On commence souvent une histoire par il était une fois. C’est plus pour les contes de fées tout ça. Autant, il y a encore quelques années, l’histoire d’Ambre aurait pu commencer ainsi, autant, en ce jour, il est presque impossible de mettre cette phrase en début d’histoire. Nous allons donc faire simple et commencer par la chose la plus banale du monde. Ambre est née à Los Angeles un certain premier jour de printemps. Les fleurs montraient enfin leur couleur et délivraient à la nature leur parfum si envoutant. Le soleil brillait et une douce brise d’air soufflait dans le quartier riche de la belle ville de Los Angeles. Ambre avait décidé de montrer le bout de son nez à l’aube, lorsque la nature se réveillait doucement, le bébé allait en faire autant. Une naissance des plus normales qui combla de bonheur la famille Meade. Sarah, la mère de la belle, était pédiatre et donc elle avait une bonne connaissance en les bébés et avait toujours voulu en avoir. C’est pourquoi elle était tombée enceinte assez tôt, juste après la fin de ses études, à 25 ans. Le père d’Ambre, Axel, était un jeune avocat bourrait de talent et promit à un avenir immense dans le monde des affaires. Tout souriait à la petite famille, comblée entre des métiers qui marchaient très bien et un membre en plus dans la magnifique famille. Pas un nuage à l’horizon, le bonheur à l’état pur. Elle fut la seule enfant de la famille et ce n’était pas pour lui déplaire, bien au contraire. Un brin égoïste ? Tous les enfants uniques le sont un peu mais surtout quand cela concerne la famille plus que les amis. Ambre fut choyer et élever comme une petite princesse, ne manquant de rien et ses parents cédaient à tous ses caprices, futiles au début au vue de son jeune âge mais au fur et à mesure des années, ils devinrent imposants et presque impossible à réaliser parfois. Cependant, on se forge avec l’âge et les parents de la jeune fille devinrent plus durs à leur tour, ne cédant plus tellement aux cris de leur enfant. Ambre avait beaucoup de mal à se faire au changement de ses parents mais bien vite, les petits soucis avec les garçons lui changèrent les idées, au point qu’elle en oublie sa petite personne. Et c’est ainsi qu’Ambre devint une jeune fille beaucoup plus généreuse et moins autoritaire. Avec le partage des autres et surtout la sensation de ne plus être seule sur cette Terre.
« Ambre ! Tu vas être en retard pour le premier jour au lycée ! » La belle s’affolait dans sa chambre à la recherche de sa foutu brosse à cheveux qu’elle avait lancé hier soir dans sa chambre. Mais impossible de définir l’endroit précis de la chute. Impossible, elle ne pouvait pas y aller avec les cheveux en pagaille. « Maman ! T’as pas vu ma brosse ? » Et les deux jeunes femmes se criaient presque dessus pour s’entendre. Ambre était à l’étage et sa mère était en bas, dans la cuisine en train de préparer le petit déjeuné. Autant dire que ce matin était comme le parcours du combattant. On va sous le lit, on se traine sur le sol et tout ça pour une stupide brosse ! Les filles et le besoin irrépressible d’être parfaite, tout le temps et dans n’importe qu’elle situation.

Est-ce que vous croyez au prince charmant ? Celui que vous n’avez pas peur de regarder dans les yeux et de deviner l’avenir certain dans ses bras ? Ambre ne croyait pas en ces choses-là, la plupart du temps. Elle avait les pieds sur Terre mais une chose était sure et ceux, depuis sa rencontre avec Brane, elle avait trouvé l’homme de sa vie. Un brin gamine ? Peut-être mais les étoiles qui brillaient dans ses yeux à la seul vue de son amant, suffisait à penser que l’amour, le vrai, était bien entre les deux jeunes gens. Couple idéale, adulé et surtout envié du lycée, on ne va pas mentir, ils avaient grave la classe. Tout le monde le savait : Eux deux, un jour ils se marieraient. L’avenir était presque tout tracé et ce n’était pas pour déplaire à Ambre, qui voyait en Brane l’homme qui lui tiendrait la main jusqu’à sa mort, le père de ses enfants, son mari et le visage qu’elle verrait chaque matin en se réveillant. Et ce matin-là, en arrivant au lycée, elle était encore plus certaine de son avenir à la vue de Brane près des casiers, mettant ses affaires de cours dans son sac. Chaque jour, Ambre avait l’impression de l’aimer un peu plus, de le trouver encore plus magnifique qu’il ne l’était déjà et surtout encore plus merveilleux mais une peste au nom de Faye, s’évertuait à toujours vouloir noircir le tableau. Cependant, ce matin là, Ambre avait décidé de ne pas penser à elle. Non, aujourd’hui était sa journée et c’est avec le sourire aux lèvres qu’elle s’était glissée entre Brane et son casier. « Toi, moi, bureau 446 dans une heure. » Non, vous n’avez pas besoin de relire 50 fois les paroles, histoire de savoir si vous avez bien compris. Vous avez très bien compris même. Et alors ? Quand on est ados, les hormones, ça vous travaille comme jamais et autant dire que Ambre était pile dans cette période, propice aux câlins. Brane n’allait pas s’en plaindre ! Il lui offrit un sourire et sans plus attendre, elle entoura sa nuque de ses bras et déposa de doux baisers sur ses lèvres, se mettant sur la pointe des pieds pour essayer d’être à sa hauteur. L’amour simple, le vrai, le doux, le pure. Simplement eux. Ambre ne savait plus exactement comment ils en étaient arrivés là, en couple et à s’aimer ainsi. Cela c’était fait de manière si naturel qu’aucun des deux n’auraient pu faire quoi que ce soit pour l’empêcher. Et après tout, c’était peut être mieux ainsi. Il parait que quand on rencontre son âme sœur, on le sait, on le sent dans le plus profond de son être. Ambre avait le cœur battant, le souffle rapide lorsque Brane était près d’elle et la jeune femme pensait que c’était suffisant pour le définir de coup de foutre, d’âme sœur. Aussi simplement que cela puisse t’être, elle l’aimait. « Bureau 446, dans une heure ? » Brane lui sourit à son tour et Ambre fit un signe de tête positif, se mordant la lèvre inférieure. Ce n’était pas si difficile à retenir tout de même. « Soit pas en retard, je le prendrais très mal. » Bran arqua un sourcil et se mit à rire avant de reculer d’un pas, emportant la belle Ambre avec lui. D’un coup de bras, il referma le casier et se tourna vers le long couloir, passant son bras dans le dos de sa belle et l’entrainant avec lui dans une marche rapide. « Et pourquoi pas maintenant ? » Il tourna furtivement le regard vers elle et Ambre entrouvrit la bouche, légèrement surprise par ce revirement de situation ! Cependant, c’est avec le sourire et le rire qu’elle le suivit, courant presque pour suivre ses pas. Et c’est ainsi qu’ils finirent dans le bureau du prof d’anglais, nus et dans les bras l’un de l’autre, avides d’une étreinte de plus.

Tout était parfait ou presque dans la vie d’Ambre. Elle avait des amis, un copain et les études marchaient pas mal. Rien à dire qui puisse mener à une descente en enfer sous peu. Si elle avait su, elle ne serait jamais aller à cette fête. Elle n’aurait jamais bu les verres que Paul lui donnait. O grand Dieu que non. Mais on ne prévoit pas toujours ce qui va se passer, sinon ça se saurait et on ne ferait plus d’erreurs ou du moins, on ferait tout pour les éviter. La belle tomba dans le panneau comme une débutante et pourtant, cette soirée avait bien commencé. La rigolade, les conneries de jeunes, comme d’habitude. Juliet était venu les rejoindre un peu plus tard et finalement, les deux meilleures amies avaient chanté et dansé comme des malades sur un vieux canapé, qui d’ailleurs, n’en avait plus trop l’allure, juste le nom. A un moment de la soirée, Juliet était partie avec des amies à elle, histoire de régler une affaire de fille, vous savez ce que c’est et Ambre ne l’avait pas suivit, préférant passer une bonne soirée plutôt que de s’engueuler pour des broutilles sans la moindre importance. Brane était avec ses amis et notamment Faye, autant dire que la belle les avait laissé. Elle ne s’entendait pas vraiment avec la meilleure amie de son petit copain, sans doute un peu de jalousie, c’était même plus que certain. Mais c’était Faye qui avait commencé dans un sens, elle ne supportait pas Ambre et la jeune femme n’avait pas vraiment compris pourquoi au début. C’est vrai, elles ne s’étaient jamais parlés. Ambre avait pensé au début, que c’était une simple saute d’humeur jusqu’à ce que cela devienne fréquent et rapidement, elle avait compris que Faye considérait Brane bien plus qu’un simple amie. Entre filles, ce genre de chose se sent et elle avait essayé d’en parler à Brane mais il ne l’a croyait pas. Naïveté masculine, quand tu nous tiens. Au bout d’un certain temps et après une petite dispute dans le couple, Brane avait mis de la distance entre sa meilleure amie et lui mais Ambre se sentait bien trop responsable de cette sorte de rupture dans son amitié. Hors, elle ne voulait en aucun cas être la cause de tout ça. C’est pour ça que ce soir là, plus qu’un autre, elle avait laissé Brane avec Faye, se disant bien que rien ne se passerait. Il n’y avait pas de quoi s’en faire de doute façon, après tout, elle savait pertinemment que Brane l’aimait et c’est tout ce qui importait sur le moment. La belle avait donc décidé de rester quelques temps avec Paul, le petit copain de Juliet le temps que celle-ci ne revienne. Si seulement elle avait su, elle serait rester toute seule dans un coin à attendre. Paul avait toujours été un peu étrange avec elle et c’est ce même soir que ses soupçons allaient encore plus se confirmer.
« Tu veux boire un verre ? » Ambre était près de la table où était disposé tout l’alcool et elle se contenta de faire un léger sourire en acceptant d’un hochement de tête. Un verre, deux verres, trois verres … Le temps était long et au bout du cinquième, Ambre n’était plus vraiment elle et ce que la belle ne faisait n’était pas elle non plus. Aller dire ça à Brane cependant et à Juliet. Sans vraiment qu’elle ne comprenne ce qui se passait, Paul l’avait emmené à l’étage et finalement, ils avaient couché ensemble. Autant dire que la surprise fut de taille et lorsqu’elle retrouva la réalité de la chose, c’était trop tard. Brane était devant elle, le visage décomposé ainsi que Juliet. Et merde, c’est à ce moment là que la descente en enfer commença. Brane ne voulut rien entendre et laissa Ambre, le visage fermé et plein de colère. Ce fut la même chose pour Juliet.

« Juliet ! S’il te plait, attend moi ! Laisse-moi t’expliquer ! » Mais rien à faire, Juliet continuait de marcher droit devant elle, d’un pas énervé sans s’arrêter. Ambre lui courrait presque après essayant tant bien que mal de la rattraper le plus vite possible. Ce qu’elle pouvait être agaçante quand elle ne voulait pas écouter. Hors de question pour Ambre de la laissait partir une fois de plus. Il fallait qu’Ambre s’explique sur ce fameux soir où tout l’équilibre de sa vie s’était subitement renversé. « J’ai pas envie de t’entendre Ambre ! » Elle ne s’était pas retournée sans doute dans l’espoir que la belle arrête de la suivre mais c’était mal connaître Ambre. Dans le genre têtu, c’était une pro ! La jeune femme pressa le pas derrière sa meilleure amie, finissant par lui attraper le bras pour qu’elle s’arrête et qu’elle se retourne vers elle. Un peu brutalement d’ailleurs mais Ambre en avait marre que personne ne l’écoute et ne daigne lui adresser un regard. On ne lui avait pas laissé la chance de s’expliquer et c’est ça qui l’a dégouté le plus. Pourquoi ne pas vouloir savoir la vérité ? La vrai ? Après tout, c’était la faute de Paul. L’alcool nous rend étrange, on n’est plus vraiment soit même mais pour Brane et Juliet, cela ne semblait pas faire une grande différence et à y réfléchir, Ambre aurait réagie de la même marnière si les rôles avaient été inversé. Cependant, la belle essayait tant bien que mal de se faire pardonner, elle en avait besoin. « Je suis vraiment désolée mais j’étais bourrée !
- Quelle importance ça fait ? T’as couché avec mon petit copain bordel ! Pas un béguin que j’avais ! MON petit copain et je te pardonnerais jamais pour ça !
- J’étais ivre morte Juliet, c’est lui qui m’a fait boire, tu devrais …
- Arrête ! Arrête de mettre toujours la faute sur les autres. T’avais peut être bu, ça ne change rien à la situation ! Il t’a pas violé à ce que je sache ! »
Et Juliet reprit son chemin laissant Ambre la bouche entre-ouverte et incapable de dire quoi que ce soit. Après tout, personne ne l’avait forcé à coucher avec lui, c’était vrai. Mais elle n’arrivait pas non plus à se rappeler les évènements qui l’avaient conduit à se retrouver dans le même lit que Paul.

Quelques temps après la séparation entre Brane et Ambre, celui-ci eut un accident qui entraina la mort de Faye. Entre temps, Juliet était partie, n’ayant toujours pas pardonné à Ambre. La jeune femme était seule, plus que jamais. Elle sortait peu de chez elle et restait, la plupart du temps, dans sa chambre, à broyer du noir et surtout à essayer de se remémorer les évènements de cette fameuse soirée. Lorsqu’elle apprit que Brane avait eu un accident, c’est sans vraiment réfléchir qu’elle avait été à son chevet. Un besoin immense, un manque à combler. Il lui manquait tellement que s’en était étouffant et le pire dans tout ça, c’est que son amour de toujours ne se réveillait pas. En effet Brane resta six mois dans le coma. Six mois de peur, de doutes et de pleures. Six mois de tortures intenses, pire que d’être loin de lui. Mais le réveille fut brutal. Au début, Ambre resta un peu distante mais bien vite, tout le monde se rendit compte que Brane avait perdu la mémoire. Un trou de plus de trois ans qu’il fallait combler. La mort de sa meilleure amie, ce serait trop pour lui, pas maintenant et bien entendue, elle vu la chance de sa vie de se remettre avec lui. Dieu lui accordait une nouvelle chance, celle de recommencer avec son grand amour. Pas d’erreurs, juste de l’amour. Sauf que les choses se passent rarement comme on l’espère. Voir cette deuxième chance s’ouvrir face à elle, ce fut une évidence. Elle devait revoir Juliet et tout faire pour qu’elle lui pardonne. Le couple Brane et Ambre est plus vivant que jamais mais basé sur un mensonge qui va sans aucun doute en faire d’autres et encore et encore … Finalement, l’enfer ne fait que commencer … Peut être ?