Oscar. Oscar et la dame rose. Odeur de fleur, odeur douce. Ca remplit la pièce, suave, tendresse. La main dans ma chevelure, cajolé, aimé. Ma dame rose. Celle qui inspire le réconfort, qui dissipe le froid de la nuit, la peur du noir. Elle caresse dans le sens du poil, elle prend soin de l'indifférent sans nom. Oscar. Tu détruis plus que tu ne construis. T'es né. T'es né à l'envers, t'es né défaillant. Oeuvre ratée, oeuvre déchue. La dame rose, elle prend soin de moi, elle veille à ce que le souffle de vie ne quitte pas mes poumons, elle devient mon réceptif, celle qui veille au grain quand moi, je ne peux plus rien ressentir, quand moi, j'ai que le néant. Ma souffrance, elle sera différente, la douleur de l'esprit, la douleur de l'âme. La douleur physique, mon cerveau, il gobe pas. Boycotté. La dame rose, la belle dame rose, elle sombre, dévorée par des supplices parasites. Mise sur le bas côté de la route, à pourrir en attendant son heure. Elle moisit dans sa chambre à l'autre bout de l'aile du manoir De Saint Pierre comme une pestiférée pendant que le mari, le tendre époux s'envoie en l'air avec l'infirmière de garde. La dame rose, elle crève et l'autre se vide. Je vois, je vois tout. La rage s'enfle, étouffe, détruit tout. J'ai pas d'instinct de survie, on en a pas quand on ne craint pas la souffrance. L'essence, plein la gourde, j'arrose, je vais faire pousser un champs de fleurs, de pâquerettes. La dame rose, elle mérite un feu d'artifice pour rire sur son nuage, dans le ciel. Crac. L'allumette grésille. Etincelle. Un beau boom. Je suis soufflé, viré, plaqué contre le mur. C'est beau le feu qui embrase tout, qui lèche chaque objets pour le dévorer, j'ai l'impression de comprendre la sensation. D'être le feu et l'objet. La rage, la colère, l'essence même de mon esprit disloqué. Ma dame rose, rigole bien de ton nuage, je te divertirai. Enfant turbulent, enfant sadique, enfant de massacre, enfant délinquant, frasques essuyés grâce au mot magique : KACHING KACHING. Rien n'est trop beau pour faire pointer sur le visage de mon géniteur ce regard ancré de désespoir. Pourquoi ? Je le vois dans ses yeux, il ne cesse de se tourmenter. Pourquoi son unique fils est-il si intenable ? Pourquoi est-ce un démon ? Qu'a-t-il raté dans son éducation ? Tout. Il m'a enlevé ma dame rose parce qu'une malade, c'est inutile, c'est moche sur les photos et en plus, ça baise pas, trop faible. Je suis l'ombre sur son tableau et je ne trouverai pas de repos. Le problème quand on laisse la colère prendre possession, c'est qu'elle ne se tarit pas. Les cibles se sont multipliées, mon géniteur reste ma préféré mais les femmes dégustent, les hommes dégustent, tous ceux qui peuvent souffrir, ils dégustent. Je remplace peut-être ainsi ma propre lacune, ma profonde lacune. Empathie, je ne connais pas. Alors j'insuffle aux autres ce que je ne peux moi-même ressentir.

La gifle part, ça siffle dans mon oreille mais j'ai la joue endormie, anesthésiée, je t'observe. Petit oisillon qui s'en prend au gros manitou. Tes gestes brouillons sont inutiles face au néant que mon corps ressent. Tu le sais mais tu ne semble pas l'intégrer. Ta cervelle, utilise-la, femelle ! T'es belle quand tu t'énerve, quand tu hurle même si tu me brise les tympans. Je souris et j'attise ta colère, tu deviens rouge, rouge tomate, rouge rose, rouge sang. T'es ma dame rouge. Rouge comme le sang, rouge comme l'amour, rouge comme la passion, rouge comme la colère. Ton petit poing s'abat sur mon torse me faisant reculer légèrement. « Tu vas te faire du mal, idiote » Je ne ressens rien, tu le sais si bien. Arrête. Tu t'égosille alors il faut que je te fasse taire, ma main serre ton poignet, c'est douloureux, n'est-ce-pas ? Je tord, je serre. Ma dame rouge, je ne ressens rien mais sais-tu les tourments que tu fais subir à mon âme écorchée ? A mon esprit disloqué ? Tu ébranles mes propres prisons, tu m'écartèle de l'intérieur alors que j'ai toujours connu que le néant. Je t'aime pour cela. Je te hais pour cela. Je désire te briser et te préserver. Si je pouvais, je te tuerai sur le champs pour que tu ne sois rien qu'à moi, pour qu'aucun autre que moi ne te souille. Dois-je rappeler que je suis le seul à pouvoir le faire ici ? Te salir, te traîner dans la boue pour t'idolâtrer dans un silence pieux ? T'es ma torture. T'es mon champs de paix. Je lâche ton poignet marqué, c'est signé Oscar. Oscar et sa dame rouge. Tu piges ? Je suis ancré en toi, mes serres sont fermés sur ta carcasse. Tu piges, Billie ? T'es mienne. T'as pas le choix. Je pose mes lèvres sur l'injure que j'ai causé à ton doux et mince poignet. « Je suis désolé » Je ne feins pas, le corps ne ressent rien, ne sourcille pas mais les mots sont sincères, amplement éprouvés, ressentis. « Viens » Je t'attire dans ma toile. T'es bête. T'es belle. Tu viens. Tu vas à ta propre perte, parfois j'ai envie de te secouer, te dire que tu es la plus conne des connes mais au fond, je suis content que tu me suive à chaque fois. Je sais, de toute façon, que je te poursuivrais si t'ose ne serait-ce qu'une seconde me tourner le dos. Je te pourchasserai, Billie. Je le ferais et s'il le faut, tu crèveras avec moi, crever d'amour. Je suis l'ombre derrière chacun de tes pas, ma tendre, ma chère Billie, ma mal aimée, ma dame rouge.

que signifie le terme d'amour pour ton personnage ? →

C'est le glas qui sonne le début de la fin. L'amour. Belle connerie. Grosse connerie. Un tas de ramassis. Pourtant la merde en sachet, il la bouffe maintenant. Billie. Prénom maléfique, prénom maudit. C'est le synonyme de l'amour et tous ses dérivés négatifs. C'est une prison dont on ne sort jamais, dont on ne sort pas vivant. On finit toujours perdant avec l'amour, on en crève la bouche ouverte.

quel est le statut amoureux de ton personnage ? →

Célibataire. En couple. Les deux. Parfois plus l'un que l'autre, parfois aucun des deux. Il a le cul entre deux chaises et le coeur au bord des lèvres. Il s'octroie la liberté de se dire : Donneur d'orgasme mais au fond, bien au fond à droite, il est territoire d'une seule et unique personne.

quelles sont les préférences sexuelles de ton personnage ? →

De la moule et uniquement de la moule. Les frites ? c'est trop gras

comment ton personnage se voit-il dans l'avenir, du point de vue amoureux ? →

Libre, surtout libre ! Avec la laisse de Billie dans la main, docile, au pied. Un sifflement, elle rapplique, obéissante. Claquement des doigts pour lui faire courber l'échine et ouvrir les portes du 7ième ciel. Les cours canins, va falloir commencer dès maintenant. Ca devient urgent !