JASON ☆ JULIET - Viens emmène-moi là bas, donne-moi la main que je ne la prenne pas.

Jason Ҩ Juliet

« A force de se tordre on en finirait par se mordre à quoi bon se reconstruire quand on est adepte du pire malgré nous... »

Si je m'y attendais ? Non pas du tout, c'est pas qu'elle a un jour spécial, c'est pas comme si elle me prévenait, mais en général ça se passe différemment. J'étais resté chez moi toute la journée, j'avais manger une omelette bien baveuse avec du bacon et ma cuisine était dégueulasse, des cadavres de cartons de pizzas et autres paquets de chips étaient éparpillés dans la cuisine. Chez moi c'était Bagdad, je m'en réjouissais d'avance, en fait je ne range plus depuis que Juliet passe faire le ménage chez moi ; j'en sais rien, peut être qu'elle est trop gentille, peut être que j'aime bien la voir, peut être que dans le fond elle me plaît. J'étais installé dans mon canapé, un bas de jogging noir avec un marcel gris, une bière à la main et un joint dans le bec. Dans la pièce une épaisse fumée s'était installée, je regardais la chaîne sportif et j'entendais la porte de l'appartement se refermer et Juliet faisait son apparition, je ne l'ai pas vue immédiatement. J'entendais du bruit dans la cuisine et je me décidais à poser ma bière et à me lever, j'allumais le foyer de mon joint avant d'y aller puis en me cognant à l'encadrement de la porte je faisais une entrée bien maladroite. « Je m'attendais pas à te voir. » J'esquissais un sourire entre deux bouffée de ce machin, j'étais dé-fon-cé. Je la regardais un instant puis je me mordais les lèvres,la dernière fois que nous nous sommes vus nous nous étions disputés. On se dispute souvent je trouve – j'aime ça – je la trouve plus qu'amusante quand elle est en colère.

Je tenais mon chef d'oeuvre entre l'index et le majeure, de la même main je me grattais le front avec mon pouce. Je la regardais en fronçant les sourcils légèrement l'air de dire « T'es vraiment déterminée à ranger tout ce bordel là ? » je souriais maintenant, je la regardais, je plantais mon regard noisette dans son regard vert d'eau. Je soupirais en m'adossant contre le mur, mine de rien c'est une vraie fée du logis, sans elle, je vivrais dans une porcherie. « Comme tu vois, c'est toujours aussi propre ! » et ce que j'aime le plus c'est qu'elle m'oblige à l'aider parfois, je ne sais pas pourquoi mais je trouve ça amusant, je suis vraiment bizarre. Je jouais avec une mèche de ses cheveux en chantonnant, j'allais chercher ma bière puis je m'installais sur une chaise, roulant un nouveau joint. « Je suis pas sorti de chez moi depuis deux jours, j'ai la gueule de bois et je suis complètement défoncé... » je soupirais en me posant ma main sur ma tempe « J'en peux plus... » soupirais, je redressais le regard vers la jeune femme en souriant « Juliet, toi qui est une femme... » je me levais en m'approchant d'elle doucement « T'as bien un cachet de fille qui fait aller mieux sur toi, non ? »

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Ma journée avait été banale. Dehors il faisait gris, il avait plu toute la nuit dernière. J'avais passé la matinée à flemmarder dans mon appartement, à trier des photos, jusqu'à ce que je tombe sur cette photo : Jason, magnifique, en noir et blanc, une clope à la main, l'air nonchalant... Il me manque, c'est clair. Dire que la dernière fois qu'on s'est quittés, je suis partie en claquant la porte, sans regarder derrière moi, sans prendre de nouvelles. Trois jours que je ne l'ai pas vu, et déjà, je ressens comme un besoin de le revoir, de passer du temps avec lui. Même si on se dispute souvent, c'est indéniable, je ne peux plus me passer de lui... C'est étrange comme prise de conscience, parce que oui, on est amis, seulement amis, après tout. Mais je sais pas, il y a peut-être un petit peu plus que ça entre nous. Pas de l'amour, en tout cas, enfin je ne pense pas, et puis je ne vais pas tomber amoureuse d'un ami... Bref, il faut que j'arrête de me torturer l'esprit, moi, et me contenter de retirer mon pyjama, de m'habiller plus convenablement, et d'aller le voir.

Vingt minutes plus tard, j'avais enfilé un jean, un petit haut noir, détaché mes cheveux, pris mon sac, et j'étais devant la porte de son appartement. J'entrai, sans frapper, parce que de toute façon, je me sentais ici comme chez moi. Jason ne m'avais pas entendue pénétrer dans l'entrée, mais la première chose que je remarquai fut le désordre complet que j'apercevais dans la cuisine, et un mélange d'odeurs de clope (certainement de la drogue), d'alcool renversé et de renfermé. Mon beau brun n'avait pas dû sortir d'ici depuis quelques jours, était resté là, à végéter, et sûrement à broyer du noir. Je regrette de ne pas l'avoir rappelé, de ne pas avoir demandé de ses nouvelles plus tôt. Il doit être dans un sale état, et moi, j'ai rien fait, j'ai pas bougé le p'tit doigt, histoire de savoir s'il se laissait pas crever dans ce foutoir. « Je m'attendais pas à te voir. » Sa voix m'arracha à mes pensées. Il était là, devant moi, un joint à la main, et comme je m'en doutais, dans un sale état. Pourtant, il souriait, et il était beau, je le trouvais toujours beau de toute façon. « Je sais, j'ai pas rappelé, j'ai pas pris de tes nouvelles depuis l'autre jour...» Il plongea son regard dans le mien, me regardait avec insistance. Je me détournai, posai mon sac et ma veste dans un coin avant de me faufiler dans l'encadrement de la porte du salon, mon corps effleurant son corps au passage, et je vis l'étendue des dégâts : le salon était jonché de cadavres de bières et d'autres bouteilles, de boîtes à pizza, les cendriers étaient tous pleins, et débordaient. J'ouvris immédiatement une fenêtre pour aérer la pièce principale, là où, visiblement, il avait passé la plus grande partie de ces trois derniers jours. « Cette fois, tu bats les records Jaz, c'est carrément dégueulasse. » Il était clair que niveau crasse, Jason méritait une médaille. Pour en arriver à un tel point en si peu de temps, il ne devait vraiment pas être bien... Il remarqua mon air décontenancé :« Je suis pas sorti de chez moi depuis deux jours, j'ai la gueule de bois et je suis complètement défoncé... » Cette fois, je comprenais mieux. « J'en peux plus... » Il était définitivement mal, et je détestais le voir comme ça. « Bon, explique-moi, parle-moi... Comment tu as pu en arriver là ? Je vois bien que ça va pas de toute façon, tu peux plus rien me cacher, Jaz... » Il me demanda un cachet, apparemment il avait mal à la tête. Je retournai dans l'entrée pour aller chercher le nécessaire et revint dans le salon. Il s'était assis sur le canapé, je m'installai à ses côtés en lui tendant le médicament et une bouteille d'eau. J'aurais tout fait pour l'aider, et je ne le laisserai pas sans qu'il aille mieux, pas cette fois.
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Jason Ҩ Juliet

« A force de se tordre on en finirait par se mordre à quoi bon se reconstruire quand on est adepte du pire malgré nous... »

Je la regardais prendre place près de moi en m'apportant ce dont j'avais vraiment besoin ; un espèce de petit comprimé blanc et une bouteille d'eau. Je prenais la bouteille dans une main et le cacheton dans l'autre, j'observais la pilule et au moment où je m'apprêtait à sortir une connerie la petite blonde prit la parole « Bon, explique-moi, parle-moi... Comment tu as pu en arriver là ? Je vois bien que ça va pas de toute façon, tu peux plus rien me cacher, Jaz... » Je mettait d'un coup cette petite chose dans ma bouche et je descendais la moitié de la bouteille rapidement – je ne peux plus rien te cacher... « T'es partie en gueulant et une amie m'a appelé pour boire un coup alors j'ai pas pus refuser, ensuite un collègue fêtait la naissance de son fils et y a encore eu un truc mais... Je sais pas c'est plutôt flou. » avais-je soufflé en passant mes mains sur mon visage. Non-seulement je ne répondais pas vraiment à sa question mais en plus je faisais exprès d'éviter la vraie raison de cette murge : Le décès de mon frère. Sa gueule d'ange aura sans doute raison de moi un jour, mais pas aujourd'hui, j'ai la gueule de bois. Je m'enfonçais dans le canapé en inspirant profondément, je tournais le regard vers Juliet « Je... » j'inspirais et j'empoignais subitement la bouteille d'eau, la terminant d'une traite – merde ! - « C'est juste que j'arrive pas à bien gérer toutes les tuiles que la vie me balance en pleine gueule. » je la regardais et je savais que ce ne serait pas suffisant comme prétexte pour ne pas lui expliquer ce qui se passait dans ma tête, les raisons pour lesquelles ces trois derniers jours je m'étais murgé comme un porc, que je m'étais démonter la gueule avec tout ce qui me passait sous la main, pourquoi ? Parce que j'ai bien cru qu'elle ne reviendrait jamais, j'ai cru qu'elle ne passerait plus jamais cette foutue porte d'entré, pour commencer, j'ai cru que j'allais rester seul toute ma vie, que la seule personne qui me comprend et qui me plaît avait finit par foutre le camp et puis aussi parce que mon frère me manque horriblement.

Je regardais Juliet en esquissant un sourire, je posais mon joint dans le cendrier et je me tournais vers elle « Je pensais être perdu sans toi... » j'embrassais tendrement son front puis j'enchaînais « Je me disais que j'allais devoir ranger tout ce foutoir tout seul mais tu es là ! » je riais comme un enfant, fier de ma connerie et je changeais de chaîne. J'admets que ces trois derniers jours je me suis senti bien seul, même quand j'étais entouré, je me suis senti extrêmement seul parce que j'étais persuadé que Juliet s'était lassée de moi, lassée de mes conneries, de nos disputes, de tout ça. « T'as vu, j'ai rien rangé exprès pour que tu ai plein de trucs à faire quand tu reviendrais ! » lançais-je fièrement ; non sincèrement je pensais me laisser mourir dans mon appartement dégueulasse, mes trois chats m'auraient dévorés – je n'ai pas de chats – et les voisins auraient été alarmés par l'odeur dans les jours qui auraient suivit mon décès mais mes plans ont changés quand Juliet a passé cette porte il n'y a pas dix minutes. « Et toi, t'étais passée où ? » avais-je lancé, sèchement je dois l'admettre, mais ce n'était pas volontaire. En fait la vraie formulation de la question est « T'étais où ; t'as fais quoi, t'as vu qui et comment ?! » J''étais suspicieux, presque jaloux, je me languissais de sa réponse, j'avais peur qu'elle ne me convienne pas et c'est vrai que j'ai beaucoup cogiter dessus ces derniers jours mais pourtant nous ne sommes que des amis, n'est-ce pas ?

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Jason&Juliet.
Spoiler:

Jason prit le cachet et commença à m'expliquer les raisons de son état, et de celui de son appartement, mais de façon vague et imprécise : « T'es partie en gueulant et une amie m'a appelé pour boire un coup alors j'ai pas pus refuser, ensuite un collègue fêtait la naissance de son fils et y a encore eu un truc mais... Je sais pas c'est plutôt flou. » Il avait l'air étrange, un peu perdu dans ses pensées. Quelque chose le rongeait de l'intérieur, mais il n'avait pas l'air d'avoir très envie de m'en parler. J'aurais voulu l'aider pourtant, et s'il m'avait dit ce qui se passait réellement, là j'aurais pu être utile, mais il restait silencieux. « C'est juste que j'arrive pas à bien gérer toutes les tuiles que la vie me balance en pleine gueule. » ajouta-t-il, le regard vide, énigmatique. J'eus envie de le prendre dans mes bras, de le serrer contre moi, de lui montrer que j'étais là pour lui, que je tenais à lui... Je tenais tellement à lui que je ne bougeai pas, je restais assise à ma place, à côté de lui, en le regardant intensément. Je repensais à ce que je m'étais dit tout à l'heure, chez moi : ce mec habite mes pensées, je ressens même le besoin de voir, mais qu'est-ce que tout ça signifie? Mes sentiments sont indéniablement confus. Mais, quoi qu'il en soit, Jason mérite d'avoir de la compagnie, d'avoir le soutien de quelqu'un, d'une personne qui l'aiderait à être heureux, pensais-je, et je veux être cette personne. « Tu sais, Jason, moi je suis là si tu veux parler de quoi que ce soit... Oublie pas. »

Il me sourit et posa son joint avant de dire : « Je pensais être perdu sans toi. » Il s'approcha plus près de moi, m'embrassa tendrement le front et mon coeur se mit à battre plus fort, mais je redescendis rapidement sur terre lorsqu'il ajouta : « Je me disais que j'allais devoir ranger tout ce foutoir tout seul mais tu es là ! » Il se mit à rire alors que je me renfrognais. Il venait de casser un moment parfait, mais finalement je ne lui en voulais pas, même si j'aurais aimé que cet instant dure plus longtemps... T'es lourd, Jaz... Et tu mériterais de tout nettoyer tout seul ! Mais, dans ma tête, j'admis que cette histoire de ménage et d'appartement dégueulasse me constituait un bon prétexte pour venir le voir plus souvent, et pour rester avec lui plus longtemps. Même si la plupart du temps je viens pour ranger, je m'en plains pas, bien au contraire, parce que j'adore passer du temps avec lui. Et d'ailleurs, je pense qu'on devrait faire plus de choses ensemble, sortir boire un verre, regarder un film, discuter comme ça plus souvent... Je veux apprendre à le connaître de plus en plus, et le connaître enfin par coeur. J'étais prête à me lever pour commencer par vider les cendriers, lorsqu'il s'intéressa à ce que j'avais fait durant mon absence. « Je suis allée en cours, j'ai fait quelques photos, j'ai vu des amis... Enfin absolument rien de spécial. » Mais c'est après lui avoir répondu que je me demandais pourquoi une telle question ? Pourquoi? demandais-je, aussitôt. Il ne me demandait pas souvent de lui raconter mes journées, ce que je faisais à l'université, parce que la plupart de nos sujets de conversations étaient objets de disputes. Mais j'avais appris à aimer nos disputes, car les réconciliations, avec mon beau brun sont toujours douces, et particulièrement agréables. En tout cas, le fait qu'on se dispute souvent prouve bien qu'il y a, entre nous deux, une sorte de tension de je ne sais quelle nature, mais qui est incroyablement forte...

En attendant qu'il ne réponde à ma question, je posai délicatement une main sur sa cuisse (bonne occasion), pour prendre appui et me relever. Je commençais donc par aller vider les cendriers dans la cuisine et revins avec deux sacs poubelles : je lui en tendis un, et commençai à jeter tous les déchets qui recouvraient les meubles, et parfois le sol du salon. Cette fois, j'allais en avoir pour plusieurs heures, étant donné l'étendue des dégâts... Mais tant mieux, car j'étais avec lui, et je me sentais bien.

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Jason Ҩ Juliet

« A force de se tordre on en finirait par se mordre à quoi bon se reconstruire quand on est adepte du pire malgré nous... »

J'aime être avec elle, je ne saurais vraiment expliquer ce que je ressent, je craint que les mots ne me manquent. Elle était là juste à côté de moi, et rien que de savoir ça, j'allais mieux, je ne pensais plus à cet accident, à toutes ces nuits que je passe sans dormir de peur de faire encore d'horribles cauchemars « Je suis allée en cours, j'ai fait quelques photos, j'ai vu des amis... Enfin absolument rien de spécial. » J'avais simplement secouer la tête, j'étais resté attentif puis elle ajouta « Pourquoi ? » j'haussais les épaules, comme-ci ça n'avais pas vraiment d'importance mais dans le fond, sa réponse ne m'avait pas suffit. Quoi ? Je m'attendais peut-être à ce qu'elle me dise qu'elle crevais d'envie de me revoir, que je lui avait manqué ? Faut vraiment que je me calme. En plus, je n'avais jamais posé ce genre de questions auparavant – abrutis - peut-être que je deviens une personne civilisée en fin de compte. Elle prenait appuie sur moi et je levais les yeux vers elle mais elle se levait, allait à la cuisine pour faire du rangement. J'inspirais « Je sais pas, ça m'intéresse, j'ai pas le droit d'te poser des questions ? » je me levais – motive-toi vieux ! - et j'allumais une cigarette, je sentais l'air frais de l'extérieur et j'entendais tout le remue ménage dans la cuisine, Juliet revenait avec deux sacs poubelles dans les mains, je coinçais ma cigarette entre mes lèvres et je la suivais dans le salon un sac poubelle en mains. Je la dévisageais, j'avais envie de sourire mais mon être tout entier restait sérieux. « J'ai perdu mon petit frère il y a trois ans... » commençais-je, je prenais ma cigarette entre deux doigts et j'inspirais « J'arrive pas à... à Passer outre. » j'avais gesticulé puis j'avais bruyamment avaler ma salive. Je secouais la tête, écrasant ma cigarette dans un cendrier qu'elle avait en main « J'ai pas très envie d'en parler. » Mon passé ? J'aime pas en parler, mon frère ? j'aime pas en parler non plus, ça ne regarde que moi je crois.

J'avais une main de libre, et je changeais de sujet en lâchant le sac que je tenais, j'attrapais les poignets de la belle et je la portais sur mon épaule, un peu comme un sac remplis de – patates – fleurs - je peux pas dire patates, Juliet n'est pas un sac de pommes de terre ! - « Alors Parker, on fait moins la maline maintenant hein, et tu fais comment pour redescendre ? » je me baladais dans l'appartement ainsi, Juliet sur mon épaule, je pouvais l'entendre râler et ça m'amusait. Je faisais un petit détour dans la cuisine « Putain ! » m'étonnais-je « Tu fais pas semblant quand tu ranges... » dis-je fièrement en faisant claquer la paume de ma main contre sa fesse « Mais t'as oublier de faire la vaisselle ! » rajoutais-je en râlant fictivement, je sortais de la pièce et je me rendais dans la salle de bain qui elle, devait-être la seule pièce vraiment nickelle dans mon foutu trou à rats. « Dis-moi Parker, tu as penser à prendre ta douche ce matin ? » je la reposait sur le sol en souriant, j'allumais l'eau de la bainouche – ouais, parce que c'est une baignoire mais aussi une douche, alors j'appelle ça comme ça ! - Je la regardait en souriant de toutes mes dents – j'avais un putain de plan diabolique en tête – Je m'approchais d'elle et je passais mes mains sur ses hanches « T'as penser à te brosser les dents ? » je l'attrapais de nouveau et je projetais de la mettre sous le jet d'eau – pourquoi ? Parce que je suis un gamin et que j'avais envie de la faire chier !

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Jason&Juliet.
Jason avait commencé de m'aider à ranger, après avoir allumé une énième clope (ou joint, après tout, je n'y faisais même plus attention...), mais j'avais senti qu'il était distrait, pensif, et je compris lorsqu'il brisa le silence : « J'ai perdu mon petit frère il y a trois ans... Et j'arrive pas à passer outre. » Cette révélation m'arrêta nette. Je posai mon sac par terre et portai une main à mon front. Je ne savais pas quoi dire, j'étais submergée d'une émotion forte, qui ressemblait à de la pitié, sans en être vraiment. Sa confidence m'avait accablée, mais j'étais dans une sorte de colère, car Jason ne méritait pas ça, qu'on lui arrache son frère, et qu'on le laisse seul. « Jaz... Je... Je suis désolée, je savais pas... » « J'ai pas très envie d'en parler. » Je décidai de me taire, et d'essayer de passer à autre chose, mais c'était une révélation qui en expliquait long sur la personne qu'était Jason. Je le comprenais maintenant, je comprenais pourquoi il pouvait se laisser dépérir parfois, seul, noyé dans l'alcool et la drogue. Pourquoi profiter sainement de la vie quand celle-ci est pire qu'injuste envers nous ? Je fus touchée que Jaz me fasse part de ça, car ce secret était la clé de tous ses mystères.

« Alors Parker, on fait moins la maline maintenant hein ! » Sans que j'eus le temps de comprendre et de l'entendre s'approcher de moi, Jason m'avait attrapée et je me retrouvais sur son épaule, sans pouvoir me défaire de son emprise. « JASON !! J'te jure, si tu me lâche pas maintenant... Allez quoi ! » Mais il était trop fort, et me promenait un peu partout dans l'appartement sans. Je criais, j'essayais de me débattre, et lui, riait comme un gamin, (chose que j'adorais chez lui !). Je lui donnais des coups dans tout ce que je pouvais atteindre, c'est-à-dire le dos et les fesses, lorsque je vis qu'il s'approchait dangereusement de la salle de bain... Comme je m'en doutais, il me posa sur le sol et alluma l'eau de la douche d'un air diabolique qui me fit exploser de rire. Une seconde plus tard, j'étais trempée des pieds à la tête, et Jason mort de rire. Son rire m'encouragea à prendre ma revanche : je le poussai jusque dans la douche et de toutes mes forces, je fis en sorte d'orienter le jet d'eau vers lui. J'avais réussi, il était trempé (bon, d'accord, pas autant que moi), et je pus enfin rire à mon tour. « Mhhh tu disais quoi...? Je crois que t'es en train de te faire battre par une fille... Hahaha !»

Je crois que j'aurais eu mieux fait de me taire : il me reprit sans grande difficulté la pomme de douche des mains et m'emprisonna dans ses bras. C'était la fin pour moi, je ne pouvais plus bouger. Nos corps humides étaient serrés l'un contre l'autre. J'étais épuisée, je ne luttais même plus, ce qui le réjouit au plus haut point. Mes jambes étaient faibles, je me tenais à lui pour ne pas tomber. J'étais essoufflée de m'être tant débattue dans le vide, alors que lui n'avait fourni presque aucun effort. Cette bagarre avait été forte en émotions mais je ressenti un frisson en moi qui me poussa instinctivement à passer mes mains autour de son cou en le regardant d'un air brûlant. A cet instant précis, j'eus envie de lui ; tout mon corps réclamait le sien, mais malgré mon ardeur, je n'osai rien de plus. Son regard changea aussi d'intensité et devint plus vif. Je le pris par la taille pour plaquer son corps contre le mien, en laissant glisser mes mains le long de son dos musclé. Je ne pensais plus à rien, me focalisais seulement sur nos souffles qui s'emballaient progressivement. Mes lèvres frôlèrent enfin les siennes. Je fermai les yeux et l'embrassai langoureusement.
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