que signifie le terme d'amour pour ton personnage ? → dégoûtée de l'amour, tant physique qu'émotionnel, l'amour n'a pour toi aucune signification. loin de l'idée qu'on s'en fait, loin de l'idée d'un océan de bonheur, de joie, de partage, l'amour est pour toi source d'angoisse et de peur. tu n'imagines pas être amoureuse, tu aurais bien trop peur de souffrir encore, comme par le passé. l'amour, c'est un champ de mine, un terrible duel où tu es assurée de perdre à chaque fois. et d'en ressortir avec de nouvelles blessures, de nouvelles brûlures, de nouveaux bleus au cœur. alors tu te protèges, te calfeutres dans les confins de ton esprit meurtri, tu préfères cent fois rester seule toute ta vie durant plutôt que d'affronter encore une fois ton passé.

quel est le statut amoureux de ton personnage ? → bien sûr, tu n'es pas en couple. même si on pourrait se poser la question, vu ta familiarité avec la personne que tu considères comme ton seul et unique ami. mais non, tu te refuses à toute relation, même platonique. après tout, tu n'as besoin de personne d'autre que Red, il te suffit amplement. malgré sa dureté vis-à-vis de toi, tu ne peux t'empêcher de lui courir après pour t'occuper de lui. il fini par prendre tout ton temps libre et cela te ravie, car grâce à lui, tu peux échapper à tes propres démons, tandis que tu le guéris des siens.

quelles sont les préférences sexuelles de ton personnage ? → pour dire vrai, tu es plutôt asexuée. tu n'es attirée ni par les hommes ni par les femmes. tu n'as simplement aucune envie de relation, d'aucun genre. cela ne t'attires pas plus que cela, tu n'en ressens pas le besoin. et par conséquent, cela ne te manque pas non plus. non, tu te suffit à toi-même.

comment ton personnage se voit-il dans l'avenir, du point de vue amoureux ? → tu n'imagines pas un instant changer ta vie actuelle, elle te convient parfaitement telle que tu la vis maintenant. tu resteras la même, seule devant son café au lait le matin, à grignoter du bout des lèvres une tartine beurrée. le soir, en te couchant, ton grand lit sera toujours aussi froid et tu t'enrouleras encore dans ta couette pour te réchauffer, puisque personne n'est là pour te prendre dans ses bras et te communiquer sa chaleur. tu continueras de t'enfermer dans ta petite boutique, un livre à la main, sans personne avec qui passer des heures au téléphone. tu seras seule.

Les mains chaudes de Lysandre passent sur ton corps, le caressant, le découvrant comme personne ne l'avait jamais fait auparavant, et comme personne ne le fera plus jamais après lui. Ses mains sont chaudes, mais à toi, elles te paraissent glaciales. Comme toujours, tu n'oses pas crier ta peur, ton dégoût, tu es bien trop effrayée par les réactions de ton frère pour te risquer à appeler à l'aide. Et il le sait parfaitement. Vos parents sont en bas, devant un film, et à l'étage, Lysandre te fait sienne, chaque nuit depuis deux mois. Jamais tu ne parviendras à hurler, à dénoncer le jeune homme pour son crime. Et toi, Véga, tu subis, tu subis encore et toujours ses assauts qui te débectent, te rendent malade. Tandis que lui jubile, trop heureux de te posséder enfin, trop excité pour prêter attention aux larmes qui coulent sur tes joues, silencieuses et traîtresses. Tu aimerais être plus forte, ne pas te laisser faire à chaque fois qu’il se glisse dans ta chambre. Tu aimerais le griffer, le mordre, lui casser les mains, t’enfuir en courant. Mais tu en es incapable. Peut-être que finalement, tu l’aimes trop, ce frère qui te fait pourtant souffrir. Jamais tu n’arriveras à te détacher de lui. Jamais tu ne parviendras à partir loin de lui, loin de ses bras qui t’enlacent quand tu pleures, loin de ses lèvres qui embrassent ta joue pour chasser ta tristesse. Malgré la peur que t’inspires Lysandre, jamais tu ne seras en mesure de le quitter. Alors tu subis.

Lentement, avec délicatesse, tu achèves de rouler ta cigarette. Une habitude que tu as prise à Lysandre. L'odeur du tabac qui imprégnait ses vêtements, ses cheveux, jusque sa peau, t'as accompagnée durant toute ton adolescence. Tu lui as tout pris, de la marque de tabac qu'il fume à la façon de rouler. C'est lui qui t'as appris, après de nombreux essais infructueux. Mais finalement, l'élève avait dépassé le maître. C'est une petite revanche mesquine que tu prends sur lui à chaque fois que tu sors une feuille, glisse un peu de tabac à l'intérieur et entreprend de la rouler, avant de l'allumer. Une petite revanche sur ce qu'il t'as fait. « Ça t'ennuie si je fume ? » Tu poses la question par politesse, presque machinalement. Tu sais très bien que Red ne te répondra pas. Il ne te réponds presque jamais, de toutes façons, alors à quoi bon s'acharner ? Oui, à quoi bon... Tu sais que ce que tu fais, courir constamment après Red, l'incommoder tout le temps avec tes questions, tes conversations sans intérêt, un psy' peut le faire. Mais voilà, tu te soignes en même temps que tu t'essaies à l'aide humanitaire -oui, sur une seule personne, c'est aussi de l'aide humanitaire-. Tu préfères mille fois parler au mur que représente Red plutôt que de raconter ton adolescence chaotique à un inconnu qui passerait l'heure à gratter sur son calepin et te demanderais un prix exorbitant. Curieusement, depuis que Red t'opposes chaque jour ou presque son silence mutin, tu dors mieux, tu n'es plus réveillée par ces rêves affreux, où tu revivais sans celle les étreintes glaciales de Lysandre. « Non, bien sûr que non, rien ne t'ennuie jamais, toi... » Ton ton n'est ni aigri, ni méprisant, c'est juste une simple constatation. Tu craques une allumette et approche la flamme jusqu'à ta cigarette, jusqu'à ce que l'odeur tant aimée de Lysandre vienne chatouiller tes narines. « Toi, tu m'ennuies... » C'est à peine chuchoté. Un léger murmure. Tu n'es même pas certaine d'avoir entendu. Curieuse, tu poses les yeux sur Red, qui te regarde avec persistance. Il a parlé. Et il t'as dit que tu l'ennuyais. Fantastique ! C'est une grande avancée entre vous deux, à n'en pas douter. « Au moins, je te fais quelque chose, c'est pas trop mal. » Tu n'as absolument rien à faire de faire un quelconque effet à Red. Tu ne veux plus faire d'effet à personne. Dix ans qu'aucun homme ne t'avait touchée et tu ne comptais pas t'arrêter en si bon chemin. Plus personne ne poserait la main sur toi. Tu t'emmurais dans une chape de béton armé, dans le but unique de te protéger du reste de l'humanité. Red est l'exception. Parce que lui souffre autant que toi, si ce n'est plus. « Pourquoi tu utilises toujours de allumettes ? On a inventé un truc fabuleux qu'on appelle briquet, tu sais ? » Tu as un léger sourire. Bien sûr, tu es au courant. Seulement tu n'en veux pas. Parce que Lysandre n'en voulait pas non plus. Il aimait l'idée d'allumer une cigarette à l'ancienne. S'il avait pu, il aurait frappé deux silex l'un contre l'autre au dessus d'un tas d'amadou juste pour fumer sa clope. Tu hausses les épaules. Jamais tu ne diras à Red que c'est à cause de ton frère. « J'ai envie, c'est comme ça. » Et tu fumes, lentement, inhalant avec délice l'odeur que tu inspirais à 15 ans, quand Lysandre s'allongeait sur toi en embrassant tes lèvres tremblantes.