« Sinon tu penseras à me virer ta bouteille et à t'occuper un peu de moi ? » Là, c'est le moment où j'émerge d'un sommeil semi-comateux et me demande qu'est ce que cette salope fait encore dans ma piaule. J'émets un grognement, signe que je ne suis que peu disposé à répondre. La jeune femme ne semble pas comprendre et, à califourchon sur mon bas-ventre, lève la main sur ma belle gueule. Elle me tapote la joue avec douceur. Moi, j'ai l'impression qu'on m'explose le crâne avec une batte de baseball. (baseball... Joli mot, faut bien l'avouer) Nouveau grognement - de douleur cette fois - et c'est sans la moindre délicatesse que je vire l'inconnue, confortablement installée sur mes hanches. Elle m'observe alors avec une colère mêlée d'incompréhension. J'enfile un jean, m'empare de celui de la jeune femme, y déniche un billet de cinquante euros et lui jette finalement en pleine gueule.

« Dégage. » Je ne prends même pas la peine de la regarder et préfère fouiller dans mes poches à la recherche d'un briquet. Une cigarette, sagement coincée entre mes lèvres, attends que je l'allume. Toutes les mêmes ces demoiselles. « T'as vraiment cru que j'allais partir ? » Là, je lève les yeux dans sa direction. Regard embrumé. Je me rends compte que le prénom de cette jeune femme a déserté le répertoire de mes pensées. Je l'ignore de nouveau. « J'en suis sûr même. Dégage de ma piaule. » Le ton est mauvais. Fort heureusement, demoiselle Nicotine est là pour apaiser mes nerfs. « Rends-moi mes tunes, t'étais loin d'être à la hauteur. » Ben bien sûr ! Et tu ne veux pas non plus que je finisse ce que j'ai commencé non plus ? T'avais juste assez pour les prélo ma belle, pour le reste, va falloir allonger la monnaie. « Allez, dégage. » Mon regard se fait noir. Elle me le rend, m'indiquant clairement qu'il ne lui pressait nullement d'accéder à ma requête. Putain, elle était en mode chiante ce matin la belle blonde ? La pression commence à monter gentiment et, conscient que je pouvais exploser d'un moment à l'autre, je la presse vers la sortie, j'ouvre la porte et lui offre un sourire sarcastique. « Pfff, pute va ! » Mouais, elle a pas tort cette petite. J'me tape des nanas pour arrondir mes fins de mois. Elles trouvent le moyen de se plaindre. Z'ont pas l'air de comprendre qu'une gueule comme la mienne, c'est pas gratis. Quant au reste, encore moins. « Pute, de luxe, s'il te plait. » Finalement, je referme lourdement la porte sur la jeune femme. Encore une qui ne reviendra pas./div>

que signifie le terme d'amour pour ton personnage ? → l'amour ? Pour Ceàn, l'amour est une pure merde. Il vous tombe dessus, vous attrape, vous happe, vous emporte et vous lâche plus - sans même vous demandez votre avis. A ses yeux, l'amour c'est quelques instants de bonheur pour une éternité de malheur. L'amour existe oui, il le reconnaît sans une ombre de mauvaise foi, mais il le méprise. L'amour est sans-gêne. L'amour déçoit. L'amour n'est finalement que synonyme de tristesse. Cela il le sait, l'a vécu et le vit encore aujourd'hui. Apprécier ce sentiment à sa juste valeur est une chose qui lui est désormais impossible.

quel est le statut amoureux de ton personnage ? → Monsieur est célibataire et, malgré son mépris pour l'amour, cette situation est loin de le satisfaire. Ouais, Ceàn est amoureux. Et pas qu'un peu ! Manque de chance, l'heureux élu est un monumental salaud, un inconcevable coureur et... Hétéro. Cet homme, Chaplin l'aime à s'en damner, n'a que sa belle gueule à l'esprit et exècre sa personnalité autant qu'il l'admire. Tel semble être le destin cruel du beau Ceàn : monsieur est subjugué par l’inaccessible, séduit par le cynisme d'un homme dont il ne peut finalement que rêver. Qu'y peut-il ? Ceàn est, de manière incompréhensible, attiré par ceux qui sauront certainement lui faire le plus de mal et le détruire le plus facilement. Edwin en fait partie, évidemment.

quelles sont les préférences sexuelles de ton personnage ? → Ceàn ? C'est du 100% gay qui s'assume. Le garçon n'a jamais douté de son orientation sexuelle, a toujours su qu'il préférait ses pairs à ces...... connasses qu'il accueille parfois dans sa couche. Oui, Chaplin est homosexuel mais couche avec des femmes pour arrondir ses fins de mois (comme s'il avait besoin de ça !). Les hommes pour le plaisir. Les femmes pour... Le reste. Et ces femmes, le jeune homme les exècre, s'amuse presque de les voir si facilement se jeter à ses pieds pour une simple partie de jambes en l'air.

comment ton personnage se voit-il dans l'avenir, du point de vue amoureux ? → Euhm ! Comment dire ça ? Ceàn croit difficilement à l'avenir et se contenterait aisément d'attendre et de voir ce que le destin lui propose. Pourtant, rêveur, il s'imagine facilement au bras d'un homme qu'il aura patiemment appris à conquérir. Edwin ? Edwin, oui. Un rêve improbable qu'il se plait à penser réalisable. Un rêve qui le fera indéniablement souffrir, mais qui, avec les mois, lui est devenu vitale. Vivre sans ce connard en tête ? Impensable.