il faut un début à tout.
Chapter 1
Je suis né exactement onze minutes et vingt-trois seconde après mon frère, Luca, à Seattle. L’accouchement s’était déroulé sans inconvénient et nos parents furent heureux de nous accueillir. A ce qui paraît, bébé j’étais toujours le plus calme de nous deux, mais surtout celui qui suivait Luca sur tout ce qu’il faisait. Luca pleurait ? Je pleurais. Luca riait ? Je riais. Mais j’étais aussi le premier à m’arrêter. J’avais besoin de moins d’attention que mon frère, surement pour palier le fait qu’il était le plus actif et le plus turbulent et que mes parents n’auraient pas su où en donner la tête si je ne m’étais pas toujours calmé tout seul.
Trois ans plus tard une petite bouille s’ajouta à notre famille. Je me rappelais que pour nos parents ce fut un nouveau bonheur et j’aimais bien observer ce bébé que mes parents avaient appelé Lylia. Notre père nous disait souvent qu’on devait prendre soin d’elle, que c’était notre rôle de grand frère. J’aurais bien aimé le faire, mais je n’avais jamais senti la même connexion avec elle, que celle avec mon frère. Et puis, il ne va sans nul dire que Lylia préférait Luca à moi.
Jour comme un autre de mon quotidien. Au fil du temps, il m’était venu à accepter le fait que le lien que j’avais avec ma sœur n’était pas aussi fort que celui que j’avais avec mon jumeau. Pourtant cela ne signifiait pas que je ne l’aimais pas. La préférence de Lylia pour Luca ne me blessa pas et j’y accordais peur d’importance, car au fond je savais qu’elle m’aimait aussi. En tout cas cette préférence, était peut être expliqué par le fait que je portais les fautes de Luca sur moi. Par exemple quand la poupée préféré de Lylia se retrouva chauve au milieu du salon et que je ne fis rien pour nier son accusation sur moi. Je ne voulais pas que Luca ait encore des problèmes avec mes parents. Ma mère me faisait, certes, toujours la morale, mais je savais qu’elle devait se douter que ce n’était pas moi.
Naturellement j’offris peu de temps une autre poupée à ma sœur, même si elle m’en voulait toujours. Je pouvais la comprendre, mais ce ne fut jamais bien grave de savoir qu’elle se fâchait sur moi. Je n’avais pas besoin qu’on me montre qu’on m’aime. Le plus important pour moi était de savoir que mon frère m’aimait et qu’il était toujours là pour moi.
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On a fêté nos six ans et cet après-midi là, nos parents acceptèrent de nous laisser sortir au parc Luca et moi. Il avait fait chaud et très agréable ce jour là et on s’était amusé de jouer aux cavaliers avec des bouts de bois qui faisaient office d’épée. Après un certain temps, Luca était parti chercher des glaces. Je l’avais laissé choisir pour moi, aimant découvrir ce qu’il avait bien pu choisir pour moi. Je ne le su que bien plus tard. Tout ce dont je me rappelais par la suite, ce ne fut que la sensation de quelque chose sur mon visage.
Je m’étais réveillé dans un endroit tout à fait différent. Une pièce en bois, avec juste un matelas à même le sol, mais surtout je remarquais vite la petite fille qui sanglotait dans un coin de la pièce. N’ayant pas eu le temps de m’approcher d’elle, la porte s’était ouverte laissant entrer un homme.
»Tu es enfin réveillé. » Je l’avais observé pendant un court moment avant de lui demander.
« Qu'est-ce que vous me voulez...? » "Mange et tait toi" Il fit tomber une assiette d’où le morceau de pain roula sur le sol. Je ne fis aucun geste pour l’attraper, mais mon regard se posa sur la petite fille, qui devait peut être avoir faim. L’homme s’en était allé tout de suite après et je saisis le morceau de pain pour m’approcher de la fille.
« Tu en veux ? » Ce fut peut être curieux, mais me retrouver ici ne m’effraya pas tout de suite. Au fond de moi je su que Luca devait être en sécurité et c’était tout ce qui m’importait sur le coup.
« Tu t’appelle comment ? » Je croisai le regarde de la petite fille et lui souris pour la rassurer.
« Anastasia »Quelques jours passèrent. L’homme avait installé une caméra et l’allumait des fois. Quand elle était éteinte, j’en profitais pour tenter de défaire les planches en bois cloué contre la fenêtre pour tenter de sortir. A côté de ça, il fallu également que je calme souvent Ana qui pleurait tout le temps et voulait rentrer. Je la comprenais… j’avais envie de rentrer aussi et puis mon frère me manquait terriblement. Je n’avais jamais été séparé de lui ainsi et je ressentais souvent un vide en moi, mais penser à lui me redonnait le courage.
Ana finit par m’aider avec les planches et on réussit à en dégager suffisamment une pour voir à l’extérieure. Pourtant à part une usine au loin et un ruisseau qui passait à côté, on ne vit pas grand-chose et je ne savais pas non plus où on était. Naturellement on remit la planche à sa place dès qu’on entendait du bruit. Ce jour là, il entra dans la pièce mais attendit bien plus de nous. Nous forçant à retirer nos habilles en premier lieu. Anastasia se remit à pleurer et je la gardais cotre moi. Je refusais tout autre chose qu’il nous demanda. Je ne pouvais pas faire de mal à Ana tout de même et elle tremblait et avait si peur dans mes bras, que je me devais de la protéger. Même lorsqu’il me frappa au visage, je ne cédais pas et il fut de plus en plus en violent car Anastasia ne cessait de pleurer et que je ne voulais pas l’écouter.
Cette nuit là Ana tenta tout son possible pour me garder au chaud. Dépourvu d’habit, pour une fois, elle fit preuve d’un grand calme et s’occupa comme elle pu de mes blessures. Victime de la violence de notre ravisseur, je savais qu’il pourrait blesser Ana si je ne l’écoutais pas, tel qu’il l’avait menacé.
Heureusement je n’eus pas à m’en inquiéter. Le soleil ne venait que de se lever qu’on entendit des grands bruits. Des fortes voix, des pas se rapprochant et finalement des policiers qui entrèrent dans la pièce. Une couverture pour chacun d’entre nous, on nous sépara pour retourner vers notre famille respective. Je vis mes parents et je ne souris que quand je croisais le regard de mon frère. Je lui tendis la main pour le sentir enfin et lui demanda simplement
« Tu m’avais pris quoi comme glace ? »☁ ☂ ☁ ☂
La routine s’installa à nouveau. Du moins, plus ou moins. Malgré les divers psychologues que mes parents m’ont fait voir, je m’obstinais de rester dans mon silence. Les seuls fois où j’en parlais, et encore assez peu, ce fut à mon frère. Finalement mon dernier psychologue conseilla à mes parents de me laisser m’exprimer d’une autre manière. Et ce fut à ce moment là que je commençais à passer mon temps à dessiner et d’où viens aujourd’hui ma passion pour ce côté artistique. Peu de temps après, j’en vins à refuser de retourner voir le psychologue et préférais rester dans ma chambre, souvent seul. Je ne tolérais que la présence de mon frère.
Mes parents m’ont acheté un chat pour m’aider soit disant. Ma sœur en fut assez jalouse, étant donné qu’elle a toujours voulu avoir un chien. Je m’en voulais que mes parents veuillent s’occuper plus de moi que d’elle sur le coup. J’en étais venu alors de sourire pour les rassurer, de ressortir à l’extérieure avec mon frère, de ne plus parler de mes cauchemars et surtout d’être à nouveau un petit garçon comme un autre, pour que mes parents fassent à nouveau attention à Lylia. Et puis… j’avais mon chat pour m’occuper.
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Mes parents m’ont acheté un chat pour m’aider soit disant. Ma sœur en fut assez jalouse, étant donné qu’elle a toujours voulu avoir un chien. Je m’en voulais que mes parents veuillent s’occuper plus de moi que d’elle sur le coup. J’en étais venu alors de sourire pour les rassurer, de ressortir à l’extérieure avec mon frère, de ne plus parler de mes cauchemars et surtout d’être à nouveau un petit garçon comme un autre, pour que mes parents fassent à nouveau attention à Lylia. Et puis… j’avais mon chat pour m’occuper.
Moustache est mort. Il a été renversé par une voiture. Ma sœur en a tellement pleuré et m’a crié dessus de ne pas l’avoir aimé et que c’était de ma faute qu’il soit parti. Peut être qu’elle n’aimait pas mon indifférence apparente… pourtant j’étais affligé par la perte de mon chat, je n’arrivais juste pas à le montrer. Même Luca semblait triste, peut être plus du fait que notre sœur pleurait tellement, qu’à cause de Moustache, mais à nouveau ce fut vers lui qu’elle allait se réfugier. Finalement, je n’étais peut être pas un bon frère pour elle. Heureusement qu’elle avait Luca…
Chapter 2
Mes notes à l’école étaient plutôt bonnes, malgré le fait que je ne faisais pas grand-chose en classe. Mon attention était toujours tournée vers la cours de récré, rêvassant, sans être bien intéressé par ce qui se passait en classe. C’était une perte de temps pour moi et venir à l’école n’était pas mon occupation favorite. Au contraire de Luca, je n’avais pas un tas d’amis, même si mon jumeau restait la plupart du temps avec moi. Je le poussais malgré tout à aller vers les autres et de s’amuser. Pour ma part je passais le plus clair de mon temps à dessiner. Parfois je me demandais ce qu’Ana était devenue… je savais juste que ses parents et elle avaient très vite déménager après qu’on nous ait retrouvé.
A la maison la situation était palpable. Souvent mes parents étaient convoqués chez le proviseur, à cause de Luca pour ses bêtises et à cause de moi pour le manque d’attention que j’avais en classe. Mes parents avaient voulu me faire changer d’école, mais pour l’éviter, car je savais que Luca voudrait venir avec moi et de mon côté, en conséquence je ne voulais pas que Luca perde ses amis, je promis donc à mes parents de faire plus attention. C’est ce que je fis, à contre cœur.
Avec l’arrivé de l’adolescence, il y avait beaucoup qui changeait. Luca et moi avons fini par faire chambre à part et je me portais volontaire pour être celui qui déménagerais dans l’ancien bureau de mon père. Et puis il y avait les filles… les sorties… choses qui ne me portaient aucun intérêt mais dont Luca semblait, au contraire, être intéressé. J’avoue que je craignais qu’il ne s’éloigne de moi. Je savais que j’avais besoin de lui, mais peut être qu’il en avait marre d’être autour de moi, ou encore de me consoler quand je cauchemardais. Peut être qu’il avait juste besoin d’un peu plus d’espace ? C’est ce que je pensais. Et c’est donc ce que je lui donnais. En apparence, je ne m’intéressais guère à ce qu’il faisait, même s’il venait vers moi, refusant de sortir et l’encourageant à aller faire la fête. Mais au fond, je me sentis bien plus mal et seul. Pourtant vouloir berner Luca était impossible. C’était mon jumeau, il me connaissait aussi bien que je le connaissais lui. Malgré le fait qu’on ait fait chambre à part, il fut le premier à venir dans la nuit pour se glisser dans mon lit et rester avec moi. Au fond c’était ce dont j’avais besoin et je savais qu'il le faisait parce que je n'allais pas le faire moi même.
Ma relation avec mon père devenait de plus en plus bruyante. Il n’acceptait pas mon choix de continuer mes études dans l’art graphique, pensant que je n’arriverais à rien dans la vie en partant dans cette voix là. Naturellement il était bien plus fier en parlant de Luca ou de ce que voulait faire Lylia. Ma mère fut celle qui me supportait. Elle savait l’importance qu’avait le dessin pour moi. Pourtant cela ne m’aida pas vraiment. J’étais très affecté par l’attitude de mon père et je me sentis de plus en plus mal, malgré le fait qu’il pensait que je ne m’intéressais à rien, où ne prenait pas les choses aux sérieux. Il avait toujours eu du mal avec mon caractère introverti, mon manque de communication. Souvent lors des repas, ils discutaient et riaient, partageaient tout simplement. J’étais le seul à rester silencieux...
Chapter 3
Mon diplôme en poche, j’allais voir mon frère pour lui dire que je partais. Le choc se lu dans son regard. Il savait que je ne me sentais pas forcément à ma place ici, mais je ne pense pas qu’il s’était douté de mon départ. Je ne voulais pas l’ennuyer et même si je ne savais pas encore comment j’allais faire sans lui, je savais qu’il serait probablement mieux sans moi. Pourtant Luca ne chercha pas à en savoir plus et m’annonça simplement qu’il viendrait avec moi. Ce geste de sa part me fit très plaisir et témoignait à nouveau son amour pour moi.
Le lendemain, j’annonçais ma décision à mes parents. Ma sœur en fut jalouse, ma mère en fut effondré, mais mon père n’en dit rien. Pendant un petit moment… il finit par se lever de son canapé et de nous souhaiter bonne chance. Il nous laissait partir, vivre notre vie ailleurs. Lylia m’en voulu encore, soit disant que je lui enlevais Luca… mais je savais qu’elle était attristé par notre départ futur.
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L'Arizona. On avait finalement décidé en commun accord de venir tenter notre vie ici. J'avais eu un peu peur de devoir me séparer de mon frère, mais heureusement il décida qu'on prenne un appartement tout les deux. Je n'aurais osé le proposer moi même, de peur qu'il veuille me pousser hors de ma coquille. Mais vraiment... vivre sans mon frère me semblait impossible. J'étais dépendant de sa présence, c'était le côté joyeux et extraverti que je n'avais pas. Ma vie serait bien triste sans Luca...
Mais qui sans amour existe ? .