Assis dans cette impressionnante chambre d'hôtel de Luxe, Destan s'était servi un verre de whisky dans le mini bar mis à sa disposition. Il n'avait aucune motivation à sortir, ce soir. Il était déjà vingt-et-une heure, et il n'aspirait à rien d'autre qu'à picoler en songeant. Penser à Raicheal, à cette femme qu'il aimait et qui était partie, et lui, ce pauvre homme perdu sans cette demoiselle, était venu ici dans le seul but de la retrouver. De lui faire comprendre ses regrets, sa douleur, son manque. Un manque affreux, atroce, qui se montrait sous son vrai jour lorsque Destan pensait à elle. Raicheal, simplement. Celle qui devait à nouveau - car ainsi était son destin - régner sur l'empire qui portait le doux nom de Moriarty. Son empire. Cette très importante chaine d'hôtel interplanétaire qui l'avait fait connaître dans le monde entier et qui avait fait de lui un des hommes les plus influents d’Angleterre et plus si affinités. Une fortune et un nom qui lui offrait l'intérêt des plus belles femmes, un intérêt qu'il avait toujours eu un mal fou à dédaigner. Cet être n'avait que peu de faiblesses, et pourtant cette incapacité viscérale à dire non à une demoiselle avec un tant soi peu de charisme et un physique agréable à regarder était quasiment mission impossible pour lui. Ainsi avait-il perdu son ex-épouse, le plus grand regret de sa vie.. Aussi n'était-il pas prêt à retenter l'aventure, et savait-il se sevrer d'une passion qui lui était aussi néfaste qu'une addiction à la drogue.

Son verre à la main, Destan songeait toujours. Des pensées qui furent troublés par quelques coups secs frappant à la porte. Alors qu'il relevait la tête, surpris par une nouvelle intrusion alors même qu'il n'attendait personne et n'avait rien exigé du service de l'hôtel, il hésita à se lever. Confortablement avachi sur son lit, le regard perdu dans l'obscurité que lui renvoyait la fenêtre entrouverte et laissant entrer un air frais qui lui revigorait l'esprit, le verre tranquillement à la main qu'il dégustait goulument, il n'avait pas la moindre envie de se relever pour aller faire face à une personne qui, probablement, n'en voudrait pas l'intérêt. Ici, Destan ne connaissait personne. Il venait d'arriver dans le seul but de retrouver Raicheal et de la ramener chez lui pour qu'elle porte de nouveau son nom, et cela faisait moins d'une semaine qu'il s'était installé dans cette chambre d'hôtel oh combien luxueuse mais qu'il rêvait de quitter pour retrouver sa terre natale. C'est dans un soupir qu'il se releva, déçu, gardant son verre de whisky à la main, recoiffant ses cheveux en bataille de l'autre. Il n'était vêtu que d'une simple chemise, et il ressemblait plus à un homme banal qu'à un grand patron d'une entreprise. Une faiblesse qu'il savait capable de se permettre devant la personne qui troublait sa quiétude. Du moins... il le croyait !

C'est une surprise inconcevable qui se lit sur son visage lorsque le doux visage d'Astoria apparut lorsqu'il ouvrit la porte. Cette femme... elle était le diable en personne ! L'attraction néfaste, le serpent tentateur, le fruit défendue, elle était la représentation d'un enfer que Destan ne voulait plus jamais connaître, ne voulait plus jamais vivre. Elle était d'une beauté à couper le souffle, et avait jeté ce dévolu sur cet homme. Elle le voulait. Sans conteste. Comment savoir dire non à une telle femme ? Le ton tout à la fois surpris et inquiet, Destan offrit à la demoiselle un sourire sincère. « Bonsoir Astoria. Que puis-je pour toi ? » Il ne prit pas le temps de se perdre en vaines salutations ou en doux compliments, il savait que plus tôt elle partirait, mieux cela vaudrait pour sa santé mentale. Et pourtant, il se doutait qu'elle ne l'entendrait pas de cette oreille là, et que lui, trop gentleman et trop faible, serait bien incapable de la foutre à la porte. Il n'avait aucune solution. Que des problèmes..