que signifie le terme d'amour pour ton personnage ? → (5 lignes minimum)

quel est le statut amoureux de ton personnage ? → (merci de détailler. 3 lignes minimum)

quelles sont les préférences sexuelles de ton personnage ? → (est-il homosexuel, hétérosexuel, les deux ?)

comment ton personnage se voit-il dans l'avenir, du point de vue amoureux ? → (5 lignes minimum)

Grace Von Hudsen était une femme à la beauté merveilleuse, incroyable, une véritable déesse dans ce monde froid et dur. Elle n'avait jamais véritablement su se départir de sa naïveté innocente liée à l'enfance, et n'en avait pas éprouvé le moindre besoin ni le moindre désir. Le futur lui montra qu'elle aurait sans doute du. Les engrangements politiques de son temps ne l'avaient jamais atteinte, sa beauté irrésistible lui épargnant de tels désagréments et lui offrant non la haine des grands, mais leur amour. Un amour feint et volatile, éphémère, de l'ordre de la simple attirance. Elle aimait pourtant Destan. Un homme arrogant, froid et hypocrite, d'une richesse ahurissante due à ses liens directs avec une des plus grandes richesses aristocratiques d'Angleterre. On le voyait souvent rouler en Porsche, jouer aux golfs avec de vieux amis aussi riches et détestables que lui, ou mener à la baguette les pauvres ouvriers qui formaient son entreprise aujourd'hui planétaire. Du haut de ses vingt-cinq ans, on pouvait toujours l’apercevoir en boîte de nuit, se déhanchant vulgairement sur le dance floor ou commandant du Champagne haut de gamme, s'offrant ainsi la compagnie de demoiselles aussi vulgaires que bien faites. Il attirait le respect et la condescendance de tous. La rencontre entre Grace, venue certes d'un milieu aisé mais d'une manière bien plus chaste que Destan, et ce dernier fut des plus singulières. Il était homme qu' aucune demoiselle un tant soi peu maligne n'aurait pu refuser d'une quelconque manière, et son égo s'était, a ce titre, vu doublé de volume. Il osait tout, jugeant que rien n'était trop vulgaire ou stupide pour quelqu'un de sa noblesse de coeur, d'esprit et de corps. Il n'hésita pas plus de deux secondes alors lorsque, par la vitrine d'un café chic, il aperçut une femme à la beauté si grandiloquente et si charmante. Il poussa la porte, se dirigea vers elle, lui sourit.

Grace était tombée enceinte par pur accident. Elle était néanmoins ravie de cette nouvelle et n'appréhendait pas du tout cette grossesse, alors qu'elle voyait le regard de Destan changer à mesure que son ventre s'arrondissait. Il n'éprouvait plus pour elle la passion des premiers jours, seule une immense contrariété déformait aujourd'hui ses traits, bien loin du sourire innocent qu'il lui avait offert dans ce bar, avant de la conduire chez elle. Elle haïssait voir cet homme qu'elle avait appris à aimer la fixer ainsi, craignait sa colère, mais pas assez pour avoir l'idée d'abandonner cet enfant. Elle mena la grossesse à son terme. L'accouchement fut rude, le coup que lui asséna Destan deux jours après plus encore. « Tu n'as plus rien à faire ici, tu peux partir. » Il avait éclaté d'un rire mauvais devant son air ahuri de petite enfant en train de grandir et de prendre conscience des horreurs de la vie. Puis il avait poursuivi sa tirade assassine, sans se démonter, fixant sans ciller ses merveilleuses prunelles qu'il avait presque apprécié. « Tu ne croyais tout de même pas qu'on allait se marier, et avoir beaucoup d'enfants j'espère ? C'est beau de rêver, mais maintenant il faut te réveiller. Je garde la petite, toi, tu t'en vas. Ni elle ni moi n'avons besoin de toi. » Dépitée, elle l'avait écouté, et avait exécuté ses ordres avec la ferveur de l'esclave enchaîné. Le lendemain, elle était partie.

Siloë fut élevée dans la plus stricte éducation d'Angleterre. Celle réservée à l'élite, à la noblesse. Les marques d'affection étant considérées comme des faiblesses, elle ne connut que la froideur. Son père ne lui démontra jamais la moindre trace d'amour, et elle ne se posait même pas de questions à ce sujet, la réponse était trop simple : s'il ne le faisait pas, c'était simplement parce qu'il ne l'aimait pas. Il n'avait rien d'autre à montrer qu'une parfaite indifférente. Si elle avait été un poteau, il lui aurait sans doute prêté plus d'attention. Néanmoins, elle ne s'en plaignait pas. Elle aimait sa solitude, et son enfance se passa sans grands bouleversements majeurs. Elle possédait de l'argent, beaucoup d'argent que son père lui donnait sans compter comme pour se débarrasser d'elle. Elle n'éprouvait pas le moindre attrait pour les sentiments en règle générale, et pas une fois elle n'eut l'envie de questionner Destan sur sa mère. Elle s'en fichait éperdument. Que sa mère l'ai abandonné ou qu'elle soit morte, c'était finalement du pareil au même : elle aurait pu souffrir d'une absence maternelle. Finalement ... non. Ça n'avait donc aucune importance. Siloë ne le sut jamais, mais elle était un parfait mélange de Grace et de Destan. Elle possédait les yeux et la forme du visage de son père, elle avait néanmoins les pommettes hautes et saillantes de sa mère, ainsi que sa fine et douce bouche, sans parler de son nez droit et aquilin. C'était une belle femme, alliance parfaite entre grâce et style. Elle ne possédait pourtant pas le charme majestueux de sa mère, et c'est sans doute ce que regretta le plus son père dès lors qu'il posait les yeux sur elle.

Siloë fit ses études dans l'une des plus grandes universités d'Angleterre. C'est là-bas qu'elle rencontra son premier amour, celui qui deviendrait bientôt son époux. Erwan Jayden Ashburry. C'est a la mairie qu'elle lui jura fidélité et amour. Il était beau, riche et influant en Angleterre. C'était l'une des plus grosses fortunes, et tous les honneurs lui étaient réservés. Pourtant, il était jeune. Siloë avait 23 ans, lui 24. Il avait hérité a la mort prématurée de son père d'une chaine d'hôtel importante en Angleterre et dans le monde, et il la tenait d'une main de fer, alliant vitesse et efficacité. Il était un excellent gestionnaire, et arrêta bien vite ses études en admirant les excellents résultats de sa boîte. Tout allait pour le mieux. Elle n'aurait jamais eu besoin de travailler. Elle possédait bien plus d'argent que ce qu'elle n'aurait jamais pu rêver, et n'en avait pas besoin de plus. Néanmoins, elle devint une journaliste influente dans le monde de la presse, jonglant entre les mots de manière habile, voyageant régulièrement dans des contrées sauvages, peu habitées, ou dans d'immenses métropoles où elle pouvait aisément faire valoir sa noblesse et sa richesse. Elle était hautaine, imprévisible, capricieuse, et inexpressive, mais débordait de faiblesses, bien cachées derrière des ordres cinglants ou des ironies tragiques. Son sourire, brisé, rendit Erwan heureux durant un an. Un an de vie commune, un an d'union, un an de bonheur partagé. Elle avait appris à l'aimer, d'un amour tendre et doux, celui qu'elle n'avait jamais éprouvé. Son cocon étincelant de douceur vacilla avant de s'effondrer complètement lorsqu'elle apprit, par pur hasard, l'infidélité de son mari. Bien sur, il n'était pas empli de qualités toutes plus belles les unes que les autres, mais elle l'avait jugé digne de confiance. Une méprise qu'elle paya cher. Très cher.

« Il a eu raison de moi. Il a fait quelque pas en direction de mon coeur avant d'être aussi proche que jamais personne n'aurait pu l'espérer dans ses rêves les plus fous, pour mieux me détruire. Il a parfaitement exhaussé son souhait. C'était mon mari, mon confident, mon amoureux, c'était le seul homme de ma vie, un père, un frère, un amant. Il m'a trahi de la pire des façons. Mais je le sais bien, la vie est un chemin qui se parcourt dans un seul sens. La reprendre à zéro est impossible. On peut choisir sa destination, réfléchir quand on arrive à une intersection, ralentir, accélérer, décider de ne plus refaire les mêmes erreurs, on ne revient jamais en arrière. » Siloë était lucide. Elle avait beau n'avoir pas pu effacer d'un geste bien placé l'année passée à ses côtés, elle savait parfaitement qu'il ne reviendrait pas. C'était peine perdue. Elle lui avait ordonné de quitter leur maison commune, de partir loin, très loin d'elle, de ne jamais ne serait-ce qu'essayer de la revoir. Elle savait ses ordres bien trop importants pour ne pas être suivis à la lettre. Erwan n'attendit pas l'explosion de fureur auquel il aurait eu le droit s'il était resté, il avait écouté ses consignes et avait fait comme elle l'exigeait. Les remords qu'il éprouvait après cette bévue s'étaient vus multipliés par la détresse qu'il lisait dans les prunelles de sa chère et tendre, mais il était bien trop fier pour ne serait-ce que l'accepter. Alors il s'était enfui. Comme le vulgaire lâche qu'il avait toujours été, et Siloë avait retrouvé son nom, son intégrité, son désespoir. Rien ne semblait parvenir à détruire cette douleur qui s'était emparée d'elle et la détruisait à petit feu. Finalement, la seule solution lui sembla l'exil. Loin, ailleurs, dans un nouveau coin tranquille où on ne risquait pas de l’appeler Mme Ashburry. De même, quelque part où elle ne craindrait pas de le retrouver à chaque coin de rue.

Finalement, elle se décida par pur hasard. Son journal l'ayant envoyé sur une enquête concernant la ville de Phoenix, en Arizona, elle fut immédiatement conquise par l'étrangeté familière de cet endroit. Elle décida de s'y installer, parfaitement consciente qu'elle y serait aussi tranquille que ce qu'elle aurait rêvé. Personne ne l'y retrouverait, elle pourrait y passer son temps sans craindre de revoir son ex-mari. Elle était enfin heureuse. Épanouie.