« S’il te plait, Jo’, on ne pourrait pas faire l’impasse pour une fois ? » Je t’emprisonne dans mes bras avec un regard suppliant. Je te vois ouvrir la bouche pour me rembarrer mais je ne la laisse pas échapper une seule parole. Je m’empare de tes lèvres, ma main glisse dans tes cheveux, défaisant les pinces que tu avais pris soin de placer une à une, m’attaquant bientôt aux élastiques, avant que ta main n’arrête la mienne sèchement et que tu te détaches de moi. « Non. On nous attend » Je te retiens encore, t’attrapant par le bras alors que tu essayes de m’échapper pour aller te recoiffer. J’attrape ton poignet et te ramène contre moi. Je t’embrasse furtivement, puis glisse dans ton cou, le ponctuant d’une myriade de baiser. « Please… Josephyne, je n’ai pas envie d’y aller » Tu me repousses encore, me foudroyant du regard. « Joséphine » Je grimace, je sais que j’ai déjà perdu. Tu ne supportes pas que j’écorche ton prénom. Je te lâche, avant de provoquer un peu plus tes foudres et te regarde. J’ouvre ma bouche et fais attention : « Joséphine » Sans t’emprisonner, je te caresse la joue et te supplie du regard. « J’ai envie de rester à la maison et de trainer avec toi toute l’après-midi, pas de sourire et de partager des banalités avec des gens plus ennuyeux les uns que les autres » Sûre de toi, ton regard implacable me dit que tu as déjà pris ta décision. Je ne gagne jamais avec toi, tu as toujours le dernier moi. Tu me regardes, j’attends, mais aucun son ne sort de ta bouche. Je soupire, ma main retombe de ton visage et je me ferme. « Tu fais chier Joséphine, c’est la troisième fois cette semaine » Je fais demi-tour et monte à l’étage. « Nathanael ! » Je ne me retourne pas, je grommelle dans ma barbe des mots incompréhensibles. Je monte, tu te doutes bien que je vais me changer, enfiler un costume de pingouin et nouer ce nœud papillon que tu viendras de toute manière rectifier. C’est toujours pareil, toujours se montrer, toujours faire bonne impression, plaire surtout et continuer d’entretenir nos relations avec les bonnes personnes. Je sais que ça te plait, que tu aimes ces réceptions parce que nous commençons enfin à être bien vu, apprécié et admiré, et qu’il faut entretenir cette image. Mais moi, je n’en ai rien à faire. Ça m’ennuie, me fatigue et j’ai l’impression que jamais la réception ne va se terminer. J’ai juste envie de rentrer, de profiter de mes jours de congés avec mon épouse, de lui faire l’amour dans toutes les pièces de cette maison trop grande pour nous deux. Ça ne te tente pas, Joséphine ? Annuler, en dernière minute, fermer la maison, se défaire de ces costumes à la noix, de cette coiffure trop sérieuse et profiter de l’autre comme bon nous semble. Non ? Non. Bien sûr que non. Il faut être à cette réception organisée par la femme du général de l’armée de l’air, nous commençons seulement à entrer dans ses bonnes grâces il ne faudrait pas tout gâcher. Non, bien sûr que non, tu as raison Joséphine, ce serait dommage. Soudain tes mains arrivent dans mon dos, entourent mes épaules et tes lèvres se posent sur ma nuque provoquant un léger frisson. « On ne restera pas tard » Je regarde ton reflet dans le miroir, au-dessus de mon épaule. « Pourquoi je te croirais cette fois ? » Tes mains se déplacent, glissant sur mon ventre, te serrant dans mon dos. « Parce que c’est vrai » Tu glisses un peu plus vers le bas, vers ma ceinture, pas encore bouclée, tes doigts viennent taquiner le bouton de mon pantalon noir. Je soupire. « On a intérêt à pas trainer » J’entends ton petit rire de victoire dans mon dos. Je me retourne vers toi brusquement pour m’emparer de tes lèvres. Je veux te donner un avant-gout, pour que toi aussi tu aies envie de rentrer plus vite. Mais je sais bien qu’envie de moi ou pas, nous ne repartirons que quand Madame McAlister l’aura décidé.

que signifie le terme d'amour pour ton personnage ? → L’amour pour moi c’est toi. C’est ce que j’ai ressenti en plongeant mon regard dans le tien. Quand tu t’es imposé à mon esprit, sans demander mon avis. L’amour c’est toi, ton regard profond, tes lèvres pleines, ton petit nez, ton menton déterminé, ces cheveux que j’aime passer mon temps à coiffer, à détacher de tes chignons serrés, c’est les lignes de ton cou, de tes épaules, tes seins, l’un comme l’autre, ton ventre plat que mes mains peuvent couvrir, tes mains justement, fines, douces et magiques, le creux de tes hanches, la ligne de ton dos, cette intimité dont je suis le seul maitre – selon ton bon désir –, l’intérieur de tes cuisses, tes jambes interminables, tes chevilles fines, ton pieds léger. L’amour c’est toi, et je ne te laisserais jamais partir. Parce que sans toi, l’amour n’existe pas.

quel est le statut amoureux de ton personnage ? → Marié à toi, je n’ai d’yeux que pour toi, quand bien même je te hais parfois, quand bien même je prononce des mots que je ne pense pas. Il y a des hauts, des bas, on s’en sort toujours quoiqu’il arrive. Si parfois mon regard peut s’égarer sur d’autres silhouettes inconnues, c’est toi qui accapare mon esprit. C’est comme ça, que ce soit bon ou non pour moi. Mais… ça ne peut pas me faire tant de mal que ça, n’est-ce pas ?

quelles sont les préférences sexuelles de ton personnage ? → Les hommes ne m’ont jamais intéressés, ni avant ni maintenant que nous sommes mariées. Les femmes ont toujours eu leur emprise sur mes pensées.

comment ton personnage se voit-il dans l'avenir, du point de vue amoureux ? → Là où nous sommes. Plus vieux. Ensemble, bien et jouissant d’une vie sexuelle à son comble. Peut-être diminuée par la naissance d’un ou deux enfants, trois peut-être ? Il en faut pour remplir les pièces de la maison de campagne dans laquelle nous vivrons un jour, plus tard, quand j’en aurais assez de défendre des soldats au tribunal. Quand tu en auras assez de me trainer à toutes ces réceptions mondaines. Oui, plus tard je nous vois tous les deux avec quelques enfants, maison de campagne, chien, chat, peu importe. Ensemble.