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 And you feel like you were a mistake

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Mika'îl Cole

Mika'îl Cole
Maître du Je ☼ Maître du Tu

◭ messages : 718
◭ arrivé(e) le : 07/06/2012
◭ âge : 25 piges
◭ statut : Sans laisse, bague à l'annulaire, prêt à ferrer sa chose, player
◭ études/métier : J'brasse les thunes. Pas besoin de savoir comment mais, rassurez-vous, mesdames c'est légal et fructueux.


MessageSujet: And you feel like you were a mistake    And you feel like you were a mistake   Icon_minitimeMer 20 Juin - 14:11



You showed him all the best of you
But I'm afraid your best
Wasn't good enough

Je ressens les vibrations imperceptibles du moteur. Rien de tel qu'un modèle allemand pour vous conforter dans votre illusion du réel. Les paupières closes, je t'attends. Où est-tu, ma lula ? Mes mains s'agrippent avec hargne au volant du bolide dans lequel je siège. Je tente d'une manière superfétatoire, de mettre un terme aux tremblements qui mettent mon corps à rude épreuve. Seulement, je ne me sens pas assez fort pour faire disparaitre cette sensation de profonde consternation qui fait de moi sien. Lourd, nul, zéro absolu. Je me sens lourd, nul, zéro absolu. La terre est peuplée d'imbéciles, je m'apprête à faire face à l'un d'entre eux. La terre est peuplée de despotes, je m'apprête à plier devant eux. Toutes la noirceur d'un peuple, dans le coeur d'un seul homme. Je la sens tracer un sillon parasite, cette torpeur qui s'emparre de mes veines, de mes nerfs, les tordant sans ménagement. Tu la sentiras avec moi, ma pute. Lorsque tu te tiendras devant cette homme, tout te paraîtra limpide. Je ne serais que transparence et pitié. Je le sais, j'en suis persuadé. Tu vas peut être comprendre ou au contraire m'affliger. Aujourd'hui tu vas faire la connaissance du modèle à partir duquel j'ai été sculpté. La figure paternelle. La figure déplorable. Tu verras de tes propres yeux, Odèl que je ne suis rien comparé à lui. Demi portion d'un plat indigeste. Je ne suis que l'ombre du vrai specimen. Le prototype raté. Remercie Dieu d'être tombée sur moi et non sur lui. Crois-moi, tu gagnes au change. Je t'apperçois enfin, à l'intersection où je t'ai donné rendez-vous, tu as fait des efforts de présentation ? Je croyais que tu t'en moquais ? La portière s'ouvre, je te souris. Oui, je te souris, ma pute. Tu penses que je suis le sadique qui prépare un mauvais coup, sache que je suis le sadique qui s'apprête à se faire baiser. Je te veux à mes côtés pour résister. Exactement, j'ai besoin de ta présence , j'ai besoin de ta force. Tu n'es pas faible, Lula. Tu n'es pas une larve, Lula. Nous nous élèverons ensemble contre lui, ne dit-on pas que l'union fait la force ? Notre union pourra peut être anéantir cette dictature sous laquelle j'étouffe depuis ma naissance. Vois-tu, la vie n'est pas rose comme le prétendent ces romantiques tapettes. La vie est une palette. Des couleurs qui se mélangent, des couleurs qui disparaissent, des couleurs qui nous éclaboussent et nous donnent cette teinte que tout le monde pense être Rose. Ils se trompent, ma mal aimée. Ce n'est pas rose mais rouge , un rouge vif coupé avec du blanc. La pureté devient piquée telle une étoffe maculée. « Sais-tu où nous allons ?» Question inutile. Cela devient une habitude. Bien sûr que tu ne sais pas, Lula. Comment pourrais-tu savoir que mon paternel fête aujourd'hui ses cinquantes ballets ? Comment saurais-tu que nous ne nous sommes pas vu depuis Noël ? Comment saurais-tu que nos relations sont tendues ? Cet homme et moi n'avons rien en commun, si ce n'est ce patronyme innomable que nous partagons contre toute attente. Rien, si ce n'est ces traits que tu mireras avec dégoût. Il n'y a pas de raison pour que tu apprécies cet être plus que tu ne puisse le faire envers ma petite personne. Affirmatif, aujourd'hui tu vas jouïr de l'image d'esclave qui véhicule sous notre immense demeure. Prépare-toi à me mépriser davantage. Moi, le pauvre perdant. « Je vais t'introduire au monde. En ce jour tu vas naître, Asphodèl...», je démarre cette voiture faisant vrombir les centaines de ch'vaux sous l'capot. Je t'emmène sur la lune mais avant, ma pute, petit passage en enfer. Tu y trouveras peut être ton Paradis, tu noirciras peut être ton carnet d'adresse, celui-là même où se dresse la liste de tes fornicateurs. Efface ces noms, ma Odèl. Efface-les tous. Et remplace, remplace. Mais, garde-toi de me remplacer. Compris ? Ne perds pas de vu notre objectif : survivre. «...tu vas t'immerger dans le faste pimpant des Cole ». As-tu le traque, ma pute ? Parce que j'ai une boule au ventre. L'estomac noué. Je pourrais tout bonnement vomir mes trippes. Mon apparence, elle, demeure placide : « Pour eux, tu seras Asphodèl Orchard, une suissesse ayant toujours vécu aux Etats-Unis. Tu n'as pas dix-sept mais, dix-neuf ans et tu étudies à la préstigieuse université d'Harvard.» Tu ne seras pas une pute de dix sept ans, incapable de citer de grands auteurs. Contente-toi de fermer ta gueule. De sourire, de te tenir près de moi. D'hocher la tête, d'être toujours d'accord avec moi. Tu ne seras pas ma pute, tu seras mon alliée. Hey, salope, j'ai besoin de ça.



Dernière édition par Mika'îl Cole le Mar 26 Juin - 16:31, édité 1 fois
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Asphodèl Orchard

Asphodèl Orchard

◭ messages : 863
◭ arrivé(e) le : 06/06/2012
◭ âge : 17 ans
◭ statut : Prude de renom.
◭ études/métier : Joujou personifié sans utilité définie.


MessageSujet: Re: And you feel like you were a mistake    And you feel like you were a mistake   Icon_minitimeDim 24 Juin - 13:55


La salope me regarde avec un air effaré. Oh, ça va, prends mon fric et fais pas chier. Je la regarde d'un air mauvais. Ça a l'air de la choquer qu'une guenon en jean rappé comme moi ait osé poser un pied dans son précieux magasin plein de grandes gigues blondes et refaites pétées de thunes. Ses mains attrapent les billets que je lui tends, elle est réticente, elle hésite à vérifier l'authenticité des bouts de papiers. J'esquisse un sourire. Allez, grouille-toi, je suis déjà en retard. Elle finit par encaisser, me souhaite une bonne journée sans se donner la peine de faire un sourire. Bien, très bien. Je sors du magasin par les immenses portes automatiques surmontées d'un cadre doré, trottine dans une rue déserte. Qu'importe si on me mate, je m'en tape. C'est bien ça le problème. Mon jean glisse à terre, mon débardeur lâche le rejoint. Mika, si tu me voyais... Tu veux faire de moi une perle, me remonter vers la surface. Si tu pouvais entrevoir le plaisir pervers que je ressens à chaque tentative pour ruiner tes efforts, pour t'agacer. Je me condamne moi-même, mais que veux-tu. J'enfile prestement les vêtements payés à la sueur de mon front... Ah pardon, à la sueur du tien. Je te l'avoue, j'ai fouillé un peu partout pour trouver de quoi acheter cette robe. Une jolie chose en soie légère, bleue. J'ai presque l'air de quelqu'un de bien habillée comme ça. J'avoue ne pas avoir hésité une seconde devant le prix exorbitant de cette chose ravissante, non plus devant celui de la paire d'escarpins que je me suis permise. Ça te fera les pieds, à tes risques et périls d'héberger une catin sans scrupules dans tes appartements. Les paquets finissent en tas dans la rue, au diable l'écocitoyenneté. Je cours maintenant, comme je peux, perchée sur mes chaussures neuves et coupantes. Nous y sommes, au croisement où tu m'as donné rendez-vous. Où es-tu ? Mes yeux tombent malencontreusement sur un bolide luisant qui attire bien d'autres regards que le mien. Pourquoi ça ne m'étonne pas ? Un sourire effleure mes lèvres, avant de disparaître prestement lorsque je te rejoins dans l'habitacle insonorisé. Tu me souris, je fronce les sourcils. Vois-tu, je n'y suis toujours pas habituée. La portière claque, je me retrouve seule avec toi, dans cet environnement fermé. Mes mains trouvent leur place entre mes genoux serrés. Je suis droite comme un 'i', la tête penchée sur le côté pour te montrer que je t'écoute sans vraiment te regarder. Je t'affronterai jusqu'à la fin, jusqu'à la toute fin, ce jour où nous sombrerons de concert dans un torrents de scrupules et de regrets. Aujourd'hui n'est que le commencement de notre longue décadence, quoi que tu en dises. Tu sens comme j'envisage notre vie ? Comme une longue descente aux enfers, malgré tous nos efforts pour nous tirer vers le haut, malgré tous tes efforts pour aller contre. « Sais-tu où nous allons ?» Bonne question en vérité. Tu m'as laissé entendre que c'était un jour important, c'est d'ailleurs pour cela que je me suis donnée la peine de te ruiner avec tant de minutie dans ce foutu magasin. J'ai fait un effort, l'as-tu remarqué ? Mais pour quelle occasion ? Il est vrai que tu ne m'as pas donné de plus amples explications. Je n'ai pas cherché à en avoir, te poser des questions a quelque chose de fatiguant ; tu as toujours l'air d'aller à contre-courant. Tu ne veux pas que je t'en pose, c'est clair. « Je vais t'introduire au monde. En ce jour tu vas naître, Asphodèl...» M'introduire au monde. Au vrombissement du moteur, mon cœur marque une pause. Diable, va-t-il falloir que je m'habitue à ce monstre ? Ne peux-tu pas être comme tout le monde et te contenter d'un engin moins terrifiant ? «...tu vas t'immerger dans le faste pimpant des Cole » Je me tourne vers toi. Ne m'avais-tu pas dit que tu investissais ? Si, il me semble. Commence-tu aujourd'hui ? « Qu'est-ce que tu veux dire par là ? » Entends-tu comme je crains tes paroles ? Que vas-tu me faire faire ? J'ai peur, c'est donc ça. « Pour eux, tu seras Asphodèl Orchard, une suissesse ayant toujours vécu aux Etats-Unis. Tu n'as pas dix-sept mais, dix-neuf ans et tu étudies à la préstigieuse université d'Harvard.» Ma gorge se serre, je ne peux m'empêcher de te retourner un regard affligé. « Tu pourrais au moins m'attribuer un dialecte différent du leur, je n'aurais pas à leur répondre... » Peut-être est-ce ton but. J'expire en silence, le cœur battant à tout rompre. Tu es bien gonflé. Je peux jouer des rôles, je ne fais que ça. Je peux mentir, ma vie est tissées de mensonges. Mais je ne peux pas prétendre posséder un savoir que je n'ai jamais eu, c'est ridicule, ils le remarqueraient tout de suite. Ne vois-tu pas l'absurdité de ce que tu me demandes de dire ? « Et comment nous sommes-nous rencontrés, comment vas-tu expliquer ma présence à un rendez-vous familial auquel je n'ai aucune raison valable de participer ? » Tu ne vas certainement pas leur parler de ta petite salope attitrée que tu payes pour garder auprès de toi pour t'endormir chaque soir, de ça je suis sûre. Je suis curieuse de savoir. Tu es donc bon menteur Mika, pour oser amener ta pute personnelle à un repas de famille. Je vais te prouver que je peux être excellente, quand bien même je crève de trouille à l'idée d'être plongée dans ton monde. Ton vrai monde.
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Mika'îl Cole

Mika'îl Cole
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MessageSujet: Re: And you feel like you were a mistake    And you feel like you were a mistake   Icon_minitimeDim 24 Juin - 17:20



You showed him all the best of you
But I'm afraid your best
Wasn't good enough

Tu n'es pas humaine, Lula. Tu es chimérique. Mi réelle, mi illusoire. Un être parfait aux yeux d'un faussaire. Parfaite donc, à mes yeux. Aujourd'hui, tu vas prendre un morceau de moi, le fourrer dans ta pochette et le garder précieusement. Anecdote compromettante en cas de coup dur. Un coup dur qui finira bien par arriver, n'est-ce pas , ma pute ? Tu n'écoutes pas, tu es sourde. Tu n'as pas de cervelle. Trop occupée à te méfier alors que tu devrais t'appuyer sur la seule main que l'on te tend. Je te la donne, salope, cette main que tu rechignes à attraper. Cette main, chienne, elle est ton joyau, celle qui te donnerait le bon Dieu sans confession. Celle qui ne pourrait decemment te faire du mal sans s'en infliger la peine au surplus. Je la couperai pour toi, Odèl, si cela était nécéssaire. Seulement, je doute que tu te figures ce geste comme étant désintéressé et, tu as raison. Il ne saurait l'être. Je ne saurais l'être, ma pute. Oui, tu m'intéresse. Stupide. Je n'ai cure de ce que tu penses, ne changeons guère les bonnes habitudes. Non, restons tous deux borgnes. Fiers comme des poux. Surclassant tous les croquants qui vendraient leur mère, leur père pour la moitié de ce que je t'apporte. Elle te scie à merveille, Standford, cette robe aux teintes marines qui me file une idée incongrue, plonger dans un océan, un boulet au pied. Couler et ne pas espérer remonter car, rien ne m'attend à la surface que les blâmes d'un paternel orgeuilleux. Finalement, vous avez des choses en commun. Toi : la peur des interdits, lui : la peur d'être écroulé. Moi, celle de ne pas arriver à garder la tête hors de l'eau. Diable, pourquoi suis-je si dramatique. Tu sais, ma pute, tu as raison. Sur toute la ligne. Tu as toujours eu raison. Mais, tu ne réfléchis pas assez, tu réfléchis mal. Réfléchis nous. Réfléchis cette lithographie de ce nous que projette ton coeur. Renis nous, pendant que tu y es. C'est plus facile de tourner le dos à ceux qui veulent t'aider. C'est facile de me tourner le dos. C'est moins suspect. Je t'emmène là où tes songes t'ont souvent tracté. Là où le champagne coule à flot, là où ce que tu portes n'est que le dixième de ce que les donzelles possédent dans leur garde-robes. Je te conduis , chevaleresque, là où tu seras un bijou parmi les bijoux. Un vagin parmi les vagins. Là où tu passeras inapperçu. Du moins, là où tu devrais passer inaperçu seulement voilà, venir au bras d'un Cole, ce n'est pas un statut planque. Lula, ma mal aimée, cesse donc d'angoisser. Là n'est pas la solution. Pense-tu.« Tu ne parles pas le français ?! » je souffle feignant la surprise, je suis narquois, pardonne-moi, tu as une vive tendance à m'irriter. Paradoxalement, une vive tendance à m'amuser. « Crois-moi, tu resteras sans importance. Ils ne t'écouteront qu'à moitié. La seule chose qu'ils garderont en tête, c'est l'impression que tu leur auras fait. » Je ne te mens pas, ma belle épine. Ils ne conserveront de toi que la souvenance matérielle des mots qui auront eu impact sur leurs tympans, rien d'autre car, ils s'en fichent de toi. De toi, de moi. De nous, nous, ma pute. Le trajet me parait sempiternel comme ces questions qui viennent souvent incendier ma boîte cranienne, trop véhémentes pour être décimées, trop criardes pour être tu. Les immeubles disparaissent autour de nous, nous sommes dans nôtre bulle. Enfants sans défense immunitaire, fragiles, impurs. « Questions pertinentes » je soupire, le regard perdu sur la ligne d'horizon. Est-ce qu'il existe une fin ? Quelque part, une borne destinée à ceux qui ne se reconnaissent plus ? Un endroit pour les gens déchus ? La brique a laissé place à la nature. Regarde donc ces arbres centenaires qui ont vu vivre tant de petits insectes dans not' genre. Crois-tu que nous vivons vraiment , ma pute ? Pleinement ? Un lac apparait , nous longeons une beauté exceptionnelle, nous, effroyables créatures. Honte sur nous d'oser souiller un tel spectacle. Dis, matrioshka détestée, vois-tu s'ériger devant toi cette demeure style victorien vestige d'une colonisation râtée ? Ca, c'est mon purgatoire. Ca n'est qu'un test à passer. Un contrôle de routine. Tu verras, tu vas aimer. Si tu donnes dans ces pratiques scato-masoschiste. De la merde, à ne plus savoir quoi en faire. Point mort. Frein à main enclenché. Ferme la bouche, Odèl, toute cette joliesse pour une triple couche de saloperie. Pas de quoi se surprendre. « Evite de t'émouvoir devant l'architecture des lieux y compris devant la décoration. Tout ce que tu verras ici, c'est d'un banal, achevant. » Portières vérouillées. Coeur blindé. Prête, ma pute ? « J'allais oublier, nous nous fréquentons » approche-toi, mes iris te le disent, tu le comprends, tu fous un vent à la distance. Nous serions à deux doigts de nous frôler. Garde-toi de me toucher. « Fais attention, Asphodèl. Ne tombes pas amoureuse de tout ceci. Tu risquerais de te casser la figure. Garde en tête que ce ne sont que des mirages, les sirènes de la réussite finissent toujours par te tuer ». Tiens, vois-tu cette femme filiforme dont le sourire promet des miracles ? Celle dont le prix de son accoutrement suffirait à nourrir un régiment ? Ma mère. « La reine mole, rate castratrice qui effraye les mâles ici présent. Tous les pays ont leur Margaret Thatcher, ma mater » je m'avance vers elle, un sourire de circonstance placardé au visage. « Mika'îl, tu te fais bien trop rare » « J'aime avoir de bonnes raisons de me déplacer. Fêtes, décès » « Qui est la charmante demoiselle qui t'accompagne ». Las. Mère, donnez-moi le temps de faire les présentations. « Asphodèl Orchard , Asphodèl, voici Genevia Cole » elle te présente une poignée de main : « Enchantée » , je t'en prie, ne te plante pas. N'oublie pas que tout repose sur la première impression.


Dernière édition par Mika'îl Cole le Mar 26 Juin - 16:31, édité 1 fois
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Asphodèl Orchard

Asphodèl Orchard

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MessageSujet: Re: And you feel like you were a mistake    And you feel like you were a mistake   Icon_minitimeMar 26 Juin - 9:53



Bien entendu, mes paroles n'auront aucun sens à leurs oreilles. Que pourrais-je représenter pour eux, par ailleurs ? Une curiosité parmi d'autres. La première impression ? Compris, je ferai de mon mieux. Mais qu'en est-il de nous ? Qui serai-je pour toi, quel sera mon prétexte ? « Questions pertinentes » Pour une fois, sembles-tu dire. Un soupir passe la barrière de tes lèvres, ton regard se porte au loin. Le mien vient atterrir lamentablement sur mes pieds coincés dans des talons neufs et inconfortables. Leur prix pèse lourd au bout de mes jambes, j'ai presque l'impression de porter trois kilos d'or massif au bout de chaque orteil. Quand je relève les yeux, je commence tout juste à réaliser l'ampleur du désastre à venir. Cette journée va être à marquer d'une pierre blanche ; l'humiliation suprême d'Asphodèl Orchard, le jour où elle a chuté du haut de sa petite vie sans intérêt. En entraînant avec elle ce pourrit, cet ange déchu, rejeté de l'Olympe. Mika'îl. Un sifflement admirateur, légèrement cynique. J'y suis obligée. Comment peut-on transfigurer à ce point le désert rouge du sud de Phœnix en une Oasis si luxuriante, si pleine de vie ? Cette beauté me met mal à l'aise, il y a quelque chose de dérangeant dans le fait que qui qu'ils soient, ces gens aient réussi à faire plier la nature à leurs désirs insatiables. Que serai-je alors au milieu d'eux ? Un insecte, une chose que l'on regarde de haut. Mon dos regagne le dossier du siège, mes dents se serrent. Mon ravissement devant tant de splendeur laisse maintenant la place à une salive fluide et acide. Le ronronnement du moteur cesse, tu arrêtes le bolide devant une baraque assez énorme pour contenir mon avidité toute entière. Tu as roulé vite, bien trop vite. Je n'ai pas encore eu le temps de me faire à l'idée du massacre qui allait avoir lieu. « Évite de t'émouvoir devant l'architecture des lieux y compris devant la décoration. Tout ce que tu verras ici, c'est d'un banal, achevant. » Froncement de sourcils. Je ramène mes bras autour de mon torse. Mes yeux balayent nerveusement les alentours. Vois-tu comme je suis tétanisée ? Tant de belles paroles, tant d'espoir en moi. Maintenant que j'y suis, je me retiens de toutes mes forces de partir en courant. Que de la gueule. « J'allais oublier, nous nous fréquentons » Tu me fais comprendre que je n'ai pas le choix. J'acquiesce en silence, avec l'impression d'avoir perdu ma langue. Tu ne peux comprendre à quel point cela va m'être difficile. Je ne t'aime point Mika, ta proximité me file encore la chair de poule et, oui, je continue de te craindre. Feindre d'être intime avec toi... Mais tant de dépaysement m'oblige à te considérer comme mon nouveau point d'équilibre. Tu seras ce autour de quoi je vais graviter, mon point d'ancrage, le lieu sur que je peux regagner après avoir vogué en terres inconnues et ô combien terrifiantes. Affligeant, regarde comme je suis faible, morte de trouille avant même d'avoir serré une main. Ladite main arrive à grandes enjambées, tout en sourire charmeur et en brushing impeccable. Tu me glisses une présentation, rapide, de cette silhouette grandissante. Une femme élégante, ta mère. La figure imposante à laquelle j'ai toujours voulu ressembler, moi pauvre et cupide orpheline de vie. « Mika'îl, tu te fais bien trop rare » fait-elle. Son ton est parfait, équilibre juste entre l'autorité et la chaleur d'un accueil qui se veut agréable. Sourire de circonstance, Mika réplique. J'assiste à ces échanges qui passeraient presque pour naturels si je n'avais remarqué cette tension. On s'enquit alors de mon identité, chose on ne peut plus naturelle. Qui suis-je ?« Asphodèl Orchard , Asphodèl, voici Genevia Cole » Derrière ces yeux clairs, dont on ne peut douter que le fils à mes côtés en a hérité, ça réfléchit. On ne se souvient pas d'avoir invité une jeunette de mon gabarit. Orchard ? Pas un nom qui figure dans son répertoire. Sa main se tend, la curiosité perle dans son regard. « Enchantée » J'esquisse un sourire, m'approche le plus naturellement du monde vers cette main fine et ferme que l'on me tend, la serre avec le plus d'assurance qu'il m'est possible d'avoir. Le grand jeu commence Mika, observe mes débuts tâtonnants, si j'échoue, je te donne le droit de me blâmer jusqu'à la fin de mes jours. Nous ne serons pas trop de deux pour le faire. « Moi de même, Mika m'a tellement parlé de vous, je suis heureuse de vous rencontrer enfin. » Faux, archi-faux, je ne savais même pas que tu avais une mère. Je me suis autorisé un diminutif qui se veut intime, comme échappé par mégarde, sans la quitter des yeux. Sans te regarder, sinon tout serait foutu. Sourire, fugace mais aimable. Finalement, je me retrouve dans une posture familière : séduire des personnes fortunées, à qui l'on doit donner l'impression que l'on fait partie de leur monde. Mika change de jambe d'appui, comme gêné. C'est vrai, c'était risqué, mais il fallait le tenter. Je t'adresse un sourire plus destiné à ta mère, réduis la distance qui nous sépare à un espace ridiculement petit. Ne t'inquiète donc pas, cela me hérisse autant que toi. Tu sais, j'ai eu maintes occasions de vous observer, vous les riches, de saisir vos petites habitudes lorsque vous évoluez en société. Ces gens là ont toujours l'air heureux, parfaits. Ce sont pourtant eux qui viennent me chercher, moi petite pute insignifiante, pour égayer leurs journées et leurs nuits, pour venir pleurer leur ennui dans les bras maigres d'une pauvre âme à peine vivante. Vois-tu Mika, je vous connais, toi et les tiens. Mieux que vous-mêmes.
Il est temps de rejoindre tout le monde. Genevia Cole n'était qu'un avant-goût de ce qui va suivre, n'est-ce pas ? Nous lui emboîtons le pas, je t'adresse un regard vif et bref. Tu as compris, je le sais. Inspiration, expiration. La populace vient au devant de nous. Une silhouette plus imposante se détache des autres, un verre de champagne à la main, le visage ouvert et amical. Serait-ce le père ?
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Mika'îl Cole

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MessageSujet: Re: And you feel like you were a mistake    And you feel like you were a mistake   Icon_minitimeMar 26 Juin - 16:29




These scars of mine make wounded rhymes tonight
I dream of times when you were mine so I
Can keep it like a haunting
Heart beating close to mine



Tout re-pose sur la pre-mi-ère im-pre-ssion. Mon souffle se fige, mes paupières lancinantes clignent difficilement. Extatique, tempus, se moque ouvertement de mon état. Auditeur, observateur, pantin sans articulations. Mes yeux vous fixent toutes deux, dans votre parade. Maléfique, le halo autour, aveuglant. Tu lui serres la main, sens-tu, Lula ? Ressens-tu le venin s'infiltrer ? Cet acte anodin, morsure de vipère. Les effets se feront sentir, je ne me soucis pas de ce détail. En revanche, je me soucis de ce qui t'arrivera à l'instant même où il aura atteint ton coeur, ma pute. Ailleurs, je demeure vaporeux, les lèvres scellées, enclin à un tiraillement frelaté. Dans un état second. Tu n'as aucune empathie pour moi, salope. Aucune. Ma mère et toi, fichtre, équivalentes. De ta bouche, ce diminutif , abusif, intime. De ton intimité je ne sais rien, Aspodèl. Je n'ai rien apperçu, je ne veux rien appercevoir. Vois-tu, tu es comme toute femme, un mensonge sur patte. Une langue affutée, précheuse et pécheresse. Faux, vrai. Vrai, faux. Démonstration. « Vraiment ? En bien j'espère. Mon fils sait se montrer très élogieux » mère, baissez donc ce regard inquisiteur. Toutefois, je sais ce que vous pensez, je sais ce qui malaxe vos neurones : interrogation légitime. Qui donc est cette demoiselle à l'allure si frêle qui accompagne mon fils ? Ce sourire malicieux qui fend vos lèvres en dit long sur ce que vous pensez. Je lis en vous, mère. Chose que vous n'avez jamais pu faire me concernant. Tous ces faux semblants m'agacent. Répugnants. Charmante hôtesse, vous vous proposez. Guide d'un nouveau genre, Altesse sérénissime. Que devons-nous comprendre ? Ceci est votre royaume ? Bien, gardez-le. Gardez-vous bien de dénigrer ma puterelle, vous saissisez le verbe de mon regard, dans ces iris d'onyx que nous partageons. Matrioshka tu te rapproches, tu extermines la distance, balaies les hésitations , t'agglutines presque à moi. Ta chaleur m'effarouche. Gêné ? Ma chair réclame ce geste tendre que je te refuse, tu préférerais mourrir, n'est-ce pas ? Nous sommes deux, sincèrement. Un sourire maladroit étire mes lèvres, moi aussi, je suis bon acteur. Ais-je l'air épanouïe ?Est-ce vrai ? Est-ce réellement faux ? Véridique. Absolument. J'ignore les battements sauvages de cet organe dont la noblesse est si souvent remise en cause. Sa mélodie entrainante vient faire pression contre mes tempes. Sentiment traumatique. Chute vertigineuse. Je crains. C'est cela, je suis en proie à la terreur. « Quelle charmante demoiselle, Mika'îl, comment se fait-il que tu ne nous l'aies pas présenté plus tôt ?» plus tôt ? Alors qu'elle gémissait encore, un roublard entre les cuisses ? « Nous avons des emplois du temps chargés » vous vous en moquez, n'est-ce pas ? Nous pénetrons à votre suite parce qu'ici, c'est vous qui menez la danse. Parmi la foule, des visages familiers, des visages autrefois chéris désormais hais. Chose surprenante, l'impact d'une rupture effroyable sur notre vision du monde. Mon monde, à quoi donc se résume-t-il ? La tristesse, l'égoïsme, la lacheté. Le ballet des foculs débute, accroche-toi, ma Lula. Les bords sont glissants. Des politesses sont échangées. Dans cet océan de visages étrangers, je sais qu'il y en a au moins vingt que tu connais. Les grandes personnalités politiques de la ville : au nombre de cinq,quelques célébrités : encore cinq. Sur les vingt, dix ont bu à la source de ton Eden. Dix. Dix dont ...: « Mika'îl, quelle surprise » en un souffle, il efface entièrement ce qui se trouve autour de nous. Charismatique, douloureux. A son contraire, ma pute, mon antalgique, soutiens-moi, je vais m'effondrer. Mon regard glisse, s'attarde un peu trop sur ses chaussures. Fait exceptionnel, fait irréparable, doucement ma main pâtine à la recherche de la tienne, décharge électrique, un goût métallique recouvre mes papilles , l'intérieur de la lèvre en sang, je me mords pour ne pas mordre. Sauter au cou d'un individu si rabrouant. Je serre, je serre, je me cramponne à tes doigts les réduisant en bouillie. « N'est-ce pas...» je lâche, mutin. « Je vois que tu es accompagné » Vous voyez bien, salop. 10 sur 10 à chaque oeil. Masque de glace, comment faites-vous ? « J'vous laisse faire connaissance ». J'allais oublié, mon père aussi, tu le reconnais. N'est-ce pas , sale pute ? J'attrape une flûte à champagne, bois cul sec. Joyeux Anniversaire, Papa. Joyeux Anniversaire, Odèl. Cinquante ans contre un. Charmant. Voilà, voilà pourquoi je ne m'abaisserais jamais à te baiser, ma mal aimée. Deux Cole à ton actif, je ne voudrais pas redorer ton blason. Tu comprendras peut être que, je ne fais que te jeter en patûre au fauve ( singulier). Petite offrande pestilentielle pour qu'il reporte son attention sur autre chose que moi, tu es mon as, ma pute. L'As de pique qui va gagner la bataille. Tu es en fait, cette information compromettante. Note : j'ai toujours un coup d'avance. Un signe de tête, Royal Cole en perd son vocabulaire. Déglutition d'alcool, brûlure de glotte. Savoureuse victoire mais, pas fin de la guerre. Nous avons de longues heures devant nous encore, pour penser stratégie. Père, j'espère que vous appréciez votre cadeau ? Vous pourrez la culbuter en catimini si cela vous chante. Beurk.

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Asphodèl Orchard

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MessageSujet: Re: And you feel like you were a mistake    And you feel like you were a mistake   Icon_minitimeMar 26 Juin - 20:15



« Mika'îl, quelle surprise » Le déclic, le piège qui se referme au moment où la lumière se fait. Salopard. Je ne trouve ni les mots ni les pensées pour exprimer le dégoût qui monte en moi. Ton père. Tu oses faire ça, tu oses infliger cela à moi, à ton géniteur, et à toi-même. N'as-tu donc aucun amour-propre ? Les doigts emprisonnés dans ta grande main, je te griffe de toutes mes forces, infligeant à chaque parcelle de peau que je peux atteindre le mal que tu m'infliges. Je suis une offrande, un cadeau. Je suis un tas de viande jeté au lion. Les prédateurs sont autours de moi, tout autour, et tu es celui qui m’enchaîne à eux. J'ai pourtant été méfiante. Idiote, de toute évidence ça n'a pas suffi. Tu es pire que ce que je pensais. « N'est-ce pas...» Il se passe un instant avant qu'il réalise. Qu'il me rejoigne dans la lumière. Ça y est, le déclic s'est fait pour lui aussi. Sale chien, clébard immoral. C'est tout ce que tu es. Ses yeux me toisent de la tête au pieds, avisent le tas d'os qu'il a sauté il n'y a pas moins de deux semaines, peu après mon arrivée. Mika, tu auras au moins la petite satisfaction de savoir qu'il n'a pas été aussi généreux que toi. Ni aussi scrupuleux. Ta petite mère serait-elle frigide ? Car il s'est fait un plaisir de me sauter. Avec tous les extras en prime. « Je vois que tu es accompagné » Je m'étrangle, impossible de sourire. Le chien en rajoute, assène un nouveau coup dans la tempe. « J'vous laisse faire connaissance » Le soulagement de sentir ma main libérée passe presque inaperçu. L'enfoiré se tire, lâche. C'est pour ça que je suis là, qu'il me garde sous le bras. Pauvre conne insouciante, j'y ai cru à ses belles paroles, plus que je ne l'aurais du. Je lui ai, malgré moi, malgré toute ma mauvaise volonté, fait confiance. Mes yeux restent figés à ton dos, je voudrais le cramer, te planter un coup de couteau bien placé entre les omoplates, et te jeter en pâtures aux poissons du lac. Tu disparais dans la foule, mais je sais que tu rôdes, que tu surveilles si ton toutou ne fait pas de bêtises. « Bon anniversaire, Cole ! Cinquante ans dis-moi ! » Léger sursaut, retour à la réalité au moment où un invité manifeste son enthousiasme pour la réception. Je suis un cadeau, mais pas n'importe lequel. Un cadeau d'anniversaire, pour les cinquante ballais du père Cole. Quelle putain de chance. Bile amère, nausée montante. Si je te retrouve, je te gerbe dessus. Conversation banale et faussement enjouée qui se termine rapidement, puis il se retourne, me regarde. Bien sûr qu'il sait qui je suis. C'est le genre d'homme toujours lucide, jamais ivre, la main toujours bien posée sur le sceptre du pouvoir. Il ne peut m'avoir oubliée. Vous vous souvenez, vieux vicelard ? Moi je me souviens de ce qui vous plaît, je me souviens que m'entendre crier vous fait jouir plus que toutes les pipes du monde. Sourire crispé, que je m'efforce de ne pas faire trop insultant. J'ai la gorge nouée, les mâchoires douloureuses d'être serrées ainsi. « Surprenant, de vous revoir en de telles circonstances. Mon fils vous paye-t-il pour votre présence ici ? » Voix sous contrôle, attitude nonchalante. Les invités ne remarqueront rien. Tout paraît furieusement normal. J'esquisse un nouveau sourire. J'hésite à te retourner la monnaie de ta pièce, Mika. Après tout, tu ne mérites que ça, pas vrai ? Seconde d'hésitation, et le sourire toujours en place, je m'approche de lui, m'empare d'une flûte de champagne. Cristal, pas de verre dans cette demeure. Regard presque séducteur. J'ai presque l'air sûr de moi, ne voyez-vous pas ? Certes, les circonstances sont bien différentes de la dernière fois, Cole. « Pour dire vrai... Non. » Mensonge. Mika, ne m'en veux pas. Tu as voulu me faire venir en tant que menteuse, tu as voulu te jouer de moi. Alors je vais mentir, et je vais jouer. Ridicule sensation de trahison que tu m'infliges. Dire que j'arrive encore à être surprise et dégoûtée par chacune de tes bassesses. « Alors pour quelle raison êtes-vous là ? » Parce que je suis ton offrande, connard ! Parce que ton fils m'utilise comme joujou, et vous m'avez à votre mercie ! La flûte se vide dans ma gorge, douce brûlure dans mon gosier. « Je croyais que c'était clair, nous nous... fréquentons. » Pour reprendre tes mots, Mika. Nouveau sourire. Inutile de dire quoi que ce soit d'autre. Ton père sait qui je suis, ou du moins sait-il ce que je suis. Il en a fait l'expérience. Quelle souffrance cela doit-être pour lui de savoir son fils avec une catin. Une catin qu'il a baisée. J'aperçois ton visage non loin de là, près du buffet. La colère m'anime, l'humiliation que tu m'infliges me guide. Ton père n'a rien à me dire, si ce n'est m'adresser un regard assassin mais ô combien discret. Nous nous avançons, comme mus par un instinct commun. Nous avons vite fait de te rejoindre. A peine cinq minutes de répit, ne sois pas si déçu... Je suis venue te rendre la pareille. Nous nous fréquentons, n'oublie pas, nous devons jouer le jeu, n'est-ce pas tout ce qui compte dans ce monde d'hypocrites ? A une distance à laquelle j'aurais du cesser de m'avancer vers toi, je porte une main à ton visage. Non pour te gifler comme j'en ai envie, non pour te griffer comme j'en ai tant besoin. Mais pour parcourir ta mâchoire d'une caresse du pouce, alors que sans un regard vers tes iris, j'embrasse ta joue opposée, à la commissure de tes lèvres, avec tout le naturel qu'il m'est donné d'avoir. Décharge puissante, douloureuse. « Enfoiré. » murmure discret glissé à ton oreille, au passage. Si tu savais ce qu'il m'a fallu donner pour esquisser ce simple geste. Je me tourne, glisse ma main dans la tienne et adresse un sourire à ton père. Mince, il n'a pas l'air de te donner sa bénédiction pour notre mariage, comment va-t-on s'en remettre ?...
Notre jeu se déroule, vicieux, acide. Frustrant. Mon attention n'est pas là où elle devrait. Je devrais avoir remarqué cet autre visage, familier lui aussi. Plus jeune, moins surpris de m'apercevoir. Je devrais avoir senti ce danger là, mais tu m'en empêche. Il n'attend plus que ton départ, il n'attend plus que je sois seule. Mika, ton jouet va se faire piquer par un autre, si tu ne fais pas attention à tes affaires.

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Mika'îl Cole

Mika'îl Cole
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MessageSujet: Re: And you feel like you were a mistake    And you feel like you were a mistake   Icon_minitimeMer 27 Juin - 15:57




These scars of mine make wounded rhymes tonight
I dream of times when you were mine so I
Can keep it like a haunting
Heart beating close to mine



Je tremble. Je tremble. JE TREMBLE. Ma main droite fermée sur cette maudite flûte la fait danser, un rythme pitoyable comme le reste de l'assemblée. Je n'arrive même pas à savourer ma victoire parce qu'elle a un putain goût de défaite. J'ai cru, quelques secondes que, ce que je faisais était moral. Tout a fait normal. Mais, de là où je suis posté, spectateur assidus d'un combat muet, je me sens minable. Je me sens frappé. Les flûtes s'enchainent avec célérité. L'alcool remplace ce sang beaucoup trop chaud, la fierté qui m'a mené à faire ces choses. Ces choses ? Te vendre au moins offrant, te mettre sous sa dent. De quoi curer ses canines de sauvageons. Gifle sèche en pleine face : je suis comme lui. Exactement le fils de mon père. Hideux. Scabreux. Mauvais, foncièrement, entièrement. Serait-ce de la culpabilité ? Même pas. Je ne me déteste pas pour m'être jouer de toi, non mais, d'être comme lui. Lui, l'Hitler dévastateur de ma vie. L'ouragan glouton qui mange, mange sans jamais s'arrêter. Toi, je finirais par t'occulter de mon existence aussi vite que je t'y ai amené. De ça, je ne suis plus certain. Plus très sûr, déséquilibré. Une douleur me lance, tiens, quand donc as-tu laissé ta marque sur moi ? Griffures saignantes sur mon poignet ? La plaie est là, dissimulée sous un immense voile de morgue. Elle n'attendait que toi, ta venue escomptée pour s'élargir. Tu as l'air d'être sa fille. Tu as l'age d'être son arrière petite fille. Tu n'as pas d'âge, ma pute. Tu es une pute, au final. Que je le veuille ou non. Affliction suspecte à laquelle je ne peux remédier. Je m'interdis une chose que tu t'aies si ouvertement permise. Tu sais, ma pute, je suis aussi une pute. Je fornique où bon me semble, quand bon me semble , en compagnie de n'importe qu'elle salope. Mais, ces salopes à ton inverse ne se font pas payer. Tu es une demoiselle, fillette déjà brisée, salope par conséquent car vagin mobile. Lorsque tu seras femme, tu seras grisée, blasée plus que tu ne l'es déjà, sois en certaine, Lula. J'aimerai tourner le dos à ses mimiques qui assiègent ton si joli visage alors que tu te penses masque impassible. Non, non, ma mal aimée. Non, non, As-Faux-dèl. Moi, je sais tout. Je sais ce qui te vient à l'esprit à l'instant même où tu échanges ces mots avec lui. Tu te souviens des positions que vous avez enchainés, des faveurs que tu lui as accordé. Tu penses être au dessus du sentiment de honte qui accable toutes ces putains avides. Non, non, Lula Standford. Tu ne fais que te fourvoyer. Tu te sens trahie, tu te sens infâme et, tu l'es. Tu es mon infâme. Dis-moi, qu'as-tu ressenti lorsqu'il te dominait de tout son poids ? Lorsqu'il poussait de longs râles de plaisir ? Comment as-tu fait pour ne pas sombrer ? C'est mon père, te rends-tu compte du mal que tu m'as infligé sans même me connaitre ? Tu m'as brisé, tu m'as écrasé, petite fourmi pleine d'espérance. Finalement, je n'en ai pas encore fini avec toi, Odèl. Pas du tout, même. Tu n'es qu'à la première phase de ta punition. Tu verras qu'au final, tu ne seras pas perdante. Je tente le tout pour le tout, si seulement tu essayais de voir au delà des souffrances que je t'inflige à l'instant. J'ai mal, salope. Ma mère vous jauge, elle aussi. Sous le rideau de ses paupières, elle tente de lire sur tes lèvres, ma pute. Lionne protectrice, elle ne rêve que d'une seule chose : dévisser ce crâne imparfait de ton buste. Rêve que l'on partage. Tu t'en fiches parce qu'à tes yeux, seul ton malheur importe. Tu es comme lui, toi aussi. Comme mon père. Je reprime un haut le coeur. Et puis, tu t'élances dans ma direction, tu fends l'air, projette ta volonté tel un filet dans lequel je me retrouve piégé. Paralysé sous le contact de tes doigts, erraflé de dégoût, scotché par ton culot. Je ne bouge pas le petit doigt. Toi aussi, tu mords. Ton venin à l'instar de celui de Genevia n'est pas mortel, plus tard, peut être qu'il le sera. Ta caresse décrit une ligne imaginaire où un incendie est déclaré. Brûlure au troisième degré, mal de chien, contact de chienne, dégage, tu vas me filer tes puces. Le bat s'abat, blesse et me crève. Engourdis, sous ton baiser, je sens ta haine m'infecter. Pullulant avec lenteur sur le reste de mes lippes. Point de départ : commissure. Les picotements se font puissants, séduisants. Mon poing se serre, demangeaison, mon immunité s'afaisse. Tu sens, n'est-ce pas ? Déchiqueter ton visage à coup de croc, cela me hante. Père, aimez-vous la vue ? Inconsciemment, ce sourire qui étire mon faciès, narguant l'arrogant. Sur votre visage cette surprise démoniaque, l'impression de ne plus rien contrôler, nous sommes en plein d'dans. Souriez aux ennuis, mon cher, vous n'êtes pas sorti des emmerdes. Dans votre regard, tout apparait limpide. Posez donc votre question, salop. Et toi, ma pute, retire cette main vengeresse. Je suis un enfoiré ? Félicitation, constat en retard.« Tu ne m'avais pas dit que tu songeais à te poser, Mika'îl » je pouffe, sauve-moi, Lula. « C'parce que nous n'avons jamais rien à nous dire . » Froid, acide. Vomis. Ma gorge fourmille. Ecarte-toi, ma mal aimée. Ecarte-toi où toute ma hargne t'enveloppera. Je le jure. « Je pense qu'une discussion s'impose » je lève les yeux aux ciel, sachant pertinemment qu'aucune aide n'arrivera de là et toi, dégage, j'ai dit. Mon corps entreprend un mouvement spasmodique, tu vois, je fais une réaction à toi, allergique à ton toucher. Un sourire, indélogable, je murmure à ton oreille : « Puterelle ne t'avises plus ... » ,mes lèvres se collent , mon souffle chaud qui te cajôle : «de poser tes lèvres souillées » Père, ne nous interrompez pas : « maintenant». Je me retrouve petit garçon, j'ai peur. Peur des mots avec lequel il va me mettre au tapis. Il sait exactement comment m'attrister. Il gagne toujours, merde, il est plus fort. Il est plus intelligent. Mais moi, je t'ai. Je t'ai. Toi, ma putain salutaire. Approche, approche, approche je dis. Mes yeux parlent un langage particuliers, si pénible, est-ce que au moins tu le parles, toi aussi ? Je m'accroche, finalement. Même si cela m'irrite, je te retiens de toutes mes forces. Tu es mon As. Cette carte liquide le roi, le roi, t'entends ? Tu liquideras Royal Cole, pour moi. Mais, tu ne le sais pas, évidemment. « Je m'en voudrais de vous voler la vedette, père. C'est votre jour, après tout. Profitez-en » mon regard s'attarde sur le lien invisible qui vous lie à ma pute, la votre aussi, nous trois le savons. « Mais si vous insistez, mère pourrait se joindre à nous ainsi qu'Asphodèl, je ne lui cache rien ». Tu étouffes, ta propre salive te joue des tours. Toi & moi, c'est un jeu de dupes. Mensonge après mensonge. Quant à vous, père, je vous vois bouillir : « J'insiste mais, tu as raison, Mika'îl, plus tard et en privé ». Si vous insistez, je serais mort d'ici là. Tué par mon propre venin parce tout comme les chiennes que vous avez baisé, mère comprise, j'en ai en stock. Liquide assassin. Vous vous éclipsez, préférant différer un affrontement inévitable. A nous deux, matrioshka cassée. « Tu es innommable ». Pivot de tête, je capte le regard de braise, celui du " fils de ..." par excellence, " fils du directeur financier ", lèche derche renommé. Dis-moi, Lula, t'a-t-il léchouillé le derche à toi aussi ? Un rire s'échappe, pathétique. Je te posséde, compris ? Ne t'avises pas, c'est tout. « Que penses-tu de tout cela ? Réjouissant, n'est-ce pas ?». Cela sonne faux, faux, faux. Tu arrives à entendre la nuance, toi aussi, hein ?« J'étouffe, suis-moi ». Je repousse ta main avec vigueur, je te repousse à cause de ce que tu me fais subir. Exactement. Ne fais pas semblant. La terrasse apparait, disparait très vite remplacée par le ponton défiant le lac. L'air humide percute mon visage, beaucoup trop vite. La cravate nouée aussitôt déserrée, ai-je couru ? Ton souffle irregulier me le prouve. Ma veste se retrouve jetée, les manches de ma chemise retroussées. Une envie de t'étrangler m'emporte. Celle de te noyer, aussi. Et puis une autre, que je préfère repousser. Salope, tu es bien loin d'être une clé.


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Dernière édition par Mika'îl Cole le Jeu 28 Juin - 17:31, édité 2 fois
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Asphodèl Orchard

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MessageSujet: Re: And you feel like you were a mistake    And you feel like you were a mistake   Icon_minitimeMer 27 Juin - 21:19



Tu n'as pas apprécié mon initiative. Tu m'interdis de recommencer, mon culot ne t'as pas plu. As-tu eu peur ? As-tu senti à quel point tu me repousses ? Tu m'en veux mais tu ne regrettes pas, tu ne peux regretter de m'avoir utilisée comme un putain de pantin brisé tout juste bon à offrir au moins aimé de ses amis. Ou à son père. Qu'as-tu donc avec ton père aussi, je me le demande. Vous êtes aussi détestable l'un que l'autre, ça, je l'ai remarqué. De là à y voir une quelconque ressemblance... Tu vois Mika, tu es tellement compliqué, ton simple nom perturbe mon système nerveux jusqu'aux tréfonds. Et j'essaye, j'essaye de toutes mes forces de comprendre tes actes, tes paroles, mais chacun d'eux est une énigme insolvable. Alors je me contente de te haïr, c'est tellement plus facile que d'essayer de t'aimer. Tu m'écartes d'un spasme, tu t'efforces de ne pas t'éloigner un peu plus de cette sauvage qui a osé te toucher. Diable quel affront. Mes lèvres ont plus souffert de ton contact qu'avec n'importe qui d'autre, tu sais. Mon oreille brûle de ton souffle. Mes mains tremblent. Mon corps se révulse de ce que tu me fais. Je vous écoute à peine, mes oreilles bourdonnent bien trop pour que les mots me parviennent. Seul ton visage me touche, me guérit un petit peu. As-tu peur ? Tu le crains, c'est donc ça... Pauvre enfant égaré. Tu ne vaux pas mieux que moi ; tu me méprises, mais dans le fond, tu n'as rien de plus. Je voudrais me moquer, rire de tes paroles. Impossible, tu m'impliques encore. Maintenant tu souhaites que je t'accompagne, tu voudrais encore m'utiliser comme bouclier, rempart contre l'autorité de ton père. Ma salive passe mal, tu t'en aperçois et t'en amuse. Ton père s'éclipse. Finalement, tu l'as vaincu. Il s'en est fallu de peu, n'est-ce pas. Es-tu fier ? Es-tu soulagé ? J'attends patiemment mon heure. « Tu es innommable » Innommable. Est-ce une insulte ? Je n'ai pas de nom, très bien. On ne me nomme pas, ne me nomme pas. Oublie moi pendant que tu y es, libère moi et vas-t'en. Ce serait trop facile, pas vrai ? Ce serait un échec pour le grand Mika'îl, tu ne pourrais faire une telle chose. Ça te blesserait l'égo que de me dire de m'en aller. De toute façon, tu ne peux te passer de moi. C'est bien là ton problème, tu me détestes parce que tu as besoin de ma présence. Nous sommes deux, en fait. J'essaye de t'assassiner, de mon regard faiblard, positionné bien en dessous du tien. Tu t'en fiches, je suis si vulnérable, et tu l'as compris. « Que penses-tu de tout cela ? Réjouissant, n'est-ce pas ?» Ta gueule Mika, une bonne fois pour toutes. « J'étouffe, suis-moi » J'ai pas envie. J'vais rester là, tu vois, te laisser étouffer et prier pour que t'en crève. J'en ai marre. Ton père parti, ta mère dissoute dans la foule, toi au loin, crevé de trouille devant la figure paternelle. Le moment est idéal pour s'évader. Je pourrais partir, rester loin de ta foutue famille. Flippants, les Cole. C'est ça que je voudrais faire, mais tu m'as trop bien dressée, tu m'as appris à te craindre et à ne pas te désobéir. Même sans cela, tu me terrorise, salaud. Ton emprise sur moi n'a pas le moins du monde disparue, pas même diminuée. Je dois courir pour te suivre, sous le regard interloqué des invités. Ce n'est pas une course pour le plaisir, c'est une course où l'on fuit. On se fuit nous-mêmes, on voudrait pouvoir courir encore loin, loin dans le désert. Je pourrais crever tranquille, là-bas. Sans toi. Le sol marbré disparaît, laisse la place à l'herbe du parc, puis au bois du ponton où tu cesses ta course. Un endroit magnifique, entaché par ta présence. Immonde éraflure dans le paysage, défaut trop perceptible. Erreur de cette nature luxuriante. Tu te déshabilles. L'air te manque, à moi aussi. Tu pompes tout mon oxygène et ce n'est pas encore suffisant. Bête avide, perdue entre deux eaux. Je peine à reprendre mon souffle, ma main vient prendre appui sur la barrière. Je te tourne le dos. Mes mains tremblent toujours, je sens mon contrôle refluer. Tous ces efforts, pour en arriver là... Je t'en veux tellement, ça me transcende, ça me rend folle. « C'est pour ça que tu m'as amenée avec toi, hein ? » Voix vibrante de tension. Question idiote. Je le sais, toi aussi. Pas de réponse attendue, ne te fatigue pas. C'est juste ma colère, ma honte de m'être faite avoir qui s'expriment. Les conséquences sont attendues, oui j'en suis consciente, tu n'es pas satisfait. Pas encore. « Putain de merde. » A deux doigts de pleurer, gamine. Enfant pute sevrée bien trop tôt. De toutes mes forces je me retiens, plus par fierté mais parce que je sais que je mettrais des heures à me calmer. Les larmes de colère et de haine sont les plus longues à tarir. J'ai tellement envie de partir, Mika, tire-moi de là, reconduis-moi à Phœnix. Promis, je ne demanderai plus rien, je partirai sans demander mon reste. Ça vaudra mieux pour tout le monde. Inspiration, expiration. Contrôle-toi. Trop tard, le filet brûlant trace un sillon sur mes joues. Silence, pas un bruit. Je m'éloigne de toi, je ne te veux plus, fini. Le côté opposé du lac ouvre sur un espace qui paraît libre de toute présence humaine. Mes talons vont valser au loin, dans l'herbe, mes mains viennent trouver mon front incandescent. J'voudrais que tu partes, que tu me laisses comme la crevure que je suis, serpillière sans vie, usée à force d'essuyer les crasses des autres. Ce serait trop te demander, bien sûr. Tu parles, peut-être même ris-tu. Bien sûr que tu m'as rejointe, je suis l'aimant qui t'attire, qui te retiens ici. « Dieu ce que tu es faible... Obligé de te servir d'une pute de dix-sept ans pour te protéger... Risible. » Rire moqueur, limite hystérique. Tu vois, je frise la crise de nerfs. Pas même un quart d'heure que l'on est ici. Mauvais choix, que te t'adresser la parole d'un ton aussi mauvais, de te regarder dans les yeux avec tant de fureur. Ça t'amuse, tu t'amuses, toujours.

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Mika'îl Cole

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MessageSujet: Re: And you feel like you were a mistake    And you feel like you were a mistake   Icon_minitimeVen 29 Juin - 8:15




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Can keep it like a haunting
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Cafard, je suis ce cafard répugnant qui rampe avec difficulté le long de ce meuble poussiéreux, juste au dessus de ton crâne. Le cafard-épée de Damoclès que tu crains, sans même le voir. Le cafard qui finira liquidé, écrasé sous tes pieds, asphyxié. Tu n'as pas tort, ma pute. Vraiment pas tort. Je suis faible face à cette figure d'autorité, mon père est pour moi synonyme de mort. J'agonise à sa vue autant que je peux survivre à la tienne. Tu me penses en dessous de tout, diable que c'est vrai. Tellement vorace, je me sens devenir liquide, gaz puis, rien. Je suis ce rien qui te terrorise. Tu t'essouffles dos à moi, pitoyable & pittoresque. Eblouissante, l'innocence dépeçant l'expérience acquise à vendre ce corps. De dos, je perçois toujours tes dix-sept printemps, leur singularité comme leur banalité. Sous cette tunique marine, se dessinent tes omoplates saillantes, tu te tiens à la rembarde comme pour résister à l'envie impitoyable de te jeter dans un vide inexistant. Le vide qui subit un essor considérable en toi. En moi, en nous. Se dessine aussi ces formes chéries de ma personne, des formes qui ,sur d'autres femmes, auraient pu éveiller mes instincts les plus primitifs, m'obliger à fixer mon regard pour ne point réussir à m'en décrocher. Vue aigre-douce, de ton fessier. Aigre, douce. Hurler ma fureur, batailler contre cette impuissance qui me perd, j'aimerais. Ô putain, ô ma putain, comme je suis si inconsistant. Plat avalé, recraché, gerbé. OUI, ma Lula. OUI, tu as tout pigé. « Et alors quoi, tu n'vas pas chialer quand même, si ?» mon ton moqueur résonne comme le bruit intolérable d'une torgnole non méritée. De dos, tu es comme moi. Cafard. Bestiole. Crevable . Pleures donc, chienne. Pleures sur ce triste sort que le divin t'a refilé. Pauvreté d'esprit que laisser les larmes rouler en boule sur tes joues, traçant leur sillon sans que tu ne puisses rien contrôler. Ma Odèl, vois-tu, tu finis toujours par tomber dans le fossé creusé de tes propres mains. Niquer mon pater, tu l'as fait, n'est-ce pas ? Alors, assumes. Fais-moi face. « EXACTEMENT, TU ES UNE PUTAIN DE MERDE ». Tu t'éloignes, tu décris un mouvement furtif, danse hypnotique où violence et clémence copulent sans s'arrêter. Reviens vers moi, ma pute, ne me laisses pas, ma pute, si tu t'envoles maintenant comment ferais-je pour te poursuivre, hein ? Je n'ai plus d'ailes, je n'ai plus rien que cette emprise instable sur toi. Psychopathe. Fuis . J'emboîte ton pas. Souffreteuse, tu te décides enfin à voir cette vérité. Tu m'aimes, salope. Obligé, je suis cette vérité. Ton regard, il défit tous les gros calibres, la boule, tu l'as perdu. Je le distingue à travers ce voile d'humeur que tu déchires d'un rire méphistophélique. « La faim justifie toujours les moyens, Odèl ». Mais, tu te défiles à cette explication malhabile, tu te défiles, tu m'attaques alors que tu devrais t'attaquer. TE remettre en question. Ces mots que tu emplois, ces rictus qui étirent tes traits, m'exaspèrent, m'énervent, pressent la détente BANG BANG ...: « TA GUEULE ». Félin, je fonds sur toi, l'envie de t'assommer : surprenante bien trop vite dominée par une autre abracadabrante, empoisonnée...I'M DEAD. Mes lèvres ont échoué, sur les tiennes se sont crashées. Il n'y a pas de fumée sans feu, pas de feu sans briquet, pas de baiser sans volonté. Mes mains tirent sur ta chevelure tout en maintenant une pression brutale. Je mange, je TE mange, salope avariée. Je m'intoxique de mon plein gré. Stupide. Confisquées avec cruauté, tes lèvres. BANG BANG YOU'RE DEAD. Si tu pensais jusqu'alors être à l'abris, tu te trompais. Je me détache, te pousse avec férocité : « Risible» je crache, effectuant le trajet inverse, ramassant ma veste, mon honneur au passage. Si tu veux, maintenant, racle.


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Asphodèl Orchard

Asphodèl Orchard

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MessageSujet: Re: And you feel like you were a mistake    And you feel like you were a mistake   Icon_minitimeSam 30 Juin - 21:12



« TA GUEULE » Une, deux. Tu es là. Je voudrais pouvoir te dire que j'ai anticipé, ne serait-ce qu'une demi seconde avant que ça n'arrive. Ce n'est pas le cas. Un violent sursaut me fait stopper net le rire qui s'est emparé de mon corps. Incontrôlable, moqueur, désespéré. Fatigué. Tu n'aimes pas hein, ça te hérisses que je puisse vouloir me soustraire à ton contrôle. Ça t'énerve encore plus que je me permette de rire de ta parfaite petite personne. C'est incontrôlable, je te dis. Tu t'en fous, tu balayes d'un revers de main toute explication à ce qu'il m'arrive. Tout ce que tu retiens, c'est ça : cette putain d'envie de me tuer. Dans le fond, c'est ça, pas vrai ? Je n'ai rien vu venir, promis. Sinon je t'aurais fait le don de me défiler, de me détourner juste à temps. Je n'ai pas pu. La faute t'en incombe si tu es subitement atteint d'une maladie incurable, que tu deviens légume et que tu ne t'en remets jamais. Pas de la mienne, pas encore. Pas tout de suite... Ce sont tes mains qui me heurtent en premier, les griffes du lion ont trouvé un endroit où s'implanter, profondément. Tes lèvres, sauvages, pressantes. Tu fuis, regarde-toi. Tu fuis. C'est si évident que j'ai encore envie de rire. Ou de pleurer, je ne sais plus, tu vois, tu me perds. Tu m'envahis, tu m'émiettes au vent, je ne suis plus rien entre tes mains. La férocité avec laquelle tu as fondu sur moi m'interdit de te repousser, pourtant c'est ce que je fais, mes faibles petites mains poussant de toutes leurs forces sur ton corps qui m'entoure. Perdue, je suis perdue dans cet amas de chaleur et de glace. Le lion en a finalement eu marre de contempler sa proie. C'est bien joli de le regarder s'émanciper petit à petit, de la regarder se penser plus que ce qu'elle n'est. Mais il y a un moment où il faut rattraper le coup. Lui faire reprendre la place qui lui est due, à terre. Je ne suis pas une petite perle de la haute, de ce milieu d'où tu sors, comme j'aimerais le croire à tes côtés ; je ne suis qu'une pute sans identité, perdue dans son existence lâche et sans but. Peut-être as-tu enfin décidé de faire de moi ce pour quoi je suis sensée être payée, me redonnant ma position initiale avant que je ne m’envole. « Risible. » Je suffoque. Tu me repousses violemment, tourne les talons. C'est ce que je voulais, avant que tu ne commettes cette si regrettable erreur. Une autre envie cependant affleure à mon esprit ; tu fais ressortir le pire en moi. Tu l'effaces, la Lula, celle qui est tienne. Ma colère, que dis-je ma fureur, agit à ma place lorsque tu t'en vas. Ta main rafle ta veste. Je ne veux plus que tu t'en ailles. Putain, et puis quoi, vas-tu me laisser là après m'avoir assassinée sur place ? Est-ce réellement ce que tu comptes faire ? Assume tes crimes, Mika. Mes pieds nus fouettent l'herbe rase tandis que je cours après toi. Tes foulées sont longues, te portent loin à chaque pas. Tu n'en seras que plus vite loin de moi, de mes coups qui ne demandent qu'à t'être offerts. Tu as déjà passé le pont, il ne manquerait plus que tu atteignes de nouveau la réception, au milieu de tous ces monstres. Ma voix tente de te retenir, stridente, tremblante d'avoir tant ri, d'avoir pleuré. « Alors ça y est, tu as fini par te dire que tu voulais vraiment en avoir pour ton argent maintenant, et pas te contenter de regarder, c'est ça ? » Je bondis en avant, portée par cette stupide hargne à ton égard. Stupide, bien entendu. Nous deux savons à quel point elle est négligeable, tu la balayerais en un soupir, je me ratatinerai de nouveau et tout rentrerait dans l'ordre. Tu as foutu le bordel Mika, tu es le seul à blâmer pour ce foutoir. N'oublies pas ça, alors que j'arrive à ta hauteur, que je te tire par un bras de mes doigts pointus. Je veux te faire mal, te blesser. Mes lèvres brûlent encore de ton passage. Un mal de chien, guéris-moi. « Qu'est-ce que tu attends pour me sauter ? Tes investissements n'ont pas porté leurs fruits, hun ? Eh bien quoi, tu voudrais que ton père te prenne par la main pour le faire ? » L'essoufflement me coupe, m'empêche de continuer de te hurler des insanités. D'autant que je n'en pense pas un mot. C'n'est qu'un prétexte, l'as-tu compris, au moins ? Non, sans doute que la simple mention de ton père te fais frémir jusqu'à en oublier tout bon sens. Tu avais raison, ton père est une arme contre toi, une bombe. Je recule après t'avoir poursuivi, deux pas, pas plus. « Papa Cole n'avait pas l'air particulièrement ravi, pas vrai ? » Scling. Un homme à terre. J'voudrais t'en coller une, faire celle qui en as dans le ventre. J'voudrais te frapper à chacune de mes paroles, marteler ton torse de coup de poing. Je me sentirais mieux après, j'en suis sûre. Mais je n'ose te toucher. Chat échaudé craint l'eau froide. Un désir insidieux se glisse en moi, lentement, furtivement. Je le vois venir, gros comme une maison ; il vient de toi, bien sûr. Tu m'as contaminée, fourbe. Double assassinat sur une seule et même personne, je crains de n'avoir tenté sciemment un suicide en t'échauffant de la sorte. Pourtant, tu sais que ce n'est pas ce que je cherche. Je ne cherche qu'à fuir, à nous fuir. Nous, pour moi, c'est trop. Écoute ce que tu fais à mon palpitant, et te semble-t-il apte à survivre à ce que tu lui fais ? Moi, je ne pense pas.

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Mika'îl Cole

Mika'îl Cole
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MessageSujet: Re: And you feel like you were a mistake    And you feel like you were a mistake   Icon_minitimeDim 1 Juil - 19:18




These scars of mine make wounded rhymes tonight
I dream of times when you were mine so I
Can keep it like a haunting
Heart beating close to mine



Les lèvres enflées, enflammées, pétries de douleur, j'avance, j'essaye, du moins. Mais, les particules en suspension dans l'air semblent me jouer des tours. Regardes ce que tu me fais, ma pute. D'As tu passes à obstacle, un simple baiser aura suffi, une pelle, la pelle qui creusera ma tombe, Lula. Bravo, tu as réussi. Seulement, tu t'interroges, pourquoi ? L'instant, ma pute. Le désir, aussi. Freud est un sacré connard, lui, au moins, il m'aura cerné cent ans plus tôt alors que toi, tu restes coi. Laisses tomber toutes ces énigmes, saches que je me suis tout autant fait outrage. Mais, je ne regrette rien, je ne regrette jamais rien peut être est-ce finalement là mes maîtres mots. Je te l'apprendrais, ma puterelle. Flottant, la gravité est contre moi. Tu lui auras passé le mot. Ma pompe bat la mesure d'une chanson reconnue, je déteste ce maudit tempo, rapide, annonciateur. Tu portes une Faux, As-Faux-dèl . Salope. Ta remarque m'exaspère : «Tu te trompes, Lula, que dis-je, Asphodèl » ton nom de pute est autrement plus facile à articuler, tu l'entends venir égratigner tes oreilles, érafler mon égo, ma fierté. A ce moment précis, je m'éxècre, affreusement. Je me débats, si tu savais. Je me débats , bordel, tu as si bien manoeuvré. Je sens bien trop vite tes griffes se planter en profondeur dans ma peau, je sens ton imcompréhension rebondir sans précaution sur moi. Ma rage ravivée, c'est elle qui fait volte face pour te frapper : « Tu veux que j'te baise, c'est ça ? Tu veux que j'te prenne là, dans l'herbe ? TU VEUX QUE JE ME RABAISSE A TE CULBUTER ?» le champignon atomique fait son effet, j'ai l'impression que tu tombes en ruines, brique par brique, ta peinture s'effrite, tu n'es plus réelle. Tu troques Orchard pour un Standford, insipide. Tu veux que je troque Cole contre quoi ? Toi ? Tu as fait l'erreur d'esperer, matrioshka. Les minutes sont traitresses, ton expérience aurait dû te le dicter. Fébrile, je serre les poings, j'aimerai les élancer plus en avant, les laisser porter leurs fruits, bleus sur ton si joli visage de pute. Tu es ce que tu es, j'assume. Conscient, je t'ai embrassé, embrasé, ma mal aimée. Je passe une main sur mon avant bras, là où les traces laissées par ton geste demeurent saignantes, je suis un steack haché exactement, haché par l'emprise que tu as détourné. Il m'aura fallu de peu, si peu, quelle merde. Je suis d'jà As-fou-d'elle. « Papa Cole » railleur, je crache sur ton culot. Tu oses utiliser mon père contre moi, un pion fétide sur un échiquier où je régnais roi, du moins, où je tentais de prendre du galon. Que comptes-tu faire, Odèl ? Allumer la mèche ? Tu es si faible, si infime, si : moi. Ne le sais-tu pas ? Pas encore, ça arrivera.« Grossière erreur, Orchard » Je souffle, le regard illuminé d'un éclat meurtrier, il ne fallait pas crier et réveiller la bête. Qu'as-tu fait, Lula ? Pourquoi, lula ? Pauvre conne ou serait-ce pauvre con ? Les deux pas en arrière que tu as fait, désormais annulés par les deux en avant que je viens d'esquisser. Inconsciemment, une fois encore, un sourire étire mes traits. Ton état lamentable me divertit. Ce visage déformé par les larmes, la colère et toutes ces questions qui te bassinent, qui me fait face, tout d'un coup : nouveau. Je remarque le contour de tes lèvres, ton grain de peau alors que mes lippes me relancent, perfides. Je te survivrais, ma chose. « Tu as aimé, n'est-ce pas ? C'est exactement pour cela que tu plies sous la douleur. Tes mots expriment le contraire de ce que dit ton corps.» Sûr de moi, je continus, j'ai signé, j'ai signé, le pacte est scellé. D'ici je peux sentir la boule qui se forme au creux de tes reins. Cette chaleur qui irradie, couvre-moi. « Mika'îl, te voilà » ma tête pivote légèrement, mon frère Gabriel : « J'ai croisé maman, elle m'a dit que tu avais eu un léger grief avec papa » " maman", " papa ", petit toutou cireur de pompes. « Bonjour, Gabriel Cole, grand frère de cet espèce d'idiot trisomique qui vous sert de...fiancé à ce que j'ai cru comprendre ». Tu sens cette brûlure sur ton visage, fiancé ? Vraiment, information non négligeable, salope, tu me l'avais caché. « Gab'» une boutade fraternelle vient se perdre contre mon épaule, une main ebouriffer mes cheveux, splendide. « Des félicitations s'imposent » ce qui s'impose : peut être ma main dans vos gueules. Un pieu dans ton coeur, goule suceuse de sang, prostito tueuse d'orgueil.

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Asphodèl Orchard

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MessageSujet: Re: And you feel like you were a mistake    And you feel like you were a mistake   Icon_minitimeLun 9 Juil - 22:15



Je t'attaque, je te gifles de mes mots. Du moins j'essaye, car tu sais à quel point il est difficile de t'atteindre, ou du moins y sembles-tu terriblement insensible. Tout de même, je tente le coup. Ridicule, je le sais, je refuse que tu t'en ailles. Tu ripostes, je me trompes dis-tu. Alors quoi, putain. Aucun moyen d'obtenir une explication, c'est donc ça ? Je réessaye, j'enfonce le petit clou insignifiant dans ta peau. Un point, touché. « Tu veux que j'te baise, c'est ça ? Tu veux que j'te prenne là, dans l'herbe ? TU VEUX QUE JE ME RABAISSE A TE CULBUTER ?» Si j'ai réussi à t'avoir, l'espace d'une seconde, tu retournes la situation d'un revers de main. Je m'arrête tout net, je poursuis, mais regarde comme tu m'as démolie. Ma peau s'embrase, mes os se disloquent. Tu me fais mal, bordel. Que tu te rabaisses à me culbuter. J'ai fait l'erreur d'oublier qui j'étais à tes yeux, tu m'as détournée de ma nature, tu m'as presque fait passer pour une fille bien. Une femme que tu pourrais désirer. Insipide petite pute, que suis-je, pour vrai ? Rien, nada, pardonne-moi d'avoir pu t'offenser en imaginant que tu pourrais changer de regard sur ma personne. Tu ne le feras pas et tu ne le feras jamais, c'est pourquoi tu m'as choisie. Avec moi, aucun risque. Alors pourquoi avec mordu à l'hameçon, pourquoi avoir pêché mes lèvres ? Ne suis-je pas aussi sûre que tu le pensais ? Tant mieux, si je peux te toucher de cette façon, et de toutes les autres, que ce soit en utilisant ton père, ton frère, ta mère. Moi, si tu le veux. Je recule devant ton regard, j'esquive l'éclat vengeur dans tes iris glacés. La colère, nous baignons dedans, nous rayonnons joyeusement de rage en nous étripant comme deux charognards affamés. Nous nous nourrissons. Tu combles la distance que j'ai voulu étirer entre nous, je m'efforce de ne pas reculer de nouveau devant toi. Si proche, je respire l'odeur de la fureur qui suite de tous tes pores. Si tu le pouvais, si tu n'avais pas tant de contrôle sur toi-même, tu me ruinerais. Tu grondes, félin colérique. Mes yeux esquivent les tiens, éraflent les marbrures et les griffures rouges sur tes avants-bras. Sourire mutin, ça me plait. Tu es marqué, je t'ai marqué, tu n'y as pas échappé Mika. « Tu as aimé, n'est-ce pas ? C'est exactement pour cela que tu plies sous la douleur. Tes mots expriment le contraire de ce que dit ton corps.» Poète de Satan, tes mots sont d'une cruelle vérité. Si j'ai aimé ? Qu'en sais-je moi-même, tout porte à dire que non : regarde comme je te hais, regarde cette furie que tu as sortie de son antre. Quand bien même, les baisers me sont étrangers. Rien à comparer, je ne sais pas. Tu vois, tu me perds. Je me liquéfie, vaincue. Soit, tu as gagné la partie, je me tais. Mes yeux restent rivés à tes mains, à tes veines saillantes, à tout plutôt qu'à ton visage. « Mika'îl, te voilà » Voix étrangère, je suis obligée de faire attention alors ? Allons, remettons ce foutu masque que tu m'obliges à porter, efforçons-nous de reprendre le rôle qui nous est assignés. Faisons comme si, comme nous savons si bien le faire, n'es-tu pas d'accord ? Acteurs étoilés. Le nouveau venu est ton portrait mâché et recraché. Jugement subjectif, il a l'air définitivement plus fini et bien plus heureux que tu ne l'es. Frères, ainsi donc tu n'es pas seul. Il t'adresse des paroles qui n'ont aucun sens pour moi, et enfin il remarque ma présence, se présente. J'avais compris vos liens du sang avant même que tu n'ouvres la bouche, Gaby. Puis, ce n'est pas ton prénom qui m'intéresse. Mais bien l'information que tu apportes, de la plus haute importance semble-t-il, au regard intéressé et curieux que tu me portes. Qui est donc cette femelle qui a su ferrer ton frère ? Bien sûr, c'est ce que tout le monde se demande. Cette gamine aux joues rougies, aux yeux humides et aux pieds nus. Ridicule. Crois-tu réellement à ce mensonge ? D'où sort-il d'ailleurs ? Mes sourcils se haussent, puis se froncent. Qu'as-tu encore fait, Mika ? Veux-tu m'achever ici, au vu et au su de toute ta famille ? Fiancés? Nom d'un chien. Un froid s'insinue en moi ; aucune parcelle de mon être n'est épargné. L'incompréhension domine. Dis quelque chose. « Des félicitations s'imposent » Rire nerveux. Moi qui pensais que tu avais épuisé tes ressources pour m'achever, cruelle désillusion. C'est loin d'être fini, si nous devons finir mariés. « Je suis confuse... » Une main se perd sur mon ventre mis à mal. Que dire, sinon que ton frère est un foutu connard, Gab' ? Qu'il dessine ses plans dans mon dos, et que je dois jouer en conséquence, sans erreur sous peine de me faire flageller ? « Fiancé ? Mika ne m'a encore rien dit de ses projets pour... nous. » Malaise. Ton frère est étonné. Allez, éclaire-le, éclaire-moi par la même occasion. « Mika'îl ? » Je me tourne vers toi, je quémande l'explication qui ne vient pas, qui se fait attendre. Alors quoi ? Tes pommettes ont pris un coup. Que dois-je en déduire ? Que tu ne savais pas ? Foutaises, une telle vilenie ne peut venir que de toi. Je m'approche, près de ton oreille je glisse : « Si c'est à cause du bébé, il ne fallait pas. Ce n'est pas nécessaire tu sais. » Ton frère a entendu. Bien sûr qu'il a tendu l'oreille, et je le savais. Je me sens comme une vieille pie aigrie, à te foutre ainsi dans la merde. Milles pardon, mon geôlier, c'est promis, aux yeux de tous je ferai une mère formidable.

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Mika'îl Cole

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MessageSujet: Re: And you feel like you were a mistake    And you feel like you were a mistake   Icon_minitimeMar 10 Juil - 19:20



You showed him all the best of you
But I'm afraid your best
Wasn't good enough

Gabriel qui débarque toujours aux moments les moins opportuns, il m'exaspère. Il est exactement tout ce que je fuis : docile, limité, heureux. Il se complait d'une vie insipide, gorgée de monotonie, lever d'un bon pied, s'endormir du même pied, au creux des bras enrobés du boudin qui lui sert d'épouse. Je l'aime et, je le hais. Il est, aussi, ce dont j'ai autrefois rêvé. Fiancé figures-toi ma pute que je m'apprête même à convoler en justes noces. Figures-toi que c'est en préparation, étroites collaborations en compagnie d'une demoiselle qui- contrairement à toi - est dotée de classe. Une élégance naturelle réhaussée par sa classe sociale, c'est dur, matrioshka. Elle, elle te surclasse, elle te dépasse , sur le podium plantée numéro une. Elle remportera la coupe d'or, toi, la médaille de bronze, dernier choix , pas choix tout court. Je suis perdu, je ne comprends rien. Munir à une pute, trop bas , trop stupide venant de moi. Je me porte parfois à haute estime, là, c'est le cas. Le regard de mon frère se fait insistant alors que je sens la colère monter, le rouge aux joues je me sens bouillonner. Crapeau. Mes yeux t'agrippent, fiancés, sommes-nous ? Pas croyable, Gabriel ne devrait pas être aussi ingénu. Peut être devrais-je lui filer des cours : comment reconnaître une fille de bonne famille ? Tu ne possèdes pas le quart de ce que devrait avoir une future Cole. Tu poses enfin tes putains d'iris sur moi alors que je me concentre. Comment vais-je sortir de cette conjecture ? L'aide ne viendra ni du ciel, ni même de toi, toi, vile chieuse qui s'amuse à me mettre dans un pétrin monstre. La tête sous ta main, tu me fais boire la tasse. Enceinte de moi ? Ingénieuse, je me frotte à une teigne, j'aurais dû ramasser une catin conne, ce que je pensais que tu étais mais, tu sais comment retourner la situation en ta faveur, fureur. « Mika'îl, est-ce vrai ?» mes lippes déformées par un plis d'amertume se tournent dans sa direction, je m'humecte la lèvre, enroule un bras autour de ton épaule, je vais me marier, Lula. Je vais signer un papier, Lula. Je vais faire exactement ce qu'ils attendent de moi. « Oui, elle est enceinte. Si tu veux tout savoir, le père du bébé est un de mes amis mais, il faut croire que je ne sais pas les choisir. C'est un lâche, il ne tient pas à assumer le bébé » un regard circonspect, tu déglutis. Je contre comme je peux, ma salope, je suis d'un autre niveau. Tu veux jouer ? Assures-toi d'avoir de bonnes cartes, tu es mon As mais, jusqu'aux dernières nouvelles, t'en n'as pas en ta possession. J'étais ton roi, je vais me transformer en tyran. Tu vois, tu sèmes plutôt bien, attends de voir ta récolte, tu vas tomber des nues. « Oh » pauvre fou, candide est une oeuvre inspirée des cons de cette famille. Il me croit, il semble tout à coup assez soucieux : « Mais, tu as raison, je me suis fiancé » d'une voix enjouée, je vous fais cette confidence. Tu me crois, toi aussi. Tu ne risques pas de t'ennuyer à mes côtés, je sais que tu me remercies et si ce n'est pas encore le cas, ça ne va pas tarder : « Papa m'a dit que tu fréquentais cette jeune femme.Qui est l'heureuse élue , alors ? » je le mire un air moqueur au visage : « Tu sais bien que j'aime le faire enrager. Ce n'est pas une nouvelle. Et mon aimée se nomme : Delaney Mezsaros ». J'accentue sur les mots " mon aimée " en te fixant longuement. Tu n'as été qu'une couverture, à mes yeux, maintenant, même aux leurs. Pardonnes-moi, il fallait que je te corrige. Tu es une pute, gardes tes limites. «Il va falloir que tu clarifies la situation auprès des parents, Mika» ta gueule. Je me penche à ton oreille, ma main caressant ton cou : « Vraiment, Asphodèl ? Où me suis-je fourvoyé, hein ? ». Je suis les pas de mon frère qui est- décidemment - bien trop pressé d'aller porter la nouvelle. La famille Mezsaros est amie. Tu aurais dû être amie, amie d'un autre genre, ma pute mais, tu m'as trahi.

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Asphodèl Orchard

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MessageSujet: Re: And you feel like you were a mistake    And you feel like you were a mistake   Icon_minitimeMer 1 Aoû - 16:55



Épuisée, lessivée. Vidée de toute substance. C'est une poupée creuse, trouée de toutes parts que tu entoures d'un bras qui se veut protecteur. Fils. Bien joué, une catin enceinte d'un père fuyant. J'aurai du préciser, je t'aurai ferré sans aucun problème. Tu me discrédites, mais tu me suis par la même occasion. Par chance ton frère est prêt à croire n'importe quoi. Un fervent serviteur de l'honnêteté, comme c'est beau. Nous n'en sommes pas, n'est-ce pas ? Nous sommes de la pire espèces, viles menteurs sans scrupules, et bons par dessus le marché. Même si, à l'évidence, tu me surpasses. Je l'admets, puisque je n'ai pas d'autres choix. De future fiancée tu me remets à ma place et me fais passer pour la petite pute en cloque que tu as, par ta si grande bonté, prise sous ton aile. Que le Diable t'enferme et te fasse nettoyer la Styx avec ta langue. Gabriel est soucieux. Tu lui annonces, fier, que tu vas effectivement t'unir à cette catin dont je ne connais ni le prénom ni la réputation. Ta main caresse ma peau, incandescente, je te hais plus que personne ici. La partie est finie, sembles-tu me dire, derrière tes paroles doucereuses. Fourvoyé ? J'aimerai tant le croire, les yeux fixés sur ton frère, si hâtif d'aller lécher les bottes du paternel. Tu lui emboîtes le pas, je me défais de ton emprise, fais demi-tour. « Mes chaussures. » Deux mots de reddition. Ne crois pas que je fuis, même si je le voudrais. J'ai vite fait de les récupérer, je te rejoins, les yeux à terre. A terre, c'est là que je suis. Ta logique m'échappe mais, ton frère lui, semble la trouver à son goût. Tes explications ont trouvé un sens à ses oreilles, j'espère qu'elles n'en trouveront pas à celles de ton père. J'ai toutes mes chances, je m'y accroche de toutes mes forces. Si Gabriel ne sait pas qui je suis, ton père le sait. Verdict dans deux minutes, le temps que l'on finisse de franchir les derniers mètres qui nous séparent de la foule. Et en effet, tu as fait mouche. Le pater nous lance un regard presque soulagé, sur un fond de doute qui aura tôt fait de disparaître une fois que tu l'auras convaincu de ton honnête union. Me voilà terrassée par son regard. Une satisfaction poignante, presque émouvante. Ça l'aurait tué que son fils se marie à une catin, bien entendu. Je demeure à tes côtés, sonnée, pas encore prête à te regarder. Je ne sais pas à quoi je m'attendais, à ce que tu m'en veuilles certainement, que je sois tout autant que toi à patauger dans un merdier monstre ; mais je ne m'attendais certainement pas à ça. Tu t'en sors, bien en plus, alors que je sombre, les deux pieds enchaînés à tes mensonges qui me traînent vers le fond. Et dire que je croyais déjà être au fond du bac depuis longtemps, c'était sans compter sur ton inventivité. A grands pas ton père s'avance, et aux lèvres ce sourire que je te connais si bien. Tu n'es pas si loin que ça de celui que tu hais, Mika. Les félicitations, sincères ou non, viennent s'écraser dans ton dos à grands coups de claque ravis. « Appelons les journeaux ! » « La réceptions sera magnifique » « Mezsaros et Cole réunis... Ta meilleure décision, Mika'îl » Si je n'y croyais pas réellement, c'est désormais le cas. En temps normal je me serai bien marrée en t'imaginant la bague au doigt, aujourd'hui, c'est un coup de gant sur le tableau qui efface tout ce qui a été. Je ne sais pas qui est cette Mezsaros, mais elle suscite un intérêt que dans ma minable petite vie je n'ai jamais éveillé. Ce ne serait probablement jamais le cas, d'ailleurs. Malgré moi, ta fiancée devient d'emblée ma pire ennemie. Elle qui m'oblige à paraître ravie pour ton bonheur, a faire la cruche sans intérêt à tes côtés. Le sourire de ta mère est radieux, ton père bombe le torse, ton frère s'amuse beaucoup. Il te voit déjà suivre ses traces, avec un boudin sous le bras et deux gosses bien dressés. Ô joie. Quel charmant et désolant tableau.

L'heure du repas a sonné, les invités se rassemblent en une tablée ordonnée au bon vouloir de chacun. Les services sont nombreux, les invités bavards et enthousiastes. La journée est belle pour beaucoup, et toi, qu'en penses-tu ? Je ne t'entends pas beaucoup. Non pas que je t'écoutes, au contraire ; ta voix ne m'est simplement pas encore parvenue aux oreilles. Je me tiens tout aussi coite, les lèvres scellées, les yeux rivés à n'importe quelle personne, objet, qui n'est pas toi. Tout intérêt pour toi s'est éteint, ta proximité n'éveille plus rien en moi. Tu as perdu ta saveur, tu en as trop fait et tu as tout foutu en l'air. Ton goût amer s'est même détourné de mes papilles. Toutefois, si rien ne me fais moins envie que de t'adresser la parole en cet instant, des questions pratiques s'imposent. Je me penche vers toi, assez proche de ton oreille pour que tu entendes ma voix sans timbre. « Faut-il que je parte, pour laisser la place à Madame Cole et aux petits Cole qui ne manqueront pas de suivre ? » On nous ressert, je poursuis, d'une voix atone alors que je l'aurais voulu acide. Tu vois je n'y arrives plus. Tu m'as plongé dans un néant intemporel où ta présence se fait sentir sans provoquer la moindre émotion en moi. Le vide, le rien. « Je ne voudrais pas non plus subir les assauts des photographes avides d'un petit cliché de ces deux étoiles de la haute. » Avant que je n'ai le temps de poursuivre, le siège à ma gauche se trouve soudain occupé. Mon nouveau voisin m'interpelle, s'intéresse à ce faciès inconnu. Qui suis-je, me demande-t-il ? Ah, je n'ai plus la force de te mentir, jeune homme. Et toi, qui es-tu, un des innombrables cousins du tyran à ma droite ? Je ne m'y intéresse pas, je fais semblant. Bien que ton intérêt sincère est à même de venir à bout de mon mutisme. Alors je mens, je répète tes paroles. Tu vois Mika, j'essaye toujours vainement de sauver les apparences. J'incarne du mieux que je peux le dernier rôle que tu m'as attribué. Je n'ai décidément aucune fierté, aucun amour-propre. Ses yeux sont insistants, apprécient ce qu'ils voient. Pardonnes-moi de me détourner de toi et d'entretenir un semblant de conversation avec cet étranger. Tu me parleras de lui ce soir, quand tu me ramèneras dans ma cage dorée. « Véritablement enchanté, mademoiselle Orchard. » Et le voilà bavard, à étendre sa vie d'une voix paisible et enjouée. Je ne peux m'empêcher de te jeter un regard. Toi aussi tu l'écoutes, impassible. Quel dommage, son beau visage et ses jolies manières ont su attirer mon attention. J'ai beau essayer, ses paroles n'ont aucun intérêt. Sa vie, sa carrière, son fric. Quelle importance, puisque la sensation obsédante qu'il ne t'arrive pas à la cheville parvient à m'affliger encore un peu. Il faut croire que je me suis bien faite au moule étroit et maniaque que tu as forgé pour mon existence et que ton emprise est encore, malheureusement, bien présente. Je me suis habituée à tes caprices, je me suis habituée à lutter contre toi. J'en suis même venue à apprécier. Comment dit-on déjà, le syndrome de Stockholm ?

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Mika'îl Cole

Mika'îl Cole
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MessageSujet: Re: And you feel like you were a mistake    And you feel like you were a mistake   Icon_minitimeJeu 2 Aoû - 17:16




These scars of mine make wounded rhymes tonight
I dream of times when you were mine so I
Can keep it like a haunting
Heart beating close to mine

Gabriel auréolé s’éloigne en une cadence abhorrée, enthousiaste et très pressé d’aller porter la bonne nouvelle. Endeuillé, je le regarde prendre de la distance, le pas lent, je le poursuis. Tu souffles quelques mots, incompris. Crois-moi, ma pute, là où nous allons, tes chaussures ne seront d’aucune utilité, le purgatoire est surpeuplé d’individus à patronyme Cole, je m’y rends, accompagné. Carcan autour du coup, menottes aux poignets, les yeux larmoyants, j’ai osé ouvrir ma gueule, je dois donc faire face aux conséquences. Tu t’effaces quelques secondes, ma femme invisible puis, réapparais. Un sourire étire mes lippes, comme tu es si bien dressée. Mon cabot à la patte brisée, au cœur fracassé, à l’espoir concassé. J’avance, somnolant, paumé dans des pensées suicidaires. J’imagine diverses manières d’tirer ma révérence. Nul doute qu’il serait davantage aisé d’être rayé de cette terre si tu m’accordais ton aide, une aide prompt et concise. Couic, son sec d’une coupure, plaie béante dans laquelle, je plonge tête la première, t’emmenant avec moi, ma pute. Où que j’aille, désormais, appuyé sur une de tes épaules, je serai. Je t’en fais la quasi promesse, matrioskha claquée. Nous voici à perdre la vie, la démarche dextre, suivant à contre cœur, l’bourreau qui nous mène à la cordelette. Au loin Royal, l’aigle esquisse une moue morbide, cannibale son sourire source de sueurs froides, il n’en a pas fini avec moi. Tout comme je n’en ai pas fini avec toi. Quelques minutes suffisent à enjouer l’assemblée entière qui se met à féliciter le futur « époux » que je suis. Je ne suis qu’un pou, parasite qui vous suce et vous use jusqu’au dernier souffle. Tu restes muette, petite pie à la langue arrachée, pie rieuse, moqueuse aujourd’hui pleureuse. Sur toi, mon regard refuse de se poser pourtant ce n’est pas l’envie qui manque mais, je panse encore cet orgueil blessé. Une farandole de paroles plaisantes, pluie torrentielle qui nous mouille sans ménagement. J’entends le cliquetis macabre d’une serrure de geôle. Nous serons prisonniers d’une union indésirée. Je ne compte pas sauter sans t’emmener dans mon sillon. Rappelles-toi, la deuxième phase de ta punition arrive à grand pas. Seulement, en te punissant, c’est moi que j’accable. Salope, ma salope, tu es à mille lieues de vraiment comprendre la nature du trouble qui me pousse à m’acharner. Tu es ce trouble, incisif et piquant. La gorge sèche d’autant parler, je me vois boire sans rechigner. Je me vois noyer un chagrin inopiné, dans une mare de rouge, une mare de sang. Je bois à nous, à l’avenir qu’on n’aura pas. Je bois pour oublier mes poumons qui crèvent sous ton effet. Je bois pour n’pas regretter ce que je ne me dois pas de regretter. Les paupières closes, j’écoute attentivement les paroles de ma mère, celle qui se damne pour des pécules, à l’avidité déplacée. J’écoute le crachat venimeux d’un père pervers, adepte fervent d’une luxure qui schlingue à plein nez. J’ouvre les yeux et, je te vois, toi, ma poupée, chancelante. J’ouvre les yeux et je te vois comme jamais je ne t’ai miré. Puis, je me vois, reflet figé, une coupe à la main, c’miroir trompeur m’indique la vérité. La vérité, ma pute, la vérité c’est que j’me sens coupable, moi qui m’évertue à le renier. La vérité, ma mal aimée, c’est que tu n’es pas, si mal aimée. La vérité, salope, c’est que… : « Suis-moi, dans mon bureau ». Royal a décrété, je te laisse, poupée frigide tombée au sol et piétinée, tu ne remarqueras pas mon absence puisque tu ne sembles plus rien remarquer. J’ai perdu tout intérêt, adieu, donc.

L’affrontement essuyé, broyé, je prends place à tes côtés sur une table, apprêtée pour un déjeuner de cons. Attablés comme des généraux, on s’apprête à jouer un nouvel acte dans cette comédie burlesque aux allures de tragédies grecques. Nous ne sommes plus personnages d’une trame principale mais bel et bien supporteurs couillonés. De couleur, la bande passe au noir et blanc, noir et chiant. Alors que je commence à m’habituer à ton silence, tu reviens effectuer une piqûre venant rappeler le son d’une voix quelque peu appréciée. Un sourire renaît des abimes et s’éprend de mes lèvres à nouveau, accro à une pitance aujourd’hui gangrénée : « Je compte bien te garder auprès de moi, Odèl. Tu seras la marraine de mes petits Cole » je souffle, narquois. Attrapant un couvert, l’appétit porté disparu, j’attaque un plat d’entré parfaitement rebuté du monstre que je suis, des fions qui m’entourent et dont, tu fais partie. J’avale, espérant étouffer les mots qui remontent et désespèrent de te caresser. Je garde ma contenance, mon père m’a presque liquidé. De cet entretien, je suis ressorti écorché vif. Mais, je t’ai dit que tu seras mon arme, ma bombe anatomique. « Jalouse » je murmure ferme, reportant toute mon attention sur ma voisine d’à côté, alors que tu apprécies la compagnie du cousin germain au complexe d’infériorité. Sache Odèl qu’il collectionne les miniatures, qu’il voue un culte aux miniatures, que son zizi est miniature et qu’il lui en faut peu, pour tomber amoureux, cousin Alcide Telemaque Cole, on a un truc avec les grecques, dans cette famille. Je ricane alors que Mademoiselle Redford se lance dans une taquinerie, je ricane certes mais, de ta situation. Toi qui ne te doute pas une seule seconde de ma stratégie. Diantre, cette harmonie galeuse va s’tirer vite fait, le temps que je fermente l’idée qui germe disgracieusement dans mon esprit. Véritablement enchanté, Mademoiselle Orchard, du cadeau que je te prépare. Véritablement désenchanté, du rapprochement, du votre, du notre : sentiment de pitié. Les minutes semeuses de discordes empoignées à la gorge, je me tourne de votre côté, m’immisçant sans introduction dans votre ballet : « Alcide toujours à la recherche d’activités ? Je te propose le mariage, une occasion de mettre en pratique les techniques de guerres apprises à force de jouer aux petits soldats de plomb. D’ailleurs, t’as fini ta collection où est-ce que tu désespères toujours de trouver la réplique du Maréchal Pétin ? » petite merde sans nom. C’est alors que je te fixe sans gêne, un sourire aux lèvres, j’apprécie mon installation. Ce coin de soucis où je suis assis me permet d’admirer tes traits, Orchard, trésOR perdu, retrouvé, vendu. Dans ma poche, cachée, tu es mon joujou. « La dernière fois que je t’ai vu, tu cultivais une propension à l’apitoiement. Puisque tu nous fais l’honneur de ta présence, je suppose que tu as surmonté ton obsession des figurines qui t’a valu tant de séjours en centre de repos ». Mesquin, je l’entends balbutier quelques explications bidon tandis que je me bidonne intérieurement. Tu es tombée chez les fous, As-folle-dèl. Ma folle, certainement. Honteux, Alcide se tait et te lâche la grappe que je me hâte à entamer. « Si tu es assez gentille, je te ferai visiter les lieux » je lance, buvant mon vin. La mixture me monte à la tête, je n’en suis pas à mon premier verre. Lentement, l’euphorie entreprenante dépose ses marques sur mon corps. « Allons-y, maintenant » je quitte l’attroupement pondant une excuse, toujours autant d’excuses qui s’font dévorer sans réelle attente. Viens, ma chose, viens, rapproches-toi. Désormais montant les marches d’un escalier, nos pas frappent le bois sous nos chaussures. J’adorais dévaler ces marches, petit. « Je m’amusais à glisser le long de cette rampe jusqu’à la tête de départ » je chuchote, confession au curé des putains que tu es, je te parle de moi. Moi. « On avait une domestique black qui me préparait des friandises, au pied de ces escaliers, qui m’attendait les bras ouverts en haut », exactement, comme dans ces films pourris parlant de ségrégation. J’ai eu une enfance, moi aussi. En haut, justement, je m’arrête quelques secondes. Depuis quand n’ai-je pas remis les pieds ici ? « Je devais le faire ». Tu te demandes de quoi je parle, pourquoi je parle ? « Mon père, toi, l’enfant ». Ta deuxième phase, tout de suite : « L’enfant est de mon père, n’est-ce pas ? Evidemment, il va falloir que tu agisses en conséquence. Ton rôle d’objet de chantage va t’filer quelques Oscar ».

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Asphodèl Orchard

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MessageSujet: Re: And you feel like you were a mistake    And you feel like you were a mistake   Icon_minitimeVen 3 Aoû - 21:52



Compte bien là-dessus, c'est vrai que je serai une assistante maternelle de génie. Foutaises, plutôt crever que de te mirer avec des rejetons. Les tiens, et ceux d'une autre. Plutôt crever une arrête en travers de la gorge, mais ça doit faire le même effet, réflexion faite. J'essaye de t'agresser les oreilles d'une nouvelle pique verbale, seulement ma voix sarcastique a perdu de sa superbe depuis que tu m'as coupé la chique. On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a Mika. Un peu le principe de toute une vie. Toi t'as pas perdu, t'as rien perdu ; rapace intact, le bec toujours aussi acéré, le fiel venimeux pendu aux lèvres, et qui coule, dégouline sur tout ce qui possède deux jambes et un cerveau en état de marche. Alcide, pauvre Alcide. J'aurais voulu venir à ton aide, te secourir, ressentir cette putain de compassion qui devrait venir. Tu te fais charcuter sous mes yeux, sous ses mots, et je sais. Je comprends. Mais je ne compatis pas. J'assiste, impassible, à ta reddition imminente -immédiate-. Tu te détournes, ça me retourne. C'est dommage, tu sais. Encore un petit champignon atomique qui vient d'éclore. Tu les poses partout, les graines de ces petits massacres. « Si tu es assez gentille, je te ferai visiter les lieux » Mes yeux scrutent mes mains. Je feins de ne pas être intéressée. Comment rechigner cependant, devant la proposition ? Ce lieu est fascinant. Empoisonné et l'air y est vicié, mais fascinant ; et oui, j'aimerais le visiter, voir de mes yeux le lieu ou tu as poussé. Ton vin descend à toute allure. C'est pas une si mauvaise idée, j'adhère, j'adore, le rouge qui vient me sustenter un peu, donner un peu de couleur à mon visage soudain d'une pâleur maladive. Le néant est incolore, il s'étend, se repend dans mon corps. Oui, le vin est une excellente idée. Un deuxième verre, « Allons-y, maintenant » et le troisième pour le chemin, le pieds en cristal instable entre mes doigts qui ne le sont pas moins. C'est ça, allons-y. Le bruit s'éloigne, disparaît à chaque marche gravie, s'estompe jusqu'à ne plus être à chaque porte passée. Petit toutou docile, inexpressif, je te suis, les yeux t'observant à la dérobée ; ne pas se perdre. Ne pas te perdre. Putain, gourde sans tête, qu'as-tu donc avalé dans ta petite enfance pour en être arrivée à ce stade de bassesse morale ? Gifle intérieure, je te déteste, je te... « Je m’amusais à glisser le long de cette rampe jusqu’à la tête de départ » Je cache ma surprise, j'voudrais pouvoir en rire. Que te prends-t-il donc, soudain ? Tu as trop bu, Mika. Tu vas regretter, et tu vas me le faire payer. Pour ça, je voudrais faire l'autruche, me boucher les oreilles ; je n'veux pas savoir. Et je le désire tant. Qui étais-tu, étais-tu le même ? « On avait une domestique black qui me préparait des friandises, au pied de ces escaliers, qui m’attendait les bras ouverts en haut » Les esclaves, on t'y a habitué tôt... Pas étonnant, tu vois, ça ne me surprend pas. Les habitudes sont difficiles à perdre, c'est pour ça que tu me veux dans ta manche. Une servante officieuse, la chose qui nourrit ton égo. Me voir traîner derrière tes pattes te nourrit. Sans moi, tu périrais. « Les seules rampes que j'ai connues gamine sont celles de ma descente » Ô pitié non, pas de mélodrame. Le plafond est haut, curieusement, nos paroles ne résonnent pas. Ta voix est presque douce ici. On pourrait s'y méprendre. Tu devais le faire, glisse-tu. Faire quoi ? Me jeter en pâture aux lions, m'humilier, t'humilier ? La présentation à ton père n'était pas utile. Tu aurais pu te passer de moi, quel intérêt. Passons. Ton père, moi, l'enfant. Je t'observe, impassible ; l'envie de rire grossit au loin, tu m'as ranimée. Tu vas même réussir à me sortir de ma condition de pantomime en perdition. « L’enfant est de mon père, n’est-ce pas ? Evidemment, il va falloir que tu agisses en conséquence. Ton rôle d’objet de chantage va t’filer quelques Oscar » Oh, elle est là, vicieuse envie. Elle me chatouille les joues, me plisse les yeux tant elle est forte. Je vais rire, d'un instant à l'autre. Il n'y a pas d'enfant, sombre idiot. Tu n'es quand même pas aussi con que tu en as l'air, si ? Mes dents serrent, déchirent, saignent mes lèvres. Je fais des efforts, le fou-rire est proche. On frise le délire, on frôle l'hystérie. Les heures suivent et se ressemblent, toujours le même cirque. L'entracte est terminée, second acte. Action. Le jeu reprend, haletant, déprimant mais... il nous tient en vie. Pas un rire, juste ce sourire que je m'efforce de te cacher -vainement- en me détournant vers les hautes fenêtres. Le vin fait son effet, sur moi, sur toi, sur tous ces dindons qui se farcissent d'illusions, attablés en contrebas. On était là, on en faisait partie. Deux dindons parmi tant d'autres, deux dindons qui se prennent pour de nobles oiseaux. Encore que. « J'espère que tu n'es pas sérieux » Ma chair qui ne sera jamais altérée d'un enfant, jamais. Les gens comme moi ne doivent pas se reproduire, les gens comme toi, non plus. Dommage qu'ils soient les plus prompts à copuler. Leur chair est pourrie et non viable. Soit, je suis enceinte. Enceinte de tes rêves, de tes espoirs fous. Plus fous que les miens, ils n'ont pas les pieds sur terre, ils sont milles pieds au dessus de la réalité. Tant pis, tu m'as contaminée, j'agis, comme toi. J'avance, tigresse en mal de mal, m'empare de ta main, m'approche tant que tu ne peux rien observer d'autre que ma petite personne qui te hérisse tellement. Ta paume à plat sur mon ventre et ma main sur la tienne, t'empêchant de te soustraire, là où le non-enfant grandit, je te souris, le plus innocemment du monde. « Désolée, il ne donne pas encore de coups de pieds. Ça lui viendra, vous avez un don pour ça dans la famille » je te glisse. Tu retires ta main, comme si l'idée d'un bébé sous ma peau t'avais brûlé. Je souris à demi. « Porter ton demi-frère dans mon ventre serait l'abomination suprême, épargne-moi cette image cauchemardesque, veux-tu » Je m'éloigne de nouveau, interlude doucereux terminé, on reprend les bonnes vieilles habitudes. Tes iris de glace ne me lâchent pas, j'en suis devenue avide, je crève sous la haine qui en suinte mais, tu vois, je n'esquive plus. « Que me donnes-tu pour le prétendre ? Pour jouer le jeu et me comporter en future mère d'un bâtard Cole ? N'oublie pas que je suis ta pute, paye-moi » Même si ça ne m'intéresse même plus, même si à ton regard je vois que tu avais presque failli oublier, les rôles ne doivent pas s'inverser, tu me l'as bien fait comprendre. Je reste à ma place, sois un tantinet fier de ta chose, Mika. « Et qu'est-ce que j'y gagne à les faire chanter ? Te voir briller ? Ça ne m'intéresse pas. »

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Mika'îl Cole

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MessageSujet: Re: And you feel like you were a mistake    And you feel like you were a mistake   Icon_minitimeMer 8 Aoû - 20:38




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Statique, je filtre tes paroles, repensant aux évènements ayant eu lieu. Pantois, je cherche l’erreur, je la traque tout en ne la trouvant pas. Où ai-je perdu le fil, où as-tu donc apporté ta pierre à l’édifice, tes marques de crasse sur mon plan diabolique ? Réfléchi, je pensais pouvoir mener mes dessins à bien, sans que tu ne viennes tout chambouler. Tu devais être présentée à ma famille comme la donzelle dont j’étais « épris », ce qui aurait causé bien du tort à Royal, à ma mère, à moi – qui n’aurai été qu’un dommage collatéral-. Seulement, évidemment, tu t’es appliquée à émettre tes putains d’interférences, sans te préoccuper des conséquences que cela aurait sur ton mécène dévoué, sans te préoccuper de moi, ma salope. Je pousse un long soupire, affligé d’avoir constamment à tout t’expliquer. De pute intelligente, tu passes à pute imbécile, bien trop furtivement. Rapide, agile, docile et indocile, tu m’embrouilles, littéralement. Je t’observe d’un œil expert, guettant le faux pas qui ne manquera pas d’arriver, tu te détournes, chose qu’il te prend souvent de faire, tu te caches, masques tes chimères, tes traits lisibles qui risquent de te perdre. Tangible. « Malgré toi, tu commences à me connaître » je lance, placide. Malgré moi, tu commences à me connaître, je retiens, acide. Alors tu t’élances à nouveau sur moi, tu te rapproches, balayant de quelques pas, la distance de sécurité, en sécurité tu n’es plus autant que je ne le suis plus, gamine écervelée, cheminée encrassée bien trop souvent ramonée et pourtant délaissée. Crie, plie, oublie. Ma paume plaquée contre ton ventre, épousant les formes de ta chair, je me contente de te mirer muet, qu’as-tu donc à dire ? Folle, pauvre conne, stupide dégénérée, ma main se soustrait aussitôt à ton contact, non pas parce qu’il fut insupportable mais bien pour le contraire, supportable, agréable, va te faire mettre, sale puterelle. « Aussi cauchemardesque que de porter mon fils ? » je crache, interrogateur, moqueur, vindicatif. Je sais ce qui te prend, ce qui t’éprend, ce qui te pend au nez, Lula Standford, Asphodèl Orchard. Je sais ce qui t’énerve, te triture, te révolte. Tu préférerais prétendre m’aimer, porter mon gosse, m’adorer. Ne mens pas, ne te mens pas, ne me mens pas. Pas la peine, je la perçois, cette affection déguisée en haine que tu me jettes en pleine figure. Une excuse balancée pour ne pas avoir à reconnaitre que tu kiffes ton maudit bourreau et le bourreau, lui, hein ? Obligé de se cacher, obligé de contenir, contenir quoi ? Exactement, quoi ? « Te donner quoi ? Ta vie est tellement efflanquée que tout l’or du monde n’arriverait à lui rendre forme décente. L’argent, tu t’en moques, à l’heure qu’il est, pas b’soin de le dire, ça s’voit », ça s’sent, ça se palpe dans ces ondes pornographiques que tes iris renvoient. Ne fais pas l’innocente, Mademoiselle la catin. Tu gagneras tout mon amour, ma chose. Tu gagneras ma protection – chose que tu possèdes déjà-, je te filerai mon corps, je serai ta pute, si tu le veux. « Ne penses pas à ce que tu pourrais gagner, c’est trop facile. Penses à ce que tu perdras, si tu refuses », tu me perdras, d’un regard long, je te le fais comprendre, ça passe, ça casse, ça frise le ridicule, cette façon de toujours me faire changer d’avis. Tu es plus manipulatrice que tu n’en as l’air, Odèl. Tu as d’jà donné nouvelle forme à c’palpitant auquel tu colles plusieurs hésitations. Hyène. « Tu insistes ? » je demande, un sourcil arqué. Tu insistes, bien, suis-moi. Le long couloir flanqué de Tapisseries, nos pieds happés par un long tapis Persan, cette maison m’avait vraiment manqué, vraiment, vraiment. Au bout, ma chambre, mon ancienne chambre, mon refuge, mon antre, ma caverne d’Ali Baba, ma garçonnière, mon nid, mon berceau. J’ouvre, je te laisse y pénétrer. Qu’en penses-tu ? « Bien décoré, n’est-ce pas ? Le lit à Baldaquin, une idée de feu ma grand-mère », tu contemples le luxe et la beauté, l’alliance du moderne et de l’antiquité. Enchantée, déchanté, nous sommes deux dans le manège. « Déshabilles-toi » sous tes iris, j’enlève cette chemise qui me coupe la circulation : « J’vais te payer ». N’est-ce pas ce que tu désirais ? Fendant l’air, je me retrouve auprès de toi, mes mains sur tes épaules communiquent leur volonté. Cette étoffe douce au toucher, d’un geste preste, se retrouve à tes pieds. L’œil aiguisé, je t’admire, dans un silence pesant. Figée sous mes caresses, pute refroidie. Je te paie. Mes lèvres délicatement se posent sur ta nuque alors qu’une main experte s’aventure le long de ta colonne vertébrale décrivant des mouvements lascifs. Je t’emmène sur la route des plaisirs, les vrais, ma salope. Je te paie. Trop vite, je te fais fasse, ta tête relevée d’une pression sous l’menton, je veux que tu me fixes. Je te paie, t’entends ? Voilà à quoi j’en suis réduit. Moi, l’orgueilleux qui jurait ardemment de ne jamais poser les mains sur toi, honteux, mes mains s’agitent, s’agrippent à ton fessier de telle manière à ce que tu te retrouves les jambes en lianes autour de mon bassin. Accroches-toi bien, accroches-toi bien à ce corps fragile, à ce cœur brisé, à cet instant unique, la promesse que je te fais, là, intimiste : « La pute qui s’fait payer en nature, le monde est bien fait, décidemment ». Mon âme, spectatrice éplorée qui crève sans être entendue, chiale toutes les larmes à sa portée. Elle t’aime, cette pauvre âme qui préfère fuir qu’être maltraitée. Quelle position dégueulasse, quel corps dégueulasse qui réagit trop vite à ta proximité, à ces formes féminines qui étouffées contre mon torse, agonisent. « Quelle position est-ce que tu préfères ? Choisis, ton moyen de paiement. » T’acceptes ni chèque , ni carte de crédit. J'fais avec les moyens du bord, alors.

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And you feel like you were a mistake

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