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 Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all

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Isao T. Morrison

Isao T. Morrison

Masculin ◭ messages : 181
◭ arrivé(e) le : 30/04/2012
◭ âge : 27 ans
◭ statut : Célibataire
◭ études/métier : Photographe humanitaire


MessageSujet: Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all   Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all Icon_minitimeMer 9 Mai - 10:52


Et de cruelles espérances me lancent
des dagues et des lances, en toute innocence.


A force de passer et repasser dans le coin, il est temps que je me gare et que je franchisse le seuil de l’immeuble. Oui, il est temps. Mais je reste assis dans la voiture – garée, tout de même – à regarder les fenêtres de l’immeuble s’allumer les unes après les autres. A des moments différents. Elle a choisi un endroit … sympathique, suffisant pour une princesse comme elle. Mais trop à mon gout. Elle serait apparemment en ménage. J’étais ravi qu’elle ait trouvé quelqu’un avec qui se poser. J’espérais également qu’il ne s’agissait pas ce type avec qui elle était avant que je ne parte. Non, surement que non. Après tout ce temps, il ne devait plus être question de cet homme. Non ? Quel manque de foi en l’amour. Mais ma sœur n’aimait pas ce garçon, j’en reste persuadé aujourd’hui. Même si les souvenirs sont loin, ensevelis sous d’autres souvenirs que la mémoire superpose les uns par-dessus les autres, rendant leurs visibilités moins nettes au fur et à mesure qu’elle ajoute des images par-dessus. Elle préserve du mieux qu’elle peut les souvenirs d’Avery, mais elle n’est pas infaillible, elle se laisse parfois submerger par le flot de souvenir que l’on tente de faire remonter à la surface. Un peu trop et elle mélange les visages, les lieux, l’époque. La mémoire est un lieu instable. Mais au moins, je me souvenais parfaitement du visage d’Avery. Le beau visage, non celui qu’elle m’a offert à mon départ. Elle n’a d’ailleurs pas voulu venir à l’aéroport. La dernière image que j’ai d’elle, c’est son dos me faisant face et ces mots violents qui sont sortis de sa bouche. « Va-t-en Isao... Va-t-en ! ». C’est quelque chose que ma mémoire a marqué au fer rouge dans mon esprit. Cette déception, cette colère, causée par ma faute, par mon départ. Mais j’ai grandi aujourd’hui, j’ai compris. Je n’aurais pas dû penser que me vouloir pour toi seule était égoïste, que tu n’avais pas vraiment besoin de moi. Tu avais besoin de moi, au même titre que les autres, je ne l’ai simplement pas vu. Parce que je vois tout ce qui est loin de moi mais pas ce qu’il y a sous mon propre nez. J’appuie mon menton sur le volant, les deux mains toujours posées sur ce dernier, mon regard toujours levé vers les étages de l’immeuble. Ce soir, j’y vais. Pas question de redémarrer le moteur et de filer comme la dernière fois. L’avant dernière fois et l’avant-avant dernière fois aussi. Tu vaux mieux que ça Isao. Tu as survécu à une maison hantée, tu survivras bien à ta sœur non ? Ben j’avais des doutes, voyez-vous. Un silence radio pendant trois ans, ce n’était pas rien. Bon, allons-y. Je lâche le volant et sors de la voiture. Quand j’arrive dans l’immeuble, je sais sur quel bouton appuyer mais j’utilise celui d’à côté. Je ne sais pas s’il y a une caméra dans leurs interphones. La porte s’ouvre quand une voix demande qui est-ce à laquelle je ne réponds pas. Enfin, je monte les étages pour trouver l’appartement d’Avery. Et si c’était son compagnon qui m’ouvrait ? N’y pensons pas. Mes pas se trainent dans les escaliers, le trajet semble tellement long. Ou trop rapide, je ne sais pas exactement. Mais j’arrive enfin à son appartement et je me tiens devant sa porte, là, les mains dans les poches. Je fais la moue, me gratte l’arrière de la tête. Puis ma main se lève vers la sonnette, mais ne l’atteint pas. Elle dévie vers la porte et frappe. Quatre coups rapides, pause, deux coups plus lents. Une habitude, pas encore perdue. Silence. Puis des pas de l’autre côté de la porte et mon cœur cesse de battre quand c’est elle qui apparait à l’embrasure de la porte. Trois ans. C’était long. Pour elle, pour moi. Trois ans. Les gens changent, mûrissent, grandissent. Pour moi, trois ans passé au soleil, un teint halé, les traits du visage plus anguleux. Pour elle, trois ans passé dans ce pays, le teint toujours aussi pâle et frais, ce visage enfantin dont elle ne semblait pas se défaire, des traits peut-être un peu plus prononcés, les traces de l’âge adulte sur son visage, mais c’est toujours elle. Mais plus le même regard. Un regard éteint, froid. D’où lui venait ce regard ? J’ai arrêté de respirer quand ce regard a croisé le mien. Je n’exprime pas plus qu’elle, parce que je ne sais pas ce qu’elle exprime. Cette situation est dure pour moi aussi. La porte grince tandis qu’elle semble hésiter à ouvrir plus grand ou à refermer la porte. Je respire profondément, retrouvant cette fonction. « Bonsoir Av’y » Infime sourire. Elle ne réagit pas, mais peut-être que la porte va se refermer sur mon nez si parle pas très vite. Je fais un pas en avant, la surplombant au passage. « Je crois que nous avons à parler tous les deux » Je voudrais qu’elle m’invite à entrer, que je ne sois pas forcer de me frayer un passage moi-même. Parce que je n’allais pas repartir si elle me rembarrait. J’espérais qu’elle s’en doutait.


Dernière édition par Isao T. Morrison le Lun 28 Mai - 20:04, édité 1 fois
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Avery J. Morrison

Avery J. Morrison

Féminin ◭ messages : 307
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◭ âge : vingt trois ans
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MessageSujet: Re: Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all   Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all Icon_minitimeSam 12 Mai - 1:01


I'm a wonderin' if she remembers me at all

Je m'ennuie. Je m'ennuie et je tourne en rond dans l'appartement. Plus qu'une semaine, une minuscule semaine et je pourrais enfin retourner au studio de danse. Trois semaines que je ne sais pas quoi faire, que je chausse mes pointes, me fait mal, me décide à les ranger en broyant du noir. Faith passe ses journées en cours ou révise comme une folle pour ses examens qui approchent et ne m'accorde pas réellement d'attention. De plus, elle a rapidement eu assez de me voir toucher à tout chez nous pour tromper mon ennuie qu'elle a fini par passer ses journées à la bibliothèque pour étudier tranquillement. Et donc, je m'ennuie. A chaque minute je maudis Garrett et les péniches qui lui servent de pied, bien décidée à lui en faire baver quand je reviendrais à la compagnie. Si cet abruti ne m'avait pas écrasé le pied au point de le casser, je ne serais pas ici, à me tourner les pouces, à relire toute notre bibliothèque. Avec un soupir, je pioche dans le meuble où nous rangeons les DVD un film, n'importe lequel, et introduis le disque dans le lecteur. Je m'installe dans le canapé, attrape mon paquet de cigarettes et en porte une à mes lèvres, avant de l'allumer et de tirer une longue latte dessus, recrachant au plafond la fumée grisâtre. Je fume tranquillement, tout en regardant Keira Knighteley faire connaissance avec Matthew Macfadyen tout en l'attaquant continuellement. J'avais l'impression que je pourrais m'endormir devant la télé, malgré que j'adorais Pride and Prejudice. Je ne cessais de croiser et décroiser les jambes, hyperactive en mal d'occupations intéressantes. Finalement, lassée, je finis par appuyer mes pieds nus contre le mur, allongée sur le dos, me tordant le cou du mieux que je pouvais pour continuer à regarder mon film. Je joue machinalement avec mes cheveux, les entortillant distraitement sur mon index, quand quatre coups rapides furent frappés à la porte de l'appartement, puis de deux autres, plus lents. Je me fige immédiatement. Il n'y a qu'une seule personne qui frappe de cette façon à une porte. Et je n'avais aucune envie de revoir la personne en question. Je refusais de croire qu'elle pu être là, dans le couloir. C'était impossible, elle était sensée être en Afrique pour encore deux ans, deux longues années qui devaient me permettre de décoléré et de lui pardonner son abandon. Ça me paraissait irréalisable, en vérité. J'avais gardé une rancune tenace contre cette personne pendant trois ans, je ne vois pas pourquoi d'un tout -enfin en deux ans- je me mettrais à ne plus lui en vouloir. Nerveuse, je me rassois correctement sur le canapé avant de me lever et de me diriger vers la porte d'entrée. Je prie pour que ce ne soit pas celui à qui je pense, mais juste un livreur idiot qui s'est trompé d'appartement, ou quelque chose du genre. Avec une lenteur presque insupportable, j'ouvre la porte, redécouvrant après trois longues années d'absence le visage de mon frère aîné, Isao. Il a changé. Enfin non. Pas radicalement en tout cas, il est toujours le même grand homme qu'il était avant de partir. Peut-être un peu plus maigre, plus halé. Mais ses yeux n'avaient pas changés. Toujours aussi francs, aussi chaleureux. Parfois, il m'arrivait de me dire qu'Isao et moi n'avions décidément rien à voir en commun, à part le même patrimoine génétique, bien sûr. Suspicieuse, j'hésitais à refermer la porte et à la rouvrir juste pour m'assurer qu'en réalité, Isao n'était pas là, qu'en réalité, Isao était toujours en Afrique, avec ses petits enfants nécessiteux. Ah, si ça pouvait être ça, la réalité... « Bonsoir Av'y » Je lève un regard froid sur mon frère, refusant de me montrer polie avec lui. Ce serait lui dire, de manière indirecte "je suis prête à faire un pas vers toi, vers une possible entente entre nous". Alors qu'en fait, je suis toujours autant en colère que ce jour où je lui ai balancé mes pointes à la figure. Je reste donc silencieuse, continuant de fixer Isao. Lui avance d'un pas, me regardant de haut -forcément, quand on est très grand...-. « Je crois que nous avons à parler tous les deux » Je ne peux pas m'empêcher d'afficher un sourire méprisant. « Tu sais, je suis en train de me demander si je ne vais pas refermer cette porte sur ton pied, violemment de préférence, pour vérifier si oui ou non je suis en train de rêver. » Je mens, bien sûr, mais en vérité, c'est assez tentant. Il ne faudrait pas qu'il devienne trop insistant, en fait. Si lui est revenu changé de ses voyages, moi je ne suis pas différente de celle que j'étais quand il est parti et j'ai gardé ce caractère d'enfant gâtée. Le genre insupportable. Il pose un regard déterminé sur moi et je devine qu'il ne repartira pas tant que nous n'aurons pas parlé. Je soupire et me recule tout en ouvrant suffisamment la porte pour le laisser entrer. D'un petit geste, je l'invite à pénétrer dans notre appartement. Il s'exécute et je referme derrière lui. Le silence pesant n'est rompu que par le bruit de la porte qui claque. Je me retourne vers Isao, croise mes bras sur ma poitrine tout en évitant de trop m'appuyer sur mon pied blessé. Une nouvelle fois, je maudis Garrett; s'il ne m'avait pas cassé un orteil, je n'aurais pas été à l'appartement aujourd'hui, pile le moment qu'Isao choisi pour me rendre visite et discuter avec moi. Je ne lui propose pas de s'asseoir, j'ai bien l'intention de le renvoyer très vite chez lui, ou chez nos parents, peu importe. Je ne veux juste pas l'avoir dans mon appartement pour l'instant. Alors pourvu qu'on parle en vitesse et qu'il s'en aille. « Tu voulais qu'on parle ? Je t'en prie, commence, Isao. » Je ne sais pas vraiment à quoi je m'attends, dans son discours. J'ignore ce qui l'a poussé à revenir dans sa ville natale, ce qui l'a obligé à quitter sa terre d'adoption; l'Afrique. Mais ça n'a pas d'importance, dans l'immédiat.
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Isao T. Morrison

Isao T. Morrison

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MessageSujet: Re: Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all   Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all Icon_minitimeSam 12 Mai - 21:07


Et de cruelles espérances me lancent
des dagues et des lances, en toute innocence.


Ce fut bien ce que je pensais. Elle hésitait fermement à refermer la porte sur mon nez. J’eus un petit sourire amusé. Bref, parce que je n’avais pas prévu de l’irriter plus que nécessaire. Pas ce soir, non, pas ce soir. Ma simple présence semblait déjà la mettre de mauvaise humeur. Mais à quoi t’attendais-tu Isao, à ce qu’elle te saute dans les bras ? Même avant ton départ elle ne le faisait plus depuis longtemps. Te faisant la tête de plus en plus longtemps. Ici risquait d’être la plus longue de tous les temps. Je ne me départis pas de mon air décidé, pour son plus grand malheur, quand j’avais décidé quelque chose, je n’en démordais pas. Tout comme elle, d’ailleurs. Elle me laissa alors rentrer, à contrecœur. Et moi je découvris l’endroit où elle vivait. J’eus un sourire un peu tordu, parce que je me retenais. Elle n’apprécierait pas ce sourire. J’allais même jusqu’à passer mon pouce sur le coin de mes lèvres pour le masquer un peu. Je fis quelques pas dans la pièce regardant les meubles, la déco. Chic, classe, coloré mais pas trop. Riche. Très riche. Il devait il y en avoir des bibelots inutiles. Mais c'était dans ce genre d’univers-là que je voyais ma sœur grandir et vivre. C’était son milieu à elle. Ma sœur est née princesse, je ne la voyais vivre uniquement que comme une princesse. Ce lieu lui accordait bien. « J’ai toujours su que tu vivrais comme une princesse, les parents m’avaient prévenus mais c’est encore plus beau que leur description du lieu » Je tournais autour du pot c’est vrai. Mais je continuais à laisser mon regard errer sur les lieux, décalé par rapport à la situation actuelle. Comme si je ne voyais pas le regard inquisiteur d’Avery, comme si je ne savais pas qu’elle ne me voulait pas chez elle. Je n’avais pas envie de partir. J’avais envie de rester et de retrouver ma sœur. Mais j’allais avoir besoin de temps. Même si prendre le temps n’était pas dans mes habitudes. Je voulais juste la retrouver, le plus tôt serait le mieux. Je ne suis pas spécialement patient. Je m’appuyais sur le bord de la table à manger, après avoir vérifié qu’elle soutiendrait mon poids, puis croisais les bras, comme elle. Avec le même air dur qu’elle arborait, enfin j’essayais. Je la détaillais, cherchant toutes les différences que je pouvais noter depuis mon départ. Ses traits étaient tellement lisses, comme si elle ne souriait jamais. Trois ans sans sourire, ce serait long tout de même. J’espérais qu’il s’agissait de ces fameuses crèmes lissantes que je n’appréciais pas plus que la richesse de ses lieux. Je préférais encore ça que d’apprendre qu’Av’y ne souriait plus. Je vis sa position, plus appuyé sur un pied que sur l’autre et s’empêchant de changer d’un pied à l’autre. Il me faudrait plus de temps pour comprendre. Je voyais son regard, j’eus mal. « Tu es dure. Froide. » Pourquoi es-tu comme ça Av’y ? Pourquoi as-tu changé aussi fort, aussi mal ? Je me redresse et me dirige vers elle. Je l’accule contre la porte et saisit son menton d’une main, j’ai l’air de chercher quelque chose, c’est ce que je fais. Je cherche. Je cherche Avery derrière le masque. Une façade ça se fissure, se craquelle pour laisser entrevoir la base, le fond de la structure. Avery ne bouge pas. Ne change même pas de regard, d’attitude. Comme si je ne faisais rien. « Il n’y a personne… Je ne peux pas discuter si tu n’es pas là. Tu me manques… » La tristesse vainquit mes traits, laissant tomber le masque. Je ne suis pas froid et dur par nature. Je suis émotif, impulsif. Je libère son menton, elle ne bouge pas d’un pouce. Alors je recule, laissant retomber mon bras. Puis je me détournais et fis le tour de la pièce en regardant sans voir. « Je ne connais pas les mots magiques Av’y. Ils n’existent pas. Je sais que ‘’Je suis désolée‘’ n’est pas suffisant, quand bien même je le répèterais une centaine de fois avec toute la sincérité que je peux donner » En marchant, j’étais revenu devant elle. Je la regarde, las et sincère. Je hausse les épaules et plante mes yeux dans les siens, dénués d’expressions. « Je suis désolée. Désolé d’être parti. » Sans mon Av’y, je ne pouvais rien dire de plus. Ma sœur n’est pas une armoire à glace.
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Avery J. Morrison

Avery J. Morrison

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MessageSujet: Re: Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all   Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all Icon_minitimeMar 15 Mai - 20:44


I'm a wonderin' if she remembers me at all

Je n'ai aucune intention de me montrer aimable, souriante avec Isao. Il doit venir avec l'espoir que je sois restée la même, la gentille petite fille adorable, qui passait son existence dans les bras de son grand frère, qui donnerait sa vie pour lui. Nous étions exclusifs, Isao et moi. Je n'avais jamais aimé, à part Isao. Je ne m'attachais pas, à part à Isao. Du temps où je l'aimais passionnément, je n'avais appartenu à personne d'autre. Je ne voulais personne d'autre, quoi qu'il arrive. Si Isao était mort, je serais entrer au couvent. Il avait fallu attendre les premiers voyages de mon frère et la morsure glaciale de l'abandon pour que je commence réellement à m'éloigner de lui. Et avec ses départs était arrivé Rhett, salaud invétéré, brisé par la fuite de son amour unique. Il ne m'aimait pas, je ne l'aimais pas non plus. Je me contentais de le substituer à l'image d'Isao, sans toutefois parvenir à avoir la même complicité qu'avec mon frère. Nos seuls contacts physiques se résumaient à l'amour. La baise, plutôt. Il n'y avait pas d'amour dans ces échanges, juste le besoin impérieux de deux corps de se vider de leurs pulsions, se libérer de leurs névroses. Et quand Isao était définitivement parti, j'étais devenue invivable, même pour Rhett. Nous avions alors implosés, littéralement, dans les cris et le verre brisé. « J'ai toujours su que tu vivrais comme une princesse, les parents m'avaient prévenus mais c'est encore plus beau que leur description du lieu » Je relève la tête vers lui, le fixant d'un air méprisant. J'avais, au final, très peu de considération pour nos parents. A peu près autant qu'ils en avaient pour Faith. Très conservateurs, ils ne reconnaissaient pas la jeune femme comme ma compagne et s'acharnait à répondre que j'étais célibataire ou en couple avec un homme quand on leur posait la question. Ils avaient sûrement dû raconter cette fable à Isao. En tout cas il ne m'avait rien demandé là-dessus. Et je ne lui dirais rien de moi-même. Je vis Isao s'appuyer sur la table à manger, comme en terrain conquis. Je claquais la langue, agacée. Par mimétisme, il croisa ses bras sur son torse et je détournais le regard, glaciale. « Tu es dure. Froide. » Je levais les yeux sur lui, méprisante. Comment pouvait-il m'accuser d'être une statue de marbre et ne pas se remettre en question, se dire que peut-être, il était la cause de cette dureté ? « Je m'en fiche Isao. Je ne vis plus pour te plaire, c'est fini. » Il ne répond pas, se contentant de quitter sa position et de marcher vers moi, m'obligeant à reculer jusqu'à me retrouver prise au piège entre lui et le mur. Il lève une main et attrape mon menton entre ses doigts. Ses yeux inquisiteurs fouillent mon visage à la recherche de quelque chose, de quelqu'un. Je ne lui laisse rien découvrir de moi. Je suis un bloc de glace, impénétrable, imperturbable. « Il n'y a personne... Je ne peux pas discuter si tu n'es pas là. Tu me manques... » Je reste silencieuse un moment, attendant qu'il me lâche, mon regard de glace fixé sur lui. Il fini par s'exécuter et recule avant de déambuler au hasard dans la pièce. « Je ne suis jamais partie, c'est toi qui vois quelqu'un de différent. » Moyen détourné de lui rappeler qu'il m'a laissée seule ici et que je n'ai pas changé. Je regarde Isao comme si je le découvrais pour la première fois. Puissant, déterminé, obstiné, même. Il semble ne souffrir aucun refus, n'avoir peur de rien. Mais en regardant à travers son masque d'homme sûr de lui, on peut voir sa vulnérabilité. Il a l'air d'être ressorti brisé de ces trois ans là-bas. Heureux d'y avoir été, mais brisé par ce qu'il a vu, brisé par la misère, la famine, la maigreur des enfants... J'avais suivi, mine de rien, les publications de ses photos. Je pleurais à chaque fois. Sans raison, mes larmes coulaient dès que je voyais le travail de mon frère. La vérité, c'est que même si je lui en voulait, il me manquait plus que je ne voulais l'avouer. Seule ma fierté meurtrie et piétinée par les années de rancune tenace m'empêchait de courir me lover contre lui. « Je ne connais pas les mots magiques Av'y. Ils n'existent pas. Je sais que ''Je suis désolée'' n'est pas suffisant, quand bien même je le répéterais une centaine de fois avec toute la sincérité que je peux donner » Une nouvelle fois, je lève les yeux sur lui, mon regard est dénué de sentiments haineux. Juste une légère lassitude. Oui, j'ai envie de me jeter dans ses bras et me laisser bercée, comme avant. Mais non, je ne peux pas. Je n'ai pas le droit, pas tant que je ne lui aurais pas pardonné, totalement pardonné sa fuite. Je me mords la lèvre, puis baisse les yeux, fixant mes pieds. Je fini par relever la tête une dernière fois, le suppliant presque du regard de faire le premier pas vers moi, faire ce pas que je n'ai ni le courage ni l'humilité de faire. J'ai trop haï pour balayer ma colère d'un revers de main. « Je suis désolée. Désolé d'être parti. » J'aimerais tellement le croire... Non, en fait, je le crois complètement, seulement je n'arrive pas à passer outre ma colère et ma rancune. « C'est pas suffisant, effectivement... Mais c'est déjà une avancée par rapport à il y a trois ans... » Je passe une main dans mes cheveux, puis me décide à bouger. Mon pied me fait mal. Pire, mon cœur saigne. Je le contourne et retourne m'asseoir sur le canapé, attrapant sur la table basse mon paquet de clopes. Les mains tremblantes, j'en glisse une à mes lèvres et l'allume, avant de porter ma main à mes yeux. Je la retire mouillée. Stupéfaite, je pose un regard étonné sur Isao, n'ayant pas l'air de comprendre ce qui m'arrive. Je pleure ? Sérieusement ? Mon menton tremble et je détourne le regard. Je ne veux pas qu'il me voit comme ça, faible... Je porte ma cigarette à mes lèvres, la fumant nerveusement, à grandes inspirations. Elle est rapidement terminée et j'écrase le mégot dans le cendrier. Les larmes ont continué de couler sans que je puisse les contrôler. Tant pis pour ma dignité, je n'ai, après tout, aucun secret pour Isao. Me mordant les lèvres, je fini par me tourner à nouveau vers lui, inspirant un grand coup pour me donner du courage. « Comment t'as pu partir comme ça ? Comment on en est arrivé là, toi et moi ? » Je baisse la tête, cachant par un rideau de cheveux mon air désespéré et mes joues humides.
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Isao T. Morrison

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MessageSujet: Re: Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all   Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all Icon_minitimeJeu 17 Mai - 19:05


Et de cruelles espérances me lancent
des dagues et des lances, en toute innocence.


Ses mots à elle fusent et transpercent. Ils font mal. Et même si je le mérite, je ne comprends pas cette dureté. Parce que ce n’est pas uniquement qu’avec moi qu’elle est ainsi, j’en suis persuadé. Les parents m’avaient prévenu aussi qu’elle était différente depuis mon départ. Je jugeais qu’ils devaient m’en vouloir eux aussi, et qu’ils continuaient à favoriser ma petite sœur comme ils savaient très bien le faire à l’époque. Je n’étais pas jaloux. Loin de là, j’avais hurlé mon besoin d’indépendance très tôt dans mon adolescence. Je ne voulais pas de leur favoritisme. Leur amour était étouffant. Si je n’avais rien dit, je n’aurais jamais pu quitter le pays, pas même une semaine. J’ai vu mes parents reporter leur amour sur Avery, en dépit de ne pouvoir contrôler ma vie, ils avaient tenté de le faire avec leur fille. J’étais intervenu aussi, avant qu’il ne soit trop tard pour elle. J’espérais qu’elle ne se faisait pas manipuler aujourd’hui. A première vue, je ne pensais pas. Et la retenue avec laquelle notre mère parlait d’Avery et de son ménage, quelque chose me soufflait que ma sœur ne se laisse pas mener à la baguette. J’ignorais qui elle avait choisi, mais ça ne faisait pas l’unanimité. C’était certain. Je l’observe sans broncher. Je la regarde marcher en boitant légèrement vers le fauteuil. Blessée, c’est bien ce que je pensais. Je la regarde tirer sa clope et j’évite un commentaire désobligeant. Je ne suis pas en position pour la critiquer. Puis elle devait se douter de ma position sur la cigarette. Je ne dis rien, je l’observe. C’est vrai, c’est déjà mieux qu’il y a trois ans. Il y a trois j’étais parti sans demander mon reste, parce que dans mon esprit, elle n’avait pas vraiment besoin de moi. C’était de l’égoïsme pur. « Comment t'as pu partir comme ça ? Comment on en est arrivé là, toi et moi ? » C’est la phrase qui provoque le déclic. Qui me fait enfin bouger. Je n’hésite pas et viens m’assoir près d’elle. J’éloigne le paquet de cigarette au passage. « Viens là » Je n’aime pas la voir comme ça. Je lui ouvre les bras et viens la chercher. Elle me laisse faire et je trouve que c’est bon signe. J’embrasse le sommet de son crâne. « Tu sais bien pourquoi je suis parti Av’y… Je vois plus loin que le bout de mon nez, mais ce qu’il y a juste sous mon nez… » C’était plus facile d’aider un inconnu dans la rue que d’admettre que l’un de mes proches ne va pas bien, qu’il a besoin de toi, ou qu’il te veut juste près de toi. C’était ce que j’avais manqué chez ma propre sœur. La sentir abandonnée contre moi me rappelais des souvenirs lointains. Je ne sais pas pourquoi mais je me sentis bien de l’avoir à nouveau contre moi, sans cette barrière qu’on avait placé entre nous. Je me doutais que cette conversation n’était pas finie mais je dois avouer que je me laissais aller à mon tour. Je profitais de ce répit. J’enfouis mon nez dans ses cheveux respirant son odeur profondément. Des souvenirs d’enfance remontent, une odeur particulière, rappelant des jeux que nous avions enfants, des secrets que nous partagions avant. Raconte-moi un secret, Av’y. Un jeu tout bête. Elle me racontait ce qui la tracassait ce moment-là ou quelque chose qu’elle avait fait ou qu’elle voulait faire et qu’elle n’osait pas dire. Elle se soulageait, ça l’apaisait. Et toi Isao, c’est quoi ton secret. Eh oui. Donnant-donnant. Moi aussi je me libérais d’un poids en lui parlant de ce qui me tourmentait. Mais en bon grand-frère, j’atténuais les choses. Je l’ai toujours trouvé trop petite pour mes problèmes de conscience, les débats politiques, écologiques que je défendais. Qui me travaillait. Ces enfants dans le monde qui n’avait pas la même chance que nous ici, dans cette ville, ne manquant de rien, aimé par nos parents, voulu par eux, avec un accès à l’école. Trop petite pour ça. Ca ne l’intéresserait pas. Je lui parlais de fille et de voyage au loin. Mais déjà à l’époque l’idée de m’en aller vraiment ne lui plaisait pas. Je soupire toujours le nez fourré dans ses cheveux. « Tu m’as manqué, tous les jours tu m’as manqué » C’était là mon secret. Celui de ce moment. Je n’avais peut-être pas personnellement envoyé toutes les lettres et les photos qu’elle avait reçues, mais je n’aurais jamais empêché Yaëlle de les envoyés. J’étais peut-être juste trop lâche pour les envoyer moi-même. Je ne lui mentirais pas si elle me posait des questions sur ces lettres. Nous allons essayer de ne pas nous mentir à présent.
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Avery J. Morrison

Avery J. Morrison

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MessageSujet: Re: Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all   Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all Icon_minitimeMer 23 Mai - 14:58


I'm a wonderin' if she remembers me at all

Isao me rejoint et s'assoit à côté de moi. Je n'ai même pas envie de marquer mon mépris pour lui en m'éloignant de lui. Non, je veux retrouver mon frère, malgré les différents qui nous opposent. Bon, d'accord, différents est un euphémisme. Parler de violentes disputes serait plus correct, à vrai dire. J'étais tellement en colère à cause des départs de plus en plus fréquents d'Isao que j'avais fini par m'éloigner de lui. Et au lieu de me suivre, de me courir après pour comprendre ce qui n'allait plus, mon frère avait préféré partir encore plus souvent, de plus en plus longtemps. Et moi, de m'enfoncer encore plus profondément dans mon mutisme. Mais maintenant, j'aimerais rattraper les années perdues, effacer les disputes et les silences blessants. « Viens là » Il ouvre les bras, j'hésite un peu, mais il m'enlace déjà, me serrant contre lui. Ses lèvres se posent sur le haut de ma tête et je me love un peu plus contre son torse. J'inspire à fond son odeur masculine, tellement familière. Je pensais l'avoir oubliée, depuis le temps que je ne l'avais plus sentie. Ca m'a tellement manqué... « Tu sais bien pourquoi je suis parti Av'y... Je vois plus loin que le bout de mon nez, mais ce qu'il y a juste sous mon nez... » Je ne peux m'empêcher de sourire, à travers les larmes qui continuent de couler silencieusement. C'est vrai qu'Isao a toujours été incapable de regarder ce qui se passait pile sous son nez. Non, en fait, cela ne l'intéressait pas. Il voulait voir qu'au-delà des frontières de notre pays. « Tu as toujours été si aveugle, Isao... » Ce n'est peut-être pas très malin de ma part de lui dire ça, surtout maintenant que nous sommes enlacés l'un contre l'autre, prêts à nous pardonner mutuellement. Mais je suis à peu près sûre que mon aîné ne me répondra pas méchamment. Il ne l'a jamais fait, de toutes façons. Il a toujours été un véritable ange avec moi, palliant au moindre de mes besoins, répondant au moindre de mes désirs. Un véritable chevalier servant, si ce n'est qu'il ne pouvait pas m'épouser comme le ferait le prince charmant. Ma main agrippe la chemise d'Isao et je me serre plus encore contre lui. Je vais finir par me fondre en lui, si ça continue comme ça. « Tu m'as manqué, tous les jours tu m'as manqué » Je tressaille. J'aimerais pouvoir lui répondre la même chose, mais j'ai bien trop de fierté pour cela. Même si c'est la vérité, Isao m'a manqué, à tel point que j'aurais pu en mourir si je n'avais rien eu pour me soutenir. Comme Faith, la danse, le fric que je gagnais grâce au laboratoire... « Je sais...-je déglutie-... Toi aussi, tu m'as manqué... » Je repense à toutes les lettres que j'ai reçues de lui, toutes les photos. J'ai caressé du doigt les mots tracés à l'encre, le relief des lettres rondes sur l'envers du papier. Combien de fois a-t-il écrit ces mots, me disant que je lui manquais, qu'il voulait me revoir vite, très vite. Je ne lui ai jamais répondu, pas une seule fois. Trop fière, trop orgueilleuse. Je ne suis qu'une idiote, une idiote qui préfère détruire sa relation privilégiée avec son frère plutôt que d'admettre qu'il aurait fini par faire sa vie loin de moi. Et sans moi, surtout. Imbécile, pauvre conne... « J'aurais tellement voulu être moins têtue, moins bornée... Tu as eu raison de fuir, finalement. C'était la meilleure solution, j'aurais sans doute fini par t'étouffer sur place. » Je commence à me voir comme une pieuvre immense, ignoble, monstrueuse, qui attrape tout ce qui passe à porter de ses tentacules et les étouffe impitoyablement. Une sorte de Kraken féminin, blond aux yeux bleus, quelque chose comme ça en tout cas. Largement de quoi en dégoûter plus d'un. Je suis presque étonnée qu'Isao ne se dégage pas et ne s'enfuit pas en courant en découvrant le nouveau visage de sa petite sœur, son petit ange adoré, sa petite princesse chérie. A sa place, je ne voudrais même plus me voir, j'effacerais totalement de ma mémoire l'existence de ce monstre horrible qui fut un jour Avery Morrison. Je relève la tête, efface les larmes sur mon visage et embrasse la joue d'Isao. Je repose ma tête contre son épaule, glissant une main fragile et pâle dans la sienne, puissante et bronzée. Si je me trouve immonde, cela n'empêche pas que je veuille, au fond de moi, renouer avec ma moitié, renouer avec ce passé, cette enfance tendre qui m'a tant fait défaut depuis le départ d'Isao.
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Isao T. Morrison

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MessageSujet: Re: Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all   Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all Icon_minitimeVen 25 Mai - 11:20


Et de cruelles espérances me lancent
des dagues et des lances, en toute innocence.


Elle s’abandonne. Baisse les armes. Se laisse aller contre moi. Comme avant. Comme avant. Il était loin le avant. Tellement loin. Avant, c’était il y a plus de trois ans. Quand je revenais régulièrement et non pas de façon disparate, au gré de mes envies, quand je le sentais. Sans penser à l’influence que pourrait avoir mes retours et mes départs sur la vie de mes proches. Je n’ai jamais aimé me sentir enfermé. Quand je rentrais, même si c’était pour Avery, je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir cloîtré, comme si quelque chose ou quelqu’un essayait de m’enfermer. J’ai toujours pensé qu’il s’agissait de mes parents, avant que mes doutes se portent sur ma sœur. C’est ce qui m’avait rendu si peu regardant quand elle avait fait une crise pour l’Afrique. J’ai toujours eu besoin de liberté, qu’on me laisse faire ce que je voulais sans entrave. Temps qu’on me laissait faire j’étais tranquille, mais plus on m’imposait des barrières plus je ruais dans les brancards. Je ne suis pas contraignant, sauf quand il s’agit de mon libre-arbitre. Je fais ce que je veux. Point. Ça a toujours été comme ça. Aujourd’hui encore, c’est ainsi. Sauf qu’aujourd’hui, je le sais et j’essaye de ne pas me braquer directement dans ces moments-là. Je passe ma main sous les genoux de ma sœur pour passer ses jambes au-dessus des miennes pour lui rendre la position plus confortable. Pour la rapprocher encore plus de moi. Tu as toujours été si aveugle, Isao. Au-dessus de sa tête, j’eus un petit sourire crispé. Oui, je sais merci. Je ne répondis pas, c’était inutile. Continuant de se blottir contre moi, elle prit la parole, plus difficilement cette fois. Et les mots qui sortirent de sa bouche traversèrent mon cœur pour l’étreindre de leur puissance. Pas une seule fois elle ne m’avait répondu. Ni décrocher le téléphone pour me parler. Je m’étais fait une raison et je m’étais répété que quelque part, je devais lui manquer. Je sais que je lui ai manqué, comme elle m’a manqué. Mais c’est étrange. Entendre ces mots aujourd’hui, j’ai l’impression que j’avais perdu cet espoir finalement et que je me leurrais en pensant que je lui manquais. Elle me confirmait mon doute et je me sentais tellement bien en ce moment. J’avais douté de cela pendant trois ans, je m’étais fait à l’idée quelque part. Je suis rassuré. Je suis bien. J’embrasse encore une fois le sommet de son crâne. Ecoutant encore une fois ses mots. Elle glisse ensuite sa main dans la mienne et je la sers un peu, lui montrer que je suis là maintenant. Pour de vrai. « J’ai toujours su qui tu es Av’y, je t’ai toujours accepté comme tu es, bornée et têtue. Puis je te rappelle que je ne suis pas mieux » Je ne réponds pas sur l’autre partie de ses phrases. Je ne sais pas si j’ai bien fait de partir. Je ne sais pas si elle aurait fini par m’étouffer si j’étais resté. Je suis juste, parti. Mais peut-être que c’était pour un bien. Avery a toujours été avec moi, pour moi. Je ne pouvais pas ignorer l’adoration dans son regard à l’époque, les accueils chaleureux qu’elle me réservait à chacun de mes retours, les scènes qu’elle me faisait à son départ. Nous étions proches. Trop ? Je ne sais pas. Je n’arrive pas à juger. Nous ne faisions pas grand-chose l’un sans l’autre. Je n’avais pas spécialement de bande d’amis avec qui sortir. J’étais avec tout le monde et personne à la fois. C’est étrange. Et j’ignorais tout de la vie sociale d’Avery. J’ignorais tout de sa vie sentimentale, en tous cas, je n’avais entendu parler uniquement de Rhett. « Je t’aime Avery, je ne sais pas si j’ai eu raison de partir mais cette fois ça y est. Je suis rentré » Je ne lui promets pas de ne plus jamais repartir. Ce n’est pas dans mes possibilités. Je ne peux pas lui faire une promesse que je ne pourrais tenir. Je repartirais, tôt ou tard, je repartirais. Ça c’était certain. Mais je ne lui dis pas. Ce n’est pas le moment. Non, pas le moment. J’embrasse encore son front puis la laisse reposer sa tête sur moi pendant que je pose mon menton sur le sommet de son crâne. Je laisse le silence s’installer un moment, profitant de l’instant. De l’avoir là, dans mes bras. Rien que pour moi. Ça faisait du bien de se retrouver enfin. Quand je repris la parole ce fut pour un tout autre sujet : « Les parents m’ont appris que tu étais en ménage… Par contre, ils n’ont rien voulu me dire de plus et vu la tête de maman, tu dois avoir choisi quelqu’un qui leur déplait… » Mon ton est léger, amusé même. Je me demandais comment elle s’y était prise pour vexer nos parents. En même temps, ce n’était pas si difficile que ça. Conservateurs et traditionnels, avoir des enfants qui leur ressemblaient peu n’était pas une partie de plaisir tous les jours. Vieux jeu, c’était ça. « C’est drôle parce que tu sembles ne manquer de rien, quel genre d’homme as-tu choisis pour les mettre si en colère ? » Mes yeux errent sur l’appartement. Voyant le confort dans lequel elle vivait je me posais vraiment la question. Les parents s’étaient vraiment fermés quand j’avais demandé des nouvelles d’Avery. Je n’ai rien dit spécialement, mais je n’ai pas compris. Je n’ai d’ailleurs pas encore compris.
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Avery J. Morrison

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MessageSujet: Re: Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all   Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all Icon_minitimeDim 27 Mai - 18:14


I'm a wonderin' if she remembers me at all

Je n'avais jamais vraiment réfléchi à ce qui se passerait si Isao revenait, se présentait chez moi comme il l'avait fait aujourd'hui. Ou plutôt, j'avais préféré éviter de m'imaginer mille scénarios possibles, en sachant qu'aucun ne me conviendrait. Je savais d'avance qu'aucune de mes réactions ne seraient à la hauteur de ce que je ressentais, de la colère que j'éprouvais pour lui. Je me voyais lui fracassant un vase sur la tête, le jetant par la fenêtre, lui broyant la main dans le mixer flambant neuf que m'avais offert Faith en voyant mon incapacité à préparer un milk-shake digne de ce nom -ce dont elle raffolait, on pouvait lui faire faire à peu près n'importe quoi avec un milk-shake dans les mains-. Une autre chose me faisait défaut; l'attitude d'Isao face à moi. Serait-il repentant, pitoyable, arrogant, ou au contraire parfaitement indifférent ? Viendrait-il avec la tête du type qu'on a vu la veille, qui vient récupérer son portable, oublié sur la table basse du salon après une soirée télé entre amis ? Peut-être se traînerait-il à genoux devant moi, me suppliant de le reprendre, de l'aimer à nouveau, de lui pardonner. Et parmi toutes les situations qui s'étaient mises en place dans mon cerveau de blonde, c'était le scénario le plus improbable qui s'était manifesté. J'étais restée de marbre, exprimant une colère froide et implacable à travers mes gestes, tandis qu'Isao ne s'était ni étalé devant moi ni n'avait affiché un sourire qui m'aurait été insupportable. Non, il se montrait compatissant, semblant reconnaître son erreur d'il y a trois ans. Je me sentais moins monstrueuse. Il acceptait de prendre sur son dos une partie de ma culpabilité, partageant avec moi ce fardeau. « J'ai toujours su qui tu es Av'y, je t'ai toujours accepté comme tu es, bornée et têtue. Puis je te rappelle que je ne suis pas mieux » J'ai un petit rire, un peu amer. Il a raison. Finalement, nous sommes pareils, lui et moi. A la seule différence qu'Isao est un être indépendant, libre comme l'air, tandis que j'affiche une fausse indifférence, qui cache plus ou moins bien le fait que j'aie besoin qu'on me prenne la main. « Je t'aime Avery, je ne sais pas si j'ai eu raison de partir mais cette fois ça y est. Je suis rentré » Je soupirais de satisfaction. Oui, il était là, il était rentré, je le sentais contre moi, je sentais sa chaleur réconfortante, la forme de ses bras autour de moi, j'entendais son coeur qui battait dans sa poitrine. Et ce son était le plus merveilleux du monde. Je sens ses lèvres sur mon crâne, puis son menton. Il est rentré, il est vivant, bien vivant, et Dieu qu'il m'avait manqué. J'allais pouvoir pleurer trois ans de larmes sans avoir à supporter les questions inquiètes de Faith. Elle paniquait pour rien dès que ça me concernait. J'aimais cette femme, du plus profond de mon coeur. Je ne vivais, respirais, bougeait que pour elle. Mais à la différence de mon frère, elle ne me connaissait pas sur le bout des doigts. Isao, lui, avait l'habitude de ces crises de larmes qui survenaient à intervalle régulier, environ tous les six mois. Je passais un temps considérablement long à tout encaisser, les bons comme les mauvais coups, et un jour, quelque chose faisait déborder le vase et je me déversais de longues heures contre l'épaule bienveillante de mon frère. « Les parents m'ont appris que tu étais en ménage... Par contre, ils n'ont rien voulu me dire de plus et vu la tête de maman, tu dois avoir choisi quelqu'un qui leur déplait... » Je me mords violemment la langue pour étouffer le cri qui menaçait de m'échapper. Je me raidis en même temps, et Isao doit le sentir. Il est visiblement amusé par la réaction de notre mère. « C’est drôle parce que tu sembles ne manquer de rien, quel genre d’homme as-tu choisis pour les mettre si en colère ? » Une grimace méprisante sur le visage, je me dégage de l'emprise de mon frère, attrape mon paquet, sort une cigarette et l'allume, avant de croiser les bras sur ma poitrine, ma clope entre les lèvres. Je sens mes épaules se contracter, les muscles de mon cou se bandent. Je fume nerveusement, à grosse bouffée. Agacée, j'attrape ma cigarette entre mes doigts et passe ma main libre dans ma masse de cheveux. Pourquoi faut-il qu'il ramène ce sujet sur le tapis ? On ne pouvait pas se contenter de rester là, à parler de choses banales ? Il y a mille autres choses dont on aurait pu parler, mais non, il avait fallu qu'il parle de ça. De Faith et de nos rapports tendus avec mes parents. « C'est elle qui t'as dit de me parler de ça ? De me convaincre que ce qu'on faisait était mal ? Anti-chrétien ou quelque chose du genre ? J'y crois pas qu'elle t'utilise comme ça alors que tu viens de rentrer... » Je suis en colère contre ma mère qui manipule Isao pour me détourner encore une fois de Faith, je suis en colère contre Isao qui se laisse avoir par le jeu mesquin de ma mère, je suis en colère contre moi parce que je n'ai pas encore été capable d'entériner mon choix auprès de mes parents et de leur faire comprendre que définitivement, c'est Faith que j'ai choisi, que j'aime. « Tu sais quoi ? Elle est furieuse parce que je suis amoureuse d'une femme ! Cet appart', je le partage avec une femme et ça, elle le supporte pas ! Elle peut pas comprendre comment c'est possible, c'est contre-nature pour elle. Ou alors elle pense que c'est juste une passade, que ça passera et que je retrouverais la raison, le plus rapidement possible ça l'arrangerait. Comme t'es parti, elle s'est mis en tête de me marier très vite et de voir fleurir les petits-enfants ! » Je meurs d'envie de détruire le visage hypocrite de ma mère. C'est la triste vérité, pendant les six mois qui ont suivi ma séparation avec Rhett et pendant lesquels j'étais avec Maxence, jolie blonde qui écoule maintenant mon crystal, elle n'a eu de cesse de me présenter les fils de ses amies, tous étudiants brillants dans leur domaine, affreusement plats et lisses, fades à souhait. J'avais préféré me taire sur ma relation avec Max mais dès le début de mon histoire avec Faith, en voyant que ça risquait de durer plus longtemps que six mois, je l'avais mise au parfum. J'avais cru la tuer sur place, en voyant le visage cramoisi qu'elle m'avait présenté. Mais finalement la vieille garce avait survécu et entretenait depuis une vendetta assidue contre Faith. Je ne l'avais plus vue depuis presque deux ans. Et voilà que maintenant elle utilisait mon frère pour nous attaquer encore une fois. Quelle pauvre conne... Je tire une dernière taffe sur ma cigarette et écrase le mégot dans le cendrier, avant d'en tirer une autre du paquet sous le regard désapprobateur d'Isao. Qu'il ne vienne pas me faire une remarque là-dessus, pas après qu'il m'ai parlé de la colère de maman avec un air innocent.
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MessageSujet: Re: Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all   Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all Icon_minitimeLun 28 Mai - 13:20




Directement après les cours, je m'étais rendue dans mon petit atelier, sans même repasser par la maison. Je savais qu'Avery y était, et je n'avais pas envie qu'elle me voit repartir à peine rentrée. J'en avais pour une bonne heure à finaliser et relancer une nouvelle production, et j'avais envie de prendre mon temps, de faire les choses bien. J'ai rendez-vous ce soir avec l'un de mes revendeurs pour lui filer de la came neuve et pour récolter l'argent attendu. Il m'avait annoncé fièrement que tout avait été vendu. Tant mieux. C'est bientôt l'anniversaire d'Avery, et je compte lui faire un beau cadeau. Un voyage, un truc du genre. Qu'on se barre toutes les deux, je sais pas encore où, pour une semaine. On a jamais voyagé, elle et moi. Je nous imagine pourtant si bien, toutes les deux, à vivre dans une bicoque au bord de la plage, à se nourrir de conneries, défoncées, les doigts de pieds en éventail, un paréo noué autour de la taille. Je la regarderai danser, on fera l'amour, je me plaindrai de ma peau pâle qui ne bronze jamais. Ouais, ça me paraît être un bon cadeau.

Dans l’ascenseur pour remonter vers chez nous, j'inspectai mes doigts et mes cheveux dans le miroir. Aucun signe ne doit me trahir. Il suffit d'une tâche, de résidus de poudre ou autre, et elle pourrait avoir des soupçons. Je veux pas la décevoir. Elle ne sait pas ce que je trafique, je lui dis toujours avoir un cours supplémentaire, une course à faire ou un truc du genre. Et elle me croit. Parce qu'elle m'aime. Parce qu'elle a confiance en moi. Souvent, j'me sens même coupable. Mais si je faisais pas ça, on aurait pas cet appart', le frigo serait pas plein, et j'me sapperai en fripes. Alors on va dire que j'me réconforte comme je peux; je fais ça pour notre bien. Après, ouais, évidemment, j'aurais pu trouver un petit boulot, faire la serveuse, vendre des journaux ou travailler dans une boutique de prêt-à-porter, mais ça serait trop d'investissement à mon goût. Là, je n'ai qu'à descendre à la cave, allumer la petite ampoule miteuse qui trône au plafond, et mettre en oeuvre le savoir que j'ai acheté pour plusieurs dizaines de milliers de dollars.

Arrivée devant la porte d'entrée, j'entendais des voix au travers. Fronçant les sourcils, je collais mon oreille à la porte, distinguant une voix masculine que je ne connaissais pas.

_Je t'aime Avery, je ne sais pas si j'ai eu raison de partir mais cette fois ça y est. Je suis rentré.

Écarquillant les yeux, je reculais d'un pas. Effrayée, effarée, je passais une main dans mes cheveux, me passant en tête tous les pires scénarios possibles. Elle me trompe ?! M'a -t-elle déjà trompée ? C'est qui, ce mec, d'où il sort ? Putain. Et elle ose le ramener chez nous. J'peux pas le croire. Je comprends pas. Tout se passe bien, en ce moment, pourtant... on a fait l'amour hier soir, et c'était super. Elle s'était endormie, la main sur mon sein, et je m'étais même réveillée dans ses bras. Je comprends pas. Je l'aime, putain, je fais tout pour elle, tout, jusqu'à risquer de me retrouver en taule, et elle me trompe avec le premier venu ? C'est pas possible, putain, c'est pas possible. C'est qui cet espèce d'enculé qui ose essayer de me prendre ma femme ? Je tremble. Je sais pas qui tuer en premier. Je sais pas si j'oserai foutre une baffe à Avery; risquer de blesser son si joli visage me fait mal au coeur. Mais cet enculé, par contre...

Ouvrant la porte d'un grand coup sec, je me retrouve face à cet inconnu, grand, baraqué, une barbe mal rasée, les cheveux en pétards. Un bel homme, en plus. Putain. Sans rien dire, je m'avance et lui colle mon poing dans la figure. Puis, je m'avance précipitamment vers Avery et lui empoigne le bras, ignorant la cigarette qui trônait entre ses doigts.

_Qu'est-ce que tu fous Avery putain ? C'est qui ce connard ?!

Je tremblais encore. L'adrénaline, sûrement. Je sais pas trop ce que je fais si ce mec est réellement un amant. Qu'est-ce qu'il pouvait être d'autre, après tout ? Je sentais les larmes me monter aux yeux, et mes jambes flancher petit à petit. J'avais envie de mourir. Je ne pensais pas qu'elle était si malheureuse à mes côtés; malheureuse au point d'avoir besoin d'aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs. Avec un mec, en plus. A croire que je l'ai dégoûtée des femmes. Je me sens mal, je sens la bile me monter, et ce type, là, ce grand type, ce connard, qui nous observe comme si on était des extra-terrestre. Je lui refouterai bien mon poing dans la gueule, une fois encore, rien que pour oser regarder ma moitié de la sorte. Elle est mienne, à moi, rien qu'à moi, et rien n'y personne ne me la volera.
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Isao T. Morrison

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MessageSujet: Re: Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all   Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all Icon_minitimeLun 28 Mai - 20:00


Et de cruelles espérances me lancent
des dagues et des lances, en toute innocence.


Sans que je ne vois la chose arriver, elle se raidit, se tend et s’éloigne. Je ne comprends pas vraiment. Elle semble furieuse tout d’un coup. Pour le coup, j’en veux aux parents de ne pas avoir voulu me parler. J’aurais dû insister. Visiblement, j’aurais dû. J’aurais ainsi évité de mettre les pieds dans le plat sans aucune subtilité et les choses se seraient peut-être bien passées ? Aucune idée. Je me tourne vers elle pendant qu’elle prend la parole, agacée et méprisante. Comment ça j’étais manipulé par maman ? A peine avais-je prononcé le nom d’Avery qu’elle s’était refermée et qu’elle m’avait rembarré avec un simple : « Tu règleras ça avec ta sœur » Je pensais à une dispute fraiche. Elles ne se sont jamais très bien entendues, maman et elle. Ce, depuis que ma sœur était entrée dans l’adolescence et que maman n’a plus eu le pouvoir d’habiller sa fille comme elle le voulait. J’avais assisté à leurs échanges sans jamais m’en mêler. Je n’allais pas commencer ce soir-là. Mais visiblement, c’était bien plus qu’une querelle de femmes. Ses mots me faisaient peur. Comment ça, pas chrétien ? Qu’est-ce qui était mal ? Plus elle parlait, plus je m’inquiétais et plus je me figeais. Et quand elle me balança comme ça, qu’elle aimait une femme, sans prendre de gants, je la regardais avec des yeux ébahis. L’information ne percutait pas. Aimer une femme ? Qu’il y a-t-il de mal à aimer une femme. Beaucoup de fille s’aiment, elles se baladent mains dans la main s’appelant « sœurs » ou « moitié » ou « meilleures amies ». Les femmes ont toujours été plus démonstratives que les hommes c’était bien connu. En quoi cela pouvait-il… Aimer. Aimer comme… Aimer ? Aimer, aimer ? Je fixais Avery pendant que l’idée faisait son chemin. Mon Dieu, j’étais parti dans un monde parallèle ou quoi ? Wouah. Je sentais vraiment les trois années passées loin d’ici. Je baissais les yeux pour ne pas qu’elle lise tout le combat intérieur qui me submergeais à l’intérieur. Je fixais la table basse sans la voir, sans avoir l’air d’être là. Je ne suis pas là. Je ne suis plus là. Aimer. Dans le sens aimer. En ménage, avec une femme. Il faut que je reconnecte une à une les connexions. Qu’est-ce que je pensais des couples gays en fait ? Rien. Rien en fait. Ça m’était égal. Et qu’est-ce que je pensais de ma sœur en couple avec une femme ? Blanc. Vide. Nada. Comme si ça m’avait effleuré l’esprit un jour. Je suis partagé. Entre l’éducation traditionnelle que j’ai reçue de mes parents et la vie que je m’étais forgée sans eux. Y’a rien à faire. Vous avez beau être pour la liberté d’expression, libre d’aimer qui on veut, libre de choisir sa sexualité. Mais quand ça touche quelqu’un de votre famille, il y a des principes, votre éducation qui remonte. Nos parents sont d’une génération peu tolérante. Nous avons tous les deux été élevés selon leurs principes. Rien à faire. Je suis marqué quelque part par cette éducation. Je ne peux pas le nier. Je reste paralysé, tétanisé. Je n’entends même pas la porte s’ouvrir et les pas se rapprocher furieusement vers nous. Je ne vois rien venir. Même pas la silhouette qui se plante devant moi et encore moins le poing qui me percute le visage. Je ne sens que la douleur. Décharge électrique qui me réveille et me traverse de part en part. Eh merde. Mes yeux papillonnent un moment. Les connexions remises. Je vois Avery debout, une clope en main et empoignée par une femme aussi furieuse que paniquée. Mon Dieu vous plaisantez ? J’avais devant moi la femme en question, élue du cœur de ma sœur et qui… venait vraiment de me foutre un pain ? Je passais une main sur ma mâchoire un peu douloureuse. Je ne prononce toujours pas un mot. J’ai peur de ce qui va sortir de ma bouche si je l’ouvre en fait. Je lève les yeux sur les deux filles. L’une me foudroie du regard, l’autre me regarde bizarrement. Quoi, je ne suis pas un mort-vivant non plus. Ou peut-être que si. Je baisse à nouveau les yeux, qui tombent sur le paquet de cigarette et le briquet. Je me penche, les attrapes et me lève, filant loin du poing menaçant de la brune qui n’hésiterait sûrement pas à recommencer, même si je n’avais pas compris pourquoi elle m’avait frappé. Pour me remettre les idées en place peut-être ? Je suis toujours dans un état second. D’ailleurs, je suis en train de m’allumer une clope alors que je ne fume pas. Je crois que je n’ai jamais touché à une clope. Un joint peut-être. Oui, si. Mais une clope non. Je ne suis pas un fumeur. Ma main tremble sur le briquet, je n’allume pas ma clope du premier coup. Ça m’agace, mes traits se durcissent. Une fois fait, je dépose le briquet sur un meuble et tire une fois, deux fois, sur la cigarette. Je tousse. C’est dégueulasse. Je grimace. J’ai jamais fumé et voilà que je commençais. Ridicule. Ridicule. Un sourire déchire mon visage. Un rictus plutôt. Puis je me mets à rire. Mais pas normalement. Je ris et je ne sais pas m’arrêter. Je me tourne vers les deux femmes qui me regardent sans comprendre. Je regarde Avery, en riant. « J’ai jamais fumé une seule clope de ma vie » Justification de merde. C’était tout ce que j’avais en stock. Puis je vis son expression, et je me tus. Comme ça, brusquement. Je sentais que j’étais furieux, ça finit par se lire sur mon visage. Furieux de n’avoir rien su. Furieux d’avoir ignoré ça, ça faisait combien de temps qu’elle avait fait son coming-out ? Elle comptait me le dire un jour ? Si je n’étais pas rentré, l’aurais-je appris seulement ? Pourquoi elle m’annonçait ça comme ça ? Comme si j’étais au courant, comme si ça coulait de source ? C’était quoi cette bombe qu’elle venait de me lâcher ?! Je ne m’approche pas. Je préfère rester là, à l’autre bout de la pièce. « Non mais qu’est-ce qui te prend ? Tu comptais me l’annoncer quand ?! Dans deux ans ?! Quand je devais rentrer ?! Pourquoi tu fais ça ?! Pourquoi tu me lâches l’information comme ça, comme si je savais, comme si j’avais toujours su ?! Putain de merde, Av’y ! Tu avais trente-six mille façon de me le dire et c’est comme ça que tu m’annonces tu as choisi une femme pour partager ta vie ?! Merde Av’y ! Je n’étais même censé être rentré, pas avant deux ans et j’avais signé pour rester encore quelques années de plus ! Sans nouvelles de toi et sans déclic je ne serais peut-être pas revenu avant dix ans, et tu ne comptais rien me dire ?! J’aurais pu encore passer dix ans sans savoir ?! A quoi tu pensais ?! A quoi tu joues ?! Et ta façon de me lâcher ça ! Je ne me suis pas fait manipuler, je n’ai pas été envoyé ici pour te sermonner. Les parents ne parlent pas de toi Av’y, ils n’ont pas voulu me dire un seul mot sur toi ! Comment j’aurais pu savoir ?! Je... Merde ! » Il s’agit là d’un homme qui perd ses repères. Ce qu’il pensait être vrai s’avère en réalité erroné. Il doit revoir complètement la vision qu’il a de sa sœur, son repère, la seule stabilité qu’il avait dans sa vie. Ce mythe, il vient de lui exploser à la tronche. Comme ça. Boum. Je n’ai jamais cessé d’aimer ma sœur. J’ai toujours considéré qu’elle seule méritait mon amour, mon attachement et ma fidélité. Et j’avais cette désagréable impression d’avoir été trompé. Manipulé. Comme si on m’avait menti toutes ces années. Depuis combien de temps Av’y ? Depuis combien de temps suis-je dans l’erreur ? Depuis combien de temps j’aime une femme qui n’est pas celle que je pensais être ? Amour fraternel, certes mais Av’y est la seule femme à qui je peux dire je t’aime en le pensant. Ça n’allait pas arranger mes problèmes à ce niveau. Ooh ça non. Mon regard se vide, quitte Avery, erre sur le sol. Tout calme après avoir hurlé sur ma propre sœur. Perdu, penaud. Je tire une fois encore sur la cigarette. La fumant jusqu’au bout, même si elle a un gout écœurant. Dégueulasse. Vraiment dégueulasse. Puis mon regard se relève, jauge la jeune femme que j'avais du mal à qualifier comme la petite amie de ma sœur. Grande, brune, jolie, amoureuse. On va ignorer le dernier terme encore un moment. « Tu pourrais m'expliquer pourquoi tu m'as frappé au fait ? » Je ne lui demandais pas son nom. Je ne lui demande pas d'où elle vient, ni comment elle a rencontré ma sœur. Je suis pas sûr d'avoir envie de tout savoir maintenant. Je faisais comme s'il s'agissait d'une personne banale sans lien précis avec Avery. C'était plus facile comme ça. Ça viendrait plus tard. Laissez-moi accuser le choc comme il se doit.
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Avery J. Morrison

Avery J. Morrison

Féminin ◭ messages : 307
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MessageSujet: Re: Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all   Avery&Faith | I'm a wonderin' if she remembers me at all Icon_minitimeMer 30 Mai - 20:20



I'm a wonderin' if she remembers me at all

J'ai encore du mal à croire qu'elle ai osé se servir d'Isao pour nous atteindre, Faith et moi. Je sais parfaitement que ma mère défend bec et ongles ses valeurs et qu'elle est prête à n'importe quoi pour assurer la pérennité de ses convictions. Depuis que nous sommes tout petits, Isao et moi, elle s'acharne à faire de nous de bons chrétiens, dans la norme, en phase avec sa vision personnelle de la société. Elle aurait aimé qu'Isao fasse médecine, tandis qu'elle me trouverait un mari, un type bien, peut-être avocat, issu d'une famille fortunée. Je serai vite tombée enceinte, une fois, deux fois, puis trois ou quatre et pendant ce temps-là, Isao aurait terminé son doctorat et serait devenu un brillant chirurgien. Le dimanche, on se serait tous retrouvés chez maman pour le déjeuner et j'aurais entraîné toute ma petite famille vers 17h, en prétextant que ma dernière-née ne pouvait pas faire sa sieste ailleurs que dans son berceau, chez nous. On se serait sûrement cru en 1960, ou pas loin. Si je devais me plier à cette vie aujourd'hui, je la haïrais avec toute la force dont je dispose. Je serai incapable de la supporter, de m'occuper de quatre mômes et surtout de vivre avec un homme. J'aime trop la liberté dont je dispose maintenant et j'aime trop Faith pour accepter de tout lâcher du jour au lendemain et devenir mère au foyer. Même si on me payait cher, très très cher, je ne laisserais pour rien au monde la vie que je mène. J'y tiens beaucoup trop pour en changer. C'est pour ça que je déteste ma mère et ses traditions stupides. A chaque fois que je l'ai vue, j'ai pu voir le regard désapprobateur qu'elle posait sur mon ventre désespérément vide, mon annuaire gauche vierge de bague et ma main tenant fermement celle de Faith. Mon père était un poil plus laxiste et aurait accepté que j'ai un emploi. Mais c'est tout. Tu parles d'une liberté. J'en arrive à comprendre Isao et son désir de partir, en dehors du fait que je me considère comme une nuisance pour mon frère. Mais maintenant, c'est l'éducation conservatrice que je maudis, en voyant le regard vide d'Isao. Il a l'air complètement paralysé par mes révélations, sans savoir comment réagir. Ca aussi, je peux le comprendre. A peu près n'importe qui serait un peu choqué en apprenant que quelqu'un de sa famille est gay. Mais quand on vit dans l'idée qu'être homo', c'est brûlé en Enfer, il y a de quoi se poser des questions, même si après avoir quitté nos parents on se forge notre propre opinion. Mais quand on découvre que notre petite soeur couche avec une femme, notre expérience personnelle ne compte plus. Je m'apprête à faire un pas vers mon frère, une main en avant pour le rassurer, lui dire que c'est pas grave, que ça change rien à notre complicité, celle d'avant et celle de maintenant. Mais je suis prise de court par une furie brune qui se précipite sur Isao avant de lui expédier son poing dans la gueule. Bien sûr, c'est Faith. Je n'ai pas le temps de m'interposer entre elle et Isao que déjà elle se retourne vers moi et attrape mon bras. La douleur me fait lâcher ma clope qui s'écrase au sol, sur le parquet blanc. « Qu'est-ce que tu fous Avery putain ? C'est qui ce connard ?! » La douleur dans sa voix me coupe momentanément le souffle. Qu'est-ce qui lui prend, pour entrer comme une tornade et se mettre à frapper mon frère ? Je scrute son visage. Clairement, c'est de la peur que je peux lire dans ses yeux. C'est aussi elle qui lui fait serrer si fort mon bras. Je l'oblige à me lâcher et pose ma main sur sa joue, plongeant mes yeux dans les siens, d'un bleu éclatant. Je l'embrasserais bien, mais sous le nez d'Isao, qui vient de s'en prendre une et qui n'a pas l'air d'avoir encore bien assimilé la situation, ça ne me paraît pas très malin. Je me contente de caresser la peau douce de son visage. Comment je vais lui expliquer qu'il s'agit de mon frère ? Je ne lui avais jamais parlé d'Isao et mes parents avaient soigneusement éviter le sujet quand nous les avions rencontré. « C'est mon frère, Isao... » Je sais bien que ça ne suffira pas, qu'une fois qu'Isao sera parti, je serais obligée de lui donner une explication valable. Mais en attendant, ça fera l'affaire. Je ne peux pas gérer la colère de Faith et l'incompréhension d'Isao. Les yeux de Faith dévient vers Isao et le foudroient du regard. Je me tourne à mon tour vers mon frère et le dévisage. Il a l'air complètement ailleurs, complètement déconnecté. Puis d'un coup, il fait volte-face et attrape mon paquet avant d'en allumer une. Bah tient. Un évident sourire de satisfaction étire mes lèvres lorsqu'il se met à tousser avec une grimace de dégoût. Ca t'apprendras. Et puis il se met à rire tout seul. Je jette un coup d'oeil à Faith, qui fait de même. Nos regards se croisent et je crois qu'on pense à la même chose. Il est fou. Pas d'autres explications possibles. « J'ai jamais fumé une seule clope de ma vie » Ouais... Et puis son expression change. Cette fois, il a l'air d'avoir complètement compris ce que je lui ai dit tout à l'heure. « Non mais qu'est-ce qui te prend ? Tu comptais me l'annoncer quand ?! Dans deux ans ?! Quand je devais rentrer ?! Pourquoi tu fais ça ?! Pourquoi tu me lâches l'information comme ça, comme si je savais, comme si j'avais toujours su ?! Putain de merde, Av'y ! Tu avais trente-six mille façon de me le dire et c'est comme ça que tu m'annonces tu as choisi une femme pour partager ta vie ?! Merde Av'y ! Je n'étais même censé être rentré, pas avant deux ans et j'avais signé pour rester encore quelques années de plus ! Sans nouvelles de toi et sans déclic je ne serais peut-être pas revenu avant dix ans, et tu ne comptais rien me dire ?! J'aurais pu encore passer dix ans sans savoir ?! A quoi tu pensais ?! A quoi tu joues ?! Et ta façon de me lâcher ça ! Je ne me suis pas fait manipuler, je n'ai pas été envoyé ici pour te sermonner. Les parents ne parlent pas de toi Av'y, ils n'ont pas voulu me dire un seul mot sur toi ! Comment j'aurais pu savoir ?! Je... Merde ! » Je tressaille sous l'attaque et les cris d'Isao. Faith a certainement dû me sentir sursauter. Ma main a glissé de sa joue et s'est machinalement accrochée à celle de ma petite amie. Je me sens mal. J'ai pas l'impression d'avoir menti à Isao. C'est vrai, après tout. Je ne lui ai jamais dit que j'étais avec un homme, que tout se passait très bien, qu'on allait se marier. Je ne lui ai juste jamais donné de nouvelles, jamais dit ce qui se passait vraiment dans ma vie. Bon Dieu, si je devais, par-dessus tout ça, lui dire que je fabrique du meth dans une caravane en dehors de la ville... Il me tuerait, littéralemment. Je serre les dents et détourne le regard, me concentrant sur un motif du t-shirt de Faith. Je n'ai pas envie d'affronter son regard colérique maintenant. Pas devant Faith en tout cas. C'est Isao et moi que ça regarde, elle n'a pas a être mêlée à nous disputes idiotes. Je me penche un peu, embrasse sa joue puis vient nicher mon nez dans son cou. « Chérie, ça t’ennuierais d'aller dans la chambre, ou dans la cuisine ? Et puis tu reviens de la fac, t'as peut-être envie de prendre une douche, non ? » Bon, d'accord, ça se voit comme le nez au milieu de la figure que j'essaie par tout les moyens de l'éloignée d'Isao. Mais je préfère encore manquer de subtilité plutôt que de lui imposer ça. J'embrasse ses lèvres avant de me détacher d'elle et de faire face à Isao. « Tu crois que j'ai décidé ça sur un coup de tête, juste parce que j'avais envie, hop, je l'ai fait ? Ça marche pas comme ça Isao et tu sais aussi bien que moi qu'avec les hommes, ça n'a jamais marché. Y a qu'à voir comme ça s'est terminé avec Rhett pour deviner que j'arriverais jamais à avoir une relation normale avec eux. Et puis merde, je suis heureuse avec elle, je vois aucune raison de changer ma situation. Je l'aime, okay ? JE L'AIME ! » Je passe une main dans mes cheveux blonds et jette un coup d'oeil à Faith, toujours là. Bon, j'ai hurlé... Tant pis. Je recule d'un pas et passe un bras autour de sa taille, posant nonchalamment ma main sur la hanche de Faith. Nouveau baiser, plus appuyé celui-là. Je me fous de la présence d'Isao. Je veux lui montrer que quoi qu'il dise ou fasse, ça ne changera rien au fait que j'aime passionnément Faith et je n'ai pas l'intention de la quitter, jamais. « Maintenant, si ça te plaît pas, c'est pas moi qui t'ai demandé de rentrer, je n'ai pas été te chercher au fin fond de l'Afrique et je ne t'y ai pas envoyé non plus. Si t'étais resté ici, tu tomberais peut-être moins des nues. Ici aussi, y a des crève-la-dalle, des malades du sida et des gosses qui vont pas à l'école. T'as juste à traverser le Rio Grande et t'auras un monde de misère à tes pieds. En attendant, nous on fait nos vies. » Je coule un regard à Faith, cherchant quelque chose dans ses yeux. Peut-être de l'assentiment, une confirmation que j'ai raison de faire ça, de m'emporter contre mon frère. A vrai dire, je suis terrifiée à l'idée qu'Isao me rejette après ça, et la peur me rend agressive. J'ai tout aussi peur de le faire fuir, à trop l'attaquer. Mais je n'ai jamais réussi à réagir autrement, selon le bon vieux principe "la meilleure défense c'est l'attaque". Peut-être une autre séquelle de l'éducation de mes parents. On ne reste pas terré dans son trou à geindre, on se relève fièrement et on se lance dans la bataille avec deux fois plus d'ardeur. J'ignore totalement comment annoncer quelque chose comme ça avec douceur, délicatesse. Je n'aime pas m'asseoir dans un canapé et discuter calmement. Avec mes parents, j'en ai été incapable. J'ai traîné Faith derrière moi, qui freinait des quatre fers, persuadée que ce n'était pas une bonne idée de faire comme ça. Quand j'y repense, je ne lui ai jamais demandé comment elle avait choisi d'annoncer son homosexualité à ses parents, à ses frères et soeurs. En vérité, je ne les ai jamais rencontrés. Ils ne doivent même pas connaître mon existence... Je relève les yeux sur Isao, me mordant les lèvres. « Excuse-moi... J'aurais pu t'appeler, c'est vrai. Mais j'en avais pas envie. Je ne voulais plus te parler ni te voir, alors je n'avais aucune raison de t'appeler, toute joyeuse -je lâche Faith et agite mes mains pour mimer la joie- pour t'inviter à prendre le thé et en profité pour te présenter ma compagne, avec finesse et subtilité. T'étais à 6000km, Isao, ça me paraissait un peu compliqué ! Et tu tenais tellement à partir là-bas, alors te demander de revenir juste pour ça... D'autant que tu aurais été capable de croire que je voulais te faire revenir définitivement, ou je sais pas quoi... »
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