AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
version n° 8 ✖ on kife les vioc's de cbl.
commenter la maj' ici.
.
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Partagez | 
 

 It's time. ▬ Georgia, John & Orion.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage


∞ Invité
Invité


MessageSujet: It's time. ▬ Georgia, John & Orion.   It's time. ▬ Georgia, John & Orion. Icon_minitimeJeu 26 Avr - 1:14


It's time. ▬ Georgia, John & Orion. Image80 It's time. ▬ Georgia, John & Orion. 358v0r7 It's time. ▬ Georgia, John & Orion. Josh_beech_017
john & georgia & orion

    Je regarde un peu dépassé les verres vides qui avaient pris toute la place libre sur la table. Georgia est à côté de moi, ivre, et elle regarde les gens qui vivent avec un sourire complètement con. Fasciné par sa facilité à s'émerveiller d'un rien, je ris stupidement, totalement dépassé par l'alcool. La musique résonne dans tout le bar et des courageux osent s'avancer entre les tables pour bouger comme la boisson le leur permet. Y a des nanas mignonnes. Mais plus le temps passe, plus je trouve que celle à mes côtés est bien plus jolie. Un mois et demi qu'elle vivait avec moi, maintenant. Ouais, un mois et demi. C'est lourd, pensant. Mais pas mal de choses ont changées. Voyez chez moi : pendant que je sortais baiser Luna, elle a osé repeindre les murs du salon. Pas en blanc, en beige ou en marron, nan. En orange. Elle a osé, ouais. J'sais pas pourquoi ni comment elle s'est démerdée pour trouver de la peinture orange et tout, mais elle l'a fait. J'lui ai foutu une baffe. Et après j'l'ai baisée. On baise souvent. J'crois que c'est ça qui fait que je la supporte si bien aujourd'hui.

    J'me rappelle parfaitement la première fois que j'ai couché avec elle. Elle venait de débarquer sur Phoenix, avait frappé à ma porte ivre et l'arcade en sang. Et j'me voyais déjà la tuer sur place pour avoir eu l'audace de ramener son cul jusqu'ici. Mais elle a le mérite d'être maline. Elle m'a pas mal observé et a reproduit tous mes petits gestes de délinquant mineur : elle volait à ma place dans les sacs de courses, fourrait des trucs dans les poches de sa veste dans les magasins, taxait la voisine... Et en plus, elle fait du charme aux dealeurs pour avoir des échantillons gratuits. Ca se passe bien. Parfois même, on rigole. Parfois. J'me prends même à discuter avec elle. Moi. Je discute. Ouais, je discute. Rarement, hein. Mais ça nous est arrivé, trois quatre fois, de parler pendant deux trois heures de conneries, un peu défoncés. J'crois même qu'on a eu nos meilleures baises à ces moments-là. Ouais, ça doit être ça. Finissant mon énième verre de whisky cul sec, j'attrape sa main et l'entraîne vers la sortie, sans un mot. Payer ? Pourquoi faire ? On ne paye jamais. Il y a du monde, de la musique, peu de lumière : les serveurs verront pas qu'on s'est taillés avant un certain moment.

    Un vent frais s'engouffre dans la rue. Il n'y a personne, et selon ma montre, il est plus de trois heures du matin. Les seuls bruits qui résonnent sont ceux de nos pas. Ah, l'ampoule d'un réverbère se met à grésiller, rendant l'ambiance générale un peu morbide. Je suis complètement bourré. A plusieurs reprises je trébuche bêtement sur des parcelles inégales du bitume. On est quand même assez loin de chez nous. Chez nous. Putain. Non. Chez moi. J'la refais. On est quand même assez loin de chez moi. Voilà. Ouais, nous faudra une bonne demie heure à pied pour y arriver. Mais on est bourrés, j'pense que ça passera vite. Je tourne la tête vers Georgia et l'observe. Elle a l'air concentrée. C'est l'alcool, ça. Par automatisme, je lève le bras et passe ma main dans ses cheveux. Pourquoi ? Je sais pas. Une pulsion. J'ai super envie de baiser, là. Tout de suite. J'ai limite envie de la traîner dans ce hall d'immeuble, là, et de la prendre sur les escaliers.

    Une silhouette au loin calma directement mes pensées perverses. Un homme, seul. Il est tellement loin que je ne discerne rien d'autre que ses pas. Bref. J'm'en branle. J'observe un caillou dans lequel je shoote depuis tout à l'heure. Las, je met un gros coup dedans et le voit partir en direction de la silhouette de tout à l'heure. Je plisse les yeux : maintenant qu'on est un peu plus près, ce visage me dit quelque chose. Cette manière de marcher aussi. Le type a une capuche, mais j'en vois suffisamment pour piger qui c'est. Mes muscles se raidissent et mon corps se fige; Georgia n'a pas l'air de comprendre. Je l'attrape brusquement par le bras et recule d'un pas. Par réflexe, je tâte mon pantalon : mon magnum est bien là. Peu importe où je vais, je l'ai toujours avec moi. Il est chargé. D'un geste vif, je fais passer Georgia derrière moi et cesse de bouger. John était là, devant nous. Droit, froid, le regard impassible, visiblement pas réjoui de nous trouver là. Sauf que s'il était là, c'est qu'il nous cherchait, justement.

    Tout défile à nouveau devant mes yeux : nos nombreuses bagarres, nos menaces, nos crachats, nos poings en sang et nos chargeurs vides. Détroit. Le corps de Jessie au sol, noyé dans son propre sang. Mes envies de vengeance. Mon désespoir. Les pleurs de ma mère. Ma valise sur mon lit. Mon dernier regard sur Détroit. Mon arrivée à Phoenix. Georgia qui frappe à ma porte. Notre première baise. Mes hésitations. Les coups que je lui ai mis. Mes regrets. La mort de mes potes, tués par John. Les murs oranges. Ses petits seins. Nos rires. Ses pleurs silencieux. Les remords que j'ai eu. Mes espoirs. Et on en était là. On savait qu'il nous cherchait, enfin, qu'il la cherchait elle, qu'il paraissait prêt à tout pour y arriver. Mais on s'y était jamais préparé. On avait jamais prévu quoi faire si on tombait nez à nez avec lui. On avait jamais pensé à quoi lui dire, à comment réagir. A ce moment précis, je pourrais pas dire si je suis dans la merde. Je m'imagine déjà dégainer mon flingue et tirer, en pleine tête. Cracher sur son cadavre, attraper la main de Georgia et partir, certains que tout était enfin terminé. Mais il était là. Face à nous. Immobile, impassible, menaçant.
Revenir en haut Aller en bas

E. Billie-Jean Milington

E. Billie-Jean Milington

Féminin ◭ messages : 477
◭ arrivé(e) le : 28/01/2012
◭ âge : vingt ans
◭ statut : en couple
◭ études/métier : étudiante


MessageSujet: Re: It's time. ▬ Georgia, John & Orion.   It's time. ▬ Georgia, John & Orion. Icon_minitimeVen 27 Avr - 0:41

It's time. ▬ Georgia, John & Orion. Kristen-Gifs-kristen-stewart-27845381-500-200

Depuis un mois, un mois et demi, je vis à cent à l'heure. Les rares moments où j'arrive à me poser, c'est quand je dors. Et encore, même là, Orion arrive à me tenir éveillée. Entre les petits vols, les baises avec le tatoué, les longues discutions, les coups de gueule, les coups de flippe, mes larmes, encore une ou deux bonnes grosses crises de nerfs comme j'en avait plus connue depuis Detroit, j'avais pas vu la vie passé. Faut dire aussi que je m'étais pas mal laissé entraînée par mon hyperactivité latente, embarquant Orion avec moi. J'lui en faisait voir de toutes les couleurs, faut l'avouer. Le pauvre, il avait pas besoin de ça, pourtant. Il me le rendait bien, cependant. De fait, l'appartement semblait toujours plein de vie, même au beau milieu de la nuit. Ouais, même si on galérait parfois pas mal, la plupart du temps on s'en sortait en rigolant bêtement. C'était pas plus mal. Valait mieux ça que passer son temps à chialer parce qu'on vivait avec une putain d'épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Une épée avec une saloperie de nom, même. John. Son nom planait comme une ombre silencieuse, sur le pseudo bonheur qu'on entretenait entre un joint et une seringue. Alors on sortait, on sortait pour oublier. Et voilà, on y était. De la musique qui te déchire le tympan. L'alcool qui te brûle la gorge. Les flash lumineux, tout le temps. Ton coeur qui pulse au rythme de la musique, ton corps qui se met en mouvement tandis que ton esprit entre en transe. J'avais dépassé ce stade. Maintenant j'observais la vie qui se déroulait sous mes yeux, qui se déroulait sans moi, parce que je me terrais avec une boule au ventre. Allongée sur la banquette, Orion à mes côtés, j'suis bien, aussi bien qu'on peut l'être avec un psychopathe qui vous colle au cul. J'suis fatiguée, tellement fatiguée de tout, que parfois j'me surprends à penser qu'Orion avait raison. Quand on a appris la mort de nos amis à Detroit, il avait parlé de me tuer. Il a raison. Au moins ça lui épargnerait la charge de toujours m'avoir sur le dos, véritable cible vivante épinglée sur sa veste. Je sais pas ce qu'il attend pour prendre son flingue et me loger une balle dans la tête. Quoi qu'il arrive, il le fera pas ce soir. Il a l'air trop bien, à rire tout seul. J'affiche un grand sourire, moi aussi. Ouais, j'suis vraiment bien, avec Orion assis à côté de moi. J'ai pas peur. Je cligne des yeux lorsque je me prends un flash bleu dans la gueule, levant ma main devant mes yeux pour les protéger. Dans la foulée, je sens qu'Orion attrape ma main et qu'il me force à me mettre debout. Je m'exécute sans comprendre, avançant au radar. On slalome entre l'océan de corps mouvants et on se retrouve dehors, au froid. Un violent frisson me secoue tout entière et je suis prise d'un rire nerveux, encore plus accentué lorsqu'au loin un réverbère fait mine de s'éteindre et de se rallumer. Mon rire hystérique rompt le silence de la nuit à chaque fois que je sens qu'Orion bute sur le sol inégal. Il ne se vexe pas que je me foute de lui, pour une fois. Bon point. A mon avis, l'alcool doit aider. Pour m'éviter de rire encore plus, je fixe mon attention sur mes pieds, ce qui me permet en plus de ne pas m'étaler comme le fait le tatoué à mes côtés. Avant que je vois quoi que ce soit, je sens la main d'Orion qui passe dans mes cheveux fins. Je tourne la tête vers lui, lui jetant un regard interrogatif. J'détaille son visage, essayant de lire l'expression qui s'y est inscrite. Ah oui, d'accord. Je vois. Je peux pas m'empêcher de sourire, tout en me mordant la lèvre pour ne pas rire. Là, il serait vexé. Mais son attention est détournée par une ombre dans la ruelle. C'est un peu flippant, faut l'avouer. Sobre, ça m'aurait rien fait, mais bourrée, j'ai tendance à imaginer des conneries plus grosses que moi. Peut-être que le type là-bas, c'est E.T déguisé en Men In Black ou quelque chose comme ça. Non, ça me paraît trop grand pour être E. T. Peut-être Godzilla. Non, trop grand. Je décide que c'est Denver, le dernier dinosaure. Je fredonne doucement la musique du générique, tandis que Denver s'approche de nous. A côté de moi, Orion se raidit et attrape mon bras pour me faire reculer, avant de me faire passer derrière lui. Je me hisse sur la pointe des pieds pour continuer à voir ce qui se passe. J'arrive pas à comprendre pourquoi Orion a soudainement changé d'attitude, mais il y a forcément une raison à ça. J'observe la silhouette encapuchonnée. Le haut de son visage est dans l'ombre du tissu, mais je suis à peu près sûre que si on était dans un mauvais film, on verrait clairement les yeux inquisiteurs briller. Je détaille ses lèvres, ses deux grains de beauté, le teint pâle de sa peau, ses lèvres fines... A mon tour, j'ai reconnu John. Instinctivement, j'agrippe le t-shirt d'Orion, me cramponnant à lui comme une moule à son rocher. Je savais que ça allait finir par arriver, qu'un jour ou l'autre John pigerait que je m'étais exilée à l'endroit même où il m'avait dit de ne pas aller, à cause d'Orion. Il avait juste mis un peu moins de temps que ce que j'avais espéré. J'avais compter sur un mois ou deux supplémentaires. En tout cas, j'aurais pas craché dessus. Un instant, mon regard croise celui de John et il semble s'animer, esquissant même un léger sourire. Putain de merde, il a la gueule du tueur à gage qui vient de trouver sa proie après une longue traque. Une longue, très longue traque au cours de laquelle le pauvre petit lapin blanc se serait terré dans un terrier qui n'est pas le sien, ai copiné avec un furet. Et maintenant que le loup a mis la main sur les deux fugitifs, il va se faire une joie de les égorgés tous les deux...
Revenir en haut Aller en bas


∞ Invité
Invité


MessageSujet: Re: It's time. ▬ Georgia, John & Orion.   It's time. ▬ Georgia, John & Orion. Icon_minitimeVen 27 Avr - 17:53

    John serrait si fort le volant de sa caisse qu'il était bien possible qu'il lui reste entre les mains. Mais ça, comme tout le reste, il n'en avait plus rien à foutre. Il n'avait qu'un objectif en tête, un seul : retrouver Georgia et lui faire avaler toute sa haine, toute sa putain de bile. Il n'était plus qu'un bloc de rage contenue, surtout après s'être rendu compte que cette petite pute était aussi partie avec une bonne partie de sa thune; parce que vous voyez, quand votre gonzesse part avec les mômes, le chien, et la maison, et que votre égo se voit de facto écrasé violemment, elle ne pourra pas s'empêcher non plus de vous subtiliser aussi ce qui vous reste d'argent. On appelle ça la loi de l'emmerdement maximum, et oui, elle s'applique aux ruptures. Enfin là, il n'y avait pas de gosses ni de clebs dans l'histoire. Il y avait l'humanité, l'équilibre et l'honneur de John. Et sans ça, il n'était plus qu'une bête sauvage contenue sous ses masques de sociabilité; ceux qui vous font avoir ce sourire colgate quand vous demandez un prêt à votre banquier, ceux qui vous habillent quand vous voulez draguer une nana en soirée, ceux qui vous évitent de sortir un fusil à pompe en pleine rue et de buter tout ce qui bouge. John serra encore un peu plus ses phalanges à cette dernière idée.

    Il fonçait vers Phoenix comme un dératé, parce qu'il savait que le dernier fils de lâche capable de le mener jusqu'à elle s'y trouvait : Orion J. Johnson. Il n'a pas eu trop de mal à faire cracher l'information à ses anciens larbins, les Dolphins Bulls. Les mômes perdus étaient devenus des adultes violents, mais des "braves gars" dans le fond, de la trempe de ceux qui vous aident à sortir les poubelles le dimanche matin, comme lui a confié la femme de ménage à l'entrée de leur immeuble. Il ne restait plus qu'à monter les marches, à sortir son magnum et à les descendre tous. Après tout, des braves gars, il y en a tripette au paradis, ils se feront sûrement des amis. Il fallait quand même qu'il en reste un, qu'il a collé sur un mur avec le flingue dans la bouche jusqu'à ce qu'il finisse par lui dire où aller. Il s'est fait une jouissance macabre et évidente de presser la détente ensuite. Depuis qu'il avait goûté à cette sensation toute particulière qui est d'ôter la vie à quelqu'un, de rendre les corps animés inanimés, un fantasme a fini par surgir en lui, assumé et attendu. Il voulait torturer Orion pendant des heures durant jusqu'à ce que celui-ci crache l'endroit où se terre Georgia... Ou ses boyaux. Avec une nette préférence pour les boyaux, comme quoi. Il était sûr de finir par retomber sur elle un jour ou l'autre, de toutes manières, le monde n'est pas si vaste qu'on le croit. Alors si il pouvait aussi se faire un peu plaisir...

    Il ralentit à l'entrée de la ville. Il fallait maintenant qu'il traque sa proie, et celle-ci pouvait surgir à n'importe quel coin de rue; sans compter qu'il allait pas tarder à être recherché pour meurtre, et ça faudrait quand même éviter de l'oublier pour le moment. Il ne voulait pas risquer de se faire coffrer avant d'avoir fini ce qu'il avait à faire, et dieu sait qu'il avait des projets sanglants. Il prit donc la première à droite et se gara sur le bas-côté. Il avait l'adresse d'Orion, mais il ne voulait pas débarquer tout de suite, d'autant qu'avec un peu de chance il était sûrement sorti. Il décida de laisser les choses se tasser, et avec elles le soleil se coucher.

    John ouvrit les yeux et regarda sa montre. Il était 21h30, l'heure idéale pour aller sonner à la porte de quelqu'un qui vous manque. Il décida donc de se pointer à l'adresse que lui avait pleuré le dernier membre des Dolphin Bulls, avant de se repaître de son propre sang. Un vieil immeuble un peu excentré, sans réel commerce de proximité, dans un quartier où les zonards sont nombreux; le genre d'endroit idéal pour héberger un ex chef de gang. Il se gara devant, mis son magnum dans son futal et sorti de la voiture en direction de l'entrée. Il jeta un coup d'oeil sur le numéro de la boîte au lettre, vérifia l'étage sur la liste accrochée dans le hall et ne pris même pas l'ascenceur pour monter jusqu'au deuxième. Comprenez, quand on est aussi fébrile que John à ce moment là, on a envie de savourer le chemin qui vous sépare encore de votre but. Arrivé devant la porte, il appuya une première fois sur la sonnette qui refusait de répondre, puis une deuxième, une troisième, jusqu'à y mettre un coup de crosse pour qu'elle retentisse enfin. Toutefois, ce n'est pas la bonne porte qui se déverouilla à ce moment-là. Une vieille en robe de chambre ouverte sur le décoletté passa le nez dehors et exprima son regret quant au fait que les locataires n'étaient pas là ce soir. Elle lui expliqua qu'ils étaient encore sûrement allé à ce club branché à l'ouest de la ville, endroit où ils avaient l'habitude de passer la plupart de leurs soirées. Avant que celle-ci ne lui propose un café chez elle, il prit congé en marchant à reculons, le flingue toujours caché dans son dos, un sourire carnassier sur la figure. Il sortit de l'immeuble, jeta son magnum sur le siège passager, et pris la direction de la boîte que lui avait indiqué la vieille.

    Arrivé à cinq cent mètres, il décida de trouver une place et de couper le moteur. Il n'allait pas forcément agir maintenant, et il préférait faire preuve de discrétion. Il pris donc le parti de continuer à pied, lentement, en se faisant une idée de la géographie des lieux. Si Orion traîne souvent par-ici, il y a peut-être une faille à exploiter, quelque chose à faire pour le surprendre. Il était loin de sous-estimer Orion; même si ses homeboys étaient aussi entraînés au combat réel que des porte-manteaux, lui avait une réputation tenue sur ce plan-là. Mais dans ce genre de cas, c'est à celui qui tire le plus rapidement, et John ne lui laisserait aucune occasion de dégainer le premier. Il fut interrompu dans ses pensées par des éclats de voix qui venaient de devant lui, au loin. Un couple marchait, bras-dessus bras-dessous, dans un état second, voir tierce. Ces voix avaient quelque chose de foutrement familier, et John ne tarda pas à se rendre compte qu'il se tenait à quelques mètres de celui qu'il cherchait depuis qu'il était arrivé ici. Ce fils de pute d'Orion était en train de se payer du bon temps avec une fille visiblement dans le même état que lui.
    Le couple se vianda une dernière fois, et c'est à ce moment-là qu'il reconnut la voix nasillarde que prend Georgia quand elle est bourrée. John s'arrêta net en réalisant ça. Il venait d'étouffer un cri de rage et de jubilation entremêlées. Il avait en face de lui les deux résidus de foutre qu'il s'était évertué à chercher depuis leur disparition, et il commençait à réaliser deux ou trois choses. La mécanique lente mais efficace de ses neurones finit enfin par lui vomir l'évidence qui s'exposait sous ses yeux : Orion se tapait Georgia, il s'était barré avec et maintenant il était là, étendu sur le sol, à le narguer sans le savoir. Il recommença à marcher lentement vers eux, mais cette fois il ne se soucia plus de camoufler ses pas. Il bouillonnait d'une haine nouvelle, complètement animale, et il voulait qu'on les entende approcher, lui et les clairons de la vengeance.

    Il sourit encore une fois de toutes ses dents quand, arrivé à leur niveau, leurs yeux de merlans frits le prirent en considération. Il resta là de longues secondes, ne sachant pas tout de suite ce qui lui plairait le plus. Il regrettait d'avoir laissé son flingue dans sa bagnole -rien ne vaut une bonne détonation dans le genou pour parler plus tranquillement- mais de toutes manières il voulait prendre son temps avec ces deux-là. Brisant la staticité ambiante, il saisit Orion par le col et le plaqua contre le mur de béton derrière eux.

    _Alors, fils de pute. On se barre avec ma nana et on me laisse même pas un petit mot sur le frigo ?


Dernière édition par John L. Enfield le Dim 29 Avr - 19:22, édité 4 fois
Revenir en haut Aller en bas


∞ Invité
Invité


MessageSujet: Re: It's time. ▬ Georgia, John & Orion.   It's time. ▬ Georgia, John & Orion. Icon_minitimeSam 28 Avr - 3:03

It's time. ▬ Georgia, John & Orion. Tumblr_m208a6YsyO1qcrj39o1_250 It's time. ▬ Georgia, John & Orion. Tumblr_m208a6YsyO1qcrj39o2_250

    Avant même de n'avoir pu réaliser quoique ce soit, je me retrouvais plaqué contre le mur, John m'agrippant par le col de mon tee-shirt. Je sentais petit à petit la haine monter tout au fond de moi-même, et je le voyais, au sol, le visage criblé par les balles, baignant dans son propre sang. Je n'avais pas eu de confrontation avec lui depuis qu'il avait assassiné Jessie. Je n'avais pas eu sa gueule d'enculé sévère sous les yeux. Et putain, maintenant que je l'ai devant moi, putain... je lance un rapide coup d'oeil à Georgia qui semble paralysée de terreur. Y avait de quoi. Notre pire hantise était là, devant nous. Mais j'avais pas peur. J'ai rarement eu peur, voire jamais. Ce fils de pute m'effraie pas, pas du tout. Le poussant violemment, je me dégageais de son emprise, reprenant ma place aux côtés de Georgia. Elle semblait vulnérable, fragile. Elle avait malgré moi pris trop de place dans ma vie. Je voulais pas voir à nouveau une des rares nanas qui a su se rapprocher de moi crever sur le bitume. Il en était hors de question. Je l'ai déjà dit; si Georgia meurt, ça seront mes mains qui la tueront. Et certainement pas celles de ce fils de pute.

    Me plaçant naturellement devant elle, je toisais dangereusement John. J'avoue, là, je sais pas trop quoi faire. Posant automatiquement ma main derrière moi sur la hanche de Georgia, je reconnais à travers la poche de son jean son portable. Les flics. Ouais, faut appeler les flics. Le plus discrètement possible, j'exerce une pression plus importante sur le téléphone, en priant les dieux pour qu'elle parvienne à comprendre que je voulais qu'elle s'en serve. Je sais pas comment. Mais faut qu'elle s'en serve.

    _Me barrer avec ta nana ? Non mon connard, c'est elle qui est venue. Elle en pouvait plus de ta vieille bite toute molle; j'pense que la mienne a meilleur goût.

    Je souris, tentant de faire paraître toute l'ironie que j'ai en stock. Je pouvais pas le laisser en vie. C'était pas possible. Je préfère pas engager "le combat", là. Même si Dieu sait que j'en ai envie. Il a p'tetre un flingue dans sa poche. J'en sais rien. A vrai dire, je sais même pas ce que j'attends. Putain, j'ai attendu tellement de temps de l'avoir là, sous mon nez, agitant ses boules comme un coq. J'ai mon magnum à porté de main, toujours coincé dans mon caleçon. Putain, un seul geste et je pourrais lui pisser à la gueule et rentrer. Sauf que tuer cette pute, c'est signer mon arrêt de mort. Phoenix est une ville moderne. Y a sûrement des caméras pas loin, de possibles témoins qui peuvent débarquer à tout moment; on me retrouverait. Et j'ai pas envie d'être en cavale. J'me suis trop caché de la police pour prendre perpet' à cause d'un fils de pute pareil. Non, faut vraiment que Georgia parvienne d'une manière ou d'une autre à appeler les flics. Putain, Georgia, pour une fois dans ta vie, pour une putain de fois dans ta putain de vie de merde, fais quelque chose de bien. Putain, ouais, fais quelque chose de bien.

    Je sens petit à petit tout l'alcool s'évaporer à cause de l'adrénaline. J'me sens parfaitement sobre. Fort. Puissant. Je retire ma main de la hanche de Georgia après avoir exercé une dernière pression sur son téléphone. Je m'approche doucement de John, ne quittant pas son regard, la tête haute. Je n'ai pas peur de lui. Je ne sens même pas le vent frais qui s'engouffre dans toute la ruelle. La seule chose qui compte est la vengeance. La mort, le sang, la fin d'une putain de traque.

    _Et donc, Enfield ? On avait trop les boules d'avoir perdu sa pute, alors on a décidé de la ramener par la peau du cul ? J'vois qu'on supporte pas de perdre ses proches.

    Enchaînant avec ma phrase, je levais le poing pour le voir atterrir directement sur son nez. Je sais pas ce qui m'a pris. L'avoir aussi prêt de moi m'a complètement fait perdre le contrôle de mon corps j'crois.

    _J'ai pas non plus supporté la mort de Jessie.

    Je tourne très rapidement la tête vers Georgia en fixant sa poche. Pitié Georgia, agis. Me concentrant à nouveau sur John, je l'observe, à terre. Lui assénant un dernier coup de pied dans le ventre, je me recule, me repositionnant devant Georgia, reculant même d'un pas. Putain, mais pourquoi j'ai pas sorti mon flingue ? Non, Orion, le tue pas. Faut pas le tuer. Putain, mais si seulement, bordel, juste un coup sur la détente et tout serait rétabli. Jessie serait vengée, Georgia serait sereine, moi libéré d'un poids. Putain, si seulement, il suffit juste de lui pointer mon magnum sur la tempe et de voir dans ses yeux de petite suceuse sa misérable vie défiler. Si seulement, bordel. Faut que je résiste; j'ai jamais résisté à l'envie de tirer sur quelqu'un quand j'en avais vraiment envie. Pense à la taule, Orion. J'en ai déjà trop fait. Et là il s'agit pas d'un mois, deux ans ou j'sais pas quoi, là, c'est le reste de ta vie que tu risques. Même si j'ai mis à mort un criminel recherché dans tout le pays. Sois raisonnable Orion, pour une putain de fois dans ta vie d'enculé.
Revenir en haut Aller en bas

E. Billie-Jean Milington

E. Billie-Jean Milington

Féminin ◭ messages : 477
◭ arrivé(e) le : 28/01/2012
◭ âge : vingt ans
◭ statut : en couple
◭ études/métier : étudiante


MessageSujet: Re: It's time. ▬ Georgia, John & Orion.   It's time. ▬ Georgia, John & Orion. Icon_minitimeMer 9 Mai - 21:20

La peur me paralysait sur place. J'avais jamais eu aussi peur de toute ma putain de vie que maintenant. Faut dire aussi que je me suis jamais retrouvée face à John alors qu'il brûlait d'envie de me loger une balle dans la tête. Je savais bien que mon ex était barré, ça c'était pas nouveau, mais je n'aurais jamais pensé qu'il me traquerait jusqu'ici. Je n'aurais jamais cru qu'il réussirait à me retrouver, aussi. J'avais pourtant été discrète sur mon départ, je n'en avais parlé à personne. La seule chose qui m'avait aiguillée dans mon choix de terre d'exil, c'était la présence de ma défunte grand-mère à Phoenix. Je n'avais parlé à personne du fait qu'elle vivait ici. Et quand John m'avait dit qu'il avait fait fuir Orion Johnson la queue entre les jambes jusqu'en Arizona, suffisamment loin de Detroit pour qu'il ne l'emmerde plus. Sur le coup, je n'avais pas tiqué, je me foutais pas mal des Johnson, hormis de Jessie, bien sûr. J'étais trop occupée à essayer de me reconstruire dans tout ce bordel, sans succès. Et j'avais fini par partir. Et voilà où ma décision nous avait menés, tous autant qu'on était. Orion plaqué contre le mur, John le maintenant fermement par le col. Les deux hommes se toisent du regard, la haine faisant scintiller leurs yeux. « Alors, fils de pute. On se barre avec ma nana et on me laisse même pas un petit mot sur le frigo ? » Orion se dégage d'un coup de pied, se relève et vint se placer devant moi, protecteur. Ca me rassurait, de l'avoir entre John et moi. Ce type aux yeux froids me fichait une putain de trouille. Seule, je sais pas trop comment je me serais démerdée si j'avais croisé John comme ça, dans la rue. Et merde, en plus de ça, je suis beaucoup trop tendue... La preuve, je sursaute quand je sens la main d'Orion sur ma hanche. Il exerce une pression sur ma poche, celle qui contient mon portable. Je mets une ou deux secondes à comprendre ce qu'il veut. Pas con. J'aurais dû y penser plus tôt, en fait. Pour l'instant, je suis à peu près sûre que John remarquera le moindre de mes mouvements ; malgré la stature imposante d'Orion qui me cache en partie, il garde ses yeux froids fixés sur moi. « Me barrer avec ta nana ? Non mon connard, c'est elle qui est venue. Elle en pouvait plus de ta vieille bite toute molle; j'pense que la mienne a meilleur goût. » Putain, comment il peut profiter d'avoir John en face de lui pour parler de ça ? On se fout pas mal de qui je me tape, bordel ! Même si John fait une affaire d'état de ma fuite, semblait pas se remettre du fait que j'ai choisi de me barrer de cet endroit pourri au lieu d'y moisir avec lui. Il paraissait pas accepté qu'on puisse plus vouloir de lui, de sa queue, de la gloire qu'on retirait de se faire le big boss des RedSharks. Bien sûr, ça me passait quinze kilomètres au-dessus de la tête, j'en avais rien à branler de la gloire, de l'honneur. Je vivais pas pour ça, moi, contrairement à tous ces connards de Red et de Dolphin. Mais j'étais pas eux, voilà pourquoi John nous avait suivi jusqu'ici. Lui, il s'en foutait pas. « Et donc, Enfield ? On avait trop les boules d'avoir perdu sa pute, alors on a décidé de la ramener par la peau du cul ? J'vois qu'on supporte pas de perdre ses proches. » Je relève même pas le fait que la pute, ce soit moi. De toutes façons, j'ai pas le temps, le poing serré d'Orion s'écrase sur le visage de taré de John. Je sursaute à nouveau quand un bruit d'os cassé retenti dans la ruelle sombre. « J'ai pas non plus supporté la mort de Jessie. » Quand il se redresse un peu, le nez de John pisse le sang. J'arrive pas à détacher mon regard de ce flot rouge qui s'écoule du nez cassé de John. J'ignore même Orion, qui se retourne pour me fixer quelques instants, avant de reporter son attention sur l'assassin de sa soeur, étalé par terre. Dans la foulée, il lui expédie un coup de pied dans le ventre, puis revient se placer devant moi. Je profite que John se relève péniblement pour me planquer correctement derrière Orion et sortir mon téléphone, composant le numéro des flics de Phoenix. Je marmonne en vitesse que j'ai besoin d'aide dans Arcadia, qu'on est agressé dans la rue par un fou furieux, enfin je raconte tout et n'importe quoi, pourvu quelqu'un vienne, pourvu que John disparaisse. Je raccroche, même pas certaine que le flic me prenne au sérieux. Mais je prie pour un miracle, pour un putain de miracle, qu'une escouade de flics en uniforme viennent, embarquent John, qu'il ne réapparaisse plus jamais devant moi. Nerveuse, je me rapproche d'Orion et serre son biceps, espérant lui faire comprendre que j'ai fais ce qu'il m'a dit. Il faut que je gagne du temps en attendant l'arrivée des flics. Que je trouve quelque chose qui retienne John suffisamment longtemps pour qu'ils ai le temps d'arriver. C'est risquer ma peau, mais tant pis. « Arrête de déconner, John, tu sais mieux que moi qu'il est parti bien avant moi, qu'il m'a jamais emmenée avec lui. Soit pas con, une fois dans ta vie... » Je vais très certainement butée sur place, parce qu'avec la chance que j'ai, John a sûrement un flingue sur lui.
Revenir en haut Aller en bas


∞ Contenu sponsorisé



MessageSujet: Re: It's time. ▬ Georgia, John & Orion.   It's time. ▬ Georgia, John & Orion. Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

It's time. ▬ Georgia, John & Orion.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
CARRIED BY LOVE. ™ :: chapter five ◭ when you were young. :: The way you left me. :: RPs terminés.-