que signifie le terme d'amour pour ton personnage ? → L'amour n'est pas amour. Posez-moi des questions sur les oiseaux d'Amérique, les peuples d'Afrique, les pygmées d'Australie, les tigres d'Asie mais, l'amour je ne le conçois pas. Trop hyalin, inintelligible, impalpable, insaisissable. Je ne crois que ce que je touche, que ce qui me touche, in-extenso. Ignare, complet donc.

quel est le statut amoureux de ton personnage ? → Peut être devrais-je préciser que je ne possède aucun statut si ce n'est : moribond. Trop imbus pour partager un organe qui me tient à coeur, mon coeur. Je me veux, entièrement.

quelles sont les préférences sexuelles de ton personnage ? → Hétérotextuel. Hétéroabandonné. Hétérocomplexé. Hétéroréservé. J'ai de la connerie en stock, assez pour en faire un bouquin. Prômis, promesse non tenue. Je préfère l'envie.

comment ton personnage se voit-il dans l'avenir, du point de vue amoureux ? → Parloir. Je me vois curé d'un nouveau genre, écoutant les lamentations teintées de regret des gens qui m'auront aimé. Décharné, j'hanterais, forcément. Une coupure et je pisse le sang. Raide, exactement. Amoureusement flingué, à bout portant, par un destin malveillant. Sans amour, par conséquent. Mais, si je le rencontre, peut être que je lui roulerais une pelle, la belle et m'y accrocherais.

Le souffle court, tu cours après la vie sans jamais l'attraper. Le chemin, pavé d'embuches, glissant par moment, toujours crevant, tu te retrouves souvent sur les rotules, seul, comme un con, pleurant sur la tristesse qu'inspire ton sort. Tu n'as pas besoin de cette pitié que le monde t'offre, cadeau empoisonné qui ,à défaut de te remonter le moral, fout un coup à ta dignité. Celle-là aussi s'est tirée, sans préavis, trop lâche pour demeurer à tes côtés assez longtemps, sachant pertinemment que tu finiras par céder. Le choix ne t'a jamais appartenu, c'est là que se situe la difficulté, ton état n'est pas passager mais, omniprésent. Tu es cette colombe tachée de sang dont l'aile est brisée, déchirée. Tes os te font souffrir, ta chair rugir, tes yeux, pleurer. Cette longue inspiration qui accompagne chacune de tes pensées, ce long soupire qui te donner envie de frapper, tu t'en désintéresses car tu le sais, il n'y a pas de place pour la déprime, pas de place pour l'hilarité, pas de place pour toi et, c'est ce qui te chagrine. Le monde ne veut pas de toi, tu l'aimes à en crever, il te rejette sans ménagement. Tu n'es rien qu'un chien errant. Vagabond, tu marches, tu t'enfonces, tu t'effaces. Le temps finira pas tout arranger, mettre un " . " là où la phrase demeurera inachevée tout comme ta vie, tiens. Kiffe et, tais-toi car tous tes efforts seront vains.

Toute cette colère stockée , trop puissante pour ta simple enveloppe charnelle, finira par exploser, te laminer, torché d'la surface de la terre, tu agoniseras. Tu n'as plus peur, en fait, tu te fourvoies, la salope t'auras filé de l'espoir juste quelques instants avant de te le reprendre car, oui, la vie donne, la vie madone s'adonne à des jeux machiavéliques, la vie se rétracte, pas bonne. Tu es le pion d'un échiquier maculé de saleté. D'autres ont connu ton sort, d'autre le vivront encore. Et toi ? Enculé mais au moins, tu l'auras vu venir. Prépares serviettes et couteau, tu dégusteras tout en sachant la toxicité du plat. Peut être que tu aimeras mais là, tu t'en mords d'jà les doigts. Dure, la poursuite d'un bonheur légendaire. Profitez d'la vie, qu'ils disent, tu profiteras de la mort, toi. C'est cette conviction qui altère le goût que tu en as au point de ne plus sortir de chez toi. Tu crains en te clamant téméraire. Réfractaire aux activités plein air, tu bâtis une carapace d'carbone pur donc inviolable. Tu crois, non, tu voudrais croire et, c'est mieux comme ça.

« Prômis » souffle ta mater , « Juré » tu lui craches au visage comme le reproche audible mais guère direct venant à nouveau montrer à quel point ton prénom te déplait. Grande blonde élancée, ta mère. Malgré les rides qui étirent sans vergone ses traits, tu devines, mieux, tu perçois la beauté intemporelle. Tu te prends à l'admirer, à l'aimer et la détester. Tu n'atteindras jamais son âge, hypocondriaque & défaitiste, tu ne te bats pas, non, tu t'apitoies. Merde ceci, merde cela. Tu n'avances pas. « Essayes de te faire des amis » supplication, tu te renfermes, il n'y a pas assez de courage à l'abri de ton corps frêle. Pas assez de temps, compte à rebourd d'jà enclenché comment donc y échapper ? Aucune idée, là est ton problème. Tu deviens blême et l'accable encore, davantage : « Qu'est-ce que ça peut t'faire ? J'ai toujours été le cadet de tes soucis. Relègué au second plan alors que tu préférais te faire fourrer » ton manque de respect claque l'air, fend sa poire, lui enflamme la joue, son cleb's du moment s'apprête à riposter , à quelques centimètres à peine, il se ravise : « Frappes, tapette. Qu'est-ce que t'attends ?» une seul pain peut finir en hémorragie, il ne te porte pas dans son coeur mais, n'est pas prêt à te tuer . De toute façon, tous le monde le sait : « Mec t'es intouchable » intouchable mais pas increvable, là réside ta déception.

A Phoenix tu te retrouves, tu ne sais pas pourquoi, probablement en quête d'un second souffle à ta vie. D'un dernier, probablement aussi.