« LE CHANT DES CORBEAUX »
« Sings the song of the dead, girl, life runs out of steam. »

La route de la désillusion semblait être le chemin qu'Ezra se plaisait à emprunter. Comme s'il y voyait là un renouveau plus destructeur encore de le précédent. Le faux pas semblait être son art. Il avait sombré sous le joug du paternel alcoolique et de la matrone junkie. Il avait eut la porte ouverte à une nouvelle vie plus saine, en quittant Denver pour Pheonix, troquant sa débauche habituelle pour le confort d'un magasin d'antiquaire puant le produit d'entretien pour le bois et les clients se faisant encore plus rare que les rats. Mais non, ça aurait été trop simple, céder au bonheur, être bien à nouveau. Il était comme aimanté à sa propre déchéance, sitôt il s'en séparait trop qu'il y baignait à nouveau avec encore plus de férocité, ne faisant que mettre encore plus de temps pour sortir la tête de l'eau. C'était facile d'émerger que lorsqu'il était dans sa baignoire. Ce qu'il venait à l'instant de faire sortant de l'eau sans doute un peu trop chaude au vue des auréoles rouge qui parsemait son corps sans qu'il y fasse fit. Il était ailleurs, dans son utopie personnel, sous l'emprise de la substance, son âme chavirant dans l'inconscient, tout devenait beau, tout devenait meilleur et le ciel sombre de cette nuit là devenait même plus étincelant. Ezra ne guidait plus ses pas, son corps contentait de suivre la folie qui le faisait avancer. Ses pas le menèrent droit au cimetière, il était fermé, la nuit mais il s'en contrefichait, sortant la tenaille qu'il gardait dans son coffre il en cassa les chaînes comme un voleur qui ne toucherait à rien et s'engouffra entres les dalles de pierre. Même ce spectacle sombre et horripilant paraissait beau et poétique ce soir. Le chant des corbeaux lui parvenait comme une mélodie et les ombres qu'ont aurait put voir bouger semblait danser sur ce son. Pourquoi était-il là ? Oh, il n'en savait rien, qu'elle importance cela avait-il de toute façon ? « Cours Ezra, cours, jusqu'à en perdre haleine, jusqu'à en perdre pied » Lui susurrait son subconscient comme des mots doux, comme une promesse, une demande, une requête. Il s'exerça.

La pénombre l'englobait comme une couverture chaude tandis que ses pas, craquelant sous les feuilles mortes voyait son accélération se faire chaque fois plus rapide, encore. Inlassablement. Il courrait, homme perdu, homme damné. Ou allait-il, et pourquoi faire ? Toujours trop de questions, jamais assez de réponse. Le cimetière devenait son exutoire alors qu'il slalomais entre les dalles de pierre, ne faisait pas fit des noms inscrits sur les tombe. Quiconque passait par là l'aurait prit pour un fou, un échappé de l'asile de l'asile d'un côté. Sans doute n'aurait-il pas totalement eut tort. Telle une épave, il s'échoua non loin de la tombe de son oncle. Peut-être étais-ce une coïncidence, ou peut-être n'était-ce que ses pas qui avaient voulus le conduire jusque là. Mais uniquement ses pas, pas lui. Ezra n'était pas du genre sentimental, à fixer de la pierre ou était gravé des mots dont tout le monde se foutait, à ressasser les bons moments alors que, soyons lucide, il n'y en avait pas vraiment eut. Il n'avait jamais connu son oncle, cet homme dans l'ombre du paternel, qui avait préféré se tenir éloigné de la décadence dans laquelle plongeait son frère, le vil l'avait laissé tombé, préférant sa survie personnelle à celle de son cadet. Le bâtard. Aucun ne valait mieux que l'autre, l'alcoolique ou le dégonflé, d'aucun n'était bon modèle et pourtant, Ezra avait la ferme impression d'avoir suivis les deux, le junkie dégonflé, c'était peut-être ça, qu'il était, lui ? Il finirait comme l'ombre Jaimie, écraser sous une bagnole avec pour seul héritage une vieille boutique puante et de l'ecstasy. Vénérable fin pour pitoyable gamin. « J'te hais, salop. » Siffla Ezra entre ses dents devant la tombe, sans d'autres mots. La haine suintait dans chacun des mots alors même qu'il n'avait jamais connu cet homme. Mais il voyait en lui un exutoire à sa peine, une justification à sa profonde décadence, une porte ouverte à la non-culpabilisation de sa soi. Douce et simple facilité que voilà.

Ezra ne fit, de prime abords, pas fit aux bruits derrière lui, avant que finalement, le craquement des feuilles ne termine par passablement l'irriter, se retournant, il lança un regard noir dans la pénombre, comme prêt à tuer la personne qui s'aventurait dans ses lieux normalement clôt à cette heure. D'instinct, il s'approcha, lentement, surement, prêt à bondir comme un chacal. D'humeur, il ne l'était pas. Surtout avec la drogue qui le tenait encore sous son joug. Ses yeux légèrement injecté de sang ne cessait de fixer l'ombre fasse à lui et l'air frais décoiffa un peu plus sa tignasse en bataille. Oh la dégaine d'un parfait malpropre qu'il avait là. Pourtant, il gardait un charme inébranlable. Le charme du cas désespéré, sans doute. De l'homme meurtri, paumé, abandonné. Son regard perçant termina pourtant par identifier la tignasses brune, paraissant noir de jais dans la nuit et son visage impassible qu'il ne connaissait que trop. « Qu'est-ce que tu fais ici à cet heure-là, toi ? » Son ton inspirait un certain reproche. L'intonation du frère protecteur. Lui qui n'avait jamais eut de sœur et qui n'avait jamais voulu en avoir s'était surprit à considérer Ella comme une personne sur qui il voulait veillé, chose fragile, nymphe abandonnée, les similitudes entres eux étaient tels qu'ils auraient put être jumeaux. Ou peut-être même amants. Ella était charmante après tout. Mais dix-neuf ans, c'était jeune par rapport à sa vieillesse, pas vrai ? Il s'était abstenue de profiter de son corps, se contentant de profiter de sa bienveillance. « T'es pas au courant que c'est fermé la nuit ? » Grogna-t-il encore. Fermé mais ouvert. A cause de lui, évidemment. Dépasser les lois, c'était bon, si bon, tellement bon. Pourtant, il refusait qu'elle en fasse de même, se cantonnant à ce rôle de frère, de protecteur, d'ange gardien qu'il ne pouvait être qu'avec elle. Qui aurait voulu du soutient d'un paumé comme lui ? Ella le comprenait, elle savait elle. Elle valait mieux qu'eux. « Les autres, j'l'es baisent. C'est toi et moi contre le monde. »

Spoiler:

« Aux instants pénibles qu'était le vendredi soir. » Ella détestait ce jour au plus haut point, ce soir là plus précisément; elle avait horreur des jeunes trainant dans la rue, soules comme pas deux. Bien sûr certains moments, elle était dans le même état, comprenant les biens-fait de l’alcool, mais le dernier jour de cours de la semaine était pas celui qu'elle préférait. C'était compréhensible connaissant son impérieuse et tragique histoire; la brunette avait été témoins de empoisonnement de sa mère, le tueur étant avec elle et son père, une arme à la main, pendant que la douce jeune femme était en train de perdre vie, sans que personne ne le sache. Allant donc de déménagement en déménagement, poursuivie par un tueur, Ella put tout de même suivre des études, partant chaque trimestre. Jusqu'à en venir à Arcadia, reprenant un Manoir très ancien, apparemment hanté. Malgré cette rumeur, E. n'avait jamais était incapable de dormir sur ses deux oreilles, point fermé. C'était donc un vendredi soir qu'elle avait perdu sa maternel, mais aujourd'hui ce n'était pas seulement le jour qui comptait, mais la date, en effet, c'était l'anniversaire de la mort de sa mère. Ce moment était l'un des plus dure et dangereux de l'année. Ella finissait toujours au pieu avec un mec, tous deux souls & drogués, mais aujourd'hui, s'en était finis, du moins pour un cours instant, c'était toujours mieux que rien après tout et puis personne n'avait à lui dire quoi faire, c'était sa vie, uniquement la sienne.

Cette année, la jeune demoiselle avait donc pour idée d'aller au cimetière, un lieu de pénombre, un endroit où personne ne pourrait voir Ella pleurer et se languir sur son triste sort. Elle n'avait jamais vraiment défoulé sa colère depuis ce fameux soir, essayant d'être forte et de ne pas craquer face à son père. Tout le monde sait qu'au bout d'un certain temps, la colère, la tristesse, tout ça devait bien sortir à un moment. E. avait donc l'intension d'allait rendre une petite visite sur la tombe de sa mère. Depuis qu'ils avait emménagés, elle n'y avait jamais était, même lors de l'enterrement, peur de pleurer et de se montrer sentimentale devant les autres. Le cimetière était désert ce soir, pas un chat à l'horizon. Étant presque minuit, le cimetière était fermé, la grande grille en métal, de couleur noir, fermé l'entrée du cimetière comme celle d'une demeure d'aristocrate. Ella s'avançait doucement vers l'entrée, vérifiant s'il n'y avait personne qui me suivait ou m'observait. « Je n'avais pas l'intention de cambrioler le cimetière, et puis que pourrais-je bien voler ? A part des cadavres ou encore de jolies petites fleurs ou autres fantaisies sur les tombes ? Qu'allais en faire de toute façon ? Pff, de nos jours les gens deviennent tous aussi paranoïaque les uns que les autres. » La jeune femme avait l'impression d'être espionnait depuis quelques temps.

Ella se précipita sur la grille fermée à double tour et grimpa par dessus, elle avait toujours était des plus agiles, on disait souvent qu'elle pourrait être une très bonne cambrioleuse, elle ne laissait aucune trace. Bref Ella passait la porte avec toute la grâce qu'une fille pouvait avoir; c'est ici qu'on voyait toute la délicatesse féminine qu'avait la demoiselle. Une fois de l'autre côté, E. enleva la poussière qu'elle avait accumulé en transgressant la lois, pour entrer dans le sombre et ancien cimetière. C'était un lieu qu'elle n'aimait pas vraiment, mais elle voulait absolument voir la tombe de sa mère. En pénétrant en ce lieu, un drôle de sentiment s'était emparait d'elle. Ella traversait le lieu des morts en cherchant la tombe de sa mère, d'après les informations que son père lui avait dit, en rentrant de l'enterrement, elle n'eut aucun mal à la trouver. Une fois devant, de petits picotements lui brulèrent les yeux, des larmes d'eaux quelques peut salées, ont soudainement arrêté les picotements. « C'était donc ça la sensation que procuraient les pleurs ? La tristesse ? Être sentimental ? Je n'avais pas ressentis sa depuis mes huit ans. » Un déchirement au cœur lui fit s'agenouiller, la colère qu'elle s'était procurée au cours de ces nombreuses années, allait enfin sortir. Ella pleurait, pleurait & pleurait encore, elle avait presque finit de déverser toutes les larmes de sont corps, quand elle entendit quelqu'un entrée, brisant discrètement la grille à l'entrée et murmurer quelques mots assez grossiers.

Ella se levait d'un bond, quelqu'un était belle et bien là; quelqu'un qui pourrait bien la voir pleurer, ce serait la fin du monde pour elle, ou tout du moins, de son monde. Le bruit provenait de derrière les arbres, les buissons, enfin de l'autre allée. E. s'avançait doucement pour voir de qui il s'agissait. Malgré qu'il faisait sombre, elle le , elle aurait reconnue sa tignasse brune entre mille. Il ne s'agissait ni plus, ni moins, d'Ezra. Pour elle, il était un peu comme le frère qu'elle n'avait jamais eut. Beaucoup croyait qu'ils avaient plus qu'une relation amicale, vu l'affinité qui les unissait, ils étaient énormément proches. Il était protecteur et ne supportait pas de la voir malheureuse ou encore sous l'emprise de l'alcool. « Qu’est-ce que tu fais ici à cet heure-là, toi ? » avait dit le jeune homme. Ella hésitait à lui dire la vérité, en fait, elle aimait parler avec Ezra, lui confier ces secret, c'était le seul homme avec qui elle pouvait être elle même, on ne sait pourquoi. Il avait l'air en colère, assez énervé qu'elle se trouve là, devant lui à une heure pareil. « Bonjour à toi aussi Ez' ! Je pourrais te poser la même question. »
Ella répondu sur le même ton qu'il avait employé, elle n'aimait qu'on me parle sur ce ton, sans savoir les circonstances du moment. Et E. doutait qu'il les connaisse pour le moment.
« T'es pas au courant que c'est fermé la nuit ? » Il s'énervait. C'était sure qu'il n'était pas enchanté de me voir ici. « Ah, c'était la meilleure, fermée ? C'est lui qui disait ça ? Non mais ce n'est pas moi qui est défoncé les grilles en entrant. » Elle se décalait pour ne pas que le jeune homme voit ses yeux rougis, du moins pas pour le moment. Ella avait peur, peur que l'on pense qu'elle soit une pauvre fille, sensible et sans défense, ce qu'elle pensait être. « Fermé ? Tu rigole j'espère, c'est toi qui a défoncé la grille mon vieux, moi je suis tout simplement passé par dessus. » E. ne savait comment il allait réagir face à sa. La demoiselle de pu s'empêchait de renifler, et hop ! Découvert, à quoi bon se cacher maintenant. Elle se mit donc à la lumière du clair de lune et regardait Ezra dans les yeux, implorant sa pitié.

ps: