Tu m'as tellement manqué @ Mon petit Marlon

Il y a cinq longues années maintenant, je suis partie de cette ville, je l'ai quittée pour ne pas me perdre. J'avais mes idéaux, je croyais en beaucoup de choses et je ne pouvais me mentir à moi-même pour faire plaisir à mon père. Et aujourd'hui, quand je regarde le magnifique petit visage de ma fille qui me sourie, je me dis que j'ai pris la bonne décision. Elle est là, elle m'apporte joie et bonheur chaque jour que fait cette chienne de vie. je n'aurais jamais cru possible d'aimer à ce point-là! Quand j'ai quitté mon chez moi, je m'étais promise de lui écrire tous les jours, de ne pas perdre son contact une seule minute mais je n'ai jamais eu le coeur à lui ouvrir les yeux sur nos parents. Entre mon père qui me jugeait d’immature, d'idiote et qui me croyait capable de rien et ma mère qui se taisait, qui s'est toujours tue. Cette femme qui était censée me protéger, a toujours fermé sa bouche devant mon père, le laissant m'humilier et même me trainer dans la boue alors que je n'avais pour pêché que de vivre comme je le désirais. Enfin soit, revenons en à mon frère, à celui pour qui je donnerais ma vie encore aujourd'hui. C'est par les journaux et par une vieille tante que je n'ai jamais perdu le lien. J'ai toujours su ce qu'il devenait, me demandant souvent si je lui manquais, si il pensait à moi ou encore si il m'en voulait de l'avoir laissé! Mon petit Marlon ne pourra surement jamais imaginé les nuits que j'ai passées à pleurer de l'avoir abandonné, ou encore les heures passées à parler de lui à ma fille, à la prunelle de mes yeux. Jamais je n'ai passé une journée sans lui parler de son tonton, si magnifique, si gentil, si attentionné qu'elle avait la chance d'avoir. Je lui avais promis si souvent qu'elle le rencontrerais que le jour était arrivé. Enfin je l'espérais!

Je m'étais habillée d'un short en jeans, d'un débardeur blanc prêt du corp ainsi que de ma chemise à carreau rouge fétiche. Elle m'a toujours portée bonheur. Sans oublier mes santiags, une vraie fille du pays, vous ne trouvez pas? Ma fille, je lui aie fait un gros bisous avant de la laisser à sa babysitteur, lui promettant de parler d'elle à Marlon! D'ailleurs, je ne sais même pas si il connait l’existence de sa nièce! Chose sur laquelle mon père aura surement mis un véto. Il y aura surement obligation de se taire sur ma vie, sur le fait que je ne l'ai pas écouté, ou encore sur ma maternité! Je ne suis pas sûre que mon frère et appris la vérité sur mon départ... Je pris donc, le coeur lourd de peur, mes clefs de voiture et direction le bar que mon paternel lui a légué. Je le savais très bien, je connaissais cet endroit comme celui que j'ai toujours préféré, comme celui qui m'était dû. J'étais donc bien heureuse de le revoir mais surtout de savoir que mon frère en avait hérité. Mon bolide quitta mon hôtel, et me conduisit devant ce bar à une vitesse folle. Mais je restais un long moment devant mon volant, n'osant sortir de ma voiture, ni aller voir celui qui pourtant m'avait tant manqué. Mon frère, mon petit Marlon, celui qui devait être le plus proche de moi était là, dans ce lieu, et je n'osais pas aller le trouver! C'est pathétique non?

Après de longues minutes à hésité, à me dire que je ferais mieux de repartir d'où je viens, je sortis de ma Chevrolet et direction le comptoir de ce bar. Je ne mis pas deux minutes à le reconnaitre. Il avait vieilli certes mais il restait toujours le même, il n'avait pas changé, il avait toujours sur le visage ce sourire de gamin et cet air narquois qui me manquait tant. Je respirais longuement et profondément avant d'appeler Hey Marlon, tu ne viendrais pas dire bonjour à ta grande soeur! Je me sentais complètement idiote, je sentais mes mains se crisper, tremblante de tout mon corps! J'avais peur qu'il ne veuille pas me voir, ni me parler. J'avais, au delà de mes problèmes de fric, envie et besoin de parler à mon petit frère!

Un léger soupire s'échappa de la bouche de Marlon alors qu'il posait un verre qu'il venait de nettoyer à sa place, derrière le comptoir. A cette heure là, le bar n'était pas très remplit ; en plein milieu de la semaine et de la journée, les seuls personnes qui venaient ici était plutôt les habitués, ceux qui n'avait rien à faire. Il y avait aussi ces deux types en costard qui s'était mis un peu à l'écart sans doute pour discuter affaire tranquillement. Accoudé au bar, il y avait ce même groupe que Marlon voyait presque tous les deux jours et dont il connaissait par cœur les habitudes et leur goûts en matière d'alcool. Et un peu plus loin il y avait un groupe de jeune qui venait aussi assez souvent ici sans doute pour passer un bon moment avant d'aller en cours ou quelque chose comme ça. Le jeune homme les regardait tous, chacun leur tour alors qu'il attrapait à un verre à nettoyer. A cette heure là, Jolene ne travaillait pas, comme la plupart des autres employé d'ailleurs. Seul Josh était à côtés de lui entrain de servir une nouvelle tournée à quelques uns des clients. Marlon avait toujours su qu'il finirait par faire ce boulot. A partir du moment où sa grande sœur avait mystérieusement disparu, il avait comprit que son père comptait sur lui pour la remplacer.. Enfin dans un sens, leur père avait toujours compter sur lui pour faire ''mieux'' que Dana. Toujours entrain de les comparer, il avait aimé pendant de longues années, faire comprendre sa fille que Marlon qui pourtant était le plus jeune, était promut à un meilleur avenir. Petit, il s'en fichait pas mal même si déjà à l'époque il ne comprenait pas ; lui du haut de ses dix ans, il trouvait sa sœur tout simplement parfaite quoi qu'elle puisse faire. Bien sur des fois elle l'agaçait un peu mais il en faisait de même.. C'était leur manière à eux de vivre cette relation de frère et sœur qui le unissait. Mais il était arrivé de jour horrible où elle était partie ; où, comment, pourquoi .. le jeune homme n'avait jamais eu de réponses à ces quettions. Son père n'en parlait plus, comme si elle n'avait jamais existé et sa mère, elle semblait lui cacher quelque chose mais sa bouche restait fermé lorsque le sujet était abordé. Enfin, en réalité, ça faisait un moment déjà qu'il avait abandonner. Ses recherches pour la retrouver, il les avait fait dans son coin, seul et sans en parler à ses parents. Il avait même visité tous les cimetières aux alentours par peur que cette chose horrible soit arrivé. Il n'avait jamais retrouver le nom de sa sœur sur une des pierres, ce qui dans un sens le rassurait.. mais d'un autre côtés, il était toujours aussi perdu et désemparer. En ce moment, il pensait énormément à elle même si il n'en parlait pas. Jolene en avait déjà assez entendue là dessus et quand à sa famille.. Dana restait un sujet tabou. C'était peut être parce que son mariage approchait et qu'au fond il avait toujours rêver l'avoir à ses côtés pour ce jour si spéciale et important. Il aurait voulu la voir dans une magnifique robe, pouvoir la prendre dans ses bras et qu'elle le félicite après qu'il ai dit ''oui'' à Jolene. Et puis il aurait même juste aimer que Jolene la rencontre. Il lui avait tellement parler d'elle, de ce qu'ils avaient pu faire étant petit.. oui, il aurait voulu qu'elle se rende compte par elle même de qui était Dana, cette fille extraordinaire qu'il aimait tant. Et puis Marlon était aussi certain qu'elle aurait fait une super demoiselle d'honneur et qu'elle aurait participé activement à la préparation de ce mariage pour que ce jour soit inoubliable. Mais voilà.. elle n'était pas là et même si il tentait de garder un peu d'espoir, le jeune homme commençait vraiment à se dire qu'il n'y en avait plus. Son mariage, c'était seulement avec Jolene et quelques amis qu'il allait devoir le préparer.
Marlon posa un nouveau verre derrière le comptoir avant d'en attraper un autre. Perdu dans ses pensées qu'il essaya de ramener uniquement sur le mariage – stressant mais moins triste pour lui – il ne fit même pas attention à la porte qui s'ouvrit et encore moins à la personne qui entra à ce moment là. Josh allait s'en occupé de toute manière, après tout, Marlon était toujours le patron.« Hey Marlon, tu ne viendrais pas dire bonjour à ta grande soeur ! » il releva immédiatement la tête, sans pour autant avoir percuter ce que la jeune femme venait de lui dire. En fait, il lui fallut quelques instants pour réaliser. Il lâcha le verre qu'il avait dans les mains et celui ci se fracassa au sol dans un bruit sourd causant quelques secondes de silence dans le bar. Lui était comme paralysé, lui yeux rivés sur la brune qui se trouvait à quelques mètres de lui. « Laisse je vais ramasser » s'exclama Josh, sortant une fois de plus Marlon de cet état étrange dans lequel cette annonce l'avait placé. Il secoua la tête, comme pour vérifier qu'il ne rêvait pas.. oui parce que ce jour il en avait rêvé des centaines et des centaines de fois. « Merci... » lâcha t-il doucement à l'attention de Josh en lâchant le torchon qui lui servait à essayer les verres. En fait, il ne savait pas comment réagir. Dans ses rêves, il se voyait courir jusqu'à elle pour la prendre dans ses bras, mais la réalité était bien plus difficile. Même si elle lui avait manqué, il lui en voulait de ne pas avoir donner de nouvelle, de l'avoir laisser tomber comme ça alors qu'elle lui avait promis tant de fois d'être pour toujours à ses côtés ! Il sortit cependant de derrière le bar pour s'approcher d'elle. Arrivé à quelques centimètre seulement, il la regarda un moment prêt à lui dire à quel point il avait été déçu par son comportement.. à quel point elle lui avait fait du mal. Mais finalement il l'entoura de ses bras pour la serrer contre lui. « Tu m'as tellement manqué.. J'ai cru que je ne te reverrais plus jamais.. » dit il doucement, resserrant encore un peu plus son étreinte, peut être même un peu trop. C'est tout ce qu'il trouva finalement à dire. Ce qu'il ressentait alors à ce moment là était indescriptible mais tellement agréable.

Mon petit frère était là, dans la même pièce que moi, non loin de moi même. Je sens mon coeur qui bat la chamade, mes mains qui tremblent et ma voix est très grave alors que ce n'est pas mon habitude. Je me sens pas très bien du tout, je me demande même si je ne vais pas repasser la porte directement mais non, je n'ai pas fait tout ce trajet pour rien, pour repartir sans avoir parlé, ne fut-ce que quelques secondes à mon petit Marlon. Alors je lançais la première phrase qui me passait par l'esprit, une phrase idiote, une phrase banale alors que j'imaginais ces retrouvailles comme dans les films. Je nous imaginais heureux, souriant et je n'arrive qu'à lâcher une phrase idiote... Mais sa réaction ne se fit pas attendre et j'avoue que je n'aurais jamais imaginé cela, il lâcha le verre qu'il tenait dans les mains à ce moment-là! Un grand bang secoua toute la pièce et je suis sûre et certaine que mon coeur à sauté un battement. Je le sens à ma respiration qui s'est coupée d'un coup, je la retenais de peur qu'il me chasse d'ici ou même qu'il ne me parle pas. je ne sais pas, dans un sens, si mes parents lui ont parlé des raisons de mon départ où si ils l'ont laissés en suspend dans sa tête. Donc, les mains devenant moites, je le vis s'approcher de ma petite personne. Son regard ne mentait pas, son regard me disait clairement qu'il m'en voulait, qu'il avait de la rancœur. Je ne le voulais pas, j'aurais tellement aimé qu'il me parle, qu'il me comprenne et même pourquoi pas qu'il accepte ma fille. J'en aie tellement rêvé!

J'enroulais frénétiquement une mèche de mes cheveux sur mon index gauche. Le regardant, juste au dessus du regard, je n'osais pas le regarder directement dans les yeux. Je n'osais soutenir son regard. Il était trop froid, trop distant. Donc lorsqu'il me prit dans ses bras, je me sentis un instant défaillir. Je sentais mes jambes se dérober sous moi, mes bras être lourds comme des poutres de gros bois. Il m'avait pris dans ses bras, il me resserrait même me disant que je lui avais manqué. C'était le rêve éveillé, c'est mon petit frère, mon petit Marlon. Je me doute qu'il s'est senti délaissé de ma part mais je ne le voulais pas, je devais me refaire moi même, je devais me montrer forte et mature pour ma fille et pour le prouver à mon paternel aussi. Je suis toujours vivante, ma fille ne manque jamais de rien même si la vie est dure pour une jeune femme sans diplômes, sans argent et sans homme à ses côtés. Alors lorsqu'il ajouta qu'il ne croyait jamais me revoir, c'était un nouveau coup de poignard que je reçu en plein coeur. Il croyait donc à ce point-là que je l'avais laissé tomber. Mes parents, ces enfoirés, semblent ne pas lui avoir dit ce qui m'avais poussé à les quitter, à quitter tout ce qui me tenait en vie à ce moment-là. Mais c'est du passé, c'est malheureux mais je ne pourrai jamais rien y changer. Le passé est là, je ne le voulais pas ainsi mais c'est trop tard. Je me recule donc, évitant de pleurer pour me montrer à nouveau la plus forte, et je lui dis, mon doigt retrouvant ma mèche de cheveux et mon regard venant se planter dans le sien Donc les parents ne t'ont pas dit pourquoi je suis partie? Je ne voulais pas qu'il croie que je l'avais laissé tomber sans raison alors que ce n'était pas cela du tout. Je sais que j'aurais du le joindre mais je n'osais pas! Je n'ai jamais osé plus que prendre mon téléphone, composer son numéro et entendre sa voix me répondre. Je raccrochais directement, de peur de sa réaction et ne sachant pas lui dire ce qui se passait dans ma vie à ce moment-là. Comment dire à son propre frère qu'on est enceinte, sans un sous et qu'on doit gagner son pain d'une manière ou d'une autre! Je n'ai jamais osé et je n'oserai jamais lui dire toute la vérité, je le sais!

Je regarde autour de moi, je cherche une place libre dans cet endroit que je connais par coeur, une table assez reculée où nous pourrons parler tranquillement, où je pourrai m'expliquer avec lui et j'espère qu'il comprendra mes actes, qu'il ne m'en voudra pas trop! J'en trouve une dans un coin, et je lui montre du doigt en lui disant, souriante On va s'assoir... Puis me disant qu'il était peut être occupé, je rajoutais Désolée, tu préfères peut être que je reviennes plus tard, tu as surement du travail! Puis je baissais les yeux, je devais lui parler de ma petite fille, je devais lui dire que j'étais maman que la famille s'était agrandie! Quoique peut être il le sait! Je baissais les yeux, je regardais mes pieds, puis passait mon regard vers l'autre type qui travaillait au bar, éloignant le moment de la vérité En plus, j'ai quelqu'un a te présenter! Une jeune fille qui te connait et qui aimerait te rencontrer! Je vais lui laisser le loisir d'imaginer tout et n'importe quoi! Lui faisant d'ailleurs un sourire un peu coquin, genre tu verras elle est jolie et tout. Si il se souvient de moi, si il se souvient de tout ce que j'étais avant de partir, il va avoir peur que je veuilles lui présenter une meuf folle de lui! Je fais cela pour dédramatiser la situation et faire baisser mon stress qui devient bien trop opressant pour ma tête qui ne demande qu'à exploser.

C'était tout simplement pas croyable. Il tenait la jeune femme contre lui et pourtant il avait encore du mal à comprendre ce qui se passait réellement. Tant de fois il avait cru la voir et c'était finalement trompé en la confondant avec d'autre jolie jeune femme brune au yeux clairs. Mais là, elle avait prononcé son prénom et il l'avait regardé encore et encore.. c'était elle, il ne pouvait en douter. C'était une grande surprises, quelque chose d'inespéré, mais cette jeune femme ça ne pouvait être que Dana. Dans le fond, elle n'avait pas l'air d'avoir changer, du moins physiquement. Elle lui semblait peut être un peu plus petite, mais cela venait sûrement du fait que lui avait pas mal comprit durant toutes ces années. Il était plus ce petit Marlon de dix sept ans, ce jeune homme insouciant, mais un jeune homme qui de vingt trois ans, qui avait un métier, des obligations et qui allait même bientôt se marier. Ils allaient devoir parler car lui avait énormément de chose à lui dire.. et sans doute elle aussi. Après tout, c'était elle qui était partie comme ça du jour au lendemain sans même le prévenir. « Donc les parents ne t'ont pas dit pourquoi je suis partie ? » Un peu à contre cœur, comme si il avait peur que tout disparaisse d'un seul coup, qu'elle s'évapore sous ses yeux sans qu'il puisse y faire quoi que se soit, Marlon se détacha d'elle pour la regarder un instant, un léger sourire attacher aux lèvres. Il secoua la tête de droite à gauche. Non, il ne savait rien. Ni son père, ni sa mère n'avait voulu lui dire quoi que se soit. Ils évitaient le sujet ou lui disaient encore et toujours qu'elle était juste partie. « Non.. Ils ont rien voulu me dire.. en fait je croyais même que tu étais.. morte.. » ce dernier mot sortit difficilement de sa bouche. Il avait tellement souffert de cette disparition et de cette idée qui lui avait traversé l'esprit tant de fois. Aujourd'hui, même si au fond il lui en voulait, Marlon était surtout soulagé de voir que ses pires cauchemars ne s'étaient finalement pas réaliser. « On va s’asseoir... Désolée, tu préfères peut être que je reviennes plus tard, tu as sûrement du travail ! » Marlon attrapa la main de Dana, à la fois pour avoir encore un contact avec elle, parce qu'il en avait besoin, mais aussi parce qu'il avait peur qu'elle parte ; et qu'elle l'abandonne encore une fois.. non ça il ne le voulait surtout pas. « Non, restes... » il la regarda et lui adressa un léger sourire. « C'est moi le patron après tout, je peux bien prendre une petite pause.. » Réagir comme ça n'était pas dans ses habitudes. Les avantages que pouvait lui offrir son poste il en tenait très rarement compte, excepté dans des cas exceptionnel. Et là, la situation était exceptionnel. « En plus, j'ai quelqu'un a te présenter ! Une jeune fille qui te connait et qui aimerait te rencontrer ! » Marlon la regarda un instant sans rien dire, puis gardant sa main dans la sienne il l’entraîna jusqu'à la table qu'elle avait désigné un peu plus tôt. De qui pouvait elle bien parler ? Enfin surtout après toutes ces années ! En effet, Marlon avait fait ses petites recherches de son côtés et il avait contacté toutes les amies de sa sœur. Aucune n'avait su lui dire ou était Dana, ce qui avait pu se passer pour qu'elle disparaisse ainsi de la circulation.. Alors, sauf si une d'entre elle lui avait caché quoi que se soit il ne voyait pas qui ça pouvait être. Une fille qu'ils connaissaient tous les deux, il n'y en avait pas des centaine.. « Tu veux parler de qui là... ? » demanda t-il presque inquiet par cette annonce qu'elle venait de lui faire. Marlon prit finalement place à la table et à peine Dana fut elle assise elle aussi qu'il attrapa ses mains, une fois de plus pour la retenir et pour sentir le contact de sa peau. Comment est ce qu'il avait fait pour vivre si longtemps sans sa grande sœur qu'il aimait tant ? Il ne le savait pas lui même, mais une chose était sûre ; Marlon était ravis d'être là aujourd'hui pour vivre ce moment si spéciale qu'il avait imaginé dans ses plus beaux rêves. « Il faut que tu m'expliques Dana... Pourquoi tu m'as abandonné comme ça ? Et t'étais où pendant tout ce temps ? » Il y avait tant de question qui se bousculait dans son esprit, tant de questions auxquelles il avait besoin d'avoir des réponses et ce le plus rapidement possible. Il savait maintenant qu'il avait vécut toutes ses années dans l'ignorance mais il était temps que ça change et jamais il ne lâcherait le morceau. Maintenant qu'il avait retrouvé sa sœur, il comptait bien la garder auprès de lui et rattraper le temps perdu.

Je n'en revenais pas d'être là, devant mon petit Marlon. Enfin petit est un bien grand mot! Il a tellement grandi et pas seulement en taille, il a muri, cela se voit dans son regard. Je me sens tellement mal, j'ai perdu tellement de choses avec lui que cela m'attriste, tellement de choses que jamais je ne pourrai rattraper. Mais bon, je ne dois pas être triste de cela car dans un sens, c'est grâce à ce départ précipité que j'ai pu garder ma petite fille, la prunelle de mes yeux! Lorsque les premières secondes de frayeurs furent passées, lorsqu'enfin je ressentais la chaleur de ses bras, mon soulagement ne fut que de très courtes durée. Je compris très très vite que les parents l'avaient laissé imaginer n'importe quoi sur mon départ. Peut être même aurait-il cru que tout était de sa faute! Mais non, loin de là, jamais je ne l'aurais quitté si ce n'était pour une bonne raison, une magnifique raison aux cheveux blonds et aux yeux bleus! Je me recule avec douleur de ses bras pour lui demander, pour être totalement sûre, si les parents avaient gardé si longtemps le silence. Et bien oui, aucun n'a vendu la mèche, je suis estomaquée de savoir qu'en fait, que je sois là ou pas, cela ne changeait rien. Ils se foutaient de moi et avaient failli tout faire foiré avec mon petit frère. Je crois que jamais je ne pourrai leur pardonner tout cela! Mais ce dernier mot résonna en moi comme un écho "MORTE". Comment ont-ils pu le laisser croire une chose pareille? Comment n'ont-ils rien dit alors que leurs fils chéri souffrait de ne plus me voir? De ne pas savoir? Non mais franchement, je croyais être la plus mal lotie mais dans un sens, moi au moins, je me suis libérée de leur pouvoir. De ce pouvoir que mon père ne supportais pas de ne pas avoir sur moi! Je n'étais pas la petite fille gentille, qui écoute tout ce qu'il dit sans le contredire, non je n'ai jamais été comme cela! Bien du contraire!

J'avais tellement envie que tout soit comme avant, que je puisse faire partie ces mauvais rêves ou ces mauvaises pensées par un geste de ma part. Mais ce n'est plus le cas, je ne su même pas quoi lui dire à cette dernière phrase, j'avais peur de le choquer, de le blesser. La seule chose que je pouvais faire, était de lui expliquer, de lui dire la vérité sur mon départ, de lui parler de ma fille, de sa nièce, de celle qui est devenue ma vie et qui aimerait par dessus tout connaitre son tonton! Lorsque je voulus partir, de peur de le déranger en plein travail, il m'attrapa par la main, une manière de me garder près de lui, de peur que je ne repartes sans crier gare. Je peux le comprendre et en même temps, je l'ai retrouvé, je ne compte pas m'enfuir à nouveau. J'ai besoin de lui, et je ne parle pas que d'argent là. Je parle de cette dépendance que j'ai à mon petit frère, ma seule véritable famille hormis ma fille adorée. J'ai besoin d'être près de lui, de pouvoir le soutenir, d'être là pour lui à tout moment comme avant et comme promis! Je lui sourie et répondit rapidement Je reste! Je ne te quitte plus! J'espère qu'il comprendrait les sous entendus dans cette phrase, qui se voulait pleine de promesses pour mon petit frère! Oh je n'en reviens toujours pas d'être là près de lui. Mais je dois lui parler de ma fille avant tout, donc je me lance lâchant une phrase ambiguë, enfin qui se voulait telle, car j'ai besoin de détendre l’atmosphère avant de me lâcher et de tout lui raconter! La première question fusait "Tu veux parler de qui?" je soupirais ne sachant pas comment lui lâcher une chose pareille. Peut être m'en voudra-t-il de pas lui avoir présenter sa nièce plus tôt? Peut être m'en voudra-t-il tout court, croyant ma raison pas assez importante? Je ne sais pas mais je panique de lui dire la vérité. Moi qui est devenue bien plus forte depuis mon départ, qui vit seul, élève un enfant seule, qui travaille pour lui payer à manger, j'ai peur de dire la vérité à mon petit frère, n'est-ce pas pathétique?

Nous allons nous assoir sans que je réponde à sa question mais voilà que le reste de l'interrogatoire tant attendu débarque. Où j'étais, pourquoi je suis partie, etc. Je sourie lorsqu'à nouveau il prit ma main et je la serrai de peur qu'il n'accepte pas mes raisons ni le fait que je l'ai laissé tomber! J'ai peur qu'il change d'avis une fois qu'il sera au courant de la vérité, de la triste vérité sur sa grande soeur qu'il avait si longtemps idolâtrer! Je respirais profondément puis d'un doigt, je jouais presque frénétiquement avec une mèche de mes cheveux, que je faisais rouler sur ce doigt! Tout cela pour me donner de la contenance! Puis il était temps que je me lance, que je lui dise la vérité, je plongeais donc mon regard dans le sien et serrant un peu sa main dans la mienne, je dis Celle qui aimerait te rencontrer c'est... Enfin il s'agit de ... C'est ta nièce! Je déglutis difficilement, toujours gardant mon regard dans le sien puis je continuais avant qu'il ne puisse dire quoique ce soit, j'allais tout lui déballer, enfin ce que je peux dire à mon petit frère Tu te souviens de Tyler, je supposes? Mon dernier petit copain en titre! Bah nous avons eu un enfant! Mais voilà, quand il a apprit ma grossesse, il a foutu le camps, il ne voulait pas être père, il ne voulait pas d'attaches d'aucunes sortes! Mais tu comprends, je ne voulais pas avorter, je ne voulais pas et cela m'étais quasiment impossible d'arracher la vie qui était en moi. Dis moi que tu me comprends Marlon? S'il te plait! Je le suppliais quasiment du regard avant de reprendre Papa voulait que j’avorte, maman, comme son habitude, a préféré ne pas prendre de parti. Et je me suis retrouvée toute seule à me disputer avec lui! C'est lorsqu'il m'a dit que c'était l'enfant ou eux et leur argent que je suis partie! Je baissais maintenant les yeux, me raccrochant juste à la main qui était toujours dans la mienne, espérant qu'il ne me l’enlevait pas, qu'il comprendrait mon choix aussi idiot soit il!

« Je reste! Je ne te quitte plus! » C'est fou comme de simple mots pouvaient vous faire un bien fou. Voir sa soeur revenir dans sa vie était la plus belle chose qui pouvait lui arriver, mais qu'elle y reste cette fois ci pour toujours ne pouvait que le rendre encore plus heureux. Bien sûr, au fond de lui, Marlon aurait toujours un doute, elle l'avait abandonné une fois alors pourquoi pas deux ? Mais il espérait vraiment se tromper. Ça avait été difficile pour lui, non seulement de ne plus avoir sa soeur à ses côtés mais aussi de comprendre que finalement, il n'était peut être pas aussi important qu'il le pensait. Il y avait même eu une période pendant laquelle il avait oser dire qu'il la détestait parce qu'elle l'avait tout simplement trahit mais aujourd'hui il avait oublié cette haine. Pour le moment il était juste heureux et il voulait comprendre ce qui avait bien pu se passer pour que Dana ait une telle réaction. Elle avait toujours été la tête brûlé de la famille. Lui c'était le petit age à côtés, mais avant ses dix sept ans, jamais il n'aurait pensé qu'un jour elle partirait comme ça, sans lui dire au revoir. Elle devait avoir une raison, une très bonne raison. Du moins, il l'espérait. Assis là en face d'elle, il n'arrivait plus à la quitter des yeux. Elle était toujours aussi belle et elle lui rappelait d'ailleurs beaucoup leur mère. D'ailleurs, Marlon se demandait comment est ce que ses parents allaient réagir en apprenant le retour de leur fille. Bien évidemment, il se doutait que les choses ne seraient malheureusement pas très facile au début, mais il rêvait déjà de retrouver une famille unie comme c'était le cas lorsqu'ils n'avait que six ou sept ans. « Celle qui aimerait te rencontrer c'est... Enfin il s'agit de ... C'est ta nièce! » Cette annonce eu l'effet d'une vraie bombe. Quoi ? Il avait une nièce ? Dana avait un enfant ? Mais comment c'était possible et depuis quand est ce que sa soeur était-elle devenue maman ? Tant de questions qui se bousculaient dans sa tête.. Il ne savait pas par quoi commencer alors la seule chose qui sortie de sa bouche se fut cette simple phrase. « Ma nièce... » Il regarda Dana puis baissa un instant les yeux. Marlon allait vraiment de surprise en surprise aujourd'hui ! Non seulement il retrouvait sa soeur mais il découvrait en plus qu'il était tonton d'une petite fille. « Tu te souviens de Tyler, je supposes? Mon dernier petit copain en titre! Bah nous avons eu un enfant! Mais voilà, quand il a apprit ma grossesse, il a foutu le camps, il ne voulait pas être père, il ne voulait pas d'attaches d'aucunes sortes! Mais tu comprends, je ne voulais pas avorter, je ne voulais pas et cela m'étais quasiment impossible d'arracher la vie qui était en moi. Dis moi que tu me comprends Marlon? S'il te plait! Papa voulait que j’avorte, maman, comme son habitude, a préféré ne pas prendre de parti. Et je me suis retrouvée toute seule à me disputer avec lui! C'est lorsqu'il m'a dit que c'était l'enfant ou eux et leur argent que je suis partie! » Le jeune homme l'écouta attentivement et se contenta de hocher la tête. Il était totalement sous le choc, tout ça c'était trop d'un coup et il avait du mal à tout encaisser. Un soupire s'échappa de ses lèvres alors qu'il lâchait la main de Dana pour la passer sur son visage. Jamais il n'avait imaginer que tout ça puisse arriver, que sa soeur puisse être mère, que son père ai osé faire ça, que sa mère n'ai rien dit et que lui, comme un abruti, n'ai rien vu de tout ce qui se passait. Si seulement il avait été là le jour ou elle était partie.. Mais non, il avait décidé pour une fois de partir en vacance sans elle. Il l'avait longtemps regretté et c'était encore le cas aujourd'hui, peut être même encore plus ! Si il avait été là il aurait pu se dresser contre son père, prendre la défense de sa soeur qui avait finalement agit que pour le bien de cet enfant. Lui qui rêvait déjà de fonder une grande famille ne pouvait pas la blâmer pour sa réaction mais il ne comprenait pas pourquoi par la suite elle ne l'avait pas contacter, pourquoi est ce qu'elle avait attendue toutes ses années pour revenir à lui. Elle le savait, Marlon aurait été prêt à l'aider même en cachant tout ça à ses parents. Le visage enfouie dans ses mains, le jeune homme essayait de se remettre doucement. Il leva finalement la main pour faire signe à son ami Josh de venir. Il avait besoin d'un remontant. « Josh prépare moi un truc, quelque chose de fort s'il te plait.. Tu veux quelque chose Dana ? » Il posa son regard vers sa soeur puis finalement Josh repartie derrière le bar pour revenir quelques minutes après avec leur boisson. Pendant ce temps, Marlon n'avait rien dit, il s'était contenté de regarder Dana puis le dessus de la table. En fait, il ne savait tout simplement pas par quoi commencer et comment est ce qu'il devait réagir face à tout ça. Il avala une première gorgée de la boisson préparé par son ami, quelque chose qui lui brûla légèrement la gorge mais qui lui donna cependant assez de courage pour reprendre la parole. « Je comprends la réaction que t'as eu et vraiment je t'admire parce que t'as accepté de tirer un trait sur tout ce que t'avais pour ton enfant mais.. J'étais là moi Dana, j'aurais pu t'aider ! Pourquoi pendant toutes ses années tu m'a pas appelé ou donné signe de vie ? Je comprends que t'en veuille à papa et maman mais pas à moi.. » Marlon soupira une nouvelle fois et avala une autre gorgée du liquide contenu dans le verre qu'il reposa sur la table. Il ne voulait vraiment pas s'énerver contre elle et pourtant oui il lui en voulait parce qu'il avait l'impression qu'elle l'avait oublié. « Et.. elle s'appelle comment ? » reprit-il finalement en essayant de se calmer un peu et de faire redescendre cette colère qu'il sentait grandir en lui.

Je savais que rien ne serait facile, que de dire la vérité à mon petit frère serait la chose la plus difficile que je n'ai jamais eue à vivre. Plus que le fait d'accoucher seule sans personne à mes côtés, plus que le fait d'être abandonnée par ceux qui m'ont donné la vie, plus que de devoir subvenir aux besoins de mon petit ange, en accumulant deux boulots et même quelques fois des choses pas très recommandables. Mais quand on meurt de faim et que son enfant crie dans la pièce à côté, je peux vous assurer qu'on ne pense pas toujours à savoir si ce que l'on fait est bien ou mal. On fonce tête baissée pour arriver à payer un repas à sa fille. Car oui, j'en suis souvent arrivée là. C'est pour cela que j'ai tût la vérité à mon frère aussi longtemps. J'avais honte, je ne voulais pas qu'il me voie pitoyable, comme je l'étais, lessivée, amaigrie ou encore pas toujours légale dans mes actions. Alors dès que je me lançais, que les mots commencèrent à sortir de ma bouche, je ne m'arrêtais plus, je lui disais tout. Enfin presque tout! Je lui parlais de ma fille, du fait qu'elle aimerait le rencontrer, de qui était le père, du jour de mon départ, etc. Au fur et à mesure que la vérité sortait de ma bouche, je me sentais comme libérée d'une pression. Une boule de douleur qui s'était ancrée dans mon coeur et qui ne voulait pas s'y délogée. C'était un mélange de tristesse et de culpabilité. Je sentais dans son regard toutes les questions qu'il avait bien pu se poser pendant tant d'années sans moi, je savais que ravoir sa confiance ne serait pas facile mais j'avais besoin de lui, j'ai toujours eu besoin de lui même si, pendant longtemps, je me suis voilée la face.

Maintenant, alors qu'il se commanda quelque chose de fort, je sentis que tout n'était pas gagné. J'avais bien peur qu'il ne trouve pas mon histoire assez importante à ses yeux, que pour lui le fait d'avoir eu ma petite chérie ne serait pas assez important que pour le laisser tomber. Car il faut bien mettre un mot sur ma connerie: je l'ai laissé tomber. Il me demanda si moi aussi je désirais boire quelque chose, je lui sourie un peu paniquée de sa réaction puis je rajoutais La même chose que toi! Merci! Nos verres arrivèrent bien vite et lorsqu'il bu une gorgée, je tentais d'en faire de même mais j'en étais bien incapable, mes mains tremblaient tellement que je n'osais pas prendre le verre au risque de le faire tomber. Je me contentais donc de faire danser mon index sur le bord de ce verre, le faisant résonner, regardant mon frère, espérant qu'il ne me rejetterait pas.

Elle sentait sa rancœur, et malheureusement, elle le comprenait très bien. Mais voilà que les mots vinrent remplacé cette tension, ce vide qui semblait pourtant si présent entre nous depuis quelques minutes. Il me parla, me posa des questions et je ne savais pas réellement comment lui répondre. Lui, dire toute la vérité, oui, j'étais là pour cela mais ne pas en dire trop était tout de même la meilleure solution. Venait alors dans mon esprit une lettre que je lui avais écrite dès mon départ, je plissais le regard et lui dis Je ne voulais pas te blesser, je ne voulais pas te laisser tomber. Au départ, je t'ai écris une lettre, une longue lettre mais en déménageant, je l'ai perdue. Et après cela, ... Je baissais les yeux et fini enfin par boire ma première gorgée de ce liquide qui me brulait la gorge. Il me donnait de la contenance et me fit faire une grimace par la même occasion, toujours les yeux posé vers la table, je lui dis Écoute, je ne vais pas te mentir Marlon, tu as maintenant l'âge de connaitre la vérité mais jure moi de ne pas me juger... Je soupirai ce moment était encore plus dur que dans mon imagination et pourtant, je l'avais ressassé ce moment, encore et encore. Je dégluti difficilement et lui dis J'ai fait des choses dont je n'étais pas fière, je n'ai pas eu une vie facile tous les jours mais je devais me nourrir et surtout nourrir ma fille. Mais plus j'avançais, plus j'avais honte, plus je n'osais plus t'envoyer de mes nouvelles; Je sais c'est bête mais ... J'ai fait une erreur Marlon, j'aurais du te joindre mais je ne peux pas revenir en arrière!

Mais voilà qu'il me demandait comment se nommait sa nièce, cette magnifique petite blonde aux yeux bleus, je sortis une photo de mon sac, la lui tendait en disant Elle s'appelle Shenan! Comme toi! J'étais fière que ma fille porte le deuxième prénom de mon petit frère. et je sais très bien que ma petite chérie en est encore plus fière. Elle ne le connait pas physiquement, mais elle connait tout de lui. Elle aimerait le connaitre, pouvoir lui parler et mettre réellement un visage sur mes dires! Elle ne cesse de me poser des questions sur toi, elle veut tout connaitre de son tonton.

Maintenant qu'elle était en face de lui, Marlon ne se demandait plus sans cesse ce qu'elle pouvait bien faire, où est-ce qu'elle pouvait être, pourquoi est ce qu'elle était partie et même, est ce qu'elle était encore vivante. Les minutes passaient et Dana lui donnait les réponses qu'il avait tant attendue et espérer. Jamais un tel scénario, une telle histoire c'était faite une place dans son esprit mais en buvant cet alcool si fort qui lui brûla la gorge, le brun comprit bien que tout ça c'était réel. Certes, il pouvait se dire que Dana ne lui racontait que des conneries, inventait des trucs pour se faire pardonner d'une si longue absence.. mais malgré tout il lui faisait confiance et chaque mot qui sortait de sa bouche, il les buvait un à un, les décortiquant pour ensuite les assembler dans l'espoir de comprendre tout ce qu'elle lui disait. « Je ne voulais pas te blesser, je ne voulais pas te laisser tomber. Au départ, je t'ai écris une lettre, une longue lettre mais en déménageant, je l'ai perdue. Et après cela, ... » Marlon soupira doucement avant de se laisser tomber dans le fond de sa chaise. Blessé ? Oui il l'était forcément. Il avait trop souffert et pendant trop longtemps pour tout oublier comme ça ; mais en fait, il lui en voulait surtout pour cette absence de communication. D'accord, elle avait préféré partir face à la réaction de ses parents – dans un sens c'était tout à fai tnormal, et lui aurait fait la même chose – mais elle aurait pu juste une fois, lui envoyé un message, lui écrire pour lui dire qu'elle allait bien. Quand elle était encore absente et qu'il doutait même sur le fait qu'elle soit vivante, il aurait donner n'importe quoi juste pour un sms qui disait "Je vais bien". Bien sûr il aurait voulu en savoir plus, aurait pousser un peu plus encore ses recherches mais il n'aurait pas passer des années avec cette sorte de boule au ventre, à l'idée que ses propres parents lui cachent la disparition brutale de sa soeur. « Un simple petit message m'aurait suffit Dana. J'étais mort de trouille, je me suis imaginé des trucs horribles.. j'avais juste besoin d'un signe, de quelque chose qui me ferait comprendre que t'étais toujours en vie... » Aujourd'hui, il se trouvait un peu ridicule d'avoir pu penser qu'un tel truc puisse arriver sans que ses parents ne lui en parle mais à force, de se poser des questions voilà ou il en était arrivé. « Écoute, je ne vais pas te mentir Marlon, tu as maintenant l'âge de connaitre la vérité mais jure moi de ne pas me juger... J'ai fait des choses dont je n'étais pas fière, je n'ai pas eu une vie facile tous les jours mais je devais me nourrir et surtout nourrir ma fille. Mais plus j'avançais, plus j'avais honte, plus je n'osais plus t'envoyer de mes nouvelles; Je sais c'est bête mais ... J'ai fait une erreur Marlon, j'aurais du te joindre mais je ne peux pas revenir en arrière! » Le début de sa phrase, fit légèrement sourire le jeune homme. Combien de fois quand ils étaient plus jeune elle lui avait dit qu'il n'avait pas l'âge pour faire ci ou pour regarder ça. Ils n'avaient pas beaucoup d'année d'écart mais pourtant ça avait plus d'une fois suffit à la jeune femme pour se débarrasser du petit brun, un peu trop collant. Finalement, il reprit son sérieux, et plonger son regard dans celui de sa soeur, il l'écouta attentivement. Petit à petit, il sentait quelque chose brûler en lui. Ca aurait pu être l'alcool, mais lui avait plutôt l'impression qu'il s'agissait de quelque chose de plus profond. De la colère ? De la honte ? De la peine ? Il ne savait pas trop mais en tout cas, ce qu'elle lui racontait était pour lui très douloureux. Comment est ce qu'il avait lui même fait pour rester loin de tout ça, la laissant dans une galère pas possible. Certes, elle ne l'avait pas rappeler ou chercher à le contacter mais lui n'avait peut être pas fait assez d'effort non plus pour la retrouver. « Je ne te jugerais pas Dana, tu sais que je suis pas comme ça, enfin de ce point de vue là je n'ai pas du tout changé. » Un léger sourire se dessina sur son visage. « Je suis juste un peu déçu.. et enfin je comprends pas pourquoi t'as pas osé revenir vers moi. T'aurais même pu tuer quelqu'un Dana, je m'en fiche complètement. T'es ma soeur et je t'aime, quoi qu'il puisse arriver. » Il était temps qu'il mette les choses au clair avec elle. Dana pouvait compter sur lui peu importe la situation ; elle était – avec Jolene – la femme qu'elle aimait le plus au monde. Et puis il avait toujours eu l'impression que c'était son boulot à lui de prendre soin d'elle, peut être à cause de leur caractère.
« Elle s'appelle Shenan! Comme toi! » Cette fois ci, c'est un sourire plus franc qui vint illuminer le visage de Marlon. Il était fier comme tout de savoir que sa nièce portant son deuxième prénom et puis il se rendait aussi compte de cette manière, que Dana avait continuer à penser à lui malgré tout ce qui s'était passé. Le jeune homme attrapa la photo, presque tremblant et pendant un instant, il regarda cette petite fille, silencieux. Il avait manqué beaucoup de chose avec elle mais il voulait se rattraper et être le meilleur oncle de la terre, à défaut d'être papa. « Elle ne cesse de me poser des questions sur toi, elle veut tout connaitre de son tonton. » Lui aussi il avait un tas de truc à lui demander à propos de cette petite fille mais, beaucoup trop absorber par la contemplation de cette petite bouille blonde il se contenta de dire : « Elle est vraiment très belle.. Enfin elle te ressemble beaucoup. » Un peu à contre coeur, il lui rendit la photo. Si il s'écoutait, il serait capable de la regarder pendant des heures en s'imaginait tout un tas de truc qu'ils auraient pu faire ensemble pendant ces années. « J'aimerais bien la rencontrer.. »

J'étais là et je tentais presque vainement de faire comprendre à mon petit frère mon malêtre et le pourquoi du comment. Je ne peux pas le blâmer de m'en vouloir, je serais lui, j'en aurais fait de même. Mais je ne peux pas retourner en arrière, je ne peux pas changer le passé. Et pour la première fois, je peux dire que je regrette un geste que je n'ai pas fait. Par peur d'être jugée, de paraître débile à ses yeux, immature, de le perdre lui aussi, comme j'ai perdu mes parents. Mon coeur me criait pourtant sans cesse de l'appeler, de lui envoyer une lettre mais ma raison me criait le contraire. Je buvais de grosses gorgées de ce liquide qui me brulait de l'intérieur, espérant surement qu'il me donne le courage d'affronter encore et encore le regard et les question de mon petit Marlon. Je ne pouvais pas supporter ni le fait qu'il m'en veuille, mais encore moins le fait que je lui aie fait autant de mal par ma disparition. Je m'en voulais tellement. Je baissais les yeux vers mon verre qui passait d'une main à l'autre, frénétiquement, comme une manière de rejeter mon stress ailleurs et je fini par réouvrir la bouche pour lui dire Marlon, je suis désolée! Je sais que j'aurais du te prévenir, t'envoyer un mot mais j'avais trop honte de moi, j'avais peur de te perdre toi aussi! Je ne sais pas réellement si il ne va pas mal le prendre mais j'ai pris le risque de lui dire cette dernière phrase. Aujourd'hui j'ai de plus en plus honte, je connais pourtant tellement bien Marlon, je savais éperdument bien qu'il ne me tirerait pas la gueule. Mais je n'aurais jamais cru non plus que mes parents m'auraient lâchés ainsi! Ils m'avaient par leurs critiques et leur manières de me juger permit d'ouvrir les yeux. Il faut se méfier des apparences, car elles sont souvent trompeuses!

J'avais été idiote, et encore le mot est bien faible. Je me sentais dépassée par les évènements, je me sentais coupable de l'avoir laissé, de ne pas l'avoir prévenu mais en même temps, je me sentais honteuse de tous ce qui s'était passé dans ma vie à Seattle. D'ailleurs j'espère bien que cette partie de ma vie ne ressurgira jamais jusqu'ici! Je ne pourrais pas l'assumer. En tout cas, tous les mots qu'ils prononçaient étaient pour moi un grand soulagement. Il ne m'aurait pas jugée, il m'aurait soutenue. La première sensation que je ressentis, celle qui me permettait de tenir plus longtemps face à lui aujourd'hui était le soulagement. Il fut vite remplacé par la fierté. Car oui, je suis fière d'avoir un frère comme Marlon! Il est mature ( ce que je n'ai jamais été ), il est gentil, compréhensif, intelligent, débrouillard, travailleur et beau! Mais la honte de m'être tue si longtemps, de ne pas lui avoir donné de mes nouvelles vint me prendre très vite à la gorge. Pourquoi? Simplement car l'infime partie d'égo qui me restait m'empêchait de revenir vers lui!

Heureusement, il changea de sujet et en arriva à ma petite fille, ma petite tête blonde, ma princesse, celle qui m'a tenu en vie si longtemps loin des gens que j'aimais et plus particulièrement loin de mon petit frère. Je lui annonçais le prénom de la fillette, espérant que cela le toucherait et lui ferait plaisir. Et c'était l'impression que cela donnait. Mon petit frère avait des étoiles pleins les yeux, il regardait sa nièce comme si c'était le plus beau des cadeaux, ce que la petite Shenan était pour moi. Qu'est-ce que je pouvais être fière et me redresser sur moi même à chaque fois qu'on m'avouait à quel point la petite me ressemblait. Elle était la prunelle de mes yeux et ma seule fierté! Lorsqu'il me tendit, à contre-coeur la photo, je refermais sa main sur celle ci. Puis je lui dis Gardes là! J'avais des tonnes de photos de ma petite chérie, dans toutes les poses. Elle adorait l'objectif d'ailleurs! Mais ce qui me fit le plus plaisir était le fait qu'il aimerait la rencontrer lui aussi. Je sourie alors aux anges et lui dis, surexcitée C'est quand tu veux, elle sait que je suis venue ici et elle t'attend! Elle espère d'ailleurs que je te ramène à la maison maintenant! Puis ne voulant pas le brusquer, je m’empressais de rajouter Mais ne t'inquiète pas, je lui aie bien dit que tu ne sauras surement pas venir de suite, que tu avais ton travail! Je changeais par contre de sujet pour ne pas le forcer du tout Et toi, racontes moi! Quoi de neuf dans ta vie? J'aurais peut être plutôt du dire, raconte moi toutes ces choses que j'ai manquées!