« Ferme-là. » Son regard s'attarde sur moi, ses traits se crispent, petite poupée salace, soumets-toi, ne t'inquiètes pas, je saurai me montrer généreux. Petite huître, la donzelle se referme, ses mains fines entretenues avec soin agrippent les bretelles de son ensemble en dentelle, elle passe de salope à ange en une demi fraction de seconde. J'sais pas, tout d'suite, je suis refroidi. Elle me donne envie de dégueuler, ses iris bleues implorantes, ses lèvres lascives fascinantes, ne représentent plus rien qu'un tas d'chair qui ne se respecte pas. Ma mâchoire se serre, je déserre ma cravate, mes mains glissent allant choper mon paquet de sésame, de la merde. « Tu savais exactement ce qui t'attendait en montant avec moi... » je souffle, définitivement lassé, rebuté. Elle est dégoutante. Elle, son petit corps à consommer sans modération. Elle porte l'étiquette " périmée ". Produit usé. A jeter. Beauté flétrie, elle a quel âge, hein ? « Rhabille-toi et dégage. » Ma voix se fait caramel qui coule, caramel qui bien que délicieux finira par lui faire prendre des kilos. Honteuse, elle s'tire. Bien, suivante.



Tu clignes des paupières, les joues en feu, je daigne enfin te remarquer, sirène au milieu de baleines, le radar a localisé ma nouvelle proie, remercie la fée de s'être penchée sur ton berceau, amour. Ce soir, je te témoignerai l'attention que tu réclames depuis ta naissance. Ton regard se fait fébrile, hésitant. Ton sourire me foudroie, uppercut en pleine face, oeil au beurre noir. Je serai presque touché par ta candeur, la sincérité qui émane de chacun de tes mouvements. Tu te demandes ce que je pense de toi, tu te demandes si ces deux billes bleues te matent toi et non pas la chatte en chaleur au tour de poitrine vulgaire qui siège à tes côtés ? A ton avis, une mimique étire mes lippes, je fais semblant de te trouver à mon goût. J'ai toujours fait semblant même si, au fond, j'aimerai être sincère. Jeu de dupes, la vérité va la chercher ailleurs. Toi & moi, c'est uniquement dans tes rêves mais, ce soir, nous seront deux dans de beaux draps. Les miens. Mon jeu, mes règles. Plie-toi. Je saurai me montrer magnanime. Le serveur s'approche de toi, tu t'apprêtes à refuser le verre mais, soudain il t'apprend que je suis l'admirateur. Tu me fixes, n'hésites plus, ça ne servirait à rien. Je te fais un signe de tête, discretion sera notre alliée. L'homme qui vient de te rejoindre n'en saura rien. Sans que tu ne le saches, on vient de passer un accord.

Confuse tu t'éloignes de moi. Horrifiée tu chiales les larmes de ton corps. Tu regrettes, tu te maudits. N'fais pas comme si tu n'avais pas pesé le pour, le contre. Ne me blâme pas pour une erreur que tu as commise, femme.Bien, suivante.

« Mika'îl » je le braque de mes mirettes, corrigeant « Mika. Je ne suis pas un ange » je prends une longue taf de cette sèche au goût d'souffre, ça pue seulement, une fois qu'on y a touché, tous ces patchs de nicotine à la con, c'est juste pas assez puissant pour être à la hauteur de ce dont j'ai vraiment besoin. Mon frangin se marre, il me toise narquois. Il a trente piges, deux gosses, une nana qui le kiffe comme interdit, un chien, une caisse hors de prix , une propriété de plusieurs hectares. Ce mec, c'est l'ombre de lui même, l'ombre du mec qu'il aurait aimé et dû être. Une ombre incandescente, qui part en fumée. Gabriel Cole. On porte des matricules qui font tâches, je fais tâche. Foutremerde. « Tu as l'air dépassé » saluons la remarque constructive, l'utilité de son verbe. J'préfère quand il la ferme. « Toi, t'as l'air de te faire chier. » Je me lève, je décampe. En vrai, je suis dépassé. Je me noie et le pire, j'en tire du plaisir. « Mère souhaiterait que tu participes au 36 ème gala de...»orhkbnbvvsdcjhbdnvsdjk jhazioupeipikdmn ihdeiuf& fiho. T'as raison, mec, j'ai tout compris.

que signifie le terme d'amour pour ton personnage ? → J'en sais rien. L'amour ? C'est de la merde avariée. Un truc qui schlingue et qui vous fait passer pour un idiot. Pour vrai, l'amour -j'vous passe l'explication scientifique- c'est un phénomène putride qui vous bouleverse, vous soulève, vous abat , vous écorche et vous apaise. Si on suppute qu'il existe, il vous marginalise, vous rend dépendant. Vous perdez votre liberté, vous perdez tout. Votre fierté, votre self estime, votre honneur. On vous arrache tout ce qui vous confère votre superbe. Puis, on s'fout de vot' gueule. Au final, vous êtes dépouillé, couillon d'un nouveau genre. Voilà, c'est ça, l'amour. Je vous aurai prévenu, y'a que les cons pour tomber d'dans.
quel est le statut amoureux de ton personnage ? → Satut blasé. Ecorché, cocufié, entubé. Niqué. In -extenso déçu. Pas de relations sérieuses, pas de relations, tout simplement. Il vaut mieux être seul que mal accompagné, seul que mal baisé. Trop de chkoumoune concentrée chez un seul homme, couille du destin, c'tout. Statut va donc chier. Statut pourquoi kiffer , hein ? On finit toujours par avoir un goût amer imprégné au fond d'la gorge, un goût qui vient amener à notre bon souvenir qu'un jour, en une fraction de seconde, on s'est fait douiller par ce salop d'cupidon. Si je l'attrape celui-là, je lui brûlerai les ailes, je lui baisserai son froc et le laisserai goûter à l'humiliation. Rectification ( cf question précédente) : l'amour, c'est un jeu où nous sommes tous des maillons faibles.

quelles sont les préférences sexuelles de ton personnage ? → Les salopes, les chiennes. Les donzelles faciles, jouvencelles redéfinies, puterelles luxueuses, mishtonneuses intéressées. J'ai la gachette facile, le chéquier vite dégainé, Lucky Luke sans le Lucky. Disons que je suis fondant à la crème, un peu trop gentil, facilement manipulable. Le Candide version moderne, Voltaire aurait honte de moi. Je suis Monsieur généreux, il suffit d'un sourire, d'une faveure et je suis le mécène dont vous auriez toujours rêvé. En revanche, je préviens : pas d'sentiment, de ce côté-là, je suis impuissant. Le chèque se taille, l'envie aussi. Orientation femme, point-barre.

comment ton personnage se voit-il dans l'avenir, du point de vue amoureux ? →Mon POV amoureux s'est arrêté d'un coup sec, tranchant, y'a d'jà quelques années. J'ai pas d'avenir de ce coté là, même que je m'évertue à ne pas m'en donner les possibilités. J'en ai ras l'derche des CDI qui finissent en CDD. Pas de contrat ni licite ni même tacite, quedalle. Je me préserve, je vous préserve. On ira pas chercher midi à quatorze heure.