que signifie le terme d'amour pour ton personnage ? → L'amour, le vrai tu peux pas le décrire, faut le vivre. L'amour c'est pas qu'un sentiment, c'est une partie de toi, c'est comme une chaîne autour de ton coeur et de tout ton être. Tu peux pas t'en défaire, si t'as de la chance, elle sera toujours entretenue, mais t'as de fortes chances pour qu'elle finisse par rouiller. Une fois qu'elle sera complètement bousiller, elle finira peut-être en morceaux, tu te croiras enfin libéré, mais la rouille ça part pas si facilement. Le coeur de Fauve a disparu sous la rouille, ça l'a complètement bousillé. L'amour, c'est plus grand chose, rien que de simples souvenirs, des cauchemars.

quel est le statut amoureux de ton personnage ? → Tu peux pas dire veuve, parce qu'ils n'étaient pas mariés, mais ça revient au même. Y'a pas besoin d'un bout de papier signé par le maire pour prouver que vous êtes liés. Parce qu'au fond au vue de la loi, elle était rien, totalement inexistante son point de vue et sa souffrance tout le monde s'en fout. De toute façon veuve ça fait très vieille peau sur le point elle aussi de clamser. Alors disons abandonnée.

quelles sont les préférences sexuelles de ton personnage ? → Fauve a toujours été hétérosexuelle, toutefois elle a déjà eu l'occasion d'expérimenter avec des femmes, du fait de son boulot, c'est extrêmement rare, mais sa arrive. C'est marqué nul part que les putes sont réservés aux hommes. Ça ne lui a pas déplut, mais elle ne changerait pas de bord pour autant.

comment ton personnage se voit-il dans l'avenir, du point de vue amoureux ? → Y'a plus d'avenir. Il est mort avec Eliott. Lui parle pas de mecs parfaits pour elle, elle est pas prête, elle pense toujours à lui. Elle sait de toute façon, que même si elle refaisait sa vie, elle ne serait jamais complètement heureuse. Il serra toujours là, collé comme son ombre pour pas qu'elle l'oublie, pour lui rappeler qu'il est mort, que son amour est partit. Le vrai bonheur on le connait qu'une fois, pas deux.

Ça y est je viens d'y naître, j'sais pas où je vais, ni où j'suis mais tous veulent y être, quelque part, là-bas dans la vie, et là j'veux y mettre le pas, mais seule mon âme a l'accès, et je sais, que je n'ai aucun de ses abcès, plus léger qu'dabes, je m'envole et frole le sol où collent mes quatre pattes.

« Ok j’vais le faire. » C’était surement le choix le plus important que j’allais faire dans ma vie, après le jour où j’avais dû choisir entre pokémon rubis, saphir ou émeraude. J’y pensais depuis longtemps déjà, et je n’comprenais toujours pas pourquoi. Je tentais de poser le pour et le contre mais j’y arrivais pas, tout s’embrouillait dans ma tête, impossible de réfléchir. Une idée germa, j’me posais pas de question cette fois, j’attrapais une paire de ciseau et je coupais négligemment une mèche rousse qui tomba à mes pieds. Le mal était fait, j’pouvais pas m’arrêter là. Alors je m’attaquais à une autre mèche, puis encore une autre et je n’eue bientôt plus que des cheveux de même pas cinq centimètres. C’était plutôt déprimant, même pas le temps de leurs dires adieu. J’aimais tellement mes cheveux, ils étaient uniques, comme la plupart des roux, j’étais fière de ma couleur de cheveux, et de mes tâches de rousseurs, je cassais la tête à tous ceux qui me traitait de mongole. Comme ça j’avais l’air plus autoritaire, j’m’imaginais avec l’uniforme et j’pense que ça sera vachement canon. Un peu à la Tomb Raider. J’avais plus le temps de réfléchir, et plus j’réfléchirais, moins j’y arriverais alors je pris mon sac, sans trop savoir quoi y mettre, on prend quoi dans ce genre de situation ? Avant de partir j’hésite à dire au revoir à mes parents. T’façon ça changera quoi pour eux ? Ils m’avaient jamais compris, pour eux je n’étais qu’un déchet qui ne fait rien de sa vie, je voyais bien qu’ils me pensaient inapte, ça devenait de la pitié. Ils voulaient même m’emmener chez un psy, tu comprends être aussi pessimiste et irresponsable à mon âge, c’est pas normal. Hahaha j’en ris encore. C’est au moment d’ouvrir la porte d’entrée que je croise ma mère. Pas un mot, alors je lâche la bombe histoire qu’ils s’en veulent un coup. « J’me suis engagée dans l’armée, le car part dans une heure, je voudrais pas être en retard. » Elle est restée bouche-bée, je ne me suis même pas retournée. J’avais alors dix-neuf ans, je m’étais engagée pour trois ans, sur un coup de tête. De toute façon ils pouvaient pas m’envoyer en Afghanistan ou j’sais pas où, j’étais trop jeune et j’étais une vraie taupe, sans mes lentilles je n’suis rien. Je voulais dépasser mes limites, j’étais plus que déterminée. Au fond c’était peut-être qu’une excuse pour partir de chez moi, pour tout laisser tomber et oublier tout ce qui faisait de mon existence un calvaire. C’était une porte ouverte vers une nouvelle vie en soit.


Il y a toujours une heure qui n'en finit plus. Elle ressemble à toutes les autres, si bien qu'on s'en méfie pas. Et puis on se prend les pieds dedans et on s'y enlise doucement. On aperçoit la rive de l'autre côté, et pourtant il nous semble qu'on n'y arrivera jamais. On a beau se démener, on dirait même qu'on s'en éloigne au fur et à mesure que le temps passe.

Réveil en sursaut, paniquée je regarde autour de moi, avant de réaliser que je suis simplement dans ma chambre. C’est comme ça toutes les nuits, depuis quelques temps ça me reprend. Je redécouvrais enfin la signification du mot « sommeil », et j’suis à nouveau hanté par ces putains de cauchemars. C’est toujours le même scénario qui se redessine en boucle ; une ombre apparait d’abord flou, comme si j’avais oublié ces saloperies de lentilles, je m’inquiète d’abord et puis son visage se dessine petit à petit jusqu’à ce qu’il m’apparaisse, étincelant de beauté. Eliott. Un militaire d’une force opérationnelle chargée des opérations de surveillance et de répression du trafic de stupéfiants. Je l’ai rencontré par hasard, lors de ma deuxième année dans l’armée. Il était ma raison d’exister, j’étais réellement amoureuse, j’étais tellement différente avec lui, j’avais pas besoin de me montrer agressive, il me comprenait en un instant, comme s’il partageait mes pensées. Il est vite devenu mon pilier, ma plus grande force et j’en avais cruellement besoin. L’armée c’était pas comme je l’imaginais. J’avais jamais autant souffert moralement et physiquement, j’étais en totale pression à chaque instant. J’ai cru finir envoyé à Bagdad, par ce que j’avais selon eux le profil type du bon soldat, et quand on te propose ça, c’est pas un choix, c’est un ordre. Mais mes problèmes de vue me causaient préjudices, et c’est par le soutient de Eliott que je fus envoyée dans son unité.

Revenons au rêve, Eliott est là, un sourire au coin des lèvres, pourtant je sens son regard perdu au loin, comme on nous apprend à l’armée. Regarder loin, dépassant tous les obstacles qui s’immiscent dans notre axe de vision, simplement regarder vers l’horizon, toujours. J’veux lui demander ce qui se passe, j’ouvre la bouche. On appuie sur la gâchette. Boum. Balle en pleine tête. Eliott tombe au sol, j’ai pas le temps de m’effondrer, j’vois le flingue pointé sur moi, et j’me réveille avant qu’il est le temps de tirer une seconde fois. Ca fait bientôt un an que mon amour est parti, un costaricien qui a pas apprécié que l’armée s’occupe de son trafic de coke. J’suis tombée plus bas que terre, une partie de moi est morte avec lui. Haine, tristesse, déni, je passe par tous les sentiments dévastateurs, et j’ai l’impression de ne plus avancer. La douleur ne disparait pas, elle est toujours là, prête à ressurgir nourrit par mon malheur. J’pourrais passer des heures à parler de la dépression dans laquelle je me suis engouffrée, ça ne la rendrait que plus forte dans le combat que j’ai et que je dois parfois encore faire contre moi-même. Parfois j’ai l’impression de le voir à côté de moi, pas seulement dans mes rêves. Alors j’me dis que je regarde trop Grey’s Anatomy. J’suis pas tombée dans l’alcool, ni la drogue, je déteste boire, non pas pour des principes à la con, simplement parce que je ne trouve pas ça si agréable gustativement parlant, c’est même plutôt dégueulasse. J’ai finit bien plus bas puisque je me prostitue. Honnêtement je pourrais même pas dire comment j’ai fini par en arriver là, mais ce que je sais c’est que je peux pas en sortir. Le temps avance, sauf que je le suis pas, je stagne. J’pensais démarrer une nouvelle vie, monter d’un niveau, j’ai même pas pu retourner à la case départ, j’ai directement reculé de trois cases.