Je viens d'une famille soudée où je n'ai jamais manqué de rien. J'avais une famille autour de moi et j'ai pu grandir dans l'insouciance et m'épanouir comme n'importe quel gosse. En grandissant, je me suis découvert une passion pour l'écriture et pour les filles. J'adorais les filles et c'était réciproque. J'ai connu mes premières histoires à l'époque du collège. A ce moment là, j'écrivais mes premiers papiers pour les journaux du coin. Cela me faisait pas mal d'argent. Et comme j'avais la tête sur les épaules, j'ai commencé à épargner à cette époque. En grandissant, j'ai fais quelques achats. Je voulais m'acheter une voiture. Lors de mes seize ans, un drame a bouleversé mon adolescence. Mon père est mort d'une crise cardiaque à la veille de ses quarante ans. J'ai hérité de la Chevrolet et je suis resté très présent pour ma mère. Je l'ai épaulé comme j'ai pu tout en devenant l'homme de la maison. Après l'école, je bossais dans une imprimerie pendant quelques heures, histoire de gagner un peu d'argent. Mais je n'avais pas besoin de bosser en fait. Mon père avait fait des économies et il avait fait les choses, de telle sorte que ma mère ou moi, ne manquions de rien s'il venait à disparaître. Toutefois, je tenais à apporter ma « contribution ». Ma mère a eu du mal à s'en remettre. Mon père avait été son premier amour et elle n'avait connu aucun autre homme. Pourtant, elle a fini par relever la tête. Deux ans plus tard, je partais pour New York où j'avais obtenu une bourse pour entrer à Columbia grâce à mes bons résultats et j'ai décroché mon diplôme sans difficulté. Pendant mes études, j'ai fais la connaissance d'une fille. La première fille dont je suis tombé amoureux. La seule qui a su me toucher et me rendre totalement heureux. Notre histoire a duré quatre ans. J'étais fou d'elle et je voulais qu'elle devienne ma femme. Elle était mon âme sœur et je n'en voulais aucune autre. J'avais trouvé un bon boulot dans un journal. Mais j'ai quand même passé six mois à cumuler deux jobs pour lui offrir une bague de fiançailles. Et le soir où j'ai fais ma demande, elle m'a annoncé qu'elle était enceinte. J'allais être père! Bon certes, cela ne venait pas dans l'ordre des choses mais je m'en fichais. Je l'aimais et elle allait me donner un enfant. Je me suis montré très présent pour elle. Nous avons loué un appartement plus grand. Nous avons préparé la chambre du bébé pendant nos après midi de libre. On allait s'y reposer, dans le hamac que j'avais installé. On pensait à notre enfant, on tentait de l'imaginer. Nous avions hâte de connaitre ce bébé. La naissance devait être un moment magique. Mais ce fut au contraire, un drame. Jessalyn est morte en donnant naissance à notre fille. Une hémorragie. Les médecins n'ont rien pu faire. Je me suis retrouvé seul, avec un bébé sans savoir comment m'en occuper. J'ai eu beaucoup de mal à trouver un équilibre alors que je sentais l'absence de Jessy chaque jour. Molly lui ressemblait tellement. Mais c'était difficile. Tellement, que j'ai songé à la mettre en adoption. Je me sentais totalement dépassé. J'avais peur de ne pas être le père qu'il lui fallait. Je ne savais pas si je faisais les bons gestes. J'étais souvent stressé et Molly passait son temps à pleurer. Et je ne comprenais pas pourquoi elle pleurait. Si elle avait faim, si elle voulait être changé... Je ne savais tout simplement pas m'y prendre. Je crois que je m'en serais mieux sorti si Jessalyn avait été présente. Elle savait trouver les bons mots, elle était douce. Moi, j'étais complètement paumé. J'avais peur de mal faire les choses et de la négliger sans le vouloir. Je l'ai donc emmené aux services sociaux après avoir longuement réfléchi. Et j'ai rencontré quelques parents... C'était difficile. Molly m’épuisait. Je bossais toute la journée et la nuit, je m'occupais d'elle qui faisait ses dents. Elle ne voulait pas dormir seule et elle n'arrivait qu'à s'assoupir dans mes bras. Je passais des nuits blanches. J'ai loupé quelques articles et j'étais à deux doigts de me faire virer du journal. J'avais l'impression d'être totalement à côté de mes pompes. Alors j'ai finalement accepté qu'un couple l'adopte. La femme était institutrice et l'homme, mécano... Ils semblaient avoir tout pour donner une bonne vie à Molly. Alors j'ai signé les papiers, ma fille sur les genoux. Je l'ai laissé alors qu'elle commençait à sangloter en me regardant comme si elle comprenait. Son regard baigné de larmes me brisait le cœur. J'ai hésité un moment avant de quitter finalement, le bureau. J'ai marché dans la couloir alors que j'entendais les pleurs, les cris de Molly. C'était la meilleure solution... La meilleure solution pour qui? Me suis-je dis. Si Jessalyn était là, elle serait effondrée. Je sais qu'elle n'aurait pas voulu que j'agisse de cette façon. Molly était née de notre amour. Elle avait été désirée... J'avais serré les dents avant de m'arrêter alors que les pleurs de Molly redoublaient en intensité. Je n'étais sûrement pas le meilleur père du monde mais j'étais son père. Je suis finalement revenu dans le bureau. J'ai arraché les papiers et j'ai repris ma fille. A ce moment là, je lui ai fais une promesse. Je lui ai dis que je serais toujours là pour elle, que plus jamais je ne l'abandonnerai. Molly m'avait observé avec ses grands yeux bleus, hoquetante, des larmes dans la gorge comme si elle comprenait. Dans mes bras, elle cessa de pleurer. J'ai marché dans la rue, le cœur battant la chamade en me rendant compte que j'aurais pu définitivement la perdre. Et je lui ai expliqué que j'allais faire des efforts mais qu'elle allait devoir en faire aussi pour qu'on arrive à se comprendre tous les deux. Je l'ai embrassé sur la tête, sachant que j'avais enfin pris la bonne décision. Nous sommes rentrés à l'appartement tous les deux. Les jours suivants n'ont pas été simples mais peu à peu, nous nous sommes apprivoiser l'un l'autre. On a réussi à se comprendre et à vivre ensemble.

A présent, Molly a fêté ses cinq ans. C'est une petite fille vive et intelligente. Elle adore écrire tout comme moi, faire des pâtisseries , s'occuper de son chat Ficelle et regarder des dessins animés. Je suis arrivé à Phoenix parce que j'ai demandé une mutation. Je voulais une autre vie pour ma fille, loin de la pollution et du stress de New York et j'espère vraiment qu'elle se sentira bien ici.

que signifie le terme d'amour pour ton personnage ? → L'amour pour Reedan, c'est ce qu'il ressent quand il pense à Jessalyn, quand il regarde sa fille. C'est un dessin fait aux crayons de couleur. C'est un baiser humide et sucré dans son cou. C'est un câlin, des petites mains autour de son cou. C'est une main dans la sienne. L'amour pour lui, c'est quelque chose qui se vit au quotidien. C'est une sensation qui lui permet d'avancer chaque jour, de croire à sa bonne étoile. L'amour lui a fait le plus beau des cadeaux: sa petite fille.

quel est le statut amoureux de ton personnage ? → Reedan est célibataire. Et à vrai dire, depuis la mort de Jessalyn, il n'a eu aucune histoire sérieuse. En même temps, il n'en cherche pas. La mort de sa fiancée l'a meurtri profondément et malgré la présence et l'amour de sa fille, il garde une plaie béante sur le cœur. Il a eu quelques histoires d'un soir bien sûr, mais aucune n'a réussi à chasser de ses pensées, le souvenir de la femme qu'il a aimé. Mais il n'est pas fermé à l'idée de refaire sa vie. Pour lui mais aussi pour sa fille cependant il sait que cela lui prendra du temps.

quelles sont les préférences sexuelles de ton personnage ? → Il est hétérosexuel. Il n'a jamais été attiré par un mec. Depuis aussi loin qu'il puisse se souvenir, Reedan n'a eu que des coups de cœur pour la gente féminine. Cela avait commencé par Suzie Leland. Il devait avoir six ou sept ans. Et c'était la première fois qu'il consentait à partager son goûter et son vélo.

comment ton personnage se voit-il dans l'avenir, du point de vue amoureux ? → Reedan se rend compte que l'absence de Jessalyn se fait parfois ressentir. Il sait que Molly a parfois besoin d'une présence féminine. Il sait aussi qu'elle est de temps en temps perturbée quand elle voit ses copines d'école avec leurs mamans. Reedan ne peut pas ramener Jessalyn dans la vie de sa fille. Il tente d’être là au maximum. Mais il sait que Molly a besoin d'une maman. Alors l'idée de retrouver l'amour lui a traversé l'esprit. Malgré tout, cela ne veut pas dire qu'il se sent prêt. Mais quand il le sera, il n'est pas fermé à l'idée de refaire sa vie.