♪ i want to touch the sky

Les draps se mouvaient. Des gémissements se faisaient entendre dans la pièce. Une ombre bougea & une jeune femme se retrouva à califourchon sur un jeune homme, la tête renversée en arrière & des gémissements tirant sur les aigus sortants de sa gorge déployée. Une scène parfaitement idyllique & lubrique. Pourtant, si vous saviez franchement. Il ne connaissait que son nom : Opaline, sinon ses études, sa vie, son âge, son passé, il n’en connaissait rien. C’était sans doute mieux ainsi, en fait. En effet, moins vous en connaissez sur la personne, moins vous vous attachez. & pour lui, l’attachement ne servait absolument à rien : à part peut-être souffrir pour rien. Finalement, le jeune homme attrapa les cheveux de la demoiselle, donnant un violent coup de reins & atteignant le paroxysme du plaisir en un clin d’œil. Un regard sur l’horloge près d’eux. Cela avait tout de même duré deux heures moins le quart. C’est dingue, plus la fille était jolie, plus cela durait longtemps. Une rumeur ? Non, ceci était vrai. Finalement, la jeune femme blonde se retira & s’allongea près de lui, posant ses bras sur son torse & sa tête dans son cou. Aidan déposa un baiser sur son front pour finalement fermer les yeux, se remettant de son précédent orgasme. Son cœur battait toujours aussi vite, & il adorait cela.

Une demi-heure plus tard, Aidan rouvrit de nouveau les yeux pour les déposer sur Opaline. Cette dernière dormait confortablement : positionné tel un fœtus contre lui & ses doigts s’accrochant à sa peau. Mignonne, tout de même. Plus jeune que lui, sans doute, cela se voyait à sa façon d’être ainsi que les traits de son visage. Une jeune femme atteignant bientôt la trentaine n’aurait sans doute pas ce côté enfantin sur le visage. Le jeune homme brun finit par se lever difficilement mais sûrement. Il prit une serviette qu’Opaline avait laissé pour lui sur son étagère face au lit, prit ses habits & se dirigea vers la salle de bain. Faudrait qu’il pense à remercier Thomas quand il le reverrait, franchement. C’est dingue comme ce mec peut repérer une jolie femme. Pas pour lui, mais pour Aidan. & à chaque fois, cette rencontre se termine comme actuellement. Un coup d’un soir, comme d’habitude, mais dans le fond, il aimait cela. Car dans une telle rencontre, on n’avait pas besoin de s’attacher. Il suffisait simplement de baiser, de faire plaisir à l’autre personne autant qu’on pouvait se faire plaisir & le contrat était terminé. Après, on peut s’en aller sans que la personne ne vous rappelle plus tard : à moins que votre coup d’un soir, ne devienne un plan cul. Ca ne lui était encore jamais arrivé, mais bon, on ne sait jamais. L’eau chaude sur son corps lui faisait vraiment du bien. Une douche était connue pour vous revigorer, mais il avait oublié à quel point cela était vrai. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il ne prenait pas de douche, loin de là. Cependant, il prenait souvent des douches rapides pour ensuite aller au ranch le plus rapidement possible. Mais là, il se permettait un moment de repos. Il passa, il ne savait combien de temps, dans la douche pour finalement en ressortir propre comme un sous-neuf. Il passa devant le miroir, ouvrit la fenêtre pour que la buée puisse s’en aller, & observa son visage. Etrangement, il n’avait pas l’air sir fatigué que cela, en fait. C’était rassurant. Il pourrait aller au ranch sans avoir des tonnes de questions à répondre. Au moins, une bonne chose de faite.

Quand le jeune homme sortit de la douche au bout d’une demi-heure, il tendit l’oreille doucement. De la musique se faisait entendre dans l’appartement de la jeune femme. Elle était sans doute réveillée. Dommage, il aurait pu partir tranquillement mais non, elle était réveillée. Bof, elle était gentille & hyperactive, donc il pourrait bien passer quelques temps encore avec elle. Finalement, il se dirigea vers la chambre, totalement habillé & adressa un sourire en voyant Opaline danser telle une enfant sur son lit, au son de Shakira. Ouais … Elle était définitivement plus jeune que lui, cela se voyait vraiment à son comportement. « Oh t’es là ! Je ne t’ai pas vu te lever ! » Aidan lui adressa un petit sourire. « Normal, tu dormais comme un bébé. Ca te prends souvent de danser comme ça sur ton lit après avoir passé plus de deux heures à baiser ? » La jeune femme haussa les épaules pour finalement se laisser tomber, assise, sur le lit de son appartement. Puis, avec des yeux pétillants, elle posa son regard sur Aidan. « Dis ! T’aurais une trace pour moi ? » Le jeune homme poussa un soupir pour finalement se diriger vers sa veste. « Ouais, j’en ai. Mais tu me promets ne pas en avoir prit durant la soirée, enfin avant qu’on se voit ? Car sérieusement, je ne veux pas ta mort sur la conscience. J’ai déjà eu trop de problèmes. » La jeune femme leva les mains au ciel. « Je te promets ! Je peux alors ? » Il réfléchit quelques secondes pour finalement pousser un profond soupir. « Bon okai. » Opaline eut alors un soupir de soulagement pour l’observer ensuite préparer les traces. & quelques minutes plus tard, ils étaient tous les deux penchés vers la table en verre à sniffer rapidement la trace de quelques centimètres. Putain ! Ca réveille ce truc. Il avait toujours adoré la cocaïne, bon pas au point d’en être dépendant, mais tout de même.

Cela faisait maintenant cinq minutes qu’ils discutaient tranquillement, ensemble. Quand soudain quelque chose arriva … Il ne comprit absolument rien. Cela était arrivé bien trop vite. En effet, la jeune femme s’était soudain raidit, elle était tombée sur le lit, convulsa, bava … La seule réaction du jeune homme ? Il lui avait parlé, avait essayé de comprendre pour finalement capter toute de suite. Il n’avait pas dealé durant deux ans pour ne pas comprendre ce qui se passait actuellement. Elle faisait une overdose. Elle lui avait menti. Ce qu’il allait faire ? Il n’en savait absolument rien. Mais tout ce qu’il savait maintenant, c’est qu’il était là à s’habiller rapidement, trop au point de tomber sur le sol. Il sortit de la chambre rapidement, composa un numéro au hasard. Pas les secours. Car si on appelle les secours, ils savent rapidement qui vous êtes & vous serez le suspect numéro un. Thomas. Voilà le numéro sur lequel il tomba. Répondeur. « Bordel ! Thomas décroche, sérieux ! Je suis dans la merde, rappelle moi ! Ou plutôt, viens me retrouver dans la rue près du building de Maryvale ! Je suis dans la cata, sérieux bouge ton cul ! » On entendait parfaitement sa voix brisée, la panique ainsi que sa colère envers Opaline.

Dur dur de grandir, parfois je me dis que ma vie était si simple lorsque je n'étais qu'un enfant et que mon plus gros soucis dans la vie se résumait à choisir entre parfum chocolat ou vanille. Je pouvais faire toutes les bêtises du monde, il me suffisait de regarder maman avec mon air de chien battu pour qu'elle me pardonne automatiquement, j'arrivais même à ne pas me faire punir. C'était le bon temps tout de même. Aujourd'hui, je me languissais d'une femme qui avait tourné la page avec un autre homme, maman n'était plus là pour me soutenir et mes problèmes ne se résumaient plus à un choix de parfum. J'avais eut du mal à dormir ce soir là, il faut dire que le retour de ma dulcinée m'avait tout de même terriblement chamboulé. La solitude m'avait encore coupé le souffle et j'avais refusé une vingtaine d'invitation à sortir. Lorsqu'Aidan m’appela, je ne décrocha pas tout de suite, après tout, j'avais la fâcheuse habitude d'accepter tout ce qu'il me demandait, pourquoi ? Il avait le don de me faire rire et de me remonter le moral sans le vouloir. Je finis par accepté sans grande volonté et le rejoindre dans ce bar fabuleux où nous allions toujours. On passait le début de soirée, à critiquer notre société et les gens qui nous entouraient et je mettais un point d'honneur à ne pas le quitter tant qu'il n'avait pas trouvé une fille. J'avais appris à connaître ses goûts à force. Et ce soir, l'heureuse gagnante était cette jolie blonde, ses long cheveux la suivait harmonieusement, elle avait un sourire à en couper le souffle et ce regard perturbant, elle non plus ne rentrerait pas seule ce soir. Je lui fis le coup du mec un peu lourd pour que mon ami derrière passe pour un héros en me disant d'aller voir ailleurs. Le stratagème marcha terriblement bien à en croire la façon dont elle le dévorait des yeux.

De retour dans mon lit, je regardais l'heure sur le réveil. Il n'était pas si tard, dehors, la pluie commençait à couler le long de la paroi de ma fenêtre. J'aimais la pluie, cette sonorité qu'elle apportait à mes tympans me donnait l'impression de voler. Elle engendrait chez moi une mélancolie imprécise, je n'aurais su dire pourquoi elle me rendait si nostalgique. Pleuvait il le jour de ma naissance ? Je ne mis que quelques minutes à trouver le sommeil, la fatigue nerveuse accumulée ses derniers jours m'avait éreinté autant physiquement que psychologiquement. Mes pensées se tournèrent vers mon compagnon qui devait prendre du bon temps actuellement. Rassurez vous, rien de malsain, je n'étais pas en train de l'imaginer le faire. Je n'étais pas du genre à coucher pour seulement un soir, pas que je trouve ça rabaissant pour la femme ou autre, après tout chacun sait dans quoi il s'engage et prend ses dispositions pour ne pas se faire trop de films. Mais faire l'amour avec une femme dans le simple but d'éprouver un plaisir physique, je ne l'avais jamais fait avec une inconnue, la seule qui avait partagé mon lit en dehors de Cléo c'était Arya et j'éprouvais beaucoup d'affection pour elle même si elle n'avait pas réussi à réparer les pots cassés. En même temps, ce n'était sûrement pas de sa faute, je suis si aveuglé et meurtri par cet amour impérissable que je ne jugeais pas bon de m'investir autre part.

Il me fallu quelques minutes avant de comprendre que le portable qui avait sonné ne faisait pas parti de mes rêves. Je le laissais toujours allumé en cas d'urgences, après tout, personne ne savait jamais ce qui pouvait se passer, j'en avait la preuve ce soir même. Un message sur le répondeur, hum, étrange, à cette heure ci ? « Bordel ! Thomas décroche, sérieux ! Je suis dans la merde, rappelle moi ! Ou plutôt, viens me retrouver dans la rue près du building de Maryvale ! Je suis dans la cata, sérieux bouge ton cul ! » Vous serez d'accord pour dire que ce message ne me disait rien qui vaille. J'aimais cette façon qu'Aidan avait de parler, cruement, un peut comme un adolescent qui n'avait pas tout à fait grandit. Sa voix semblait brisé, rien de bon ne ressortirait de ce coup de fil, un pressentiment négatif envahissait mon être et un frisson parcouru le long de mon échine. Je repris rapidement mes esprit avant de recomposer le numéro de mon ami. Répondeur la première fois. Je me levais en soupirant, ça semblait assez important pour que je lui porte assistante, j’espérais seulement que la fille qu'on avait trouvé n'avait pas moins de 18ans, les juges étaient plutôt implacable là dessus. En chemin jusqu'à ma voiture, je tentais de le rappeler pour n'avoir encore que son répondeur, il devait être sur place de toutes manières. Je ne mis pas très longtemps à rejoindre le carrefour dont il me parlait, une place libre, je me gare et cherche mon ami des yeux. « Alors, tu sais qu'on appelle pas les gens à cette heure parce qu'on veut prendre une bière. » Le visage d'Aidan était blême, il transpirait et semblait à côté de ses pompes comme paniqué. « Aidan ? Qu'est ce qu'il y a ? »

♪ i want to touch the sky

Il pleuvait. Sérieux, c’était toujours comme ça, en fait. Quand il vous arrive une couille, quand vous êtes malheureux, quand vous êtes à un enterrement, bah il pleut. Allez savoir pourquoi. Sans doute parce que le bon Dieu avait décidé que la tristesse des hommes se transmettraient au climat : les larmes des hommes seraient représentés par les larmes des nuages. Ou mais dites-moi, quand on y pense, c’est très poétique tout ça. Très beau, aussi, malgré la situation actuelle. Le jeune homme était grelottant, sous la pluie, les yeux complètement paniqués & la tête tournant de droite à gauche sans arrêt. Putain ! Mais qu’il bouge son cul. Bon bien sûr, il savait parfaitement que Thomas ne serait sans doute pas avec une jolie demoiselle, donc il ne le dérangerait pas. Mais il savait tout aussi bien que cet homme viendrait le rejoindre, car c’était un ami fidèle comme il n’en avait plus eut depuis bien longtemps. Ce qu’il avait envie de faire actuellement ? Vous êtes sérieux, là ? Vous osez poser cette putain de question qui est complètement débile, comme les questions que posent ces foutus psys ? Eh bien, il n’avait qu’une envie ! Fuir. S’en aller. Courir. Voler une bagnole, couper son portable, disparaitre. Il n’assumait pas ses actes ? Mais en même temps ! Comment voulez-vous assumer ce truc ? Une overdose, les mecs. Cette fille avait fait une overdose & avec sa poudre, en plus. Donc qui disait assumer, disait prison. & sérieux, il n’avait vraiment pas envie d’aller en prison. Pas maintenant qu’il venait tout juste de sortir de cure. Il voulait recommencer une vie, tranquille, avec une fille, mais ne pas aller en prison. Il avait prouvé qu’il ne méritait pas ça. Alors sincèrement, faut le comprendre. Certes, s’il avait appelé les secours, peut-être qu’on aurait pu la sauver. Mais il n’en avait pas eu envie, il avait eu peur. & n’oubliez pas qu’un homme est naturellement égoïste, alors Aidan avait présentement pensé qu’à sa gueule. Il s’était sauvé lui-même car il n’avait pensé qu’à sa survie. Soyons honnête : tout le monde l’aurait fait, sans aucun doute.

Un bruit de voiture. Une voix masculine. Sur le coup, Aidan paniqua un peu plus. Il imagina des scènes toutes plus atroces les unes que les autres : que les flics le chopent, qu’il tombe sur le père de la fille, qu’il tombe sur un voisin. Pire encore ! Son petit ami. Mais quand il reconnu la voix, il se laissa choir sur le sol, la tête contre le mur & les cheveux commençant à se coller à sa peau. Puis il chopa la main de son ami. « Bordel, mec. » Deux mots. Il souffla quelques secondes pour essayer de se contenir, se cogna volontairement la tête contre le mur pour « se réveiller », imaginant que tout cela était un cauchemar. Mais quand il se rendit compte que la pluie tombait réellement près de lui, il soupira & fixa brutalement Thomas. « Overdose. » Un seul mot résonnant dans sa tête comme un son de cloche. Un seul mot qui résonnait comme son arrêt de mort. Il s’imaginait déjà sur la chaise électrique, sur la buche avec le bourreau levant sa hache au dessus de votre nuque. Se sentait-il coupable ? Eh bah putain, si vous saviez sérieusement. Il avait l’impression d’avoir commit un meurtre prémédité. Il avait l’impression qu’il était ce tueur en série que l’on cherchait dans tout l’état. Il avait l’impression d’être ce mec qui viole & étrangle ses victimes. Mais bien entendu, il n’était pas de ceux-là, il fallait bien l’avouer. Mais comment réagiriez-vous ? En voyant une jeune femme convulser en face de vous car elle a sniffé des traces de cocaïne. Vous vous sentiriez indifférents ? Je ne pense pas. La peur, la panique, l’angoisse, la culpabilité prendront le contrôle de votre corps sans que vous puissiez y faire quelque chose.

Je secouais Aidan, ce dernier avait l'air désemparé, un peu comme s'il venait de commettre un meurtre -je ne croyais pas si bien dire- loin de me douter de l'ampleur de cette dramatique situation dans laquelle je m'embarquais. Même sachant dans quoi je m'aventurais, je me serais pointé ce soir, Aidan avait beau se comporter parfois de façon inadéquate et ne pas respecter les règles imposer par la société, faire des conneries, il était mon ami et si on ne pouvait pas compter sur un ami pour se sortir de situations embarrassante, à quoi servaient ils. Je le connaissais finalement peu, mais je l'aimais et le respectais. « Bordel, mec. » Il m'attrapa la main si vivement que j'eus un mouvement de recul. Depuis combien de temps était il à grelotter sous cette pluie battante, il allait finir par attraper une pneumonie en restant ainsi. Il se cogna ensuite la tête, jamais je ne l'avais vu dans un tel état de nerf, qu'est ce qui avait pu tourner aussi mal pour qu'il soit tourmenté à ce point. Bordel mec n'était pas les premiers mots que j'aurais attendu, j'aurais préféré un truc du genre merci d'être venu mec. Etant donné qu'il ne semblait pas dans son état normal, je me retins de tout commentaire désagréable. « Overdose. » mais encore ? Il agissait de façon si étrange, il me sortait du lit pour me murmurer quelques mots étranges, je sais pas, il voulait jouer à pyramide ou je devais deviner de quoi il retournait ? Le soucis c'est que je n'étais pas tout à fait réveillé, en regardant bien, j'avais encore une vilaine trace d'oreiller sur la joue et mon esprit n'était pas très vif. Alors s'il voulait que je fasse quelque chose pour lui, ce qui était sûrement le cas, je devais en connaître un peu plus. Je savais qu'il avait fait une connerie. Ou alors était il en plein délire et se rappelait il un mauvais souvenir ?

J'examinais attentivement les indices qu'il m'avait laissé en espérant dénicher une quelconque conclusion à cette supercherie qui me déroutait. Qu'est ce que je faisais là, si même mon ami était incapable de me le dire, qui le ferait ? Notre amitié avait commencé par quelques regards furtifs alors que je buvais un verre seul au bar, je devais rejoindre Arya, mais elle m'avait abandonné pour le travail, il m'avait proposé un verre, je lui avais fais une remarque sur le fait que je n'étais pas homosexuel et notre amitié avait débuté ainsi. Superficielle au départ, nous étions aujourd'hui plutôt proches, on s'entendait très bien et on comptait l'un sur l'autre, comme ce soir par exemple.

Je le secouais violemment. Première chose à faire, ne pas rester sous la pluie, pour son bien être personnel et parce que je n'avais aucune envie de chopper un rhume, je le pris par les épaules et le traînait vers la voiture, je le fourra à l'intérieur, sans vraiment de réaction, le corps du jeune homme était presque inerte. Son regard n'avait pas changé, on n'y voyait que de l'angoisse et une pointe de désespoir. Je fronçais les sourcils et repris la place du conducteur. On pouvait dire que la journée démarrait tôt et mal, je n'appliquerais sûrement pas l'adage : de bonne heure et de bonne humeur en tout cas. Je me tus pendant quelques secondes, scrutant les alentours, j'avais l'impression d'avoir à faire à un gamin qui venait de faire une grosse bêtise et il était tétanisé par le retour de bâton qui l'attendait. D'aussi loin que je me souvienne, je n'avais jamais aimé les surprises, puisqu'une surprise, je ne pouvais pas la diriger, ni même la commander, et j'aimais être en contrôle. « OK, je veux bien t'aider, sinon je serais pas là, tu sais que tu peux compter sur moi. Seulement je ne peux absolument rien faire si tu ne me dis rien de plus Aidan, je viens de me lever et je ne lis pas encore dans les pensées. Que se passe t-il ? » J'étais resté calme jusque là, m’énerver n'aurait rien arrangé à cette situation. Il pleuvait toujours des cordes dehors, sale temps, cette période de l'année demeurait cependant ma préférée, la pluie, les journées courtes qui nous obligeait à nous cacher sous notre couette plus tôt qu'à l'habitude. Des détails stupides et sans importances certes, mais qui pour moi l'étaient.