que signifie le terme d'amour pour ton personnage ? → à la fois très peu et plein de choses. ça va de la famille aimante au couple qui dure dans le temps, du vide total, le néant complet qu'on peut éprouver quand on perd quelqu'un qu'on aime. c'est à la fois la chose la plus douloureuse au monde et la seule capable de faire cicatriser les blessures. c'est pas le meilleur des sentiments, mais il nous donne des ailes. c'est une impression de traversée du désert quand la personne qu'on aime apparait devant nous, on a le cœur qui s'assèche, les mains qui tremblent, les jambes qui défaillent, on se sent partir et on maudit la distance qui nous sépare de l'être aimé. voilà, l'amour, c'est ça. c'est fou comme ça fait du bien d'avoir mal à cause de lui.

quel est le statut amoureux de ton personnage ? → en couple ? non, c'est trop réducteur, de parler de couple, même si c'est ça, la bonne définition de deux personnes qui s'aiment. non seulement c'est trop réducteur de parler de couple, mais en plus, ça ne sonnerait pas juste. même si poppy et galvin s'aiment, le duo qu'ils forment est sans doute trop bancal pour parler d'un couple tel qu'on le conçoit. entre les tromperies de galvin et la jalousie maladive de poppy, on s'en sort plus. alors parfois, même s'aimer à mourir, ça sert plus à rien.

quelles sont les préférences sexuelles de ton personnage ? → les deux à fois. ça ne le dérange pas de faire quoi que ce soit avec un garçon, et c'est même déjà arrivé, mais il préfère quand même les filles. disons que c'est moins douloureux... Et même si être avec quelqu'un du même sexe, c'est en général moins prise de tête parce qu'on a pas à se la creuser, la tête, pour savoir ce que l'autre pense (c'est bien connu, les filles sont les êtres les plus compliqués qui soient), ça passe le temps de réfléchir.

comment ton personnage se voit-il dans l'avenir, du point de vue amoureux ? → il n'imagine pas vraiment son avenir s'il n'est pas avec Poppy. Seulement cette dernière n'a pas l'air décidée à lui pardonner et son futur est particulièrement flou en ce moment. S'il avait la certitude qu'elle passerait sa vie à l'aimer inconditionnellement et que cet amour le guérirait de sa peur de s'engager, il irait sans doute acheter une bague à la bijouterie, même s'il ne pouvait pas promettre à Poppy une vie douce et paisible.

« Connard... Sale connard !» J'encaisse l'insulte sans broncher. Après tout, je le sais, que je suis un con, un sale con, un pauvre type, un enculé, un salaud. Seulement, je m'y suis habitué. Ca ne veut pas dire que ça ne me fait plus rien, bien au contraire. C'est un pieu dans le cœur, une balle dans la tête, un coup de godasse dans le bide, tout ça en même temps. Venant de n'importe qui, ça ne m'aurait pas dérangé, au pire j'aurais abandonné là la pouffe sous moi, aurait foutu une dérouillée au salopard et serais revenu terminé mon affaire. Mais pas là. Parce que c'est Poppy, et que Poppy je la frapperais jamais. Je peux juste la regarder partir les larmes aux yeux. « Poppy... Poppy, reviens ! POPPY ! » Je me relève, manque de me casser la gueule en me prenant les pieds dans les draps. Je les attrape et les enroule autour de moi, avant de reprendre ma course. Il faut que je la rattrape, à tout prix, pour lui dire que je l'aime, que je veux pas qu'elle parte et qu'elle me laisse. Il faut que je lui dise que la blonde dans mon lit ne compte pas, qu'elle ne comptera jamais comme elle, Poppy, elle compte. J'aurais jamais dû faire ça, j'aurais jamais dû amener cette fille chez moi, tout en sachant que Poppy avait les clés et pouvait venir n'importe quand. J'aurais jamais dû tromper ma petite amie, surtout. Je dévale les escaliers à la suite de Poppy, complétement nu, pour la voir ouvrir la porte d'entrée à la volée et sortir dehors, sous la pluie battante. « POOOOOPPY ! » J'ai peur. Et j'hurle ma peur dans ce cri que je lui adresse, cette bouteille à la flotte chargée de désespoir. J'ai peur qu'elle me quitte, qu'elle me laisse comme un foutu clebs errant, qu'on a bien voulu nourrir un jour ou deux mais qui fini par nous emmerder plus qu'autre chose. J'ai peur de l'abandon, des bleus au cœur et de l'âme qu'on peut plus soigner autrement qu'à coup de couteau. Là, quasiment nu sur le pas de ma porte, en train de prendre la sauce, je regarde ma petite amie traversé la route comme une furie et frappé à la porte de mon meilleur ami, Lysander. Et j'ai peur. Je crève de peur, en fait. Ma trouille me paralyse, j'ose pas la rejoindre et affronter son regard noyé de larmes, son visage en colère, les insultes qui fuseront inévitablement. J'ai beau être fier, arrogant, lever le poing face au monde et lui refaire le portrait, y a des jours où j'suis aussi inoffensif qu'un chaton, face à ma Poppy. Poppy, reviens, Poppy, j'ai besoin de toi. Poppy, je t'aime, Poppy j'suis rien sans toi. Poppy, j'veux juste toi, Poppy t'est ma lumière et mon oxygène, Poppy me laisse pas crever. J'me laisse glisser comme une loque sur le palier, trempé jusqu'à l'os, dégoulinant de pluie et de colère. A travers le rideau grisâtre j'observe ma Poppy, les épaules secouées par les sanglots, qui attend, attend, attend que son Lysander vienne la sauver de la noyade. J'vois la porte s'ouvrir, Poppy s'engouffrer dans la maison, j'ai à peine le temps d'apercevoir mon meilleur ami posé sa veste sur ma Poppy, posé ses sales pattes de profiteur sur elle. Connard. Raclure. Je sais qu'il est amoureux, cet enfoiré. Ca aussi, ça me fait peur. Qu'elle réalise qu'il vaut mieux que moi, qu'il sera meilleur pour elle. Profite bien de ce moment, Lys', parce que Poppy, elle m'appartient, c'est la mienne et je laisserais jamais un type dans ton genre posé la main sur elle, je laisserais jamais un type comme toi posé les yeux sur elle, la regarder, soupirer son prénom pendant l'amour. Je laisserais jamais ça arrivé, tu m'entends, Lysander ? « LYSANDER ! T'AS PAS LE DROIT, ENFLURE ! T'as pas le droit de me la prendre... » Je laisse les larmes couler sur mes joues, se mêlé à la pluie. Les draps me collent à la peau, je me sens sale, dégueulasse, sans Poppy pour me purifier de toute la noirceur de mon âme déchue. Après plusieurs longues minutes, je me relève péniblement et rentre chez moi, grimpant les escaliers comme un zombie. Je retrouve la blonde, qui s'est allumé une clope en m'attendant. « Alors, tu l'as viré ? C'était qui, cette fille ?» Je réponds machinalement, tout en n'étant plus très sûr de la réponse. Est ce qu'elle m'aime encore ? Est ce que le fait que je l'aime à en mourir suffit pour la faire mienne ? « Ma nana... » La blonde hausse les épaules, écrase sa clope dans le cendrier sur ma table de nuit et s'approche langoureusement de moi. « J'ai eu froid, sans toi. Tu me réchauffes ? » Elle attrape d'une main les draps poisseux qui m'entourent et entreprend de les enlever. J’agrippe sa main plus fort qu'il ne le faudrait, et lui tord le poignet jusqu'à ce qu'elle lâche prise. « Dégage, j'veux plus te voir. Plus jamais. » Mon ton froid semble la convaincre, elle ramasse ses fripes et sort précipitamment de la chambre. J'entends son pas lourd marteler les marches de l'escalier et la porte claque derrière elle. Enfin seul. A nouveau, les larmes, à nouveau, le vide...