lui, l'idéal qu'elle rêvait de voir se refléter dans ses yeux. Elle n'avait pas été capable de se rendre compte que Lon était l'idéal. Avait-elle finalement sur approcher tant le coeur de cet homme en des années de mariage que Jill en deux mois ? Cette dernière en doutait, voulait en douter. Mais en réalité, elle n'en savait rien, et cet inconnu torturait sauvagement son esprit. Lon pouvait lui affirmer bien des choses concernant Adison, Jill n'en serais jamais assurée et cette incertitude bouffait sa confiance, lui insufflait une évidence dans l'âme : leur histoire ne saurait perdurer avec cette autre femme, tel un vautour, rôdant autour de leur amour et de leur bonheur pour espérer en grappiller une miette. Cet appel le lui avait confirmé. Il ne fallait plus jamais qu'elle s’immisce si impunément entre eux. Et elle croyait en Lon pour, tôt ou tard (tôt restant le mieux) s'en assurer. Elle se foutait bien des répercussions que cela pourrait amener sur son éducation ou sa conscience, si obsédée qu'elle se montrait par l'hypothétique retour de son bonheur anéanti. Que seraient la haine et les remarques désobligeantes d'une professeur, face à un amour retrouvé, à un coeur reconstruit, à un nouveau souffle d'une vie idyllique ? Strictement rien. Adison n'était qu'une épine désagréable enfoncée dans le pied de leur gigantesque amour.

Ah, si seulement elle avait été la seule... Si seulement il avait suffit d'une pauvre petite concession pour que soudainement, tout redevienne comme avant, comme le passé trop proche qu'ils avaient laissé filer sans même trouver le courage de se battre. Si seulement la douleur de Jill n'avait pas été si intense et sa rancune si gigantesque et démesurée, alors elle n'aurait eu qu'à se jeter dans ses bras pour que son bonheur ne se referme de nouveau autour d'elle, l'amenant loin de ce monde terrestre dénué d'intérêt pour les coulisses du paradis. Les amenant loin. Car alors, Alix n'aurait plus été seule, son coeur plus jamais n'aurait pleuré de solitude. Ça aurait été si simple. Si seulement son coeur s'était tu, enfin, pour l'éternité, s'il était devenu muet subitement pour laisser place à sa seule volonté, celle qui la haranguait de se laisser sombrer à son tour dans les méandres de la facilité. Non. Non. Jill n'était pas de cette espèce. Elle restait désespérément de celle qui cherche la complexité, la souffrance, dans le simple espoir d'enfin se sentir vivre. Espoir stupide, elle avait bien goûté à l'existence emplie d'émotions fortes dans laquelle Lon savait la plonger, et pourtant, sa fierté et son égo n'avaient pas poussé leur dernier souffle de vie et comptaient se battre encore longtemps. Elle lui en voulait presque autant qu'elle l'aimait, et elle se haïssait de laisser ses beaux discours hypnotiser son âme si aisément. Il reprenait les pleins pouvoirs sur elle, s'emparait de nouveau de son coeur et de son esprit, comme il l'avait fait autrefois avant de se servir de ce pouvoir qu'elle lui avait concédé pour l'anéantir correctement. Convenablement. Entièrement. Et aujourd'hui, alors qu'ils se retrouvaient tous les deux dans son appartement, réceptacle de tant de souvenirs communs et agréables, alors qu'elle lui affirmait toute son affection restante, qu'elle lui ouvrait son coeur alors que cela exigeait d'elle tant d'efforts, tant de concessions, tant de batailles vaillamment livrées face à son arrogance et son narcissisme, il ne trouvait rien de mieux à faire que de mettre en doute ses paroles. Ne pas croire en la grandeur de son amour, se méfier de sa capacité à l'aimer. Et il osait cacher ces incrédulités derrière une bonne intention, celle de préserver son propre bonheur. Bien sur oui... what else ?

Comme il venait de le faire pour elle, toutes les évidences satisfaisantes qu'il avait proféré à son égard l'avaient laissée parfaitement insensible. Seule sa rancune obnubilait son coeur, son amertume et sa rancœur face au plaisir qu'il semblait prendre à nier toute l'authenticité, toute la réalité de leur union. Car après tout, il s'agissait bien là de la seule évidence qui restait profondément ancrée dans l'âme de Jill, l'unique, celle qui l'avait fait tomber si bas et qui la faisait peiner à remonter. Elle le voulait lui. Il était l'homme de sa vie, indéniablement, et la sensation qu'elle avait de ne savoir vivre sans sa présence la clouait au sol, la détruisait encore et plus surement que jamais. C'était tout ce qui restait d'intact dans son âme, et lui, dans toute sa plus grande conscience, se plaisait à faire vaciller cette évidence. Elle lui en voulait. Terriblement. C'est pourquoi c'est d'un ton ironique et d'un regard glacial qu'elle répliqua, soudainement animé, ayant perdu toute douceur dans sa voix. « Tiens, tu te décides enfin à quitter la femme que tu n'aimes plus pour moi ? C'est merveilleux, perdrais-tu un peu de ta lâcheté ? Aaaah, de belles promesses, Lon. Néanmoins, je te conseille de réfléchir à deux fois. A quoi bon se détacher d'un poids pour s'en trainer un autre, puisque tu sembles si persuadé que mon destin est identique à celui de ta femme. » Jill en avait bien conscience, elle venait de détruire avec superbe le seul progrès qu'ils avaient fait depuis plusieurs mois. Elle avait anéanti cette concession, avait annihilé toute bonne intention... Oui, elle le savait. Et pourtant, sa fierté avait pris les devants, s'emparant de son esprit pour contrôler jusqu'à ses émotions, jusqu'à ses dires, pour choisir le moindre des mots qui sortaient de cette bouche qui aurait du rester close. Stupide fierté, qui toujours s'interposait entre Lon et Jill ! Toutefois, il aurait du le savoir. Il aurait du comprendre, comme bien d'autres évidences qui lui étaient passées à côté, que rien ne saurait plus blesser la demoiselle que d'être comparée à Adison. Car la jalousie qui, sans cesse, la bouffait, était bien là, bien vraie et bien réelle, palpable même, et il en jouait avec facilité, mettait les nerfs de sa belle à fleur de peau, blessait son âme comme son égo. Lon ne voyait pas en Jillian une femme différente, et sa seule crainte était de la voir suivre le même chemin qu'Adi. Pour Alix, qui aimait à crier haut et fort son unicité, s'en était trop. Bien trop pour qu'elle ne sache le supporter, se contenter de fermer la bouche pour apprécier le sacrifice qu'il faisait pour elle.

Lorsque Jill comprit à quel point sa rancune était profondément ancrée en elle, lorsqu'elle vit enfin la puissance de cette dernière qui jusqu'à présent n'avait demandé qu'à se frayer une petite place dans ses scènes trop dégoulinantes pour en briser la magie, elle sut qu'elle n'aurait jamais du laisser à son égo et à sa fierté le contrôle de son esprit. Les mots ne cessaient de sortir de son esprit, son ton se faisant de plus en plus dur, mais son regard si tendre... Un aveugle même aurait pu comprendre en quelques secondes tout l'amour qu'elle lui portait, il suffisait d'être attentif. Elle n'aurait su le cacher, malgré tous ses efforts. Et pourtant, Lon parvenait à passer à côté, à nier toute la vérité de son affection, à dénigrer même les sacrifices innommables qu'elle n'hésiterait pas une seule seconde à effectuer pour son simple nom. Il n'y avait rien qu'elle ne sache tolérer. « En fait Lon, c'est faux. Tu ne t'intéresses pas qu'à mon bonheur. Tu essayes de m'en convaincre -et toi en même temps- mais je ne suis pas dupe. Car tu sais parfaitement que mon bonheur est avec toi. C'est tout. Et j'ignore pourquoi tu trouves mille et une raisons pour t'opposer à cette évidence qu'est ce 'nous'. Ta peur, tes défauts, tes secrets, visiblement... » Oh, combien de fois avait-elle planché sur le sujet Lon depuis leur dernière rencontre, combien de questions sans réponses avaient torturé son esprit, combien d'interrogations muettes avait-elle tenté de lui transmettre. Elle ne le connaissait pas, ne le connaissait plus. Elle n'avait plus devant elle qu'un homme qu'elle savait être celui de son coeur, mais qu'elle n'était pas capable de reconnaître. Une évidence qui la faisait bien plus souffrir qu'une quelconque phrase mal agencée, qu'un mot prononcé au mauvais moment. C'est avec plus de hargne encore que Jillian reprit la parole, ne sachant plus soutenir le regard de Lon. Elle se leva brusquement, fit un tour vers la fenêtre. Encore. Toujours. « Je crois que c'est simple en vérité. Tu as peur que je ne sache t'aimer assez, tu as peur de finir à ma place, tu crèves de trouille à la simple idée que je te rende ce que tu m'as déjà fais. Ais-je tort ? C'est encore une fois la preuve de ton terrible égocentrisme. Je te devine prêt à sacrifier mon bonheur de peur hypothétique que le tien te soit finalement arraché. Dire que même moi, j'ai eu le courage de me donner pleinement dans cette relation que je savais perdue d'avance... Et dire que pour cacher ça, tu me reproches de ne pas t'aimer assez ! » La rancune la rendait aveugle et sourde. Elle savait faire des paroles de Lon ce qu'elle souhaitait pour que jamais elles ne lui plaisent, elle avait conscience d'aller bien trop loin et de prononcer de réels sacrilèges face aux preuves offertes par un Lockhart plus tendre que jamais de son éternel amour. Et pourtant, elle en avait besoin. Besoin de lui dire tout ce qui assombrissait son coeur et le faisait sombrer dans les limbes de l'enfer, de lui balancer toutes les vérités gardées sous silence jusqu'à présent, de lui ouvrir les lourdes portes dorés de ses reproches, pour qu'enfin ils s'envolent et la laissent en paix. Oh, elle n'espérait plus que ça.

Le calme revint peu à peu dans son esprit, une légère brise amère remplaçant la tempête de sa haine et de sa violence trop longtemps contenus. Elle se permit un soupir, se retournant sur Lon sans même oser croiser son regard. Elle lui avait dit des choses injustes dans un contexte bien peu propices à de telles révélations. Et malgré ça, elle ne parvenait pas à regretter. « Tu tergiverses, Lon. Tu fais semblant de ne pas comprendre mes demandes légitimes, et en plus de ça, tu mets en doute ce que je ressens pour toi. Tu me connais si peu pour penser que c'est la bonne solution ? Alors je me suis trompée sur ta clairvoyance... et sur bien d'autres choses, en fait. » Peu à peu, c'est le désespoir qui s'insinua farouchement dans son coeur, l'assombrissant de nouveau alors que sa haine envolée lui avait offert un semblant de clarté. « Il n'y a plus que deux choses dont je sois vraiment sure aujourd'hui. La première, c'est que la rancoeur que je ressens à ton égard assombrit terriblement l'affection que je te porte. La seconde, c'est que malgré ça, malgré le fait que tu m'ais fais souffrir plus que quiconque, tu détiens toujours mon seul bonheur entre tes mains. Fais en ce que tu veux. Tu as entendu mes réclamations, mes doutes, mes emportements. Je ne peux rien décider pour toi, mais si tu n'es pas sur, ne fais rien. » Elle lui offrait là une porte de secours, lui tendait une main charitable. Sa plus grande crainte, à cet instant, était qu'il se sacrifie pour elle et finisse par regretter ses concessions, lui mettant tout sur le dos. Jill ne voulait pas, dans le futur, devenir celle qui l'avait forcé à quitter Adison, celle qui l'avait obligé à changer de boulot, celle qui avait fait de lui son objet. Elle ne cessait de le dire, n'arrêtait pas une seconde de le penser : elle l'aimait lui, comme il était, tout simplement, et si elle ne pouvait plus accepter ce qui se mettait entre eux si impunément, ayant déjà brisé une fois leur idylle, elle s'en voulait aussi d'exiger de cet homme si faible tant de sacrifices. Etait-ce sa faute, finalement, si elle ne pouvait plus faire autrement ? Si elle n'avait plus la force de braver l'impossible telle une héroïne qu'elle se targuait d'être alors qu'elle n'était rien de plus qu'une pauvre humaine affaiblie et détruite ? Elle priait pour que Lon le comprenne, simplement en jetant un œil sur elle. Elle l'espérait... sans espoir !

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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeMer 11 Avr - 7:54


something's pulling me outside to ride around in circle


mouais.... ça vaut ce que ça vaut --'


Lon pouvait sentir son malaise décupler. Son manque évident de drogue se mêlait sournoisement au désir qu'il éprouvait pour la créature présente à ses côtés. L'homme ne pouvait alors que lutter contre son besoin irascible et momentané d'une substance qui l'accompagnait depuis bien des années et la soif inépuisable, légitime et peu contrôlable qui le poussait à dévorer du regard cette jeune femme qui, privée de ses ailes, était tombée du ciel, juste à ses pieds. Et cet ange déchu ne cessait inlassablement de le mettre devant ses erreurs, l'accablant de fautes dont il se savait coupable, le jugeant encore et encore pour des crimes dont il regrettait l'essence même, le châtiant impitoyablement sans jamais lui laisser quelques répits. Et le professeur, incapable de quitter l’œil tourmenté et emprunt de tendresse de son bourreau, ne lui offrait en retour qu'un amour immuable, une affection débordante de sincérité et ce soupçon d'hypocrisie qui - il le savait parfaitement - contribuait à ce charme qu'Alix savait apprécier comme personne. Cette tendresse semblait pourtant atteindre ses limites ce soir-là alors que Lon, presque entièrement dévouée à la jeune femme, ne recueillait que les fruits de sa lâcheté. Des fruits que Jillian, dévorée par la souffrance et la rancoeur, lui balançait littéralement en pleine gueule. Des fruits savamment dissimulés derrière les traits de paroles destructrices, longtemps baignées dans un venin mortel. Longtemps ? Trois mois seulement... Trois longs mois de solitude partagée et d'une douleur cruelle et barbare. Et, malgré les regrets dont le principal était rongé désormais, celui-ci voyait peu à peu sa patience faillir. Ses larmes, ses propres excuses et les efforts évidents dont il faisait preuve s'illustraient très clairement dans son esprit. Une clarté facilement brouillée par l'impatience et la rancune de celle qu'il avait brisé. Jusque là, l'homme avait su enfermer sa susceptibilité et cette odieuse personnalité qui était la sienne. Consciemment, il avait offert à Alix le meilleur de lui-même, lui ouvrant son cœur, s'offrant pleinement à elle, sans faux-semblant, réussissant même à se départir de son éternelle et fidèle ironie... Mais à mettre trop longtemps un lion en cage, celui-ci finit toujours pas s'énerver. Par le passé, la jeune O'Donnel s'était toujours payer le luxe de titiller les limites de son amant et ce dernier, cédant plus ou moins facilement au jeu, ne s'en était jamais plaint. Mais jamais jusqu'alors ce jeu n'avait prit une telle tournure, jamais Lon ne s'était confier avec une telle sincérité, une telle clairvoyance, jamais les enjeux de leur relation ne s'étaient fais si évidents et jamais encore Lockhart n'avait autant craint de la perdre. Aussi sa susceptibilité et sa propre rancoeur - aidées par la descente vertigineuse qu'il était en train de dégringoler sans réussir à ralentir sa chute - repointaient délicatement le bout de leur nez. Sans doute Jill s'en aperçu. Pourtant, comme incapable de contenir une colère qui ne demandait qu'à s'exprimer, celle-ci crachait inlassablement un venin auquel Lon aurait habituellement goûté sans ciller et ne semblait pas voir les yeux de son professeur s'assombrir à chaque mots qui franchissait ses lèvres délicates.

Ô combien Lon aurait aimé soutenir le regard et écouter sans faillir les reproches de la belle et tendre Alix. Pourtant, il pouvait sentir et même entendre son sang-froid se fragmenter et l'homme savait qu'il n'était désormais plus qu'une question de temps avant de succomber à l'agacement. Trois mois plus tôt, Jill n'aurait eu aucun mal à discerner cette fougue trop longtemps enchaînée, mais, à cet instant, seule sa propre irritation semblait compter et, aveugle à la colère de son ancien amant, elle sombrait peu à peu dans le blâme, incapable de contenir cet agacement trop longtemps réprimé. Quant à Lockhart, celui-ci se noyait dans un océan de sentiments contradictoires, sa propre conscience prisonnière d'une tempête dont la belle O'Donnel rythmait la violence et la brutalité. Et l'homme constatait alors avec quelques regrets que Jillian s'illustrait comme un métronome défectueux, le pressant dans les remous atrocement tangibles d'une mer agacée par le doute et la lâcheté, lui imposant ensuite un calme plat trop éphémère pour qu'il sache y goûter pleinement ; le défaut de la perfection. Lon aurait pu lui en vouloir de le tourmenter de la sorte et, pourtant, il ne réussissait à poser qu'un oeil serein sur cette défaillance dont il se savait responsable. Un oeil sereinement tourmenté. Tourmenté par des évidences, par un amour infaillible qui, même rongé par la colère, ne laissait aucune place aux doutes. Oh oui, Alix savait aisément le faire sortir de ses gongs, lui avait offert un amour enivrant mais ô combien impossible, avait chamboulé son quotidien, avait aisément su se rendre irremplaçable, avait contribué à son malheur, lui ouvrait des portes qu'elle refermait soigneusement derrière elle... La jolie Alix avait offert à Lon les fondements de l'Amour, les prémices d'une vie de couple hors du commun, un avant-goût d'un bonheur unique et immuable... Et si cet amour avait imposé au principal une souffrance dont il n'avait pu alors imaginer l'existence, celui-ci ne réussissait à regretter. Non, il ne regrettait pas sa passion pour cette demoiselle si singulière. Il aimait la Perfection ; qui était-il pour renier cet amour ? Pendant longtemps, cet homme n'avait été qu'un pauvre matelot, accroché à son nid de poule, perdu sur les sept mers. Pendant longtemps, Lockhart avait été prisonnier d'un océan d'affection hypocrite, malmené par les vagues de la déchéance et du regret. Puis Jillian s'était illustrée comme une rose... Cette Rose des Vents lui apportant de nouveaux horizons, lui indiquant le chemin tout tracé de l'inconnu... Une route semée d'embûches certes, mais ô combien enivrante. Une route au bout de laquelle se trouvait le Bonheur, attendant patiemment qu'on s'empare de lui. On parle souvent de marins qui, tombé amoureux de l'océan, passe une vie entière sur les flots, s'offrant corps et âme au bon vouloir des vents et des remous délicats d'une eau salée par les larmes de l'attente et de l'espoir. Lon, ce n'était pas de la mer dont il était tombé amoureux, mais de cette horizon magnifique et puissante, de cette destination dont lui seule avait la carte, de ce trésor caché dont il avait pensé être le détenteur avant de déchanter, de cette vague de tendresse, de cette apothéose dont il percevait inlassablement l'ovation. Non, il ne regrettait rien.

Cette certitude imprégna son cœur, enflamma sa gorge et noya son regard de conviction. Pourtant, c'est son impatience qui triompha une fois de plus. Abandonnant vivement l'accoudoir qui le soutenait, l'homme se redressa dans un élan de colère qu'il ne chercha même pas à dissimuler. Des paroles de Jillian il ne comprenait que la profonde injustice qui en transpirait. Dans cet océan tumultueux de rage et de rancoeur apparaissaient peu à peu d'innombrables récifs certainement incapables de couler un navire et son mystérieux capitaine, mais toutefois assez dangereux pour le ralentir dans sa course. Les joues creusées par le manque, le regard aussi glacial que tourmenté, il posait sur la jeune femme un œil que la tendresse avait abandonné. La douleur était là, tangible. Et son cœur, déchiré par ce masque de glace qui s'imposa à lui, manqua plusieurs battements tandis que les paroles de la belle O'Donnel vrillaient douloureusement ses tympans, s'insinuant sans précaution dans son esprit déjà mis à mal par des regrets qu'Alix ne cessait de remuer. A l'évidence, Lockhart était incapable de recoller les morceaux de ce vase brisé. Une certitude appuyée par le regard fuyant de Jillian et son retour auprès de la fenêtre. Parfaitement immobile, le professeur suivit ce déplacement des yeux, le cœur prêt à imploser. Il savait ce que la jeune femme attendait de lui, il en était parfaitement conscient. Pour elle, il briserait un quotidien et fuirait cette sécurité qu'il avait toujours recherché. Pour elle, il quitterait une femme dont la fidélité ne faisait pas l'ombre d'un doute. Pour elle, il se condamnait seul à une vie de tourments et d'inquiétudes... Mais Jill ne semblait pas comprendre. Comment donc lui expliquer qu'il se donnerait la mort plutôt que de la briser une seconde fois ? Comment lui expliquer qu'il ne saurait désormais prendre une décision sans craindre de la perdre ? Comment lui prouver son amour éternel ? ... Depuis plusieurs longues minutes, Lon s'évertuait à trouver des réponses à ces questions et la jeune femme ne cessait d'assassiner ses tentatives de paroles cinglantes, de mots autant dénués de sens que perlés de vérités. C'en était trop.

Un moment, le regard toujours perdu dans l'immensité obscure qu'illuminait cette nuit sans lune, Alix sembla trouver une once d'apaisement et offrit à son amant un court instant de répits. Sa voix alors emprunte de haine et de colère, suinta douloureusement la tristesse tandis que ses mots se perdaient peu à peu dans le désespoir. Et si Lon aurait préféré que sa propre amertume s'évanouisse en même temps que la véhémence de la jeune femme, il n'en fut rien. Le regard alors incrusté dans la nuque de celle à qui il vouait un amour dont elle était bien la seule à douter, il finit par lâcher, dans un long soupir d'exaspération. « Tu fais chier, Jill. » Et bing ! Les bons vieux souvenirs ressurgirent sans même prendre le temps d'un brin de politesse. Ces quatre mots, Lockhart les avait prononcé à maintes reprises par le passé, parfois avec amusement, parfois avec un sourire et parfois même avec lassitude. Cette fois, pourtant, c'est avec une pointe d'irritation non dissimulée qu'ils franchirent les lèvres du professeur, très vite suivit par des propos transpirant de vérités. « Sincèrement, tu me crois vraiment en train d'essayer de sauver mon propre bonheur ?! Putain, mais regarde-moi ! J'ai l'air heureux ?! » Si Jillian s'était retournée à ce moment-là, l'évidence lui aurait certainement sauté aux yeux, mais Lockhart ne lui laissa pas le temps de réagir, soudain ronger par une rancune que les seuls propos d'Alix avait engendré. « Mais merde tu ne vois donc pas ce que je suis en train de faire ?! Enfin j'apprends des mes erreurs ; enfin je te laisse le choix... et ce, sans faux-semblant ! Qu'est-ce que tu crois ? Que je parle sans réfléchir ? Bien sûr, c'est tout à fait mon genre. » Lon, cet amoureux transi du calme et du silence, ne criait pas. Son timbre, agité, trahissait sa colère, mais sa voix suintait inlassablement ce calme dont il était parfois capable de faire preuve dans les moments les plus inopportuns. Et s'il parlait avec une certaine animation, c'est dans son mystérieux regard que se concentrait toute sa folie. « Lâche ? Peut-être. Égoïste ? Certainement... Mais cet égoïsme et cette lâcheté t'offrent mon honnêteté sur un plateau ! Ouvre-les yeux, Jill... Depuis mon arrivé, je n'ai cessé de t'offrir des choses que je n'ai jamais osé offrir à qui que ce soit jusque là... Ma fierté, pour commencer ! Qu'est ce que tu crois ? Que c'est par plaisir que je concède à l'autre saloperie le droit de se taper l'incruste entre nous ?! Et ensuite, mes inquiétudes... Quoi, Jill ? Tu préfères sans doute que je la boucle et que me soumette silencieusement à ton seul bon plaisir ? Ça, jamais ! Tu as toujours su m'écouter mieux que quiconque et tu as attendu que je t'offre mes pires craintes pour décider de ne plus rien entendre ?! » Il était clair que Lockhart avait gardé le silence trop longtemps. Le fauve avait déserté sa cage et grognait désormais son désaccord, l'esprit brouillé par un semblant d'injustice qu'il ne réussissait à tolérer.

« Ai-je une seule fois remis ton amour en question ? Non. Seulement, je sais ce dont mes pires travers sont capables, j'ai eu sept ans pour constater l'impact que mes défauts pouvaient avoir sur l'amour. Sept putains d'années ! » Lon, déchiré par le manque, perdu dans sa douleur, aurait pu crier son innocence et faire de la drogue le coupable idéal de sa soudaine fébrilité. Il n'en ferait rien pourtant, mesurant sciemment l'essence et l'impact de ses propos. Les non-dits étaient de trop dans cette relation tumultueuse qui les unissait. Pour Jill, il avait fait vœu de sincérité et il s'y soumettrait sans broncher.

En quelques pas, il se trouva de nouveau dans le dos de la jeune femme. La nuque de celle-ci, alléchante, n'accueillit pourtant pas ses lèvres comme elle avait souvent l'habitude de le faire. Gardant précieusement ses distances, Lon posa sur le dos de la demoiselle un regard emprunt de détermination. Depuis son arrivée, il n'avait cessé d'offrir à Alix une patience dont il n'était guère habitué. Longuement, il avait pris sur lui, trouvant dans les explications de Jillian quelques vérités dont il ne lui avait pas fait l'affront de douter. Pourtant, l'hypocrisie dont elle déguisait désormais ses propos l'empêchait d'avancer. Depuis quelques minutes, Lon stagnait, soumis à la haine coriace de celle pour laquelle son cœur battait avec loyauté. Un cœur qui avait retrouvé toute sa douceur tandis que la voix du principal se transformait en un murmure tout à fait audible. « Mais si ma franchise ne te convient pas, Jill, dis-le mois tout de suite... Y'a deux jours, tu me reprochais mon hypocrisie et aujourd'hui, c'est ma sincérité ! Et tu me reproches maintenant mes doutes ? Si déjà tu savais ce que tu veux, peut-être serais-je un peu plus rassuré quant à tes réclamations. » Alix s'était amusé à tourner les propos de son professeur à son avantage, c'était désormais au tour de Lockhart. Comment lui en vouloir ? Il s'était offert à elle sans l'ombre noir de l'hypocrisie au-dessus de sa tête ; la jeune femme n'avait pas su s'en contenter. Elle n'avait pas voulu s'en contenter... Peut-être était-ce qu'elle voulait finalement ? Un Lon fidèle à lui même, mystérieux, cruellement sournois, cynique à souhait ? Un Lon qui n'avait que guère pointer le bout de son nez depuis son arrivée et que la belle O'Donnel semblait chercher désormais. Elle semblait, oui... Lentement, l'homme s'avança d'un pas, glissant ses lèvres dans le cou de Jillian, ses mains s'emparant tendrement de ses doigts, son manque momentanément oublié, perdu au milieu d'une tendresse inexplicable. « J'ai entendu tes attentes, Jill... Cesse de m'embrouiller et laisse-moi avancer. Laisse-nousavancer. Je n'ai pas besoin que tu décides pour moi. J'ai fais mon choix, mais je refuse de faire le tien. » Délicatement, Lockhart déposa un baiser sur la joue de la demoiselle avant de s'en détacher. Bientôt, il retrouva le confort précaire du fauteuil qu'il avait occupé en début de soirée. Les rôles semblaient s'être inversés et c'est désormais Jillian qui possédait toutes les cartes d'un jeu que ni l'un ni l'autre n'était en mesure de contrôler.


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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeVen 13 Avr - 18:51

“ jillian & lon „

" something's pulling me outside to ride around in circles. "

(je suis faible. et c'est une pure daube écrite en même pas une heure parce que je dois partir mais que je tenais à l'écrire quand même parce que j'en avais envie t.t tuez-moi.)

Jillian ne l'interrompit pas une seule fois. Dans son étrange mutisme se cachait le désir de connaître ce qui tourmentait si fortement le coeur de Lon, ce qui, autrefois, lui aurait semblé évident et qui, aujourd'hui, n'était plus que l'inconnu. Un inconnu sombre et morose qui recelait de nombreux secrets qu'elle n'était même pas désireuse de connaître. Jamais elle n'avait exigé de cet homme qu'il lui avoue tout ce qui lui passait par la tête. Jamais elle n'aurait pu ne serait-ce que souhaiter de le voir changer. Dès lors que cela concernait leur relation interdite et oh combien complexe, Jillian n'avait plus le moindre choix. Elle n'avait pas même la capacité de revenir en arrière. Sa vie dépendait de lui, et pourtant, elle tâchait de forcer son coeur à se plier aux règles de sa volonté. En vain. Jamais une telle femme n'avait été habituée à se voir ainsi réduite au rang si infime de celle que l'on dispute telle une enfant. Jamais elle ne s'était laissée parler ainsi. Et pourtant, Lon le faisait, sans prendre de gant, sans même connaître le sens du mot 'tact'. Il lui hurlait les reproches qu'il avait à lui faire avec un calme olympien, et ce sans se soucier de son petit coeur sauvagement amoché. Il lui foutait au visage son propre égoïsme qu'elle se plaisait pourtant à lui reprocher, lui balançait ses défauts, la forçait à se remettre en question comme une gamine qui vient de commettre une faute. Et, aussi étrange que cela puisse paraître, il y parvint. Encore. Entre ses mains, Alix n'était plus qu'une marionnette qu'il façonnait tel qu'il le souhaitait. Il gagnait toujours. Et là, une fois n'est pas coutume, il le prouva en mettant fermement en application tout ce qu'il savait faire pour la manipuler. Alors qu'elle était hermétique aux reproches du commun des mortels, elle restait fermement attentive à ceux de Lon et les questions tourbillonnaient dans son esprit. Était-elle vraiment si aveugle aux besoins de son homme, alors qu'elle lui reprochait la même chose ? Était-elle si inconsciente de son malheur, a force de ne plus voir que le sien ? Sans doute... Sans doute avait-il raison, puisque c'était toujours le cas.

Jillian, sans bouger, sans même prendre la peine de respirer convenablement, avait tout écouté sans perdre une miette des reproches qu'il avait à lui faire, de tout ce qu'il lui semblait nécessaire de lui dire maintenant, au risque de la perdre et ce éternellement. Elle ne trouvait de réconfort que dans l'obscurité que lui renvoyait la vision de cette fenêtre close, une obscurité qu'elle avait vu de nombreuses fois dans ses cauchemars. Une obscurité qu'elle avait même fini par adopter, une fois passé le rite de la peur. Finalement, elle ne voulait plus de la lumière. Lon lui avait appris bien des choses, et toutes ses connaissances qu'Alix, en tant qu'élève particulière, avait intégré en la compagnie de ce mentor interdit n'avaient pas été renié pour autant. Elle n'avait jamais contesté son intelligence et son savoir et, lui parti, il ne lui avait plus resté que ses précieux conseils qu'elle s'était appliquée à mettre en œuvre dans la vie. Bien loin de lui apporter le bonheur, ils avaient au moins contribué à la faire devenir meilleure. Elle avait dit adieu à ses rêves de grandeur, avait tiré une croix d'un noir indélébile sur la naïveté qui, depuis toujours, la caractérisait si idiotement. Jillian avait muri, évolué en sa compagnie. Et désormais, alors qu'elle tâchait de calmer le tourbillon de ses sentiments, elle regrettait de ne s'être pas inspiré de lui pour conserver ce calme légendaire qu'on lui connaissait. Elle était faible. Terriblement faible. Tout autant qu'affreusement seule. Et cette solitude, à des lieux de la détruire, lui avait permis de retrouver un peu les fondements de son être qu'elle avait à de trop nombreuses reprises abandonnés. D'abord en se montrant décadente, ensuite en s'abandonnant dans les seuls bras d'un homme qui, de simple amour, était devenu sa vie entière. Jamais, oh grand jamais elle ne re-commettrait la même erreur. Lon lui avait aussi appris ça : la dépendance à un autre être ne pouvait, en fin de compte, apporter que tristesse et haine sur son passage. Elle en était l'exemple vivant.

Elle ne s'éloigna pas lorsque Lon s'approcha d'elle pour glisser ses mains dans les siennes. Elle ne frissonna pas lorsqu'il déposa ses lèvres sur son cou, dans un geste délicat, à des lieux de cette pseudo rancœur qu'il semblait lui aussi posséder contre elle. Elle n'éloigna pas le regard de cette fenêtre qui, aujourd'hui, lui offrait la force de conserver son calme. Un calme factice et dérisoire face à la flamme de l'amertume qui brulait haut et fort dans son coeur, mais un calme qui permettait à ses émotions de trouver chacune leur place, laissant son esprit en paix du tourbillon qui l'avait habité autrefois. Tout n'était plus que ruine, elle aurait du travail à faire pour tout reconstruire. Un travail qu'elle se sentait le courage de d'entreprendre, alors que dans les bras de Lon, l'étendue sa douceur et son bien-être refaisait délicatement surface. Elle était bien avec lui. Malheureusement, cette simple évidence placée comme certitude dans son coeur ne suffisait pas à tout effacer si aisément qu'un coup de brosse sur un tableau noir. Finalement, Jillian doutait. D'elle, de lui, de leur capacité à trouver le bonheur ensemble dans une relation qui resterait pour toujours interdite et reposant sur des bases malsaines. Elle doutait plus encore de leur aptitude à effacer ce qui aujourd'hui causait leur malheur et leur perte. Mais le doute restait la preuve d'une possibilité d'un renouveau, une possibilité qu'ils semblaient prêts à tout mettre en œuvre pour faire devenir futur. Jillian repoussait sans cesse les limites de son amour, jusqu'à les rendre invisibles, trop éloignés pour qu'ils ne puissent un jour s'en approcher. Bien trop pour que cela ne devienne véritablement dangereux. Encore naïvement, elle éloignait de son champs de vision tout ce qui, dans le futur, pourrait aller à l'encontre de leur union, mais elle avait parfaitement conscience qu'elle devrait s'y confronter, un jour. Oui... un jour. Mais pas maintenant.

Finalement, leur amour ne reposait que sur une absolue injustice. Celle qui faisait d'elle une vulgaire marionnette incapable de penser normalement en la compagnie de Lon, celle qui détruisait sa volonté à petit feu dès lors qu'elle jetait un regard dans les prunelles de celui qui lui avait appris la notion même de l'amour. Il lui en avait appris, des choses. Celle-ci restait la plus difficile à oublier. Elle l'avait touchée en profondeur, et aujourd'hui, plus rien d'autre ne semblait si véridique que l'affection sincère qu'elle éprouvait pour cet homme, encore et toujours, malgré les interdits, malgré la haine, la rancœur, les trahisons, malgré les reproches et les cris. Il n'y avait rien de plus vrai à ses yeux dans son putain de monde qu'elle avait fini par exécrer. Cette foutue injustice qui l'empêchait de laisser son amertume s'exprimer, de peur de blesser celui qui lui avait offert tant de bonheur. Elle éprouvait trop de respect, trop de gratitude pour lui, tellement qu'elle craignait ne serait-ce que de ne pas rendre honneur aux dons qu'il lui avait offert, sans doute sans même le savoir. Et finalement, voilà à quoi elle en était réduite. A le regarder lui reprocher son égoïsme, ses paroles, ses actes, sans même être capable d'ouvrir la bouche pour l'en empêcher. C'était injuste. Elle avait tant de fois ruminé sa haine, durant ses trois longs mois de malheur qu'il lui avait fait vivre, tant de fois exprimé sa colère face aux murs de sa chambre, tant de fois hurlé sa déception et pleuré sa tristesse. Et lorsqu'enfin venait le moment de le revoir, de pouvoir lui dire en face les grands discours qu'elle avait eu du temps pour préparer, elle ne trouvait plus rien à lui dire. Il était là. Et de sa simple présence, il lui faisait oublier tout ce contre quoi elle s'était si sauvagement battu. Sombre injustice.

« Je confirme, tu serais bien incapable de la boucler. Malheureusement, parfois. » Jillian n'avait pas même pris la peine de se retourner. Un sourire brisé hantait ses traits, pâle reflet de celui qu'elle arborait autrefois, celui qui était devenu le symbole de sa joie de vivre. Simplement. Avec Lon, elle retrouvait un peu de ce qui la caractérisait autrefois. Mais il restait tant de chemin à parcourir pour qu'ils la retrouvent entièrement, dans toute sa splendeur et toute sa véracité... Elle n'était plus que l'ombre d'elle même. Une ombre qu'elle tâchait de ne pas laisser se perdre dans l'obscurité. Cette première déception l'avait construite, l'avait forcé à murir, puisqu'elle n'avait pas souhaité le faire volontairement. Et maintenant, elle se retrouvait là, seule, perdue, dans l'immensité que représentait le monde, dans toute l'étendue indicible des sentiments humains, elle se dressait, terriblement adulte, dans un univers morbide contre lequel elle devait perpétuellement se battre pour rester debout. Dieu que son immaturité lui manquait, aujourd'hui ! Jillian ne tarda pas à se retourner, fixant de nouveau son regard dans celui de Lon. Ses reproches l'avaient forcée à se remettre en question, et avaient insufflé dans son esprit une nouvelle certitude qu'elle se refusait à admettre. Par amour-propre, par fierté, par peur de souffrir plus encore. « T'as raison. Parfaitement raison. Je suis complètement perdue, Lon. » Il l'avait ouvert à la vie, avait fait éclaté d'un geste maladroit le cocon de faste et d'hypocrisie dont elle s'était toujours entourée, puis l'avait laissé seule, sans air, sans oxygène, avec sa seule pitoyable force pour se tirer d'affaire. Et elle y était parvenue, elle était là, toujours debout. Il ne lui restait plus qu'à reprendre sa vie en main, qu'à choisir la direction qu'elle devait prendre. Elle. Toute seule. Sans la moindre aide extérieure, sans le moindre conseil. Elle devait le faire seule, dans le simple espoir de ne jamais connaître le gout salé des regrets.

Jillian ne tarda pas à s'approcher de Lon, une nouvelle fois. Ses traits ne trahissaient plus la moindre émotion, pas plus que son regard, éteint. Elle reprochait à celui qu'elle aimait un passé qu'il ne saurait jamais plus changer, un passé qui restait immuable malgré toute la volonté du monde. A quoi bon chercher à modifier ce qui ne saurait pas l'être ? Sa tâche était vaine, son amertume l'était plus encore, et pourtant elle était bien incapable de forcer son coeur à plus de raison. « C'est injuste. Quand tu n'es pas là, je n'ai aucun mal a ruminer mon amertume. Mais il suffit que je croise tes grands yeux sombres pour oublier toutes mes belles résolutions. » un nouveau sourire prit place sur son visage, alors qu'elle laissa sa main trainer délicatement sur la joue de Lon. Elle aimait cet homme, c'était indéniable. Et cette certitude, elle aussi, demeurait terriblement immuable. « C'est inutile de me reprocher de ne pas savoir ce que je veux, puisque tu es le seul à chambouler mes sentiments et à faire vaciller mes certitudes. Je n'y peux rien. » Alix se releva, agrippant la main de Lon avant de le tirer à sa suite. C'est vers la porte d'entrée qu'elle l'amena, telle une enfant qui veut montrer un nouveau jouet à un copain. Ses traits étaient sereins. Cette discussion n'avait plus lieu d'être, dès lors qu'ils avaient enfin balancés tout ce qu'ils pouvaient bien avoir à se dire. Finalement, le hasard n'existait pas. Et si ses deux êtres pour le moins originaux avaient fini par se rencontrer, tissant une relation à la hauteur de leur excentricité, il y avait une raison. D'un côté, Jillian ne pouvait plus le nier désormais, cette union lui avait offert autant qu'elle lui avait retiré. C'était certes dommage qu'il lui ai fallu tant de paroles bien senties pour s'en rendre compte..

Sa main toujours dans la sienne, c'est en souriant qu'elle reprit la parole. « Fais déjà en sorte que je devienne un peu plus que ta maîtresse... ensuite nous verrons. Et maintenant, c'est à toi que je demande de partir. Je ne voudrais pas qu'une nouvelle de mes bonnes résolutions s'envole. » lui glissa-t-elle en retirant sa main de la sienne. Désir, amour, se mêlaient aisément à l'amertume et à la rancœur, et Jillian ne savait jamais véritablement lorsque l'un prenait le pas sur le second. Aussi, elle profitait de chaque infime instant ou son coeur reprenait le dessus sur sa raison. Alix ouvrit la porte, invitant Lon à rentrer chez lui, retrouver sa chère épouse qu'il avait fait la promesse inaltérable de délaisser au profit d'une demoiselle pour qui l'amour serait indéniablement plus réciproque. Jill avait confiance en lui. Il ne la trahirait pas une seconde fois. Un simple regard en direction de la rue, devant chez elle, éclairée par quelques lampadaires à la lumière faiblarde, et ... « Et après ça, c'est moi qui fait chier ? Putain Lon, sérieux, t'es venu a pieds ? C'était quoi le but, rester dormir ici ? » C'est une lassitude amusée qui prit cette fois place sur le visage d'Alix. Ce type la désespérait. Vraiment.

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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeVen 20 Avr - 23:07


something's pulling me outside to ride around in circle


pfiou là j'ai trop honte --' vu comme je t'ai fait attendre j'aurais au moins pu te pondre qqch de potable, mais.... non uu pardonne-moi... en plus c'est une réponse de déprimée, mon moral a déteint sur le comportement de lon, j'suis un peu dégoûtée x) enfin.... bon courage --'


C'est avec un calme olympien que Lon fixait le dos que Jillian lui offrait, ruminant silencieusement tout ce dont sa monumentale erreur l'avait privé. Ses multiples regrets avaient placé une boule au fond de sa gorge. Une boule remplie d'amertume qui ne cessait de gonfler à chaque minute qu'il passait en compagnie de la femme qu'il aimait, lui offrant un sentiment de profond malaise qui menait son irritation à son paroxysme. Aucun doute, en abandonnant la douce et belle O'Donnel, il avait absolument tout perdu. Son bonheur. Cette once de bien-être à laquelle il avait goûté avec tendresse. Ces instants de satisfaction qu'elle lui avait mainte fois offert. Ces quelques querelles parfois animées qu'ils avaient partagé. Ces échanges passionnés que nulle - avant elle - n'avait su rendre si captivants. En la laissant seule en compagnie de son chagrin, il avait retrouvé cette solitude qui le caractérisait. Une solitude qu'il avait pu apprécier par le passé, mais qui, désormais, lui paraissait insoutenable. Pire encore, il se sentait maintenant incapable de faire naître le moindre désir en elle. De marbre, Jill lui offrait une froideur à laquelle il n'était guère habitué. Glaciale, neutre, la jolie Alix ne savait plus que lui offrir une profonde et insupportable indifférence qu'il tolérait avec une sérénité tout à fait factice. A cela s'ajoutait les regards de son épouse. Des regards mêlant la rancoeur à cet amour dont elle ne savait se défaire malgré le gouffre qui les séparait. Des regards qu'il avait su ignorer alors qu'il se perdait passionnément dans les bras de l'être aimé. Des regards qui l'enfermait désormais dans une rage sourde et cruelle. L'homme avait alors tenter de noyer sa perte dans la drogue, mais celle-ci n'avait pas su même le soulager un instant et l'avait mené droit à celle qui - encore - permettait à son coeur de battre. Faiblement. Douloureusement. Mais il battait.

Lon ne regrettait pas sa soudaine mauvaise humeur. A ses yeux, elle était tout à fait justifier. Ses nombreuses erreurs étaient certainement impardonnables, mais ce soir-là, Jillian avait longuement rejeter sa bonne foi. Il n'avait pu le supporter. Le professeur avait pourtant pris sur lui, essayant de se laisser apprivoiser par la plaisante présence de la belle Alix, mais l'homme en avait été incapable. Il n'était que chaos et l'amertume de Jill - aussi fondée-soit-elle - avait perlé sa confusion d'une pointe de colère dont il se serait bien passé. Une colère qu'il avait exprimé sans la moindre finesse. Les mots avaient franchis ses lèvres avec leur aisance habituelle et son ego s'en était trouvé réconforter. D'où sa soudaine paisibilité ; ce calme serein qu'il affichait avec fierté ; cette sérénité sans faille qu'Alix saurait très certainement briser dès l'instant où elle reprendrait la parole. Peu importait... Pour l'heure, Lockhart jouissait silencieusement de son orgueil retrouvé, son irritation butant sournoisement contre ce mur d'injustice qui s'était dressé entre eux.

Brisant le silence, Alix ne tarda que peu à reprendre la parole et ce, sans même prendre la peine de se retourner pour faire face à son professeur. Ce dernier, le visage fermé, ne broncha pas et se contenta de pincer les lèvres. Non, il ne saurait définitivement sombrer dans le silence. Jamais il n'avait fait cet honneur à qui que ce soit. Jamais il ne ferait à Jill cet affront. Oui, aussi longtemps que sa langue pourrait s'agiter dans sa bouche, il n'aurait de cesse de la persuader de son amour. Et quand bien même les reproches perlaient ses propos, son regard ne pouvait alors tromper personne... Bien malheureusement, seule Jill semblait encore réussir à douter de la tendresse de son ancien amant. Une tendresse qui noyaient ses prunelles de désir, paralysait ses pores de frissons lancinants, criait férocement sa frustration au creux de ses oreilles et suintait ses paroles de vérités que la jeune femme ne semblait pas vouloir accepter. L'amour que Lon vouait à cette demoiselle transcendait la raison et, malgré les évidences, Alix ne semblait réussir à s'en convaincre, s'agrippant férocement à l'erreur monumentale de son tendre principal. Ne pouvait-elle donc voir qu'il l'aimait à s'en damner ? Qu'il l'aimait follement, éperdument d'un amour tant indestructible que destructeur ? Non. A l'évidence, les mots, les gestes ne suffisaient plus. Jillian attendait des preuves, exigeait de Lockhart qu'il tienne ses promesses. Soit.

Bientôt, le visage de Jillian fut de nouveau devant lui tandis qu'elle poursuivait, ses propos dénués de cette colère à laquelle Lon s'était préparé. Mieux, elle lui donnait raison. Pourtant, aucun rictus de satisfaction n'éclaira le beau visage du professeur. Loin de tout contentement, l'homme offrit à la belle un regard triste. Ô combien il aurait préféré avoir tort... Une fraction de seconde plus tard, son orgueil s'était de nouveau fait la malle, s'enfermant à double tour dans un coin - le plus exécrable - de son coeur. Comment se réjouir de cette tristesse, de ce malaise qui troublaient les traits délicats de la jeune O'Donnel ? Comment s'apaiser d'une victoire sans l'être aimé pour en jouir à ses côtés ? Impossible. Inutile. Perceptiblement, Lon fronça les sourcils. Sa colère enfin dominée, il offrit à Alix un regard troublé tandis qu'elle s'approchait, lentement, ses dires dévastateurs au bord des lèvres. Lockhart aurait aimé être une étoile dans la vie de la jeune femme, un soleil capable de la guider, mais il n'était qu'une ombre, un nuage sombre seulement capable de l'aveugler. Ô combien il aurait préféré être clarté dans son existence... Il n'était pourtant que le brouillard qui brouillait son instinct, la neige glaciale qui recouvrait ses pas, ce montre de mystère inexplicables qu'un cruel destin avait placé sur sa route. Elle l'avait dit... Il la faisait vaciller, la chamboulait... Jillian ne s'en rendait certainement pas compte, mais ces mots - immondes - noyèrent son ancien amant dans les remous tumultueux de l'océan agité de leur amour. Pourtant assis, il perdait pied et se voyait déjà sombrer derrière ce nuage de tristesse soudain présent sur ses traits. A cet instant, il aurait voulu crier, hurler à Alix qu'elle cesse. Elle ne s'en rendait pas compte, mais la drogue qui fuyait désormais les veines du principal, le plongeait lamentablement dans l'incertitude et l'incompréhension. Toutes ces douces vérités qu'il aurait habituellement supporté sans broncher, n'étaient alors plus qu'un amas de piques acérés que la langue de la jeune O'Donnel enfonçait profondément dans son coeur. Toute sa vie, Lon n'avait été qu'un monstre d'égoïsme, un vampire capable de se nourrir des faiblesses du monde... En trois mois, Jillian avait vécu mille fois ce qu'il avait donné au monde pendant trente-quatre ans et celle-ci le plaçait maintenant devant l'immonde chimère de son existence. Pauvre homme si peu capable de faire le bien...

Sans même goûter à la tendresse que la main de Jill déposa sur son visage, Lon affronta silencieusement son mal-être. Ce n'était plus à elle de subir son exécrable personnalité. Ce n'était plus à elle de supporter son égocentrisme. Ce n'était plus à elle de sécher ces larmes invisibles que ses propres erreurs déposaient sur ses joues. Murer dans son mutisme, Lockhart regarda longuement la demoiselle, observant cette plaie béante que son abandon avait laisser derrière lui. L'évidence était troublante... Malgré tous ses efforts, tous les sacrifices qu'il lui concèderait, jamais cette blessure ne saurait cicatriser. Avec le temps, nul doute que le sang cesserait de couler, mais la douleur - cuisante - de cette blessure serait certainement éternelle. Lon avait marqué ses erreurs sur le coeur de la jeune femme au fer rouge et rien ni personne ne semblait capable d'apaiser cette chaire désormais à vif. Et l'homme sentait alors la lourdeur de son propre coeur, le manque l’accablant plus encore de cette culpabilité avec laquelle il était aux prises depuis plusieurs mois déjà. Une culpabilité visible dans le regard sombre que le professeur posait sur son élève.

Presque docilement, Lon se laissa emporter par le demoiselle et la suivit faiblement jusqu'à la porte d'entrée. A l'évidence, l'heure de son départ était arrivée et l'homme ne trouva nulle raison d'opposer une quelconque résistance face à cette décision. Il avait assez imposer sa présence à la jeune femme. Il lui avait fait assez de promesses. Il devait désormais lui prouver sa loyauté et réconforter cette confiance que ses erreurs avaient brisé. Lon le savait, c'était à lui de reconstruire ce qu'il avait détruit, quel qu'en soit le prix.

Sur le seuil de la porte (on y revient toujours à ses foutues portes x)), Lon posa un oeil sur la rue et s'apprêta à reprendre enfin la parole. Jill l'en empêcha et réussit à éclairer le visage figé de son principal d'un discret sourire. Amusé, il se retourna et emprisonna la jeune femme dans son regard sombre, emprunt de mystères, la privant de toute échappatoire. Dans ses prunelles étincelant un amour vrai, sincère ; une tendresse tant raffinée que démesurée ; une passion que seul égalait son désir. « Bien que l'idée soit pour le moins alléchante... Non. Mes pauvres jambes devraient pouvoir me ramener jusqu'à chez moi. » L'homme en était conscient, le retour serait indéniablement plus long et difficile. Désormais abandonnée par la drogue, la morsure du froid se faisait cuisante. Désormais habité par le manque et la soif, la distance se trouverait décuplée. Peu importait, il n'abuserait pas plus longtemps de l'hospitalité d'Alix. Jetant un bref coup d’œil par-dessus son épaule, Lon se sentait sur le point de s'abandonner aux ténèbres. Aussi s'offrit-il un dernier instant de clarté en la douce présence de sa jeune élève. « Fais-moi l'honneur de ta présence à mon prochain cours. » Enfermant son visage dans ses mains, il se pencha et déposa un léger baiser sur son front, comme il avait pu le faire à maintes reprises par le passé alors qu'il se réveillait dans les bras de Jillian. Fidèle à sa promesse de ne plus lui voler le moindre baiser, ses lèvres de faufilèrent tendrement jusqu'à son oreille tandis qu'il murmurait quelques dernières paroles. Sincère. « Je t'aime, Jill. » Puis, s'accordant un dernier regard sur sa raison de vivre, il se laissa happer par la nuit.

bon, pour moi c'est finit x) si jill a qqch à ajouter, elle peut toujours aller se cailler les miches et le rat rapper, ça me donnera une occasion de me faire pardonner pour cette merde monumentale (a)
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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeSam 21 Avr - 21:07

“ jillian & lon „

" something's pulling me outside to ride around in circles. "

(t'as pas le droit de finir son rp, je te rappelle qu'on a une histoire a régler lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  4286250477. et puis en plus... c'est de la daube u.u pardon.)

Leur histoire n'était pas faite pour avoir la moindre fin potentielle et probable. Jillian doutait de plus en plus de leur capacité à savoir apposer le mot 'the end' sur cette liaison complexe et interdite. Non, extraordinaire était le mot. Toutefois, cela ne signifiait pas pour autant qu'ils sauraient faire revivre cette idylle, cette perfection qui les avait liés le temps d'un mois, puis deux. Ils n'étaient capables que de se faire porter par la douce brise du destin, de suivre le fil de leur histoire sans avoir finalement leur mot à dire, sans posséder le moindre contrôle sur elle. Alix pouvait certes faire de sa rancœur un élément important dans leur union, il n'en resterait pas moins qu'un des innombrables facteurs. Et jamais elle ne remplacerait l'inconcevable Amour qu'elle éprouvait pour Lon. Un amour qui s'était fait si rare et si précieux qu'une perle sans le moindre défaut, une affection et une tendresse qui n'avaient cessés de se faire plus présents et de s'accroître à mesure que son coeur apprivoisait cette bête sauvage qu'était sir Lockhart. Il avait su offrir à sa vie un sens à poursuivre, il avait défié la médecine en devenant la seule raison des battements du coeur de Jillian. Et même après le départ de cet homme, les pulsations de son coeur s'étaient intensifiées dans le seul espoir de le voir revenir un jour.
Et, comme pour prouver au monde qu'un Amour pur et sincère, dont les seules motivations restaient désespérément la clé du bonheur, pouvait bel et bien exister, elle avait continué à vivre pour lui. Sans même se l'affirmer, tout en le niant derrière un égo qu'il avait sombrement fait gonfler, elle n'avait jamais eu d'autre espoir que de l'entendre lui affirmer son affection, comme si jamais rien ne s'était passé, comme s'il n'avait pas eu l'idée, pas même une seconde, de l'abandonner pour de futiles motifs éphémères et injustifiés. Cet espoir l'avait bouffée, avait hanté ses rêves, avait alimenté ses doutes et ses craintes, jusqu'à ce qu'enfin son plus fidèle désir ne se voit récompensé. Et alors qu'il lui offrait les mots qu'elle avait tant de fois rêvé d'entendre sans parvenir à y croire une seule et unique seconde, alors qu'il lui donnait sa fierté sur un plateau sans rien exiger en retours, elle était incapable de laisser de côté cette rancœur qu'elle avait fait évoluer comme le seul moyen de se maintenir en vie. Une rancœur qui avait remplacé dans son coeur le simple Amour, et qui l'avait teinté d'un voile sombre. Un coeur qui s'était vêtu de noir pour marquer les souffrances impardonnables que cette perte, ce deuil improbable avait provoqué en lui. Un coeur qui mettrait du temps avant de retrouver les couleurs chatoyantes de la vie.

A sa propre colère, Lon n'hésita pas à laisser éclater la sienne. Une arrogance hautement justifiée qu'elle ne fit pas même mine de lui reprocher. Au fond, il avait parfaitement raison, elle était perdue et n'avait nul droit de lui faire payer toutes ses incertitudes, même si elle avait conscience qu'au fond, il en était le seul créateur. De ses jolis mains à la douceur inconcevable, il l'avait façonnée, avait fait d'elle sa chose, avait crée de toutes pièces ses joies comme ses peines, et troublait encore aujourd'hui son âme avec l'inconcevable facilité qu'éprouvent les marionnettistes avec leurs créations. Il lui suffisait d'un geste, d'un mot... Rien de plus, pour qu’instantanément, l'âme de Jillian s'en trouve chamboulée. Il s'était forgé une réelle emprise sur elle, une emprise dont, malgré tous ses efforts, elle n'avait pas su se défaire. Et finalement, peut-être en avait-elle joué. Après tout, que lui restait-il, lui parti, d'autres que ses souvenirs ? Elle avait vécu pour eux, avait pleuré pour eux, s'était écriée pour eux, avait désespéré pour eux. Et sans eux, elle n'aurait plus été qu'une carcasse vide de sens, qu'un fantôme errant dans la nuit à la recherche d'une direction inexistante à sa vie morne et fade. Peut-être qu'il valait mieux une vie passée dans la détresse qu'une vie à ne rien ressentir, à ne rien vivre. A exister, sans être là. Un corps asséché, creusé de l'intérieur, dépouillé. Son coeur avait subi ce sort, mais son âme restait entière, pleine de rancœur, d'appréhension, de frayeurs. Mieux valait ça, finalement.
Elle avait écouté Lon, sans rien dire, frappé férocement par la réalité de ses propos, par leur sens qui se frayait doucement un chemin vers son coeur pour l'atteindre plus en profondeur encore. Elle n'avait jamais su le reconnaître, sans doute par fierté, surement par égo, mais elle n'aspirait plus qu'à un peu de clarté. Son âme, terriblement désordonnée, était parfaitement incapable d'arranger ses sentiments, de classer ses préférences, et chacune se battait férocement pour remporter la palme. Colère, rancœur, Amour, affection, peine, douleur. Tous s'emparaient du coeur d'Alix, les uns après les autres, et la tourmentaient au point même qu'elle ne sache plus à quel saint se fier. Elle éprouvait bien trop de sentiments pour savoir mettre un nom sur eux, et alors qu'elle brûlait d'envie de hurler la noirceur de son âme à Lon, de lui faire comprendre toute la dureté de ses trois mois passés loin de lui, passés loin de sa raison de vivre, loin de celui qui était devenu l'homme de sa vie, elle ne savait que garder le silence et laisser éclater sa rancœur. Mais ses reproches étaient bien loin de la réalité. Ils étaient à des kilomètres de la véritable détresse qui transparaissait dans son coeur. Que valaient ses blâmes face à sa douleur ?

Finalement, l'éclatante sincérité de leur amour les avait tous deux éblouis, ce soir. Cette seconde rencontre, rattrapant lourdement la première, entre ses deux êtres pour le moins hors du commun, leur avait permis de parler. De parler... vraiment. De laisser transparaître leurs sentiments les plus profonds, leurs craintes, parfois injustifiées, leurs appréhensions. Et la brusque vérité s'était infiltrée dans l'esprit d'Alix, sournoisement, avait pris la place du serpent tentateur pour se faire poison. Elle ne parviendrait pas à pardonner. Elle pourrait certes tenter de reconstruire avec lui cette union qui les rendait si mentalement proches l'un de l'autre, qui offrait à leur idylle un caractère sacré et imperturbable, elle pouvait même se targuer d'y parvenir. Mais jamais elle ne saurait promettre que le regard qu'elle porterait sur Lon serait dénué de toute rancœur. Et c'était à lui que revenait l'ingrat devoir de lui faire oublier toutes ses douleurs qu'il avait causé de son simple départ. S'il y parviendrait ? Jillian n'en doutait pas une seconde. Toutefois la tâche serait hasardeuse, longue et complexe. Une complexité à la hauteur de Lockhart.

Jillian l'avait menée jusqu'à la porte d'entrée. A ses yeux émerveillés par tant de nouveautés, cette discussion était terminée. Il n'y avait plus rien à dire, alors que chacun, de son misérable côté, avait admis une vérité dérangeante. Douleurs et rancœurs avaient explosé sans trop de fracas, et Alix n'ignorait pas qu'elle aurait de quoi songer ce soir, et que le sommeil tarderait à se faire une place entre pensées et remises en question. Peu lui importait, elle était étrangement satisfaite de cette seconde rencontre qui promettait ... quelques changements. Des promesses faites, qu'elle espérait tenues, des évidences balancées au silence qui ne daignaient pas la moindre réponse. Des 'je t'aime' murmuré à l'oreille, des demandes posées devant une porte ouverte telle la représentation même du gouffre qui les éloignait. Il faisait sombre dehors. Sombre et glacé. Une froideur qui ne tarda pas à s'engouffrer dans les vêtements d'Alix, la faisant frissonner lorsque la bouche de Lon effleura son front. A moins, peut-être, qu'il ne soit le seul à provoquer en elle tant de désir. Puis, sans même lui laisser le temps de répondre, il s'offrit à l'obscurité. Sa silhouette disparu bien vite dans le noir, alors que le souffle d'Alix brouillait le silence. Un silence soudain et détestable qui résonna longuement et fortement à ses oreilles. Ce manque était terrible. Cette soudaine froideur qui s'emparait d'elle alors qu'elle brûlait de prendre Lon dans ses bras, de goûter à sa douce peau sucrée, et de ressentir ses douleurs d'une toute autre façon.
Alix ne tarda pas à soupirer. Un soupir amusé, désespéré, le soupir de la femme faible qui se rend à peine compte de ses innombrables fragilités. Elle, pourtant, pouvait se targuer de n'en avoir qu'une... mais une de taille ! Sans se presser, elle se saisit de sa veste en cuir accroché au porte-manteau, l'enfila sans la moindre précipitation, attrapa les clés de sa voiture accrochée devant la porte qu'elle n'avait toujours pas refermée. Puis c'est sa voiture qu'elle chercha du regard. Lon ne devait pas être bien loin. Assez pour qu'il ne l'entende ni ne la voit, trop peu pour qu'il ai déjà parcourut la moitié du chemin. Jillian ignorait pourquoi elle souhaitait voir cette rencontre s'éterniser alors que c'était elle qui avait ouvert cette foutue porte comme seule échappatoire. Et pourtant.. Elle s'installa au volant, attendit quelques minutes dans le silence, se permit un nouveau soupir. Il venait de partir et, déjà, les pensées se bousculaient dans son esprit, incapables de contenir le désir qu'elle avait de le retrouver. Non, pas vraiment. Plutôt, de ne jamais le quitter. Oui, c'était plus juste...

La voiture démarra sans bruit. Il était tard, nul ne se baladait encore dans les rues à cette heure, aussi elle n'eut aucun mal à reconnaître mister Lockhart déambulant tel un pauvre erre dans la rue. Elle ne devait pas faire ça... ce n'était qu'une énième preuve de son incommensurable faiblesse. Et pourtant, sourde aux recommandations de sa fierté, c'est non loin de lui qu'elle ralentit considérablement pour se placer à sa hauteur, avant d'ouvrir la fenêtre du côté passager, là où il déambulait toujours. « Je te dépose quelque part peut-être ? Je m'en voudrais que t'attrapes froid. » C'est avec un sourire non feint qu'elle lui parla, sa rancœur s'étant pour l'instant rendormie tranquillement dans un coin de son coeur. Elle se sentait étrangement apaisée, c'était bien la première fois depuis trois mois que celle-ci décidait de lui foutre la paix aussi clairement. Le regard qu'elle portait sur Lon n'aurait trompé personne tellement il transpirait l'amour, et pour une fois de sa misérable existence, elle se sentait revivre. « Allez, monte. Tu ne m'as pas laissé en placer une toute à l'heure, j'avais pas terminé moi. » Nulle rancœur dans sa voix, simplement la mélodieuse sensation que pour une fois, elle semblait retrouver la bonne humeur qui, de tout temps, avait entouré leur union.

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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeMer 25 Avr - 11:54


something's pulling me outside to ride around in circle


bon c'pas encore ça --' en plus c'est court lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  572352419 pour me consoler, j'me dis que c'est toujours mieux que la précédente x)


Foutue drogue. Il l’exécrait. La détestait. La haïssait. Cette came était pour sa vie tel un parasite sur un bourgeon. Pendant longtemps, il avait fait de l'héroïne son alliée, sa fierté et sa force. Désormais, il n'était plus même capable de l'apprécier à sa juste valeur. Incapable de s'en défaire. Incapable de s'en repaître. Il s'en lassait vite et, pourtant, il lui en fallait toujours plus. Cette amie autrefois bienveillante l'avait trahi. Encore. Toujours. Nymphe délicieuse, elle s'offrait à lui pour ensuite le décevoir, décuplant ses doutes, enivrant son existence de remords et de regrets. Tentatrice, elle se faisait chaque jour plus plaisante, plus désirable, plus dangereuse. Malicieuse, elle dissimulait ses innombrables défauts derrière une perfection que nul homme ne saurait ignorer. Patiente, elle captivait ses proies et ne leur offrait son vrai visage qu'au moment où ces derniers ne pourraient décemment plus s'échapper. Cette drogue était une araignée. Une araignée au venin lentement mortel, capable d'entortiller les plus faibles dans une toile. Une toile de soie. Fine. Indestructible. Et, avec le temps, inconfortable. Avec les années, Lockhart avait su découvrir tous les travers - détestables - de l'héroïne. Tant de fois il y avait céder. Tant de fois il y avait goûter. Cette drogue n'avait désormais plus le moindre secret pour lui et, de l’obsession, il s'était abandonné à l'ennui. De délicieuse, elle était devenue fade et ses veines criaient désormais son manque de saveur, son goût insipide, sa banalité. Son sang hurlait son insignifiance et le priait de lui épargner cette médiocrité, lui ordonnait de trouver mieux. Trop tard. Mieux était l'introuvable qu'il ne daigna pas même chercher. Soumis à la tendresse cruelle de cette drogue, l'homme avait céder à la facilité. Plus. Il lui en fallait plus. Toujours plus pour contenter cette soif depuis longtemps devenue insatiable. Jusqu'à Jillian... Jill.

Adison n'avait rien changé. Elle avait longuement tenté de l'aider, de l'arracher aux abysses, de le priver de ce qui le rendait si détestable, si sombre, si... Lon. Pauvre femme. Elle n'avait pas compris, n'avait pas su saisir l'évidence, s'était trouvée dans l'incapacité profonde de déchiffrer la tristesse d'un homme. Lockhart avait besoin de cette drogue. Bien sûr, celle-ci l'entrainait cruellement vers le bas, l'enchaînait aux enfers et, impitoyable, avait offert son pauvre cœur à Cerbère : une offrande délicieuse qu'il déchirait avec gourmandise. Oui. Oui l'héroïne était lentement en train de le tuer, mais Lon en avait besoin et jamais Adi ne saurait combler ce manque qui l'habitait. C'était un manque viscéral ; un vide douloureux ; une case désertée ; un trou d'indifférence et de solitude. Cette place, c'était celle de Jill. Et, Lon y veillerait, la jeune femme serait la seule autorisée à y régner.

Le pas du professeur se faisait lourd. La descente l'assommait, fixait ses talons au bitume, emplissait ses genoux de plombs. Sa démarche restait pourtant fluide alors qu'il traversait la route pour atteindre le trottoir opposé. La tête basse, le principal avait placé sa confiance en son ouïe et, fatigué, n'avait pas daigné lever les yeux pour s'assurer qu'aucun danger n'habitait l'avenue. A quoi bon ? Les ténèbres avaient envahi ses sens ; la rue n'était que faiblement éclairée ; un brouillard opaque hantait son esprit. Le peu de raison qu'il possédait, Lon l'avait laissé auprès de Jillian. Là où il allait - auprès de sa femme - il n'en avait nul besoin. Silencieusement, Lockhart avait fourré les mains dans ses poches et jouait désormais avec les clés qui s'y trouvait. Le froid était mordant et l'homme rentra vivement la tête dans ses épaules tandis qu'une bise - désagréable - s'engouffrait dans ses vêtements. Alix avait raison, marcher jusqu'ici était stupide et dépassait l'entendement... Ce qui n'était que guère surprenant au final... Malgré son intelligence et ses propos souvent convaincants, Lon n'était pas homme de raison. La passion guidait ses sens, même un aveugle en conviendrait aisément. Fuyant toute logique, il était homme à poursuivre tendrement le moindre sursaut de folie. Le poursuivre et l'attraper pour, ensuite, l'enfouir profondément dans le creux de ses poches. Oui, Lockhart aurait certainement pu prendre sa voiture ce soir-là et se rendre rapidement chez la douce O'Donnel. Le voyage aurait alors été bref et chaleureux. Mais alors, il n'aurait pas su décrocher ce sourire désespéré du beau visage de Jillian ; il n'aurait pas su imprégner ses traits d'un amusement fatigué ; il n'aurait pas été l'homme qu'elle connaissait.

Un bruit. Un seul bruit au coin de la rue réussi à libérer Lon de ses douces pensées. Le visage de Jill se brisa et s'évanouit instantanément dans le coin le plus lumineux de son esprit tandis qu'il relevait la tête pour découvrir un véhicule qu'il connaissait bien. Surpris, l'homme haussa brièvement un sourcil tout en s'immobilisant. « Jill ? » Le mot fut murmuré à la nuit et s'envola avant même de parvenir aux oreilles de la jolie concernée. En proie à une certaine incompréhension, Lon s'approcha de la fenêtre laissée ouverte et dévisagea tendrement la jolie O'Donnel que ses tourments semblaient avoir momentanément abandonnés. Paisible, elle l'invita à se libérer d'un trajet long, désagréable et glacial. Le ton emprunté par la demoiselle était avenant et, enfin, dénué de cette éternelle rancoeur qu'elle lui jetait à la gueule depuis le début de la soirée. Lockhart hésita. A cet instant, il se trouvait sur une planche. Une planche clouée à un navire. Une planche sur laquelle ses doutes et ses regrets le poussaient - impitoyables - et le sommaient désormais de choisir. Oui, il avait le choix. Un saut dans le vide. Un saut douloureux qui le mènerait entre les remous chaleureux de l'océan. Ou... Quelques pas en arrière. Des pas qui le reconduiraient auprès de ses doutes. Des doutes désagréables, mais bien ancrés sur un sol de bois. Un sol de simplicité et d'assurance. Quel choix délicat... Facilité ou complexité ? Calme ou effervescence ? Jill était là... Perdue au milieu de ces eaux déchaînées. Lon n'hésita plus.

Neutre, l'homme prit place aux côté de Jillian, perdu dans sa curiosité. A ses yeux, il n'y avait plus grand chose à ajouter avant le prochain acte. Un acte qui ne se jouerait qu'au moment où le rôle d'Adison - surfait - aurait disparu des lignes du script qu'Alix tenait jalousement entre ses mains. Aussi posa-t-il sur la jeune femme un regard emprunt de douceur et... A nouveau, son cœur remonta furieusement dans sa gorge. Il aurait pu crier. Oui, il aurait pu hurler à Jillian de l'épargner, de le priver de ce regard emprunt de tendresse et de passion. Il l'avait promis. Il ne la toucherait plus. A cet instant, le professeur aurait tout donné pour que la belle O'Donnel laisse une place - même infime - au doute. Ses yeux ne trompaient pas pourtant. Torturé, douloureusement malmené par son désir soudain, Lon cria silencieusement son supplice, les joues creusées par son mal-être. Incapable de déglutir, la gorge sèche, l'homme afficha un sourire forcé, trahissant sa reconnaissance. Il soupira. « Tu mets mes promesses à rude épreuve, Jill. » Aucun doute, Si Lockhart s'écoutait, il se laisserait submerger par la passion et n'hésiterait pas une seconde à entraîner Alix à sa suite (comme ça elle l'aurait son fantasme dans la voiture (a)). Pourtant, Lon laissa son cœur s'emballer en solitaire et ignora superbement les lourds battements que ce pauvre diable assénait contre sa poitrine.

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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeMer 25 Avr - 16:57

“ jillian & lon „

" something's pulling me outside to ride around in circles. "


(a ton avis, pourquoi j'ai choisi la voiture :pervers:Arrow
gros cacaaaaa cette réponse. uu
).

Alix était d'une impressionnante faiblesse. Alors qu'elle était la première à se targuer de son indépendance vis à vis des autres, il avait suffit de deux êtres sur cette planète pour qu'elle renie tout ce à quoi elle s'accrochait férocement. Clyde, d'abord, était nécessaire à sa santé mentale. Sans lui, sans cette béquille sur laquelle elle pesait lourdement, Jillian ne tiendrait pas plus de deux jours sans s'effondrer lamentablement sur le sol. Elle s'en rendait compte désormais, et cette connaissance de sa situation critique, de cette lamentable faiblesse faisait vaciller encore plus dangereusement ce moral déjà fatigué. Elle n'avait pas été capable de gérer seule les circonstances qu'elle avait elle-même provoquées. Jillian Alix O'donnel avait failli, là où bien d'autres s'en était sortis sans dommage. Et cette chute des plus belles hauteurs n'était liée qu'à une personne. Qu'à un loup solitaire qu'elle s'était plu à apprivoiser, malgré les conseils appuyés de ses amis les plus proches. 'Recule', lui avaient-ils dit. 'Recule où c'est ton coeur qu'il va laminer.' Ils l'avaient prévenue pourtant. Mais elle, dans toute sa plus grande arrogance, sa plus belle fierté, elle s'était targuée de savoir s'en tirer sans le moindre dommage. Et elle s'était approchée de ce loup chaque jour un peu plus, sans éprouver la moindre crainte, la moindre frayeur. Elle se sentait bien avec lui. Étrangement bien. Un sentiment qu'elle n'avait jamais connu. Un bien-être qui lui était resté désespérément obscur, et qu'elle pouvait enfin explorer. La curiosité avait d'abord poussé ses investigations de plus en plus loin, l'affection avait ensuite pris le relai, l'interdisant de faire demi-tour. Et même si le choix lui avait été laissé, elle ne se serait jamais détournée volontairement d'un tel bien-être, d'un tel étrange bonheur que seul un marginal sur cette planète avait su lui offrir. Lon était unique. Non pour son caractère, sa beauté ou son intelligence, il était unique aux yeux de Jill pour l’apaisement qu'il lui offrait. Dans ses bras, rien d'autre que son souffle contre son cou n'avait d'importance. Face à lui, seule la véracité de ses propos la troublait presque autant que l'obscurité de ses iris et la flamme qu'elle lisait chaque seconde dans ses yeux. Une flamme qui n'avait jamais disparu, et qui, chose surprenante, persistait malgré le temps, malgré les souffrances et les craintes, les doutes et l'absence. Une absence dérisoire face à la force de leur amour.

Alix n'avait pas vécu une enfance bercée d'affection, et n'avait jamais cru à ce beau sentiment dont on parle dans les contes. Déjà petite, lorsqu'elle lisait la belle et la bête et autres cendrillons, son esprit hurlait 'foutaises' alors que son coeur ne niait pas. Ses parents, constamment absents, ne lui avaient rien appris d'autres que les bonnes manières et l'hypocrisie des plus grands, et Jillian avait tenté de se faire une place dans un monde de perfection. Une perfection qu'elle ne mit pas longtemps avant de mettre en doute. Elle avait essayé, pourtant. Sourires factices, jolies formules d'une politesse écrasante d'hypocrisie. Les plus belles écoles, les amis les plus riches, les nourrices les plus chères avaient bercé son quotidien qu'elle avait fini par exécrer. Et la perfection s'était faite prison dorée. Un joli emprisonnement dans une discrétion absolue, une gamine laissée entre les mains de bourreaux souriants et armées des plus bonnes intentions.
Elle avait fini par les haïr, tous, avec leurs beaux vêtements, leurs jolies douceurs masquant un coeur absent ou, au mieux, de pierre. Et elle n'avait rien trouvé de mieux, pour s'échapper, que de dire adieu à ses rêves enfantins et bafoués pour se perdre dans la plus délectable des déchéances. Une déchéance qu'elle mit un point d'honneur à réussir, trop blessée qu'elle était par l'échec de son désir de perfection. Elle n'aurait pu choisir option de facilité plus distrayante. C'était tellement plus facile d'oublier dans les bras d'hommes inconnus qui, même s'ils n'étaient pas de la haute société, ne la traitaient plus comme une princesse captive d'une prison dorée. Adieu 'mademoiselle O'donnel', il n'y avait plus qu'Alix. Alix.. Une jeune femme pleine de vie, excellent dans l'art d'assouvir tous ses plus soudains désirs, une demoiselle brisée par une attention trop souvent manquante qui ne la trouvait que dans le regard curieux des inconnus rencontrés sur son chemin. Plus de pitié, plus d'hypocrisie, plus de regards pétillants d'une joie factice et inventée de toute pièce. Plus de mensonges, plus de mascarades, plus de tricheries. Rien d'autre que la pure vérité, si troublante et désagréable soit-elle. Elle avait pris cette solution pour la bonne. Sans doute l'était-elle, au fond.

Puis Lon avait fait renaître en elle ses rêves d'attention, la vraie, celle qu'elle lisait constamment dans ses yeux lorsqu'il les posait sur elle. Lui voyait réellement la femme qu'elle se battait pour être aux yeux du monde. Loin de discerner en elle une princesse captive, ou encore une dévergondée odieusement trash, il l'admirait sous son véritable jour. Jillian. Simplement. Celle qu'elle ne montrait clairement qu'en sa délicieuse compagnie. Et au final, c'était à se demander qui, des deux, avait apprivoisé l'autre. Sans doute ce travail avait été réciproque. Et une complicité inconcevable était née entre ses deux êtres en marges d'une société trop superficielle, trop hypocrites, une complicité qu'elle n'aurait su trouver ailleurs et n'avait jamais véritablement cherché. Après avoir tenté de trouver le bonheur sans connaître le moindre succès, c'était lui qui était venu à elle alors qu'elle avait tout abandonné. Et si ses recherches étaient désespérément restées vaines, son absence avait porté ses fruits. Sadique paradoxe d'une vie d'obscurité soudainement éclairée par une luciole incongrue. Une luciole sauvage qui n'aurait du que passer. Elle l'avait toutefois capturée de ses mains, l'avait rendue sienne, et elle avait fait partie intégrante de sa vie. Ah, quels délicieux moments ils avaient passé ensembles. Loin de tout ce monde qu'ils exécraient, loin de l'existence pathétique qui leur était accordé, loin de leurs innombrables différences qu'ils avaient effacé sans la moindre difficulté. Non ... qu'elle avait effacé. Lui n'en avait pas été capable. Du moins, pas spontanément. Pas encore. A sa différence, et bien malgré elle, Alix n'était pas seule dans la vie de Lon. Et alors qu'il prenait toute la place dans la sienne, l'inverse n'était pas vraie. Une évidence qui torturait joyeusement son corps, bouleversait son âme, troublait ses sentiments et l'emplissant d'une jalousie oh combien détestable et inexpliquée.

Une jalousie qui, l'espace de quelques minutes, sembla la laisser en paix, au point même qu'elle ne regrette cet énervement subit qu'il avait du supporter lors de cette rencontre, alors que ses propres paroles ne reflétaient que son affection éternelle. Une affection oh combien visible, qu'elle ne savait mesurer qu'en admirant l'éclat de ses yeux sombres. Et pourtant, qu'elle se plaisait à mettre en doute, en prise avec sa rancœur et sa raison. C'est dans un élan de faiblesse (ou de folie) qu'elle reprit la voiture, s'arrêtant aux côtés de Lon, l'interpellant même à monter. Comme si elle ne bataillait pas assez dur avec ses sentiments pour ne pas craquer devant lui, laisser éclater les réminiscences de sa tristesse d'autrefois, ou les élans de joie que ses promesses faisaient naître dans son coeur.. Comme si elle ne luttait pas assez fort contre le désir qu'il savait lui inspirer lorsqu'il plongeait son regard noir dans le sien, lorsqu'il ouvrait la bouche pour une parole, un mot, un son, un silence. A sa détresse, elle rajoutait la bataille. De longues batailles effarantes de difficulté qui la fatiguait, la détruisait, l'anéantissait, mais contre lesquelles elle finissait toujours par gagner. Oui, elle ne craquerait pas devant Lon. Ni à l'une des guerres, ni à l'autre. Et pour une fois, elle remporterait la bataille sans trop de dommages.

Pas une seule seconde elle n'avait douté que Lon entre dans cette voiture qu'elle lui offrait comme échappatoire à la marche. Pas une seule de ses pensées n'avait émis cette hypothèse. Et pourtant, lorsqu'elle le sentit hésiter, c'est sa confiance qui s'envola en milliers de petits morceaux. Elle retint presque son souffle, la fenêtre ouverte, le regard perdu dans l'immensité qu'elle lisait dans ceux de Lon. De quel beauté pouvait se targuer le ciel étoilé face à la magnificence de cet homme ? Puis c'est sa vie, ses espoirs, sa bonne-humeur décuplée qui revint dans son coeur lorsqu'il ouvrit la porte, prit place à ses côtés. Sa réplique, amusante bien que sincère, la fit sourire alors qu'elle ne parvenait plus à le lâcher des yeux. « Je suis vraiment, vraiment, sincèrement désolée. » Son ton ironique et son sourire en coin trahissaient sans peine la vérité de ses propos, et elle s'en amusait. Elle savait que sans son accord, Lon ne tenterait rien, tout comme elle savait qu'elle ne le lui donnerait pas. Et alors que son désir tambourinait dans sa poitrine, elle aurait presque regretté ce foutu accord qu'ils avaient passé tous les deux. Et pourtant, elle avait bien conscience qu'elle ne devait pas craquer avant que son amant n'ai tenu les promesses qu'il se targuait de réaliser pour son simple sourire, bien que désormais, elle n'en doutait plus une seconde. Il le ferait.
Sans attendre que la voix de la raison ne retentisse de nouveau dans son esprit, elle ne tarda pas à se tourner de nouveau face à lui, attirant de ses mains son visage jusqu'au sien alors qu'elle se levait à moitié de son siège pour arriver jusqu'à lui. C'est un baiser à la fois tendre et sauvage qu'elle lui offrit, une promesse rompue par son accord implicite, un accord qui ne tolérerait rien de plus que ce à quoi elle daignait succomber. Lâchant enfin ses lèvres, ses mains caressèrent une dernière fois ses joues avant de retrouver la fraicheur du volant. « En espérant que ça t'aidera à les tenir. » lança-t-elle, odieusement manipulatrice, avant de démarrer la voiture en direction chez mister Lockhart.

Alors que se concentrer de nouveau sur la route s'apparentait à une véritable torture, elle se remettait doucement de ce baiser volé. Un baiser comme pure provocation, un baiser à l'apparence et à la saveur de Jill. Un baiser de volupté qu'elle rêvait de lui offrir depuis des mois déjà, et un baiser qui avait instantanément retrouvé toute sa douceur. Non, elle n'avait pas oublié. Rien, de Lon, n'était passé à la trappe, et elle semblait se souvenir de chaque instant passé avec lui avec une précision inconvenante et ahurissante. Elle se remémorait son odeur, la saveur de ses baisers, la douceur de ses caresses après deux mois passés loin de lui. Et elle s’apercevait dorénavant à quel point elle avait raison ! Elle le connaissait bien. Trop. Bien trop. Et elle n'avait néanmoins pas su prédire sa fuite... Parlant pour interdire à son esprit le droit de divaguer de la sorte, c'est une proposition curieuse qu'elle formula à Lon. « J'imagine que ça peut te paraître inconvenant, mais une demoiselle d'honneur ne peut se permettre d'arriver sans cavalier à un mariage, tu en conviens. Ce serait un bon moyen de me tenir informé de tes projets de ... divorce ? Et de me revoir, bien sur. » Elle se perdit dans ses prunelles quelques secondes, alors que la route, entièrement dégagée, lui permettait une telle incartade. Le sourire fichée sur son visage témoignait de l'amusement qu'elle éprouvait a lui proposer une telle demande. Parler de divorce à un mariage, what else ? « Si ça ne te tente pas, je ne t'en tiendrais pas rigueur, bien sur. Je trouverais bien quelqu'un d'autre. » Bien sur Alix, tout le monde y croit. Drôle de mensonge pour obliger Lon a venir et s'afficher à ton bras. Et puis.. t'es sure que c'est une bonne idée ?
Non, elle était même sure du contraire. Peu importait, au final, autant laisser la place à sa folie pour une fois. C'est un regard curieux et dans l'attente d'une hypothétique bonne réponse qu'elle conduisait dans une obscurité palpable et inquiétante uniquement brisée par les lumières de ses phares.

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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeDim 29 Avr - 9:52


something's pulling me outside to ride around in circle


Une vrai DAUBE ! putain j'avais des idées en plus uu ça me tue, j'arrive à rien en ce moment :/ une fois encore, aucune cohérence --' pardonne-moi la gueuse.


Luttant sauvagement contre son désir, Lon avait savamment quitter le beau visage d'Alix et préférait fixer les ténèbres, ses prunelles retrouvant une place qui leur avait été longtemps attribué. Les abysses de la nuit se révélaient être une agréable alternative à son mal-être, adoucissant tendrement la brûlure que la passion laissait sur son cœur meurtri. Et, alors qu'il n'aspirait qu'à sombrer dans le doux regard de la jeune O'Donnel, le professeur s'offrait pleinement à une obscurité qui n'avait jamais su le contenter. Il le prouvait : pour tenir sa promesse, il souffrirait de tous les maux et il espérait que Jillian saurait déchiffrer la soif qui l'habitait et s'en tenir éloigner. Il espérait qu'elle verrait ses poings fermés sur le tissu de son pantalon, ses mâchoires douloureusement serrées l'une contre l'autre, l'essence des seules paroles qu'il avait su prononcer en acceptant que Jill le raccompagne. Oui, nul doute qu'elle comprendrait sans peine cette convoitise démesurée qu'elle faisait naître au creux de ses entrailles. En revanche, il n'était pas sûr qu'elle daigne lui accorder le répits qu'il sollicitait par son silence. A l'évidence, la jeune femme avait momentanément retrouvé cette bonne humeur qu'il avait longtemps partagé en sa compagnie et, il le savait, s'il observait cette soudaine satisfaction avec une paix factice que chaque traits de son visage se plaisait à trahir, il succomberait facilement à cette éternelle provocation qu'habitait ses prunelles mutines. Aussi, loin d'ignorer la présence dévorante de la jeune femme, l'homme se contenta de la nuit glaciale, méprisant tendrement la chaleur destructrice du regard qu'elle posait sur lui. Autrefois, Lon s'en serait griser. Ce soir-là, il ne su afficher qu'une indifférence postiche que la belle O'Donnel s'empressa d'effacer.

L'ironie d'Alix annonçait clairement la suite des événements. Naïf, c'est pourtant un regard presque amusé que Lon posa sur la jeune femme. Grossière erreur. L'homme pu sentir son cœur gonfler dans sa gorge, ses entrailles tripler de volumes alors que le visage de Jillian s'approchait délicatement du sien. En une fraction de seconde, il fut transporter, quittant la douce chaleur du véhicule pour s'écraser dans l'obsédante fournaise de son désir. Leurs lèvres se touchèrent et, alors, Lockhart sentit sa détermination vaciller tandis que son esprit déjà embrumé se couvrait du voile appétissant de la luxure. Surpris, l'homme n'eut pourtant aucun mal à comprendre ce qui lui arrivait et, goûtant au baiser qu'Alix lui offrait, il confia à sa volonté le soin de maîtriser ses ardeurs. Une tâche difficile alors que cette proximité longtemps rêvée torturait cruellement son pauvre cœur. Une tâche impossible qui prouva rapidement ses limites alors que le professeur, cédant presque à sa passion, s'emparait de la bouche de la jeune femme avec une tendresse démesurée. Pauvre homme soumis au bon vouloir d'une demoiselle qui, joueuse, mettait la patience de son ancien amant à rude épreuve. Une épreuve éphémère. Trop éphémère. Douloureusement, les pieds de Lon retrouvèrent rapidement la dureté du sol terrestre alors que Jillian retrouvait sagement sa place et l'abandonnait à sa soif insatiable.

Loin d'avoir apaiser les ardeurs du beau professeur, ce baiser les avait multiplié, décuplé de façon peu imaginable. Et Lon se doutait que Jillian, optant pour un costume de bourreau qui seyait particulièrement bien à sa personnalité, en avait parfaitement conscience. Ce fut donc un petit sourire tant amusé qu'amer que le professeur posa sur la route qui s'offrait de nouveau à ses yeux. Alix prenait un pied d'enfer à le torturer et Lockhart ne savait s'il devait lui en tenir rigueur ou se prêter à ce jeu qui ne leur était pas inconnu. Peu importait, le temps le lui dirait...

Ô combien Lon aurait-il préféré que le silence anime ce court trajet ?! Ô combien aurait-il préféré que, sagement soumise au mutisme, Jill s'offre tendrement au silence et ne se jette pas ainsi dans les bras d'une conversation qui ne manquerait pas de décupler son malaise ?! La réponse à ces questions s'illustra à l'instant même où Alix trahit le silence imposé par leur proximité et demanda à son professeur bien plus qu'il ne pouvait lui offrir. Tout, il aurait tout donner pour ne plus rien entendre cette nuit-là. Tout, à l'exception de son incommensurable amour pour la demoiselle assise à ses côtés.

L'homme ignora royalement le regard que Jillian porta sur lui, se contentant de pincer les lèvres et de subir la morsure de ses paroles. Se rendait-elle compte de ce qu'elle lui demandait ? Il en doutait. L'homme n'avait plus assister à un mariage depuis le sien et c'est à la nuit qu'il offrit son mécontentement soudain. Silencieux, Lockhart supporta sans broncher le sourire qu'il imaginait hanter les lèvres de la jeune femme. Le mariage était une institution à laquelle il ne croyait plus. Son union avec sa femmes - sept ans plus tôt - en avait détruit la saveur, la sincérité et l'avait enchaîné à une existence de colère et de déception. Ces années d'une union dévastatrice avaient mis sa confiance à rude épreuve et, avec le temps, l'avaient brisé, pulvérisé. Assister à un tel événement ne manquerait pas de le renvoyer à cette erreur qui le poursuivait encore aujourd'hui et qui, même, animait la rancoeur qu'Alix éprouvait à son égard. Quant à s'afficher ainsi au bras de la jeune O'Donnel... Cela n'aurait pas dû le déranger. Il ne connaissait pas les mariés et se doutait que les invités ne seraient que de sombres inconnus à ses yeux. Quant au regard de sa femme... Cette dernière serait alors consciente de leur très future séparation. Aussi n'aurait-elle pas le moindre mot à dire si cette nouvelle parvenait jusqu'à ses oreilles. Pourtant, Lon ne pouvait qu'appréhender une apparition au bras de la jeune femme. Une appréhension incompréhensible qu'il laissa sagement de côté tandis qu'un long soupir perçait son silence.

« Quelqu'un d'autre, hein ? » Profondément calme, Lon mis sa mauvaise humeur au service du cynisme et adressa à Jill un sourire faussement moqueur. Intérieurement, le malaise obscurcissait son cœur. « Bien sûr. Comme si d'autres savaient te supporter. » Son sourire s'étira en un rictus mauvais. A l'évidence, le professeur acceptait l'invitation de la demoiselle, bien que sa rancoeur transpira jusqu'au son de sa voix. Acerbe, c'est une moue boudeuse qui hanta un moment ses traits. Les efforts du principal étaient flagrants. Il lui avait promis plus de respect quant à la distance que leur séparation leur avait imposé ; un divorce rapide ; et sa présence à un mariage. Il ne parvenait pourtant à dissimuler le peu d'enthousiasme que lui inspirait cette dernière idée. Mais, peu envieux de laisser Jillian douter de sa bonne volonté, il poursuivit. « Et quel est ce couple que je devrais féliciter pour avoir choisit une demoiselle d'honneur capable de faire de l'ombre à la reine de la soirée ? » Lon et sa capacité de conserver un ton parfaitement neutre tout en offrant à sa Belle un compliment digne de l'affection qu'il lui portait. Si l'invitation de la jeune O'Donnel était une véritable torture, il le cacha savamment, n'affichant que le mécontentement que la seule idée de s'y rendre pouvait causer.

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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeDim 29 Avr - 14:05

“ jillian & lon „

" something's pulling me outside to ride around in circles. "

(baaaaaah. c'est a toi de m'pardonner uu)

Finalement, plus aucune rancœur ne semblait subsister entre eux. Alors que Jillian l'accueillait avec un franc sourire qui n'avait plus trouvé de raison d'exister sur son visage depuis des mois et qui refaisait son apparition enchanteresse, ses paroles étaient dénuées de la moindre amertume. Et finalement, c'était lui qui fuyait son regard, lui qui préférait de loin garder un silence gênant plutôt que de profiter de sa discussion. C'était lui qui faisait subsister cette distance qui s'était bien malencontreusement instaurée entre eux, qui s'était sombrement glissée dans leur union trop parfaite pour être réelle. Il avait pris les dires d'Alix au sérieux et était désireux de tenir cette stupide promesse qu'il lui avait faite, mais bien loin d'en être satisfaite, cette évidence la perturbait. Il n'était pas là question de physique, elle s'amusait à le provoquer car ainsi avait toujours été leur liaison, néanmoins elle respectait cette décision qui l'empêchait de laisser libre court à son désir et qui emprisonnait, par la même occasion, celui de la jeune femme. Toutefois, elle ne pouvait concevoir que ce regard fuyant puisse les aider en quoi que ce soit. Il rendait simplement plus évident encore le gouffre qu'ils avaient un mal fou à franchir l'un vers l'autre. Au lieu de le faire sombrer dans l'obscurité et le néant de l'oubli, il l'illuminait et l'indiquait d'une grosse flèche brillante, le gravait dans les méandres de leur mémoire. Et finalement, plutôt que de se battre pour leur amour, ils tentaient de se démener contre leurs souvenirs. La nuance était de taille. Une nuance que Lon, seul, rendait réelle et ajoutait à la déjà trop grande complexité de leur histoire. Et très vite, c'est la gêne qui s'installa à leur côté dans la voiture, qui empli l'air d'un mal-être qu'elle avait beaucoup de mal à contenir. Un mal-être qui ne pouvait que disparaître lorsqu'elle posait son regard brillant sur l'homme qui lui avait appris toutes les différentes tonalités de l'Amour, et qui se voyait remplacé par une affection aveugle et démesurée.

Sa proposition était provocatrice. Elle aurait pu exiger de le revoir chez elle, ou même chez lui, et pourtant, son désir de mesurer jusqu'où il pouvait aller pour ses beaux yeux se montrait toujours aussi grandiose que celui d'éveiller dans le jeu le passé fulgurant de leur union. Au diable les niaiseries et les déclarations enflammées, eux trouvaient leur pied dans l'opposition et la provocation. Et finalement, ils avaient toujours fonctionné de cette manière, sans y voir la moindre étrangeté. Ce mode de fonctionnement les avait toujours satisfait, et Alix ne voyait aucune raison valable de ne plus s'adonner à cet exercice. Pourtant, là, elle avait l'étrange et désagréable impression d'être la seule à jouer. Alors qu'il n'avait répondu à son baiser que d'une manière mesurée, alors qu'il n'avait plus laissé la place qu'à un silence gênant et qu'il fuyait son regard comme s'il y lisait des promesses trop salaces pour simplement oser les croiser, leur union ne devenait plus qu'un vague souvenir alors que leur séparation lui revenait en mémoire. Il était trop éloigné de la jeune femme, bien que pour une fois, c'était elle qui avait pris les devants. Et en instaurant ce jeu, elle l'avait largué sans qu'il ne soit capable de la rattraper.
Une certitude qu'il ne tarda pas à mettre en doute lorsqu'il reprit la parole, répondant à cette étrange invitation. Une fois de plus, il lui avait suffit d'un mot pour anéantir tous les doutes qui s'insinuaient tel du poison dans l'esprit de la jeune femme, et la surprise amusée qu'il pouvait lire sur ses traits témoignait parfaitement de cette évidence. Il ne lui fallait qu'une seconde pour plonger la scène dans une ambiance désagréable et gênante, il ne lui en fallait qu'une de plus pour annihiler tout ce qu'il avait construit en si peu de temps. Et Alix suivait sans jamais se poser la moindre question les états de son âme qu'il souhaitait instaurer. Une nouvelle fois, il se jouait de ce contrôle absolu qu'il possédait sur son esprit, et elle ne savait s'y opposer. Pauvre créature, soumise à la domination d'un homme. Mais, pour sa défense... quel homme ! (cadeau).

Lon avait accepté, de façon presque explicite. C'est une surprise amusée qui put se lire sur le visage d'Alix alors qu'elle tâchait de ne pas rendre trop évidente cette joie enfantine, de ne pas ruiner cet instant délectable. Ainsi, il s'avérait même prêt à se montrer en sa douce compagnie aux yeux du bas peuple, et cette victoire dépassait de loin toutes les autres. Finalement, aux yeux de Jillian, Adison n'était plus qu'un léger grain de sable dans l'immensité de leur union, et s'ils parvenaient à traverser et se battre vaillamment face aux puissantes vagues de l'océan, alors ils pourraient peut-être s'attendre à une mer calme et agréable. Peut-être, disons. Un peut-être qu'elle ferait tout pour rendre certitude, si seulement il pouvait lui offrir les quelques changements radicaux qu'elle exigeait de lui. Des changements brutaux et difficiles, elle en convenait, mais nécessaire s'ils souhaitaient pouvoir tous deux goûter de nouveau à ce bonheur qu'ils avaient délaissé.
C'est avec un sourire amusé qu'elle répondit, sans tourner le regard vers lui mais en se concentrant de nouveau sur la route qui n'allait pas tarder à prendre fin. « J'admets, tu es le meilleur dans ce domaine. Mais, détrompe toi, certains te tueraient pour prendre ta place. » Était-ce là la prise de parole d'une confiance un peu trop orgueilleuse, ou bien le simple désir de prouver à Lon que s'il ne lui prouvait pas rapidement son amour pour elle, elle n'aurait aucun mal à s'adonner à quelques autres histoires ? Oui, c'était un fait, elle le pouvait. De là à dire qu'elle le ferait... Une évidence qu'elle préféra garder sous silence, alors qu'elle se garait devant chez Lon. Le salon demeurait éclairé, et il ne faisait aucun doute qu'Adison devait l'attendre, anxieuse ou agacée, un bon livre dans la main, et qu'une dispute éclaterait probablement ce soir. Une perspective alléchante qui fit naître en l'âme de Jillian une exaltation pour le moins injuste et perverse qui ne lui fit pas connaître la moindre culpabilité.

Il restait toutefois un ultime point sombre à éclaircir dans ce tableau réjouissant aux yeux d'une Alix ravie d'avoir obtenue ce soir tout ce à quoi elle aspirait. Le nom des mariés... Car même si Marlon ne posait aucun problème, il restait évident que Jolene assistait elle aussi aux cours de ce cher professeur de lettres, et que s'il acceptait bel et bien de s'afficher en sa compagnie, ce n'était certes pas le cas lorsqu'il s'agissait d'élèves de l'université. Une démission en plus d'un divorce, peut-être était-ce trop dans la même soirée. Peut-être ... Aussi prit-elle un air angélique, avant de lancer : « Oh, tu ne les connais pas, ils bossent avec moi au bar, quand j'y vais. Marlon et Joyce. » Mensonge éhonté qu'elle accompagna d'un avertissement, moyen on-ne-peut-plus efficace de faire passer cette affabulation. « Tu serais bien gentil de faire attention à tes vêtements... Non pas que je n'apprécie pas ton style, mais une demoiselle d'honneur ne peut pas vraiment se permettre de s'afficher avec ... ça. » énonça-t-elle, amusée, jetant un œil réjoui à sa chemise en jean, aux énormes et sublimes bagues ornant ses doigts, et au chapeau du chapelier fou touchant le toit de la voiture. Enfin garée, elle ne tarda pas à se tourner vers lui, lui montrant sa maison de la tête, un sourire distrait niché sur son joli visage. Le laisser là, l'inviter à quitter le confort et la douce chaleur de cette voiture et de leur union, pour qu'il aille retrouver la froideur et la tornade dévastatrice de sa vie d'homme marié n'avait d’équivalent que la pire des tortures. Et cette détresse se lisait dans ce sourire factice qu'elle n'affichait que pour d'obscures raisons qui lui restaient inconnues. « N'oublie pas de passer mes plus sincères salutations à ta chère épouse, Lon. » lança-t-elle, jouant avec la provocation dans le seul but d'oublier ou de retarder l'imminente fin de cette rencontre hors du temps. S'interdisant de déposer sur sa joue un nouveau baiser ou une nouvelle caresse, le regard qu'elle posait sur lui reflétait à merveilles toute la douceur qu'elle éprouvait pour lui. Une douceur qu'elle allait voir se faire la malle en même temps qu'il abandonnerait sa présence.

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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitimeDim 29 Avr - 15:18


something's pulling me outside to ride around in circle


pff, que le premier paragraphe de potable, je te préviens uu


Lon regrettait déjà son choix alors que le véhicule roulait toujours en direction de l'immense appartement qu'il occupait depuis plus de trois ans. Accepter cette invitation était une erreur qui ne saurait les rapprocher. Trop tard pourtant pour se défiler et, malgré le sentiment de soumission et de docilité qui suintait de cet accord, le professeur se contenta d'un regard presque résigné en direction de la femme qu'il aimait. Il était faible. Trop faible. Loin d'être étrangère à cette sensation, la drogue en était même l’initiatrice. La descente continuait à immoler un à un ses sens, déchirait cette once de raison qui l'habitait, brisait cet éternel esprit de contradiction qui était habituellement le sien. Quant à Jillian... Il ne voulait pas la perdre. Son erreur l'avait mener droit aux derniers retranchements de tout ce qu'il pouvait supporter. Non. Il ne pourrait tolérer un nouvel éloignement, ne pourrait endosser à nouveau la responsabilité des souffrances de la jeune femme. Il l'avait détruite une fois, l'avait assez fait souffrir pour sept vies et, désormais occupé à reconstruire tout ce qu'il avait démantelé, il s'efforçait de prendre sur lui et d'offrir à Alix le meilleur de lui-même. Une seule question résidait néanmoins : saurait-elle s'en contenter ? Il n'était même pas capable d'en jurer. Jamais, jusqu'alors, il n'avait trouvé utile de prouver sa bonne foi à qui que ce soit. La jeune O'Donnel l'exigeait. Conscient d'avoir tout à perdre, il s'y soumettait. Les limites de son asservissement apparaissaient déjà pourtant et il se connaissait assez bien pour savoir que, tôt ou tard, son obligeance crierait son désaccord et hurlerait l'injustice dont elle croyait être l'objet. Pour l'avenir de leur couple, tôt serait certainement le mieux.

Tôt n'arrivait pas pourtant alors que Jill reprenait la parole pour asséner un nouveau coup à la fierté - déjà bien diminuée - d'un Lon qui préféra inspirer profondément plutôt que de relever les propos de la jeune femme. Beaucoup tueraient pour prendre sa place, oui, cela il n'en doutait pas une seule seconde. Le professeur, malgré son ego démesuré, son hypocrisie et ses incommensurables erreurs, savait parfaitement la chance qu'il avait. Malgré ce qu'il avait pu sous-entendre deux jours plus tôt, cette demoiselle était unique et s'il avait cru au destin, sans doute l'aurait-il remercier de l'avoir placé sur sa route. Elle, cette jeune femme peu banale, cette rose des vents qui s'évertuait tendrement à le guider sur les sentiers difficiles de leur amour. Une rose de caractère, parfois difficilement supportable, mais qu'il n'échangerait contre aucune autre. Il le prouvait d'ailleurs. Il se battrait pour elle aussi longtemps qu'elle l'accepterait à ses côtés. Pourtant, les propos d'Alix ne manquèrent pas de titiller l'ego de notre cher professeur. Un professeur qui dissimula précieusement cette jalousie maladive qui ne rêvait que de se pointer dans la formidable équation de cette soirée. Lon, lui, ne le souhaitait pas et l'obligea à rester sagement en dehors du triste tableau de sa visite. Une visite qui avait porté ses fruits et leur avait permis de combler les attentes de chacun Jill. Une visite qui s'illustrait comme les prémices vacillants de leur avenir commun. Une visite qui n'était qu'un essai. La transformation ne dépendrait désormais que du courage et du bon vouloir d'un homme que la fatigue tendait à assommer.

C'est avec une attention distraite que le professeur écouta la réponse de la belle Jillian quant à l'identité des jeunes mariées. Peu lui importait finalement. Il lui avait fait une promesse et il s'y tiendrait. Quel qu'en soit le prix. Silencieusement, il hocha la tête, son sérieux bientôt brisé par un sourire amusé. C'était vrai. Lockhart était un professeur et principal peu banal et son style vestimentaire avait sans doute grandement contribué à sa réputation de drogué au sein de l'université. Indifférent, l'homme n'avait jamais porté grande attention à ces rumeurs, conscient qu'il ne saurait que leurs donner plus de crédits en modifiant ses habitudes. Quant à Jillian... Jusque là, celle ne lui avait jamais fait aucune remarque sur son look et Lon savait que c'était tant l'excentricité que le mystère qui l'entouraient qui l'avait d'abord mené jusqu'à lui. Aussi la remarque de la jeune femme ne laissa qu'un rictus sur le beau visage du principal, alors qu'il posait enfin le regard sur la douce Alix. Moqueuse, celle-ci lui réservait un petit sourire moqueur qu'il apprécia, telle une œillade à leurs souvenirs communs. Le véhicule désormais immobile devant l'appartement, Lon ignora royalement la lumière qui perçait à travers les volets du salon. Il aurait bien assez le temps de s'en préoccuper plus tard... Pour l'heure, il profitait des dernières minutes que Jillian lui offrait généreusement, enfermant soigneusement sa mauvaise humeur, sa jalousie et son mal être dans les coins les plus sombres de son esprit. Un esprit qui monopolisait son attention depuis plusieurs longues minutes alors que le cœur - lui - avait enfin trouvé sa place.

« Quel dommage ! Moi qui comptait apparaître en tenue d'Adam, je vais faire des déçues. » Le sarcasme transpirait ses propos alors qu'il ouvrait la portière de la voiture, marquant l'inutilité de son conseil. Lon était certainement un je m'en foutiste complet, mais savait respecter les règles les plus strictes de la bienséance. Et, s'il ne le faisait sûrement pas pour les autres, il le ferait pour Jill. Cela, elle devait se le graver dans le crâne une bonne fois pour toute. « T'en fais pas, Jill, je saurai être le plus discret des hommes et enfermer tout ça dans un costume digne de ce nom. Je ne saurai décemment te faire honte alors que l'honneur te revient d'ouvrir cette cérémonie en robe lavande. » Lockhart s'était penché pour glisser ses quelques mots tant prometteurs que provocateurs à l'oreille de la demoiselle. Puis, se hissant en dehors du véhicule, il s'immobilisa pour se retourner une dernière fois, s'appuyant contre la portière encore ouverte, l’œil amusé par les dernières provocations de celle qui l'entrainait sans relâche par delà ses limites.

« Je n'y manquerai pas. » Lon offrit à la jeune femme un sourire sarcastique, conscient, évidemment, qu'il n'en ferait rien. Ce serait inutile. L'homme savait qu'Adison ne serait pas couchée, plus occupée à l'attendre impatiemment dans le canapé du salon. Nul doute qu'elle l'accueillerait d'un regard noir et tenterait de le questionner longuement sur la voix de Jillian qui avait résonné dans le combiné plus d'une heure plus tôt. Cette voix - celle de Jillian - qui, sans l'ombre d'un doute, l'avait plongé dans une colère et les profonds méandres de la jalousie. A cette seule pensée, le visage de Lockhart s'éclaira d'un sourire triomphant. S'il n'avait guère apprécié l'intervention d'Alix alors que la sonnerie de son téléphone trahissait l'impatience de son épouse, il ne se souvenait désormais que de la surprise que son insolence avait provoqué. Un sourire qui s'évanouit rapidement alors que le professeur refermait la porte de la voiture pour se tourner - sans même un dernier regard à la belle O'Donnel - vers la porte du bâtiment. Ce qui l'attendait alors n'avait rien de réjouissant. Pour lui, il le savait, la soirée ne faisait que commencer. Il avait une conversation à commencer et à terminer. Et seul l'humeur d'Adison lui dirait si oui ou non il y parviendrait.
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MessageSujet: Re: lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle    lon & alix ♦ something's pulling me outside to ride around in circle  Icon_minitime

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