que signifie le terme d'amour pour ton personnage ? → L’amour il y croit. Il est sûr que tout le monde y a droit. Au moins une fois dans sa vie. Mais pour lui, sa chance est passée avec Diane. Il croit en l’âme-sœur et il pense que sa chance est passée, qu’il ne trouvera plus quelqu’un comme Diane. Alors pensant que Cupidon ne se tournera plus jamais vers lui, il fait ce qu’il peut pour ne pas finir seul. Peut-être est-ce la raison pour laquelle il est resté chez Quinn, pour ne pas être seul. Surement. Il enchaine alors les histoires sans lendemain, peu importantes. Sans être un tombeur, il profite de la vie et va combler sa solitude dans les bras d’une autre. Non, pas dans les bras de Quinn, elle est trop importante pour tout gâcher avec de faux sentiments.

quel est le statut amoureux de ton personnage ? → Célibataire. Pour lui, ça ne pourrait plus jamais changer, comme si c’était trop tard. Il vit néanmoins avec une femme, mais pas dans le sens « vivre avec une femme », c’est une collocation. Mais cette femme est la seule relation stable qu’il a et qu’il refuse de perdre. Il l’aime cette femme, parfois il regrette de ne pas être capable de l’aimer comme elle désire qu’on l’aime. Au fond, ils se sont bien trouvés, tous les deux comblent la solitude de l’autre, même s’ils ne savent pas combler le manque d’amour de l’autre.

quelles sont les préférences sexuelles de ton personnage ? → Entièrement hétérosexuel, mais il a n’a pas de tabou, ni de complexe avec le corps des hommes. Il n’a pas peur de jouer le jeu, pas peur de se faire passer pour gay, pas peur d’embrasser un autre homme. Mais c’est le corps des femmes qui le fait rêver.

comment ton personnage se voit-il dans l'avenir, du point de vue amoureux ? → Seul en amour, bien sûr. Sa chance est passée. Mais il n’a pas l’intention de finir ses jours seul, il veut rester avec Quinn, il est bien dans cette maison, c’est aussi sa maison et Quinn est sa famille, même s’il lui paye un loyer. Il se voit bien finir sa vie avec elle, dans cette maison qu’ils s’emploieraient à remplir ensemble, à préserver ensemble, à tisser des liens avec les nouveaux colocataires et à pleurer quand ils quitteront la maison. Comme des enfants. Comme une famille. Il espère qu’elle trouvera sa moitié, mais il ne veut qu’elle lui demande de partir. Il a peur de ce moment. Le jour où elle trouvera le père de famille qui la fait tant rêver, ce jour où elle remplira elle-même cette maison, avec ses enfants et qu’il n’y aura plus de place pour lui et qu’il se retrouve seul à devoir se trouver un nouvel endroit pour vivre. C’est sa plus grande crainte pour l’avenir. Tout ce qu’il désire, c’est rester avec elle.

« Roxanne.. you don’t have to put on that red light » Mon regard se voile un peu. Sa main caresse mes cheveux distraitement. La tête posée sur ses genoux je ramène mon bras sous le coussin pour m’installer plus confortablement. Je regarde l’Argentin montrer à Christian les dégâts qu’occasionne une femme dans la vie d’un homme. Christian n’écoute pas, il aime, il fera ce qu’il faut pour retrouver Satine. Je regarde le couple de danseur dans le théâtre. J’ai toujours bien aimé cette scène. Sa main se stabilise dans mes cheveux, elle est concentrée sur le film également. Ma main se dégage, vient attraper la sienne pour baiser ses doigts. « Elle me manque » Puis je libère sa main et elle reprend ses caresses, ça me berce, ça m’apaise. « Je sais » Je me laisse bercer sans répondre. Et je replonge dans le film, mais sans vraiment le voir. Je le connais par cœur. Tout ce que je ressens-là, c’est le manque, le manque d’elle. Ce soir c’est plus fort, ce soir, ça fait douze ans qu’elle est partie. Diane. Les gens diront que j’étais sadomasochiste. Que je le savais et que j’étais pourtant resté. Mes amis me disaient de partir parce que ce n’était pas bon pour moi. Ils m’ont prévenu. Et comme Christian dans Moulin Rouge, je n’ai pas écouté et je suis resté. Même si je connaissais l’issu de l’histoire. Notre histoire, c’est en fait la même que ce film. L’histoire d’une époque, l’histoire d’un lieu, l’histoire d’une poignée de gens mais par-dessous tout, l’histoire d’un amour. Je ne regrette pas d’être resté. Je n’avais pas le choix au fond. Je l’aimais. Je l’aime toujours. Diane avait la mucoviscidose. Sa santé à vite dégringolée, elle a été remontée sur la liste des transplantations mais il y avait plus urgent, toujours plus urgent. Nos derniers mois ensemble, nous les avons vécus à l’hôpital. Et la dernière semaine, je n’ai pas pu l’approcher. Parce qu’elle était trop fragile, elle était isolée dans une chambre pour éviter toute infection. Et puis elle s’est tout simplement éteinte un soir. Personne n’était là, près d’elle, pour lui tenir la main, nous étions coincés par cette vitre qui nous coupait tout contact avec elle. Ça été très dur de s’en remettre. Et j’ai eu la bonne idée de vouloir gérer mon deuil tout seul. J’étais alcoolique quand j’ai frappé à la porte de la maison de Quinn. J’étais plus ou moins sobre ce jour-là. J’ai presque donné une bonne image de moi. Mais elle n’était pas dupe. Je crois que c’est ma solitude qui l’a convaincu de me prendre chez elle, car elle avait la même au fond des yeux. Elle a établi les règles d’entrée de jeu : pas d’alcool et de la discrétion concernant les partenaires sexuels. Je crois que je l’ai traité de vieille femme aigrie. Sauf que la seule personne aigrie dans la maison c’était moi. Il n’empêche que c’est elle qui m’a sorti de mon trou et qui m’a aidé à me reconstruire. Je ne suis jamais parti de la maison, contrairement aux autres, je suis là depuis dix ans. Je crois que je serais incapable de déménager. Aujourd’hui, je suis bien. J’ai peur qu’en quittant la maison, mes démons ne reviennent. Je me tortille sur le canapé, tournant le dos à la télé. Je me redresse et enlace la taille de Quinn pour enfouir mon nez contre son ventre, respirant son odeur. « Laisse-moi dormir avec toi, s’il te plait » Un petit rire secoue son corps, me faisant lever les yeux vers elle. Je me fais suppliant, pour qu’elle cède. Elle me rend mon sourire et passe sa main dans ma nuque. « Micah, j’ai déjà dit non » Je gémis un peu puis va taquiner son ventre avec mon nez. « S’il te plait, je veux pas dormir tout seul ce soir » Elle rit un peu plus avant d’’éloigner mon visage de son ventre un peu trop chatouilleux selon elle. Puis elle soupire en soutenant mon regard. « Tu ne dors plus seul depuis quelques temps il me semble » Je me raidis. Perds quelque peu mon sourire. Ophélia. Je l’oubliais presque, tiens. Elle était arrivée il y a quelques mois, une petite nouvelle dans la maison, mais qui faisait plus d’effort que l’autre pour s’intégrer. Le truc, c’est qu’il y a une semaine, elle est venue frapper à ma porte au milieu de la nuit à cause de l’état dans lequel elle avait mis sa chambre en oubliant une bougie près des rideaux. Elle rentrait du travail et Quinn ne lui avait préparé aucun autre lit, même pas le canapé. Rancunière. Je n’ai pas eu le courage de préparer le canapé moi-même et je lui ai proposé mon lit. Il y avait assez de place pour deux, même pour trois. Et je ne sais pas pourquoi, mais on ne l’a pas faite changer de chambre, depuis une semaine donc Ophélia dort avec moi. Sans qu’il ne se passe rien bien sûr. C’est une question d’éthique, on ne couche pas avec sa colocataire quand on sait qu’on n’est plus capable d’être sérieux. J’aime bien sa présence en fait, c’est presque rassurant. Mais « Ce n’est pas la même chose, ce n’est pas toi, elle ne sait pas ». Elle lève les yeux au ciel mais ne répond pas. Je n’aime pas dormir seul à cette date et chaque année c’est la même chose, je lui demande de partager son lit avec moi et comme chaque année elle refuse. Mais d’habitude, il n’y a personne d’autre dans mon lit ce fameux soir, je la vois bien réfléchir à ça. Je la vois même céder. « D’accord, mais c’est bien parce que ton lit est occupé » Je souris, ravis d’avoir gagné et j’enfouis à nouveau mon nez dans son pull. « Je t’aime tu sais ? » Elle soupire : « Je sais, moi aussi » Elle bougonne un peu. Il nous était déjà arrivé de dormir ensemble mais elle me tenait à distance, elle avait compris d’où venait ce besoin de l’autre, d’avoir quelqu’un à tenir dans mes bras. Elle jugeait que ce n’était pas bon pour moi de céder à chaque fois. Elle avait raison. Je ne devrais pas dormir avec elle. Mais ce soir, je n’avais vraiment pas envie de dormir dans ma chambre avec une quasi inconnue. Je ne partage pas cette nuit avec une quasi inconnue. C’est la nuit de Diane. Je ne la partage pas avec n’importe qui.