I. Il faisait froid et il pleuvait des cordes. Mes parents, ma petite sœur et moi rentrions chez nous après un long repas de famille, à quelques pâtés de maisons de là. Tout était calme et ma sœur riait aux éclats, brisant le glacial silence de la nuit. Elle était belle ma petite sœur, elle avait à peine six ans, cinq de moins que moi. Elle était innocente et débordait de joie. Mes parents nous tenaient par la main et tous les quatre étions heureux comme ça ne l’était pas permit. J’avais parcouru du chemin pendant ces 11 années. Je suis Ray William Lockwood et je suis né le cinq octobre 1985, dans une petite ville de Floride. Mon enfance a été des plus heureuses, je n’ai jamais manqué de rien, j’ai toujours été bon à l’école et je croquais la vie à pleines dents. Rien n’aurait pu changer cela. Nous sommes rentrés rapidement car la pluie n’avait de cesse de s’intensifier. Après avoir posé mon manteau, j’embrassai ma famille et partis me coucher, le cœur emplit de joie. J’avais passé une merveilleuse journée à jouer avec ma petite sœur dans le jardin de mes grands-parents. Je n’avais besoin de rien d’autres pour être heureux.

« Ray, ta lumière, c’est encore allumé. Aller, vas te coucher maintenant. »

Je me mis à sourire, la voix de ma mère était pleine de douceur. J’étais un petit garçon espiègle et rieur et elle le savait très bien. Mais ce soir mon esprit était ailleurs. Tranquillement je m’installai sous mes draps et éteignis la lumière. J’étais bien au chaud, et de mes yeux clos, Morphée profita pour m’emmener.

II. J’ouvris les yeux lentement, un mal de crâne horrible. J’étais allongé à terre dans une pièce sale et poussiéreuse, les murs étaient couverts de graffitis et la lumière ne passait presque pas à travers les fenêtres brisées et les rideaux déchirés. Je sortais d’un très mauvais bad trip, comme on dit. J’avais désormais 19 ans et ma vie ne se résumée plus qu’à deal, drogue et débauche. Comment j’en étais arrivé là ? Je ne sais même pas … J’étais tombé dans ce cercle vicieux il y a quelques années et je n’en suis jamais sortis, au contraire, plus j’avançais, plus je m’enfonçais. Mes parents ne m’avaient jamais abandonné, mais leur lutte était inutile. Ils se contentaient de me rappeler que tout ce que je faisais était mal. Et je le savais pertinemment.
Lentement, je me redressai sur mes coudes, mon crâne me lançait et la douleur ne m’était que trop familière. Soudain, j’entendis un hurlement qui venait d’une jeune femme. Je le reconnu instantanément : c’était ma petite amie qui, comme moi, ne vivait pas des jours heureux. Oubliant chacun de mes muscles qui se tordaient de douleur, je me levai sans attendre et me mis à courir dans le ghetto. Dans ma course je croisai de nombreux drogués qui déliraient eux-aussi, des amis, des connaissances, des adultes, des enfants … C’était vraiment pitoyable de les voir ainsi. Mais je n’avais certainement pas mon mot à dire. Les cris étaient de plus en plus proches et au bout de quelques minutes de course folle je me retrouvai dans une pièce légèrement éclairée. Ma petite amie était adossée contre un mur et elle pleurait comme je ne l’avait vue ainsi. Un homme était à quelques mètres en face d’elle, une arme à feu dans la main, pointée sur elle. Cet homme je le connaissais aussi, c’était mon ami, mon pote, celui à qui j’ai tout confié, celui qui m’a toujours accompagné, celui que je ne voulais pas perdre. Je m’approchai de lui et le pris violement par l’épaule.

« Mec mais qu’est-ce que tu fou ?! »

Ces yeux étaient injectés de sang et emplis de haine. Il n’était pas des nôtres, il était dans son monde et il ne me reconnaissait probablement pas. Il était complétement défoncé et je savais que ça tournerait mal. Il pointa alors son arme sur moi, contre mon torse.

« Elle n’a pas payé sa came, elle ne m’a pas payé. Elle essaie de me rouler cette ****** !
- Je vais payer, c’est bon, fais pas de connerie.
- Non, pas toi. Je veux que ce soit elle et personne d’autre ! »

Il ne savait plus où il était ne même ce qu’il disait. Il n’arrêtait pas de bouger, il souriait comme un fou furieux et ce n’était pas la première fois que je le voyais dans cet état. Sans prévenir, il se retourna vers ma bien aimée et tira en pleine tête. Le bruit sourd de son corps se fit entendre dans le silence. Je m’effondrai sur elle, la serrant du mieux que je pouvais dans mes bras, comme si cela pourrait la sauver. L’homme partit en courant, jetant son arme à terre. Je ne sais pas s’il s’était rendu compte de ce qu’il venait de faire mais cela m’importait peu. Les larmes roulaient sur mes joues et une flamme de vie s’éteignit dans mes bras. Je n’avais pas bougé durant de longues et interminables minutes, à pleurer sur un corps sans vie lorsque la police fit son entrée. Tout ceci était irréel.


III. Mais la réalité était bien là. J’avais maintenant 24 ans et je sortais de taule, cinq ans de taule pour un crime que je n’avais pas commis. J’avais couvert les faits de mon ami, trop bon, trop con. Mais ça allait être mon dernier acte de générosité, de gentillesse ou de tout ce qui s’en approche. En cinq ans, on a le temps de réfléchir à de nombreuses choses et tout ce que je savais, c’était que je ne voulais plus revoir cet homme qui a foutu ma vie en l’air, encore plus qu’elle ne l’était déjà. Mes parents m’avaient définitivement lâché et la seule personne qui était là pour moi était ma petite sœur qui m’hébergea quelques temps puis je partis avec elle en Arizona afin que l’on se fasse oublier de tous, afin de commencer une nouvelle vie. Arrivé là-bas, j’avais déjà de nombreux tatouages, mais la première chose que fis est d’aller me faire tatouer entièrement le corps, pour tout ce que j’avais vécu et tout ce que je vivrais encore. J’étais une œuvre d’art sur pattes et j’adorais ça. Si bien que me vint cette passion pour le body art et j’ouvris ma propre boutique. Pierçings, tatoos … C’était une vraie caverne d’Ali Baba. Je me fis rapidement un nom dans ce métier et la fortune me souriait peu à peu. La vie me donnait une deuxième chance me je restais un homme blessé mais fier. Une rédemption.

que signifie le terme d'amour pour ton personnage ? → Pour Ray, amour ne signifie pas grande chose, la dernière fois qu’il est tombé amoureux ça s’est très mal terminé, surtout pour celle qu’il aimait. Pour lui, amour est synonyme de tracas permanents et d’embêtements futiles. Il en a sûrement un peu peur mais en est aussi follement attiré puisqu’il ne peut résister aux charmes des créatures qui tournent autour de lui. Amour n’est simplement un mot parmi tant d’autres pourvu qu’il soit plaisant.

quel est le statut amoureux de ton personnage ? → Ray est célibataire depuis de nombreuses années. Il enchaine les conquêtes, les flirts et cela semble lui plaire. Il ne se prend pas la tête quant aux aléas de l’amour et le fait bien comprendre à ses partenaires. Malgré tout, il n’est pas le vulgaire coureur de jupons comme on en voit souvent : il n’ira pas draguer tout ce qui bouge, seulement s’il y a une véritable attirance au-delà des apparences.

quelles sont les préférences sexuelles de ton personnage ? → Dans le milieu professionnel, Ray s’est vu proposer toutes sortes de propositions sexuelles sans jamais en accepter aucune. Il est peut-être extravagant, mais il y a une limite à tout. Les hommes ne lui plaisent absolument pas et les femmes l’attirent au plus haut point. Il ne peut résister aux formes féminines et à leurs charmes fous.

comment ton personnage se voit-il dans l'avenir, du point de vue amoureux ? → Ray ne cherche pas l’amour. Mais il ne le fuit pas non plus. Une femme qui l’aime et qui le rend heureux ne serait pas de refus mais sa peur de l’engagement lui complique la tâche. C’est pourquoi il préfère les relations très courtes et qui restent contrôlables.