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 Absurdité des sentiments (Orphée)

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Manoé-Stills G. Scherrer

Manoé-Stills G. Scherrer

◭ messages : 1142
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MessageSujet: Absurdité des sentiments (Orphée)   Absurdité des sentiments (Orphée) Icon_minitimeDim 22 Avr - 17:24

Absurdité des sentiments (Orphée) Tumblr_lq5oit6Eot1qbkhhbo1_500
Ton regard se perd comme toujours sur ce reflet que t’envoie le miroir, c’est à chaque fois comme un coup de poignard en plein cœur, tu contemples cette solitude dans laquelle tu t’es toi-même emmêlée, fuyant Sheena, refusant de voir Orphée, dans le fond, sans eux, tu n’étais que la petite antiquaire qui gardait toujours le nez dans ses bouquins. Pas grand-chose en somme. Bras balans, tu fixais tes yeux avec une incertitude palpable, peut-être avais-tu la fâcheuse tendance à faire le vide autour de toi, finalement ? Par tes propres moyens ou par le choix d’autrui, aujourd’hui, tu te retrouvais seule, un brin désorienté, presque déprimé mais pourtant déterminée à ne rien changer. Quelle conne. Par habitude, tu jette un coup d’œil au dehors, guettant la possible apparition d’Orphée, il avait prit la fâcheuse habitude de passer bien trop d’heure en bas de l’immeuble, attendant que tu sortes de ton appartement, ta prison dorée. D’une certaine façon, tu aimais le voir là, te disant que c’était toi qu’il attendait, pas une autre, pas on-ne-sait-qui. Pourtant tu continuais de lui en vouloir, petite rancunière, tu finissais par souffrir encore plus avec ta fierté qu’avec son erreur. Mais pas de signe de lui à l’horizon. Et comme toujours, tu ne peux pas t’empêcher de te demander ou il est. Avec Sheena ? Avec un ami ? Ou avec une autre fille encore, qui sait ? Tu morfonds ta peine dans une énième relecture des Hauts de Hurlevents, depuis quelque jours, tu lis le bouquin en boucle, te passionnant soudainement pour Heathcliff dont la psychologie si tordu te permet de ne plus songer à tes problèmes. La cruauté de cette passion divine dépeinte entre les lignes, jonchant le papier te rassure un peu. Ca a beau être fictif, irréel, tu te dis qu’heureusement, tu n’es pas devenue aussi folle que lui.

Tu manques de tomber du canapé dans lequel tu étais confortablement installé quand tu entends quelqu’un frapper à la porte avec un acharnement étonnant, comme si il parviendrait à passer au travers rien qu’en donnant des coups. D’un pas mal assuré, presque effrayé tu avances vers la porte, gardant ton livre en main, un doigt entre les pages pour ne pas perdre l’instant. Parce que de toute façon, tu ne comptes pas ouvrir. Qui que ce soit, tu veux être seule. Comme toujours. Puis, qui d’intéressant viendrait te voir, sincèrement ? Regardant à travers le judas, tu observes le visage d’Orphée, déformait par l’oculaire et réprime un soubresaut de surprise. Le voir dans ton immeuble, c’est différent que de savoir qu’il est à quelques mètres dans la rue. Tu trembles légèrement, et te réprimande intérieurement, tu t’es toujours trouver trop faible. Ce qui te ramène à Sheena, par ailleurs, que tu trouves si forte, si sure d’elle. A l’instant, tu l’a jalouserais presque. Soupirant, tu tentes de faire abstraction de ses poings frappant ta porte, retournant sur le canapé et tentant de reprendre une lecture que tu sais déjà vaine.

Malheureusement –ou heureusement- pour toi, ce n’est pas ton problème d’attention qui t’obliges à ouvrir la porte mais les voisins qui se mettent à frapper eux aussi comme des forcenés contre leurs murs pour t’inciter à ouvrir, t’aurais du t’en douter, qu’après dix minutes à l’entendre frapper contre ta porte, ils en auraient marre. Foutu insonorisation merdique. Tu traînes des pieds, c’est même pas que tu n’as pas envie de le voir, seulement que tu flippes à mort. T’as toujours eut le chic de pas savoir t’en sortir dans des situations aussi compliqués, d’avoir une honte monumentale ou quelque chose du genre. Mais tu ouvre quand même la porte, retenant légèrement ton souffle avant de lâcher quelques pitoyables mots. « T’énerves les voisins, Orphée. » Tu prononces son prénom presque dans un murmure, restant stoïque sur le palier, fixant son regard sans rien exprimer vraiment.

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C. Quinn-V. Saint-Germain

C. Quinn-V. Saint-Germain

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MessageSujet: Re: Absurdité des sentiments (Orphée)   Absurdité des sentiments (Orphée) Icon_minitimeMar 24 Avr - 0:27

Absurdité des sentiments (Orphée) Tumblr_ltwk54NAKv1qbmlnso1_500

Je n'ose pas frapper à sa porte. Je sais bien que j'ai le code de la porte de l'immeuble, qu'il serait facile d'entrer et de monter quatre à quatre les étages jusqu'à son appartement. Mais je refuse de faire ça. Si je dois monter, c'est parce qu'elle m'aura ouvert, parce qu'elle aura fait le premier pas vers moi, pour me pardonner. Et depuis bientôt deux semaines que je tourne en rond en bas de chez elle, Ziggy n'a jamais fait le moindre pas. Remarque, si j'étais à sa place, j'irais pas non plus me voir. Ou alors juste pour me cracher à la gueule et me démonter les parties, histoire d'être sûr que j'irais plus jamais voir ailleurs. Mais même ça, elle ne l'a pas fait. Elle aurait peur de me faire mal. Elle est bien trop douce, ma petite Ziggy, bien trop sensible et émotive. Normal que je l'ai blessée à ce point, là où une autre femme se serait énervée, m'aurait frappé et serait partie. Ziggy, elle, elle reste recluse avec sa douleur et sa peine. Je le sais, je suis devant chez elle, toust les jours, à guetter un signe qui ne viendra jamais. En soupirant, je sors une clope de mon paquet et la porte à mes lèvres, l'enflammant avec mon Zippo. Je jette un nouveau coup d'oeil vers l'appartement de Ziggy. Les rideaux sont tirés, aucune lumière ne filtre du salon. Normal, on est en pleine journée, elle n'a pas besoin d'allumer la lumière. Elle pourrait tout aussi bien être absente, puisqu'aucun signe ne trahit sa présence. Mais je sais que ce n'est pas le cas, qu'elle ne sort pas de chez elle, sauf pour aller bosser. Et encore, même ça, elle ne se l'autorise plus. Je suis passé devant la boutique l'autre jour, une petite pancarte annonçant la maladie de la propriétaire était accrochée sur la porte. Ziggy, petite peureuse, tu es donc si effrayée par le monde que tu n'oses plus poser un pied dehors, pointer le bout de ton nez à l'extérieur de ton appartement. Nouveau coup d'oeil vers la baie vitrée. Toujours aucun signe de vie. Dans mon dos, des bruits de pas résonnent. Je tourne discrètement la tête et découvre un habitant de l'immeuble en pardessus beige qui me fixe bizarrement. Il a dû repéré mon petit manège et va sans doute finir par appeler les flics. Autant dire qu'il faut que je me décide à monter sonner à la porte de Ziggy... J'écrase ma cigarette et pénètre dans le hall de l'immeuble à la suite du petit homme. Je le dépasse à grandes enjambées et grimpe en quatrième vitesse les escaliers, jusqu'au pallier de l'appartement de Ziggy. L'ascenseur ne serait jamais allé assez vite à mon goût. Je prends deux minutes pour reprendre mon souffle et me mets à frapper à la porte de Ziggy, une fois, deux fois... Pas de réponses. Même pas un bruit à l'intérieur de l'appartement. Peut-être qu'elle n'est vraiment pas là. Mais je décide que non. Pour moi, Ziggy est là, de l'autre côté de la porte... Il me suffit d'être un peu insistant et elle m'ouvrira. Ça tombe bien, je suis doué pour jouer au type lourd. Je me remets à tambouriner sur la porte, pendant un long moment. Un très long moment... Au bout de plusieurs minutes, la porte finie par s'ouvrir et je découvre ma petite-amie, un bouquin à la main, qui me fixe avec indifférence. Un instant, un frisson me traverse et je me dis que si elle ne m'ouvrait pas, qu'elle ne me tendait pas la main, c'était simplement parce qu'elle n'en avait plus rien à foutre de moi, de nous, qu'elle voulait tirer un trait à tout jamais sur notre histoire. Je baisse la tête, me mordant la lèvre. Si elle ne veut plus du tout de moi, je ne la forcerais pas... « T'énerves les voisins, Orphée. » Je reste comme un con pendant deux minutes, sans savoir quoi lui dire, me contentant de la regarder. Je détaille son visage. Fatigué, aux traits tirés. Avec son visage de douce suicidée, elle ressemble à une poupée brisée. Comment j'ai pu être assez con pour délaisser une fille pareille, putain ? Il faut être fou ou bien être un salaud fini pour croire que Ziggy nous aimera toute notre vie. Conserver l'amour de Ziggy, ça devrait être un combat de tous les instants. Sans réfléchir, je franchis la distance qui nous sépare et attire Ziggy contre moi. Surprise, elle lâche le bouquin qu'elle tenait à la main et il tombe au sol avec un bruit sourd. Je la sens réticente entre mes bras. Elle se contorsionne pour venir poser ses mains à plat sur mon torse, me repoussant comme elle peut. Pas décider à la lâcher, je resserre légèrement ma prise, plaçant une main sur sa tête. J'enfouis mon visage dans sa nuque, inspirant à fond son odeur féminine. « Tu m'as tellement manqué, Ziggy... » murmurais-je dans un souffle. Et c'était vrai. Tout en elle m'avait atrocement manqué, son odeur, la forme de son corps entre mes bras, la chaleur qu'il dégageait, là, tout contre moi. Je pourrais tuer pour la garder toujours dans mes bras. J'suis amoureux de Ziggy, à en mourir. Elle m'a changé, de fond en comble, et même si je suis pas encore parfait à ses yeux, j'ai la ferme intention de le devenir, de devenir un homme qui la mérite. Avec un soupir, je lâche Ziggy et mes bras retombent le long de mon corps, sans vie, comme s'ils ne pouvaient pas se passer de la présence de Ziggy entre eux...
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Manoé-Stills G. Scherrer

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MessageSujet: Re: Absurdité des sentiments (Orphée)   Absurdité des sentiments (Orphée) Icon_minitimeLun 30 Avr - 13:54

Absurdité des sentiments (Orphée) Tumblr_lq5oit6Eot1qbkhhbo1_500
Tu te rends compte que tu as perdu un à un tout tes repères, t’éloignant de Sheena sans réellement le vouloir tout en te rapprochant d’Orphée pour finalement t’éloigner de lui également. La solitude qui te pesait jusque là ne se révéla que lorsque tu sentis les bras de celui-ci t’entouré, tu en aurais presque oublié à quel point il est grand. – Ou a quel point, toi tu es petite, à voir. – Mais évidemment, stupide enfant, par fierté, tu tentes d’échapper à l’emprise qu’il a sur toi, autant physique sur l’instant, que psychologiquement. Bien que tes tentatives furent toutes plus vaines les unes que les autres, tu es bien trop chétive pour sa force d’homme, c’est indéniable. « Tu m’as tellement manqué, Ziggy … » Soudain, l’espace d’un instant, tu te sens affreusement mal de le laisser pantois à attendre ton pardon, parce que là, dans tes bras, la tête enfoui dans ton cou, toi qui le fuis depuis si longtemps, il semble vulnérable. Pas comme il aurais pu paraître ou vouloir le faire paraître, plutôt réellement attristé que tu réagisses comme ça, que tu refuses de lui parler, que si longtemps tu l’évites et que même là, tu le repousses. La vérité c’est que tu as toujours eut beau avoir la rancune étrangement tenace, tu te surprends toi-même à autant rechigner à te confronter à Orphée, il représente l’une de tes plus grandes failles, à l’instar de Sheena, par exemple, tu sais que si l’un ou l’autre voulaient te faire souffrir ils pouvaient le faire, jusqu’à t’en tuer même. Oh petite Ziggy, tu n’aimes pas grand monde mais peut-être que lorsque tu aimes, tu aimes trop. Ou peut-être ne sais-tu pas aimer normalement, allez savoir. Mais il faut se rendre à l’évidence, tu as beau lui en vouloir, le compter pour responsable de tous tes maux, Orphée n’en reste pas moins le seul homme qui persiste à rester dans ton esprit et dans chaque fibre de ton corps. Alors tu cèdes, juste un peu, pas trop non plus. Tu fais un effort, tout en restant sur tes gardes et tu t’écartes pour le laisser réellement entrer chez toi avant de refermer la porte. Ca ne dévoile pas ton pardon, seulement le signe que tu es enfin prête à l’écouter, même si ça risque de ne pas être une véritable partie de plaisir. « Tu sais que si tu t’étais encore amusé à rester planté en bas de chez moi, le voisin aurait fini par appeler les flics. » Dis-tu d’un air posée. Tu ne vas pas cacher le fait que tu savais qu’il était en bas, persuadé qu’il s’en est déjà rendu compte car, après tout, il t’a sans doute vu l’observer … quand lui-même cherchait à te voir. A dire vrai, tu préfères échanger des banalités en gardant tes distances. Evitant ainsi une discutions qui t’effraie et un rapprochement qui t’embrouillerait les idées. Tu ramasses ton livre et le pose sur le vieux comptoir de la cuisine, les lèvres légèrement pincés, tu l’observes un instant, et tu te rends compte à quel point chaque aspect de lui t’a manqué, certes, tu le savais déjà, mais évidemment, sur l’instant, il est évident que cette certitude est encore plus soutenue. Pourtant, comme une enfant, dès qu’il pose le regard sur toi, tu préfères tourner les yeux, persuadée de sombrer dans la mélancolie amoureuse sitôt qu’il t’aura happé de son regard auquel tu t’accroche tant. « Tu veux quelque chose ? Thé, café ? Jus de fruit ? Coca ? Hum .. Ice tea. Non, attends ça j’en ai plus ou .. » Tu te perds dans tes propres paroles et décide finalement d’y mettre un terme, gardant le silence, légèrement fébrile dieu que tu te sens idiote, la pantoise sans savoir quoi faire. Avec la furieuse avant de te nicher dans ses bras, la peur idiote de le voir te détruire encore et la rancune des souvenirs. Tu te sens affreusement tiraillé et pourtant, tu continues vainement de faire mine que tout va bien. Le soucis c’est que tu n’as jamais réussi à réellement masquer tes émotions, Ziggy.
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C. Quinn-V. Saint-Germain

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MessageSujet: Re: Absurdité des sentiments (Orphée)   Absurdité des sentiments (Orphée) Icon_minitimeDim 13 Mai - 17:29

Absurdité des sentiments (Orphée) Tumblr_ltwk54NAKv1qbmlnso1_500

« Tu sais que si tu t'étais encore amusé à rester planté en bas de chez moi, le voisin aurait fini par appeler les flics. » Tes voisins ont toujours été cons, Ziggy, tu le sais mieux que quiconque. Combien de fois nous on t-il regardés de haut en nous croisant dans les escaliers, parce que je t'embrassais ou te tenais par la taille ? Combien de fois les remarques sur "la jeunesse décadente" ont-elles fusées ? Dis-moi, Ziggy, l'avis de tes voisins t'importe-t-il au point que tu finisses par penser comme eux, au détriment de tes propres sentiments ? M'aurais-tu, toi aussi, toisé, méprisante, si j'avais été embarqué par les flics devant ta porte ? Je ne crois pas, tu es bien trop douce, bien trop gentille pour cela. Ziggy, mon amour, je te connais par coeur, je sais que jamais tu ne te montrerais blessante avec moi. Je le sais et je n'en joue pas, parce que je ne veux pas te récupérer de cette manière, pas en utilisant tes faiblesses pour te faire mienne à nouveau. Tu vaux mieux que ça, tu mérites plus qu'un homme imparfait qui compose avec les défauts de son aimée. Alors je ne m'abaisserais jamais à user de tes faille sur ce terrain-là. Pas cette fois en tout cas, je veux pouvoir te serrer dans mes bras avec la satisfaction de t'avoir à nouveau pour moi grâce à mes efforts, et pas juste parce que j'aurais fait jouer la corde sensible. « Ça n'a pas d'importance... Tu les aurais laissés m'emmener ? » J'ai un peu peur de ta réponse, Ziggy, peur que tu me dises que oui, tu aurais accepté de me voir encadré par deux flics, que tu ne m'aurais pas couru après en criant ton pardon. J'ai peur que tu me dises que tu ne veux plus de moi, que mon sort t'importe peu. J'en mourrais, je crois. Ziggy, ma vie, mon amour, je ne sais pas ce que je ferais sans toi. Sans doute me laisserais-je pourrir lentement dans mon appartement, coupé du monde extérieur. Je t'observe te déplacer dans ton chez-toi que je connais par coeur pour y avoir passé des semaines entières, à te suivre du regard, me lever parfois et t'embrasser, comme ça, sans raison. J'aimais ma vie avec toi, quand nous ne nous quittions pas. Aujourd'hui, ma solitude me débecte. Ziggy, je t'aime, Ziggy, reviens, moi j'suis rien sans toi. Juste une loque, un débris d'homme, brisé, irréparable. J'ai pas besoin de grand-chose pour exister, Ziggy, juste de toi, de ta présence auprès de moi. Et te voir évoluer dans ton appartement sans pouvoir faire un geste vers toi, au risque d'être fusillé sur place par ton regard froid, ça me tue. J'observe, silencieux, tes petites mains s'agiter, nerveuses, ramasser le livre que tu tenais, le poser ailleurs. Tu ne sais pas quoi faire de toi, petite fille, et ça se voit. Tu ne sais pas quoi dire pour rompre le silence et moi, j'ai peur de me prendre une réplique cinglante - que je mériterais- si j'ouvre la bouche. Je ne peux pas détacher mon regard de ton visage, de ton corps. N'as-tu pas maigri ? Ah, ça aussi, c'est de ma faute. Je baisse le nez, coupable. Ainsi, je n'ai pas besoin d'être présent près de toi pour te faire du mal... « Tu veux quelque chose ? Thé, café ? Jus de fruit ? Coca ? Hum .. Ice tea. Non, attends ça j'en ai plus ou .. » Je relève les yeux, un sourire tendre aux lèvres. Tu as l'air plus stressée que moi, alors que c'est moi qui suit sur un siège éjectable, en sursis. Je n'existe à tes yeux qu'aux moments où tu le désires, prisonnier de ton bon vouloir. Je secoue la tête. Je ne suis pas venu boire un verre, Ziggy, je suis venu récupérer ma vie. « Non, c'est gentil, je ne suis pas venu pour ça... On peut parler, Ziggy ? » D'un geste, je désigne le canapé. Je me sens idiot de t'inviter à t'asseoir alors qu'on est chez toi, mais tu as l'air tellement peu décidée à te poser cinq minutes pour m'écouter que je suis obligé de prendre les devants. « S'il te plaît... J'ai tellement de choses à te dire, j'ai besoin que tu m'écoutes... » Je dois te paraître tellement suppliant, tellement pitoyable et misérable, Ziggy. Comment pourrais-tu vouloir d'un homme comme moi ? Je ferai mieux de m'avouer vaincu dès maintenant et de partir en courant de cet appartement hanté par les souvenirs d'un passé joyeux et douloureux à la fois. Je n'ai rien à faire ici, Ziggy, mais je me bats quand même, avec le maigre espoir de sortir victorieux de ce combat.
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Manoé-Stills G. Scherrer

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MessageSujet: Re: Absurdité des sentiments (Orphée)   Absurdité des sentiments (Orphée) Icon_minitimeSam 26 Mai - 21:12

Absurdité des sentiments (Orphée) Tumblr_lq5oit6Eot1qbkhhbo1_500
« Ca n’a pas d’importance… Tu les aurais laissés m’emmener ? » Tu vois en cette demande banal une sorte de question existentielle. Comme si ta réponse pouvais définir tout l’avenir qu’ils vous restaient ensemble, ou qu’ils ne vous restaient pas, d’ailleurs. Tu imagines, silencieuse, Orphée qu’on emmène, que tu jauges, qui s’éloigne. Que ferais-tu ? Hein Ziggy, que ferais-tu ? Ton orgueil et ta rancune on creusé dans ton esprit l’idée saugrenue que tu obtiendrais satisfaction à le voir humilié de cette façon, embarqué au poste pour une raison aussi pitoyable que celle-ci. Qu’Orphée le bourreau des cœurs soient arrêté parce qu’il harcèlerait une jeune femme sans défense. Quelle blague ! Et pourtant, tu sais bien qu’il n’en est rien, que sitôt qu’un mal quelconque pourrait l’atteindre, sitôt que quelque chose d’anormal lui arriverait, ton cœur aussi meurtri soit-il prendrait le pas sur raison et rancune. Parce que dans le fond, la vérité est là, Ziggy, si tu en es arrivé à cet état déplorable, c’est parce que chaque fibre de ton corps est tourné vers Orphée. Parce qu’il t’a touché comme aucun autre. Tu te souviens encore, quand tu l’as rencontré, tu ne lui prêtais pas tellement attention. Il n’était que le copain de ta meilleure amie. Avec sa taille de basketteur – sans parler de toi, qui est vraiment minuscule – son regard perçant, son sourire enjôleur et sa nonchalance constante. Puis il s’était révélé bien malgré toi source de bien des sentiments dont tu ne connaissais encore rien. En un rien de temps, il avait construit ton existence par sa simple présence et l’avait détruire par ses actions dévastatrices. Et le pire dans tout ça, c’est que tu l’aimais encore. Mais désormais, cela t’effrayait. Reprenant tes esprits, tu fixes son regard qui semble arracher ton cœur de ta poitrine et, pinçant tes lèvres, tu ne fais que murmurer : « Je n’en sais trop rien. » Mensonge puéril qui te protège encore un peu de la confrontation que tu n’as cessé de repoussé. Mais tu n’en es pas dupe pour autant et tu sais que désormais qu’il a passé le palier de ton appartement, il te faudra bien discuter avec lui. Et d’autres choses que de la boisson que tu veux lui offrir.

D’ailleurs, il ne tarde pas à te faire remarquer qu’il n’est pas venu pour boire une tasse de thé ou un verre de jus de fruit. « Non, c’est gentil, je ne suis pas venu pour ça… On peut parler, Ziggy ? » Vainement, tu fuis son regard. Dans le fond, n’avais-tu pas attendu de pouvoir parler avec lui ? Quand bien même as-tu passé des jours et des jours à le fuir ? Et pourtant, tu redoutes au fond de toi une nouvelle déception, peut-être vient-il seulement s’excuser par simple galanterie avant de te dire qu’il te laisse tranquille et que vous ne vous reverrez plus, qui sait ? Tu l’avoues sans peine, tu t’es laissé allez à une certaine paranoïa et ses journées de solitudes accumulées t’ont bien laissé le loisir d’imaginer des centaines de scénario différent. Tu suis ses gestes qui désignent le canapé. « S’il te plaît… J’ai tellement de choses à te dire, j’ai besoin que tu m’écoutes… » Un court instant, tu t’en veux d’être si distante alors qu’il est clair qu’il attends depuis longtemps déjà pour te parler. Ton nez se fronce légèrement tandis que tu te sens étrangement égoïste. Rancunière, tu l’as toujours été. Mais orgueilleuse et égoïste, jamais. Tu étais bien loin de ces filles qui restent à toiser les autres, à rester en retrait non pas par timidité mais par valorisation puérile de soi. Jamais tu n’étais resté aussi sourde aux appels d’un autre. Mais voilà, Orphée faisait ressortir des choses que tu ne t’imaginais pas avoir. Et, même si dans le fond, tu restais cette femme trop douce, trop gentille, trop timide, ton petit cœur chancelant ne savait plus comment battre sans celui d’Orphée près de lui tout en craignant d’être définitivement anéantit par celui-ci. Un dilemme des plus coriaces. Finalement, tes pas t’ont guidés sur le canapé et si tes mots n’ont ni accepté ni refusé cette conversation, tes gestes ont visiblement laissé à Orphée la possibilité de s’exprimer. « C’est drôle, j’ai beaucoup de choses à dire, moi aussi. » Murmures-tu dans un souffle. Tu cherches l’assurance que tu n’as jamais eut. Evidemment, il fallait que cela aussi, ça te fasse défaut. Tu es un cas parmi les gens, Ziggy Delgado. Introvertie, trop rêveuse, trop rancunière, faisant trop confiance qui ne sais pas mentir et qui n’a aucune assurance. Tu es sans doute l’une des femmes les plus fragiles de ce bas monde. (Comme te l’ont fait comprendre bien des gens, d’ailleurs) « Sincèrement, je ne saurais pas par ou commencer. Sans doute devrais-je t’insulter, te frapper pourquoi pas. Cela dit, on sait tout les deux que ce n’est pas mon genre, quand bien même cela me soulagerait bien plus que toutes les larmes versées. » Non, tu ne le regardes pas. Parce qu’en le fixant, tu n’aurais jamais trouvé le courage de parler aussi sincèrement. Ta voix semble brisée lorsque tu reprends la parole. « Je t’ai donné beaucoup trop et tu as tout cassé. » Est-ce que tu regrettes ? Non, évidemment, parce que tu l’aimes trop pour ça. Mais le mal a été fait, vous le savez tout les deux et, à part cela, dans l’immédiat, tu ne sais pas quoi dire d’autre. Te recroquevillant sur le divan, tu le jauges en silence, tu ne fuis plus son regard non, tu le fixes ardemment, parce que finalement, ton visage t’avais manqué. Chacun de ses traits t’avaient manqué. Sa présence elle-même, t’avais manqué.

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C. Quinn-V. Saint-Germain

C. Quinn-V. Saint-Germain

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MessageSujet: Re: Absurdité des sentiments (Orphée)   Absurdité des sentiments (Orphée) Icon_minitimeLun 28 Mai - 20:31

Absurdité des sentiments (Orphée) Tumblr_ltwk54NAKv1qbmlnso1_500

J'ai toujours cru que tu m'étais acquise, Ziggy, que je t'aurais toujours auprès de moi. Je n'avais jamais imaginé que je puisse un jour faire une erreur, un faux pas qui t'éloignerais de moi. Je pensais que nous deux c'était éternel, comme les étoiles dans le ciel ou le feu des volcans. Je pensais qu'on finirait par vieillir ensemble, par mourir ensemble. Tu sais Ziggy, moi je voulais qu'on fasse ouvrir nos cercueils sur le côté, comme Cathy et Heathcliff. Je ne voulais pas non plus nous élever au même rang que ces amants maudits, mais je voulais nous offrir une éternité dans les bras l'un de l'autre, parce que je ne voyais pas plus belle façon de passer le restant de sa mort avec la personne qu'on aime. Quel idiot j'ai été, quel naïf. Il ne m'est jamais venu à l'esprit que je devrais me battre pour te conserver, pour te garder dans mes bras. Par un bête sursaut d'orgueil j'ai mis en péril la relation qui me tenait le plus à coeur. Imbécile, pauvre con. Je te regarde t'avancer jusqu'à ton canapé et t'installer dessus, repliant tes jambes contre ta poitrine. J'ai mal de te voir ainsi, vulnérable, blessée par ma faute. J'aimerais te prendre dans mes bras, te dire que tout va s'arranger, que ces semaines passées sans toi m'ont changé, que je ne serais plus jamais celui que j'étais avant. Je veux t'offrir un avenir heureux, Ziggy, pour racheter les erreurs d'un passé qui me dégoûte. Il faut être fou pour faire souffrir la femme qu'on aime. Et Dieu sait que je n'ai jamais aimé quelqu'un autant que je t'aime, Ziggy. « C'est drôle, j'ai beaucoup de choses à dire, moi aussi. » Je frémis. Bien sûr que tu as des choses à dire, Ziggy. Je serai plutôt inquiet si tu n'avais rien à me reprocher. J'aurais l'impression que tu n'avais pas de respect pour toi-même que tu te fichais pas mal d'avoir un homme infidèle, tant que tu avais un homme. Mais non. Tu sembles peiné à trouver les mots, à aligner deux phrases. Je te laisse chercher ce que tu veux dire, m'asseyant dans le fauteuil assorti à ton canapé, les coudes appuyés sur les genoux, tendu vers toi. « Sincèrement, je ne saurais pas par ou commencer. Sans doute devrais-je t'insulter, te frapper pourquoi pas. Cela dit, on sait tout les deux que ce n'est pas mon genre, quand bien même cela me soulagerait bien plus que toutes les larmes versées. » Je me mords les lèvres en t'entendant parler. Oui, tu devrais me frapper, m'insulter, me traîner derrière un cheval au galop sur une bande de tasseau de verre, tu devrais me mettre plus bas que terre. Mais même tout ça ne suffirait pas. Ca ne suffirait pas à racheter tout le mal que je t'ai fait et même toi tu le sais. Je pourrais passer cent vies à brûler en Enfer, ce ne serait toujours pas suffisant. Rien ne serait suffisant, quand on parle de toi Ziggy, de toi et de la douleur qu'on peut lire dans tes yeux. Cette douleur qui me tue. Comment puis-je être moi, Ziggy, et me tenir devant toi ? Faut-il être fou, faut-il être malade pour avoir l'audace de se présenter devant sa victime ? Avec un tel aplomb, en plus... Tu aurais dû me laisser moisir sur le pas de ta porte, tu aurais dû laisser ton voisin appeler les flics et porter plainte pour harcèlement. Tu aurais dû. Tu peux encore. Il te suffit de te lever, de décrocher ton téléphone et de composer un bête numéro. Je ne t'en voudrais pas, ce ne serait qu'un juste retour des choses après tout. « Je t'ai donné beaucoup trop et tu as tout cassé. » Je baisse le nez sous l'accusation. Bien sûr, elle a raison. Je suis comme ça, j'aime tout posséder et tout détruire sous mon pied. Mais avec toi,Ziggy, j'ai joué et j'ai perdu. Je n'aurais jamais dû agir ainsi, me montrer si mauvais. Tu dois tellement me haïr, haïr tous nos souvenirs heureux, nos éclats de rire et l'amour qu'on avait l'un pour l'autre, l'amour qu'on faisait ensemble, alors que je sortais du lit d'une autre. Nerveux, je passe une main dans mes cheveux. J'ai commis tellement d'erreurs, Ziggy... « Je sais que c'est impossible, mais j'aimerais tout effacer... Je m'en veux terriblement, Zig', dis-moi comment me rattraper, comment expédier ma faute... » Je sais que je dispose d'un argumentaire bien maigre pour justifier mon comportement, mais j'estime que justement, mon comportement n'a aucune justification. Aucune explication. J'agis sous l'impulsion et je réfléchis après. On peut me qualifier d'accro au sexe, mais j'aurais tendance à dire que je suis un passionné des femmes. Mais d'une femme en particulier, une femme qui a l'air de subir une véritable torture en m'ayant devant elle. Comme je te comprends Ziggy, je suis incapable de me regarder dans un miroir depuis que tu es partie. « Je suis vraiment prêt à faire n'importe quoi Ziggy, mais j'ai juste besoin que tu me pardonnes. Tu n'es même pas obligée de me reprendre, je sais que je te dégoûte, je sais que je ne suis qu'un connard de la pire espèce, mais s'il te plaît, pardonne-moi... » Minable, Orphée, minable. Tu peux faire cent fois mieux. Traîne-toi à genoux devant elle, édifie un temple en son honneur, crée une nouvelle religion et fais d'elle l'objet de culte de cette religion. Construis une galaxie toute entière dédiée à sa personne, et tu n'approcheras pas encore, même pas d'un milliard de kilomètres, du moment où elle pourra t'accorder son pardon. Je lève un regard suppliant vers toi. Je crève d'envie de sortir une cigarette, mais ce n'est vraiment pas le moment. Je t'en prie, Ziggy, du plus profond de mon être, je t'en supplie, pardonne-moi, fais-moi sentir à nouveau que je suis important pour toi, montre-moi encore que j'ai une place dans ta vie, dans ton coeur...
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Manoé-Stills G. Scherrer

Manoé-Stills G. Scherrer

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MessageSujet: Re: Absurdité des sentiments (Orphée)   Absurdité des sentiments (Orphée) Icon_minitimeMer 6 Juin - 15:55

Ksss. Désolé pour la daube (pire que d'habitude), j'avais besoin de me changer les idées en écrivant. Du coup, c'est pas le top du top ><

Absurdité des sentiments (Orphée) Tumblr_lq5oit6Eot1qbkhhbo1_500
Chétive, tu avais trop souvent idéalisé l’amour. Pour ne jamais l’avoir réellement connu sans doute, du haut de tes vingt-et-un an, trop timide sans doute, tu n’avais jamais trop prit l’initiative d’aller vers les autres et à vrai dire, tu avais beau vouloir ressentir un amour aussi fort que ceux des films à l’eau de rose, tu n’étais pourtant pas pressée au point de foncer tête baisser vers les autres. Dans le fond, Orphée était sorti un peu de nulle part. Ou plutôt du passé proche de ta meilleure amie, mais, dit comme ça, c’était de suite moins glorieux. Mais peut importe d’où il sortait, il avait débarqué dans ta vie tel un bulldozer qui renverserait ton train train quotidien, de menant sur des sentiers dont tu ne connaissais rien. Aveuglée par des sentiments nouveaux, tu avais fait le choix de lui faire pleinement confiance et ce n’était que maintenant que tu avais été brisé par ces actes que tu comprenais à quel point peu importait la beauté d’une relation, elle n’en demeurait pas moins secrètement cruelle. Pourtant, malgré ton cœur blessé, Orphée si peiné devant toi ne faisait que t’attendrir malgré toi et tu refreinait avec violence ton envie de te nicher dans ses bras, aussi bien pour le réconforter que pour ton propre bonheur personnel. « Je sais que c’est impossible, mais j’aimerais tout effacer … Je m’en veux terriblement, Zig’, dis-moi comment me rattraper, comment expédier ma faute … » Tu entends encore les paroles de Rhett dans ta tête « Tu mérites le bonheur […] Ce monde … il est bien trop rude pour une douceur comme toi, tu sais. Les gens ne savent pas ce que s’est. » La paradoxe était là devant tes yeux pourtant, le bonheur dont il te disait méritante ne provenait que de l’homme qui avait rendu ton monde si dur. Et tu l’entends implorant demander ton pardon, comme s’il pouvait être signe de renaissance alors que tu n’es rien d’autre qu’une jeune femme introvertie qui n’avait jamais demandé à être celle qui souffrait par amour, celle qui aimait beaucoup trop et celle qui voyait le seul homme qu’elle aimait se confondre en excuse avec un air si grave que tu le croyais malade. « Je suis vraiment prêt à faire n’importe quoi Ziggy, mais j’ai juste besoin que tu me pardonnes. Tu n’es même pas obligée de me reprendre, je sais que je te dégoûte, je sais que je ne suis qu’un connard de la pire espèce mais s’il te plaît, pardonne-moi… » Ah oui ? Vas-y Orphée, saute par la fenêtre, fait le grand saut, écrase toi sur le bitume, tu auras alors la même sensation de fulgurante douleur que toi, chétif petit être, tu as ressenti lorsque tu l’as découvert. Pourtant, même si ta peine te revient en pleine figure, tu cesses de décrier ta peine et tes reproches en constatant qu’il s’en est déjà fait bien assez. Parce que oui, tu as beau avoir souffert et avoir souvent espérer qu’il souffre également, désormais que tu le constates de tes yeux, l’effet est bien différent, bien plus douloureux à supporter.

Te contorsionnant un peu plus sur le canapé, tes genoux près de ta poitrine et ton menton posé dessus, tu laisses une larme silencieuse se heurter à ta joue. Tes lèvres se pincent tandis que tu le jauges dépité. Ton pardon, voilà donc tout ce qu’il veut. Tout effacé, que tu ne lui pardonnes rien de plus. Sans le savoir, tu interprètes mal ses intentions et ne voit sa venu que comme une manière d’alléger sa conscience. Quand bien même l’aurais-tu vu attendre des jours devant chez toi, quand bien même l’aurais-tu entendu te dire que tu lui avais manqué, tu te protégeais en le faisais passer pour le monstre qu’il n’était pas, là, devant toi. Tu l’imaginais venir pour une simple visite ou il demande un pardon que tu offriras avant de le voir plus heureux retourner vers d’autres que toi. Un jugement sans doute hâtif qui n’est avancé que par ta peur et un trop plein d’autres sentiments qui se bousculent en toi. « Tu sais, j’ai toujours idéalisé les relations humaines. Mais la nôtre, je passais mon temps à la valoriser encore plus. Parce que … c’était toi, tu vois. Tu es Orphée. Et ça ne veut sans doute rien dire pour bien des gens. Mais pour moi c’est tout le contraire. Ca représentait tellement, d’ailleurs, que j’en ai oublié qu’un homme reste un homme. » Tu reprends ton souffle. Dans ta dernière phrase, aucun ne reproche si ce n’est que tu lui offres une excuse bidon pour justifier sa faute. Malgré toi, tu voudrais l’aider à ne pas souffrir quand bien même serais-tu celle qui as été le plus meurtri dans cette affaire, tes joues creuses en témoignent, tout comme ton regard semi-absent. « Tu veux mon pardon, Orphée ? Très bien, tu l’as, je te l’offre ça ne sera jamais que ça de plus. » Une nouvelle fois, aucun reproche, tu ne fais que lâcher ce que tu crois être la seule chose qu’il veut. Ou tout du moins ce que tu t’imagines être la seule chose qu’il veut dans le simple but d’éviter de prendre de nouveau risque et de te laisser aller dans ses bras qui te manque tant. Parce que devant Orphée, tu es encore plus chétive que d’habitude, tu es un nouveau née perdu dans des contrées inconnues. Silencieuse, tu joues avec l’une de tes mèches de cheveux.

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Absurdité des sentiments (Orphée)

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